Beaucoup de liberté économique vaut mieux que beaucoup d’impôts.

Quand on se réfère à l’“Index of economic freedom” paru en 2015 on constate que la France se situe au 73ème rang mondial en termes de liberté économique, entre l’Afrique du Sud et le Koweït. La France perd un point de moyenne en un an, deux points depuis 2011, en particulier à cause des atteintes à la liberté du travail et à la mauvaise gestion des dépenses publiques. (C’est le « poids de l’État »).

L’Index classe les pays selon plusieurs critères, notés sur 100, qui est la meilleure note possible. En France le poids de l’État est écrasant noté à 2,5 sur 100. C’est une très mauvaise note. Seuls en Europe le Danemark, noté1,8 et la Grèce notée 0, font moins bien. Il faut immédiatement remarquer que le Danemark a une moyenne de liberté économique à 76,3 soit le11ème rang mondial, contre 62,5 pour la France au 73ème rang mondial. La Grèce avec une moyenne de 54 se retrouve au 130ème rang mondial. Dans le reste du monde Cuba, le Kiribati, le Lesotho, la Corée du Nord, la Slovénie et le Timor Est, tous notés 0, font moins bien que nous. Donc sur la planète entière seulement 8 pays sur 165 pays classés et 8 non classés ont un État dont le poids est plus lourd que l’État français.

Le symbole de cette toute puissance publique c’est Bercy.

Pour beaucoup de Français c’est l’endroit où tout se décide pour le bien commun. C’est le service vertueux qui travaille pour l’intérêt général. Il permet à la France d’avoir des routes en bon état, un système de santé performant, une éducation qui marche, une justice qui fonctionne, une police efficace, une armée puissante etc… Bercy traque les fraudeurs, mauvais citoyens qui portent atteinte à la cohésion nationale et manquent à leur devoir de solidarité envers leurs concitoyens, tout en profitant des bienfaits de la république. Bercy est l’épine dorsale de la démocratie française, le pilier de la liberté réelle, de l’égalité et de la justice sociale dans ce pays.

Pour d’autres Français Bercy est l’incarnation de l’État spoliateur.

En France l’État a assigné plusieurs rôles à l’impôt. Primitivement il devait couvrir les dépenses communes. Malheureusement comme l’État s’étend sans cesse, le domaine des dépenses communes s’étend de la même manière. Il suffit qu’une majorité parlementaire vote cette extension. L’État français a également donné à l’impôt un rôle de régulation de l’économie. Dans ce cas les politiciens et les bureaucrates ont un pouvoir qui n’est limité que par leur bon vouloir. Tout à leurs constructions artificielles ils modèlent l’économie en taxant et réglementant plus ou moins les secteurs selon que leur caprice veut les favoriser ou les défavoriser. Enfin les hommes de l’État prétendent que l’impôt à un rôle d’équité à remplir. Ils en font un instrument de la justice sociale. Dans leur esprit l’impôt ne doit pas frapper tout le monde de la même manière. L’impôt doit être redistributif, de ceux « qui ont le plus » vers ceux « qui ont le moins ». L’impôt est soumis à l’arbitraire de celui qui détient le pouvoir. Il favorise ou défavorise telle ou telle catégorie sociale selon que le pouvoir en attend des voix ou pas. Tout ceci est bien la spoliation légale. Son instrument, à la fois concepteur et exécuteur des hautes œuvres est Bercy.

