C’est en 1999 qu’après un an d’enquêtes, nous publiions à l’iFRAP notre 30e dossier titré « la DGI au service d’elle-même ». Sidérés par quelques affaires fiscales incroyables, nous avions enquêté auprès de conseils fiscaux, issus eux-mêmes du contrôle fiscal, et même auprès d’un ancien directeur général des impôts.
Et le tableau était clair : depuis la mise en place du dispositif par Valéry Giscard d’Estaing, alors ministre des Finances, vers 1963, le contrôle fiscal n’est plus là pour faire respecter la loi mais pour faire rentrer des redressements, en mettant, de fait, le service de contrôle fiscal à la commission.
À la commission veut dire que les contrôleurs voient leur promotion dépendre en grande partie du montant de leurs redressements ; et les directeurs départementaux des impôts ou directeurs adjoints, voient leurs rémunérations doublées s’ils réalisent les quotas de prélèvements prévus par la DGI.
Le système est d’autant plus vicieux que le contrôle fiscal n’est pas responsable de la rentrée dans les caisses de l’État des redressements, car cette responsabilité était donnée à une autre direction du ministère des finances : la Comptabilité Publique.
Il y a bien eu fusion à grands frais, au sommet, de la direction des impôts et de la comptabilité publique sous la présidence de Nicolas Sarkozy, mais il semblerait que cette fusion n’ait pas eu lieu à la base, au niveau des contrôleurs.
Le résultat est illustré par un cas célèbre, celui de Monsieur TRIPOT qui a fait l’objet de l’arrêt du Conseil d’État du 16 juin 1999.
Monsieur Tripot avait une entreprise qui s’occupait de la restauration du Lido, des Folies Bergères etc. et Il a fait l’objet d’un contrôle fiscal le redressant de plusieurs millions. Il a pu rapidement prouver que ce redressement était sans fondement et l’a fait annuler ; mais, entre-temps, ses sociétés avaient été vendues par la Comptabilité Publique. Heureusement, il avait eu des propositions d’achat récentes lui permettant de donner une valeur à ses entreprises, et après environ 10 ans de procédure judiciaire, le Conseil d’État lui avait donné raison en lui accordant, ce qui était une première, une indemnité de 60 millions de francs pour l’indemniser de la faute lourde de l’administration.
Mais cette indemnité n’a pas empêché Monsieur Tripot de finir à l’hôpital psychiatrique car le stress de ces procès casse le pot de terre qu’est un individu contre le pot de fer qu’est l’Administration. Nous avons été les témoins malheureux de beaucoup d’autres histoires similaires et nous les avons même réunies dans un petit livre publié chez L’harmattan [1] après de multiples colloques menés à l’Assemblée nationale avec des députés comme François Goulard, François d’Aubert, sans aucun résultat.
Alors que dans les pays dynamiques le contrôle fiscal est une aide apportée par l’État aux contribuables pour les aider à remplir leurs devoirs, il est resté en France le moyen de faire croire que le secteur privé triche et que l’administration, grâce à son contrôle fiscal, rééquilibre en partie le budget de l’État.
Les études que nous avions menées montrent en effet qu’il existe une fraude fiscale mais que celle-ci ne dépasse pas 15 à 20% du montant des redressements effectués, la plus importante étant d’ailleurs la TVA carrousel qui est très mal contrôlée. Pour les 80 autres pour cent, il s’agit d’erreurs d’autant plus involontaires qu’avec la complexité du code, des tests ont montré que 10 experts fiscaux donnaient 10 résultats différents pour une déclaration fiscale pourtant simple.
Et une part non négligeable des redressements n’ont aucune base juridique et sont simplement là pour remplir des quotas.
On se rend compte de leur importance en regardant dans le bleu budgétaire les montants réellement rentrés dans les caisses de l’État, très inférieurs à la moitié des redressements émis.
L’une des plus grandes monstruosités juridiques du code fiscal français est, qu’en théorie, la charge de la preuve incombe à l’administration ; mais par un rejet de la comptabilité, qu’incroyablement le contrôleur peut décider de lui-même, la charge de la preuve incombe alors aux contribuables qui doivent par exemple démontrer que dans les kilos de pommes de terre qu’ils ont achetés pour vendre des frites, tout n’est pas vendable.
Il y a longtemps que la décision de ce rejet de comptabilité aurait dû être confiée au juge.
On peut espérer qu’un gouvernement saura un jour transformer le contrôle fiscal d’une administration qui travaille à la commission en une administration au service du droit et des contribuables.
La réforme la plus simple sera de mettre en œuvre, jusqu’à la base, la fusion de la Direction des Impôts et de celle de la Comptabilité Publique, déjà réalisée au sommet, en rendant ceux qui émettent des redressements responsables de leur collecte.
Ce système absurde fait disparaître chaque année quelques milliers d’entreprises viables et quelques dizaines de milliers d’emplois.
Et les premiers à en souffrir ne sont pas seulement les contribuables mais les contrôleurs et inspecteurs du fisc, amenés à travailler pour un système imbécile.
Quelle négligence de ma part ! Dans mon précédent article « spécial 14 juillet » que je consacre traditionnellement à des énigmes de chiffres et de lettres, j’ai complètement oublié de vous proposer un sixième problème d’une actualité brûlante, the problème qui agite fébrilement le microcosme politico-gouvernemental en ce début d’été :
Problème n° 6 : comment faire pour limiter l’inextinguible déficit de nos comptes publics ?
Et pour s’en tenir à l’avenir immédiat, à propos duquel il semblerait que nous soyons vaguement liés par deux trois promesses régulièrement repoussées à l’égard de l’Union européenne, comment parvenir à boucler 2017 en rentrant dans les clous d’un déficit maxi de 3 % et éviter de trop se gameller en 2018 ?
Fichu problème, sur lequel tout le monde s’arrache les cheveux depuis 1974, date du dernier budget excédentaire de l’Etat !
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir mis nos meilleurs limiers sur le problème n° 6. De Giscard à Chirac, en passant par Hollande et Macron, des énarques, toujours des énarques et encore des énarques à l’Elysée et dans les ministères ! Parfois un polytechnicien ou un agrégé de ci ou ça, parfois même un spécialiste des implants capillaires, bref, la crème de la crème de la solution fiscale.
Depuis, la France grenouille dans la spirale infernale « dépenses, impôts, dette » avec le palmarès magnifique qu’on commence à bien connaître : médaille d’argent mondiale pour le taux de dépenses publiques sur PIB (57 %) et médaille d’or européenne pour le taux de prélèvements obligatoires (45 %) !
Si, avec une redistribution pareille, on n’arrive pas à être le pays modèle du bonheur et du « vivrensemble », c’est à désespérer de Bercy, Saint-Germain des Prés, Le Monde, l’Obs, Piketty, Lordon et le canal Saint-Martin réunis !
Et pourtant, notre taux de chômage est à 9,6 %, soit le double de ce qui se fait en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, notre croissance est plus qu’atone (1,1 % en 2016 contre 1,7 % en moyenne dans la zone euro), nos performances éducatives sont médiocres et notre dette caracole résolument vers 100 % du PIB. Sans compter que les taux d’intérêt pourraient bien remonter et alourdir dangereusement la facture.
C’est incompréhensible. Tant de bonnes intentions et si peu de résultats, comment est-ce possible ?
Il faut dire que l’équipe sortante Sapin Eckert, toujours prête à vanter son « sérieux » sans raison, n’a rien négligé pour assurer le spectacle budgétaire avant les élections.
Tout ceci s’est finalement soldé par un formidable ratage de Hollande et du Parti socialiste. Il n’empêche que toutes les promesses sonnantes et trébuchantes lancées en 2016 (garantie jeunes, dégel du points d’indice des fonctionnaires…) ont dû être tenues dans le budget 2017 et qu’elles se sont traduites par des dépenses qu’il a bien fallu caser, ou plutôt cacher quelque part à coup de débours différés et de rentrées fiscales avancées. De quoi « fragiliser la trajectoire des finances publiques », disait Didier Migaud, Président de la Cour des Comptes, dès septembre 2016.
En effet, pas complètement abusée par les trucs et astuces des deux comiques de Bercy, la vénérable institution nous alerte depuis un bon moment sur les « insincérités »du budget 2017 concocté par le gouvernement sortant : le retour projeté à un déficit public de 2,8 % est jugé « improbable », le taux de croissance envisagé à 1,5 % « trop optimiste » et les économies de dépenses largement médiatisées sont qualifiées d’« irréalistes ».
Emmanuel Macron était-il trop pris par sa campagne électorale pleine de fraîcheur et d’élan printanier, était-il trop occupé par les réglages millimétrés de toutes ses apparitions publiques pour prêter l’oreille aux mises en garde de la Cour des Comptes sur ces triviales affaires de gros sous ?
Toujours est-il qu’il s’était engagé à faire 60 milliards d’euros d’économies dans les dépenses (en tendance, pas en valeur absolue, ne rêvons pas) tout en lançant parallèlement un plan d’investissement de 50 milliards d’euros. Depuis, il a promis en plus des fonds pour l’innovation (10 milliards), le Sahel, le minimum vieillesse et un pass-culture de 500 euros pour tous les jeunes à partir de 18 ans. Bref, aucun engagement sérieux de baisse des dépenses.
Des baisses d’impôt devaient également entrer en vigueur dès 2018 (exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des foyers fiscaux, limitation de l’ISF au patrimoine immobilier, transformation du CICE en baisse de charges) afin de provoquer un « choc pour l’emploi ». Financement ? Vague, si ce n’est une hausse de la CSG.
Or dès le lendemain de son long discours du 3 juillet adressé aux parlementaires réunis en grande pompe à Versailles, son propre Premier ministre Edouard Philippe, soudain angoissé ou rendu prudent par les derniers avertissements de la Cour des Comptes (29 juin), revenait le 4 juillet sur la plupart de ces mesures. Ce premier revirement ne fut pas officialisé n’importe où : juste dans le discours de politique générale du Premier ministre à l’Assemblée nationale.
Du sérieux, donc, ou du moins le croyait-on. Mais il semblerait que le duo Sapin Eckert ait trouvé de dignes successeurs.
Un peu embêté d’avoir à revenir sur ses promesses de campagne dès les premières semaines de son mandat comme le premier Hollande venu, soumis à moquerie et contestation de toutes parts, y compris chez ses proches, Emmanuel Macron, dans un second revirement, a finalement décidé le 9 juillet de désavouer la plupart des déclarations de son Premier ministre à l’Assemblée pour s’en tenir au projet initial malgré la situation catastrophique de la comptabilité nationale.
La Cour des Comptes ayant expliqué qu’il fallait trouver au minimum 4,5 milliards d’euros pour boucler 2017 sans se faire remarquer encore une fois par l’Union européenne pour dépassement des 3 %, les ministères ont été priés de trouver d’urgence des économies à faire.
Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics, a donc eu l’occasion de montrer toute l’action dont il est capable. Dans une interview au Parisien le 10 juillet, il nous confirme d’abord que la France reste la France :
« Ni les collectivités locales, ni la Sécurité sociale ne seront mises à contribution. »
Il est vrai que nous ne parlons pas de n’importe quel pays. Nous parlons de la France, Mesdames et Messieurs, nous parlons de son merveilleux modèle social mondialement applaudi et envié. Et il est vrai aussi qu’avec la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages, les collectivités locales sont très inquiètes pour leurs financements. Il ne s’agirait pas de les braquer encore plus.
Donc seul l’Etat central est concerné par ce redoutable serrage de ceinture. Qu’on en juge :
« Nous avons considéré qu’il y avait possibilité de réduire le train de vie des ministères : sur la gestion du parc des voitures, avec des appels d’offres mieux négociés, etc. »
J’espère qu’il a pensé aux appels d’offre sur les ramettes de papier et les crayons de couleurs.
Bercy économiserait ainsi 268 millions d’euros sur son fonctionnement, Matignon 60 millions et le Quai d’Orsay 282 millions. L’Education nationale devrait aussi trouver 75 millions d’euros. Pour bien mesurer l’effort colossal que tout ceci représente, rappelons qu’en 2016 nos dépenses publiques totales se sont montées à 1 257 milliards d’euros.
Autrement dit, on nous prend pour des idiots, on nous amuse, on nous endort avec une gesticulation grotesque pour économiser trois francs six sous vite fait bien fait. Mais pas un instant il n’est envisagé une remise à plat de la structure de nos dépenses.
C’est d’autant plus inquiétant que dans la même interview, Darmanin ajoute cette curieuse remarque :
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Tant pis pour les Français… Qui aiment avaler des couleuvres ! OD
« CSG, impôts locaux, taxe carbone vont bondir, tandis que les baisses prévues par le candidat Macron sont repoussées. Revue de détail.
Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. Les Français vont encore en faire les frais l’an prochain. Dans son discours de politique générale, le Premier ministre a annoncé le report de quasiment toutes les baisses d’impôts annoncées par le candidat Macron. Il ne reste plus que la hausse de 1,7 point de la CSG compensée en partie par la suppression des 3,15 points de cotisations chômage et maladie payées par les salariés. Ces deux mesures interviendront, elles, dès le 1er janvier. En cause : le dérapage des déficits publics révélé par la Cour des comptes.
La suppression complète de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages est repoussée à 2022, la réforme de l’ISF qui devait sortir de l’assiette imposable tous les actifs non immobiliers, l’instauration de la flat tax de 30 % (prélèvements sociaux inclus) sur les revenus du capital n’interviendront qu’en 2019. Tout comme la transformation du CICE en baisse des charges. Un report assorti d’aucune certitude que, cette fois, ces mesures ne seront pas l’an prochain encore repoussées. Le retour du déficit public sous la barre des 3 % du PIB est d’autant moins acquis que se profilent de nouvelles charges du fait de la hausse des taux d’intérêt (augmentation de la charge de la dette) et que ces réformes devaient contribuer à redonner du dynamisme à la croissance, redonner de l’attractivité à notre pays.
Exit les mesures sur le capital qui devaient inciter les expatriés à rentrer
Exit en 2018 la baisse des charges et la baisse de l’impôt sur les sociétés qui devaient relancer l’investissement aujourd’hui en berne. Exit toutes les mesures sur le capital qui devaient inciter les expatriés à rentrer, à investir sur leur épargne sur des placements qui financent l’économie. Pire : en 2016, ces revenus seront encore plus taxés qu’aujourd’hui du fait de la hausse de la CSG. Exit la relance du pouvoir d’achat au travers de la disparition progressive de la taxe d’habitation. Au total, les ménages paieront en 2018 plus de CSG sur les revenus salariaux, leurs pensions et sur les revenus de leur épargne, plus d’impôts locaux, plus de taxe carbone.Édouard Philippe a, en effet, annoncé l’accélération de la montée en puissance de cet impôt qui frappe la consommation de carburants. Il avait été prévu que cette « contribution climat », qui a représenté pour chaque Français en moyenne un coût supplémentaire de 86 euros en 2016, atteigne 200 euros bien avant 2020. S’y ajoute la hausse du prix du paquet de cigarettes, qui devrait passer en moyenne progressivement de 7 à 10 euros.
Autre contre-message : la baisse des dépenses publiques se transforme en une stabilisation, ce qui, certes, exige des économies compte tenu de l’inflation et de l’évolution naturelle des dépenses, mais on est loin d’un programme drastique de retour à l’équilibre par la maîtrise des dépenses.
Dans un pays où le ras-le-bol fiscal est fort, les Français accepteront-ils d’attendre un an de plus ? Emmanuel Macron en fait le pari ».
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Comme il marche bien, notre nouveau Président ! Dans la France d’Emmanuel Macron, les grands événements se succèdent, tous plus magnifiques les uns que les autres. Le Président parcourt les esplanades, les avenues et les allées du pouvoir avec une solennité merveilleuse qui captive les objectifs des photographes et le cœur des Français en manque de pourpre. La Garde républicaine élégamment chamarrée n’est jamais loin, qui l’accompagne et le met en valeur alors qu’il marche, marche et marche encore sur un éternel tapis rouge qui n’en finit pas de se dérouler.
• Soirée d’élection (7 mai), investiture (14 mai), rencontres internationales (Otan et G7 fin mai), discours devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles (3 juillet), autant d’occasions de se mettre en scène dans les attributs visibles du pouvoir, comme si la légitimité conférée par l’élection présidentielle et renouvelée aux législatives ne suffisait pas, comme s’il fallait la renforcer de tous les artifices du protocole républicain pour bien établir aux yeux de « toutes et tous » : « Je suis le Président. »
Et comme il aime parler ! A Versailles lundi dernier, dans un (trop) long discours d’une heure et demi où les considérations de haute philosophie le disputaient au lyrisme historique et à la poésie des terroirs de France au point d’en être parfois sévèrement ennuyeux, Emmanuel Macron s’est prévalu de l’article 18 de notre Constitution qui lui permet depuis 2008 de s’exprimer devant les parlementaires. Selon lui,
« il est des heures qui de cette possibilité font une nécessité, les heures que nous vivons sont de celles-là. »
De quelle « nécessité » parle-t-il ? Quelles « heures » particulières sommes-nous en train de vivre ? Il ne le précise pas directement, mais il semblerait que son accession au pouvoir soit ce grand événement qui motive la tenue du Congrès.
Non pas que je veuille minimiser de telles circonstances, mais disons qu’elles résultent des échéances électorales normales de notre vie politique, alors que ses deux prédécesseurs avaient usé de cette possibilité dans des occasions beaucoup plus exceptionnelles, voire dramatiques : les attentats de Paris pour Hollande en décembre 2015 et les conséquences de la crise de 2008 pour Sarkozy en juillet 2009.
Prenant la parole à la veille du traditionnel discours de politique générale de son Premier ministre (hier, 4 juillet 2017), il nous donne la forte impression qu’il ne se résout pas à s’effacer devant les prérogatives du chef du gouvernement. Il se comporte comme s’il souhaitait exister en tant que Président, se placer définitivement en surplomb de tout et montrer combien toute action entreprise ne sera jamais que l’expression de sa volonté et la conséquence du cap que lui, le Président, ambitionne de donner à la France.
Il lui suffit donc de constater que les Français viennent de lui confier un mandat clair et qu’ils ont confié un mandat également clair aux députés et sénateurs. Dès lors, pour l’exécutif comme pour le législatif, il en résulte une obligation impérieuse :
« Celle d’une transformation résolue, et profonde, tranchant avec les années immobiles ou avec les années agitées, toutes aux résultats également décevants. »
.
• J’ai assez expliqué dans ce blog combien les résultats étaient en effet décevants pour donner totalement raison à Emmanuel Macron sur ce point crucial. J’ai assez expliqué combien la France perdait du terrain par rapport à ses voisins comparables, empêtrée qu’elle est dans le triple carcan de l’Etat-providence, de l’Etat stratège et de l’Etat dirigiste. C’est bien une transformation résolue et profonde qu’il va falloir mener, c’est bien une « Révolution » qu’il nous faut, pour reprendre le titre de son livre-programme.
On réalise cependant combien il est facile aux hommes politiques et à Emmanuel Macron en l’occurrence, de vendre la peau de l’ours prématurément, de promettre de ne jamais boire l’eau de la proverbiale fontaine, de plastronner sans raison et se moquer de l’immobilisme des uns et l’agitation des autres, alors même que bon nombre des « changements profonds », largement promis et répétés pendant la campagne électorale et pompeusement mis en perspective philosophico-politique pas plus tard qu’avant-hier à Versailles, se sont trouvés retardés, évidés ou oubliés dès le lendemain, comme nous l’a annoncé le Premier ministre hier dans son discours de politique générale.
Si de bonnes réformes demeurent – sélection à l’entrée des universités, diminution d’un tiers du nombre de parlementaires, meilleure séparation de l’exécutif et du judiciaire dans la nomination des juges du parquet, construction de 15 000 places de prison, suppression de la Cour de justice de la République par exemple – les réformes fiscales, qui devaient provoquer une relance pour l’emploi, sont repoussées ou modifiées (ISF, transformation du CICE en baisse de charges, exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages) et les dépenses ponctuelles en direction de telle ou telle catégorie sont à nouveau à l’ordre du jour (fonds pour l’innovation, fonds pour le Sahel, pass culture pour les jeunes…).
Dans ces conditions, l’ambition de faire diminuer les dépenses publiques de 3 points par rapport au PIB et de revenir à un déficit public inférieur à 3 % dès 2017 relève de la quadrature du cercle, dont on pressent que les impôts risquent d’être la variable d’ajustement.
Compte tenu de ce qu’on sait sur l’état dégradé et bidonné de nos comptes publics, situation qui n’a rien de bien nouveau pour quiconque suit un peu l’actualité française, mais qui plonge opportunément notre exécutif dans une stupeur comique, il semble clair que si le bulldozer fou des dépenses n’est pas pris par les cornes, on n’arrivera à rien d’ici 2022. On parviendra peut-être à maintenir la situation actuelle, surtout si un peu de croissance mondiale nous vient en aide, mais c’est bien le maximum qu’on puisse espérer.
Finalement, quand Edouard Philippe écrivait dans Libération, à l’époque où il était encore l’opposant de son patron actuel : « Macron (…) n’assume rien mais promet tout, avec la fougue d’un conquérant juvénile et le cynisme d’un vieux routier », il n’était peut-être pas si loin du compte, à ceci près qu’ils sont désormais embarqués sur le même radeau.
• Aussi, j’aimerais d’abord rappeler à M. Macron que s’il peut s’exprimer devant le Parlement comme il le souhaite et quand il le souhaite, même sans nécessité, même si les heures que nous vivons n’ont rien d’exceptionnel, c’est parce qu’un « agité », ou un « immobile », a cru bon dans les années antérieures de faire évoluer la Constitution de la Vème République (Sarkozy en 2008). Preuve s’il en est que l’Histoire de France n’est certainement pas en train de commencer avec Emmanuel Macron comme il se plaît à le croire.
J’aimerais lui dire ensuite que si les différences de point de vue sont parfois stériles parce qu’elles ne reflètent que des ambitions personnelles contrariées, elles ont aussi du sens dans la mesure où personne ne peut prétendre qu’en matière de « chose publique » il n’y aurait qu’une façon de procéder, la sienne, ou plus généralement celle de l’homme du moment. Ajouter comme il le fait que ces oppositions « garantissent de beaux succès de tribune (mais) n’apportent rien » est d’une part faux car un texte peut être utilement amendé par le croisement d’opinions variées et c’est d’autre part se moquer du monde quand on voit à quel point il monopolise lui même la tribune et les postures colorées, filmées et photographiées afférentes.
Plus profondément, j’aimerais lui dire enfin que la « Révolution » à laquelle il nous convie, celle qui consiste à regarder notre pays avec les yeux de la solidarité et « en même temps » avec les yeux du réel, celle qui consiste à réaliser la cohabitation harmonieuse de la liberté et de la protection, celle qui consiste à conjuguer les exigences de l’excellence et de l’esprit de justice – cette « Révolution », loin d’être inédite, est précisément celle qu’on poursuit dans notre pays depuis la fin de la guerre, à la notable exception du programme commun de la gauche entre 1981 et 1983.
En 1945, l’ambition s’appelait reconstruction sous l’égide de l’Etat stratège et la protection s’appelait Etat providence. Par la suite, il a toujours été question de retrouver la fougue de l’esprit de conquête sans renoncer pour autant ni à notre modèle social ni au primat des politiques publiques. Je pense notamment à Jacques Chaban-Delmas et à Michel Rocard, Premiers ministres qui furent justement cités* en exemple par Edouard Philippe au début de son discours de politique générale dans une continuité très révélatrice.
