Ce monastère actuel, infini mais éphémère, voué au “Dieu-Moi” écologique.

Nous ne sommes pas confinés nous sommes “virtualisés”.

Le confinement est une mesure visant à empêcher la dispersion. Effectivement, physiquement, notre confinement est relativement réel, bien que limité, nous y reviendrons. Mais, virtuellement, la dispersion n’a jamais été aussi intense.

Peut-on imaginer le même confinement, accompagné d’un isolement, d’une privation des moyens actuels de communications ? Non, impossible, inimaginable.

En réalité, nous assistons à la prise de pouvoir absolu, pas fatalement voulue, conjoncturelle, par les moyens de communication virtuels. Facebook et compagnie sont en ce moment les ordonnateurs de notre vie.

En clair, les ennemis des hommes de l’Etat, les grands patrons du net, prennent le pouvoir du fait de la carence des premiers, initiateurs de la situation — qui pourtant les haïssent –, c’est assez succulent. Magnifique exemple de la théorie de l’arroseur arrosé.

Par ailleurs, c’est un test grandeur nature de la possibilité de réduction de la composante factuelle, animale, de l’homme dans la nature au profit de sa seule dimension virtuelle, romantique, affective, égocentrique, abstraite.

La partie qui se joue sera la victoire ou l’échec absolu de l’écologie, croyance sous-jacente à cette aventure.

Nous testons, en toute folie, la part minimum de l’activité animale, pragmatique, nécessaire pour la survie d’un monde humain inactif, donc en théorie non polluant.

Outre que les “actifs-esclaves” ayant en charge l’activité animale, basique, sont sacrifiés à ce jeu, sont pris pour des cons, l’essai va mal finir. Il fera la démonstration que la fourmilière ne peut vivre que de l’engagement de toutes les ouvrières, quels que soient les dégâts des dômes sur l’environnement.

L’écologie se réjouit, les canaux de Venise sont transparents. Pour elle, la preuve semble rapportée que ce n’est pas par le progrès que la marque de l’homme sur la terre sera diminuée, mais bien par la décroissance.

Mais, est-on bien sûr que la décroissance soit possible sans mettre tout simplement la vie des hommes en danger ? Nous allons le savoir, et très vite.

Parce qu’entre nous, la peur de la mort – mais aussi des gendarmes — bloque dans les chaumières d’abord les vieillards, déjà hors-jeu, qui bénéficient d’un train de vie indécent sur le dos des actifs, puis les professions non indispensables, pléthoriques, heureuses de ce break, et enfin les jeunes pour qui l’école buissonnière est un rêve devenant soudain réalité.

Il ne reste au turbin que bien peu de monde si l’on en juge par la circulation dans les rues, le télétravail se résumant en un magnifique morceau de flûte traversière.

Ce peu de monde — incluant le monde médical œuvrant soudain en “mono-soin” — a bien du mal à porter l’économie. Même la moitié des GAFA souffre. Amazon et Apple qui ont une partie d’eux dans la réalité, toussent largement. En revanche pour Facebook et Google, strictement virtuels, c’est le pied.

Il y a gros à parier que les “actifs-esclaves” vont se faire rares si la pandémie s’intensifie comme il est dit, si la cohorte des planqués continue à se calfeutrer.

Déjà de nombreux blocages apparaissent, notamment dans ce qui vit de l’immédiat, comme les récoltes agricoles, les transports.

Cet épisode, dit du Coronavirus, pourrait faire le lien entre la ruine technocratique, ses limites intellectuelles, ses affabulations, ses erreurs grotesques de projection dont la fausse monnaie et l’écologie, et le danger de la puissance de la nature.

L’homme ne peut : que d’abord dominer la nature sans quoi elle le dévore, puis ensuite la respecter parce qu’il lui doit d’être là. Même si, mère indigne, elle rêve d’infanticide en pensant à lui.

Ce respect ne peut s’exprimer qu’à travers le progrès. La décroissance, la reculade, étant bien trop dangereuses. Ce sera la leçon qui découlera du confinement, dont nous ressortirons tous en slip…. heureusement ce sera l’été.

En gros, il semblerait que seul 10% de la population s’escrime au travail, que 90 % fait face à des angoisses métaphysiques qui l’épuise, bien que, très courageusement, cette dernière fraction soient prête à continuer à vivre dans ce monastère virtuel.

Je crains, tout respect dû aux morts passés ou à venir, que cet épisode passe dans l’histoire de l’humanité comme l’ultime gag de la technocratie avant faillite totale.

Nous sommes tous confinés dans un monastère “écolo-technocratique” à religion écologique imposée, à dévotion au Dieu Nature qui va pourtant nous dévorer comme tout Dieu qui se respecte.

