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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

Chronique d’un désastre annoncé (3/3)

Après avoir examiné l’aspect sanitaire (1) et l’aspect économique (2) des dispositions gouvernementales, passons maintenant à l’aspect politique ; lequel porte essentiellement sur les libertés publiques.

L’axe politique et les libertés publiques

Le président a déclaré que le parlement sera mis en congé après avoir habilité le gouvernement à légiférer par ordonnances.

 Ce dernier point semble n’avoir pas vraiment attiré l’attention des commentateurs …

Néanmoins, il s’agit de la confirmation de ce que j’avais écrit précédemment ; à savoir l’élimination progressive par la macronie du parlement dont le rôle se réduit à n’être plus qu’une chambre d’enregistrement des décisions du président.

Il s’agit clairement de la mise sous tutelle de l’ensemble de l’appareil d’Etat sous le contrôle de la seule administration, elle-même dominée par la haute fonction publique ; elle-même sous la direction de nos ministres et président fonctionnaires.

Cette habilitation est prévue par l’art 38 de la constitution libellé en ces termes : « Le Gouvernement peut, pour l’exécution de son programme, demander au Parlement l’autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.

Les ordonnances sont prises en Conseil des ministres après avis du Conseil d’Etat. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais deviennent caduques si le projet de loi de ratification n’est pas déposé devant le Parlement avant la date fixée par la loi d’habilitation. Elles ne peuvent être ratifiées que de manière expresse.

A l’expiration du délai mentionné au premier alinéa du présent article, les ordonnances ne peuvent plus être modifiées que par la loi dans les matières qui sont du domaine législatif. »

Il s’agit, à n’en pas douter, d’une manie, ou d’une sorte de réflexe, de la part d’E Macron car cette habilitation avait déjà été prévue en ce qui concerne la (petite) modification du droit du travail puis pour la réforme des retraites.

L’ordonnance, mode de gouvernement exceptionnel, est devenue un mode ordinaire de gouvernement.

Oui, mais on nous rétorquera que la situation est exceptionnelle !

Les autres pays européens mettent-ils aussi entre parenthèses leurs institutions démocratiques ?

Non évidemment !

Le gouvernement profite d’une situation de crise pour augmenter l’emprise de l’autorité administrative au détriment des libertés publiques car il ne fait aucun doute que, comme en matière de terrorisme, les mesures d’exception vont devenir la norme !

Nous nous rapprochons un peu plus d’une gestion autoritaire et technocratique que les parlementaires doivent refuser car, à bien y regarder, ils ne sont pas dans l’impossibilité de se réunir ni de délibérer.

Seulement, comme l’assemblée nationale n’est composée, en ce qui concerne la majorité LREM, que de députés à la solde d’E Macron, et sommés d’exécuter ses décisions, sans discuter, il ne fait aucun doute qu’ils voteront cette habilitation.

Il s’agit tout bonnement d’un blanc-seing, d’une signature en bas d’un chèque en blanc !

Le problème est qu’E Macron se garde bien d’évoquer les suites qui pourront être données à cette habilitation.

Le président de la République a instauré des restrictions strictes de déplacement pour la population, qui vont encore augmenter l’impact de l’épidémie sur l’économie, alors que de nombreuses entreprises sont déjà au bord de l’asphyxie.

Il s’agit clairement d’un contrôle des flux de population qui amène à se poser la question suivante : combien de temps les français vont accepter les contraintes du confinement ?

En milieu confiné, et notamment dans les prisons, on est déjà au bord de l’explosion et on peut redouter une augmentation des violences conjugales !

Tout cela parce qu’on n’a pas de masques et parce qu’on n’a pas les moyens de tester la population !

Le confinement tiendra difficilement plus de 15 jours ; sans compter qu’on ne peut pas exclure des problèmes d’approvisionnement qui amèneront fatalement des troubles.

On parle d’augmenter le montant des amendes (135€ pour l’instant) mais aussi de couvre-feu !

Et après, l’armée tirera sur les récalcitrants ?

Le pire est que la police, qui n’a aucun matériel de protection, qui contrôle et sanctionne et en demandant votre Ausweis, se fait elle-même le vecteur de la contamination lorsqu’elle prend votre papier pour vérifier que vous avez bien rempli la bonne case avant de vous le restituer !

La question sous-jacente est évidemment : E Macron est-il un apprenti dictateur alors que, n’ayons pas peur de le dire, le modèle chinois semble être un exemple pour notre Etat fonctionnaire !

En reviendra-t-on à l’époque de la Grèce classique où, dans les moments de crise, on élisait un tyran ?

Le problème, c’est que E Macron n’a pas été élu pour cela et qu’il est indécent de sa part de tirer profit ainsi des circonstances !

Mais, les institutions de la constitution de 1958, adoptées en pleine guerre d’Algérie, prévoient cette possibilité.

Est-elle pour autant justifiée par les circonstances ?

L’absence de tout contrôle et de tout contre-pouvoir n’est pas de nature à rassurer alors que la restriction de la liberté de circuler devient la norme et on en arrive à la situation paradoxale ou l’administration, par un retournement pour le moins audacieux, arrive à tirer parti d’une situation désastreuse résultant de ses propres manquements !

Car on sait aujourd’hui que, s’il n’y a ni masques ni tests, ce n’est pas parce qu’ils ne servent à rien, c’est parce que nos compteurs de chaussettes des ministères ont voulu faire des économies se chiffrant à seulement quelques dizaines de millions € !

Nous payons aujourd’hui le prix d’une administration omniprésente à la vision monolithique et hiérarchique ; totalement dépourvue de pragmatisme !

Aujourd’hui, on parle de 345 Md€ d’engagements budgétaires pour sauver la situation et l’heure des comptes est encore loin d’avoir sonné ; c’est à dire que ce sera probablement pire !

Et comme le pire n’est pas toujours sûr, il n’est même pas exclu que, devant la résistance de la population aux mesures de confinement, le président invoque une situation difficile pour déclencher l’art 16 de la constitution ainsi libellé : « Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacés (1) d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des Présidents des Assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel.

Il en informe la Nation par un message.

Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d’assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d’accomplir leur mission. Le Conseil constitutionnel est consulté à leur sujet.

Le Parlement se réunit de plein droit.

L’Assemblée nationale ne peut être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels.

Après trente jours d’exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de l’Assemblée nationale, le Président du Sénat, soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d’examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d’exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée. »

C’est à dire qu’E Macron utiliserait l’article 16 de la Constitution pour suspendre les libertés alors qu’on est déjà actuellement censé indiquer le motif de notre présence dans la rue !

Inutile de vous décrire la nature des « mesures exigées par les circonstances » !

Il faut toujours se méfier des apprentis dictateurs … surtout lorsqu’ils essaient de tirer avantage d’une situation … qu’ils ont eux-mêmes provoquée !

En effet, il ne faudrait pas qu’un individu connu pour son autoritarisme, sa prétention et son narcissisme puisse être « victime» d’une tentation totalitaire au motif que les français ne comprennent rien et que les députés ne servent à rien !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

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Chronique d’un désastre annoncé (2/3)

Nous avons vu hier l’axe sanitaire du gouvernement, examinons aujourd’hui l’axe économique.

L’axe économique : l’Etat paiera

Les problèmes sont de deux ordres, ils concernent d’une part les entreprises et d’autre part les Etats eux-mêmes !

Les entreprises :

L’Etat paiera et il offre une garantie de 300 Md€ aux entreprises !

Il ne faut toutefois pas prendre cette déclaration, aussi spectaculaire soit-elle, comme un engagement ferme ; c’est une simple promesse politique destinée à rassurer la population devant les conséquences du confinement et de la fermeture des entreprises.

Il ne faut jamais oublier l’adage incontournable : Les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites !

Il s’agit en outre d’une déclaration de fonctionnaire qui n’a aucune idée des conséquences et des implications de la situation créée par la décision administrative du confinement qui signifie l’arrêt pur et simple du pays pour une période indéterminée …

Deux types de mesures sont prévus :

  • Un plan de 45 Md € dont l’essentiel – 32 Md€ – passera en report ou annulation de charges sociales et fiscales. Les dispositions de chômage partiel pour les salariés contraints de cesser de travailler coûteront 8,5 Md€ sur 2 mois. Le but est d’éviter les faillites, défaillances d’entreprises et des vagues de licenciements massifs.
  • Une promesse de 300 Md€ qui est en fait un mécanisme complexe dans lequel l’Etat se porte garant des prêts susceptibles d’être consentis par les banques aux entreprises. Le gouvernement a d’ailleurs demandé aux banques de « jouer le jeu » mais il n’y a aucun motif de jeu dans un tel mécanisme somme toute extrêmement risqué !

Ces deux mesures appellent les observations suivantes :

  • Nous nous lançons à corps perdus dans l’économie administrée qui sera entièrement pilotée par Bercy ; ce qui va nécessiter des quantités énormes de fonctionnaires pour prendre toutes les décisions utiles rapidement. Vous me voyez extrêmement perplexe quant à ce point … quand on connait les méthodes pointilleuses de l’administration ! On va avoir un bouchon administratif et des milliers de dossiers en souffrance avec autant de risques de dérapages !
  • L’Etat fonctionnaire va prendre des engagements financiers qui vont vous engager fiscalement pour des années sans que vous ayiez donné votre accord ni que le parlement ait délibéré à ce propos car il faudra bien payer les cautions qui devront être actionnées ; ce qui représente autant de dettes à rembourser.
  • Enfin, les sommes promises risquent de s’avérer très largement insuffisantes si le blocage de l’économie dure plus d’un mois. Grosso modo un mois d’activité économique c’est 300 Md€ !

Et encore faut-il que les banques  prêtent aux entreprises pour leur permettre de faire face à l’arrêt d’activité.

Car l’hypothèse ministérielle de départ relève de la théorie. Il faut être lucide, ce ne sera pas open bar !

Les banques ne prêteront pas à tout le monde ; il vont demander des garanties car elles savent que le problème du remboursement se posera dans 6 ou 8 mois quand les entreprises devront faire face à leurs échéances et charges d’exploitation actuelles qui ne sont nullement annulées mais simplement reportées !

Or, pour l’instant, apparemment, les commerçants et artisans recevront une allocation unique, sous conditions, de 1.500 € pour le mois ; autrement dit, pas vraiment de quoi faire face aux charges d’exploitation d’une entreprise …et on sait que le PIB et les chiffres d’affaires perdus ne sont pas rattrapés. Aucun délai n’est donné quant à la date de paiement alors que l’URSSAF continue à prélèver “normalement” les cotisations.

Les usines ferment ainsi que les PME et les commerces ; mais qui tiendra le coup ?

Les assureurs sont aux abonnés absents !

Toute la chaine logistique va finir par s’écrouler, les pénuries vont apparaître !

Il faut être lucide, on ne pourra pas éviter un certain nombre de faillites ; et, par un phénomène de dominos qui peut devenir très rapidement incontrôlable, les 45 Md€ seront très vite, très insuffisants …

Il ne faut pas non plus omettre de prendre en considération que le secteur public, par un réflexe corporatiste, commencera pas se protéger lui-même et que ce sont les entreprises privées seront les plus, voire les seules touchées.

Malgré les promesses de Bruno Le Maire et de E Macron, d’empêcher les faillites, les dégâts seront probablement impressionnants !

Par ailleurs, nos brillants politiciens fonctionnaires, tous pétris de leurs convictions étatistes, parlent déjà de nationaliser certaines grandes entreprises en difficulté ; les noms d’Air France-KLM et Renault sont déjà évoqués !

En effet, par manque de trésorerie, Air France et Renault pourraient sauter ; ce qui, en ce qui concerne la deuxième, validerait a posteriori la vision des japonais de Nissan

Là encore, il faut prendre cela pour une déclaration politique car la question qui demeure est : quels moyens l’Etat peut-il engager ?

L’Etat paiera mais il n’a pas d’argent, il n’a que des dettes (2.450 Md€ à ce jour). Les espoirs de ressources ne peuvent donc provenir que de vos impôts présents et futurs ou des emprunts faits auprès de prêteurs français, étrangers ou de la BCE par le biais d’une émission monétaire massive !

Les Etats :

Des tensions sont très vite apparues sur le marché obligataire et les taux de la dette italienne, pays le plus fragile de la zone €, se sont envolés à 3% alors que l’on sait que la dette italienne est insoutenable (la Grèce est hors concours) !

Les taux de la dette française sont remontés d’un coup de 1% et ont abandonné le territoire négatif.

Ce n’est pas un secret que les investisseurs commencent à se méfier de la dette de certains Etats de la zone € car, si des marges de manœuvre budgétaires existent pour certains pays (Allemagne, Pays-Bas), il n’y a, contrairement aux assurances de Bruno Le Maire, pas de marges de manœuvre budgétaires dans plusieurs pays fragiles (Italie, Belgique, Espagne, France).

C’est à dire que ces pays, ou plus exactement les populations, risquent de payer l’inconséquence du refus de faire les réformes qu’il fallait absolument faire pour diminuer le poids de la dépense publique et l’endettement !

Les dirigeants de ces pays risquent d’être responsables, devant l’Histoire, d’une magistrale faillite qui pourrait emporter la zone € puis l’Union Européenne elle-même !

G Darmanin, ministre du budget, anticipe, officiellement, un déficit budgétaire à 4% pour 2020 et un ralentissement de croissance de 1%.

Encore une fois, on est en plein dans le déni de réalité ou … dans le mensonge étatique comme l’a révélé Mme Buzyn !

Il est plus que probable qu’on est loin du compte ; ce sera très certainement au-delà de 6% en espérant que ce ne soit pas 10% (soit 250 Md€) avec une violente récession (réduction du PIB) d’au moins 3 à 4% !

Ces chiffres sont tout simplement ceux de la dernière crise de 2007-2008 et à l’époque la dette publique n’était pas égale à 100% du PIB !

Autrement dit, nous allons au-devant d’une récession économique gravissime dont il faudra assumer les conséquences !

La dette publique va bondir de 2.450 à 2.800 Md€ soit environ 120% du PIB, si tout va bien, et il est illusoire de croire que cela va arranger les choses !

J’imagine néanmoins que E Macron et son gouvernement ont reçu des assurances de Christine Lagarde, présidente de la BCE ; laquelle vient d’annoncer un plan de 750 Md€ destiné à financer les besoins des Etats et des (grandes) entreprises ?

Le problème est que si les besoins de la France seule sont de 300 Md€ pour un seul mois, on imagine aisément que 750 Md€ seront très vite, très insuffisants, pour les 27 membres de l’UE !

Les USA annoncent, de leur côté, un ensemble de mesures représentant 6.000 Md$ ; ce qui semble beaucoup plus proche de la réalité pour un ensemble économique comparable !

Evidemment, la BCE va créer de la monnaie ex-nihilo c’est à dire que l’on va faire marcher la planche à billets … génératrice d’inflation.