Déjà en 1969, Chaban faisait le constat d’une société bloquée :
« De cette société bloquée, je retiens trois éléments essentiels : la fragilité de notre économie, le fonctionnement souvent défectueux de l’Etat, enfin l’archaïsme et le conservatisme de nos structures sociales. » (1969)
Ceci l’amena à proposer un vaste programme de « Nouvelle société » plus autonome, mais toujours sous l’égide de l’Etat.
Quant à Rocard, lui aussi souhaitait « dépasser les clivages ». Il incarnait une « deuxième gauche » qui se voulait réaliste et pragmatique. Elle rejetait les nationalisations du Programme commun et plaidait pour plus de décentralisation. Il n’était plus exclu de reconnaître que la production et l’emploi était le fait des entreprises.
Ce sont précisément ces politiques, typiques de la social-démocratie bien encadrée qu’on ne connaît que trop en France, qui nous ont conduits aux « résultats décevants » où nous sommes aujourd’hui et qui nous laissent dans la situation finalement décrite par Emmanuel Macron, après une heure et demi d’envolées littéraires sur l’humain, la France et l’Histoire :
« Nos équilibres financiers sont dégradés, notre dette considérable. L’investissement productif encore faible et le chômage toujours insupportable. La dureté de la vie est là pour tant et tant de nos concitoyens. »
.
A ce point de notre histoire, il ne peut plus être question de se dire une fois de plus, comme semblent hélas se le dire Emmanuel Macron et Edouard Philippe, deux rocardiens de coeur, que la « deuxième voie », celle qui réalise le mariage bancal de la protection et de la libéralisation, est la bonne. A la suivre, on ne pourra que retomber dans les même erreurs avec les mêmes résultats décevants dénoncés par le Président en début de discours.
C’est plus qu’une transformation profonde qui devient nécessaire, c’est un changement radical de paradigme. Et si l’idée qu’il faut libérer tout en protégeant était un contresens ? Et si la protection venait non pas de la conservation, même réformée, de notre modèle social, mais au contraire de sa totale remise en cause ? Et si c’étaient les emplois qui protégeaient, pas les indemnités chômage ou les privilèges de quelques syndicats ? Et si la protection venait de la libéralisation ?
Je souhaite, selon la formule désormais consacrée, « que Macron réussisse », mais j’espère avant cela qu’il va se poser les bonnes questions jusqu’au bout en dépassant les soins qu’il apporte à la forme du pouvoir pour entrer dans le vif des besoins urgents de notre pays.
Vidéo intégrale du discours d’Emmanuel Macron devant le Parlement le 3 juillet 2017 :
* Je signale, car ce n’est pas anodin, qu’Edouard Philippe a commencé son discours avec un hommage appuyé aux bienfaits des politiques publiques et que l’Assemblée nationale a chaleureusement applaudi le souvenir de Michel Rocard.
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Dans la série des phrases passées inaperçues mais lourdes de sens politique, une citation de Pierre Moscovici en date du 22 juin est à retenir. Ce jour là, le Commissaire européen était à Madrid. Au détour d’un déjeuner, il a déclaré que « tous ces footballeurs, qui gagnent énormément d’argent grâce à leur talent, n’ont pas besoin d’en gagner plus avec des montages fiscaux qui sont approximatifs ». Voilà une citation qui est profondément Erwan Le Noanrévélatrice de ce qu’est l’Etat-Providence…
La partie intéressante de l’extrait est évidemment celle où l’ancien ministre explique que les sportifs « n’ont pas besoin » d’augmenter leurs revenus. Elle illustre d’abord la façon de penser de la technocratie (Pierre Moscovici est énarque) : les hauts fonctionnaires français sont convaincus d’avoir la capacité de dégager une position « au-dessus » de la société et de pouvoir dire ce qui est bon pour elle (ici, quel niveau de revenu est décent). Comme si l’Etat et ceux qui le servent étaient spontanément neutres, systématiquement désintéressés et nécessairement justes.
Cette citation est ensuite un symbole de ce qu’est devenue la fiscalité : une arme de transformation de la société entre les mains du pouvoir. L’impôt n’est pas là pour financer les fonctions de l’Etat, il sert à inculquer au peuple ce qui est bon, lui enseigner ce qu’il doit faire : fumer, c’est mal : on taxe ; manger bio, c’est bien : on subventionne.
L’opinion de l’ancien ministre ne tient même pas compte des incitations économiques : en l’espèce, un article académique (aux auteurs peu suspects d’être laxistes sur le sujet de l’optimisation fiscale) a montré que le régime fiscal espagnol, avantageux pour les footballeurs, est ce qui a permis au championnat ibérique de décoller, en attirant les meilleurs sportifs (1) ; à l’inverse, la disparition d’un cadre identique en Grèce en 1993 a favorisé l’exil des joueurs hors du pays…
De manière plus intéressante, les propos du Commissaire sont enfin un indice de l’état de délabrement de nos libertés publiques. En Europe, la puissance publique en est venue à considérer comme légitime de pouvoir systématiquement saisir une partie de tous les revenus produits. C’est ce qui explique l’intrusion de l’administration fiscale en tout : elle contrôle chaque activité, pour être certaine de prendre sa part ; elle estime ainsi qu’il est naturel de porter atteinte au droit de propriété des citoyens, sans que cela ne suscite la moindre réserve.
Petit à petit, de manière insidieuse, c’est la liberté qui recule. L’Etat-Providence a fait de la société sa vassale : prétextant agir pour le bien, il ne cesse d’étendre son empire ; la surveillance étatique est la règle, la liberté de la société l’exception.
Ce faisant, la démocratie est également mise à mal : ce n’est plus l’administration qui rend des comptes aux citoyens qui lui octroient des moyens, mais les contribuables qui sont sans cesse sommés de se justifier devant l’Etat, qui leur fait grâce de les laisser disposer d’un peu des richesses nationales.
Décidément, les champs de la place de l’Etat, des libertés publiques et de la démocratie, auxquels est liée la question fiscale, restent à rénover !
(1) Kleven, Landais, Saez, Taxation and international migration of superstars, 2010
Injuste, contre-productif, complexe, opaque : force est de constater qu’au fil des années les adjectifs dont les commentateurs et analystes ont affublé notre système fiscal n’ont rien caché de ses lourdes déficiences.
Les derniers travaux de la Commission européenne montrent par exemple que le poids de la fiscalité n’a cessé de s’alourdir en France alors même qu’il s’allégeait dans la plupart des pays européens, faisant fi de tout objectif de convergence fiscale et budgétaire (car il est bon de rappeler que les recettes fiscales d’un État devraient idéalement déterminer sa politique de dépense publique et son objectif d’équilibre budgétaire).
PAS DE CONVERGENCE FISCALE EUROPÉENNE
Alors que nous mettons souvent en exergue le poids des prélèvements obligatoires (46% du PIB), il faut rappeler que ces prélèvements n’intègrent pas uniquement l’IR et l’IS bien connus de tous, mais aussi la fiscalité locale, les taxes indirectes et les cotisations sociales. Ce chiffre n’était encore que de 42% il y a dix ans (baissant même à 41% lors des deux premières années du quinquennat Sarkozy) et il doit être comparé au niveau de nos partenaires européens avec un même niveau de protection des citoyens : la Finlande (44%), l’Italie (42%), l’Allemagne ou les Pays Bas (37%). Il y a probablement 7-8 points de PIB (140 milliards d’euros) à libérer de la pression fiscale. Nous n’évoquerons même pas le cas de l’Angleterre (32%), du Canada (30%) ou des USA (26%) qui n’ont bien sûr pas le même système social.
La Commission européenne a récemment alerté les États membres sur ces disparités :
Les États membres affichent de fortes disparités en matière de niveaux d’imposition, avec un taux de prélèvement obligatoire qui devrait s’étendre fin 2017 de 25.7% du PIB en Roumanie à 48.6% au Danemark, et 45% en France.
Au cours de la même période la France n’a baissé son IS que de 8%. Emmanuel Macron prévoit de manière très vague – comme Manuel Valls avant lui- d’abaisser en 5 ans l’IS de 33% à 28%…. Cette trajectoire sera dépendante des finances publiques, des arbitrages politiques (autant dire qu’elle est très hypothétique), et ce taux parait encore trop élevé au regard de l’Espagne, des Pays Bas (25%) et bien sûr du Royaume Uni (20%).
PLONGÉE DANS LE BAZAR FISCAL FRANÇAIS
Il existe en France 360 impôts et taxes dont 233 sont à la charge des entreprises, qui sont de loin les premières contributrices aux politiques publiques. L’inventaire ubuesque de ces prélèvements sur les entreprises nous plonge dans un univers kafkaïen que peu de nos concitoyens connaissent intégralement : TVA (151 milliards de recettes), IS (35,6 milliards), TICPE (23,7 milliards), CVAE (14,2 milliards), taxe sur les salaires (13,1 milliards), CSG acquittée par les entreprises (12,8 sur les 88 milliards de recettes), CFE +IFER (10 milliards), droits de mutation (11,4 milliards), autres impôts divers (61,5 milliards)…
À cela il convient d’ajouter tout ce qui est dû par les entreprises aux organismes sociaux : cotisations sociales (330,1 milliards), CSG acquittée par les employeurs (70 milliards), autres cotisations (30 milliards). Soit environ 770 milliards d’euros dont s’acquittent les entreprises (entre 30 et 35% du PIB en moyenne tendancielle), les ménages et investisseurs contribuant aux alentours de 15% du PIB en moyenne.
La fiscalité du capital n’existe plus en tant que telle en France depuis son intégration aux revenus des ménages, mais même si l’on devait revenir à la situation antérieure à 2011, un niveau de prélèvement libératoire de 30% (avec de probables contributions additionnelles type CSG ou Impôt sur la Fortune Immobilière) pénaliserait encore les investisseurs.
L’impôt sur le revenu, qui ne concerne qu’un Français sur deux, pèse sur les classes moyennes alors que la totalité des sommes dont s’acquittent les ménages (fiscalité sur les salaires, épargne, placement, investissement, immobilier) a bondi en dix ans de 447 à 588 milliards d’euros….
COMMENT S’EN SORTIR ?
Égrener nos divers impôts et leurs externalités négatives sur la croissance, c’est découvrir ce qu’Ivan Best a appelé, dans un ouvrage récent, le bazar fiscal français. Comment s’en extirper ?
Une importante diminution de la dépense publique, une modification des missions de l’État, est la condition sine qua non à une diminution de la pression fiscale. Les pays qui ont diminué leurs dépenses l’ont fait avec de la croissance (Suède, Canada…) ou en modifiant leur système social (Allemagne, où les retraites ont été pour partie privatisées).
Voilà pourquoi, compte tenu de la contrainte de réduction du déficit, et sans remise en cause des fonctions de l’État, les impôts ne devraient pas baisser durant le quinquennat Macron. Mais il est possible d’apporter un début de clarification et de simplification à ce capharnaüm fiscal, en éliminant les niches (l’IS pourrait être à 26% avec les mêmes recettes si toutes les niches étaient éliminées), en élargissant les assiettes, en instillant davantage de progressivité et d’équité dans le système fiscal.
En mettant fin à l’hypocrisie fiscale, à une forte taxation des plus riches qui parfois n’est qu’apparence, au moyen d’une imposition plus faible mais plus large, sans échappatoire. Pour une fois, les classes moyennes, largement mises à contribution ces dernières années, sortiraient gagnantes de l’opération.
Le premier triomphe de l’ENA a eu lieu sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing en 1974. Polytechnicien, il y est entré hors concours grâce à un décret de Pompidou introduit par son père, lui-même inspecteur des finances. Ce décret permettait à deux polytechniciens (un aurait été outrancier) sortis de l’X dans le premier cinquième de leur promotion d’entrer à l’ENA sans courir les risques du concours d’entrée. Sorti comme son père à l’Inspection, l’élection de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la République marque la première apothéose de cette école, qui fut créée à la Libération par le général de Gaulle avec la paternité de Michel Debré et Maurice Thorez.Sous Giscard, l’ENA triomphe en occupant les postes importants de Bercy, notre ministère des Finances (Pierre-Mathieu Duhamel, Michel Poniatowski) mais l’économie s’enfonce avec une augmentation et une généralisation de la TVA et un accroissement d’environ moitié du nombre des fonctionnaires, ce qui permet de masquer le chômage grandissant. Cette époque est marquée par la création par Jacques Chirac, Premier ministre, du monstre d’inefficacité que sera l’ANPE, et par la taxation accrue des dividendes accompagnée de la détaxation des intérêts d’emprunts publics, ce qui permet d’attirer l’argent privé vers le budget public et de couvrir le déficit croissant.
Depuis, le déficit public et le chômage ne cesseront d’augmenter, bien que chaque gouvernement s’ingénie à créer de nouvelles mesures pour tenter de les réduire.
Leur point commun est leur inefficacité, car ces mesures sont toutes issues ou validées par Bercy et toutes sont conformes à son idéologie. Celle-ci interdit les mesures ayant fait leurs preuves dans les pays anglo-saxons, sous prétexte qu’une disposition fiscale ne peut contribuer à rendre plus riches ceux qui le sont déjà. Or, les emplois se créent lorsque des entrepreneurs créent de nouvelles entreprises avec l’espoir de faire des plus-values et de devenir plus riches. Bien au contraire, les étatistes au pouvoir traquent les plus-values au nom de la recherche de l’égalité des revenus et de la haine des riches.
L’incapacité de la haute administration française à accepter l’existence des inégalités et des riches va de pair avec son inexpérience. Pour rappel, elle a fait sombrer la banque française, à travers des pertes qui dépassent les 500 milliards d’euros quand on totalise les résultats des inspecteurs des finances ayant pris le contrôle du Crédit Lyonnais, de la Société Générale, et des grandes sociétés d’assurance (hors AXA).
Ces désastres confirment que la formation énarchique, qui ignore ce qu’est réellement une entreprise, forme de beaux parleurs, brillants, mais des gestionnaires incapables.
Ce sont pourtant eux sur lesquels vont continuer de s’appuyer les gouvernements de droite de Chirac et Sarkozy en multipliant les plans d’aides au retour à l’emploi, tous bâtis sur les mêmes schémas éculés : formation des chômeurs –mais sans créer d’emplois-, et incitation des chômeurs à créer leur entreprise – mais avec des investissements si faibles que ces entreprises sont des zombies. Ils s’occupent par ailleurs de faire cacher par l’organisme de mesure de l’emploi, l’INSEE, l’inefficacité des mesures de Bercy en sortant des statistiques – comme les créations d’entreprise – qui n’ont plus aucune signification.
L’échec généralisé de ces politiques est soigneusement masqué par les médias devenus la voix de l’énarchie à travers un maquis de subventions et réglementations dont l’État tire toutes les ficelles et dont les seuls bénéficiaires sont les énarques et leurs clients à travers les lois et avantages qu’ils se votent. On peut en donner pour exemple le logement intermédiaire ou l’expansion des postes pour énarques dans des domaines où ils sont manifestement incompétents – comme la santé.
Avec cette vision, l’arrivée d’un inspecteur des finances à la présidence (Macron) renforcée par celle d’un énarque sorti dans un autre grand corps (Conseil d’État : Philippe) et confortée par la multiplication des énarques à tous les postes de ministres ou de conseillers, ne peut que terroriser. Nous sommes vraiment passés sous le contrôle de la « firme » avec même, comme ministre, celle qui a dirigé les études des énarques à Strasbourg. Pour qui a lu La ferme des énarques ou La promotion Ubu roi – des descriptions du séjour à l’ENA par des élèves qui en sortent – la perspective d’une politique française menée par la « firme », une firme qui ne connaît l’entreprise – le matériau dont sont faites les économies modernes – qu’à travers des livres sans jamais l’avoir vécue, est une perspective catastrophique.
Faut-il se réjouir de ce que les adversaires comme Laurent Wauquier ou Valérie Pécresse sortent aussi de l’ENA en passant par le Conseil d’État ?
Les entrepreneurs, ceux que l’on loue comme étant les héros de l’économie mais qu’on n’entend que très rarement, ont un énorme travail à accomplir pour que la situation française ne continue pas à se dégrader. Présidence Macron: apothéose énarchique par Bernard Zimmern http://www.emploi-2017.org/presidence-macron-apotheose-enarchique,a0817.html
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Pour quelques sujets importants, obtenir le consentement de la population nécessite un travail préalable de modelage de l’opinion publique.
Dans l’article précédent, je vous parlais de l’instauration de la société sans cash, rêvée par la Parasitocratie politique et financière.
La Parasitocratie est une caste qui vit d’une rente, un bénéfice récurrent qui tient à un privilège acquis en faussant la concurrence. Elle met en place des systèmes à dessein compliqués qui la favorisent et qu’elle maîtrise. Si un gouvernement est censé être au service de ses administrés, la Parasitocratie, elle, ne l’est pas. Elle est au service d’elle-même. Ce n’est pas un groupe de conspirateurs, c’est simplement un groupe de privilégiés qui partagent la même éducation, sont allés dans les mêmes écoles et universités, croient aux mêmes choses et ont une même vision globale de ce qui est bien pour les autres.
PLUS DE LA MOITIÉ DE CE QUE NOUS PRODUISONS NOUS ÉCHAPPE
Rappelons que la part de notre économie qui est gérée par l’État dépasse 57%.
Dit autrement, le contrôle de plus de la moitié de ce que nous produisons nous échappe mais n’échappe pas aux parasitocrates.
Pour imposer ses échanges gagnants-perdants, la Parasitocratie utilise la contrainte : réglementation, directives, normes, loi, etc. La complication est une de ses armes favorites.
Cependant, l’idéal, pour faire approuver ses règles, la pesanteur et la complexité, est d’obtenir le consentement des victimes. C’est la condition de la « paix sociale ».
Prenons un exemple récent. La loi ALUR oblige depuis le 1er janvier 2017 les copropriétaires à bloquer tous les ans 5% du budget de leur copropriété dans un compte pour gros travaux. Le législateur a estimé que les copropriétaires étaient inaptes à planifier et prétend les protéger contre leur propre impéritie. Le lobby bancaire y gagne une source de dépôts captifs et vous perdez le contrôle de la somme d’argent que vous déversez sur ce compte.
Cette disposition légale figure à l’ordre du jour de votre assemblée générale et on vous demande de voter pour la constitution du dit compte. Votre consentement individuel à une loi inepte est ainsi dûment enregistré.
Pour quelques sujets importants, obtenir ce consentement nécessite un travail préalable de modelage de l’opinion publique.
RÉGULER UN SYSTÈME MONÉTAIRE INTRINSÈQUEMENT FRAUDULEUX
Le système monétaire actuel est très complexe. Il est contrôlé par le FMI, la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne. Avec ce système, des banques commerciales ont le monopole de la création monétaire, sous forme de création de crédit.
Le grand public est très peu conscient du fait que les prétentions de régulation bancaires ne sont en fait qu’un empilage de normes visant à rendre acceptable ce système intrinsèquement frauduleux.
En effet, lorsque vous déposez de l’argent dans une banque, la banque l’utilise pour réaliser des prêts. Ainsi, l’argent est enregistré comptablement à deux endroits en même temps : sur votre compte et sur celui de l’emprunteur.
Vous pourriez en théorie tous les deux – vous déposant, et l’autre emprunteur – dépenser cet argent en même temps… sauf si vous essayez de le faire réellement. Si deux personnes réclament en même temps le même argent, cela ne peut que mal se terminer.
Ce système financier complexe permet à la Parasitocratie de se nourrir grâce à des rouages complexes de taxations, allocations, subventions et redistributions. Des banquiers protégés de la faillite prêtent à des gouvernements incompétents et des contribuables dociles sont les garants en dernier ressort (et non pas une banque centrale comme on l’entend souvent dire).
Cette machine est bien rodée mais il faut quand même que certains créent de la véritable richesse avant que celle-ci ne soit captée et que pas un sou n’échappe au circuit…
D’OÙ LA SOCIÉTÉ SANS CASH…
Plus aucune échappatoire possible.
Oui, les moyens de paiements modernes sont bien commodes mais vous avez encore le choix de les utiliser ou pas. Si votre banque vous semble en danger vous pouvez encore vider votre compte et, en commandant votre argent d’avance, stocker du cash.
Évidemment des limites drastiques sont déjà en place : limites de paiement, limites de retraits, contrôle des dépôts en cash. Des logiciels sophistiqués mis en place par votre banque communiquent à Tracfin1 et donc Bercy toute « anomalie », mouvement suspect. Les limites de paiement en espèces sont régulièrement rabaissées dans l’indifférence générale puisque les paiements par carte sont si pratiques.
Mais cette liberté très encadrée est encore trop grande, semble-t-il. Depuis 2008, le niveau de dette et d’argent bidon a considérablement augmenté. A la prochaine crise financière, le public risque de devenir méfiant et risque de vouloir son argent.
Donc pour vous imposer la société sans cash, les grandes manoeuvres sont en cours.
Phase 1 : préparation mentale de l’opinion publique. Le cash est pour les criminels, les terroristes, les fraudeurs rétifs à l’impôt, les inciviques et non solidaires.
Phase 2 : enquête sondage, confirmant que le message de la phase 1 est bien reçu. Retour à la phase 1 et au façonnage en cas de « mauvaise opinion », sinon…
Toute enquête d’opinion suppose que tout le monde peut avoir une opinion ; ou, autrement dit, que la production d’une opinion est à la portée de tous.
L’homme politique est celui qui dit : « Dieu est avec nous ». L’équivalent de « Dieu est avec nous », c’est aujourd’hui « l’opinion publique est avec nous ».
Un des effets les plus pernicieux de l’enquête d’opinion consiste précisément à mettre les gens en demeure de répondre à des questions qu’ils ne se sont pas posées.
Merci donc de signer notre pétition Non à la société sans cashsi vous estimez que la conservation du petit espace de liberté financière qui nous reste le mérite.
Attendons de pied ferme les résultats de l’enquête de la BCE et les commentaires qu’en feront les grands medias.
Non seulement les gouvernements mènent la guerre contre le cash mais aussi la guerre contre toute forme de monnaie concurrentielle comme l’or, l’argent ou le bitcoin.
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Il est vrai que vous pouvez appartenir à cette moitié de Français exemptés de l’impôt sur le revenu. Mais certains d’entre vous font partie de ceux qui vont payer, et peut-être même de ces 10 % de contribuables « les plus riches » qui à seuls fournissent 70 % de la recette totale.
La justice fiscale consisterait à rendre tous les citoyens égaux devant la charge fiscale, puisqu’elle est destinée à payer la fourniture de biens publics qui, par définition, servent tout le monde indifféremment et aléatoirement. L’impôt de capitation devrait donc s’imposer.
GONFLER LES RECETTES DE L’ÉTAT
Ce n’est qu’au début du 20ème siècle que Joseph Caillaud inventa l’impôt sur le revenu, non pas au nom de la justice mais pour gonfler les recettes d’un État déjà trop dispendieux.
L’arbitraire s’est installé lorsque l’impôt n’a plus été considéré comme une contribution aux charges communes, mais comme une arme de redistribution : les riches paient plus que les pauvres (une explication audacieuse est que les riches consomment plus de services publics !)
La déclaration des droits du citoyen de 1789 évoquait pourtant la proportionnalité de l’impôt (article 13). Nous voici maintenant à l’ère de la progressivité, qui pénalise la richesse peut-être, mais sûrement la réussite, le mérite, l’effort, l’innovation, le talent.
