Ce matin je me suis fait vacciner contre le vaccin.

Ce n’est un secret pour personne, j’ai plus de 75 ans.

Il est vrai que COVID n’est peut-être qu’une grosse grippe, il est vrai que le vaccin Pfizer est une nouveauté dont les résultats et les conséquences ne sont pas complètement maitrisés.

Il est peut-être tout aussi vrai que la Norvège vient de perdre 29 vieillards, décédés juste après leur vaccination. Etant précisé que ce serait la piqure qui fut mortelle tant ils étaient usés, et non le produit injecté.

Il est vrai que nous sommes pris dans un bombardement médiatique qui se resserre de jour en jour, demain ce sera le vaccin ou l’exclusion sociale prétendent les sachants.

Et puis, je me vaccine tous les ans contre la grippe depuis vingt ans, je ne l’ai plus jamais eue.

En réalité, j’étais le bon client pour le vaccin, critique mais finalement consentant. Une victoire pour les excités de la seringue.

Donc, dès Jeudi je me connecte au site dédié : Santé.fr

Là, une image fixe qui me dit que ce sera pour demain, bon.

Le lendemain rien. Le surlendemain j’ai la liste des sites de vaccination, dont celui de Sète et son téléphone.

J’appelle, on me raccroche au nez au bout de quelques sonneries, sans me parler, trois fois.

Pas de panique, « j’attends Lundi » me dis-je, j’irai directement.

J’en arrive.

Donc, sur place, une quinzaine de fonctionnaires débordés, deux ou trois candidats au vaccin pas plus. Une ruche, une fourmilière, telles que l’on peut les voir à la campagne, où tous les insectes sont au charbon, sans qu’il se passe grand-chose de spectaculaire. Il parait que c’est la masse qui compte chez les fourmis. Ici aussi sans doute.

Certains de ces fonctionnaires ont un masque. Le plus important d’eux, en apparence, scotché à son téléphone, n’en a pas.

Derrière le panneau accueil, accompagné de son mur en plastique transparent, une jeune femme masquée, aux yeux noirs, en plein effort, se bat avec deux ou trois A4 qui la chagrinent fortement.

Elle me voit. Evidemment, je suis devant son nez.

Le regard inquiet, elle interpelle à l’entour : « Quelqu’un peut s’occuper de ce monsieur ? » Personne ne répond. Après tout, c’est elle l’accueil.

Elle me dit : « c’est pourquoi ? ». J’hésite à lui répondre qu’il me faudrait un pot de peinture blanche pour repeindre ma cuisine.

Raisonnable, je lui dis donc que je viens pour me faire vacciner.

Alors là, ses yeux expriment l’effarement total. Elle n’en revient pas.

 – Vous avez rendez-vous ?

 – Non

 – Mais vous devez prendre un rendez-vous sur Doctolib.

 – Oui, mais ils ne répondent pas, dis-je. C’est pourquoi je suis venu.

 – Je sais c’est bloqué.

Voilà, elle sait, c’est bloqué. En revanche elle ne sait ni pourquoi, ni comment et surtout que doit-on faire.

Je mets le plus d’ironie possible dans mon regard, derrière mon masque psychédélique que j’ai acheté avant la pandémie en chine, dont la décoration est genre chinois… coloriée et tarabiscotée, et je lui dis un : « formidable », un peu trainant à la fin.

Fine mouche, elle saisit tout de suite l’irrévérence de ma réflexion et se raidit.

 – C’est ainsi, dit-elle, péremptoire.

Et elle rajoute :

 – Il faut revenir après le 15 Février. Et toc…

Alors là, chapeau.

J’avais déjà une idée assez précise du carnage :

–  de la bureaucratie fiscale, qui pratique terreur et assassinats sociaux,

– de celui la bureaucratie de la construction qui tartine la France de PLUI et d’immeubles identiques, du Nord au Sud de l’Est à l’Ouest, pour des clients amis, eux aussi identiques, à qui l’on fait cadeau de la plus-value foncière que l’on a préalablement volée aux propriétaires des terrains à l’aide d’une législation élastique, que les TA adaptent aux désidératas de l’administration.

Mais, je n’avais jamais été directement mis face à la bureaucratie de la sante, il s’agit d’un carnage que je connaissais mal, qui gagne à être connu. On ne sait jamais, mieux vaut être initié.

Un peu privilégié par mes réseaux amicaux, je n’en connaissais que l’URSSAF encaisseur, pour le reste mes amis me protégeaient.

Depuis ce matin, je connais.

Ces bureaucrates, liquidateurs de nos libertés, de nos vies, ces insectes administratifs, Philos les appelle : « les petits hommes gris ».

Pour moi ce matin c’était une jeune femme, extérieurement vêtue de clair, mais effectivement grise dans la tête.

Un gris qui n’y est sans doute pas de naissance. Elle avait l’air plutôt sympa. Un gris structurel, mis dans sa tête par l’organisation bureaucratique de ce pays, son employeur.

En a -t-elle conscience ? Probablement pas.

Elle ne sait pas que ses rapports avec l’humanité pourraient être tout autre, faits de sourires, exempts de petits chefs à craindre, au contraire plein de clients à séduire. Mais bon, un peu long à lui expliquer…

Donc me voilà vacciné du vaccin.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

7 réflexions sur « Ce matin je me suis fait vacciner contre le vaccin. »

  1. J’ ai 45 ans aujourd’ hui.
    J ai eu comme cadeau ce message :
    L information, c est le pouvoir.
    En effet, cela me semble un bon début pour prendre en main son destin.

  2. Quel dommage que je sois ailleurs qu’ à Sete ! Je me serais improvisée infirmière et même sans dose vaccinale et sans Rdv, je vous aurais fait injection d une solution placebo.
    Après tout, c’ est peut être le remède le plus efficace !

  3. Tout à fait Richard, juste avant l’effondrement de l’URSS, les russes en avaient beaucoup de l’humour, un peu grinçant et désabusé sans doute, mais ça les a bien aidés à tenir dans les queues devant les magasins vides. Inspirons nous de leur exemple car nous y allons tout droit et y seront bientôt!
    Quant à la façon dont les français exprimeront bientôt leur humour, j’ai peur d’avoir raison de penser ce que je pense! CPEF

  4. Il paraît qu’il n’y a aucune compagnie d’assurance sur terre qui garanti quoique ce soit en ce qui concerne les vaccins, c’est dire à quel point ils sont sûr !

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