Le but sera d’une part d’assurer la solvabilité budgétaire des Etats et d’autre part d’empêcher des écarts de taux (spreads) sur les dettes des Etats ; écarts qui pourraient mettre en difficulté des pays comme l’Italie ou la France si les taux du crédit montent au-delà de 4% l’an !

Car, si les taux montent trop haut, la dette de ces pays va alors progresser de manière exponentielle et mettre en danger tout le système !

Sans l’€, l’affaire se terminerait tout simplement par la faillite de l’Etat italien qui ne pourrait que monétiser sa dette intérieure avec l’impression monétaire massive au prix d’une hyperinflation qui ruinera rapidement toute la population sans pour autant pouvoir rembourser ses dettes extérieures !

Evidemment, les dettes contractées ne pourront jamais être remboursées ; ce qui signifie qu’elles resteront, et pour longtemps, dans le portefeuille de la BCE et que leur destruction ne pourra intervenir que par le biais d’un mécanisme inflationniste qui va laminer les salaires et les patrimoines sur une période de 10 à 30 ans !

En ce qui concerne l’évolution de l’Union Européenne, il est évident qu’il fallait aller dans le sens d’un fédéralisme plus accentué lorsque les conditions étaient favorables ; cela n’a pas été fait et ce n’est pas dans un moment de crise comme celui-ci que cela se fera car nous nous situons plutôt dans le moment du repli et du chacun pour soi !

Bruno Le Maire a déclaré : “On va faire simple. On va faire massif et on va faire solidaire”, Or, quand on nous parle de solidarité, il faut comprendre avant tout « impôts futurs », car, ce qui nous pend au nez, c’est que nous allons payer le prix fort pour toutes ces dérives et que nous aurons surtout une violente augmentation de la fiscalité avec probablement une hausse de la TVA qui va passer de 20 à 25%.

Les français devront se poser la question de la réalité de la protection de l’Etat tant vantée ; bien que, à n’en pas douter, nos politiciens fonctionnaires n’hésiteront pas à prétendre que tout cela n’est nullement de leur faute mais est dû au capitalisme international, mondialisé, apatride alors que la cause profonde du mal est le surendettement des Etats qui a obligé à maintenir des taux d’intérêts les plus bas possibles pour empêcher des défauts !

En attendant, ce sera, une nouvelle fois, une grande victoire de l’interventionnisme étatique la française !

Le seul « avantage», si l’on peut dire, c’est que le prix du pétrole baisse, remettant en cause les dépenses insensées faites au nom d’une écologie idéologisée et fiscalement subventionnée !

En plus, on « découvre » qu’il y a du pétrole, beaucoup de pétrole alors que certains annonçaient que l’Arabie Saoudite était « presque à sec » !

La réalité qui va nous exploser à la figure, c’est que les systèmes modernes sont complexes et par conséquent fragiles et ne sont absolument pas adaptés à un arrêt total d’activité !

La seule question que tout un chacun doit désormais se poser est : qui paiera la facture de toutes ces inconséquences ?

On nous parle de tsunami sanitaire, j’ai bien peur qu’on ait droit ensuite à un tsunami économique aux conséquences incalculables car elles risquent d’être apocalyptiques !

On n’avait vraiment pas besoin de ça !

Bien cordialement à tous !

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Chronique d’un désastre annoncé (1/3)

L’Histoire vient d’accélérer et le monde subitement de changer ; tout ce que je redoutais vient d’arriver d’un coup !

Que voyons-nous ? La panique générale, les bourses s’effondrent, le blocage de l’économie et la dette publique qui s’envole avec des conséquences dont on est encore très loin de mesurer l’ampleur !

Il faut surtout être conscient que l’épidémie n’est qu’un révélateur, un catalyseur d’une crise sous-jacente qui couvait déjà depuis plusieurs années et que le système monétaire mondial essayait de masquer à coup de rachats et de financements par les banques centrales !

Le blocage de l’économie mondiale du fait du confinement va aggraver brutalement une situation qui était donc déjà extrêmement fragile. Je n’ai nullement envie de jouer les Cassandre mais la « grosse gamelle n’est pas loin » !

Les mesures annoncées par E Macron de lundi soir 16 mars étaient en outre clairement attendues car les supermarchés ont été littéralement pillés dès lundi matin !

J’en ai retenu 3 points importants :

  • Le pays s’arrête pour 15 jours (pour commencer) nous sommes en guerre,
  • L’Etat paiera et il offre une garantie de 300 Md€ aux entreprises,
  • E Macron va mettre le parlement en congé après s’être fait habilité à légiférer par ordonnances.

C’est à dire que l’action du gouvernement s’oriente selon trois axes :

  • Un axe sanitaire,
  • Un axe économique,
  • Un axe plus politique qui a trait aux libertés publiques.

Devant l’importance des développements, je suis obligé de scinder cette étude en trois parties afin de les examiner l’une après l’autre !

L’axe sanitaire : le confinement

E Macron, dans une allocution au pays que j’ai trouvé trop longue et inutilement répétitive, se prend visiblement pour le général en chef et adopte posture martiale inutile et anxiogène totalement déplacée !

Il a décidé, en accord avec un collège d’experts dont nous ne savons rien, un confinement général de la population dans les mêmes conditions que celles adoptées par l’Italie.

Le confinement généralisé de la population est-il efficace ?

Il semblerait que cette mesure ait été décidée après une longue série de dénis de l’Etat fonctionnaire quant aux risques de propagation dont Mme Buzyn (qui vient d’arrêter là sa carrière politique), subitement atteinte de sincérité ministérielle, vient de révéler, la larme à l’œil, l’ampleur !

Néanmoins, les avis divergent et je vous invite à visionner l’interview du professeur Didier Raoult du CHU de Marseille, mais une chose est sûre : le virus est là ; à peu près partout comme je l’avais d’ailleurs prévu !

Par ailleurs, malgré les mesures adoptées par l’Italie, l’épidémie y est toujours exponentielle et la mortalité anormalement importante ; ce qui signifie clairement qu’il y a un problème qui reste à identifier …

Je livre à votre réflexion ces chiffres établis au 10 mars 2020.

Pays Malades recensés Morts % de létalité (par rapport aux malades recensés)
Chine 80 813 3 176 3,93
Italie 15 113 1 016 6,72
Iran 11 364 514 4,52
Corée du Sud 7 979 67 0,84
Espagne 4 209 120 2,85
France 2 876 61 2,12
Allemagne 2 369 3 0,13
États-Unis 1 642 41 2,50

Je n’ai pas d’explication quant à la disparité de la mortalité mais la question qui se pose à la lecture de ces chiffres est évidemment que soit les statistiques des autres pays sont sous estimées soit il y a un problème en Italie, pays où le système de santé est très similaire au nôtre ; ce qui est loin d’être rassurant !

Les membres du gouvernement et de la haute administration n’ont cessé de tenir des propos rassurants ; l’épidémie n’était que virtuelle, loin, en Chine … et de toutes façons, nous étions prêts, tout était sous contrôle, l’hôpital avait toutes les infrastructures (lits notamment) nécessaires !

Désormais, on en est réduit au confinement tardif et généralisé qui est extrêmement pénalisant alors que Taiwan et la Corée du Sud sont en train de vaincre l’épidémie sans avoir adopté de mesure de confinement !

Evidemment, la vérité commence à sortir et elle n’est pas très glorieuse pour le système de santé français !

Certains commencent à crier au mensonge d’Etat et parlent déjà de scandale sanitaire comme on en a déjà connu (sang contaminé) !

Selon l’OCDE, la France ne disposait en 2018 que de 3,1 lits d’hôpitaux en soins intensifs pour 1.000 habitants et elle se classe seulement au 19e rang ; très loin derrière les trois premiers pays ayant le plus de lits en soins intensifs à offrir à leurs habitants : Japon (7,8), Corée du Sud (7,1) et Allemagne (6) alors que nous avons des dépenses de santé très au-dessus de la moyenne !

On nous annonce par ailleurs que 70% de la population sera affectée à un moment ou à un autre. La propagation est donc inévitable ; ce qui laisserait à penser que les mesures prises ont pour but essentiel d’étaler la propagation dans le temps en raison d’un système de santé si ce n’est défaillant du moins incapable de gérer les flux de malades !

Il y a donc lieu de se poser quelques questions dont la réponse se trouverait essentiellement dans un problème de pénurie dissimulée ainsi que je l’avais évoqué ; pénurie qui est d’ailleurs désormais reconnue ainsi que l’insuffisance des structures sanitaires.

En effet, on comprend aisément que si vous savez qu’il n’y a pas de masques, pas de lits de réanimation, pas de respirateurs, pas de gel, pas de structures capables de réaliser les tests en masse, vous avez la réponse que l’on voit actuellement …ce qui est explicitement confirmé par le docteur Casanove.

On ne gère donc que  la pénurie de soins dans le cadre d’un système étatisé de la santé qui montre ses limites alors qu’il eut été évidemment beaucoup plus efficace d’anticiper et de distribuer des gants et des masques à la population mais il n’y avait ni l’un ni l’autre malgré des stocks importants dont l’administration n’arrive pas (officiellement) à retrouver la trace !?!

Il ne faut pas hésiter à parler de faillite de notre système collectiviste de sécurité sociale pourtant si couteux puisqu’on en est réduits à attendre les dons de LVMH (flacons de gel), Pernod Ricard (d’alcool pour ces mêmes gels) ; le ministère de la santé étant réduit à demander des dons de masques !

Je ne passerai que brièvement sur la mesure idiote de l’attestation à soi-même pour avoir le droit de faire ses courses ou promener son chien !

Il s’agit là d’une infantilisation ridicule et grossière de la population mais certains y ont vu, non sans quelque raison, un retour à la funeste période 1940-1944 avec l’usage de l’Ausweis ; ce qui d’ailleurs pourrait constituer un préalable inquiétant au contrôle de l’administration sur les mouvements de population (nous y reviendrons dans la troisième partie) !

Vous l’avez compris, tout cela n’est pas très rassurant mais vous verrez dans les deux articles à suivre que le pire est encore à venir !

Bien cordialement à tous !

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La perversion des normes « écologiques »

La planète est en danger, il faut sauver la planète, il y a une urgence climatique …

Vous connaissez tous ces arguments répétés à satiété, à longueur de journées.

La voiture, formidable instrument de liberté, est devenue l’ennemi à abattre, au moins chez certaines personnes, alors qu’est venu se greffer le scandale des moteurs truqués principalement par le groupe VW.

On s’est alors aperçu :

  • Que le moteur diesel polluait énormément, surtout les plus anciens.
  • Que les normes d’homologation des véhicules quant aux émissions polluantes et aux consommations étaient complètement fausses … ce que tout le monde savait déjà !

On a donc engagé, au niveau européen et français, une lutte implacable contre la voiture qui se retrouve pratiquement interdite dans les villes. Les motorisations diesel sont vouées aux gémonies et l’avenir ne s’écrit qu’en électrique…

On a décidé aussi de réformer les normes d’homologation des voitures en passant à la norme NEDC puis à la norme WLTP censée être plus réaliste.

L’effet principal de ces nouvelles normes a été surtout une véritable envolée de la fiscalité dite écologique.

L’objectif principal des constructeurs est désormais d’arriver à vendre des voitures dans un contexte défavorable en vantant les vertus écologiques réelles ou imaginaires de leurs véhicules et notamment leur faible consommation de carburant.

En ce qui concerne les voitures électriques, c’est plus difficile car aucun ne dépasse en condition normale d’utilisation 400 km d’autonomie (seul Tesla y arrive) mais l’Etat s’est mêlé de la partie en se chargeant de fausser le marché par le biais de la pénalisation des voitures à moteur thermique et la subvention des voitures électriques.

Il faut aussi essayer de passer sous le radar de la fiscalité écologique, le fameux malus qui peut atteindre désormais 20.000 € !

Peut-on considérer que l’objectif visé par nos fonctionnaires est atteint ?

C’était sans compter avec la faculté d’adaptation des constructeurs et de leur recherche constante de contournement des règles qui leur sont imposées.

J’utilise à titre personnel une Renault Scénic II dci de 2005 qui compte 220.000 km et consomme entre 5 et 6 litres de gazole aux 100.

Elle est aujourd’hui considérée, par nos normateurs, comme une horreur écologique car elle présente le double handicap d’être trop vieille et d’être un diesel.

Alors, pourquoi ne pas changer de voiture et pourquoi ne pas acheter, au hasard, une Volvo xc 40 t5 qui présente tous les critères requis ?

C’est un véhicule hybride rechargeable conçu pour une « utilisation quotidienne zéro émission » homologué selon le cycle WLTP.

J’évoquerai rapidement ses caractéristiques techniques :

Elle est vendue avec un petit moteur 3 cylindres à essence turbo 1.5 l développant 180 ch et une batterie autorisant officiellement 30 à 40 km d’autonomie avec un moteur électrique de 82 ch.

La consommation annoncée est de 2,2 l/100 et, bien entendu, avec des émissions de CO2  de 47 à 51 g/km, elle ne subit aucun malus.

Ça, ce sont les éléments favorables qui font dire au journal que c’est « un bon élève ».

En est-on si sûr ?

Confronté à la réalité de la vie de tous les jours, le tableau est nettement moins réjouissant …

Le véhicule est très lourd : 1.800 kg.

Le mode électrique seul s’avère en fait extrêmement réduit car l’autonomie annoncée de 40 km (qui est déjà en soi extrêmement faible) tombe à 30 km sur un parcours un peu roulant et à 20 km sur une voie rapide et sans pouvoir dépasser le 120 km/h.

A condition d’habiter à moins de 15 km de son lieu de travail, l’autonomie ne sera évidemment pas suffisante. Il faudra donc systématiquement passer en mode thermique essence.

Et là, le tableau se gâte franchement car la consommation d’essence s’envole à 8-9 litres/100 !

Et, le pire, c’est que si vous voulez recharger la batterie en roulant, la consommation, mesurée, explose littéralement à 12-15 l/100 !

Visiblement, le petit moteur à essence a du mal à entrainer la bête (très lourde) et pour un moteur à essence, beaucoup plus que pour un moteur diesel, le poids est l’ennemi !

En outre, la recharge de la petite batterie entraine une consommation totalement prohibitive qui n’est nullement rapportée dans le test WLTP !

Evidemment, il vous reste la possibilité de recharger cette voiture chez vous mais il faudra compter une bonne nuit (9 heures minimum) sur une prise domestique qui peut être ramenée à 2 h sur une Wallbox vendue par Volvo.

Dernier détail et non des moindres : le prix de vente oscille entre 50 et 60.000 € car Volvo est une marque premium comme BMW et Audi.

Alors, je vous pose la question :

Voyez-vous un avantage à acheter cette voiture, somme toute très chère, pour une consommation d’essence, en condition normale d’utilisation, qui s’établit de très élevée à complètement délirante ?

Autrement dit, qui respecte le plus la planète : moi avec ma Scénic diesel qui consomme 5 à 6 l/100 ou le bobo qui va craquer pour ce XC40 T5 hybride rechargeable dont la consommation réelle s’établit entre 8 et 15 l/100 ?