LA PROGRESSIVITÉ TUE LA CROISSANCE
Voilà pourquoi la progressivité tue la croissance. Une des bases des « Reaganomics » a été la diminution du nombre de tranches de revenus (jusqu’à deux) puis l’abaissement spectaculaire du taux (abaissé jusqu’à un taux marginal de 28 %). François Hollande s’est fait élire sur la promesse d’un taux marginal à 75 % !
La réforme fiscale la plus radicale est la flat tax : un taux d’impôt unique. Elle a réussi partout où elle a été appliquée. La raison en est bien simple : sachant qu’ils entreprennent, travaillent et épargnent pour eux, et non plus pour le percepteur, les citoyens se remettent à entreprendre, travailler et épargner.
De la sorte, le produit augmente et les revenus aussi, donc l’assiette fiscale : les recettes fiscales croissent (c’est le fameux effet Laffer, mais « à Bercy on n’y croit pas »). Quant aux obsédés de la redistribution et de l’égalitarisme, ils devraient méditer cette statistique, établie par Alvin Rabushka après la réforme Reagan : la part que les Américains les plus riches avaient payée dans l’ensemble des recettes fiscales avait spectaculairement augmenté !
Dans sa très grande complaisance, l’État qui ne veut que notre bien, et nos biens, ouvre sa base de données « Patrim » d’estimation de la valeur des biens immobiliers. Méfiance…
L’État qui ne veut que notre bien en veut à nos biens. C’est assez logique, me direz-vous puisque l’État n’a pas d’argent, il n’a que le nôtre.
Parmi les mesures les plus stupides de l’ancien gouvernement, celle de l’idée du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.
« Inutilement coûteux pour les entreprises et l’économie françaises, le prélèvement à la source dégrade notre capacité à exercer pleinement notre contrôle sur l’appareil d’État. Il s’agit d’une mesure anti-démocratique qui exonère davantage les hommes politiques et l’administration de rendre des comptes aux contribuables », estimions-nous l’été dernier.
UN PRÉTEXTE BUREAUCRATIQUE
Le nouveau président semble vouloir temporiser. Tant mieux.
Le prétexte invoqué est toutefois purement bureaucratique. « Il y aura immanquablement des loupés techniques et je n’ai pas envie de plonger le pays dans l’incertitude totale » a déclaré Macron. Cet énarque doit savoir de quoi il parle. Il pourrait y avoir des bugs, Bercy ne serait pas à 100% prêt, il faudrait plus de temps pour former les agents…
Les protestations des zélés agents du fisc à cet égard sont comiques. Bercy se déclare au taquet sur ce coup. Le ministère a même financé avec notre argent une campagne de publicité pour nous vanter les mérites de la nouvelle méthode pour nous prendre notre argent.
Avec des mignons slogans tels que « L’impôt s’adapte à votre vie ».
ADAPTER NOS VIES AUX IMPÔTS ?
Mmmmmm… c’est plutôt nous qui adaptons notre train de vie aux impôts, il me semble. Sauf évidemment si vous vous appelez Cahuzac ou Thévenoud.
Pour le long terme, la position de Macron et de son gouvernement sur ce sujet n’est pas encore tout à fait tranchée.
En revanche sur l’ISF c’est assez clair : cet impôt sera réformé pour devenir une taxe immobilière de plus, une sorte de méga-taxe foncière. En attendant, cette année encore, il faudra le déclarer si vous y êtes « assujetti » pour reprendre le jargon ad hoc. Heureusement vous n’êtes pas tout seul et vous pouvez éviter la « phobie administrative ».
L’ETAT VEUT VOS BIENS
Dans sa très grande complaisance, l’État qui ne veut que notre bien, et nos biens, ouvre sa base de données « Patrim » d’estimation de la valeur des biens immobiliers.
Une touchante attention. Sauf que la connexion n’est pas anonyme et vous devez donner votre numéro fiscal. Certains professionnels déconseillent donc aux particuliers de se connecter en direct pour y chercher des renseignements. Car si vous doutez sur la valeur d’estimation de votre bien, le fisc sait que vous doutez, vous pourriez donc avoir fait par le passé des estimations hasardeuses et il pourrait être tentant de regarder vos anciennes déclarations…
Mais je ne voudrai pas que vous succombiez à un accès de paranoïa par une si belle journée de printemps.
https://www.contrepoints.org
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Je suis diplômé de physiques et j’ai travaillé des années dans la finance.
J’ai créé ce message afin de donner une alerte importante à tous les Français, portant sur un changement important au sein de notre système monétaire…
Nous verrons un choc économique… mais au contraire de celui venu en 2008, il ne s’arrêtera pas au niveau des banques, des PDGs, ni même des politiciens.
Ce que je prévois pourrait changer de manière radicale la manière dont vous vivez.
Vous le noterez vous-même le jour où vous irez à la banque pour retirer de l’espèce, mais elle sera fermée.
Vous irez au magasin mais, une fois à la caisse, votre carte bleue ne fonctionnera pas.
A partir de ce jour-là, les choses changeront de plus en plus rapidement.
Nous verrons des grèves en force dans les grandes villes, où les transports, les écoles, les forces de police, et même les hôpitaux fermeront.
Les retraités se retrouveront sans accès à leurs pensions.
Nos dirigeants essaieront de prendre les choses en main, tout en nous rassurant que cette crise est “de passage seulement.”
Vous verrez des foules immenses dans les rues de Paris, Marseille, ou Lyon, réclamant l’action des autorités.
Vous verrez des membres du cabinet présidentiel démissionner les uns après les autres, comme nous avons vu sous la 4ème République à l’issue de la Seconde guerre mondiale.
Des millions de gens dans les villes essaieront de fuir le tumulte dans les zones urbaines en rejoignant des amis ou des cousins éloignés en campagne.
Des queues se formeront devant les stations-essence s’étendant le long des bornes de stationnement d’urgence, tandis qu’on annonce des pénuries de carburant.
Vous êtes peut-être sceptique sur mes propos.
Vous avez peut-être écouté des soi-disant “expert” sur internet préconiser une crise d’un genre ou d’un autre, et vous vous demandez pourquoi vous devriez prendre cette alerte au sérieux.
La plupart des gens qui liront ce message, j’en suis certain, croiront que je cherche seulement à faire peur.
Croyez-moi, ce n’est pas du tout le cas. Je prends ces changements très au sérieux.
La majorité des gens se diront: “cela ne peut jamais se produire en France aujourd’hui.”
Je pense que c’est une grave erreur.
C’est pourquoi je vais tout de suite vous montrer ce que je prévois, dans l’espoir que ces informations pourront vous aider.
De plus, je vais vous donner quelques conseils issus de mes recherches, qui pourraient vous aider à vous préparer face à cette crise.
Imaginez votre quartier vacant, les habitants partis en hâte par souci de leur sécurité personnelle.
Vous voyez les immeubles couverts de graffitis et les fenêtres des bâtiments brisées.
Vous vous demandez comment un problème dans le système bancaire puisse avoir déclenché un tel événement.
Vous allez voir à présent que ce scénario est parfaitement envisageable, et même probable, lorsque vous regardez les faits.
D’OÙ VIENT RÉELLEMENT LA “RICHESSE” FRANÇAISE?
Chaque année, ici en France, nous dépensons plus de 2 200 milliards d’euros.
Nous payons nos loyers et nos courses. Les entreprises payent leurs salariés.
Nous ne pouvons pas dépenser tout cet argent en liquide.
Nous n’avons que 3% de l’argent qu’il nous faut en argent physique, environ. Cet argent ne change pas assez rapidement de mains pour effectuer tous nos achats.
Ce que nous utilisons pour 97% de nos dépenses, ce n’est pas de l’argent physique, “réel.”
C’est autre chose.
Vous allez maintenant découvrir ce que c’est.
Le voilà: c’est la dette.
Depuis environ 40 ans, notre dette grimpe à vitesse exponentielle.
Notre argent “fictif” est en réalité une dette.
Cependant, la dette possède une “faille” qui la différencie de l’argent “physique” comme les pièces et les billets.
Nos dettes n’ont de la valeur que parce que nous croyons qu’elles vont être remboursées, voir qu’elles peuvent être remboursées.
Si nous cessons d’y croire, notre dette cesse d’être acceptée comme paiement. Tout ce que nous avons dans nos comptes en banque, dans nos comptes d’épargnes, ou dans nos assurances-vie s’évapore.
C’est grâce à notre dette que nous pouvons faire fonctionner notre pays.
Les entreprises empruntent afin de construire leurs locaux, payer leur matériel, et pour payer leurs salariés.
Les agriculteurs s’endettent pour acheter leurs terres, payer leurs engrais, ou louer leurs machines.
Le supermarché emprunte afin d’acheter les produits alimentaires et vous les revendre.
Les banques s’échangent des dettes afin de fournir l’argent qui vous sert au paiement. Mais ce n’est jamais de l’argent réel. Ce ne sont que des dettes.
Nous avons au total environ 100 milliards d’euros en liquide qui circulent, c’est-à-dire qui sont dépensés régulièrement. C’est environ 2% seulement de ce que nous avons en dettes.
C’est la dette que nous utilisons pour 98% de notre économie.
Si soudainement nous ne croyons plus que ces dettes seront remboursées, alors nous verrons rapidement notre système financier s’effondrer.
Lorsque les gens ordinaires se rendront compte qu’ils pourraient perdre accès à leur argent, ils iront droit aux distributeurs, au plus vite, afin de vider leurs comptes bancaires.
SI CELA SE PRODUIT, NOUS AURONS VIDÉ LES DISTRIBUTEURS EN QUELQUES HEURES AU MAXIMUM.
Nous avons environ 67 000 distributeurs d’actifs ici en France, et chacun peut disposer au plus d’environ 150 000 euros. Au total, cela ne fait qu’environ 150 euros par personne.
Lorsque nous aurons le plus besoin de notre argent en liquide , nos banques seront fermées.
Nos dirigeants voudront peut-être éviter cette catastrophe en bloquant les retraits ou en nationalisant les banques. Le résultat sera inchangé.
Tôt ou tard, nous n’arriverons plus à utiliser notre argent. Nous n’arriverons plus payer nos courses ni notre carburant. Les supermarchés n’arriveront plus à acheter les aliments dont vous avez besoin. Les agriculteurs laisseront leurs champs en jachère parce qu’ils n’arriveront plus à couvrir les coûts de leurs opérations.
Les trains s’arrêteront parce que les fonctionnaires auront quitté leurs postes.
C’est ce qui arrive lorsqu’un système bâti sur la dette s’écroule. Vous allez en pharmacie mais ne trouvez plus de médicaments. Les hôpitaux vous refusent parce qu’ils n’ont plus leurs médecins ni leur personnel.
Vous pensez peut-être que j’exagère, mais nous avons déjà connu ces désastres dans d’autres pays. Je ne parle pas non plus d’histoire ancienne. L’exemple le plus récent était cette année, en 2016, au Venezuela.
Ce pays, aux Amériques, fait environ la même taille que la France, avec de riches ressources naturelles.
Lorsque les prix des matières premières, en particulier le pétrole, ont chuté, le pays ne pouvait plus supporter sa dette. Très rapidement, les magasins se sont vidés.
La mortalité infantile a bondi parce que les hôpitaux n’avaient plus de personnel ni de médicaments pour administrer des soins.
Selon un reportage récent sur le pays, des bandes armées se disputent le contrôle des magasins. À la capitale, Caracas, ils ont abattu les animaux du zoo national pour leur viande.
La plupart des gens se diront: “C’est un pays pauvre, qui n’a rien avoir avec la France.”
Justement. Nous sommes plus “riches.” Mais notre richesse repose entièrement sur la dette.
NOUS, FRANÇAIS, N’AVONS JAMAIS AUTANT DÉPENDU DE LA DETTE DANS NOTRE HISTOIRE.
Cet effondrement a failli se dérouler en 2008. Selon certains membres hauts-placés du système bancaire et du gouvernement, nous étions à seulement quelques heures de voir l’implosion du système bancaire.
Dominique Strauss-Kahn, alors directeur du Fonds Monétaire International, a plus tard écrit que “le coeur-même du système [était] en cause.”
Nos dirigeants français en ont peu révélé sur la situation qui se déroulait sous leurs yeux.
Christine Lagarde, alors ministre de l’Économie sous Sarkozy, a même affirmé à plusieurs reprises qu’une crise ne se produirait pas, que ce soit en France ou aux États-Unis:
Elle a dit: « Ce n’est pas un krach,» le 17 août 2007 dans Le Parisien, un an avant la crise.
Elle a intoné sur Europe 1, en novembre 2007 que:
«La crise de l’immobilier et la crise financière ne semblent pas avoir d’effet sur l’économie réelle…»
Un mois plus tard, sur France-Inter, elle refusait d’avouer le danger:«Il [est]… excessif de conclure que nous sommes à la veille d’une grande crise économique.»
Cependant, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont été plus transparents sur la crise qui se profilait. Ils ont révélé en termes très explicites ce qui se préparait.
Un membre du comité bancaire américain, Neel Kashkari, a révélé que “littéralement, votre carte bancaire ne fonctionnerait plus. Vous allez à la machine, tapez votre code, mais l’argent ne sort pas.”
En Grande-Bretagne, Thomas McKillop, le dirigeant de la plus grande banque du pays (la Royal Bank of Scotland) a appelé le chancelier de la Trésorerie pour lui dire qu’ils étaient à “2 ou 3 heures près” de perdre la capacité de fonctionner.
Le chancelier, Alistair Darling, a rapporté cet échange dans son livre Back from the Brink.
Aux États-Unis, les gens se sont rués au plus vite aux distributeurs afin de sortir leur argent. IndymacBank, en Californie, a même fait faillite, et a dû être secourue par l’État.
Plus récemment, nous avons vu les citoyens de Chypre et de Grèce essayer de retirer l’argent de leurs comptes en banque. Le gouvernement a répondu en imposant des limites sur les retraits.
En 2016, en Turquie, des queues se sont formées devant les bornes à billets. Or, ce n’était même pas un problème financier. C’était une crise politique!
La moindre instabilité dans un pays peut déclencher cette réaction.
Néanmoins, la majorité des Français pensent qu’un tel événement est impossible dans notre pays, parce que les autorités empêcheront que cela ne se produise.
Malheureusement, c’est une sécurité illusoire.
Les pouvoirs publics français ont déjà dépensé environ 1 000 milliards d’euros depuis 2007, presque 17 000 euros pour chaque homme, femme, et enfant vivant en France, afin d’essayer de réparer le problème qui nous menaçait en 2008.
Ajoutez-y les dettes des ménages et des entreprises françaises, et nous avons quasiment doublé la taille de nos dettes en 9 ans.
La Banque Centrale Européenne, qui a remplacé la Banque de France en 2002, a déjà baissé ses taux d’intérêts aux niveaux les plus faibles de notre histoire pour soutenir le système financier:
NOUS NE POURRONS PAS ENDURER UN DEUXIÈME CHOC.
Vous pouvez prendre certaines mesures dès maintenant afin d’assurer votre sécurité et celle de votre famille.
Je ne peux pas garantir que vous ne souffriez aucun effet douloureux de cette crise.
Après tout, ce désastre va mener à des changement sévères, sur presque tous les plans.
Cependant, si vous choisissez de ne rien faire, vous risquez d’endurer la violence de cette crise de plein fouet. C’est l’heure de faire ses préparatifs.
Vous verrez dans un instant comment prendres les choses entre vos mains.
Sachez d’abord que cette crise est déjà en train de se matérialiser, même si les pouvoirs publics insistent que “tout va bien.”
SELON L’ANALYSE DE LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE, NOUS NE SOMMES TOUJOURS PAS SORTIS DE LA DERNIÈRE CRISE.
Notre taux de chômage reste surélevé, à 10%, ce qui dépasse de 2,5% le taux de 2007.
Le taux de croissance en France a récemment atteint le “point-nul.” Notre économie fait du surplace, et pourrait entrer en récession à tout moment:
En octobre 2016, l’INSEE a même réduit sa prévision de croissance pour l’année, à seulement 1,3%, après une récession au deuxième trimestre de -0,1%.
Pendant ce temps, tous pays de l’Union Européenne confondus, nous avons créé plus de 4 000 milliards d’euros de dettes dans l’objectif de relancer la croissance, le tout soutenu par la Banque Centrale Européenne.
Cependant, malgré que la BCE ait injecté environ 2,6 milliards d’euros par jour depuis 2009 pour essayer de pousser l’inflation vers le haut, l’inflation ne décolle pas…
Tout dernièrement, le président de la BCE, Mario Draghi, a annoncé qu’il ajouterait encore 540 milliards d’euros au programme monétaire. Ces euros seront créés de toute pièce et utilisés afin de soutenir le marché créancier en 2017.
Au total, le soutien de la BCE atteindra au moins 2 200 milliards d’euros, et sans doute beaucoup plus: les dirigeants de la BCE n’ont aucune intention de réduire leur intervention.
La BCE a affirmé en début de décembre 2016 que “dans le cas où nos attentes pour l’avenir deviendront moins positives, ou si les conditions financières s’avèrent incompatibles avec une hausse prolongée de l’inflation, alors le Conseil des dirigeants de la BCE se tient prêt à accroître la taille et la durée du programme.”
Christine Lagarde, ex-ministre de l’Économie et maintenant dirigeante du Fonds Monétaire International, a écrit en septembre 2016 que nous souffrons “encore des séquelles de la crise, telles que le surendettement des secteurs public et privé et le déséquilibre des bilans des institutions financières…”
Elle plaide les autorités d’agir, insistant que “ne rien faire, c’est risquer de remettre en cause l’intégration économique mondiale et donc de casser la dynamique qui, pendant des décennies, a produit et propagé de la richesse dans le monde entier. Personnellement, je crois que c’est un risque exorbitant.”
QUE FAIT L’ÉTAT?
Tout récemment, le Sénat a voté en faveur d’une loi, “Sapin 2,” pour réquisitionner le trésor des épargnes des Français placées dans les assurances-vie. Les Français ont mis 1 500 milliards d’euros de côté pour leurs retraites dans les assurances-vie. Le Sénat a autorisé le gouvernement à réquisitionner ces épargnes, en gelant votre compte d’assurance-vie, en cas de nécessité.
D’autre part, ils ont déjà interdit l’utilisation de l’argent liquide pour les transactions de plus de 2 000 euros, et ont mis des restrictions en place pour décourager les banques de vous donner des montants importants en liquide.
Les plus riches Français semblent être avertis du danger.
Liliane Bettencourt, dont la fortune personnelle dépasse 34,2 milliards d’euros, a retiré 100 000 euros, en liquide, quelques mois avant la crise financière de 2007.
Plus récemment, elle a essayé de retirer 500 000 euros en liquide, mais la banque a refusé, sans doute par crainte de tomber elle-même à court d’argent.
Une crise de ce genre aura aussi un impact grave sur notre société.
SANS DOUTE, CETTE CRISE ENTRAÎNERA AUSSI UNE CRISE SOCIALE AU SEIN DE LA FRANCE.
Au Venezuela, des bandes organisées s’en prennent aux gens ordinaires, pour leur arracher de force des objets de valeur ou de l’argent liquide.
Ici en France, nous verrons des résultats similaires.
Rien que cette année, des “casseurs” ont vandalisé des bâtiments, brisant des fenêtres et des pare-brises, alors que la France était sous le coup d’attentats terroristes.
Ne vous attendez pas à voir de retenue à la venue de cette crise.
Une habitante de Rennes, en Bretagne, décrit le passage des casseurs, sans prétexte apparent, dans sa rue en mai 2016:
« Certains avaient des barres de fer, des marteaux, ils tapaient comme des sourds sur la vitrine… Le groupe avançait rapidement, comme un seul homme… Cela m’a paru très organisé.»
C’est une conséquence prévisible d’une crises financière très grave.
Lorsque l’Allemagne, après la Première guerre mondiale, a connu une crise financière de cet ordre, la société a commencée à se désintégrer.
La deutsche mark a perdu 99.99% de sa valeur en cinq ans, réduisant la population à la ruine. L’on voyait le désespoir saisir les gens. Un auteur, un jeune homme à l’époque, a décrit ce qui se produisait:
“La culture allemande, autant qu’elle ait pu exister, est en train de disparaître. La classe moyenne est épuisée. Nous n’avons plus que deux choix: de mourir lentement, ou de rejoindre le parti révolutionnaire.”
Plus récemment, lorsqu’un désastre financier a frappé en Russie, en 1999, les retraités ont été privés de leurs pensions, et les citoyens ont perdu accès à leurs comptes bancaires.
Dans un autre exemple, en Argentine, en 2001, le gouvernement a subitement interdit les retraits bancaires. Lorsqu’ils ont enfin autorisé aux habitants à y accéder à nouveau, leur argent avait perdu plus du tiers de sa valeur.
Ici en France, nous avons failli connaître quelque chose de semblable immédiatement après la Seconde guerre mondiale. Dans les 4 années qui ont suivi la guerre, l’ancien franc a connu trois dévaluations successives réduisant sa valeur de 80%.
Heureusement, nous avons connu une forte croissance économique et nous en sommes sortis.
Cependant, nous aurions facilement pu finir comme la Grande-Bretagne dans les années 1970, lorsqu’ils ont dévalué la livre sterling. Les salaires des fonctionnaires n’ont pas tenu de compte de l’inflation, et ils ont quitté leurs postes. Pendant “l’hiver du mécontentement” en 1978, les poubelles sont restées entassées dans la rue:
AUJOURD’HUI, NOTRE DETTE A TOUT JUSTE COMMENCÉ À S’EFFONDRER.
Depuis 40 ans, les taux d’intérêts baissent, ce qui a permis aux Français d’emprunter toujours plus — créant une bombe à retardement de 5 000 milliards d’euros de dettes à rembourser.
Maintenant, pour la première fois, les taux d’intérêts sont en train de remonter. Sur le graphe suivant, vous verrez les taux sur les emprunts à 10 ans de l’État français.
Ils ont touché le fonds durant l’été 2016, et ont commencé à grimper depuis septembre 2016:
Environ 11 000 milliards d’euros de dettes mondialement ont des taux d’intérêts négatifs. Une étude récente indique que 1 300 milliards de ces dettes à taux négatifs sont des dettes du gouvernement français.
Lorsque vous avez des dettes à taux négatifs et que les taux grimpent, ces dettes perdent leur valeur exponentiellement.
À ce rythme, le choc pourrait frapper dans les prochains mois, ou même les prochaines semaines.
C’est le retournement d’une tendance établie depuis au moins 1986…
Que vous soyez de gauche, de droite, ou de centre, je vous assure qu’aucun homme politique ne peut désormais régler ce problème.
En 2008, des milliards d’euros se sont évaporés du système financier, et nos dirigeants y ont injecté des centaines de milliards d’euros, pour essayer de contrer l’effondrement du système.
Cela n’a servi qu’à remettre le choc à plus tard, et à décupler la taille du problème.
Nous avions 3 000 milliards d’euros à rembourser avant la crise de 2008, en France. Aujourd’hui, nous avons 5 000 milliards d’euros d’emprunts.
Au niveau mondial, le problème est le même. Une étude de McKinsey publiée en 2015 révèle que 53 000 milliards d’euros de dettes ont été créées depuis 2007.
Ici en France, nous sommes encore engagés dans un combat désespéré contre ce problème, mais nous allons échouer.
