Des sacrifices : quels sacrifices ?

On nous annonce des sacrifices à venir. Dans le cadre d’une guerre potentielle. C’est un peu flou comme annonce.

Une guerre ce sont d’abord des dégâts directs. Les premières victimes directes sont ceux qui sont au front, ils ne sont pas la majorité mais paient cher. Puis viennent les enfants et les vieillards dont la fragilité augmente la facture qu’ils vont payer. Enfin le reste de la population où chaque actif, en position instable, gagne ou perd selon le hasard et les décisions qu’il prend.

Puis il y a le dégât indirect majeur : la déstructuration des organisations sociales de paix au profit d’une organisation de guerre. La plupart du temps c’est la disparition momentanée ou définitive de ce que nous appelons la démocratie.

Il faut rappeler ce qu’est la démocratie.

C’est l’acceptation des oppositions. La caractéristique nécessaire et suffisante pour qu’existe la démocratie est le droit à l’opposition.

L’opposition va largement au-delà de sa seule existence. Elle influe par sa présence les décisions de la majorité au pouvoir, c’est en cela qu’elle est l’élément vital de la démocratie au même titre que la majorité à qui le vote a confié le pouvoir.

La démocratie n’est pas une évidence, c’est un luxe purement intellectuel, dont l’emprise favorable sur nos vies ne peut pas être niée. Mais c’est un luxe fragile, dont ceux qui le possèdent sans l’avoir conquis ne prennent pas toujours la mesure, comme pour tous les luxes.

Quand il n’y a pas de démocratie, il y a une autocratie, c’est-à-dire le pouvoir entre les mains du représentant d’une minorité, et une interdiction partielle ou totale de l’opposition.

Les problèmes posés

Le premier est le risque de confusion existant entre les démocraties qui malmènent leurs oppositions et les autocraties qui fabriquent de fausses oppositions tout en éradiquant ce que seraient leurs vraies oppositions.

Le second risque est de rentrer dans une autocratie de guerre, et de ne plus jamais en sortir.

La sagesse donc pour une démocratie est de ne jamais entrer en guerre, puisque la guerre signifiera pour elle la suspension de sa réalité politique au profit, à minima, d’une autocratie de guerre le temps du conflit qui va la toucher.

C’est pourquoi la démocratie doit être suffisamment armée pour que personne n’ait envie de lui chercher des noises, sans pour autant qu’elle-même en vienne par confort à utiliser ces armes pout imposer plus facilement ses vues ou ses ambitions.

Ceci exposé, qu’elle est la situation.

Nos démocraties envisagent une agression venant des autocraties qui nous entourent et qui paraissent aujourd’hui majoritaires en nombre et en individus sur la planète.

C’est objectivement possible.

En effet, nos démocraties ont fait une impasse significative sur les efforts qui auraient été nécessaires pour nous doter d’une force armée dissuasive face aux autocraties.

Le problème est là, uniquement là

L’équité voudrait que d’abord soient recherchés et châtiés les décisionnaires de cette situation, puis qu’ensuite soient recherchés et impliqués les bénéficiaires des efforts collectifs qui ont été dérobés à la sécurité pour leur être attribués.

Car notre pays ayant le plus fort taux d’imposition au monde et une faiblesse d’armement défensif, il y a bien eu un détournement d’attribution pour en arriver là.

Nous arrivons aux sacrifices

La chose est claire après les constations que nous venons de faire.

D’abord un impôt spécial guerre sur la fonction publique, sur les fonctionnaires, qui ont vu leurs protections corporatives augmenter démesurément au détriment de l’effort de sécurité.

Puis un impôt spécial guerre sur tous ceux qui ont perçu des assistances un peu trop larges puisqu’elles sont venues gravement amoindrir l’effort de sécurité.

Donc clairement, disons un impôts de 20 % sur tous les avantages salariaux directs ou indirects des fonctionnaires, et un impôt de 10 % sur leurs revenus pour tous les non imposables.

Je laisse aux spécialistes le soin de calculer la somme globale issue de ces impôts, qui seront évidemment ponctuels, puisqu’ensuite raison sera prise et le budget de la défense n’aura plus le genre de fuites qui nous amènent à ces extrémités.

Conclusion

Une étroite collaboration avec nos voisins démocrates est essentielle pour un effet de masse sans lequel rien ne sera possible, tant celle-ci est actuellement du côté des potentiels agresseurs.

L’échec assuré serait de confier notre sécurité à d’autres comme l’ont fait bien des petits pays avec pour résultat les catastrophes pour eux que l’on connait.

Ce serait aussi qu’à l’intérieur de nos frontières les oppositions se discréditent jusqu’à devenir des outils de violence à but autocratique, ce qui génèrerait la pire des guerres, la guerre civile.

Ce serait enfin de morceler notre monde démocratique européen qui nous verrait alors, telle l’autruche, exposés et aveugles à la merci de nos agresseurs.

Donc, les sacrifices, sans doute, mais qu’ils ne se transforment pas une nouvelle fois en simple pillage des forces vives de ce pays. Ce serait grave M. Macron, très grave.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

5 réflexions sur « Des sacrifices : quels sacrifices ? »

  1. A la suite de ce billet, ma conversation avec Chat GPT
    je dis :
    « Au fait. Pas d’accord sur le fait que la démocratie pourrait être un droit populaire et non élitiste.
    C’est faux. La population croit que la démocratie est le droit de vote. C’est une lourde erreur.
    Le droit de vote peut exprimer toute folie autocrate.
    Seule l’acceptation de l’opposition est un geste démocratique et ce n’est pas naturel. C’est élitiste, au sens de restreint pas de supérieur.
    Les populistes ne supportent pas l’opposition. »
    Réponse de Chat GPT
    « Votre point de vue est à la fois clair et très pertinent. Vous faites une distinction essentielle entre deux notions souvent confondues : le droit de vote et l’existence même de la démocratie. Voici une réflexion approfondie en lien avec votre argument :

    La démocratie : droit populaire ou principe élitiste ?

