De l’Etat de droit à l’Etat de haine

Wikipédia nous dit : L’état de droit est un concept juridique, philosophique et politique. Il implique la prééminence du droit sur le pouvoir politique dans un État, ainsi que l’obéissance de tous, gouvernants et gouvernés, à la loi.”

Il s’agit donc de l’ensemble des règles que se donnent les membres d’un groupe, ici une nation. Donc de la “Constitution” qui crée la nation et des textes de loi élaborés ensuite par le système législatif.

Dans notre pays, la constitution protège avant tout l’individu, sa liberté et ses biens. Ça, c’est la théorie.

Dans la pratique, la haine s’est emparée des français, elle supplante le droit, ce qui me fait dire que nous sommes dans un Etat de haine.

Comment cela est-il arrivé ?

Une catégorie socio-professionnelle, les fonctionnaires, a pris le pouvoir à travers ce que l’on peut définir comme : un coup d’Etat de position.

Un peu par hasard et beaucoup par opportunité, cette catégorie professionnelle s’est trouvée dans la position stratégique de servir le pouvoir au lieu de servir la population.

Ce glissement s’est fait petit à petit.

Au départ, la fonction publique était au service des citoyens, puis la société se complexifiant, l’extrême richesse globale donnant au pouvoir politique de larges moyens, la même fonction publique s’est retrouvée au cœur du dispositif social, de son élaboration, et surtout elle devint incontournable du fait de la complexité croissante de ce dispositif.

Cette complexité est arrivée à un tel point qu’elle n’était plus applicable, et que ceux-là même qui la décident furent obligés de s’en affranchir pour éviter une paralysie mortelle du pays.

S’affranchissant des règles qu’ils éditent, ils durent fatalement associer aux espaces de liberté qu’ils s’octroyaient ceux avec qui ils entretenaient des liens d’activité.

C’est ainsi que sont réapparus le corporatisme, la connivence et in fine la corruption, à grande échelle, avec le cortège d’oppressions et d’injustices que cela génère, qui a provoqué la révolution de 1789.

Nous en sommes là.

Tous se regardent en chien de faïence. Écrasés par la réglementation, ils guettent chez l’autre le signe qu’il serait un privilégié bénéficiant d’un allègement de la chape de plomb législative qui les écrase.

Le moindre de ces signes extérieurs, aussi irrationnel soit-il, génère une haine disproportionnée et dangereuse pour la paix sociale.

Les déclenchements de ces haines sont multiformes, allant de l’appartenance à un groupe à une simple apparence vestimentaire ou d’attitude.

Ces haines sont aveugles et illimitées, sans aucune empathie pour ceux qu’elles crucifient. Elles ouvrent chaque jour des champs de batailles multiples, se multipliant eux-mêmes au point que nul n’est vierge de haine subie ou voulue.

Nous avons la prétention sur ce blog de mener de front la bataille des idées et celle des faits. Peut-être est-ce présomptueux ?

Tant pis. Deux exemples ordinaires de l’Etat de haine.

– 1 – Incident routier

Hier, j’arrive à un carrefour. Devant moi la rue est bloquée. Je m’inscris dans la file. Un véhicule venant de ma gauche tente de forcer le passage, nous sommes à l’arrêt.

Je l’avoue, je fais en sorte qu’il ne puisse pas le faire. Il ne le fait donc pas. Mais, la circulation reprenant au pas, notre homme vitupère derrière moi, grands cris et signes obscènes.

Un peu plus loin, je descends et je lui demande poliment s’il a bien perçu que j’avais la priorité ? Ce à quoi il répond qu’il était engagé avant moi. Face à ce mensonge, Les bras m’en tombent, que faire ? Je retourne à mon véhicule.

Et là l’énergumène crie : “Sale con avec ton gros 4×4.”

C’était donc ça le problème : la haine, qui s’affranchit du Code de la Route. Elle surgit, globale, sociétale, ne reposant sur rien, que sur l’idée d’un privilège inacceptable, celui de rouler en 4×4, avec tout ce que cela suppose de compromission, d’ésotérique, de prétentieux, etc…

Effectivement je roule dans un Land-Cruiser, qui n’est jamais qu’une petite camionnette inconfortable, pas plus polluante que l’espace Renault Diesel de mon agresseur. Qui possède deux avantages pour moi déterminants : sa vitesse maximale est compatible avec celle autorisée sur autoroute, donc je suis moins exposé aux amendes à l’occasion de mes 60.000 kms annuels, c’est un engin increvable qui a aujourd’hui 440.000 Kms à son compteur et marche comme une horloge, que l’on peut donc considérer comme très vertueux dans le cadre du développement durable.