L’acheteur non averti va évidemment se rendre rapidement compte qu’il s’est fait piéger et tenter de revendre la voiture en omettant bien sûr d’attirer l’attention du candidat sur sa consommation très exagérée.

En outre, qui va acheter une voiture pour faire 15 km pour aller travailler (le banlieusard qui travaille à Paris fait forcément plus de 30 km par jour) ?

Où est l’économie alors que l’économie de carburant annoncée est en fait purement théorique ?

Où est l’écologie ?

Qui a dit que les nouvelles normales WLTP étaient plus réalistes que les anciennes ?

Pour le reste, si c’est juste pour rouler en ville à 30 km/h, un vélo suffit !

J’hésite entre farce et escroquerie …

On en arrive à la question inévitable : Quel est l’intérêt pour un constructeur de fabriquer ce genre de véhicule qui a surtout toutes les caractéristiques d’une véritable caricature de ce qu’il ne faut pas faire … si ce n’est pour échapper aux monstrueuses amendes écologiques que l’Union Européenne a prévu d’appliquer en cas de dépassement des quantités de Co2 ?

En outre, on peut se poser la question de la fiabilité du groupe motopropulseur car le petit moteur à essence, très sollicité, développe la puissance assez incroyable de 120 ch/litre.

En fait, alors que je n’ai strictement rien contre la Volvo, cette voiture est la démonstration éclatante que les constructeurs contournent toujours des règles imbéciles en produisant des véhicules qui n’ont qu’un lointain rapport avec la réalité imposée ; et que plus les normes à respecter sont sévères, plus le décalage entre la théorie et la réalité est important !

Ultime précision : la Belgique vient de se rendre compte que ce type de véhicule exploitait une faille de la règlementation en présentant comme respectueux de l’environnement un véhicule qui ne l’était pas !

Elle vient donc d’augmenter lourdement la fiscalité sur ces hybrides rechargeables !

Bien cordialement à tous !

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La France pratique impunément l’assassinat fiscal

En France, on ne rigole pas avec les impôts ! C’est le constat lorsque nous lisons tous les jours, sur le site Témoignage Fiscal, des histoires de redressements fiscaux aux conséquences dévastatrices ?

Le fraudeur fiscal, vrai ou supposé, est traité comme un criminel. C’est un délinquant social car c’est à cause de ses fraudes que les impôts des autres sont si élevés !

La presse, complaisante et subventionnée, se fait régulièrement l’écho des abus de la fraude fiscale tout en omettant bien d’évoquer les abus de la fiscalité et de ses effets mortifères non seulement sur les individus mais aussi sur la société en général.

On connait aussi cette propension de Bercy à augmenter le montant évalué de la fraude fiscale à mesure qu’augmente le déficit budgétaire de l’Etat 60 – 80 – 100 Md€ ; car le discours est toujours le même : c’est la fraude qui creuse les déficits …!

Evidemment, l’Etat fonctionnaire n’est absolument pas en mesure de reconnaitre les ravages sociaux et les pertes économiques liées au massacre fiscal. Il préfère se limiter aux résultats de la traque fiscale qui, à chaque fois, n’ont jamais été aussi bons !

On l’a compris, la fraude fiscale est instrumentalisée par l’Etat fonctionnaire et présentée à la population comme la cause de tous les maux ; sans qu’à aucun moment ne soit posée la question d’une dépense publique excessive.

Nous nous situons clairement dans le cadre d’un biais de raisonnement occultant la réalité de la mauvaise gestion des deniers publics et de leur gaspillage qui sont une constante de l’histoire de France avec une conséquence inéluctable : Quand on a 2.450 Md€ de dettes et qu’on détient le record du monde de la pression fiscale, il faut faire rentrer l’argent par tous les moyens ; absolument tous !

Fort de ce principe, il est donc tout à fait légitime de condamner une personne à 120 ans de déchéance, de le priver de tout revenu, de tout moyen de subsistance car, quelque emploi qu’elle puisse avoir par la suite, la majeure partie de ses revenus seront saisis par le fisc ; et cette déchéance s’étend à l’époux(se) puisqu’il y a solidarité fiscale entre les époux !

Ne demeure que la quotité non saisissable des revenus soit environ le RSA (550 €/mois) ; mais qui peut vivre avec 550€/mois, payer un loyer et la scolarité de ses enfants ?

Une fiscalité excessive entraine toujours des excès dans les deux sens :

  • des tentatives de fraude ou même simplement de contournement d’un impôt considéré comme trop lourd et spoliateur,
  • des poursuites implacables contre les fraudeurs.

En fait, les impôts n’étant jamais suffisants, il règne une véritable paranoïa fiscale au sein de l’Etat fonctionnaire qui, non seulement se protège de tous côtés, mais organise sciemment des procédures parfois à la limite de la légalité ; notamment avec l’exploitation de fichiers volés.

La Cour de cassation ayant refusé de valider des procédures fiscales sur la base de fichiers provenant de la « liste Falciani » volée par celui-ci à son employeur de l’époque (banque HSBC), Bercy a fait voter la loi n°2013-1117 du 6 décembre 2013 afin de légaliser cette pratique.

On se situe clairement dans le cadre d’un détournement des règles constitutionnelles à des fins de spoliation fiscale ; ce qui rend difficilement crédible l’existence d’un Etat de droit. Falciani a été condamné, pour ce vol, par la justice suisse.

Avec un Code Général des Impôts extrêmement complexe et totalement incompréhensible pour un non initié, les conséquences d’un contrôle fiscal peuvent être dévastatrices ; surtout que la réputation des services fiscaux français n’est plus à faire. C’est d’ailleurs intentionnel car il faut inspirer la peur pour que les contribuables se soumettent à la toute-puissance de Bercy !

Par ailleurs, on connait les pratiques des contrôleurs :

  • Intimidation du contribuable contrôlé avec l’utilisation de menaces à peine voilées qui relèvent du chantage pur et simple,
  • Maximisation des conséquences du contrôle avec des réintégrations abusives de revenus pour pouvoir aboutir quoiqu’il arrive, dans le cas où le contribuable trouverait la force de négocier, à un redressement !

L’Etat se montre intraitable et le fonctionnaire des impôts, sauf à de rares exceptions, n’a aucun état d’âme ni aucun scrupule car, il n’est pas envisageable de finir une mission de contrôle sans aboutir à un redressement puisque, dans l’esprit du contrôleur, le contribuable est toujours un fraudeur ; il suffit juste de trouver la fraude. Et comme le contrôleur n’est jamais responsable des conséquences, l’assurance de l’impunité est le meilleur argument pour convaincre celui-ci qu’il « peut y aller franchement » … surtout qu’il est noté « au rendement » et il sait (on le lui a dit) qu’il agit pour le bien de l’Etat et de la collectivité.

En France prévaut exclusivement la vision punitive de l’action fiscale surtout que l’administration fiscale dispose d’un pouvoir exorbitant dans la mesure où elle n’a pas besoin de saisir la justice pour rendre exécutoire ses propres décisions. Pas besoin de tribunal, elle est juge et partie, et c’est au contribuable de former un recours devant le juge des impôts qui est, la plupart du temps, le juge du tribunal administratif.

Toutefois, il faut savoir que votre recours ne suspend pas les poursuites. La règle est que vous devez payer d’abord et contester ensuite avec la possibilité de vous retrouver totalement dépouillé mais finalement d’avoir raison devant le tribunal !

Enfin, il s’agit là d’une vision essentiellement théorique du contentieux fiscal car il s’avère que les Tribunaux administratifs prennent fait et cause pour l’Etat dans 80% des cas.

Il faut dire que leurs membres sortent du même moule (l’ENA) et que la vision uniforme de cette corporation est celle de la défense des intérêts de l’Etat, victime des fraudeurs.

On découvre alors une odieuse réalité : Il existe une véritable collusion entre l’administration fiscale et les tribunaux administratifs qui ne sont pas là pour défendre le contribuable contre les abus de l’administration mais pour défendre l’Etat contre les recours des administrés ; ce qui constitue rien moins qu’un détournement des règles constitutionnelles censées protéger le citoyen face à l’administration !

Nous abordons ici une différence fondamentale de conception du droit entre les pays comme la France et les pays de la Common Law tel que le RU.

Avec l’Habeas corpus, qui remonte au 17° s (1679), le juge judiciaire est le défenseur des libertés individuelles face à l’oppression de l’Etat. Ce dispositif a été adopté par le parlement britannique en opposition à l’absolutisme français pratiqué à la même époque (Louis XIV) et le juge civil est aussi le juge de l’administration.

En France, depuis la loi des 16 et 24 aout 1790, il est interdit au juge judiciaire de s’immiscer dans les affaires de l’Etat ; avec le but évident de placer l’administration à l’abri de toute poursuite judiciaire. Il n’est pas inutile de préciser que la constitution de 1958 ne reconnait l’existence de la justice administrative que depuis la réforme constitutionnelle de 2008 et qu’avant la création des tribunaux administratifs c’était le ministre qui jugeait des litiges entre l’administration et le contribuable !?!

Alors, la question se pose est de savoir si la justice rendue au nom du peuple français (comme il est écrit sur tous les jugements rendus) est juste ?

Quand on questionne la population, la réponse est clairement non ; mais qu’en est-il au-delà de ce sentiment ?

Il arrive assez souvent qu’il faille engager un véritable bras de fer avec l’Etat fonctionnaire et devoir franchir les obstacles du tribunal administratif, de la cour administrative d’appel et du conseil d’Etat pour arriver à avoir enfin gain de cause devant la CJUE de Luxembourg. (ex l’arrêt de Ruyter du 26 février 2015 qui a sanctionné la France en matière de CSG).

Evidemment, on a alors du mal à croire à l’indépendance et à l’objectivité de la justice française … surtout que l’Etat fonctionnaire a ensuite tout fait pour essayer d’échapper aux conséquences de cette décision !

En fait, nombre d’abus sont commis au nom de l’intérêt général et il faut une sacré capacité de résistance pour pouvoir affronter une administration aussi puissante que Bercy car comment qualifier la véritable mort civile et patrimoniale résultant d’une condamnation fiscale totalement excessive et disproportionnée du contribuable qui se retrouve dans le dénuement le plus total ; soumis à des actes de poursuites fiscales qui ne s’arrêtent jamais car le fisc ne lâche jamais prise !

En outre, le contrôle fiscal s’accompagne généralement de copieuses pénalités et majorations pouvant représenter l’équivalent de l’impôt réclamé.

A l’occasion du contrôle fiscal, le contribuable fait en général la découverte, forcément tardive, qu’il est seul, désespérément seul, et complètement désarmé face à la toute- puissance d’un Etat qui n’a ni état d’âme ni scrupules ; et ce mouvement n’est nullement en phase de régression puisque Bercy a eu l’autorisation d’utiliser, dans des conditions extrêmement opaques, l’intelligence artificielle afin d’améliorer le rendement de la traque !

Le pire c’est que, parfois, il n’y a même pas de fraude fiscale ni même d’intention de frauder. Il suffit que les agents du fisc requalifient une opération pour que le mécanisme s’engage inexorablement et que votre vie vous échappe !

Cela peut être une opération de défiscalisation (aux DOM TOM) qui ne respecte pas certaines conditions dont vous n’avez même pas eu connaissance, (le montage fiscal vous étant livré « clé en main »), ou encore un régime dérogatoire, une exonération fiscale temporaire.

Nombre de dispositifs fiscaux favorables s’avèrent être de véritables pièges car le fisc exploite sciemment les failles qu’il connait et à la moindre défaillance, aussi minime soit-elle, c’est le coup de matraque fiscale avec, pour le contribuable, le sentiment de s’être fait piéger !

Car, la triste vérité est que l’Etat n’accepte de faire des cadeaux fiscaux qu’à la condition que le « manque à gagner » fiscal reste tout à fait minime ! C’est le cas par exemple du régime des auto-entrepreneurs (fait essentiellement pour diminuer les statistiques du chômage mais absolument pas pour permettre aux candidats de gagner de l’argent) ou encore du crédit d’impôt recherche !

On ne peut pas faire ici l’inventaire de toutes les techniques utilisées, mais le fisc fera toujours tout son possible pour redresser le contribuable contrôlé.

Le contrôle peut aboutir, malgré l’opposition du contribuable, à une imposition déterminée d’office : c’est alors au contribuable « redressé  d’office » qu’appartient d’apporter la preuve du caractère exagéré ou injustifié de l’imposition. Henri Dumas en a rapporté un excellent exemple dans cet article. Ce n’est pas à l’Etat de prouver la frauder c’est au contribuable de rapporter la preuve qu’il n’a pas fraudé.

En droit civil, ce type de demande est nul car, par définition, on ne peut pas rapporter une preuve négative ; mais en droit fiscal on peut le faire !

Et le pire c’est que dans certains cas, ultime perversion du système, le contribuable se trouve dans la situation incroyable d’être dans l’incapacité de rapporter la preuve demandée par l’administration fiscale !

Le fisc a même inventé la notion d’abus de droit ; mais, pas d’ambiguïté, il ne s’agit nullement d’une référence aux abus de l’Etat mais seulement du cas où le contribuable en viendrait à utiliser des techniques légales pour lui permettre d’échapper à l’impôt !

C’est à dire que ce que vous avez fait est légal mais vous n’avez pas le droit de le faire parce que cela ne plait pas à l’administration fiscale. Cela prouve que la matière fiscale est tellement complexe que même Bercy n’en maitrise pas tous les aspects et que le fisc veut pouvoir boucher les trous des cas qu’il n’a pas anticipés. On se rapproche en fait beaucoup de l’arbitraire administratif et du racket fiscal pur et simple !

En conclusion, en cas de contrôle, bien qu’en étant sûr de n’avoir rien fait de répréhensible, vous n’êtes même pas assuré de vous en tirer sans un « joyeux redressement » ; compte non tenu du fait qu’en matière fiscale, vous êtes clairement en liberté surveillée avec des techniques de plus en plus sophistiquées comme si l’avenir d’un pays se jouait exclusivement sur le plan de la pression fiscale.

On se situe en fait dans le cadre d’un rapport de force au sein duquel prévalent essentiellement les droits de l’Etat ; l’individu ne compte pas et malheur à celui qui tombe entre les mains des services fiscaux !

Véritable Etat dans l’Etat, disposant de pouvoirs tout à fait exorbitants, l’administration fiscale a su convaincre la classe politique qu’elle était absolument irremplaçable et devrait être, de ce fait, à la fois  intouchable et dotée de tous les pouvoirs !

Dans une démocratie normale, une administration de ce type devrait rendre des comptes à la population. Ce n’est nullement le cas : cette administration a atteint un tel degré d’opacité que même le ministre du budget ne sait pas ce qu’il s’y passe.

En 1995, Alain Juppé, premier ministre, avait été contraint, par Bercy, de congédier du ministère des finances A Madelin parce que celui-ci s’intéressait d’un peu trop près à ce qu’il s’y passait et qu’il voulait s’y imposer. Jean Arthuis, qui a remplacé A Madelin, a dû attendre six mois pour avoir le droit de consulter la liste des 200 plus hauts salaires de son ministère – et encore, elle lui avait été fournie sur du papier chimique non photocopiable.