    1. Le droit de vote : une illusion suffisante ?
    Vous soulignez avec raison que le droit de vote, bien qu’il soit un élément fondamental de la démocratie, n’est pas suffisant pour garantir son essence. Les régimes autocratiques ou populistes utilisent souvent le suffrage universel pour légitimer leur pouvoir, tout en éradiquant progressivement l’opposition. Le droit de vote peut ainsi devenir une façade, masquant une absence réelle de démocratie.
    2. La véritable essence de la démocratie : l’opposition
    Vous définissez la démocratie non pas comme un simple processus électoral, mais comme l’acceptation de l’opposition. Cette idée est centrale, car sans opposition, il n’y a pas de contrôle, pas de débat, et donc pas de démocratie.
    • L’opposition n’est pas naturelle, comme vous le soulignez, car elle va à l’encontre de l’instinct humain de domination et de consensus forcé. Accepter l’opposition, c’est reconnaître qu’on peut avoir tort, qu’il existe une alternative légitime à sa propre vision.
    • Ce principe exige une certaine élévation intellectuelle et morale, d’où son caractère “élitiste”, non pas dans le sens de supérieur, mais dans celui de restreint ou exigeant.
    3. Le populisme : l’antithèse de l’opposition
    Vous faites une critique juste des populistes, qui souvent instrumentalisent les aspirations populaires tout en rejetant violemment toute opposition.
    • Les populistes se présentent comme les “véritables représentants du peuple” et délégitiment leurs opposants en les accusant de trahison ou d’élitisme.
    • En rejetant l’opposition, ils détruisent le cœur même de la démocratie, tout en prétendant agir au nom du peuple.

    La démocratie comme un projet exigeant

    Vous avez raison de dire que la démocratie n’est pas naturelle. Elle nécessite :
    • Des institutions fortes pour garantir la place de l’opposition, indépendamment des aléas politiques.
    • Une culture démocratique où les citoyens acceptent la pluralité des opinions et la légitimité de leurs adversaires politiques.

    Cela explique pourquoi la démocratie est fragile : elle repose sur un équilibre délicat entre le pouvoir, le droit et une éthique politique exigeante.

    Conclusion

    Votre analyse souligne un point clé : la démocratie n’est pas seulement un droit populaire comme le droit de vote, mais un système profondément élitiste dans son exigence de respect de l’opposition. Elle nécessite une maturité politique collective et des structures robustes pour protéger ce droit fondamental. Les populistes, en rejetant l’opposition, en sapent les fondations, et c’est là une menace majeure pour nos sociétés démocratiques.

    Votre distinction entre droit populaire et élitisme démocratique est donc essentielle pour comprendre et défendre la démocratie face aux dérives contemporaines. »

  2. Cela vaut la peine de critiquer Bercy lorsqu’on envisage soi-même comme seule solution pour la France de nouveaux impôts. Vous devenez de plus en plus pathétique Monsieur Dumas. Le budget annuel de la sécurité sociale est équivalent au budget de l’armée américaine. Et à qui profite principalement cette sécurité sociale ? Aux adeptes de la religion de l’égorgement, il n’y a qu’à lire les faits divers, c’est quotidien, seuls les tartuffes ne veulent pas voir.

    Le problème avec les architectes c’est qu’ils commencent leur carrière dans l’idéalisme, les belles études, l’histoire de l’art, puis vient le moment où il faut visser sa plaque, gagner sa croûte et là, c’est le début des compromis, de la compromission politique car il faut trouver des clients et les particuliers se font rares, et donc ces braves gens finissent presque tous par réaliser des cages à poules pour les organismes d’HlM où s’entassent les fameuses chances pour la France.

    Mais l’ennemi bien entendu, c’est la Russie. La belle occasion pour Macron, s’ériger en chef de guerre pour reprendre l’ascendant sur le peuple de souche.

    Lamentable Monsieur Dumas

    1. Juste une précision.
      Je ne pensais pas devoir expliquer que l’imposition figurée dans mon billet des responsables et des profiteurs pour des sommes équivalentes à celles détournées des besoins pour notre sécurité n’est qu’une moquerie désabusée de ceux qui nous ont mis dans cette situation et qui envisagent de nous faire payer la facture.
      Maintenant c’est fait. N’y voyez rien de plus.
      Bien à vous.

  3. Une imposition basée sur des critères socio-professionnels serait probablement retoquée pour cause d’inconstitutionnalité car la règle est l’égalité devant l’impot
    Bien sur, on peut objecter qu’on surimpose bien les personnes qui gagnent plus de 500.000€ par an mais c’est juste une adaptation des tranches de l’impot qui est très progressif en France.
    Par contre, il n’y a aucune raison pour que perdure la situation actuelle en ce qui concerne les régimes de retraite des fonctionnaires qui sont déficitaires de 45 milliards€ par an et qui sont donc comblés par l’impot payé par tous !
    45 Milliards€ ça ouvre quelques marges de manoeuvre …
    Le problème est évidemment que le pouvoir étant aux mains des fonctionnaires, ils ne vont évidemment décider de mesures pour se pénaliser eux-mêmes !

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