La crise qui vient sera bien pire que celle de 2008.
Des voix s’élèvent pour prévenir du danger.
Dans son bilan annuel, Société Générale a pris un ton sérieux:
“Le réveil sera être difficile. Il existe plus de dettes hors secteur financier que jamais auparavant. Les fonds sous administration dans les stratégies créancières ont grimpé au plafond. Le revers de ces paris records sur les taux d’intérêts sera d’abord la baisse dans le marché créancier, et, à terme, une forte pression sur les crédits plus risqués.”
Ce n’est pas la seule alerte de ce genre:
“Les taux d’intérêts sont les plus faibles que nous ayons vu depuis 500 ans. Il y a $10 billions en obligations à taux négatifs. C’est une ‘supernova’ qui va exploser un jour,” dit Bill Gross, le fondateur de plus grand fonds d’investissements au monde, en juin 2016.
Ce “supernova” va exploser lorsque les taux commenceront à grimper. Comme vous l’avez vu, c’est déjà en train de commencer.
D’autant plus que, de son côté, la Réserve fédérale américaine, la “banque centrale” des États-Unis, vient de procéder à une nouvelle hausse dans les taux d’intérêts.
L’ÉTAT A LES YEUX SUR VOS ÉPARGNES.
Le gouvernement a fait passer une loi, entrée en vigueur en janvier 2016, qui leur permet de piocher directement l’argent dans votre compte bancaire.
Vous avez bien entendu. Nos dirigeants peuvent arbitrairement décider de “retirer” une partie ou la totalité de vos épargnes.
C’est une mesure “de dernier recours” pour stabiliser le système bancaire, suggérée par Bruxelles, et introduite récemment en France.
Une autre mesure, la loi “Sapin 2,” votée en novembre 2016 met également les assurances-vie à disposition de l’État en cas de soucis.
Cette loi permet à l’État de bloquer les fonds privés que 15 millions de Français utilisent pour financer leurs retraites. La loi permet au gouvernement de “geler” ces fonds pour une durée de “3 mois renouvelables,” c’est-à-dire indéfiniment.
Marie-Christine Dalloz, représentant du Jura à l’Assemblée Nationale, en a dit: “Cette loi me terrorise.” Mais cela n’a pas empêché que la loi soit votée, le 9 novembre, puis validé par le Conseil constitutionnel.
MON OBJECTIF EN ÉCRIVANT CETTE ALERTE N’EST PAS DE VOUS FAIRE PEUR, MAIS DE VOUS MONTRER COMMENT VOUS PROTÉGER.
Vous pouvez commencer en gardant du liquide, dans le cas où votre carte cesse de fonctionner.
Vous pouvez aussi acheter de l’or. Avoir un peu d’or vous apportera une sécurité inestimable lorsque l’argent liquide disparaîtra.
Vous pouvez aussi vous rendre indépendant de notre système économique, en faisant pousser vos propres aliments par exemple.
Environ 80% des Français vivent en ville, et presque personne ne peut subvenir à tous ses besoins sans les supermarchés, les stations-essence, ou l’électricité de la commune. Même la plupart des agriculteurs ne peuvent pas s’en sortir tous seuls.
Cependant, vivre de manière plus indépendante est beaucoup plus simple qu’il ne paraît.
Même si vous ne possédez pas de terrain pour planter un jardin, vous pouvez mettre en place quelques techniques à bas coût qui vous permettront de manger mieux, de réduire vos dépenses, et surtout d’être plus autosuffisant. Je vous montrerai comment découvrir ces astuces dans un instant.
SI VOUS POSSÉDEZ UNE ASSURANCE-VIE, PENSEZ À LA FERMER.
Nos assurances-vie seront spoliées par le gouvernement, et vous ne verrez pas un centime de vos épargnes.
C’est une certitude que l’État ira droit aux épargnes des Français lorsqu’il aura besoin d’argent.
Vous pouvez mettre de l’argent en sécurité, en remplaçant votre assurance-vie par une alternative, comme vous le verrez dans un instant.
POUR VOUS AIDER À VOUS PRÉPARER, J’AI MIS AU POINT UN OUVRAGE TRÈS PARTICULIER.
Ce document contient tout ce que vous avez besoin de savoir sur l’effondrement de la dette, comment vous préparer, et ce que l’avenir nous réserve en France.
C’est un ouvrage complet sur ce sujet, intitulé:
LA FRANCE EN FAILLITE: VOTRE PLAN DE SURVIE
Vous y trouverez tous mes conseils, le fruit de centaines d’heures passées à suivre et à étudier ce problème, le tout écrit très clairement, en français.
Vous n’aurez pas besoin d’avoir un doctorat en économie pour comprendre.
Vous n’aurez pas non plus besoin d’étudier de graphes compliqués.
Vous trouverez tout expliqué de manière très clair. Vous pourrez même expliquer ces sujets à vos petits-enfants après avoir lu ce livre.
“LA FRANCE EN FAILLITE: VOTRE PLAN DE SURVIE” décrit ce que je prévois maintenant pour notre pays, expliquant comment nous en sommes arrivés ici.
Je pourrais vous envoyer ce document gratuitement, mais je veux être certain que je m’adresse aux gens sérieux. Cependant, comme vous le verrez, le prix que j’ai fixé est modique, accessible à tous.
POURQUOI J’AI DÉCIDÉ DE CRÉER “LA FIN DE LA FRANCE: VOTRE PLAN DE SURVIE”
D’abord, parce que je pense que c’est la bonne manière de vous aider.
Vous pouvez découvrir comment vous protéger, et apprendre toutes les petites choses sur notre économie que vous ne lirez pas dans les journaux.
Deuxièmement, je le fais parce que j’espère que vous allez être impressionné par mon travail.
En fait, j’espère que ce livre sera le premier pas dans une relation beaucoup plus longue entre nous. J’espère vous apporter plus d’informations et de conseil critiques lorsque vous en aurez besoin.
Je suis convaincu que ce livre vous prouvera la valeur de mon analyse et de mes conseils, au-delà du moindre doute.
Je vous garderai par ailleurs au courant sur la situation qui se développe en France, et je vous tiendrai au courant des derniers mouvements importants dans les marchés-actions.
Pour ce faire, en plus de vous envoyer ce document, je vous enverrai aussi un petit message bref, quotidien, que j’écris pour mon cercle de lecteurs privés, les tenant au courant des informations critiques lorsqu’elles se présentent. Vous recevrez toutes ces alertes en plus de ce livre.
Honnêtement, avec les changements qui se produisent actuellement autour du monde, vous avez plus que jamais besoin d’un conseiller, d’une source d’informations indépendante, pour vous rapporter ce que nient les politiciens et dont refusent de parler les médias.
POURQUOI LA MAJORITÉ DES GENS ONT DÉJÀ FERMÉ CE MESSAGE
L’idée que le monde de demain puisse s’avérer très différent de celui que nous connaissons nous met mal à l’aise, voir même en colère.
C’est pour cette raison que, à chaque fois qu’un changement de ce type se profile, la plupart des gens ferment les yeux. Ils refusent tout simplement d’y croire.
C’est une réaction très commune. Les psychologues y ont même donné un nom: c’est le “bias vers la normalité.”
Les avocats parlent également “d’aveuglement volontaire” lorsqu’une personne fait exprès d’ignorer un fait évident. Les gens se prêtent à cet aveuglement parce qu’une information est trop dure à accepter.
Nous voyons ce même “aveuglement volontaire” dans le monde financier.
Presque personne ne croyait que le marché immobilier américain puisse chuter, ni que sa chute toucherait le monde entier, y compris l’économie française.
Nos propres dirigeants n’y croyaient pas, mais la crise a frappé notre pays de plein fouet. Les États-Unis sont sortis de récession en automne 2011. Ici en France, nous sommes encore en stagnation.
Pourtant, en 2007, les “signaux d’alerte” étaient bien là. Il suffisait de regarder.
La plus grande banque française, BNP Paribas, avait bloqué les retraits de ses plus grands fonds en août 2007, citant un “manque de liquidité.”
Personne n’a compris l’importance de cet événement.
Un an plus tard, la banque Lehman Brothers, l’une des plus grandes banques des États-Unis, a fait faillite, entraînant une crise de proportions épiques.
C’est loin d’être le seul exemple de cet “aveuglement volontaire” à grande échelle.
En mars 2000, le marché des actions internet s’est écroulé, chutant de 77% en deux ans. Le marché-actions français, le CAC 40, n’en est jamais revenu.
Avant la chute, l’idée qu’il puisse y avoir une bulle dans le marché-actions était impensable.
De même pour le Japon, une “star” de l’économie mondiale dans les années 1980. En
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Les Français n’attendent plus rien des gesticulations électorales !
Il appartient au peuple, plongé dans l’économie réelle, de reprendre
rapidement la situation en main
Au cours des dernières élections nationales, il y a eu 75% à 80 % d’abstentions.
Lors de l’élection des conseils régionaux, seulement 38% des électeurs se sont déplacés.
Avec un taux d’abstention aussi important, on ne peut plus parler de démocratie.
La prochaine élection présidentielle annonce plutôt le chaos que l’espoir pour les Français.
Pourtant, notre pays devrait plutôt saisir sa chance : face à Poutine, Trump, au Brexit, une classe politique française éclairée et déterminée devrait proposer différents projets en cohérence avec la mondialisation, afin de balayer les lacunes économiques, sociales et structurelles actuelles et ainsi faire converger capitaux, investisseurs et cerveaux vers l’hexagone.
Il n’en est rien !
Nous aurons bien entendu un énième président du système, un professionnel de la politique incompétent, au service des différents réseaux et dictant des lois à l’avantage de sa cour.
Les Français ne sont pas aussi manipulables et aveugles qu’on le croit. Ils ne votent plus !
Ils savent que 80% des lois françaises ont une origine européenne.
Ils savent que les candidats passés et actuels n’utilisent l’Europe qu’à des fins carriéristes et n’en parlent que dans la mesure où ils espèrent en être les principaux bénéficiaires.
Est-ce que les Français ont été informés par leurs députés des grandes lignes du traité de libre-échange avec le Canada, traité en négociation depuis 2009 ?
Ils regardent certains candidats en faire un argument antieuropéen pendant la campagne présidentielle alors qu’ils participent encore à d’autres négociations et accords du même type.
Le débat sur l’Union européenne n’aura donc pas lieu, même du côté de Macron qui se dit le plus européiste : sa proposition sur les retraites ou l’assurance chômage est en contradiction avec les directives européennes qui abrogent le monopole de la sécurité sociale et permettent ainsi la libre circulation des biens et des personnes en Europe. M. Macron accentue avec ses propositions l’emprise de la Sécurité sociale « que le monde entier nous envie » (comme l’a une énième fois répété le perroquet niçois Estrosi dimanche dernier sur BFM), et qui détruit l’économie de notre pays, l’emploi et de plus en plus la liberté et la démocratie.
Ainsi la France, à les entendre, serait le pays qui possède le système social le plus généreux, ainsi que la meilleure répartition des richesses.
Mais des chiffres accablants les contredisent : la France a deux fois plus de travailleurs pauvres que l’Allemagne, dont les réformes du marché du travail ont été critiquées par la classe politique française, cette association de « gamellards » sans foi ni loi.
Il est clair que les Français n’attendent plus rien de ces gesticulations électorales !
Il appartient au peuple, plongé dans l’économie réelle, de reprendre rapidement la situation en main.
Il faut remplacer ces moulins à vent.
Une solution semble s’imposer : chacun doit se porter candidat aux législatives pour balayer ces politiciens professionnels et les remplacer par de véritables acteurs socio-économiques.
Ces nouveaux parlementaires ne pourront qu’avoir des solutions pleines de bon sens.
Fini la corruption généralisée de toutes les sphères de la République, fini la république des copains, fini la spoliation généralisée des actifs qui détruit les forces vives de la nation.
A vous de vous engager !
Faraj Chemsi
Partager la publication "Engagez-vous en politique si vous voulez que ça change ! par Faraj Chemsi"
Par Nathalie MP dans Contrepoints. (https://leblogdenathaliemp.com/2017/02/01/le-serieux-budgetaire-selon-michel-sapin/ via @MPNathalie
On imagine sans peine l’ambiance de plomb qui doit régner au Parti socialiste depuis que les résultats des « primaires citoyennes » ont officialisé la déchirure sanglante entre son pôle frondeur triomphant avec Hamon et son pôle social-démocrate recalé avec Valls. Par bonheur, ce parti multi-facettes a la chance de compter dans ses rangs quelques amuseurs de haut vol. Sur ce point, ma partialité à l’égard de Jean-Christophe Cambadélis est connue, mais j’admets bien volontiers que le jovial Michel Sapin n’est pas dénué non plus de talent comique ! Quand il se met à vous débiter les chiffres des comptes publics en plissant ses petits yeux et en vous balançant goguenard : « Et il n’y a pas d’astuce ! », il est simplement irrésistible !
• À propos des comptes 2015, il vantait déjà « le sérieux budgétaire » qui avait présidé à l’obtention des « bons résultats » sur les dépenses publiques. Disons que, sans l’aide assez efficace de la baisse des taux d’intérêt et des prix du pétrole et du gaz — éléments qui d’après moi ne sont pas gérés à Bercy —, il fallait plutôt parler de hausse des dépenses. Une fois qu’on faisait abstraction de ces éléments exogènes, il était difficile de voir en quoi « la France se reprenait en main », selon les termes que lui et son compère Eckert employaient avec satisfaction à l’époque.
Le budget 2016 critiqué
À nouveau, la préparation du budget 2016 avait donné lieu à pas mal de critiques, notamment à propos des taux de croissance et d’inflation retenus, jugés trop élevés par la plupart des spécialistes. Alors que la croissance envisagée dans le budget 2015 était de 1,5 %, elle se situa finalement à 1,2 %. Pour 2016, le gouvernement persista à vouloir la fixer à 1,5 % malgré les mises en garde de la plupart des institutions économiques type OCDE ou FMI. De même, l’inflation observée à 0 % en 2015, prévue très faible par les observateurs, fut fixée à 1 % par le gouvernement, puis ramenée à 0,1 % en cours d’exécution.
Le budget 2016 souffrait aussi des déséquilibres inhérents à toutes les promesses financières lâchées par Hollande et Valls en début d’année, aux étudiants, aux agriculteurs, aux fonctionnaires etc… Dès février 2016, il fallut se mettre à chercher huit milliards d’économie à raboter un peu partout pour essayer de rester dans les clous d’un déficit public limité à 3,3 %.
Cet automne, l’élaboration du budget 2017 s’avéra encore plus acrobatique et provoqua rapidement des remarques acerbes de la part de Didier Migaud (PS), Président du Haut Conseil des Finances publiques. Selon cette instance censée veiller au réalisme budgétaire du gouvernement, le retour à un déficit public de 2,7 % était jugé « improbable », les prévisions de croissance à 1,5 % étaient « trop optimistes », les économies envisagées dans certaines dépenses de l’État étaient « irréalistes » et la petite magouille consistant à décaler les décaissements sur 2018, « fragilisaient la trajectoire des finances publiques à compter de 2018. »
Irréaliste Michel Sapin
Et bim ! Voilà qui était joliment balancé dans les gencives de Sapin, sans circonlocutions
adoucissantes inutiles ! Et probablement avec quelques bonnes raisons, car quelques semaines plus tard, les sénateurs refusaient d’examiner le budget 2017 tant ils le trouvaient « insincère », confirmant ainsi les premières impressions peu amènes de Didier Migaud et ses collègues :
« Nous allons marquer solennellement notre refus de nous livrer à cet exercice qui nous semble être une mascarade. »
.
• Les comptes des années 2016 et 2017 semblaient donc plutôt mal partis. Et voilà qu’il y a quinze jours de cela, nos deux comiques de Bercy ont eu le plaisir de revenir sur le devant de la scène pour annoncer un déficit de l’État pour 2016 en amélioration par rapport à 2015. Il s’établirait à 69 milliards d’euros au lieu des 70 milliards prévus et serait en baisse de 1,5 milliard par rapport à 2015.
Petite précision technique : le déficit de l’État (ou déficit budgétaire) n’est pas le déficit public, il ne concerne que la (plus grosse) part « État central et ses agences » dans un ensemble à trois pattes qui comprend en outre les collectivités territoriales et les administrations de sécurité sociale. Les données concernant la globalité des comptes publics 2016 seront divulguées fin mars 2017.
Comme d’habitude, la formule de satisfaction sur le « sérieux de la gestion budgétaire » du gouvernement nous est resservie par Sapin et Eckert au top de leur forme.
« Et il n’y a pas d’astuces ! »
s’est cru obligé de fanfaronner Michel Sapin pour bien montrer combien les remarques du Haut conseil des finances publiques témoignaient d’une inquiétude hors de propos. Notons quand même que chez nos voisins allemands, il n’est nullement question de déficit, mais d’un excédent budgétaire atteignant le magnifique montant de 6 milliards d’euros pour 2016 après 12 milliards en 2015.
Intraitable Didier Migaud
Et remarquons surtout que même ce petit mieux apparent dans nos comptes n’a pas eu l’heur de détendre Didier Migaud. Quelques jours après, le jeudi 19 janvier 2017, à l’occasion de la rentrée solennelle de la Cour des comptes, l’intraitable magistrat décernait quelques coups de baguette bien sentis sur les doigts de nos deux vrais-faux bons élèves de Bercy.
Le déficit est un petit peu plus faible que prévu, certainement, mais comme 40 % de l’amélioration est du à la baisse des taux d’intérêt, il n’y a pas vraiment de quoi pavoiser. Comme en plus, on va plutôt vers une hausse, c’est un coup de pouce sur lequel il ne faudra plus compter à l’avenir. Un autre élément de baisse vient de l’allègement de la contribution de la France à l’Union européenne. Avec le Brexit, ce poste pourrait remonter également. Là encore, le « sérieux budgétaire » de la France n’est guère opérationnel. Conclusion de Messieurs les magistrats :
« Aux présentations flatteuses, (les magistrats de la Cour des comptes) préfèrent les évolutions effectives. Aux annonces improbables ou incertaines, ils préfèrent les engagements prudents et réalistes. Aux élixirs d’alchimiste, ils recommandent et continueront de recommander de substituer de vrais remèdes. »
De quel remède s’agirait-il ? Oh, comme c’est curieux ! Si l’on comprend bien, cette idée que tout doit pouvoir se résoudre par des dépenses en plus, des moyens en plus, sans s’occuper le moins du monde de réfléchir d’abord à ce qu’on va faire et comment on va le faire correctement et efficacement, ne serait pas forcément la meilleure façon de manifester le « sérieux budgétaire » de notre vrai-faux vertueux gouvernement :
« Le premier levier doit être une meilleure utilisation des moyens déjà engagés, et non l’engagement systématique de moyens nouveaux. »
• Tout ceci était bien long et pas spécialement fun. Si l’on ajoute au tableau des désolations que l’augmentation du chômage à fin décembre 2016 (voir tableau dans la colonne latérale de ce blog) a brisé tous les espoirs d’un retournement durable de la courbe, on s’imaginerait volontiers que notre Sapin frôle la dépression nerveuse, se couvre la tête de cendres, pleure à chaudes larmes, se frappe la poitrine et se tord de désespoir aux pieds de Hollande en lui disant : « François, c’est ma faute, c’est ma très grande faute, j’ai vraiment tout raté ! Ce quinquennat qu’on t’a volé, cette réélection triomphale qui t’échappe, c’est moi qui en suis le vil responsable ! »
Eh bien, pas du tout ! Rassurez-vous, mes amis, Michel Sapin va très bien, il n’a même pas la grippe, il est inoxydable. Son « sérieux budgétaire » et son enthousiasme légendaire pour son travail bien fait sont au plus haut !
Dans un petit communiqué diffusé hier 31 janvier 2017 par l’AFP, notre ministre de l’Économie et des finances, expert en haute voltige comptable, pardon en « sérieux budgétaire », nous a donné un aperçu supplémentaire de ses dons de très grand comique.
Avant d’arriver à la chute de cette aimable blague, rappelons-nous que le gouvernement avait prévu une croissance de 1,5 % pour 2016, rappelons-nous que tout le monde trouvait ce chiffre trop élevé, et rappelons-nous que c’est le niveau minimum de croissance à partir duquel notre économie peut espérer créer de vrais emplois marchands et donc faire baisser le chômage.
Annonce : selon les chiffres de l’INSEE, la croissance française fut de 1,1 % en 2016.
Commentaire parfaitement adapté de M. Michel Sapin :
« L’année 2016 aura ainsi confirmé la reprise amorcée en 2015 (…) Pour la deuxième année consécutive, l’activité économique aura été dynamique, permettant enfin de faire reculer le chômage tout en continuant à réduire (le) déficit public. »
Manifestement, la leçon de Didier Migaud n’a pas encore atteint les zones sensibles du cerveau de M. Sapin. « Mascarade », « élixirs d’alchimiste » et « annonces improbables » restent ses seules performances. Dans son esprit, le « sérieux budgétaire » est un concept essentiellement théâtral. Il n’existe que dans le discours des ministres lorsqu’ils présentent leurs résultats dans des communiqués ou à la télévision, mais jamais dans les actes gouvernementaux et donc jamais dans les chiffres qui rendent compte de ces actes. Il est temps que M. Sapin s’en aille.
Ce n’est cependant ni avec François Fillon, dont le « sérieux budgétaire » un peu spécial vient de se prendre un mur en béton, ni avec Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon qui prônent ouvertement la « débauche budgétaire », ni avec Emmanuel Macron qui a été formé par MM. Sapin et Hollande, ni avec Marine Le Pen qui doit absolument se montrer plus sociale et solidaire que Hamon et Mélenchon, que nous pourrons espérer trouver un chemin de rupture capable de mettre un terme à la lente descente aux enfers de nos comptes publics, symptôme ô combien révélateur du long déclassement de la France dans l’ordre de la prospérité, du dynamisme et de la croissance.
Partager la publication "L’hilarant « sérieux budgétaire » de Michel Sapin. par Nathalie MP"
Une nouvelle salve d’interdictions de circuler promet de resserrer un peu plus l’étau sur la vie parisienne. Après le choc de la fermeture des voies sur berges, les quais seront à leur tour fermés aux voitures dans le centre, les 3ème et 4ème arrondissements seront intégralement piétonnisés et on roulera rue de Rivoli dans les deux sens.
Côté rive gauche, l’avenue du Général Leclerc devrait au contraire être convertie en sens unique pour casser l’axe de l’autoroute du sud. Cette transformation à marche forcée n’est pas anodine. Au fur et à mesure que la Maire érige une véritable muraille entre la capitale et sa banlieue, la vie intramuros s’étiole.
Ville de Paris : une qualité de vie qui se dégrade
Certes, des quartiers résistent. Les bars bondés – aux terrasses littéralement rackettées : +500% de taxes municipales en 5 ans – ne manquent pas, mais les restaurants sont de moins en moins remplis et les commerces tirent la langue. Le tourisme plonge à cause de la dégradation générale de l’image de Paris. Quant aux habitants de banlieue, pourquoi viendraient-ils dans une ville qui ne veut pas d’eux ?
La qualité de vie recule rapidement pour les Parisiens eux-mêmes, piégés dans leur propre ville refermée sur elle-même. Car inversement, quitter Paris est le même enfer pour les Parisiens qui envisagent de passer un week-end à la campagne, de dîner chez des amis en banlieue ou d’aller à un simple vide grenier. Résultat, Paris se vide inexorablement, pressée par la main de fer dans un gant de fer d’Anne Hidalgo. Sans étude préalable ni débat. Presque 14 000 habitants de moins en 5 ans, l’équivalent d’une ville comme Fontainebleau. La tendance n’est pas près de s’inverser.