Les ministres passent, Bercy reste avec toute l’arrogance et la morgue de sa caste !

En France, l’oppression fiscale n’est pas un vain mot, c’est une réalité et, au train où vont les choses, le simple fait de passer la frontière sera bientôt considéré comme une évasion fiscale.

Seulement, quand un pays mise tout, absolument tout, sur la répression fiscale, il ne peut y avoir de liberté !

Bien cordialement à tous !

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L’Etat fonctionnaire en mode panique ?

L’Etat paiera, c’est à peu près tout ce qui est ressorti de la prestation du président de la république de jeudi soir …

Des milliards pour tout le monde

Quand vous allumez la radio (pour moi) ou la télé (pour vous), on n’entend parler que du coronavirus !

Les intervenants ne tiennent que des propos anxiogènes et catastrophistes à longueur de journée !

Certains annoncent des millions de morts et l’égocentrisme narcissique de l’humain ressort avec ce discours inconscient : « je dois absolument protéger la personne la plus importante au monde : moi-même ! » même si le risque reste relatif. En Chine avec 1.4Md d’habitants on en est à 3.000 morts pas à 300 millions !

L’humanité redécouvre que les épidémies font partie de l’histoire du genre humain. Nous vivons dans un monde entouré de virus et de bactéries. Les peurs du moyen âge font leur retour comme prévu !

Alors, le président l’a dit avec force : l’Etat paiera, on allongera les milliards, les dizaines de milliards, on fera tout ce qu’il faudra faire !

Il a appelé les Français à “faire bloc pour contrer cette épidémie qui affecte tous les continents et frappe tous les pays européens, la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle”.

L’emphase inutile et anxiogène n’a qu’un but : susciter l’adoration du chef qui sait prendre les décisions qu’il faut, quand il faut, car le ton martial de l’intervention du président n’a eu pour but que de rassurer une population dont l’anxiété est entretenue savamment par des médias névrosés et de la maintenir dans la croyance de l’Etat tout puissant !

Derrière le discours martial du président, nous avons en fait affaire à une administration en mode panique et E Macron ne se fait que le porte-parole des angoisses de hauts fonctionnaires dépassés par une situation qu’ils n’arrivent pas à maitriser.

Mais il ne faut surtout pas en donner l’impression !

L’obsession de l’administration française est de maintenir absolument la fiction d’un Etat tout puissant, omniscient et protecteur.

Le virus n’obéit pas aux ordres de l’administration mais il ne faut pas le dire, il faut que la population ait une confiance absolue en son élite autoproclamée qui, bien entendu, maitrise la situation (je vous rappelle que tout est sous contrôle).

Alors, on prend des mesures décisives, on ferme tout … sauf les élections municipales qui demeurent une obsession de la macronie.

Et on n’oublie pas au passage la politique politicienne par des mesures susceptibles de satisfaire l’aile gauche de l’électorat en annonçant des mesures pour l’hôpital ; sans doute histoire de masquer l’état complet de délabrement de l’hôpital public qui pourrait s’avérer incapable de soigner plus de 3 ou 4.000 patients !

Alors, par peur de ne pas en faire assez, l’Etat fonctionnaire ne va pas hésiter à en faire trop et cela n’est pas sans rappeler l’épisode de l’épidémie de grippe H1N1 de 2009 à l’occasion de laquelle, Mme Roselyne Bachelot, alors ministre de la santé, a passé commande, au nom du gouvernement, de 95 millions de doses de vaccin (pour 60 millions d’habitants) et organisé un vaste plan de campagne de vaccination dont le coût global a été estimé à 2,2 Md€ alors que seulement 8 % des Français se sont fait vacciner.

Un rapport d’enquête du Sénat avait évoqué, par la suite, le poids des lobbies pharmaceutiques qui avaient exploité sans vergogne la panique de nos hauts fonctionnaires et avaient poussé à la vaccination dans le cadre de juteux contrats commerciaux.

Qui paiera ?

Le problème est que l’Etat, même souverain, n’existe pas !

C’est une fiction juridique pour désigner un territoire, une organisation sociale, un groupe de population ; et cette fiction est poursuivie avec le mensonge de l’argent de l’Etat !

L’Etat n’a pas d’argent, il n’a que des dettes ou s’il a de l’argent c’est exclusivement celui de vos impôts présents et futurs !

Alors la question que je vous pose aujourd’hui est d’une simplicité enfantine : Qui va payer toutes ces dépenses alors que l’Etat est déjà au bord de l’asphyxie budgétaire ?

Avec une prédation fiscale au sommet de la hiérarchie mondiale, la marge d’augmentation est extrêmement faible et la révolte des gilets jaunes n’a pas eu d’autre cause qu’un excès de fiscalité.

Régulièrement, je reviens dans ces colonnes sur la mauvaise gestion des deniers publics par une clique incompétente qui se contente de vivre grassement sur le dos du reste de la population.

Quelles mesures devront être prises pour boucher des trous budgétaires colossaux qui vont en résulter surtout que Christine Lagarde, présidente de la BCE, a clairement indiqué que la BCE n’était pas là pour payer les dettes de tout le monde !

Et le pire c’est que l’écroulement de l’économie par la fermeture de tout n’aura aucun effet tangible sur l’épidémie qui va se poursuivre tranquillement jusqu’au moment où elle va s’arrêter (probablement fin avril avec le retour des jours chauds).

On pourrait bien assister prochainement à la faillite du tout Etat car ce qu’il faut redouter, avant tout, ce sont les conséquences économiques, budgétaires et fiscales d’un tel plan de généreuse distribution de l’argent qu’on n’a pas : un choc sur la dette et une hausse vertigineuse de la fiscalité !

Mais, rappelez-vous de l’essentiel : N’oubliez pas de vous laver les mains, enfermez-vous, l’Etat veille sur vous et allez voter dimanche !

Bien cordialement à tous !

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Ça krach de toutes parts !

Le gouvernement communique abondamment tous les jours et tient des propos rassurants : « Tout est sous contrôle » …

Et pendant ce temps, l’épidémie continue tranquillement de se propager sans être le moins du monde contrariée par les déclarations de nos politiciens fonctionnaires …

Les cours de la bourse s’écroulent de plus de 6% à l’ouverture, le marché du pétrole s’effondre de 20% à 35$ le baril.

En fait, tout se passe exactement comme prévu (ici) et (là) !

Et ce matin, notre sémillant et inénarrable ministre de l’économie, Bruno Le Maire, vient de faire une nouvelle déclaration fracassante :

L’effondrement des prix du pétrole sur les marchés mondiaux est “une très bonne nouvelle” pour les consommateurs, mais “pas forcément pour l’économie française” !

Et d’ajouter qu’au-delà du gain de pouvoir d’achat pour les consommateurs, l’effondrement du prix du baril “n’est pas forcément une bonne nouvelle”, a toutefois prévenu Bruno Le Maire, regrettant un manque de “coordination entre les grandes économies de la planète”.

Bien évidemment, il n’a pas fait cette déclaration par hasard et il y a au moins trois sous-entendus :

  • La baisse du prix du pétrole va entrainer une réduction des rentrées fiscales puisque si le prix à la pompe baisse,  le montant de la TVA collectée, première recette fiscale de l’Etat, baisse aussi ! Or, l’Etat fonctionnaire voit déjà son monde fait de plans statistiques et de prévisions de croissances fantaisistes s’écrouler avec une prévision absolument certaine celle-là : le déficit budgétaire va littéralement s’envoler à la fin de l’année 2020 !
  • La baisse du prix du pétrole est une très mauvaise nouvelle pour tous les excités de « la violence climatique » et remet en cause la politique purement étatique de transition écologique et de gaspillage des deniers publics (et de vos impôts) dont le premier effet est de fermer des centrales nucléaires en parfait état de fonctionnement en vue de leur substituer des ENR inefficaces qui ne produisent rien et coûtent une véritable fortune,
  • On reconnait, au-delà de cette déclaration, les fantasmes habituels du fonctionnaire français totalement pétri de cette conception étatiste du monde qui veut tout contrôler les populations comme l’économie !

Car, c’est sûr, à en croire Bruno Le Maire, il vaut mieux un baril à 200$, un litre de carburant à la pompe à 2€ voire à 2.5€.

Ce serait tellement mieux pour nous tous si le carburant était beaucoup plus cher !

Déjà cela permettrait aux monarchies du golfe d’améliorer leurs fins de mois en profitant encore une fois de la rente pétrolière …. mais, ce faisant, il semble oublier que, malgré le cartel de l’OPEP, il y a un marcché avec application de la loi de l’offre et de la demande.

La demande diminue, le prix du baril diminue …. sauf chez M Bruno Le Maire !

Mais il est vrai que Bruno Le Maire a déjà eu l’idée de pondre un décret fixant un prix plafond des flacons de gel hydro-alcoolique obligeant les pharmaciens à revendre leur stock en dessous du prix d’achat !

Je vous rappelle que la revente à perte est interdite par la loi.

Quand on est capable d’énoncer de telles imbécilités, c’est sûr, on a le droit d’être ministre de l’économie payé 15.000 € par mois !

Mais il est vrai que Bruno Le Maire, qui utilise tranquillement les véhicules de fonction de son ministère pour se déplacer, n’a pas à subir les mêmes contraintes que le citoyen « de base » et qu’il voit les choses de beaucoup, beaucoup plus haut !

Je vous rappelle qu’il nous avait déjà fait son numéro avec la fameuse taxe GAFA qui allait faire cracher au bassinet fiscal français ces horribles américains … en oubliant un peu rapidement d’une part que, dans le cadre de l’utilisation d’un service, c’est toujours l’utilisateur final qui paie la taxe et d’autre part que les américains ne resteraient pas sans réagir ; ce qui fut effectivement le cas, obligeant notre magnifique ministre à remballer piteusement sa taxe !

Ce faisant, Bruno Le Maire oublie un peu rapidement que nous nous situons dans un monde qui consomme de l’énergie pour pouvoir fonctionner ; sauf à retourner au moyen âge et à la traction animale.

M Bruno Le Maire semble avoir oublié que le monde n’a résolument changé, et que le niveau de vie n’a pu s’élever qu’à partir de la révolution industrielle.

Mais, il est vrai qu’elle a eu lieu au Royaume Uni à partir du 18°s ; chez ces maudits anglais qui ne veulent pas respecter les règles fixées par les français !

Il faut donc rappeler à M Bruno Le Maire qu’il vaut mieux une énergie stable, abondante et bon marché qu’une énergie rare, chère et instable … même si elle est préconisée par l’administration !

Il n’y a pas de doute, avec Bruno Le Maire, nous tenons un véritable champion et, à travers cette opinion, il faut y voir une référence explicite à un monument du cinéma français : Le dîner de cons.

Et je le vois fort bien tenir le rôle du regretté Jacques Villeret, si vous voyez ce que je veux dire …

Bien cordialement à tous !

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ADDENDUM :

L’actualité évoluant assez rapidement, je permets d’ajouter quelques éléments à mon article afin de compléter votre information.

Bruno Le Maire semble en effet faire consensus au sein du milieu bancaire et financier ; c’est à dire que ses vues sont partagées par cette corporation. On nous parle de choc pétrolier à l’envers !

Il faut dire que les banques et compagnies d’assurances ont beaucoup spéculé sur les marchés et, malgré la stagnation économique qui avait déjà commencé à montrer son nez au quatrième trimestre 2019, les investisseurs ont continué à faire monter les cours de bourse comme si de rien n’était !

Tout le monde savait que cela allait s’arrêter un jour, et si vous me lisez régulièrement, vous savez que je prédis le retournement des marchés depuis au moins 2 ans !

Mais, avec tous leurs diagrammes et leurs statistiques très sophistiquées, ils n’en ont pas tenu compte ; ils ont continué à spéculer en faisant monter les cours à des niveaux sans rapport avec les perspectives de l’économie réelle !

Evidemment, maintenant, tout ce petit milieu commence à trembler devant les pertes qui vont s’accumuler car, à la bourse, quand ça commence à descendre, la panique aidant, plus rien ne peut empêcher la glissade et les cours plongent de plus en plus vite !

Par un réflexe moutonnier, tout le monde vend et il est alors impossible de stabiliser les cours !

On nous parle désormais d’entreprises qui vont faire faillite, dans le pétrole ou dans la banque !

Certes, mais c’est la règle du capitalisme : on investit après avoir mesuré les risques !

Seulement, dans le cas de figure qui nous intéresse, les investisseurs se sont dit que les banques centrales allaient couvrir tout ça par une émission massive de monnaie ! ils ont investi en dépassant toute mesure …

Nous y reviendrons en fonction de l’actualité.

 

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Puisqu’on vous dit que tout est sous contrôle ….

Si vous avez suivi les évènements, vous avez appris qu’il n’y avait pas d’épidémie et que c’était un phénomène juste localisé à la Chine ; puis finalement qu’il y en avait une !

Il n’y avait pas de risque en France puis finalement il y a des contaminés et même des morts !

Les gens qu’on a rapatriés de Chine n’avaient rien mais finalement l’épidémie dans l’Oise serait due à la contamination des militaires de la base de Creil qui ont été utilisés pour rapatrier les français de Chine et, eux, n’ont pas fait de quarantaine ! Autrement dit, par décision administrative, il semblerait que nous ayions-nous-mêmes importé le virus de Chine !

On ne pouvait pas mieux faire !

On nous a expliqué que l’épidémie était confinée dans un endroit puis finalement on apprend qu’il y en a partout !

On nous dit qu’elle n’est dangereuse que pour les vieux mais finalement des personnes plus jeunes meurent aussi !

Par mesure de sécurité, on ferme les musées, les salons, les écoles, les crèches mais on autorise les matchs de foot !

On interdit les marchés en plein air mais on autorise les supermarchés !

En fait, comme prévu, l’épidémie se joue des frontières, elle se répand de manière inévitable et il y aurait désormais plus de 100.000 cas confirmés dans le monde … sans compter ceux qu’on ne connait pas (il peut y avoir des porteurs asymptomatiques, mais contagieux, sans compter ceux qui guérissent tous seuls) !

Et maintenant toutes les régions françaises sont touchées et on a clairement affaire à une accélération de la multiplication des cas de contamination !

Nous sommes passés sans transition du monde virtuel d’une épidémie à la télévision à la réalité dramatique d’une épidémie avec ses morts et cette réalité se rapproche tous les jours …

Le métro était déjà très pollué, il va aussi devenir très dangereux …. Sera-t-il un jour prochain fermé par mesure de prophylaxie ? Même chose pour les bus et les trains de banlieue ?

On sent clairement que l’Etat fonctionnaire hésite à prendre des mesures plus coercitives; sans doute par peur d’en faire trop. Pour l’instant, il faut juste ne plus faire la bise, ni se serrer la main et se tenir à au moins deux mètres de son interlocuteur…

Mais, pas d’inquiétude, il y a des masques pour se protéger après avoir expliqué que ces masques ne servaient à rien et puis tiens non finalement il n’y en a pas ! J’ai questionné mon pharmacien : Il n’y a plus de masques depuis bien longtemps et aucun moyen d’en avoir !