Et Bercy dans tout ça ? A raser en premier… nous sommes tous d’accord, au moins sur ce point.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

5 réflexions sur « Ce monastère actuel, infini mais éphémère, voué au “Dieu-Moi” écologique. »

  1. Cher Monsieur Dumas…Il semblerait que vous ayez une pensée ‘indienne’ des vieillards… ce qui m’a surpris.
    Vieillards qui ont dans leur immense majorité travaillé très longtemps pour obtenir ce qu’ils ont, les 35H n’existaient pas (et ce ne sont pas tous loin de là des cadres supérieurs ou des dirigeants de grosses entreprises)
    Ils ont cotisé pour ceux qui les ont précédés. durant leur vie de travail…il ne faudrait pas l’oublier quand même !
    Si l’on a créé le minimum vieillesse ce n’est pas pour les cadres supérieurs et les chefs d’entreprises…Il ne faudrait pas se tromper de cible …ni de revenus !
    Dire qu’ils sont hors-jeu revient à dire qu’ils sont devenus inutiles, trop diminués pour penser sans doute … et qu’il faut, comme les indiens le faisaient pour leurs vieux, les envoyer dans la montagne finir leurs jours….
    C’est un peu ce que préconise notre gouvernement avec des discours mielleux mais non sincères…ne nous y trompons pas !
    . Et puis comme l’a écrit Corneille dans “Stances à Marquise” le vieillard pourrait vous dire :
    ” on m’a vu ce que vous êtes, vous serez ce que je suis ”
    Et finalement ça ce ne sera pas de la virtualité !
    Le ver suivant écrit par Brassens qui chanta une partie de ces stances…était la réponse d’une femme a un vieillard audacieux…faite avec l’insolence appuyée de sa jeunesse….
    Insolence dont je ne pense pas un seul instant évidemment qu’elle soit une pensée sous-jacente de votre écrit…par ailleurs excellent.
    Bien cordialement.

    1. Désolé de vous avoir froissé.
      Hors maladie, j’ai du mal à comprendre ce désir de retraite, qui ne peut pas marcher.
      Ce rêve d’Eden, se rapprochant de celui de l’irresponsabilité infantile, de l’école buissonnière, m’a toujours perturbé.
      En effet je ne crois pas que quiconque puisse raisonnablement promettre de garantir des revenus, en dehors d’un minimum pour les indigents pris sur le budget de l’Etat, à quarante ans de distance.
      A vingt ans je faisais un stage aux Mutuelles du Mans et je m’étais accroché avec le professeur en lui disant que ses assurances vie étaient une escroquerie, qu’il ne pouvait pas prétendre assurer une retraite digne à ses clients par le seul fait que ses propres frais de gestion étaient indécents. A cette époque tout agent signant un contrat avait pour commission la cotisation de la première année, plus un rab les années suivantes.
      Je prétendait que la retraite est un souci personnel, éventuellement familial, mais certainement pas collectif (toujours sauf a minima de dignité).
      En réalité la feinte a été la répartition qui a donné une impression de justice, pour finir en arnaque du fait de l’évolution des âges, mais surtout qui a permis d’imposer à outrance au motif que nul n’avait besoin de thésauriser puisque sa retraite était assurée par ce biais.
      J’espère avoir pu vous faire comprendre, sinon partager, ma vision du problème.
      J’ai 76 ans et travaille toujours avec le même plaisir, sauf les contraintes absurdes misent en oeuvre par une technocratie aussi inintelligente que vicieuse, qui gâchent beaucoup ce plaisir.
      Bien à vous.

  2. Les conneries c’est comme les impôts, on finit toujours par les payer, “Michel Audiard”.
    Une histoire à méditer = “Un Maître Zen vit un scorpion se noyer et décida de le tirer de l’eau. Lorsqu’il le fit, le scorpion le piqua. Par l’effet de la douleur, le maître lâcha l’animal qui de nouveau tomba à l’eau en train de se noyer.
    Le maître tenta de le tirer nouvellement et l’animal le piqua encore. Un jeune disciple qui était en train d’observer se rapprocha du Maître et lui dit : « Excusez-moi Maître, mais vous …êtes têtu! Ne comprenez-vous pas qu’à chaque fois que vous tenterez de le tirer de l’eau il va vous piquer ? »
    Le maître répondit: « La nature du scorpion est de piquer et cela ne va pas changer la mienne qui est d’aider. »
    Alors, à l’aide d’une feuille, le maître tira le scorpion de l’eau et sauva sa vie, puis s’adressant à son jeune disciple, il continua:
    « Ne change pas ta nature si quelqu’un te fait mal, prends juste des précautions.
    Les uns poursuivent le bonheur, les autres le créent.”
    Quand la vie te présente mille raisons de pleurer, montre-lui que tu as mille raisons pour sourire.
    Préoccupe-toi plus de ta conscience que de ta réputation.
    Parce que ta conscience est ce que tu es, et ta réputation c’est ce que les autres pensent de toi… Et ce que les autres pensent de toi… c’est leur problème”

    1. Si ce confinement dure plus d’un mois, trois mois, six mois et que les banques centrales font de l’elicopter monney, il sera bien difficile de remettre tout les peuples au travail et leur argument infaillible du moment sera de dire on peut bien vivre sans travailler la preuve. Tout cet argent dont on profité les riches à nous maintenant d’en profiter et vive Gaïa

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