La Ville de Paris n’attire pas les expatriés
Autre conséquence, Paris est loin d’être une ville attirante dans une carrière d’expatrié. À la 21ème place au classement « Expat Explorer Survey », il apparaît nettement que la qualité de vie attendue – fantasmée, on l’a vu – ne suffit plus à compenser l’absence de liberté économique et la faiblesse des rémunérations après impôt aux yeux des cadres étrangers. Auxquelles il faut ajouter le sentiment de paralysie – justifié – et d’insalubrité grandissant.
Au moment où Londres – ville où le péage urbain, moins hypocrite que la politique du bouchon, a plutôt bien réussi – menace de se vider de ses banquiers au fort pouvoir d’achat, Paris a perdu l’essentiel de son pouvoir de séduction. La finance ira ailleurs, à Francfort peut-être.
Chasse aux voitures et au bruit
Mais de quelle qualité de vie parlons-nous ? La HLMisation ruineuse remplace peu à peu l’exode des classes moyennes. Pour habiter Paris, il faut être soit suffisamment aisé pour se payer un foncier exorbitant, soit suffisamment défavorisé pour accéder au logement social… ou alors être copain des élus parisiens aux quotas de logements discrétionnaires.
Le premier fléau de Paris, c’est sa mairie et son mauvais penchant : mener une lutte implacable contre tout ce qui anime la vie de ses « sujets ». La « nightlife » évoque Berlin, Barcelone ou Londres, plus du tout Paris où la guerre contre l’agitation nocturne et le bruit fait rage.
La ville de Paris est devenue sale
D’autant que la chasse aux automobilistes s’est accompagnée d’une aggravation des nuisances et de la saleté. La mairie de Paris – 2.2 millions d’habitants – a dû recruter 100 agents supplémentaires chargés du nettoyage des rues en 2016 alors qu’elle emploie déjà davantage d’agents que la Commission européenne à Bruxelles – 508 millions d’habitants. La propreté, c’est moins amusant que d’embaucher des Pierrots de la Nuit, intermittents chargés de
« passer le message d’un comportement plus attentif au voisinage dans la rue, en faisant prendre conscience que l’on ne peut créer une nuisance et s’en moquer : le silence n’est pas une répression mais une nouvelle forme de partage. »
Les 100 nouveaux agents habillés en vert ont donc rejoint l’armée des 4 900 éboueurs et 690 conducteurs de bennes.
Mais la seule chose dont se souviennent les Parisiens, ce sont les interminables semaines de grève des éboueurs… municipaux et de l’aide providentielle apportée par ceux du secteur privé qui, eux, n’ont pas hésité à travailler deux fois plus dur. La conséquence, en cette fin d’année, c’est une prolifération inquiétante des rats dans la capitale.
Certains jardins, déjà rares à Paris où on préfère bétonner la Place de la République que d’ajouter de la verdure, ont été fermés au public pour dératisation. Alléchant, non ?
À Paris, on n’a pas de péage, mais on a des bouchons !
Mais Paris fait d’abord la guerre aux voitures. Par principe. À côté de vastes espaces désespérément vides – fameux couloirs – entre deux passages de bus ou de tram (quand ils passent, c’est-à-dire pas en soirée, ni le dimanche et autres jours de grève), les bouchons prennent de la bouteille. Jour et nuit, même sur les axes qui n’avaient jamais connu d’embouteillage, la mairie a réussi à instaurer le bouchon permanent.
Certes, d’autres grandes villes ont choisi cette voie de centres débarrassés de l’automobile. Pas toujours avec un profil d’activité aussi intense, ni toujours avec succès. Mais aucune ne subit un monopole de transports en commun aussi insuffisant que délabré.
Aucune n’use non plus de moyens aussi cyniquement pervers que Paris. Cynisme aux résultats peu reluisants : la part des transports en commun dans les déplacements franciliens n’a quasiment pas bougé en 20 ans. Malgré une baisse de 30% du nombre de voitures, la circulation s’est terriblement dégradée.
Les motos ont remplacé les voitures, le temps moyen perdu dans les transports a augmenté avec les bouchons (plus polluants qu’une circulation fluide) au prix d’une forte dégradation du quotidien des Parisiens – ne parlons même pas des banlieusards qui se savent dorénavant persona non grata – et d’un stress général peut-être plus nocif encore que les microparticules que les bouchons n’ont pas contribué à réduire.
Paris, ville pour les riches
La voiture est devenue un bien de luxe à Paris. Coût du parking, des PV inéluctables – les seuls PV de stationnement passeront à 50 euros dans les 11 premiers arrondissements de Paris, 35 euros dans les autres -, de l’assurance surgonflée, des accrochages incontournables, de l’exclusion des voitures pas assez récentes, tout est fait pour exclure les moins aisés du public pouvant encore rouler à Paris. C’est un choix politique qui a préféré jouer le harcèlement et la guerre d’usure que d’instaurer un péage plus honnête dans son côté exclusif.
Paris est devenue une ville profondément divisée. Pour gâcher une soirée, il fallait parler politique ou religion. Dorénavant, le sujet le plus redoutablement efficace pour transformer un dîner en ring de catch, c’est la voiture. La moitié de la tablée va accuser les conducteurs de tous les maux, l’autre moitié hurler qu’elle ne peut plus supporter cette quasi interdiction de la voiture. La liberté de se déplacer contre celle de respirer un air propre. Nous n’avons pour finir ni l’un, ni l’autre. Quel succès !
La Ville de Paris a pourtant des atouts
Et pourtant ! Malgré tous ces handicaps, Paris reste la plus belle ville du monde. En Asie, ce n’est pas la ville-caserne de Singapour ou la mégapole hyper polluée de Hong Kong qui font de l’ombre à Paris. New York et ses névrosés nourris au boulgour sans gluten et aux fruits sans saveur a perdu son charme transgressif, tout y est dorénavant formaté dans cette immense galerie marchande aux marques standardisées. En Europe, aucune ville n’est parvenue à cumuler les atouts de Paris. Tant que l’esprit parisien ne sera pas complètement éteint, nous entretiendrons – même malgré nous – cette flamme créative, transgressive, bigarrée, épicurienne.
Malgré tous les efforts infantilisants, moralisateurs et répressifs de la mairie socialiste, Paris reste la ville des plaisirs – le dernier sondage Ifop sur la vie sexuelle des Parisiens va dans ce sens -, de la contestation – même si elle confine parfois à l’absurde -, de la création – comment survivre à Paris sans imagination ? -, de l’esprit. Saint-Germain des Prés s’est-elle transformée en galerie marchande parallèlement à l’appauvrissement de la pensée des intellectuels de la rive gauche ?
De nombreux quartiers ont pris la relève rive droite comme rive gauche, et ce de plus en plus à l’est, ils débordent même de Paris sur la petite couronne qui prend fièrement le relais, sur l’Ile-de-France et, qui sait, peut-être un jour jusqu’au Havre comme l’annonçait Antoine Rufnacht en évoquant le Grand Paris ? Paris grandit malgré le périph, malgré l’interdiction larvée de la voiture et tous les efforts de bloquer l’accès de la ville aux non-Parisiens.
Paris reste une fabuleuse cité rayonnante de vitalité. C’est peut-être parce que nous sommes nombreux à râler en constatant l’ampleur des dégâts que nous causent nos élus et nos administrations publiques pléthoriques que nous continuons à faire battre – en chœur – le cœur de Paris. Ce n’est pas l’effondrement du tourisme qui nous arrêtera de vivre librement et d’envoyer paître les pouvoirs publics qui ont perdu de leur légitimité à nos yeux. N’oublions pas que toutes les révolutions sont parties de Paris. Et peut-être aussi la prochaine.
Pour tous les indépendants, la situation économique et sociale devient explosive : bouleversements liés à la révolution numérique, baisse tendancielle du chiffre d’affaires pour ceux qui passent à côté, carcans réglementaires multiples pour ceux qui y participent, prolifération de normes toxiques qui favorisent les grands groupes capitalistiques au détriment des petits acteurs.
Dans ce contexte, quelques combats majeurs pourraient donner lieu à l’émergence d’une révolte d’autant plus aiguë ou intense que la présidentielle apporte peu de perspectives sur ce sujet.
Le RSI, cette plaie pour les indépendants
Première révolte imminente : le rejet du RSI. Malgré les dénis officiels, le Régime social des indépendants est mal en point et son absorption programmée par le régime général n’arrange rien à l’affaire. Le RSI existe depuis plus de 10 ans et les dysfonctionnements insupportables de cette usine à gaz s’ajoutent à sa malfaçon initiale. Comment imaginer qu’un système de protection inspiré de la Sécurité sociale pour les salariés puisse satisfaire les indépendants ?
Pour les indépendants, la mise en concurrence libre du RSI paraît un objectif atteignable…
Le prélèvement à la source, une nouvelle bombe à retardement
Avec sa validation par le Conseil Constitutionnel, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu des personnes physiques constitue une nouvelle bombe à retardement pour les indépendants, et plus particulièrement pour ceux qui commettent la folie de recruter des collaborateurs. Dans la pratique, les employeurs devront se substituer aux agents des impôts pour appliquer et interpréter une réglementation fiscale qui n’a fait l’objet d’aucune simplification préalable pour faciliter sa mise en place.
Les erreurs d’application seront sanctionnées par de lourdes pénalités, prises sur les fonds de l’entreprise… En contrepartie de cette externalisation des missions de l’administration, Bercy n’annonce aucune suppression d’emplois.
La DSN, une opération de propagande bien menée
Officiellement, la déclaration sociale nominative est une oeuvre de simplification dans la vie des entreprises, puisqu’elle consiste à centraliser sur un flux informatique mensuel unique les différentes déclarations préexistantes. Dans la pratique, la mise en oeuvre se fait sans pilotage en temps réel. Derrière les communiqués triomphalistes, se profilent des ratages dont personne ne parle encore, mais qui ne tarderont pas à faire scandale. Pour les petites et moyennes entreprises, le passage à la DSN pourrait se révéler redoutable.
La pénibilité encouragée ?
Prélèvement à la source et DSN ne sont que les faces nouvelles de l’iceberg. Pendant ce temps, les affaires… et le poison continuent. On ne présente plus celui de la pénibilité, qui vampirise les entrepreneurs pour un résultat totalement contraire à l’intérêt des salariés. Rappelons qu’en 2011, la France a été championne européenne des accidents du travail mortels juste après la Roumanie, et qu’en 2012, elle l’a été juste après le Portugal pour les accidents non mortels.
En permettant aux salariés exposés à des travaux pénibles de partir plus tôt à la retraite, la France met en place un système qui encourage la pénibilité au lieu de la prévenir (comme les autres pays européens l’ont fait).
Les indépendants bientôt en révolte ?
Pour les indépendants, le quinquennat Hollande ne se conclut pas seulement par une déroute totale du fait de la pression fiscale exponentielle. Les cinq ans qui viennent de s’écouler se sont aussi traduits par un alourdissement colossal de la réglementation et des contraintes dont on ne mesurera l’effet qu’avec le temps.
La révolte des indépendants devrait, en 2017, s’atteler à cette tâche vitale qui est l’inversion de la courbe bureaucratique : moins de règles, dématérialisation des actes administratifs et gains de productivité dans le service public sont vitaux pour que les indépendants arrêtent de consacrer une part grandissante de leur temps à répondre à des questions sans fin de l’administration. Et pendant tout ce temps où le chef d’entreprise n’est pas à ses affaires, son résultat souffre.
Que peuvent faire les indépendants ?
Pour parvenir à leurs fins, les indépendants pourraient conclure une alliance tactique spontanée et, partout où ils le peuvent, se rassembler dans des collectifs dont le mot d’ordre est celui de l’inversion de la courbe bureaucratique. Il faut arrêter de compter sur les autres pour y parvenir, et il faut prendre son propre destin en main.
Cette révolte citoyenne est désormais vitale. C’est la seule arme utile pour forcer les politiques à prendre conscience de l’urgence, à les conduire aux mesures de salut public qui rétabliront l’initiative privée en France. Sans cela, les élus continueront à se laisser porter par la facilité en laissant les fonctionnaires gouverner le pays à leur place.
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Nul ne connaît la limite en matière de fiscalité. La classe politique pratique allègrement deux procédés manipulatoires : la grenouille et le troll.
Mi-octobre, on apprenait par l’Association française des marchés financiers (AMAFI) que le système français de taxation de l’épargne détient un double record sur le plan européen, à la fois en termes de niveau d’imposition et en termes de complexité.
Probablement non contents que notre pays soit encore trop fortement concurrencé pour se voir décerner la place de N°1 mondial, quatre économistes de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et de Sciences Po ont publié le 24 octobre un papier présentant un certain nombre de mesures propres à permettre à la France de gravir quelques marches supplémentaires sur le podium.
Après avoir lu que la France “est le deuxième pays de l’UE ayant le plus fort taux moyen de prélèvement sur le capital derrière le Luxembourg”, le lecteur qui s’attendrait à la proposition d’une mesure vivifiante risque d’être déçu. Les auteurs poursuivent en pointant du doigt les “deux grands absents de la taxation du capital [que] sont le logement principal (et les plus-values réalisées sur celui-ci) et les plus-values non réalisées”.
Ils en appellent par conséquent à trois mesures “en faveur d’une plus grande neutralité fiscale” : une taxation des loyers des propriétaires aux prélèvements sociaux ; l’instauration d’un impôt sur les plus-values latentes en cas de transmission par donation ou héritage ; une simplification de l’impôt sur les plus-values immobilières qui intégrerait la résidence principale.
La mesure qui fait le plus grincer des dents est sans doute la taxation des “loyers fictifs” ou “implicites”sur la résidence principale (“imputed rents”, dans la langue de Shakespeare), serpent de mer qui refait régulièrement surface dans le débat public.
La neutralité fiscale est un prétexte
La neutralité fiscale mise en avant par les auteurs pour justifier leurs propositions est le principe selon lequel un impôt ne doit avoir ni pour but, ni pour résultat, d’exercer une pression sur les contribuables pour les inciter à quelque action ou abstention que ce soit.
Le raisonnement des auteurs voudrait que les personnes propriétaires de leur résidence principale se louent en quelque sorte leur logement à elles-mêmes. Pour être neutre, la fiscalité devrait par conséquent inclure ce loyer implicite dans le revenu imposable du propriétaire.
Par ailleurs, étant donné qu’il s’agit d’une question de principe, pourquoi alors s’arrêter au logement ? En effet, pourquoi ne pas étendre cette logique aux véhicules ? Nombre de personnes recourent en effet à une voiture en location avec option d’achat. Mais n’en restons pas là !
Pourquoi ne pas inclure les machines à laver, puisque le site lamachineduvoisin.fr permet à ces salauds de propriétaires de machines d’en faire bénéficier leurs voisins moyennant finances. Aucune raison non plus pour que les 6 000 objets à emprunter sur le site pretik.org (de la perceuse à la poussette, en passant par le furet de plombier) soient exclus du dispositif…
Apprendre à respirer en groupe pour encaisser
“Si ça continue, faudra aussi acheter une vignette pour avoir le droit de porter un slip ?” En recourant à cette formule, Jean Yanne, posait grosso modo la même question – quoi que d’une manière certes plus prosaïque – que les membres de la haute société parisienne qui se regroupaient chaque lundi soir de l’année 1749 dans le salon de Mme du Deffand. Déjà à l’époque, on avait commencé à se dire qu’au train où allaient les choses, il y aurait sans doute bientôt un impôt sur l’air et on s’exerçait à retenir sa respiration !
Où est la limite en matière de fiscalité ? Nul ne le sait. Dans une émission radio du 11 octobre, Simone Wapler rappelait que le législateur a tendance à considérer qu’”en France, si vous avez gagné de l’argent, c’est évidemment parce que vous l’avez volé à des pauvres !” Le droit de propriété doit se plier devant toute une kyrielle dedroits créances. La Fayette doit ricaner dans sa tombe.
La taxation des “loyers fictifs”, une mesure impossible
Cette mesure n’est-elle qu’une “folle rumeur”, comme la qualifiait le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert en mai dernier ?
En 2011, l’OCDE comptait cinq pays pratiquant ce type de taxe : l’Islande, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Slovénie et la Suisse. Pas exactement des dictatures, n’est-ce pas ?
D’autres pays ont appliqué ce système avant de l’abandonner il y a quelques années, comme la Norvège (en 2005) et la Suède (en 2007).
Car loin de simplifier le système fiscal, cette mesure porte en elle une complexité administrative byzantine. Comment en effet définir et maintenir la valeur administrative de résidences principales qui font toutes l’objet de caractéristiques uniques ? C’est en quelque sorte le problème des valeurs locatives cadastrales, mais à la puissance dix.
S’ajoute un obstacle d’ordre politique. Cette mesure pénaliserait les électeurs avancés dans le remboursement du prêt ayant permis d’acheter leur logement. Or, ces derniers sont ceux qui votent le plus.
Peu de chances, donc, que ce dispositif voie le jour en France.
Grenouille ou Troll et l’art de la manipulation
En matière fiscale, la classe politique pratique deux procédés manipulatoires.
Le premier tient au syndrome de la grenouille dans l’eau froide. Plongée dans une marmite dont la température monte progressivement, elle continue à nager en ne se rendant compte de rien. Résultat : la grenouille finit cuite à feu doux alors qu’elle aurait réagi tout de suite si on l’avait plongée dans une eau à 50°C. Colbert ne disait-il pas que “L’art del’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris” ?
La deuxième stratégie est celle du troll. Prenez une mesure dont vous savez qu’elle ne sera jamais appliquée car trop impopulaire (en jargon de communicant, on dirait “en dehors de lafenêtre d’Overton”), jetez-là sur la place publique, laissez-là se faire découper en morceaux, puis convenez du fait qu’il ne s’agit que d’une folle rumeur et, de pause fiscale en pause fiscale, vous pouvez alors créer 84 nouveaux impôts en deux ans, sans révolte (bilan 2011-2012).
Une vignette pour avoir le droit de porter un slip, peut-être pas, mais nous verrons probablement un jour une taxe d’assainissement sur l’usage de l’eau de pluie ou une taxe pour les propriétaires de potagers, de vergers, ou de volailles, au prétexte que ces derniers ne payent pas autant de TVA que les autres sur les produits alimentaires.
La “noblesse d’Etat” française vit dans un tunnel coupé des réalités.
Bénéficiant du statut protecteur de fonctionnaire, elle peuple l’Assemblée et l’exécutif. Notre Parasitocratie finit toujours par imposer ses solutions étatiques étouffant la concurrence.
En parallèle à la “noblesse d’Etat” française s’est développé jusqu’à nos jours un système politique de plus en plus fermé. Michèle Delaunay, cancérologue, députée socialiste de Gironde en 2007, et ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie dans le gouvernement Ayrault de mai 2012 à mars 2014, a dénoncé ce système dans son blog “Le tunnel, ou comment faire carrière sans mettre un pied dans la vraie vie”. La démonstration est magistrale. Elle explique pourquoi et comment la grande majorité de nos élus n’est jamais passée par la case “réalité”. Comme le dit Michèle Delaunay, “perdre tout pied dans la réalité, n’avoir plus le sens commun”, phénomène qui s’accélère, même si c’est anecdotique, avec l’accès à la voiture de fonction avec chauffeur.
La notion de service s’efface, et le “plan de carrière” est linéaire : attaché parlementaire, élu local (nos 35 000 communes et le mille-feuille territorial multiplient les possibilités), recasé dans certains cas comme fonctionnaire territorial, élu départemental puis régional, enfin député, président d’exécutif territorial… Tout cela est possible sans jamais avoir fait rentrer un chiffre d’affaires, géré un compte d’exploitation, regardé anxieusement la météo avant la récolte, assuré des urgences de nuit, servi des clients en situation concurrentielle nationale et encore moins internationale…
En revanche, experts en tactique électorale, capables de faire basculer un bureau électoral du bon côté afin d’assurer élections et réélections, jonglant avec le cumul des mandats pour étouffer tout concurrent potentiel, surtout dans son propre camp, nos élus sont indéracinables. Battus à la mairie, ils restent dans le paysage politique comme député, et vice-versa, et peuvent donc se représenter aux élections suivantes. Si en plus ils sont fonctionnaires, leur carrière continuera dans leur corps d’origine sans jamais y être présent. Avancements d’échelon automatiques, ancienneté qui continue de courir, droits à la retraite qui s’accumulent (et se cumulent, au moins en partie, avec ceux acquis grâce à leurs mandats)… Elus, ils seront administrativement placés en “situation de détachement”, comme tout fonctionnaire changeant d’administration. Battus aux élections, ils retrouveront un poste automatiquement, “sur simple demande” adressée à leur administration d’origine. Dans bien des cas, cette dernière fermera les yeux sur les absences répétées du fonctionnaire ex-élu (et donc futur réélu puisque les battus reviennent toujours).
Une Assemblée de fonctionnaires Les agents publics ont, comme tout le monde, les défauts de leurs qualités. Dans leur écrasante majorité intègres, dévoués, ils ont une haute idée de ce que doit être le “service public”. Mais ces nobles objectifs passent souvent par un accroissement sans fin de la sphère publique, des politiques interventionnistes et keynésiennes, comme par hasard garantes à terme de leurs débouchés professionnels. Charité bien ordonnée…
Dès qu’un nouveau problème apparaît, plutôt que de traiter les causes et d’éliminer les entraves économiques, le génie français imagine de nouveaux dispositifs, de nouvelles procédures, des subventions, etc. Cela suppose de créer souvent de nouveaux organismes pour gérer ces innovations (formule polie pour “usine à gaz”) et renforcer les instances contrôle, car bien entendu, des citoyens en abuseront.
Ne vous étonnez pas non plus de voir notre personnel politique, en grande majorité, toujours imprégné de réflexes étatistes, noblement justifiés par l’appel aux mannes de Colbert. Nous sommes des nostalgiques du colbertisme, des fabriques d’Etat, corderies, soieries, et autres faïenceries royales. Nous nous souvenons du faste de ces entreprises, mais nous avons oublié que, dès qu’elles ne furent plus subventionnées, elles sombrèrent. Seul Saint-Gobain a survécu.
A chaque problème, une décision politique, et son cortège de dépenses publiques nouvelles. Souvent prises sous le choc de l’émotion de l’opinion, ces décisions vont la plupart du temps s’attaquer au symptôme, facilement visible, plutôt qu’à la cause, ce qui supposerait de mettre en cause des intérêts acquis et des rentes.