Et le personnel médical a fait savoir qu’il n’avait pas envie de faire office, faute de matériel de protection, de victimes expiatoires de cette épidémie pour cause d’imprévoyance administrative …

En plus, il y aurait de vilains individus qui spéculent sur les gels hydro alcooliques, dont on peut d’ailleurs parfaitement se passer. Heureusement, le gouvernement veille et a pris un décret pour en fixer le prix plafond comme aux bonnes heures de la révolution quand on avait fait la même chose pour la farine dans le but d’éviter les émeutes ; sans résultat tangible !

Là où l’affaire devient comique, c’est lorsque l’on apprend que l’administration demande aux pharmaciens de vendre ces flacons de gel à perte, ce qui est interdit par la Loi décidée par cette même administration, car le prix fixé par décret est inférieur au prix d’achat.

On sent la fébrilité d’une administration qui patauge dans ses incohérences car elle découvre, effarée, que le virus, contrairement aux braves français, n’obéit pas ses oukases !

En fait, rien ne se passe comme l’administration l’avait prévu !

E Macron a eu la seule parole sensée : on a affaire à une véritable épidémie et on en a pour des semaines …

Il reste juste à souhaiter que le nombre de gens hospitalisés n’augmente pas trop car on pourrait découvrir que les hôpitaux n’ont pas les lits nécessaires, ni le personnel, pour les accueillir et les traiter !

Les milieux financiers de leur côté prennent la mesure des conséquences de cette pandémie qui va progressivement bloquer l’économie mondiale.

Les bourses plongent :  le CAC 40 a perdu 1.000 points en 15 jours ! -4,14% rien que pour la séance de ce jour après – 2% hier jeudi !

En gros la panique s’installe, la fièvre est dans les esprits avant d’être dans les corps !

Le prix du pétrole est passé de 68 à 46 dollars le baril en un mois et il vient de perdre 9% sur une seule séance mais rassurez-vous le prix ne baissera pas vraiment à la pompe car sur 1.40 € de prix du carburant à la pompe il y a 0.90€ de taxes qui elles … ne baissent pas !

Même le cartel de l’OPEP n’arrive pas à enrayer la chute des cours (il faut dire que la Russie ne veut pas collaborer avec les monarchies du Golfe car elle estime pouvoir survivre même avec un pétrole à 40$ le baril). Détail intéressant : Un cartel est une organisation maffieuse illégale en droit national mais elle est autorisée lorsqu’il s’agit d’Etats qui s’entendent sur le dos du consommateur.

Les valeurs bancaires s’écroulent (Natixis chute de -20% depuis le début de l’année, et c’est -30% pour la Société Générale) car bien évidemment se pose la question du remboursement des créances douteuses qui ne pourront être recouvrées du fait de la défaillance d’entreprises ou de particuliers.

La compagnie aérienne Lufthansa bloque 150 appareils au sol sur une flotte de 750 ; les compagnies aériennes tombent les unes derrière les autres …

J’avais évoqué le risque d’une récession probable au deuxième trimestre. Elle est désormais certaine, la question qui demeure est désormais celle de son amplitude et de sa durée !

Les dégâts sur les entreprises et l’emploi risquent d’être immenses et nous pourrons alors toucher du doigt toute l’impéritie de l’Etat fonctionnaire incapable de s’adapter et de réagir !

Aucune banque centrale ne pourra enrayer cette déroute. L’émission de monnaie ne soigne que la fièvre monétaire pas la fièvre infectieuse liée à un virus

Et la question que personne n’ose évoquer est : le surendettement mondial va-t-il avoir des conséquences néfastes et va-t-il provoquer une crise systémique ; spécialement en cas de retour de l’inflation qui obligerait les banques centrales à augmenter les taux avec un risque sur les dettes publiques des Etats surendettés ?

La « politique » irresponsable de nos chers dirigeants de poursuivre dans la voie de l’endettement forcené pourrait bien prendre fin, de manière inattendue, du fait de l’envolée des taux ! Le gouvernement aura alors quelque mal à expliquer pourquoi il doit réduire certaines dépenses …à la grande colère de leurs bénéficiaires !

J’attends avec impatience les statistiques de l’INSEE concernant l’activité au mois de février et les ventes de voitures neuves …. qui avaient déjà trébuché en janvier !

Pendant ce temps, les écolos se taisent, ils n’ont rien à dire. Le virus ne serait pas climatique, il ne serait pas écologique ou est-ce qu’ils n’ont pas de solution miraculeuse à proposer ?

En tout cas, le sauvetage de la planète et les émissions mortelles de CO2 (qui n’est pas un polluant), tous ces soucis de bobos friqués, vont passer au second plan !

Bon, pour l’instant vous ne manquerez pas de produits alimentaires dans les rayons de vos supermarchés car ce sont, pour l’essentiel, des produits locaux ou régionaux. Par contre, il faudra vous attendre dans les prochaines semaines à des ruptures de stock de vos produits chinois favoris (téléphones portables, ordinateurs, télévisions, gadgets en tous genres !).

Non, non, vraiment, il n’y a pas de raison de s’inquiéter puisqu’on vous assure que tout est sous contrôle

La suite risque d’être désopilante !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

 

 

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La démocratie verticale

Comme je l’avais annoncé, le gouvernement vient d’engager sa responsabilité dans le cadre de la procédure de l’article 49-3 de la constitution dans le but de forcer à l’adoption de son projet de loi sur la réforme des retraites.

Cette décision a été prise à l’Elysée, fin de semaine dernière, à l’occasion d’une réunion à propos de la crise épidémiologique du coronavirus.

Ce faisant, il stoppe le débat parlementaire et le texte du gouvernement sera réputé adopté si l’opposition n’arrive pas à obtenir un vote majoritaire de la mention de censure qu’elle doit déposer sur le bureau de l’assemblée.

Evidemment, nous ne sommes plus vraiment dans le cadre du grand débat tel qu’il avait été mis en avant par E Macron lors du mouvement des gilets jaunes !

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer le caractère si particulier de la Vème république dans lequel la démocratie n’est exercée que de manière intermittente une fois tous les cinq ans par les français.

Conformément à la conception gaullienne du pouvoir, le président n’a de comptes à rendre qu’aux français, une fois tous les cinq ans, et sûrement pas devant le parlement !

Le macronisme y a ajouté une forme autoritaire avec  l’idée que le parlement n’est désormais plus qu’un accessoire ou une annexe de l’exécutif.

Cette pratique constitutionnelle pose néanmoins deux types de questions :

Est-on en présence d’un « coup d’Etat constitutionnel » ?

Même pas puisque cette faculté est explicitement ouverte par la constitution elle-même ! On peut aussi considérer que l’obstruction systématique de l’opposition, et principalement de la LFI, n’est pas de nature constructive  (beaucoup d’amendements se bornent à déplacer des virgules et des points), et que de ce fait, le pouvoir n’a pas à être l’otage d’une fraction extrêmement minoritaire des députés.

Seulement, la réforme est rejetée par une majorité de français et il subsiste plusieurs zones d’ombre qui ne sont pas de nature à rassurer. Il s’agit notamment de l’âge de départ en retraite, du financement, de la valeur du point de retraite. Tout cela n’est pas clairement fixé et on peut penser que c’est volontaire de la part de l’exécutif …

Le gouvernement a-t-il choisi de passer, vite fait, en force alors que la population commence à être surtout préoccupée par le développement de l’épidémie de coronavirus ?

On peut le penser mais il prend le risque que la contestation redescende dans la rue avec le cortège de violences auquel on assiste depuis novembre 2018 … sauf interdiction des rassemblements pour cause de coronavirus !

En fait, le gouvernement cherche l’ouverture et n’a cessé de louvoyer pour essayer de désamorcer la contestation en divisant le front syndical. On sait néanmoins qu’il s’agit d’un projet totalement technocratique, émanant d’un gouvernement technocratique, qui concerne l’ensemble des français mais dont on ne sait finalement pas grand-chose ; ce qui est pour le moins curieux !

D’ailleurs, les récents cadeaux faits aux fonctionnaires (notamment de l’éducation nationale) sont une manière évidente d’acheter la paix sociale pour affaiblir le front syndical au prix d’un affaiblissement durable des finances publiques qui … n’avaient vraiment pas besoin de ça !

D’une manière plus générale, on en revient à cette question : fallait-il faire cette réforme ?

On sait que la France a les dépenses sociales le plus élevées de l’OCDE et bien plus élevées que les autres pays de l’Union Européenne. Les cotisations sociales pèsent lourdement sur les entreprises en laminant leur compétitivité et, partant, leur capacité à investir et à embaucher.

Il ne faut pas chercher plus loin le taux de chômage anormalement élevé qui subsiste dans ce pays !

Le système est à ce point déséquilibré qu’il génère de manière constante des dettes qu’il faut compenser soit par des augmentations d’impôts (voir la CSG) qui sont de plus en plus mal acceptées par la population compte tenu du niveau déjà excessif de la prédation fiscale soit par l’emprunt ce qui explique en partie le montant astronomique de la dette publique qui culmine désormais à 100% du PIB !

Il en résulte un grave et malsain déséquilibre des finances publiques et de l’économie du pays et une violation permanente des règles européennes de stabilité budgétaire que nous avons imposées à l’Allemagne en vue de l’adoption de l’€ ; € que nous avons imposé (sous Mitterrand) à l’Allemagne en échange de sa réunification !

La réforme est nécessaire … Mais le problème de fond qui se pose est celui-ci :

 Est-ce que la réforme que veut faire le gouvernement est celle qu’il fallait faire ?

Pour ma part, je ne le pense pas surtout que pour certaines caisses de retraite le pillage est évident !

J’en veux pour preuve le régime des avocats (CNBF), excédentaire, dont le pouvoir veut littéralement pomper la trésorerie après avoir expliqué à cette corporation (dont j’ai fait partie) qu’à partir de la réforme ce sera beaucoup mieux puisque les avocats cotiseront deux fois plus pour toucher deux fois moins !

Il faut quand même un certain aplomb pour oser pareille affirmation et on aurait voulu ouvertement se moquer du monde qu’on n’aurait pas pu s’y prendre autrement !

En fait, le gouvernement s’est enferré tout seul dans une idéologie égalitaire et redistributive dont il n’arrive pas à sortir ; à savoir le maintien à toute force de la retraite par répartition dont on sait pourtant qu’elle n’est pas en mesure d’affronter le choc démographique du vieillissement de la population et de la diminution constante du nombre d’actifs !

Car, il ne faut pas oublier que la répartition est un système de spoliation légalisé visant à faire payer les retraites par les actifs en tenant compte d’un schéma démographique et économique fixé à un « instant T » mais en oubliant que ce schéma évolue en permanence ; ce qui explique d’ailleurs les replâtrages successifs, mais jamais suffisants, faits par la technocratie avec les réformes Juppé et Fillon notamment !

Nous nous situons clairement dans le cadre d’un schéma de Ponzi et les jeunes générations sont parfaitement conscientes qu’elles paient actuellement des cotisations de retraite pour des droits qui seront totalement inexistants dans trente ou quarante ans !

Seulement, personne en France ne veut entendre cette vérité et surtout pas les salariés du secteur public et le pouvoir, en essayant de colmater des brèches béantes, sacrifie seulement l’avenir pour pouvoir sauver le présent et surtout sa propre situation personnelle !

Car le but non avoué est de sauver les régimes de retraites du public payées par le privé puisque ce sont les caisses du public qui sont déficitaires !

En outre, l’opacité technocratique est renforcée par le fait qu’il s’agit, pour l’essentiel, d’une loi-cadre prévoyant l’habilitation du gouvernement à « légiférer » par ordonnances.

Le gouvernement légifère  et le parlement n’a plus rien à dire !

Nous nous situons manifestement dans la confusion des genres et des pouvoirs dans le cadre de la technocratie la plus aboutie avec une neutralisation complète du parlement, devenu la cinquième roue du carrosse républicain !

Certains, conformément aux expressions désormais utilisées de manière complaisante, parleront de viol démocratique !

A partir de là, il y a deux hypothèses :

Soit le gouvernement veut pouvoir faire preuve de souplesse et adapter son régime universel en fonction des difficultés et des exigences financières et démographiques qui ne manqueront pas d’évoluer dans les prochaines années et ultérieurement (le gouvernement a prévu une entrée en application de la loi sur un très longue durée avec l’extinction en 2060 des régimes spéciaux du fait du départ en retraite de leur bénéficiaires) ! Or, on le sait, la souplesse est une notion totalement étrangère à l’administration …

Soit, et je penche pour cette solution, le gouvernement ne sait pas ce qu’il va faire et compte improviser en fonction des difficultés qui vont probablement être immenses ! Nous serons dans le replâtrage permanent !

Comment en est-on arrivé là ?

Malgré plusieurs révolutions (1789, 1830, 1848), le France est un pays qui a une conception monarchique du pouvoir avec ses élites (ENA) qui ont, par ailleurs, une vision autoritaire et hiérarchique de la démocratie représentative.

Les politiciens français, qui sont souvent issus de l’ENA, sont des étatistes forcenés qui ne voient l’avenir de la France qu’à travers l’action de l’Etat, avec ce fameux « service public à la française » qui serait une exception, tout comme l’exception culturelle, mais qui n’est qu’une manière de protéger les rentes de situation !

En fait, la France de l’ancien régime n’a pas disparu en 1789, elle a muté, et une élite en a remplacé une autre … mais les pratiques restent les mêmes !

De ce fait, E Macron a, comme l’ensemble de l’élite française, une conception verticale et hiérarchique de la démocratie avec à sa tête cette élite éclairée, arrogante, choyée, fidèle et engraissée par nos impôts, seule apte à comprendre les problèmes complexes de nos sociétés modernes.

Cela signifie que, pour le macronisme, la démocratie est acceptable, mais qu’il ne faut pas exagérer …ce que j’avais expliqué dans cet article.

Quoiqu’il arrive, rien que le pouvoir !

En outre, le discours de cette élite est empreint d’une certaine dose de cynisme manichéiste dont le but est évidemment de permettre de se maintenir au pouvoir, coûte que coûte et quoiqu’il arrive, car, elle seule, tel le phare d’Alexandrie, est en mesure d’éclairer le monde !

On en arrive à une situation absurde :

Lorsque le vote du peuple lui est favorable, l’élite estime que la démocratie a bien été respectée même si l’électorat qui lui a été acquis ne représente que de 23% des voix au premier tour de l’élection présidentielle ; le scrutin à deux tours amplifiant artificiellement la victoire du camp vainqueur.

Mais lorsque le vote lui est défavorable (ou en cas de contestation populaire de type gilets jaunes), elle clame que nous avons affaire à des dérives populistes inacceptables et n’hésite pas alors à utiliser la répression policière pour calmer cette vile populace abrutie qui ne comprend rien !