Frédéric Bastiat a lutté toute sa vie contre la spoliation légale. En France, où il est admis qu’il « faut des impôts », il est présenté comme un adepte de l’État minimal. Il écrit :
« Si l’impôt n’est pas nécessairement une perte, encore moins est-il nécessairement une spoliation. Sans doute, dans les sociétés modernes, la spoliation par l’impôt s’exerce sur une immense échelle. Nous le verrons plus tard; c’est une des causes les plus actives entre toutes celles qui troublent l’équivalence des services et l’harmonie des intérêts. Mais le meilleur moyen de combattre et de détruire les abus de l’impôt, c’est de se préserver de cette exagération qui le représente comme spoliateur par essence ». “Services privés service public”

Les communautés n’agissent que par les individus qui les composent. C’est l’action humaine. Pour que l’impôt ne soit pas spoliateur il ne doit pas, comme il le fait aujourd’hui, faire fi de l’action humaine et détruire les incitations. Frapper « les riches » plus que « les pauvres » peut consoler ces derniers mais cela ne doit pas faire illusion. Les incitations des uns et des autres sont détruites et tout le monde paie les pots cassés. Les pauvres plus que les riches. « Quand les gros maigrissent, les maigres meurent » est une citation attribuée à Lao-Tseu. C’est la conséquence inévitable de l’économie dirigée.

Or depuis plus de 20 ans que l’“Index of economic freedom” existe, il est constant d’observer que les pays les plus prospères sont ceux qui obtiennent l’indice de liberté économique le plus élevé.
La fin de l’impôt spoliateur passe donc par la liberté économique et l’économie de marché. « L’économie de marché est essentiellement caractérisée comme un système social ou règne un désir incessant d’amélioration. Les individus les plus prévoyants et les plus entreprenants sont poussés à réaliser un profit en ajustant en permanence l’organisation des activités de production afin de satisfaire de la meilleure façon possible les besoins des consommateurs, à la fois les besoins dont les consommateurs eux-mêmes sont déjà conscients et les besoins latents à la satisfaction desquels ils n’ont pas encore pensé eux-mêmes » Ludwig von Mises “L’action humaine, traité d’économie”.

Cette justice impersonnelle du marché rend à chacun le sien. Le libre choix des individus remplace l’arbitraire de l’État.

« Pour moi, je pense que lorsque le pouvoir a garanti à chacun le libre exercice et le produit de ses facultés, réprimé l’abus qu’on en peut faire, maintenu l’ordre, assuré l’indépendance nationale et exécuté certains travaux d’utilité publique au-dessus des forces individuelles, il a rempli à peu près toute sa tâche.
En dehors de cercle, religion, éducation, association, travail, échanges, tout appartient au domaine de l’activité privée, sous l’œil de l’autorité publique, qui ne doit avoir qu’une mission de surveillance et de répression. » Frédéric Bastiat “Profession de foi électorale de 1848”.

Patrick de Casanove
Président du Cercle Frédéric Bastiat

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A propos Patrick De Casanove

Né en 1959, marié, père de 4 enfants, le docteur Patrick de Casanove, diplômé en 1985, exerce comme généraliste dans la ville d'Ondres. Il en a été le Maire de 1995 à 2001 Il écrit des articles pour le journal suisse "Le Temps" et pour diverses organisations libérales. Il est président du Cercle Frédéric Bastiat. Il est l’auteur de Sécu comment faire mieux. Livre facile à lire qui va bien au-delà de la Sécu. Après un bref rappel historique sur la création de la Sécu et ses problèmes récurrents il rappelle qu’elle est la clé de voûte et l’alibi du système de spoliation légale que constitue l’État providence. Il démontre que c’est l’État providence qui en détruisant la responsabilité individuelle est responsable de la situation dramatique de notre pays. Il prouve que dans la vie en société le libre choix est supérieur à la contrainte. C’est vrai dans le domaine économique comme dans celui de la protection sociale, en particulier de la santé et de l’assistance à autrui. Pour sortir la France de la crise économique et de confiance qu’elle traverse il propose des solutions nouvelles inspirées de la pensée de Frédéric Bastiat. Solutions qui tiennent en peu de mots : mettre fin à la spoliation légale. "Sécu comment faire mieux" Éditions Tatamis http://www.tatamis.fr/virtuelle.php/id/111213 ou http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Dstripbooks&field-keywords=s%C3%A9cu%20comment%20faire%20mieux

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