La loi Le Chapelier promulgué en 1791 pour faire disparaître les corporatismes a fait long feu. Le logement et l’emploi, thème de prédilection des “usines à gaz” On découvre trop tard les effets pervers qui curieusement n’auront jamais été anticipés par les études d’impact accompagnant le projet de texte ; il faudra alors une nouvelle décision, avec nouvelles dépenses (c’est-à-dire de nouveaux impôts et/ou un endettement supplémentaire), de nouveaux effets pervers, et ainsi de suite. Les multiples initiatives successives en matière de politiques du logement depuis la Loi de 1948 et depuis trente ans pour l’emploi sont des exemples bien connus. [NDLR : Savez-vous qu’aujourd’hui encore, il vous est possible de devenir “rentier de l’immobilier”, de vous construire un véritable portefeuille immobilier diversifié, en investissant progressivement ? Non, il ne s’agit pas de parts de SCPI… mais d’une autre solution très efficace et correspondant à une catégorie très précise. Toutes les réponses sont ici.] Il n’est certes pas anormal que des fonctionnaires figurent au sein du personnel politique, mais à due proportion de leur place dans la société française. Sur ce point, l’idée d’avoir un Sénat composé de citoyens tirés au sort, à l’instar des jurés d’assises, comme le propose Arnaud Montebourg, pourrait constituer une vraie innovation. Parasitocratie : Les élus battus reviennent toujours : une exception démocratique française. Dans les autres démocraties, si vous êtes battu, hormis circonstances historiques exceptionnelles, vous disparaissez des radars, laissant la place à d’autres. Dans notre pays, la tradition est bien établie, les battus reviennent toujours, constituant une autre exception française. Bruno Le Maire annonce vouloir limiter le nombre de mandats, établir des règles strictes de cumul et démission de la fonction publique des agents publics en cas d’élection (il s’est d’ailleurs appliqué cette règle à lui-même).
Mais pour l’instant, ces propositions ne sont pas reprises par les candidats qui, au vu des sondages, paraissent les plus susceptibles de l’emporter en 2017. Nos élus du tunnel identifié par Michèle Delaunay seront, si tout va bien, secrétaires d’Etat à la trentaine, ministre à la quarantaine… sans jamais avoir travaillé dans le secteur concurrentiel, encore moins à l’international, et donc, le plus souvent, sans parler anglais.
Parler anglais ou une autre langue d’ailleurs, n’est pas forcément un gage donné à une culture, mais un moyen de s’ouvrir au monde. Experts en joutes électorales cantonales, excellents communicants et débateurs, ils se retrouvent soudainement avec des responsabilités nationales, devant traiter avec leurs homologues étrangers, tant nos politiques publiques sont étroitement dépendantes des décisions qui se prennent à Bruxelles. Faute de maîtrise de leurs dossiers, ils sont totalement soumis à leurs administrations, qui elles les connaissent.
A titre d’exemple, au Canada, où se superposent trois niveaux d’administration – local, provincial, et fédéral – trois classes politiques différentes, une par niveau, gèrent le pays, et les passerelles entre ces trois catégories sont peu fréquentes. C’est normal, ce sont trois métiers différents qui requièrent des qualités distinctes. Ce n’est pas parce que vous êtes compétent pour gérer la rénovation de la voirie, la construction des piscines et l’entretien des écoles que vous êtes qualifié pour négocier des accords internationaux protecteurs de vos intérêts stratégiques. La démarche originale d’Emmanuel Macron est très critiquée. Il tente de se bâtir un destin national sans avoir à remonter un à un les échelons territoriaux. Notre ancien ministre de l’économie représente une caricature – Sciences Po Paris, ENA,Inspection des Finances – avec un passage dans le privé, mais dans une banque d’affaires, au nom (Rothschild) symbolique de la “haute finance”, que son mentor de l’époque considérait comme son ennemi. Selon les sondages, les Français ne semblent pas lui en tenir rigueur. Peut-être sont-ils rassurés par ce parcours prestigieux qui fait “rêver les belles-mères”.
Le micromanagement administratif par nos fonctionnaires s’étend au contenu des crêpes délivrées par les buvettes. C’est la surprise du week-end : plus de crêpe-Madame (avec un œuf) à la buvette d’un grand parc de l’ouest parisien, plus de chocolat chaud non plus.
Une autorité administrative a décrété que sans frigidaire, même quand œufs et bouteilles de lait sont apportés le matin, il n’était plus possible de les servir.
C’est il y a quarante ans que Pompidou a dit : « arrêtez d’emmerder les Français ».
Depuis, nous avons fait d’énormes progrès.
Un haut-lieu de la simplification administrative se trouve sur la revue Le Particulier. Chaque livraison apporte son contingent d’horreurs.
Si vous êtes loueurs de logements nus ou meublés, vous aurez à fournir deux nouveaux diagnostics immobiliers de gaz et d’électricité aux locataires (deux décrets : 2016-1104 et 1105 du 11 août 2016) et, distinguez bien, à partir du 1er janvier 2017 dans les immeubles collectifs, mais seulement le 1er janvier 2018 pour les autres.
Obligation pour les syndicats de copropriétaires de s’immatriculer sur un registre national. Ce registre doit recenser les informations financières des copropriétés : montant du budget prévisionnel et des impayés, entre autres, et des données relatives aux bâtiments tels qu’étiquette énergie, nombre d’ascenseurs.
Pour rassurer tout le monde, un arrêté doit apporter les dernières précisions.
Taxation des revenus issus de l’économie collaborative comme Airbnb, qui doivent être déclarés. Par contre, si vous faites du covoiturage, rien à déclarer si vous vous contentez de partager vos frais. Mais seuls les coûts liés au déplacement (carburant, péages) peuvent être partagés ; les coûts de remplacement de vos essuie-glaces ou les coûts d’achat du véhicule ne peuvent être pris en compte. Il faut être précis.
Depuis le 1/8/16, les nouveaux plafonds de loyers applicables à Paris sont entrés en vigueur et les véhicules immatriculés avant 1997 ne peuvent plus circuler en semaine entre 8 heures et 20 heures sans risquer d’être verbalisés de 35 €.
Même Thierry Mandon, ministre de la simplification, a abandonné.
L’actuel Premier ministre d’Australie, qui était ministre dans un précédent gouvernement, aurait fait annuler des centaines de lois.
Ronald Reagan avait nommé une commission, dirigée par le créateur et dirigeant d’une des plus grandes firmes de l’époque, J. Peter Grace, membre du parti démocrate, pour lutter contre les fraudes et abus de l’administration, et simplifier.
Mais ces deux pays n’ont pas d’Ecole Nationale d’Administration pour attirer les meilleurs de chaque génération dans le contrôle et la réglementation plutôt que dans la création d’entreprises et d’emplois. Ils se trouvent administrés par seulement 12 à 15% de la population active, pas 25% comme en France.
Entre les membres du Conseil d’Etat en exercice qui attendent le prochain gouvernement pour avoir enfin des responsabilités dans des cabinets ministériels dignes de leur valeur, et les 30 à 40% de fonctionnaires qui, dans les fonctions publiques locales ou de la sécu ou de l’Etat, n’ont rien à faire et sont mis en maladie de longue durée pour dépression pour certains, nous débordons d’administratifs qui n’ont rien d’autre à faire que d’emmerder d’autres Français.
Il serait temps qu’un nouveau gouvernement donne un coup d’accélérateur à la création d’entreprises et d’emplois sans lesquels nous allons continuer à produire des fonctionnaires et des impôts.
Et que nous commencions à faire entrer dans les cabinets ministériels des créateurs ou anciens créateurs d’entreprises qui stopperont la diarrhée administrative dont nous souffrons, et qu’ils fassent comprendre aux fonctionnaires en place que notre urgence la plus grande est de libérer les énergies de ceux qui veulent travailler et créer, en supprimant une réglementation qui les étouffe.
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Je tiens avant toute chose à poser le préalable suivant : le présent article ne vise pas à alimenter le choc des civilisations (1) vu qu’il est déjà bien présent (2), ni à se cacher derrière son petit doigt en ne présentant pas les choses sous l’angle de l’objectivité et de la vérité qui en découle logiquement. Suite à la vague terroriste islamique qui a touché l’Europe, il est malheureusement fréquent de constater que de grossières erreurs d’analyses sont produites et qu’elles empêchent réellement de comprendre les phénomènes auxquels nous sommes confrontés. Cet article a pour but de dénoncer ces fourvoiements et d’apporter de la clarté, là où règne actuellement la confusion.
Je commencerai par établir un parallèle entre l’idéologie nazie et la religion islamique, non pas tant pour les comparer d’un point de vue intellectuel – ce qui n’aurait aucun sens – que pour aborder le traitement médiatique auquel elles sont confrontées. Imaginons quelques instants qu’un individu se réclamant d’Hitler commette des attentats atroces en France. Est-ce que les prétendus experts en terrorisme avanceraient, non sans rire, qu’il convient de ne pas comparer voire de mélanger nazi et nazisme ? Je prends volontairement le nazisme comme outil de comparaison parce que, dans nos sociétés, il représente – à tort – le mal absolu. En effet, dans un débat, il est fréquent que le point Godwin (3) soit atteint par l’un des protagonistes en accusant l’adversaire d’être nazi. Ceci étant dit, remarquons qu’à l’époque où le nazisme existait (1920 à 1945), personne, à ma connaissance, en Allemagne ou ailleurs, ne proclamait à longueur de journée dans les journaux ou à la radio que les premières victimes du nazisme étaient les nazis eux-mêmes… Produire et soutenir ce genre de discours revient à déresponsabiliser l’ensemble des musulmans et à faire d’eux des êtres dénués de bons sens, d’intelligence et de responsabilité. Chacun à le devoir de se former. Grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, aujourd’hui, nul ne peut rester dans l’ignorance, si ce n’est par sa propre volonté ou fainéantise. Ainsi, si un musulman reste musulman, il agit selon ses désirs, et il me semble dangereux de vouloir lui dénier cette action propre. Assurément, les musulmans ne sont ni des robots ni des pantins. Certaines bonnes âmes objecteront qu’il est difficile de quitter l’islam à cause de la coercition sociale très forte, ou peut-être, plus exactement négative, qui existe dans cette grande communauté. Quand naît une volonté, un chemin se dessine. Il ne manque pas d’exemples de musulmans qui quittent l’islam, nonobstant quelques graves difficultés (4).
Après ce rappel salutaire de la responsabilisation des individus quant à leurs choix religieux, il est à mon sens important de rappeler que la vague terroriste qui touche l’Europe depuis les deux dernières décennies ne peut être comparée aux précédentes. Les auteurs des attentats du siècle dernier – de l’extrême gauche à l’extrême droite – contre des personnalités de premier plan (5) ne revendiquaient jamais une religion, mais une idéologie politique. Le terrorisme « italien » des années de plomb, ou « basque » et « irlandais » étaient animés par une cause territoriale, ethnique, politique, mais jamais la religion ne servait de cause première. Le terrorisme islamique n’est pas européen. Qu’on se le dise tout de suite, le terrorisme reste quelque chose d’inhumain et d’atroce d’où qu’il vienne. Cependant, vouloir l’étudier et le comprendre en le prenant pour un terrorisme de souche européenne est une erreur cruciale. L’islam est né en Arabie, largement hors de portée de la civilisation et de la culture européennes. De même, si les initiateurs des attentats sont pour l’écrasante majorité nés en Europe, ils ne sont pas européens au sens strict du terme, ni par la culture, ni par leurs références philosophiques, ni par leurs lectures, leurs musiques et encore moins par leur religion. De fait, c’est une méprise de vouloir appliquer à l’islam une grille de lecture anthropologique mêlant philosophie gréco-romaine et religion catholique, même si, contrairement à ce qu’en disent ses séides et les commentateurs officiels, l’islam est né d’une hérésie chrétienne en opposition avec l’orthodoxie catholique (6).
Il n’est pas rare malheureusement d’entendre et de lire que la pauvreté conduit à la délinquance. C’est un raisonnement faux sur lequel je ne m’étendrai pas maintenant. Aujourd’hui, les commentateurs officiels exposent très souvent que les terroristes musulmans en Europe, voire dans le monde, sont des êtres sous cultivés voire a-cultivés. Le raisonnement consiste à dire que si les terroristes étaient cultivés ils ne seraient pas terroristes. Cela me fait penser à un faux syllogisme que j’ai appris en première année de collège (7). Réduire les musulmans terroristes à des personnages débiles et dénués d’intelligence revient à aller vite en besogne. C’est oublier que les propagateurs de l’islam peuvent être des gens instruits voire supérieurement intelligents. Dans les pays où règne le fondamentalisme musulman, les élites de ces contrées, souvent urbaines, cultivées voire bourgeoises, loin d’être des analphabètes, soutiennent un islam authentique. Ainsi, la guerre contre le terrorisme islamique ne se gagnera pas avec des minutes de silence, des cours d’éducation civique ou des hommages vibrants dans lesquels certains chantent la Marseillaise à gorge déployée. II ne faut jamais oublier que certains représentants – plus ou moins officiels – de l’islam ont poursuivi un cursus scolaire au sein de prestigieuses universités européennes voire américaines. Pour planifier des actions terroristes il faut savoir lire, écrire, compter et, dans certains cas, concevoir et poser des bombes. On est quand même loin de l’idiot de la mosquée. L’inculture qui serait avancée par les pseudos spécialistes des attentats reste une excuse facile qui ne résiste pas à une analyse objective des faits. Il ne faut jamais oublier que les cadres bolchéviques étaient éduqués, et que, pour nombre d’entre eux, ils étaient férus de lecture et d’écriture. Le degré de savoir n’est pas une donnée fiable pour déterminer si on peut ou non envoyer à la mort des millions d’individus (8). Cependant, cette réalité précédemment décryptée et analysée ne doit pas faire oublier qu’il existe évidemment une différence de savoir et d’intelligence entre les planificateurs des attentats et les exécutants. Effectivement, les musulmans qui ont été tués ou arrêtés, après leurs attentats réussis ou ratés, avaient souvent connu l’échec scolaire et se trouvaient en situation d’échec de vie tout court. Ils devaient sûrement considérer que les déboires qu’ils vivaient n’étaient que le corollaire d’une société qui ne les comprenait pas, les rejetait et les méprisait. Alors ils trouvaient dans l’islam ce qu’ils croyaient être une porte de sortie à leur misérable condition de vie. Ainsi, ils ne se radicalisaient pas comme on l’entend ici ou là, ils devenaient tout simplement des moudjahidines (comme ils se nomment eux-mêmes), afin de se venger d’une société qui, selon eux, ne les avait ni compris ni respectés. Un réflexe victimaire classique se développe alors… Concrètement, que les militants de terrain, utilisés par leurs gourous comme de la chaire à canon, ne soient pas des génies ou des prix Nobel, c’est une certitude. Toutefois, n’oublions pas que les tenants de l’islam authentique, quoiqu’en disent les commentateurs officiels, possèdent un corpus doctrinal très ancien et des intellectuels de haute volée qui sont soutenus par une riche oligarchie musulmane.
Depuis vingt ans, le territoire national n’a jamais été touché par des attentats dont les auteurs se réclamaient du bouddhisme, du judaïsme, du christianisme, du mormonisme etc. En revanche, depuis vingt ans, tous les auteurs des attentats en France sont musulmans (9). C’est un fait que seuls les gens de mauvaise foi contestent. Cependant, l’autre erreur serait de voir dans chaque musulman un terroriste en puissance. En tant que catholique, je considère la religion musulmane comme une fausse religion (10), et je respecte les musulmans – et les tenants des autres religions – qui recherchent le Dieu unique, qu’ils n’ont pas encore trouvé. Les musulmans vivants en France ne doivent pas être stigmatisés pour leurs croyances ou être considérés comme des citoyens de troisième zone. Ce serait une honte pour notre intelligence civilisationnelle de procéder ainsi. Toutefois, entre les stigmatiser et accepter leur doctrine voire leurs diktats sans rien dire et sans agir, il existe une voie qui me semble plus juste. Elle consiste à répéter à temps et à contre temps, et avec l’aide d’arguments circonstanciés de manière ferme et juste, que l’islam n’est pas la vraie religion, que les musulmans, grâce non pas à une liberté religieuse mais à une tolérance religieuse comme elle s’est très souvent appliquée en territoire catholique, peuvent pratiquer leur religion en France, à condition qu’ils respectent les lois, les traditions et avec la non volonté d’imposer quoique ce soit dans l’espace public. Il est hors de question, en vertu d’un faux principe d’humanisme voire d’égalitarisme, d’accorder des droits particuliers ou des exemptions aux musulmans et aux associations les représentant. La loi doit être la même pour tous.
Dans cette crise que nous traversons, le gouvernement socialiste porte une énorme responsabilité. L’hypocrisie gouvernementale devient insupportable pour des personnes attachées à la vérité. Si la République dite Française voulait vraiment combattre le terrorisme musulman, elle agirait comme il se doit. Assurément, elle n’encouragerait pas l’immigration afro-maghrébine de masse et ne permettrait pas la construction de mosquées sur l’ensemble du territoire, avec des exemptions fiscales très généreuses pour les achats de terrain (11). Le Président de la République et son Premier Ministre dans leurs déclarations officielles où ils mentionnent sans cesse le terme de guerre, désigneraient clairement contre qui la République est en conflit. A force d’employer de manière inopportune le mot « guerre », celui-ci perd de sa consistance. Effectivement, à les écouter et à les lire, on serait en guerre contre un adversaire non désigné, on serait en guerre contre le chômage, contre la pauvreté, contre la délinquance routière (12), contre le racisme, contre le populisme, contre les extrémismes, contre l’illettrisme etc. La guerre c’est du sérieux, et le discours politique doit l’être tout autant. Malheureusement les représentants de cette institution républicaine se décrédibilisent par leurs boniments creux en totale opposition avec l’urgence de la situation qui réclame des actes forts et radicaux. Augmenter le nombre de policiers, de gendarmes et de militaires dans les rues ne diminuera pas le risque d’attentats en France. Les terroristes basent leurs actions criminelles sur la rapidité, la surprise et une certaine connaissance du terrain. Le gouvernement socialo-républicain pourra construire des murs, des tours, si un terroriste veut se faire sauter dans une foule, prendre un véhicule et foncer sur des familles comme dans un jeu de quilles, ou procéder à des attaques ou couteau ou à la machette, il y arrivera. Il convient de combattre le terrorisme musulman là où il prospère, que ce soit en France dans certains quartiers, ou dans certaines zones géographiques de par le monde. A ce sujet, les services de renseignements français ont déjà montré leur efficacité. Il serait très utile pour la paix en France que le gouvernement actuel les laisse travailler afin qu’ils puissent mener à terme leurs difficiles mais précieuses missions.
Avant de conclure, revenons sur un aspect qui me dérange fortement. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York, il devient presque impossible qu’un fait d’actualité concernant les musulmans ne soit pas étudié et décrypté, par certains, sous l’angle de la théorie du complot. Il est évident que les complots existent, tout comme il me paraît sûr que la version officielle du 11 septembre 2001 ne peut être considérée comme fiable (13). Tout le monde connaît la fable d’Esope intitulée « Le garçon qui criait au loup ». A l’instar des hommes politiques qui parlent toujours de guerre pour n’importe quoi, évoquer perpétuellement le complot pour expliquer les actes des moudjahidines revient à délégitimer leur existence et à faire croire à nos compatriotes que finalement ces complots ne seraient que des tempêtes sous le crâne d’individus en mal de sensations fortes. Parler du complot pour expliquer chaque attentat musulman en France, en Allemagne ou ailleurs, revient à nier que certains musulmans, non manipulés par les services secrets américains et britanniques, vouent à l’Europe et à ses sociétés une haine farouche. C’est une nouvelle tentative bien maladroite – qui renvoie à celle étudiée plus haut – de déresponsabiliser et d’infantiliser les musulmans qui choisissent librement et sciemment la voie de la guerre. Ceux qui prétextent constamment le complot pour éviter de comprendre la réelle nature de l’islam sont aussi peu sérieux que ceux qui évoquent le « fascisme » (14) dès qu’un discours politique s’en prend légitimement à l’Union Européenne ou à l’immigration de masse. D’une manière générale, je rappelle que les dominants ne peuvent tout contrôler. Ils sont certes très puissants, mais ils ne peuvent être tout puissants. Il convient donc de ne pas tout mélanger afin d’éviter d’entretenir ces confusions intellectuelles qui desservent la vérité. Que les attaques sous faux drapeaux existent, c’est un aspect non discutable. Seuls les naïfs pourraient remettre cela en doute. Pour aller plus loin, j’écris que si les derniers attentats sur le sol national perpétrés par des musulmans étaient le fruit d’un complot, je serais le premier à le dénoncer. En l’occurrence, ce n’est pas le sujet. Si dans les semaines ou années qui viennent on apprend de source sûre que, par exemple, Mohamed Lahouaiej Bouhlel était manipulé par les « services », qu’est-ce que cela changerait aux différents problèmes posés par l’islam en France et ailleurs ? Rien. Si Mohamed Lahouaiej Bouhlel était un agent, est-ce que cela réglerait les problèmes du voile, des burkas, de cantine scolaire, des mosquées souterraines et clandestines, des prières de rue, des burkinis, des appels aux meurtres des chrétiens dans le Coran, de la situation catastrophique des chrétiens d’Orient, de la population carcérale composée en très grande majorité de musulmans, etc ? Non. Ne mélangeons pas tout. Indubitablement, il y a d’un côté les problèmes inhérents à l’islam, de l’autre il existe des problèmes inhérents au mondialisme. Parfois ces problèmes s’entrecroisent, mais ils ne sont pas éternellement interdépendants et intrinsèquement liés.
Dernier point et pas des moindres, il me semble important de conclure en poursuivant une idée développée plus haut. Les musulmans en général et l’islam en particulier fonctionnent différemment en ce qui concerne les grilles de lecture auxquelles nous sommes habitués. Ils ne sont pas nous. Nous ne sommes pas eux. Au risque de le répéter, mais il vaut mieux le réécrire que de ne pas être compris, la pensée française est issue d’un savant mélange entre la philosophie gréco-romaine et la religion chrétienne. L’islam repose sur une hérésie chrétienne et propose un retour mal digéré à la religion archaïque, qu’on pourrait qualifier de régression abrahamique, basée sur le sacrifice (15). Je l’ai déjà évoqué maintes fois dans mes interventions mais il me semble fondamental et essentiel de rappeler la proposition intellectuelle de René Girard (16) pour comprendre le temps historique que nous vivons. Le catholicisme et l’islam proposent deux versions différentes et irréconciliables de la vertu du sacrifice. Ce dernier se retrouve au cœur de toutes les civilisations humaines ainsi que dans presque tous les récits mythiques. Comme l’explique parfaitement René Girard, les tenants des religions archaïques organisaient dans des rites plus ou moins confus ou très élaborés la mort du bouc émissaire, qui était sensé regrouper sur lui les désordres et les maux du groupe social pour rétablir la paix et l’harmonie au sein de celui-ci. L’innovation géniale du christianisme, en plus d’apporter la Rédemption, est de casser cette logique perverse du bouc émissaire proposée par les religions archaïques. En effet, le sacrifice de Jésus sur la Croix envoie à la mort une victime innocente. Le cycle infernal de la violence et du sacrifice est mort, car la restauration de la paix ne passe plus par la condamnation et le sang de victimes innocentes. Pour les musulmans, les martyrs de la foi sont ceux qui donnent la mort, ceux qui font couler le sang. Pour les catholiques, les martyrs de la foi sont ceux qui sont tués à cause de leur religion et dont le sang coule. L’islam est resté dans une optique archaïque, le catholicisme est déjà entré – depuis 2000 ans – dans la modernité de la foi. Il est donc triste et dommageable intellectuellement parlant, que certains entretiennent volontairement cette équivoque, ou pire, estiment que ces deux voire trois religions (17) seraient les faces d’un même dé. Il demeure fondamental de toujours avoir à l’esprit que l’islam et le catholicisme n’ont pas les mêmes fondements, ni les mêmes visions de l’homme, de la religion et de Dieu (18). Il était plus que temps de le rappeler.