L’élite est donc tout à fait pour la démocratie mais seulement dans la mesure où elle lui reste toujours favorable !

On a reproché à E Macron d’agir comme un dictateur … et c’est vrai que les français n’ont pas manqué d’observer que le président agissait avec une bonne dose d’autoritarisme et qu’il ne supportait pas la contradiction surtout … populaire !

En fait, c’est surtout la marque d’une dérive profonde du pouvoir technocratique avec l’aggravation de la césure entre une élite et la population jusqu’au rejet de l’une par l’autre !

Car rien ne dit que la population va toujours l’accepter …

Bien cordialement à tous !

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Virus chinois : Ça se gâte …

Le modèle mondialisé et le processus de production disséminé sur la planète commence à se gripper sous les assauts d’un simple virus !

Jusqu’ici l’épidémie était lointaine, en Chine ; autrement dit c’était ennuyeux mais pas vraiment dangereux. Seulement, le virus se propage désormais de manière inquiétante, notamment en Italie du nord ; c’est à dire juste à nos portes avec le risque évident qu’il passe la frontière … si ce n’est déjà fait !

La fébrilité des autorités commence d’ailleurs à se faire sentir surtout qu’on ne sait même pas comment il est arrivé là.

L’histoire humaine est faite d’épidémies

Bien évidemment, les épidémies ont toujours existé et le souvenir commun de l’humanité c’est la terrible peste noire qui est arrivée en Europe en 1348 et qui a anéanti entre un tiers et la moitié de la population. On évalue le nombre de morts à 25 millions !

Ce qui est extraordinaire c’est que, par une curieuse ironie de l’Histoire, le coronavirus provient, tout comme la peste noire 700 ans plus tôt, exactement de la même région de Chine, (le Hubei).

Néanmoins, la première grande différence entre le moyen Age et l’époque moderne est que la peste a été causée par la bactérie yersinia pestis et que l’on peut traiter cette maladie avec des antibiotiques alors qu’en ce qui concerne le Covid19, il s’agit d’un virus contre lequel il n’y a aucun traitement (on parle de la chloroquine qui est un traitement du paludisme mais cela reste à vérifier) et surement pas les antibiotiques ! Seule la vaccination est efficace mais, bien évidemment, il n’existe pas encore de vaccin !

La deuxième grande différence, c’est la vitesse de propagation. Il n’aura fallu que quelques semaines pour que le virus fasse son premier mort en Europe. Néanmoins, les épidémies n’ont pas attendu les moyens modernes de communication pour se répandre. La peste noire 1348 est arrivée en Europe après avoir été apportée par les mongols à Constantinople et elle voyagé en bateau jusqu’en Italie (Messine et Gènes) avant d’atteindre Marseille.

Une épidémie révélatrice de la fragilité du monde moderne ?

Beaucoup fantasment à propos du Coronavirus et adorent se faire peur ; les fausses nouvelles se répandent, le complotisme et le survivalisme se déchainent ! Les peurs ancestrales refont surface.

Certains appellent à la fermeture immédiate des frontières !

Malheureusement, il est peu probable que cette mesure soit efficace car les épidémies, comme naguère le nuage de Tchernobyl, se jouent des frontières et elles ont toujours plus ou moins suivi les routes commerciales. Les frontières n’ont d’ailleurs nullement arrêté la dernière grande pandémie, la fameuse grippe espagnole de 1919 probablement venue elle aussi de Chine en passant par les USA, avec ses 50 millions de morts.

En outre, il y a actuellement un nombre inquiétant de cas en Iran ; pays qui ne passe pourtant pas pour spécialement ouvert !

Aurons-nous droit aux prédictions des millénaristes, criant à la fin du monde et à la punition divine ?

Les flagellants, vont-ils refaire leur apparition pour expier nos péchés ?

Les Etats s’inquiètent et réagissent : la Bulgarie a fermé les voies aériennes avec Milan et les italiens en appellent à la solidarité des autres pays de l’Union Européenne.

Seulement, la solidarité européenne risque de céder le pas devant la peur. La règle du chacun pour soi refait explicitement surface dans un processus où l’homme reprend conscience de sa propre fragilité et en revient à ses sentiments primitifs ; la peur et il n’y a pas pire peur que la peur de l’inconnu, tout comme la peur de l’étranger, avec ces germes invisibles qui circulent et qui tuent !

C’est le même phénomène qui préside au rejet du nucléaire : la mort invisible qui rode …

Ce type de réaction débouche souvent sur la panique et un bon exemple en a été donné en Italie : les gens ont dévalisé les supermarchés !

En France, on ne parle même plus du décompte des morts chinois (qui s’est arrêté à 2.700) on ne parle plus désormais que des français et des italiens.

Des conséquences économiques prévisibles ?

Les conséquences risquent en tout cas d’être compliquées car notre monde est conçu sur les échanges et il risque de se bloquer, au moins temporairement, du fait à la fois de la fermeture des frontières et de la rupture des chaines d’approvisionnement.

Tout ce qui concerne les déplacements et les rassemblements de populations va se retrouver en difficulté et en premier lieu le tourisme et ses modes de transport collectif.

On commence à fermer des lignes aériennes, de ferries ou de bateaux de croisière ; tout ce qui utilise l’air climatisé collectif représente un danger. Les chinois ne viennent plus dépenser à Paris, les restaurants et les hôtels vont se vider, il n’y aura pas de jeux olympiques, plus de matches de foot, les salons sont annulés les uns derrière les autres et tous les lieux réunissant de grandes quantités de personnes vont devenir dangereux ou du moins les gens vont le penser ; ce qui, à la fin, revient au même !

Il est prévisible que les pays, comme la Grèce, dont l’économie est fortement dépendante du tourisme, vont connaître de graves difficultés si l’épidémie n’est pas jugulée d’ici le mois juin ; hypothèse extrêmement peu probable puisque nous sommes actuellement encore en phase d’expansion !

Les dégâts économiques risquent d’être donc considérables.

En outre, dans notre monde basé sur la communication, beaucoup de produits sont assemblés à partir de composants provenant de la planète entière. C’est le cas des smart phones et des ordinateurs assemblés en Chine qui contiennent des processeurs fabriqués exclusivement aux USA ou au RU. Il en est de même pour les voitures car beaucoup de composants viennent d’Asie (Chine, Corée, Japon) et réciproquement.

Evidemment, la chaine logistique mondialisée est fragile en ce sens que si un composant fait défaut l’appareil de production se bloque et beaucoup d’entreprises, dont l’activité est principalement orientée vers l’export, vont se retrouver en difficulté. En premier lieu on peut penser aux entreprises chinoises.

Une récession est donc non seulement prévisible mais probable à partir du second trimestre 2020 ; sans que l’on puisse aujourd’hui en mesurer l’ampleur car tout dépendra de la propagation du virus et de la fermeture des centres de production et … des ventes !

Le phénomène, s’il reste circonscrit, occasionnera un simple « trou d’air » qui pourra être rattrapé dans les mois suivants. Dans le cas contraire, on pourrait avoir un effet domino dont les conséquences seront difficilement maitrisables.

Un choc sur la dette publique ?

Un choc inflationniste apparaît néanmoins peu probable dans la mesure où l’effet principal de cette épidémie est un sévère ralentissement de la consommation ; bien que l’on puisse redouter des pénuries sur certains produits. Les ventes de voitures se sont ainsi effondrées en janvier de 92% en Chine, premier marché mondial, et il ne faut pas croire que cela ne peut pas arriver ici.

Par contre, si cette crise sanitaire dure, l’Etat fonctionnaire risque de se retrouver en difficulté. On en n’est pas encore là, mais si les gens ne sortent plus, ne consomment plus, il y aura fatalement une chute des recettes fiscales puisque notre système fiscal est basé pour l’essentiel sur la consommation (TVA, taxes diverses et notamment sur le carburant) alors que les dépenses continueront à courir !

L’Etat se retrouvera dans le cas typique du ménage surendetté qui ne peut pas augmenter ses revenus pour faire face à ses dépenses excessives ; et il ne faut pas perdre de vue que l’Etat vit au-dessus de ses moyens et qu’il comble le manque de recettes par l’emprunt. Le dernier rapport de la Cour des Comptes le rappelle sans ambiguïté en appelant le gouvernement au redressement des finances publiques !

Du fait du refus explicite de nos élites de réduire la dépense publique, et alors que la fiscalité se situe déjà à un niveau maximum, la trésorerie de l’Etat fonctionne « à flux tendu » et le moindre grain de sable pourrait avoir de graves conséquences. Si les recettes fiscales baissent, l’Etat n’aura pas d’autre issue que l’augmentation des emprunts car la marge de manœuvre se situe exclusivement à ce niveau.

Et, plus la baisse des recettes fiscales sera importante, plus l’Etat va devoir emprunter avec une question sous-jacente : les prêteurs, vont-ils continuer à prêter alors qu’en période d’incertitude, fatalement, les taux risquent de monter ?

Et ils peuvent monter très haut alors que les banques centrales ne pourront pas forcément enrayer un phénomène haussier, surtout si la panique s’en mêle !

J’avais déjà évoqué ce risque dans de précédents articles en fustigeant l’irresponsabilité des gouvernants et en expliquant qu’en général une crise se déclenchait à partir d’un évènement inopiné et qu’il suffisait d’un facteur déclencheur.

On se situe exactement dans ce cas de figure !

La fin de la mondialisation et le retour des chaines de production régionales ?

D’ailleurs, les bourses de valeurs ont plongé  à partir du vendredi 21 février (avec un creux le 24 février à -4% à Paris) provoquant un cumul de chute de 10% des cours. La situation semblait s’être stabilisée mercredi 26 mais le phénomène de baisse s’est poursuivi jeudi 27 avec -3.32%. C’est, à n’en pas douter, le signe que les marchés commencent à intégrer que les dégâts occasionnés par l’épidémie pourraient être beaucoup plus importants que prévus !

En soi, ces mouvements de valeurs ne sont pas nécessairement significatifs car les bourses sont toujours très réactives, surtout aux mauvaises nouvelles, et elles ont, en outre, tendance à amplifier le phénomène.

Néanmoins, ce n’est pas un bon signe … et, par un effet boule neige, il peut être un facteur déclencheur d’une crise incontrôlable …

Certains pensent néanmoins que les banques centrales vont alimenter en liquidités pour éviter la dégringolade ; mais la question qui se pose est : pour quoi faire ? Car, si l’industrie ne produit pas, si les transports sont bloqués, il n’y aura plus rien à vendre dans les magasins sauf les produits locaux. Alors, pourquoi pousser à la hausse la valeur de sociétés qui ne produisent rien !

Alors, bien sûr, on nous expliquera que tout ça c’est le résultat des excès du libéralisme apatride mondialisé ; lequel n’a évidemment rien à voir avec un virus et sa propagation. On pourrait tout autant affirmer que c’est le résultat des excès de l’étatisme et de la fiscalité excessive de certains pays qui ont poussé les entreprises à se délocaliser parce que les couts de production étaient devenus prohibitifs !

Serait-ce néanmoins la victoire des souverainistes de produire français, avec le retour au Franc et à nos frontières, un Frexit ?

Certains même imaginent même un écroulement de la Chine !

On nous explique d’ailleurs que le monde était tellement mieux quand tous les produits courants étaient fabriqués en France ; en occultant le fait que leur fabrication dans des pays à bas cout nous a procuré une hausse vertigineuse du niveau de vie non pas par l’augmentation des revenus mais par le biais de la baisse des couts d’appareils désormais indispensables à la vie courante !

Une (grande) télé à écran plat fabriquée en Chine, Corée ou Taïwan est vendue ici 800€ ; mais quel serait son prix si elle était fabriquée en France : 5.000 € ? Qui pourrait alors s’en acheter une … sans compter que nous n’avons même pas la technologie pour les fabriquer et c’est la même chose pour les smartphones et les ordinateurs !

D’un autre côté, il faut être conscient que certaines productions sont délocalisées pour des raisons évidentes de couts de production inadaptés : ainsi les masques de protection sont des produits basiques à faible marge ; faciles à produire en France ou en Europe. Leur relocalisation ne poserait aucun problème.

Enfin, il ne faut surtout pas oublier que la Chine représente 14% du PIB mondial (derrière les USA) et qu’il est hors de question de pouvoir prétendre éliminer un tel concurrent de la scène commerciale et industrielle mondiale !

Il ne faut donc pas confondre fantasmes, idéologie et réalité car, ce que ne voient pas les partisans du souverainisme dans leur désir ardent du retour à des frontières verrouillées, c’est l’adaptabilité du modèle de production capitaliste fondé sur l’entreprise.

Il est probable que cette épidémie laissera des traces mais il est certain que les entreprises sauront en tirer les conséquences. Il y aura des changements, des adaptations dans les systèmes de production et la logistique. Ils ne seront peut-être pas immédiats, mais ils interviendront comme ils sont toujours intervenus ! L’adaptabilité est le propre du capitalisme libéral … à la grande différence de l’étatisme qui, avec l’URSS, a démontré qu’il ne pouvait que faire faillite !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

 

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Que retenir des années Mitterrand

Avec la récente disparition de M Charasse, s’éteint l’un des grognards du mitterrandisme, l’un de ses plus fidèles lieutenants, une espèce d’âme damnée du président, prêt à tout pour servir son maitre, arrogant, vindicatif, souvent odieux ; instrumentalisant même, alors qu’il était ministre du budget, la puissance publique au service de ses ambitions, rancœurs ou vengeances pour régler ses comptes personnels en utilisant l’arme fiscale et les contrôles fiscaux contre ses ennemis !

Le détournement et l’abus de pouvoir étaient évidemment manifestes mais n’ont jamais été sanctionnés ; il a pu terminer sa carrière au conseil constitutionnel (2010-2019).

E Macron a poussé l’hommage jusqu’à faire cette déclaration enflammée : « la république perd l’un de ses plus zélés serviteurs » !

Éloge d’un socialiste à un autre ?

Au-delà du personnage, que retenir des années Mitterrand.

Le politicien complexe adepte de Machiavel

F Mitterrand, c’était l’opposant de toujours à la Vème république et à De Gaulle mais qui s’est lové dans le système du pouvoir jusqu’à la caricature (Tonton, dieu …).

Grand amateur de femmes (dont beaucoup de journalistes), grand manipulateur d’hommes, à la pensée à la fois secrète et obscure, à l’ambition forcenée, capable de mettre sous l’étouffoir ses convictions afin d’arriver au pouvoir, il est le seul président à avoir fait deux septennats en commençant par mentir sur son état de santé,

C’était aussi l’homme des « contrastes », ancien militant d’extrême droite dans les années trente, décoré de la francisque par Pétain, ministre de l’intérieur sous Mendes France en 1954, garde des sceaux sous Guy Mollet pendant la guerre d’Algérie en 1956, qui a organisé aussi le faux attentat de l’observatoire (1959), gardant une vieille amitié avec René Bousquet, l’ancien commissaire aux questions juives sous Vichy et responsable de la déportation de milliers de juifs.

