En finir avec la tyrannie du statu quo !

En finir avec la tyrannie du statu quo !

La Ve République se meurt de son incapacité à régler son principal problème. Ce que les citoyens attendent du pouvoir, en démocratie, c’est qu’il les protège des catastrophes quand elles sont prévisibles. Rien de plus prévisible que le déficit budgétaire. Il résulte évidemment de l’excès des dépenses par rapport au montant des recettes. Concernant la France, les dépenses principales sont dues au système social, qui représente près des deux tiers du total. C’est beaucoup plus que dans les autres pays et cela fait de la France une sorte de paradis pour ceux qui veulent vivre du travail d’autrui. Evidement on ne présente jamais cette situation ainsi. On serine à qui veut l’entendre qu’il s’agit de générosité, voire de charité et l’on se décerne des prix de vertu.

Ce système est né de l’industrialisation, qui a poussé des masses de paysans vers les villes, où les attendaient des multitudes d’emplois, mais où n’existait plus l’environnement familial et sa protection, et de sa généralisation à la Libération, sous l’influence du parti communiste, fort de ses 28 % de voix aux élections et des armes qu’il détenait depuis la guerre. Les partis politiques français se sont tous ralliés à ce système social, et il n’a eu aucune difficulté à étendre ses limites jusqu’à embrasser toute la vie de la nation. On en est là.

Si bien que le problème se résume à la question suivante : comment s’en débarrasser ? Car le simple examen de la situation du pays montre que plus rien n’est possible en France sans supprimer le système social et le remplacer par la liberté économique, qui est parfaitement apte à protéger les citoyens et qu’on peut augmenter de quelques mesures de solidarité envers ceux qui en ont besoin. Le blocage résulte bien entendu des syndicats, qui gèrent le système en parfait accord avec le patronat qui s’en plaint mais qui y a trouvé une sorte de paix sociale parfaitement illusoire mais rassurante pour lui.
Et les 17 millions de Français retraités, qui ne se voient pas vivre sans leurs pensions, ne poussent évidement ps au changement de système.

On peut dire du mal de la construction européenne, mais elle a eu au moins le mérite de créer le marché unique et la concurrence généralisée. La France s’y est opposée de toutes ses forces, au nom d’on ne sait quoi, sans doute « la tyrannie du statu quo «  (Milton Friedman), moyennant quoi elle est restée figée dans son système social et a progressivement perdu pied, jusqu’au moment où son régime politique s’est effondré par incapacité de résoudre les problèmes du pays. Aujourd’hui, notre classe politique ressemble à un vaste poulailler où des renards affamés croquent les poules les unes après les autres, tandis que les coqs, dressés sur leurs ergots, ne font plus peur à personne.

On n’en finirait plus de recenser les erreurs et les occasions perdues au fil des décennies qui ont empêché la réforme. La lucidité des élites n’a pas été au rendez-vous. Le régime politique de la Ve République en est le principal responsable. Quand on s’amusait à dire au général de Gaulle « mort aux cons », il répondait en souriant « vaste programme ». Malheureusement, il n’a jamais ajouté cette œuvre à son programme. Et les cons ont survécu à tous les avatars, sûrs de pouvoir résister à tout au nom de la prééminence de l’Etat.

Les occasions de réforme n’ont pas manqué. Mais à chaque fois un mauvais réflexe a mis fin aux espérances. Parfois même un accident stupide. Mon ami le docteur Belot s’est tué  en tracteur alors qu’il mettait en place le secteur libre de la médecine, que j’appuyais auprès de Raymond Barre. Le secteur libre a quand même vu le jour, mais n’a pu se généraliser alors que c’était sa vocation. Et le blocage des prix n’a survécu que pour la Sécurité sociale alors que nous l’avions fait supprimer pour toute l’économie en obtenant l’abrogation des ordonnances de 1945 qui l’établissaient. Ce fut de la part des pouvoirs publics français une action délibérée. Ils tenaient à la Sécu comme à la prunelle de leurs yeux. Ils s’en rendirent aveugles !

Les grandes querelles de l’histoire finissent parfois bien. Thémistocle sut arrêter Xerxès 1er à Salamine alors que le déferlement des troupes perses menaçait tout développement futur de l’Occident. D’autres vaillants guerriers arrêtèrent les Arabes à Poitiers et les Ottomans à Vienne, et l’oncle Sam, aidé de quelques nations courageuses, mit fin au régime nazi allemand. Mais que d’erreurs et d’échecs ont ruiné les espoirs des peuples civilisés ! La France est aujourd’hui en situation de sauver la civilisation occidentale ou de la perdre. Car l’effondrement français causerait un tort irréparable au monde libre. Notre orgueil national n’est justifié que par la société de liberté qu’il a éminemment contribué à bâtir. Si nous devions nous assimiler à ses destructeurs, nous serions honnis au concert des nations.

Macron est arrivé au pouvoir en France par la trahison des juges, qui ont éliminé celui qui devait gagner l’élection de 2017. Il a su se maintenir en 2024 par l’insuffisance de sa rivale. Mais il n’y a plus de temps à perdre. Macron doit partir au plus vite et la France se doter d’un président digne d’elle. C’est tout l’enjeu des jours et des semaines qui viennent.

Claude Reichman

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