Franck ABED
1) Le Choc des civilisations (en anglais The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order) est le titre d’un essai d’analyse politique rédigé par l’Américain Samuel Huntington, professeur à Harvard, paru en 1996. Il s’agit de présenter une grille d’analyse pour décrire le fonctionnement des relations internationales après l’effondrement du bloc soviétique à la fin des années 1980. Depuis sa parution, ce livre a fait couler beaucoup d’encre entre les partisans et les opposants aux thèses délivrées par Huntington
2) Lire Le mondialisme de Franck ABED
3) La loi de Godwin est une règle empirique provenant d’un énoncé fait en 1990 par Mike Godwin. Dans un débat, atteindre le point Godwin revient à vouloir discréditer son adversaire en l’accusant d’être nazi. Rares aujourd’hui sont les débats sur l’immigration, l’islam, la politique ou l’histoire où le point Godwin n’est pas atteint.
4) Je renvoie, entre autres, au livre de Joseph Fadelle intitulé Le prix à payer
5) Prenons les exemples les plus connus : Humbert 1er d’Italie, l’Impératrice Elisabeth d’Autriche, Sadi Carnot président de la République Française, etc.
6) Jean Damascène, Saint et Docteur de l’Eglise, écrit : « A partir de cette époque, un faux prophète survint au milieu d’eux ; il s’appelait Mohammed. Il a entendu quelquefois l’Ancien et le Nouveau Testament, et est censé avoir rencontré un moine arien, par la suite. Finalement il créera lui-même sa propre hérésie. » in De Haeresibus (des hérésies, chapitre 101)
7) « Tous les chats sont mortels. Or Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat. » Exemple éclairant d’un faux syllogisme.
8) Le communisme est responsable de 100 millions de morts. Lire à ce sujet Le livre noir du communisme, crimes, terreur, répression
Chérif et Saïd Kouachi (2015 – Charlie Hebdo – 12 morts)
Sid Ahmed Ghlam (2015 – 1 femme tuée et une Eglise visée)
Mohamed Merah (2012 – Ozar Hatorah/Toulouse/Montauban – 7 morts)
Khaled Kelkal (1995 – RER Saint-Michel à Paris – 8 morts et 117 blessés)
10) Seule la religion catholique est la vraie religion. « Je suis la voie, la vérité, la vie. » (Jean 14-6)
11) On ne compte plus les baux emphytéotiques dérisoires accordés à des associations musulmanes désirant construire des mosquées.
12) Aujourd’hui, un père ou une mère de famille qui roulent à 120 kilomètres/heure, au lieu de 110, sont considérés comme des délinquants. Voilà comment les mots (et les concepts) perdent de leur essence.
13) Les théories explicatives proposées par les organes alternatifs, dissidents etc., présentent selon moi de nombreuses lacunes.
14) « L’antifascisme n’était que du théâtre » Lionel Jospin sur France Culture le 29/09/07
15) En effet le catholicisme avait mis fin aux interdits alimentaires, au sacrifice des animaux, à la circoncision, etc. La religion musulmane revient sur ses avancées et propose une vision régressive de la religion en revenant aux fondements abrahamiques que nous venons d’évoquer.
16) Lire particulièrement Le bouc émissaire ; Achever Clausewitz ; La violence et le sacré
17) Nous pensons ici au judaïsme postérieur à l’arrivée du Christ.
18) Les catholiques croient en Jésus-Christ qui est le Messie. Les musulmans voient Jésus/Isa comme un prophète majeur mais dénué de tout divinité, au contraire des catholiques qui considèrent Jésus-Christ comme Fils de Dieu et Dieu lui-même.
entretiensdefranckabed.com/
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(Cet article est issu d’un site ami “Contrepoints”, dont nous vous recommandons la lecture.)
Par Simone Wapler.
Aujourd’hui, j’ai une bonne nouvelle : nous (les résidents français) avons fêté depuis trois jours notre libération fiscale et sociale.
Vous travaillez enfin pour vous depuis le 29 juillet !
Ce jour de l’année à partir duquel, si vous êtes salarié, vous avez commencé à travailler pour vous et non pour l’État est fixé au 29 juillet si l’on se fie à l’étude de l’Institut Molinari et du cabinet Ernst & Young.
Bien entendu, il s’agit d’une moyenne mais ce chiffre recouvre cependant des enseignements intéressants comme l’expliquent les auteurs :
Cette étude permet ainsi de mesurer le coût réel des services publics et de la Sécurité sociale pour le salarié moyen. Elle permet aussi d’en déduire le moment à partir duquel il recouvre la liberté d’utiliser, comme il veut, son pouvoir d’achat, en consommant ou épargnant.
Elle permet aussi des comparaisons de notre cher, très cher modèle social avec le reste de l’Union européenne, une zone économique où vous m’accorderez que les cadavres des refoulés des hôpitaux n’encombrent pas les chaussées défoncées avoisinantes.
Les impôts baissent partout… sauf en France !
Heureuse surprise, pour la première fois en six ans, le taux réel d’imposition a légèrement baissé dans l’Union européenne ! Il est de 44,96%, soit 0,23% de moins que l’année dernière.
Même en France, vous demandez-vous, une lueur d’incrédulité dans les yeux mais un tremblement d’émotion dans la voix ? Non.
« La France, en dépit de l’importance des prélèvements et des dépenses publiques, n’est pas plus attractive en termes de bien‐être. C’est notamment le cas d’indicateurs quantitatifs ou qualitatifs axés sur les prestations offertes et la qualité de vie. Les Nations Unies classent par exemple la France en 22ème position sur 188 pays dans leur dernier Indice de développement humain (IDH) ».
Mais quittons la question des seuls revenus salariaux.
Plus généralement, inexorablement, la part étatique augmente et la « Parasitocratie » de notre pays contrôle officiellement plus de 58% de l’économie. Officieusement, c’est sans doute bien plus…
Le grignotage est insidieux, sournois, continu,…
Et un nouvel impôt déguisé se profile
Connaissez-vous la dernière disposition qui obligera les copropriétaires à provisionner une partie des charges pour travaux futurs ? Il s’agit de la loi ALUR qui entre progressivement en vigueur et impose à toutes les copropriétés la création d’un fonds de travaux au 1er janvier 2017.
« Ce fonds d’épargne de prévoyance a vocation à anticiper le financement de futurs travaux, notamment ceux destinés à la rénovation énergétique. Il sera alimenté par une cotisation annuelle à laquelle seront soumis tous les copropriétaires.
Son montant minimal sera équivalent à au moins 3% du budget prévisionnel de la copropriété pour un petit ensemble de moins de 10 lots. Ce seuil passe à 5% minimum pour les autres copropriétés. L’Association des responsables de copropriété (ARC) estime le coût moyen de cette cotisation annuelle à 100 euros par copropriétaire.
Lorsque le compte travaux de la copropriété atteindra un plafond (fixé par décret), les cotisations cesseront. En revanche, lors de la vente d’un ou plusieurs lots par un copropriétaire, il ne pourra pas réclamer le remboursement de ses cotisations » (Source : syndic-one.com).
Voyez comme c’est ingénieux !
Vous avez beau être propriétaire, le législateur prévoit que vous êtes un crétin imprévoyant. Une partie de votre argent est donc affectée d’office par le sagace et avisé législateur. Vous n’en avez plus la maîtrise, c’est donc de l’expropriation.
Le lobby des climato-parasites s’est agité et obtient une partie du pactole qui sera affecté à la « rénovation énergétique ». Areva, EDF, les éoliennes, le vert,… ne seront pas perdants.
Plus c’est gros, plus c’est cher. Un classique. Que la taille du fonds soit proportionnelle au nombre de lots de copropriété ne recouvre aucune logique. Mais cela n’a aucune importance. Dans une grosse copropriété, les petits détails passent plus inaperçus.
Vous ne reverrez jamais cet argent, il est captif.
Et voilà comment on crée en réalité un nouvel impôt, levé par les syndics de copropriété, conservé par les banques (ça tombe fichtrement bien, elles ont besoin de dépôts) et qui tombera à point nommé pour certains.
À la prochaine relance économique, nul doute que nos gouvernants taperont dans ce joli matelas grâce à une norme rendant obligatoires et urgents des travaux que vous n’aviez pas du tout envisagés.
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Pascal Salin est un des plus grands économistes français. Il est professeur honoraire à l’Université Paris-IX-Dauphine, auteur de nombreux ouvrages dont “La tyrannie fiscale” en 2014. Il réagit à l’annonce du Jour de libération des contribuables qui tombe cette année le mardi 26 juillet.
→ En moyenne, les Français ont travaillé 207 jours pour l’État en 2016. Que vous inspire ce chiffre ?
C’est un bien triste record, dans un pays qui se prétend le pays de la liberté!
D’après les chiffres publiés par Contribuables associés, le chiffre concernant la France constitue presque un record du monde (seule la Finlande ayant un jour de libération fiscale plus éloigné dans l’année). C’est un bien triste record, dans un pays qui se prétend le pays de la liberté !
L’impôt, en effet, est imposé, comme son nom l’indique bien. Il est donc l’expression de la contrainte par laquelle les droits de propriété des citoyens sont attaqués et cette contrainte, pour être légale, n’en est pas moins une contrainte. Or, il n’y a pas de liberté sans respect des droits de propriété légitimes résultant des efforts des individus pour créer des richesses.
C’est pourquoi il n’est pas excessif de dire que les Français sont des esclaves fiscaux. Il n’y a en effet pas de différence entre la situation d’un esclave et celle d’un citoyen qui se voit privé de la plus grande partie des fruits de ses efforts.
Il faut d’ailleurs ajouter que le poids réel de l’impôt supporté par les citoyens est supérieur à ce qu’indique ce chiffre. En effet, du fait de cette spoliation légale, beaucoup d’individus sont incités à diminuer leurs efforts productifs. Si le poids de la fiscalité était beaucoup plus faible, ils auraient beaucoup plus de bien-être d’une part parce qu’ils produiraient plus et d’autre part parce qu’ils seraient moins imposés.
Célébrera-t-on un jour l’abolition de l’esclavage fiscal ?
Il faut aussi ajouter que ce chiffre n’est qu’une moyenne, mais que le jour de libération fiscale est beaucoup plus éloigné pour un certain nombre de contribuables du fait de la progressivité de l’impôt (mais aussi de quelques autres impôts tels que l’ISF).
Pour ceux qui sont les plus talentueux, les plus innovateurs, les plus disposés à faire des efforts le jour de libération fiscale peut être très proche du 31 décembre ! Comment une société peut-elle accepter une telle tyrannie ? Chaque année on célèbre l’abolition de l’esclavage. Célébrera-t-on un jour l’abolition de l’esclavage fiscal ?
→ Les dépenses publiques engloutissent 56,6% de notre PIB. Pourquoi la France dépense-t-elle autant pour sa sphère publique en comparaison de ses voisins ?
Il n’y a, évidemment, aucune justification à une telle différence entre la France et les autres pays et il clair qu’on ne vit pas mieux en France, bien au contraire. Il est difficile d’expliquer parfaitement pourquoi il en est ainsi dans un pays qui a connu dans le passé de belles périodes de liberté et où des penseurs de grand talent ont diffusé dans le monde des idées favorables à la liberté.
Le problème est d’abord un problème idéologique parce que ce sont maintenant les idées favorables à l’interventionnisme étatique qui sont prédominantes et le fait que l’Etat bénéficie du monopole de l’éducation n’y est pas étranger. Un immense effort de formation aux idées de la liberté serait donc nécessaire.
Tous les politiciens ont naturellement tendance à accroître les dépenses publiques, donc leurs pouvoirs
Mais il y a aussi des raisons pratiques à ce record français. En effet, tous les politiciens ont naturellement tendance à accroître les dépenses publiques, donc leurs pouvoirs (et éventuellement leur bien-être). Pour obtenir une majorité de voix aux élections tout en poursuivant cet objectif, ils ont intérêt à distribuer des privilèges, mais en cherchant par ailleurs à minimiser le nombre de personnes hostiles aux impôts qu’ils prélèvent.
Pour cela il est habile – mais immoral – de mécontenter une minorité d’électeurs en recourant à l’impôt progressif ou de recourir à des impôts cachés, c’est-à-dire des impôts que la plupart des gens paient sans le savoir (par exemple la TVA).
→ L’excès de dépenses publiques est-il une des explications du manque de compétitivité de la France ?
Le problème français n’est pas essentiellement un problème de compétitivité vis-à-vis de l’extérieur. En effet les prix sont dans une large mesure déterminés sur les marchés mondiaux et ils s’imposent en tant que tels aux producteurs français qui doivent, s’ils paient des impôts à taux élevés, réduire d’autant les rémunérations et les profits.
Il est vain d’imaginer que la France pourra retrouver la prospérité sans une diminution considérable et rapide des dépenses publiques et des impôts.
Le véritable problème causé par ce montant exorbitant de dépenses publiques et d’impôts est un problème intérieur. Il vient de ce que cet excès détruit les incitations productives des individus : les incitations à travailler, à entreprendre, à innover, à épargner, à investir sont d’autant plus réduites que la fiscalité prélève une part plus importante du produit de ces efforts. Il est vain d’imaginer que la France pourra retrouver la prospérité sans une diminution considérable et rapide des dépenses publiques et des impôts.
→ Quelles solutions préconiseriez-vous pour réduire le poids gigantesque des dépenses publiques ?
Beaucoup d’activités actuellement monopolisées par l’Etat et les collectivités locales pourraient être prises en charge de manière beaucoup plus efficace par le secteur privé. Il conviendrait donc d’engager un très large programme de privatisations (par exemple établir la concurrence dans l’assurance-maladie ou l’éducation).
L’une des difficultés de la situation française vient du statut de la fonction publique
Mais il faudrait aussi un vaste programme de déréglementation. En effet, les réglementations sont nuisibles non seulement parce qu’elles paralysent les activités productives et déresponsabilisent les individus, mais aussi parce qu’elles impliquent de financer des fonctionnaires innombrables pour contrôler le respect de ces réglementations.
L’une des difficultés de la situation française vient certes du statut de la fonction publique qui rend difficile une diminution rapide du nombre de fonctionnaires. Il conviendrait certainement de le modifier, mais dans l’immédiat on pourrait imaginer que l’Etat se transforme en une sorte d’entreprise de travail par interim qui louerait au secteur privé les services qui pourraient lui être rendus par des fonctionnaires devenus inutiles dans la fonction publique.
Propos recueillis par Benjamin Izarn et publié dans Contribuables Associés.
« La tyrannie fiscale » par Pascal Salin, Éditions Odile Jacob, 331 pages – janvier 2014.
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Terrible constat que celui de Michel Turin, journaliste économique aux Échos, dans cet ouvrage : « Partout dans le monde, l’économie de marché est considérée comme une donnée, sauf à Cuba, en Corée du Nord… et en France. Les Français ne l’aiment pas, cette économie « capitaliste », et, comme rien ne peut se construire sans amour, la France passe à côté de la croissance mondiale, qui n’a jamais été aussi rayonnante depuis trente ans, et des bénéfices de la mondialisation. »
Retour sur un livre que j’avais moi-même un peu oublié, et au sujet duquel j’écrivais le compte-rendu suivant, à sa lecture en 2008.
Par Johan Rivalland.
La détestation de l’économie de marché et du capitalisme
Cet ouvrage part d’un constat indéniable et malheureux : les Français haïssent leur économie. L’auteur en montre les signes évidents, en les étayant de faits et de chiffres incontestables.
La détestation de l’économie de marché et du capitalisme, très spécifique aujourd’hui à la France, nous fait sombrer dans un étatisme dont même un pays communiste comme la Chine semble peu à peu s’éloigner. Marx est bien vivant, se porte bien et vit en France, comme le suggère Michel Turin en en faisant la démonstration. La popularité actuelle d’un Olivier Besancenot, par exemple, ne semble-t-elle pas conforter cette idée ?
L’auteur établit ensuite d’autres constats accablants, toujours appuyés sur de multiples faits, événements ou données chiffrées. Ainsi, les Français n’aiment pas leurs entreprises, la Bourse, ni même l’argent, chacun de ces éléments donnant lieu à un chapitre d’explications.
Syndicats, médias, professeurs, écrivains, journalistes, religieux, tout concourt à ce que ce sentiment soit entretenu et renforcé, sans discernement.
Pourquoi tant de haine ?
Mais pourquoi tant de haine ? s’interroge l’auteur dans une seconde partie.
Le poids de l’Histoire, de nos origines paysannes, l’attrait irraisonné pour la Révolution, l’héritage des Lumières, la haine injustifiée du libéralisme, au sujet duquel l’ignorance de nos concitoyens est grande, les postures des intellectuels, la confusion semée dans les esprits par le rôle des politiques, jamais à une contradiction près dans leurs discours comme dans leurs actes, les contorsions issues d’un patriotisme économique exacerbé et souvent malsain, comme les petits arrangements entre amis, tout mène à ce que le rejet de l’économie de marché soit aussi prononcé.
Et que penser des rémunérations des grands patrons, de leurs échanges de bons procédés et de leur décalage croissant avec leurs salariés, même cadres ? s’interroge l’auteur, de l’ascenseur social qui est en panne ? Comment ne pas conforter l’idée que les petits sont toujours préférables aux grands, que la réussite est coupable et autres excès en tous genres qui caractérisent si bien notre pays et nos mentalités ?
L’invention bien française de l’économie mixte, le colbertisme, les interventionnismes en tous genres, le centralisme jacobin, voilà des spécificités dont on a bien du mal à se défaire et qui érodent sans cesse notre compétitivité et notre santé économique, compromettant notre avenir de manière préoccupante.
Que faire ?
Dès lors, que faire ? Tous les indicateurs économiques virent au rouge et manifestent un recul de la France dans tous les domaines, la rendant de moins en moins attrayante. Même nos retraites ne semblent plus assurées, par refus des fonds de pension ou des mécanismes de base, auxquels pourtant nos voisins s’ouvrent peu à peu par évidence. Où la haine du riche, de la Bourse et tous ces comportements primaires nous mèneront-ils ? Combien de temps encore fermera-t-on les yeux devant les réalités qui s’imposent, pour leur préférer les fantasmes et les utopies qui nous mènent droit dans le mur, faisant de nous Le dernier village gallo-soviétique, pour reprendre le titre de l’un des chapitres ?
Il est donc encore temps de se réconcilier avec l’économie, assène Michel Turin, de changer nos mentalités, d’accepter les réalités et de faire évoluer notre vision du monde si l’on veut s’assurer un avenir meilleur. C’est en aimant nous aussi notre économie que nous pourrons avancer, en cessant de nous lamenter, et bâtirons ainsi un avenir plus solide.
Telle est l’ambition de cet ouvrage : réveiller les consciences et amorcer le sursaut. Entreprise non vaine.
Michel Turin,Le grand divorce, Calmann-Lévy, septembre 2006, 418 pages.
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Si l’intervention de l’État dans nos vacances vous paraît ridicule et grotesque, ne pensez-vous pas que toute autre intrusion des politiciens dans nos vies l’est aussi et que les choses ne fonctionnent pas bien en réalité à cause de cet empressement démesuré de contrôle étatique ?
Imaginez qu’une quelconque stupide institution réalise une coûteuse étude payée avec l’argent de tous dont les conclusions seraient les suivantes : « La période des vacances crée un stress ponctuel au sein des familles, augmente le nombre de divorces et les disputes familiales et provoque une diminution de l’épargne des gens. » Je n’ai rien inventé, ce sont des conclusions réelles d’études réelles. Pour éviter ces effets négatifs, le gouvernement doit nationaliser les vacances des ménages et les coordonner de manière centralisée pour créer un plus grand bien commun et de justice sociale.
Que se passerait-il ? Un absurde comité d’experts serait créé, qui serait en réalité composé que de gars pistonnés décrétant qu’il n’est pas égalitaire qu’une famille aille toujours à la mer ou à la montagne car elle est déjà divisée dans beaucoup d’occasions. On trouverait également injuste que les riches aient de meilleures vacances que la classe moyenne ou les pauvres. Chaque famille […] devra donc alterner, année après année, mer et montagne ; tous les cinq ans, une famille humble profiterait de vacances de luxe. Un ratio serait créé à cet effet afin que le pays propose les vacances les plus égalitaires d’Europe.
Un ministère serait mis en place pour coordonner le tout et faire des études, avec à sa tête des dirigeants du parti au pouvoir pourvus de hauts salaires. On engagerait davantage de fonctionnaires, des entreprises publiques indépendantes de l’État seraient créées, un nouveau budget établi, et on émettrait de la dette propre puisque ces entreprises n’auront jamais assez de ressources.
Les vacances seraient décrétées devant être démocratiques. Vous n’iriez plus où vous ou votre famille le désireriez, mais bien dans des endroits décidés par la majorité selon quelque absurde critère gouvernemental. Un mois avant les vacances, il faudrait remplir une kyrielle de formulaires pour obtenir son droit aux vacances. Le ministère des Finances donnerait des points en fonction des revenus déclarés à l’impôt sur les personnes physiques. Les pistonnés de toujours obtiendraient les meilleures destinations estivales. Le ministère des Vacances et des Loisirs du Bien commun s’apercevant que les meilleurs endroits sont toujours choisis, spécialement la plage, créant ainsi des zones sans tourisme, estimerait ceci inégalitaire ; des zones de bas tourisme et bas revenus seraient créées, où un quota de familles devraient se rendre alors qu’elles n’auraient jamais pensé y mettre les pieds.
Certaines activités de vacances seraient considérées non durables, comme se déplacer en voiture ; il faudrait donc voyager dans des trains bondés ou des autocars. Il y aurait une augmentation des quotas de vacances écologiques à la ferme où nombre d’entreprises du secteur recevraient des subventions et des traitements de faveur, plus préoccupées de l’argent de l’État que de la qualité offerte au client. Ce serait des vacances soviétiques.
Avec le temps, le ministère serait ruiné par ses excès ; quelques mesures d’austérité seraient alors appliquées, en permettant aux gens de décider eux-mêmes de leurs vacances. Beaucoup diraient qu’il s’agirait d’une attaque aux vacances du peuple. « Si on libéralisait les vacances, les riches iraient vers de meilleures destinations que les pauvres, et c’est une attaque à l’égalité sociale. » Les partis politiques achèteraient des votes en promettant davantage d’argent pour ce ministère, contrairement au gouvernement actuel. Finalement, rien ne serait fait, mais les politiciens pourraient dire, enfin, que nous sommes tous égaux, bien qu’en réalité tout cela aura signifié la castration de notre liberté individuelle, le paiement de plus d’impôts, de plus de fonctionnaires, de plus de pistonnés et une plus grande dette publique. Nous serions plus pauvres, plus gris, plus moutonniers et le résultat au plan économique serait négatif pour le pays.
Tout cela n’est pas aussi fou et ridicule qu’il pourrait sembler. L’État prétend continûment réguler notre vie et notre économie avec des idioties comme celle-ci afin d’accaparer plus d’argent et de pouvoir. Actuellement, il nous dit comment conduire, éduquer nos enfants, ce que nous devons manger et va même jusqu’à nous dire comment faire le ménage, ainsi que le fit un ministre récemment. En réalité, les politiciens se préoccupent peu de nos vacances, ou qu’elles soient égalitaires. Comme ils se préoccupent peu de nos pensions, de la santé, de la justice ou des libertés, c’est pourquoi tout tombe en ruine. Ils veulent seulement acheter des voix au travers de fantaisiesirréelles. Si l’intervention de l’État dans nos vacances vous paraît ridicule et grotesque, ne pensez-vous pas que toute autre intrusion des politiciens dans nos vies l’est aussi et que les choses ne fonctionnent pas correctement en réalité à cause de cet empressement démesuré de contrôle étatique ?