On a pu affirmer que Mitterrand, homme de droite, avait pu pousser la fourberie jusqu’à se faire le promoteur d’idées de gauche à seule fin d’arriver au pouvoir !

La conquête du pouvoir

Sous ses septennats (1981-1988 et 1988-1995) ont été prises plusieurs mesures sociétales marquantes et notamment l’abolition de la peine de mort, l’autorisation des radios libres, la création (en 1982) de la haute autorité sur la télévision publique qui cessait (en principe) d’être un organe du pouvoir.

C’est avec lui qu’ont eu lieu la première cohabitation (houleuse) avec J Chirac et la deuxième (plus apaisée) avec E Balladur mais aussi une très longue liste de scandales avec la cellule des écoutes de l’Élysée, la deuxième famille (Pingeot) logée et protégée aux frais de la république, plusieurs morts douteuses (suicide à l’Élysée de F de Grossouvre, mort de P Bérégovoy), les irlandais de Vincennes, le sang contaminé, l’affaire Urba, la Françafrique sous la houlette de son fils Jean-Christophe, la manipulation du système électoral pour permettre la montée du FN et l’éviction de la droite gaulliste, l’attentat contre le Rainbow Warrior de Greenpeace (dont on sait que l’ordre fut donné à l’Élysée).

Sur le plan économique, alors que nous connaissons en ce moment des tensions sociales entre une réforme des retraites dont tout le monde a compris qu’elle aboutirait à une réduction des pensions et à un recul inéluctable de l’âge de départ en retraite, et une revendication de hausse des revenus face à une fiscalité devenue insupportable, les années Mitterrand,  ce sont d’abord les 110 propositions du programme commun de gouvernement conclu avec les radicaux de gauche et les communistes qui ont enchanté l’électeur en 1981 mais c’est aussi l’arrivée de la gauche caviar !

Les mesures prises par P Mauroy, premier ministre, ont porté sur :

  • Une vague de nationalisations des banques (36) et de groupes industriels (une dizaine) sans aucun bénéfice pour l’économie, mais avec une dérive étatiste évidente et un cout exorbitant pour les finances publiques !
  • Un ensemble de mesures sociales avec la hausse du salaire minimum et de nombreuses prestations sociales, une réduction du temps de travail de 40 à 39 h hebdomadaire, la 5ème semaine de congés payés, la retraite à 60 ans à taux plein et des mesures sociales très favorables pour le départ en préretraite dès 55 ans dans le cadre de ce qu’on a appelé le traitement social du chômage,
  • La mise en place de l’IGF (impôt sur les grandes fortunes),
  • Et enfin une hausse des investissements publics mais surtout une forte progression de la fonction publique avec l’embauche massive de fonctionnaires (162.000 personnes en deux ans).

Ce programme, finalement très ambitieux, avec ses mesures très favorables aux salariés et aux retraités, le développement du secteur public, ont eu un certain nombre d’effets économiques dont certains se poursuivent encore à ce jour ; tout en participant à la croyance des français qu’ils allaient pouvoir gagner plus tout en travaillant moins et que leurs impôts seraient désormais payés par les riches !

Au plan économique, un bilan pour le moins contrasté :

Ces effets ont été notamment :

Une forte augmentation du déficit du commerce extérieur et de l’inflation qui a flirté très rapidement avec les 12-14% l’an !

Un déficit public qui est devenu très important et des taux d’intérêts qui se sont envolés à 18 voire même 20%, avec pour corollaire une forte augmentation de la dette publique (elle a été multipliée par 6 en passant de 110 à 660 Md€).

Une forte dégradation de la compétitivité/cout des entreprises,

A une époque où l’€ n’était pas encore en circulation, les effets délétères sur l’économie française se sont déclenchés très rapidement :

  • Forte dégradation des comptes nationaux entrainant trois dévaluations en octobre 1981, en juin 1982, en mars 1983 pour un total de 13% à une époque où il fallait se constituer des réserves de change (en dollars, DM, Yens et GB£) pour pouvoir payer nos importations.
  • Une longue période de stagnation économique et des entreprises durablement fragilisées avec un chômage qui est monté à des niveaux très élevés sans que le pouvoir socialiste accepte idéologiquement de prendre les mesures qui s’imposaient. Il s’est contenté d’utiliser massivement le traitement social du chômage avec pour résultat un creusement important du déficit budgétaire, ce qui avait fait dire à Mitterrand « contre le chômage on a tout essayé » … c’est à dire que l’on a dépensé sans compter mais sans essayer ce qui marche !

On connait la suite : devant la catastrophe économique qui se profilait et l’épuisement des réserves de change, le président n’a pas eu le choix : Il vient à la télévision en mars 1983 pour annoncer le tournant de la « rigueur » avec, à la clé, une forte augmentation de la pression fiscale et l’adoption des premières mesures liberticides de répression financière en ce qui concerne la surveillance des banques, la fin de l’anonymat bancaire, l’investigation des patrimoines.

Les trois dévaluations successives et l’augmentation de la pression fiscale ont finalement largement anéanti tous les avantages qui avaient été consentis en 1981.

Des effets néfastes sur la longue durée

Les mesures prises initialement ont eu des effets néfastes qui se poursuivent encore à ce jour.

Ainsi, la retraite à 60 ans, qui avait un but clientéliste évident, niait les règles pourtant incontestables de la démographie et l’arrivée pourtant prévisible du papy-boom.

Alors que la durée de vie progressait considérablement en passant de 65 à 75 ans, la réduction de l’âge de départ en retraite a déstabilisé durablement les caisses de retraites, sans que les réformes adoptées par la suite par Juppé (1995) et Fillon ( 2003 qui a repoussé l’âge de départ à 62 ans) aient pu redresser réellement une situation qui ne cesse de se dégrader du fait du vieillissement de la population; notamment en raison de l’opposition de la population à qui l’on avait promis des lendemains qui chantent.

La dégradation permanente des comptes publics a amené M Rocard, alors premier ministre, à mettre en place, à partir de 1991, la CSG au taux modéré de 1,1% en vue de financer le déficit de la sécurité sociale.

Cette cotisation sociale, qui n’ouvre aucun droit, a eu le succès que l’on sait puisque son taux a été porté progressivement à 9,2% (auquel il faut ajouter les taxes additionnelles qui font grimper le taux global 17.2% pour certains types de revenus). C’est devenu la véritable cash machine du pouvoir du fait de son application proportionnelle et universelle, un véritable impôt sur le revenu bis, récupéré par tous les gouvernements successifs droite comme de gauche avec une constante : son alourdissement au fur et à mesure de la progression de la dette publique !

En conclusion

Les règles économiques sont sans pitié : quand on fait n’importe quoi les conséquences sont en général gravissimes et les années Mitterrand ce sont essentiellement des erreurs économiques impardonnables qui ont eu non seulement des effets désastreux mais qui ont aussi pollué la mentalité d’une proportion importante de français persuadée que des inepties économiques ont un avenir.

Le gouvernement Jospin (1997-2002) n’en a tiré aucune conséquence utile puisque sa mesure phare a été de mettre en place, de manière autoritaire, les 35 heures et la réduction du temps de travail … qu’aucun gouvernement n’a osé depuis remettre en cause ; décision qui a considérablement et durablement affaibli le tissu économique public et privé.

Le constat actuel démontre malheureusement, et c’est le moins que l’on puisse en dire, que depuis ces années Mitterrand nous n’avons fait aucun progrès significatif si ce n’est dans la progression permanente des dépenses publiques, de la répression fiscale, du recrutement des fonctionnaires et du niveau de la dette …

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

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Une atteinte intolérable à la démocratie !

Je reviens sur les développements de l’affaire B Griveaux, la démission de ce dernier à la candidature à la mairie de Paris et son remplacement, au pied levé, par Agnès Buzyn qui avait juré qu’elle n’était pas intéressée mais qui a obéi aux exhortations d’E Macron.

Une atteinte intolérable à la démocratie ! Telle a été la réaction presque unanime de la classe politique mais aussi de la presse écrite et audiovisuelle qui, dans son ensemble avait, pour ligne éditoriale la violation intolérable de la vie privée de B Griveaux.

Nous avons donc eu une parfaite synchronisation entre la presse et  la grande majorité du personnel politique (élus et ministres) ; et hormis le désormais célèbre H16, l’IREF et Témoignage Fiscal, bien peu de voix se sont élevées à contre-courant de la vision « unanime » à propos de cette lamentable affaire B Griveaux !

Même le site « libéral » Contrepoints a adopté la vision conformiste du pouvoir en reprenant l’article du professeur P Aulnas ; lequel critique lui aussi fortement les dérives d’internet et la violation de la vie privée.

Cette césure évidente entre deux visions de la morale politique demande quelques explications au-delà d’une vision manichéiste entre Pro-Macron et Anti-Macron.

On peut classer les opinions exprimées en quatre catégories.

  • Les pro-Macron : idéologiquement, ils ont fait leurs les options du président et se sont rangés sous sa bannière. Il est donc compréhensible que, par fidélité, ils adoptent une ligne critique à l’égard de ceux qui ont dévoilé, sur internet, les turpitudes de B Griveaux.
  • Les anti-Macron, de droite ou de gauche. Par principe ils sont contre mais on observera qu’ils sont relativement peu nombreux à l’exception notable d’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
  • Les suiveurs : il s’agit essentiellement de ceux qui n’ont pas vraiment d’opinion mais qui, par intérêt, hurlent avec les loups de la meute présidentielle. Il s’agit essentiellement de la presse subventionnée et des politiciens.
  • Les critiques dont font partie H16, l’IREF et Témoignage Fiscal ; c’est à dire ceux qui ne sont pas nécessairement contre E Macron mais disposent d’une indépendance totale d’opinion et ont encore la liberté de critiquer le pouvoir ; car il s’agit bien de cela !

Comment expliquer une telle répartition ?

Dans une affaire de ce type, qui concerne essentiellement la divulgation de la vie privée d’un homme de pouvoir en ce qu’elle a de plus intime, il ne faut jamais perdre de vue l’association entre trois choses qui sont souvent liées :

Le pouvoir, l’argent et le sexe ; car les hommes de pouvoir naviguent en permanence entre ces trois questions et bien souvent à la limite de la morale, voire même de la légalité.

Le pouvoir et le sexe

Nous avons, essentiellement au niveau parisien, un microcosme formé par le milieu de la politique, du showbiz, de la presse et de quelques personnages fortunés qui se fréquente, sort le soir dans les mêmes lieux, fricote et couche ensemble ; et, entre les mesquineries, les jalousies et les ambitions dévorantes, il regorge de rumeurs et de ragots concernant tel ou tel avec une question existentielle, par ailleurs peu intéressante, « qui couche avec qui ? ».

Inutile de vous dire que les critiques et les noms d’oiseaux volent bas, mais ces informations ne dépassent pas ce petit « cercle d’initiés » ; ce qui explique par exemple que les français n’aient appris qu’après la mort de F Mitterrand qu’il avait une seconde famille, hébergée aux frais de la république et protégée par la police de la république alors tous les initiés parisiens le savaient depuis toujours !

De la même façon, personne n’ignorait la sexualité débridée de DSK !

Manifestement, il existe donc une règle d’application constante : l’omerta et cette règle, qui n’a évidemment rien à voir avec la démocratie mais tout à voir avec les fantasmes et les perversions de certaines personnes, s’explique par les liens étroits qui existent entre ces différents personnages. On peut clairement parler d’une « presse de connivence » !

Ces liens sont à la fois troubles et constants ; c’est à dire qu’ils existent en permanence et depuis longtemps à telle point que certains parlent même de fusion !

Sous la troisième république, les politiciens étaient connus pour entretenir des « danseuses », des « comédiennes » ou des « actrices » et cent ans plus tard, les pratiques sont toujours les mêmes : les politiciens, hommes de pouvoir, et les chefs d’entreprises, également hommes de pouvoir, frayent avec des comédiens (ennes) et des journalistes.

Evidemment, cette proximité constante créé des liens … et tout ce petit monde n’a qu’une peur : Que sa vie privée, pas toujours aussi calme et rangée qu’elle semble le paraître, ne soit dévoilée au grand jour surtout que les liaisons ne sont pas toujours légitimes ; car je doute que Mme Griveaux, lorsqu’elle posait pour Paris Match, avait connaissance des activités sexuelles extra maritales de son cher époux …

Le pouvoir et l’argent

Par ailleurs, en ce qui concerne la presse écrite ou audiovisuelle, il ne faut jamais perdre de vue qu’elle vit en grande partie des deniers publics ; c’est à dire qu’elle est subventionnée par vos impôts !

Mais comme l’ordonnateur de la distribution de la manne publique est le pouvoir et que le pouvoir en France se situe essentiellement à l’Élysée, il est absolument nécessaire, sous peine de voir disparaître les subventions indispensables à la survie de l’organe de presse, de ne pas se fâcher avec le prince … et il faut avoir conscience que l’on parle pour certains journaux de millions voire de dizaines de millions € !

Alors évidemment, compte tenu de ces contingences, la morale est à géométrie variable ; même si cela n’est pas très glorieux, on ne mord pas la main qui donne à manger même si c’est avec … l’argent des autres !

Et comme le pouvoir judiciaire est, en France, aux ordres de l’exécutif, le parquet s’est, avec une célérité pour le moins inhabituelle mais en application de la règle selon laquelle le prince a toujours raison, empressé d’engager des poursuites à l’encontre des personnes suspectées d’avoir dévoilées la vie privée de B Griveaux ; alors que, si l’on y regarde bien, le délit est somme toute mineur … et le comportement de la victime tout à fait critiquable en ce qu’il se situe à l’origine de cette histoire !

Il n’y a eu ni complot ni guet-apens, ni violences, B Griveaux s’est déshabillé tout seul et s’est filmé lui-même avant de poster lui-même la vidéo sur internet ! En d’autres circonstances, on aurait pu affirmer que B Griveaux a eu en l’espèce une conduite pour le moins légère …

Mais, B Griveaux était le chouchou d’E Macron pour prendre Paris lors des prochaines élections municipales, et s’en prendre à B Griveaux c’était forcément s’en prendre à E Macron dont la position monarchique, égocentrique, narcissique et autoritaire est de nature à générer quelques problèmes. Nous sommes évidemment, avec E Macron, très loin de la bonhommie un peu lâche d’un F Hollande dont la presse s’était régalée à révéler les trajets nocturnes à scooter !

De la même façon, ainsi que le souligne l’IREF, la presse et la classe politique dans son ensemble n’ont pas eu ces pudeurs lorsqu’il s’est agi de révéler les « problèmes récurrents » de F Fillon avec l’argent et la situation embarrassante de son épouse qui était déclarée en tant qu’assistante parlementaire … sans réellement en exercer les fonctions.

Nous savons que ces « problèmes », ont été exploités sans vergogne par une presse quasiment unanime, et ont amené à son éviction au premier tour de l’élection présidentielle alors qu’un bon tiers des députés utilisaient leur épouse dans le même cadre juridique et avec la même complaisance …

Les députés avaient en outre été « outrés » par le déballage qui avait été fait, à cette occasion, autour du « petit paradis fiscal » qu’ils se sont montés à l’insu des électeurs !