– 2 – La justice et ses auxiliaires

Le deuxième exemple implique un huissier. Cette profession si incluse, si impliquée — avec la magistrature – dans les excès des fonctionnaires au pouvoir, que le Président de sa Chambre Nationale n’est même pas foutu de s’apercevoir qu’il navigue en pleine corruption personnelle …

Vous savez bien sûr que je suis harcelé, sans limite et sans raison, par les Services Fiscaux, chargés de piller nos capitaux personnels pour satisfaire l’exercice du pouvoir de nos fonctionnaires, particulièrement dispendieux.

Ma trésorerie paralysée par le fisc, je me suis transformé, pour survivre, en mauvais payeur. Mais attention, je m’efforce de n’entraîner personne dans ma situation, je paie tout ce qui est essentiel aux autres, autant que faire se peut.

Je n’ai pour vivre que 500€ de retraite et quelques loyers, qui frais déduits sont de l’ordre de dix mille euros par an.

Propriétaire dans des copropriétés que j’ai construites, je suis la victime désignée des autres copropriétaires. Oubliant le bon investissement que je leur ai procuré, mon travail, ils considèrent que ce sont eux qui ont payé les appartements qui me restent, ils se foutent comme de l’an quarante de ma détresse fiscale injustifiée, et ils espèrent être suffisamment bien placés pour racheter à vil prix mes biens lorsque je vais chuter. Tout un programme psychologique.

Dans une résidence à Sète, j’ai beaucoup de mal à payer les charges de copropriété, mais j’ai mis en vente des biens pour assumer ces charges. Le syndic et la copropriété sont parfaitement au courant.

Malgré cela ils me harcèlent, cherchant à me mettre en situation de cessation de paiement. C’est charmant.

Je me bats devant les tribunaux en espérant la raison et le gain de temps.

Je ne trouve pas la raison, les tribunaux couvrant systématiquement les copropriétés par rapport aux copropriétaires, sans même prendre le temps de regarder les dossiers. En revanche, en ce qui concerne le temps, pas de problème pour en gagner.

Mais la magistrature, incapable d’assumer sa promesse de justice pour tous, ne le reconnaîtra jamais. Alors elle multiplie les humiliations pour ceux qui viennent demander justice. Notamment elle condamne lourdement ceux qu’elle fait perdre, sans avoir regarder avec attention leurs dossiers.

C’est ainsi que dans le cadre des frais de copropriété de cette résidence, j’ai gagné du temps et pu payer mes retards par la vente d’un appartement, mais aussi essuyé pour dix mille euros de condamnation d’article 700. Donc dix mille euros de dette inexistante, inventée de toute pièce par les magistrats, alors que le syndic qui m’a poursuivi et généré les procédures savait parfaitement que j’étais de bonne foi, et solvable.

Tout ceci pour arriver au fait qu’une huissier, Maitre Gimenez, de Sète, met en route les grands moyens pour recouvrir ces dix mille euros.

Et… pour cet huissier, les grands moyens, c’est — comme pour son Président de chambre — oublier la loi.

Voilà que cet huissier désireux de saisir mes loyers, donc quand même de m’empêcher de manger tout simplement, n’a rien trouvé de mieux que de s’introduire, sans droit, dans la résidence et de sommer, sans aucune qualité pour le faire, mes locataires de lui fournir leurs contrats de location.

Je dépose une plainte, accompagnée de ce billet. Quelles sont les chances que le parquet intervienne ? Aucune rassurez-vous.

Nous sommes bien dans un Etat de haine. Le parquet hait les propriétaires, comme tout le monde.

Détruire quelqu’un pour rien, avec simplement l’apparence du droit, quel pied j’imagine pour ces simplets, imbus de leur personne.

Où est le gain ? Alors que je ne souhaite pas me dérober à mes obligations, même artificielles et injustes, mais je ne peux le faire qu’avec le temps, ce temps que “l’Etat de haine” s’octroie largement, pendant qu’il le refuse aux autres.

Tout cela ne va pas. L’humanité n’existe pas hors l’homme, l’individu. Elle n’est pas des courbes ou des camemberts, elle est des êtres, chacun est indispensable, chacun doit être respecté, c’est ce à quoi devrait prétendre l’écologie. Alors qu’elle n’est qu’un signal du déclenchement du génocide qui s’annonce au nom de l’humanité.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

3 réflexions sur « De l’Etat de droit à l’Etat de haine »

  1. En France, règne une jalousie généralisée des “privilégiés” : il suffit d’arborer quelques signes extérieurs de richesse (vrais ou faux) pour qu’un individu (énergumène ?) ou un groupe social moins favorisé vous tombe dessus – sans raison objective apparente (vous ne leur avez pas forcément fait quoi que ce soit) – c’est une ambiance très malsaine. La réussite est punie et sanctionnée au lieu d’être valorisée, il n’y a pas d’émulation saine entre les individus mais des magouilles.

  2. Les Administrations ont la haine du secteur privé c’est un fait. Mais entre fonctionnaire il y a complaisance et humanité. La France est bien coupée en 2 les fonctionnaires et les autres. Quand à l’état de droit c’est une vue de l’esprit pour le secteur privé.

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