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Je suis démographe, je sais que les Français émigrent massivement. Je suis un ancien dirigeant d’une entreprise internationale, je comprends pourquoi ils le font. Je suis un économiste libéral, je comprends encore mieux pourquoi. Mais, en dehors de quelques journaux économiques, personne n’y croit et les propos que je tiens sur ce sujet paraissent excessifs. Qu’en est-il et pourquoi ?
On ne connait pas leur nombre, parce que l’on ne recense pas les raisons des sorties du territoire (tourisme ? voyage de travail ?). En particulier, un cadre supérieur travaillant à Londres ou Bruxelles et rentrant à Paris le week-end ne sera pas pris en compte bien que ce cas soit le plus grave pour l’économie nationale comme nous le verrons plus bas.
Les chiffres officiels ne donnent ni l’immigration ni l’émigration, mais le solde migratoire (immigration moins émigration) : 45.000 personnes, selon l’ Insee , en 2012. L’immigration se situant entre 200.000 et 300.000 personnes, l’émigration serait donc cette année-là de 160.000 à 260.000 personnes. C’est donc un phénomène massif. Or il semble qu’elle s’est accélérée depuis pour les raisons que nous allons voir.
Est-ce grave ? Tout dépend de qui part et par qui il est remplacé : si nous perdions trois bons informaticiens, mais que trois génies de la Silicon Valley venaient s’installer en France, il n’y aurait pas de problème. Mais les causes de départ dont nous allons parler maintenant vont nous montrer que justement ce qui fait partir les uns fait que les autres ne viennent pas.
Un sentiment anti-entreprise
Ces causes de départ et de « non-arrivée » sont à la fois psychologiques et fiscales, les deux étant bien sûr intimement liées. Les raisons psychologiques peuvent être résumées par le terme « sentiment anti-entreprise » et sont aggravées par un sentiment d’insécurité et d’incohérence. Cette hostilité a dans un premier temps facilité leur surtaxation, et freine actuellement la correction de cette erreur : les parlementaires continuant à proposer de multiples petites mesures alourdissant les impôts et les complications.
À mon avis d’ancien responsable d’une entreprise internationale, le plus grave ce sont les incohérences, car elles brouillent les messages. On constate en effet que le gouvernement français attaque “la finance”, tout en demandant aux financiers de lui prêter à bas prix pour financer son déficit. Les attaques brutales contre les patrons étrangers et maintenant contre le Medef contredisent l’appel aux entreprises françaises et étrangères d’investir et d’employer en France.
Le plus maladroit a été de faire payer aux entreprises une pénalité de 75 % des salaires des cadres les plus brillants. Résultat : elles recrutent certains grands cadres à l’étranger, ainsi que toute leur équipe. Le grand cadre en question peut d’ailleurs venir de France et y rentrer chaque week-end. Comme nous l’avons dit plus haut c’est une catastrophe, sa famille bénéficiant des avantages scolaires et sociaux français tandis qu’il paye ses impôts à l’étranger.
Les grandes banques françaises délocalisent vers l’Inde des activités haut de gamme : informatique, back-office (Les Échos du 28 avril 2014), et autorisent leurs filiales, notamment à Londres, à recruter localement. Total a installé dans cette ville son service de trésorerie et la bourse de Paris ses gros ordinateurs. Le DG de Sanofi et son comité exécutif sont à Boston (Le Monde du 4 juin, qui titre « l’exode des états-majors du CAC 40 »).
Un jeune sur deux souhaite partir
Et le mouvement s’étend aux sièges sociaux dans leur ensemble : Lafarge ira à Zurich après s’être réfugié dans les bras de son collègue suisse Holcim, Rhodia ira en Belgique chez Solvay. C’est autant d’emplois de moins en France qui pèsent sur les recettes fiscales, tant directement qu’indirectement du fait de la consommation qui disparaît. Pourquoi rester en France si on y paye plus d’impôts, qu’il est plus difficile d’y gérer son personnel et qu’en plus on se fait insulter ?
Donc on « vote avec ses pieds » en émigrant. André Bercoff et Déborah Kulbach publient chez Michalon Je suis venu te dire que je m’en vais, Julien Gonzalez publie chez la Fondation pour l’innovation politique Trop d’émigrés ? Regard sur ceux qui partent de France, où est notamment repris ce sondage de 2013 selon lequel 51 % des 25-35 ans quitteraient la France s’ils le pouvaient. Or le monde entier recherche non seulement les plus qualifiés, mais aussi tous ceux “qui en veulent”. Quand je demande des nouvelles de leurs enfants à mes amis, ils me disent qu’ils sont au bout du monde.
Cela dépasse de très loin les exilés fiscaux recensés par Bercy (3 % des départs, d’après André Bercoff) : un entrepreneur qui se lance butte sur le coût des charges et la complication de la gestion du personnel, et se verra taxer à l’ISF et sur les plus-values s’il réussit. En attendant, comme il se rémunère peu ou pas du tout, sa fuite est ignorée par Bercy.
Londres est la grande gagnante de ces maladresses et incohérences, (décompte très partiel puisqu’il ne s’agit que des investissements directs, et non des opérations signalées ci-dessus). Cela pour des raisons fiscales, mais surtout par la considération dont bénéficient les entrepreneurs et les entreprises, et par la liberté du marché de l’emploi (liberté qui ne crée pas de chômage puisque l’Angleterre crée 100.000 emplois par mois) ! « Nation de boutiquiers » disait Napoléon, sans voir que c’était justement sa force.
En résumé, l’émigration est un phénomène très grave, en nombre comme en qualité puisqu’il s’agit soit d’employeurs actuels ou potentiels, soit de futurs employés qui auraient dépensé et cotisé. On ne peut s’empêcher de penser à l’exode des huguenots poussés à quitter la France par Louis XIV. C’était pour des raisons religieuses dira-t-on, mais à l’époque le religieux était idéologique. L’État était catholique, les catholiques étaient traditionalistes et leur élite rentière, les protestants étaient entrepreneurs ou artisans qualifiés. Le résultat a été une catastrophe pour la France, et une bénédiction surtout pour la Prusse, mais aussi pour l’Angleterre, les États-Unis et même l’Afrique du Sud !
Le trop d’impôt néfaste pour la compétitivité et l’emploi
Pour des raisons idéologiques en parler serait un aveu d’échec et remettrait en cause les convictions du petit monde qui nous gouverne. Je risque une hypothèse : la plupart de nos décideurs, de leurs inspirateurs et de leurs exécutants, y compris à des niveaux modestes, ont des postes stables et des revenus fixes. En cas de problème, on recase les “grands” à la tête de tel organisme ou à Bruxelles. Au pire, ils retournent “dans leur corps d’origine”, tandis que les plus modestes sont inamovibles.
Cela se répercute sur leur vision du monde. Par exemple, ayant des revenus fixes et assurés, il leur paraît évident qu’augmenter la pression fiscale augmente recettes de l’État. Ils s’étonnent que ça ne marche pas. On trouve dans Le Monde du 2 juin 2014, deux articles sidérants sur ce sujet, que l’on pourrait résumer par : « sur les 28 milliards d’impôts attendus du fait des majorations, seuls 12 sont rentrés, donc Bercy a fait une erreur de calcul ».
Or l’erreur n’est pas de calcul, mais d’ignorance : ils ne “réalisent” pas qu’en dehors de leur milieu, les revenus sont variables et les emplois non garantis, et qu’augmenter l’impôt aura des conséquences qui vont en réduire l’assiette : l’émigration justement, mais aussi l’assèchement faute d’argent des investissements de compétitivité, et donc la création d’emplois et bien d’autres ajustements, notamment le retour au travail au noir dans le bâtiment et les services à la personne (voir les nombreux articles des Échos sur ce sujet).
Un manque de culture économique
Au-delà de cet exemple fiscal, il y a l’ignorance des réactions et contreparties à toute décision économique. Et cette ignorance est parfois cultivée : un de mes interlocuteurs se félicitait récemment qu’un avocat d’affaires ne pourrait devenir ministre, pensant probablement à d’éventuels conflits d’intérêts. Alors que l’évidence, à mon avis, est que la nomination d’un familier des entreprises aurait évité bien des maladresses psychologiques et fiscales, et donc sauvé énormément d’emplois.
Il y a tout un écosystème idéologique, en France comme ailleurs, qui ignore les mécanismes basiques de l’économie que sont la table de soustraction et la contrepartie : si on produit moins que ce que l’on consomme, on s’endette et l’expérience grecque hier et argentine aujourd’hui en montre les limites ; si on augmente le coût et complique la réglementation de la construction, de la location ou du travail, on voit disparaître les logements neufs, les logements à louer et les emplois.
Cet écosystème a ses clubs, ses publications, ses enseignants, ses militants ; tous se documentent les uns chez les autres. Il s’agit souvent d’idéalistes pleins de bonnes intentions – et de quelques cyniques jouant la comédie pour être élus -, qui pensent que l’Histoire est injuste et donc en nient les leçons. Mais le problème est que ce groupe est au pouvoir en France, ce qui est une exception dans les pays développés, où l’on nous regarde avec commisération, comme je le constate souvent lors de mes activités à l’étranger.
Espérons que leur échec amènera nos décideurs à se renseigner : quelques visites à des experts-comptables leur montreraient la ruine de nos PME, nos principaux créateurs d’emplois, de façon plus parlante que les rapports de l’Insee qui les ignorent largement !
PME ruinées, grandes entreprises se redéployant l’étranger, entrepreneurs allant créer ailleurs, étudiants qualifiés et chômeurs dynamiques allant travailler aux quatre coins du monde : la France se vide. Si nos gouvernants continuent ainsi, il ne restera à terme que des services publics tournant à vide. Par exemple, il y aura beaucoup moins d’élèves par classe. Le bonheur, vous diront les enseignants. Oui… à condition de se passer de salaire.
Par Yves Montenay, président de l’Institut culture, économie et géopolitique (ICEG)
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Antoine Leboyer est le dirigeant d’une PME de 40 personnes. En janvier 2010, l’administration a décidé de mener une « vérification de comptabilité » dans son entreprise. 4 ans et demi d’une analyse des services fiscaux d’une violence rare qui a amené ce dirigeant à être entendu par la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur le thème de « l’Exil des forces vives de France », le 8 juillet 2014.
Pouvez-vous présenter votre entreprise en quelques mots ?
Je suis à la tête de GSX Solutions (www.gsx.com), un éditeur de logiciel Suisse fondé en 1995 que j’ai racheté en 2008. GSX emploie une quarantaine de personnes. Nous sommes présents dans quatre pays, la Suisse où se trouve la maison-mère, les États-Unis et la Chine ainsi que dans le Sud de la France. Notre cœur de métier est la conception et la commercialisation de logiciels pour aider les entreprises à surveiller leurs serveurs de messagerie et de collaboration comme Microsoft Exchange et SharePoint. Nous avons plus de 600 clients mondiaux et un réseau de partenaires répartis sur plus de 40 pays pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 6 millions d’euros.
Je n’ai pas d’informations sur les raisons qui ont particulièrement poussé l’administration à s’intéresser à mon entreprise même si j’ai eu des discussions précises avec les équipes de Marseille à ce sujet. Nous avons reçu des demandes d’information classiques en janvier 2010 auxquelles nous avons répondu avec calme et sérieux. En Juin 2010, j’ai été appelé par mes équipes françaises pour me dire que nos locaux faisaient l’objet d’une perquisition par des inspecteurs du fisc accompagnés de gendarmes armés. Il y avait ce jour-là plus de fonctionnaires que d’employés dans ma propre entreprise ! Ils sont repartis avec une masse énorme de documents à partir desquels ils ont débuté leur analyse.
On m’a réclamé 18 millions d’euros, 3 ans de chiffre d’affaires !
Quelle a été leur première conclusion ?
Au bout de plus d’un an et demi d’analyse (!), les services de Nice ont déclaré que GSX avait en France un « établissement stable ». Pour faire simple, cela signifie que l’administration considère que la société française est la réelle maison-mère, et que la « fausse » maison-mère suisse a par conséquent une vocation surtout fiscale.
Ce qu’il faut savoir c’est que grâce à cette disposition, les services fiscaux ont la possibilité de procéder à ce que je qualifie « d’invasion fiscale ». Cela leur permet d’étendre la base taxable française aux activités de toutes les sociétés du groupe.
Le service du contrôle fiscal français a expliqué à la presse que de nombreux groupes internationaux ont des établissements stables en France. Je suis affolé à l’idée que les analyses du contrôle soient aussi peu sérieuses que celles qui ont été faites par les interlocuteurs que j’ai eus et que cela pousse les entreprises internationales à ne plus venir en France pour éviter d’être injustement attaquées.
Quelle est la conséquence de cette décision ?
Pour pouvoir faire une analyse d’établissement stable, il faut mener une analyse fonctionnelle sérieuse et regarder concrètement les fonctions de chacune des personnes dans l’entreprise. Or, les services locaux de Nice et de Marseille ont travaillé de manière très critiquable : les faits ont été mal analysés, des plus minimes aux plus importants, et l’analyse fonctionnelle a été tout simplement bâclée par les services locaux. J’ai relevé des erreurs techniques extrêmement préjudiciables, et alerté en vain les échelons hiérarchiques supérieurs.
Finalement, cette analyse erronée a conduit à un redressement de 18 millions d’euros, soit 3 ans de chiffre d’affaires !
Quel exemple vous permet d’illustrer votre propos ?
Nous avons fourni des centaines de documents probants (e-mails, courriers, attestations, etc.) pour montrer que c’était bien le fondateur de GSX puis moi-même qui prenions les décisions pour faire marcher notre entreprise : décisions commerciales, direction technique et plan produit, approbation de conditions juridiques… Ces documents montraient de manière indiscutable que les seules personnes qui prenaient les décisions fondamentales (fixation des prix, orientations stratégiques, etc.) étaient bien en Suisse.
Pourtant, l’administration a considéré arbitrairement que ces décisions étaient prises par la gérante française, qui était la mère du gérant d’origine. Cette personne, de qualité par ailleurs, est une boulangère à la retraite, n’a pas d’expérience en informatique et ne sait pas parler anglais. Cela n’a pas empêché les services fiscaux de considérer qu’elle pouvait diriger une entreprise internationale de création de logiciels mieux que son fils qui est un des experts mondiaux de son domaine et moi-même qui suis diplômé de Supélec de Harvard…
Vous dites avoir alerté les échelons supérieurs. Jusqu’où votre cas est-il remonté ?
En tout ce sont plus de quatre niveaux hiérarchiques administratifs qui se sont succédés sur mon cas : les services locaux à Nice, la Direction régionale à Marseille, une première équipe du service du contrôle fiscal du ministère des Finances, qui sans le justifier, a renoncé au montant portant sur la partie américaine de l’entreprise, ce qui a ramené le redressement a « seulement » 15 millions d’euros, puis une seconde équipe de Bercy.
Qu’avez-vous fait ensuite ?
J’ai pris contact avec le député de ma circonscription qui a demandé l’intervention du ministère du Redressement productif puis la députée des Français de l’étranger qui a fait de même auprès du ministre du Budget de l’époque. Il n’y a eu aucun retour des ministères.
Par suite, j’ai rencontré Marie-Pascale Antoni, la directrice de la fiscalité au MEDEF. En une vingtaine de minutes, elle a posé des questions techniques très précises pour savoir si la partie française de mon entreprise avait ou non un établissement stable en France. Une fois convaincue, elle a demandé à l’administration que mon dossier soit rouvert et une nouvelle équipe de Bercy s’est penchée sur mon cas. Je dois ajouter que les derniers interlocuteurs que j’ai eus sont les seuls à m’avoir fait une impression de sérieux.
Finalement, le redressement a été ramené à 4 millions d’euros ; l’administration a considéré que les « fautes » portaient sur une période précédant mon arrivée à la tête de GSX. Là encore, il n’y a pas de justification précise à ce changement de posture et je ne suis pas d’accord avec les analyses de l’administration, mais peut-être a-t-elle éprouvé des difficultés à déjuger intégralement les services locaux.
L’administration française a fait perdre 20 emplois sur son sol et 4 millions d’euros.
Pourquoi avoir accepté la proposition ?
Parce que je n’ai tout simplement pas le choix. Ce qu’il faut comprendre, c’est que si vous décidez de faire un contentieux et de porter l’affaire devant le juge administratif, il faut d’abord déposer ce qu’on appelle les droits, qui représentent environ 50% du redressement, ou constituer des garanties, ce qui revient quasiment au même. Mon choix était donc le suivant : soit j’acceptais de payer 4 millions d’euros, soit je contestais la somme, mais alors l’administration repartait sur la base de 15 millions d’euros.
Même si je suis certain de gagner à la fin, je n’ai absolument pas les moyens d’avancer de tels montants. Il faut ajouter que ce genre de procédure dure entre cinq et dix ans. Aucune PME ne peut survivre à de telles épreuves.
Quel est le préjudice estimé pour votre entreprise ?
Sans parler des montants que nous allons devoir injustement payer, j’ai passé 50% de mon temps à répondre aux demandes incessantes de l’administration et préparer tous les documents qui m’étaient demandés. Tout ce temps passé à éviter la mort de mon affaire a été du temps en moins pour la développer.
Par exemple, j’ai fait le calcul avec mes équipes-produits pour évaluer ce que nous aurions pu développer avec le montant dépensé en frais d’avocats : nous aurions tout simplement pu doubler de taille… J’estime donc que l’administration française a fait perdre une vingtaine d’emplois sur son sol. Finalement, l’État est perdant aussi puisque les rentrées fiscales en cas de développement normal de l’entreprise auraient été supérieures au montant que l’administration veut me prélever.
Enfin, à titre personnel, ma famille et moi avons vécu quatre ans et demi de pur cauchemar.
Je vends des logiciels, et on a comparé mon entreprise à des hôtels et des garages !
Vous avez dit à la commission d’enquête qu’une erreur de l’administration vous a également fait perdre des clients. De quoi s’agit-il ?
En mai 2011, alors que j’étais en discussion avec mes différents interlocuteurs, avant même que l’administration me fasse part de ses premières conclusions, il y a eu des saisies conservatoires. En clair, les services fiscaux ont envoyé à une dizaine de mes clients des lettres d’huissier leur interdisant de me payer, arguant que mon entreprise avait « un comportement fiscal douteux ». Autant dire que notre réputation auprès de ces clients a été fichue en l’air, pour rien, alors que nous opérons sur un petit microcosme où tout le monde se parle.
Le contact a alors été pris avec le médiateur du ministère des Finances pour que ces envois s’arrêtent. Nous avons obtenu son accord. Or en octobre, quelques mois plus tard, une dizaine de ces lettres ont de nouveaux été envoyées à mes clients. J’ai immédiatement demandé des comptes à l’administration, qui a simplement déclaré « avoir fait une erreur »… Je n’ai malheureusement pas eu droit à leurs excuses.
Votre audition devant la Commission de l’Assemblée Nationale vous a permis de présenter quelques pistes de réforme du contrôle fiscal. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
Tout d’abord, il est important de rappeler qu’il est normal qu’un État fasse des contrôles fiscaux. J’ai insisté sur ce point lorsque je suis passé devant la commission. Mais l’exemple de ce que j’ai vécu montre qu’il faut repenser profondément son fonctionnement.
J’ai aussi insisté pour présenter à la commission deux pistes principales. Ce n’est pas mon style de me plaindre mais plutôt, en bon entrepreneur, de proposer des solutions concrètes à appliquer au plus vite.
La première chose qu’il faut noter, ainsi que mon cas le montre, c’est que les contrôleurs locaux ont un pouvoir immense sur votre entreprise : de faire des perquisitions, de détruire votre réputation auprès des clients et de vous notifier des montants tellement élevés qu’ils condamnent à mort votre entreprise. Or dans mon cas, ce pouvoir ne s’accompagne pas toujours d’une connaissance technique et juridique suffisante ni d’une connaissance de ce qu’est une entreprise. Les équipes de Nice-Marseille m’ont demandé pourquoi je n’avais pas d’actifs nets en comparant mes activités à celles d’un hôtel ou d’un garage alors que le logiciel est immatériel !
À cela, j’ajoute qu’un des contrôleurs de Bercy ne savait pas ce qu’était un contentieux international, et que le directeur du contrôle fiscal de Marseille a dû expliquer à ses propres équipes devant moi qu’elles avaient fait des fautes dans le calcul de la TVA en Amérique.
À nouveau, seule la dernière équipe qui a examiné mon dossier était compétente mais que d’efforts et de gâchis pour arriver en face d’eux. Tous ces exemples soulèvent de vraies questions.
Que proposez-vous pour remédier à ces lacunes ?
Une proposition simple serait de s’inspirer directement des méthodes de grandes sociétés de service informatique avec lesquelles GSX travaille beaucoup, pour établir et mettre à jour une cartographie précise des compétences de leurs employés. L’idée serait donc de ne démarrer un contrôle que lorsque l’administration est sûre qu’il y a suffisamment d’agents disponibles qui ont la compétence pour étudier et suivre l’affaire en question. Cela éviterait de nombreuses erreurs extrêmement préjudiciables par la suite, et rarement corrigées.
Je propose que le contrôle soit clos au bout de 6 mois si rien n’est trouvé.
En quoi consiste votre seconde proposition ?
Il faudrait distinguer les équipes et les procédures sur le contrôle fiscal des grandes entreprises et des PME. La procédure est très lourde pour des sociétés comme la mienne. Contrairement aux grandes entreprises, je ne dispose ni des moyens humains ni financiers pour y faire face. J’ai eu accès à un support politique que je pense réel mais, au final, le sort d’une PME attaquée sur des problématiques complexes laisse les techniciens de l’administration complétement indifférents à une intervention extérieure.
Ce que je propose, c’est que le contrôle fiscal sur les PME soit clos au bout de six mois si aucune malversation n’est déterminée. Si les services ne trouvent rien au bout de six mois, c’est qu’il n’y a rien à trouver et c’est tout.
Une PME ne peut se retrouver bloquée par des contrôles sur des durées aussi longues. Les opérations en pâtissent et il leur est impossible de pouvoir trouver le moindre financement.
Aujourd’hui, où enest votre affaire et comment se porte votre entreprise ?
Depuis quatre ans, nous avons fait le choix de nous verser aucun dividende afin de maintenir à niveau le développement de nouveaux produits et ne pas dégrader le service délivré à nos clients. Nous avons parfaitement conscience qu’une entreprise dans le secteur de la technologie ne peut en aucun cas transiger sur ces points. Je reste positif sur la qualité et la pertinence de nos produits et nous nous en sortirons, mais une partie du retard ne sera jamais rattrapée.
Comme je l’ai dit lors de mon témoignage devant la commission de l’Assemblée Nationale, mon souhait est de partager mon expérience pour qu’elle débouche sur des mesures concrètes afin de refondre le contrôle fiscal français. Je suis reconnaissant aux différents interlocuteurs et notamment Mme Schmidt (pour m’avoir donné cette tribune) et j’ai expliqué aux équipes de Bercy que je me mets à leur disposition pour leur réexpliquer mes propositions.
Je suis persuadé que si Bercy se réformait rapidement avec sincérité et le faisait savoir, notre pays qui a de réels atouts, remonterait la pente et resterait attractif pour nos enfants.
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