Cette dérogation à l’omerta avait une double cause : d’une part, il était visible que le personnage n’avait pas les faveurs de l’élite parisienne et d’autre part F Fillon concourrait pour le pouvoir mais il n’avait pas encore le pouvoir donc il ne représentait aucun risque ; du moins tant qu’il n’était pas élu !

Par ailleurs, je vous encourage à lire les commentaires à la suite des articles de P Aulnas et Denis Olivennes et vous observerez le décalage formidable entre la réaction indignée des auteurs à propos de la violation intolérable de la vie privée des personnages publics (et fatalement de leurs turpitudes) et les réactions indignées des commentaires à propos du comportement des mêmes politiciens.

La faute à internet

Evidemment, des voix politiciennes se sont immédiatement élevées pour que le pouvoir réagisse énergiquement à cette pratique scandaleuse de révéler les turpitudes des puissants : Il faut réguler d’avantage internet pour frapper les ennemis de la liberté !

La liberté de quoi exactement ?

De révéler de manière intolérable des choses que le bon peuple n’a pas besoin de savoir ?

Il faut fermer internet ce qui nous ramène à un précédent article dans lequel nous nous posions la question de la dictature et de la démocratie limitée !

Quelle conclusion peut-on en tirer ?

Au-delà de l’autisme de cette classe sociologique des politiciens/hauts fonctionnaires/journalistes qui, par solidarité ou seulement par intérêt, a fini par constituer une espèce de camp retranché parisien autour de leurs petites habitudes mais aussi de leurs turpitudes, nous avons affaire à un festival d’hypocrisie !

La transparence, oui absolument, ils sont pour, mais seulement pour les autres car tout ce petit monde a peur d’être sinon éclaboussé par le scandale mais au moins d’en subir les dégâts collatéraux !

Cela signifie clairement que les lanceurs d’alertes sont les bienvenus pour les banques et les entreprises mais pas pour les hommes politiques …

Maintenant, est-ce que tout cela est bien honorable ? Je vous laisse le soin d’en juger …

Sic transic gloria mundi !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

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Et si on faisait du datamining sur les dépenses publiques ?

Le gouvernement se réjouit bruyamment : la lutte contre la fraude fiscale est bien engagée et ça rapporte un max !

Il faut dire que le gouvernement s’est donné les moyens de ses ambitions avec la mise en place d’un système de traque fiscale très élaboré, mais gardé secret, par le biais de l’intelligence artificielle (appelée datamining) et elle a permis aux services fiscaux d’instruire 100.000 dossiers et d’encaisser 785 millions € de « droits et pénalités » !

Le progrès, nous dit-on, est considérable puisqu’en 2018, les recouvrements s’étaient limités à 342 millions. Le total des sommes récupérées au moyen des redressements fiscaux s’est élevé, quant à lui, à 9 Md € en 2019 en progression d’1.3 Md€.

Nos dirigeants, premier ministre en tête, plastronnent mais, au-delà des satisfécits du gouvernement, il faudrait examiner avec lucidité la réalité de la situation.

Le spectre de la faillite

La France étant un pays surendetté en état de faillite virtuelle, il doit, par tous les moyens, recouvrer l’impôt pour ne jamais stopper les flux de trésorerie. Une telle interruption signifierait en effet la mort de l’Etat fonctionnaire car les français découvriraient la réalité d’une situation qui leur est soigneusement dissimulée avec l’interruption du paiement des pensions et allocations diverses.

C’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle on a mis en place le prélèvement à la source (PALS), qui ne correspondait à aucune nécessité réelle dans la mesure où le recouvrement de l’impôt sur le revenu atteint en France un niveau pratiquement inégalé de 98%. Le PALS a été mis en place, non pas par mesure de simplification et pour vous faciliter la vie, mais pour empêcher une révolte fiscale ou même seulement une simple résistance fiscale.

Vos impôts étant désormais payés par un tiers, qui n’a aucun intérêt personnel à ne pas les payer, l’Etat fonctionnaire est assuré de récupérer les sommes dont il a absolument besoin !

Ce schéma est en fait exactement le même avec les cotisations sociales des salariés qui sont payées par l’employeur.

Un énorme mensonge

D’un autre côté, l’Etat fonctionnaire a mis en place tous les moyens pour « lutter contre la fraude fiscale » vraie ou supposée c’est à dire en s’attaquant à l’autre bout du processus de recouvrement de l’impôt : ceux qui sont présumés ne pas vouloir accepter les règles du jeu décidées en haut lieu … sans leur accord !

L’argument bien connu est que les français sont d’odieux fraudeurs fiscaux, enfin certains d’entre-eux, et, compte tenu du déficit budgétaire constant et en aggravation, lequel est évidemment sans aucun rapport avec les dépenses inconsidérées des dirigeants, nos élites estiment, par un curieux procédé qui n’est qu’un biais de raisonnement, que le montant de la fraude est peu ou prou d’un montant identique au montant du déficit.

Autrement dit, lorsqu’il y a quelques années, le déficit budgétaire était de 70 Md €, le montant de la fraude fiscale était de 70 Md €.

Maintenant que le déficit budgétaire dépasse les 100 Md €, Bercy, la main sur le cœur, jure que la fraude fiscale est de 100 Md € !

Evidemment, les techniques d’appréciation du montant de la fraude fiscale relèvent essentiellement du pifomètre ou, si vous préférez une expression plus prosaïque, de l’appréciation politique.

De là à penser que le montant « apprécié » de la fraude fiscale sert de justificatif au montant du déficit budgétaire, lequel est avant tout le signe d’une mauvaise gestion des deniers publics, il n’y a qu’un pas que nous franchirons sans aucune hésitation.

Par ailleurs, eu égard au montant du budget français de 400 Md€ pour 2019, une fraude de 100 Md€ représenterait, pour un budget théorique de 500 Md€, une proportion de fraude de 20% ; ce qui est absolument impossible eu égard aux moyens mis en œuvre ; car en France, rien ne marche sauf le recouvrement des impôts !

Il faut être quand même conscient que si un € sur cinq d’impôt échappait au recouvrement, le système fiscal français serait une véritable passoire ; or, ce n’est évidemment pas la réputation qu’il a, pas plus que ce n’est le ressenti général !

La première conclusion qui s’impose est évidemment que la « vérité » qui nous est assénée à longueur de journées, par les représentants de l’Etat fonctionnaire et une presse subventionnée qui a largement dépassé le stade de la complaisance, n’est pas la « vraie vérité » !

Nous sommes face à une immense manipulation avec une cause supposée, mais fausse (le montant de la fraude), qui ne sert que de justification à la mise en place de la traque fiscale ; le tout dans le seul but de masquer l’incapacité de l’Etat fonctionnaire à gérer correctement les deniers publics !

Autrement dit, le gaspillage est généralisé, on est incapable de l’arrêter donc il faut augmenter sans cesse la pression fiscale et quoi de mieux pour la justifier qu’une augmentation de l’évaluation de la fraude fiscale !

Des moyens extraordinaires

Evidemment, pour parvenir à des résultats significatifs, l’Etat fonctionnaire doit « mettre le paquet » soit en hommes, qui vont sur le terrain et font les contrôles sur pièces (mais c’est lourd et lent), soit au moyen de technologies qui permettent de ratisser plus vite, plus large et partout, en toute discrétion …

D’où l’utilisation de l’intelligence artificielle dont le but est essentiellement de détecter les flux de trésorerie, les discordances entre les revenus déclarés et le train de vie, les mouvements de la population par des investigations sur les correspondances téléphoniques, les billets de trains, les abonnements dans des clubs (de sport ou non), les billets d’avion, les voyages à l’étranger, la géolocalisation de votre smart phone mais aussi sur vos cartes bancaires, vos comptes bancaires, vos achats (de bijoux et d’or notamment) ou la location de voitures de sport ou de luxe ; notamment afin de détecter des revenus non déclarés mais aussi les petits malins qui se déclarent non-résidents (et ne paient pas leurs impôts en France) mais pourtant y résident plus de 180 jours par an !

Tout y passe et à la fin, les services fixaux savent même qui vous fréquentez (notamment par le biais des réseaux sociaux mais pas seulement) !

Mais, rassurez-vous, le fisc et les services de Bercy ont juré qu’ils respectent scrupuleusement votre vie privée … tout ce qu’on vous demande, c’est d’obéir gentiment !

D’ailleurs, pour preuve de sa bonne foi, le gouvernement s’est engagé pour que l’administration agisse “en toute transparence. Elle n’utilisera pas de pseudonyme et ne s’infiltrera pas dans des cercles restreints des personnes”. Cet aspect des moyens utilisés avait suscité des réserves de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et vous donne une petite idée des moyens utilisés …

Mais, M Darmanin, ministre du budget, l’a dit lui-même : « Si vous n’avez pas fraudé, si vous n’avez rien à cacher, vous ne risquez rien ! ». M de la Palisse n’aurait pas dit mieux !

Le respect de la vie privée

Les développements de l’affaire Griveaux montrent que le pouvoir est très soucieux du respect de la vie privée … de ses membres !

Denis Olivennes, chroniqueur du POINT, PDG d’Europe I, ancien haut fonctionnaire, a pu opportunément rappeler que :

« L’idée de la protection de la vie privée est inséparable de celle des droits de l’homme. Elle en est le socle. Elle a été inventée par la France des Lumières pour protéger l’individu contre les inquisitions de l’absolutisme. Dès lors que vous n’enfreignez pas la loi, nul n’a le droit d’entrer dans votre intimité et de savoir ce que sont vos idées, vos propos, vos mœurs, vos rapports familiaux, amicaux, amoureux ou sexuels. »

Le problème est que, visiblement, ces règles issues de la Révolution et de la France des lumières, ne s’appliquent pas aux services fiscaux car la réalité est évidemment un peu moins idyllique … Il s’agit de mettre en place une surveillance généralisée de la population car comment détecter des fraudes sans entrer dans la vie privée des gens !

Cette pratique avait d’ailleurs commencé avec la lutte contre le terrorisme ; laquelle avait déjà donné lieu à la mise en place de lois (loi Sapin I et II) très intrusives dans la vie privée …

Car, la France est un pays surimposé, surfiscalisé et la révolte des gilets jaunes a montré qu’une fois atteint un certain seuil d’acceptabilité, il devient de plus en plus dur de faire rentrer l’impôt !

La protection des droits de l’individu ne pouvant exister en France face au pouvoir de l’Etat, il faut donc utiliser tous les procédés y compris les plus sophistiqués et les moins conventionnels !

Au-delà de la propagande habituelle des services fiscaux clamant l’efficacité incroyable de leurs pratiques, il faut avoir conscience qu’il s’agit aussi de faire peur car l’intimidation fait partie intégrante du mécanisme de recouvrement de l’impôt !

Vous noterez quand même qu’il ne nous est donné aucune indication sur les conditions dans lesquelles ces opérations sont faites, les protocoles de recherche utilisés, les cibles visées.

Par ailleurs, nous ne connaissons rien de la nature exacte des redressements opérés car s’il y a effectivement le fraudeur, le vrai, il y a aussi une quantité de redressements opérés sur des personnes de bonne foi qui soit se sont trompées soit carrément sont en désaccord avec la vision fiscale du fisc qui procède malheureusement trop souvent à des interprétations de nature à provoquer le redressement ; surtout que le fisc est juge et partie c’est à dire qu’il dispose de la « puissance exorbitante du droit commun » de donner une force exécutoire à ses propres décisions sans passer par la case tribunal !

Car, oui, en France, le fisc est juge et partie !

On peut donner pour exemple la CSG qui a eu une nature fluctuante (tantôt impôt tantôt cotisation sociale au gré d’une doctrine fiscale elle-même fluctuante au regard des besoins de faire payer cette CSG) avec des redressements abusifs confirmés par l’ensemble de la juridiction administrative ; avant que la CJUE de Luxembourg n’y mette fin avec l’arrêt de Ruyter …

Il n’y a pas d’hommes libres sans le droit au secret avec une exception vis-à-vis de l’Etat qui a le droit de tout savoir !

Le seul rempart qui nous reste est la somme colossale d’informations à traiter ; laquelle risque d’aboutir à un embouteillage des dossiers et un blocage du système… ce qui n’est pas très rassurant !

En fait, le véritable problème de l’Etat français c’est la mauvaise gestion, la gabegie généralisée avec une foule de profiteurs, grands et petits, du système à tous les stades de la hiérarchie.

En clair, on gaspille allégrement vos impôts qui ne sont jamais suffisants et pour faire court et utiliser une référence grecque : la France est le tonneau des Danaïdes !

Finalement, d’une manière tout à fait logique, et plutôt que de toujours augmenter les impôts, d’augmenter les moyens de la traque fiscale et les redressements, pourquoi n’utilise-t-on pas le datamining pour faire la chasse aux dépenses publiques inutiles, aux fonctionnaires en double ou en triple, aux profiteurs de tous poils, aux abus en tous genres, aux comités Théodule qui ne servent à rien ?

Pour une fois, ce serait vraiment rendre service aux français !

Le problème est, qu’évidemment, cela n’est pas prévu par le pouvoir et ses affidés …. On vous l’a dit : La transparence c’est pour les autres !

Bien cordialement à tous !

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Morale et frasques de la république

Le tout Paris et les médias sont très agités et bruissent des récentes mésaventures de B Griveaux, le candidat LREM à la mairie de Paris avec deux grandes questions :

  • Fallait-il ou non que la vie privée de B Griveaux soit mise au jour de cette façon ?
  • Qui, dans le mouvement LREM, va bien pouvoir le remplacer, car la mairie de Paris est politiquement stratégique (le maire de Paris n’est pas un maire ordinaire – il a presque rang de chef d’Etat) et E Macron voudrait bien s’en emparer ?

La deuxième question ressortant exclusivement des petits arrangements entre amis du mouvement LREM, nous n’aborderons que la première question.

Pouvoir et sexe sont liés depuis les temps les plus anciens et on se souvient des nombreuses maitresses de rois tels que Henri IV, Louis XIV et Louis XV. Le pouvoir est aussi très souvent associé à l’argent.

La question qui se pose est en fait : peut-on ou a-t-on le droit de divulguer les turpitudes de nos élus, de nos dirigeants et de nos élites ?

Ici, deux conceptions s’affrontent :

  • La vision anglo-saxonne qui estime qu’un personnage public n’a plus de vie privée et qu’il se doit à la plus grande rectitude comportementale. Le meilleur exemple est la famille royale britannique dont les moindres faits et gestes sont scrutés par une « presse spécialisée »,
  • La vision latine, et notamment française, qui estime que la vie privée ressort de la sphère privée de chaque individu et que l’on ne doit pas en parler.

Denis Olivennes, dans LE POINT a pu ainsi écrire :

« la société des réseaux sociaux organise la propagation virale d’une idéologie puritaine importée des États-Unis et parfaitement contraire à nos mœurs et à nos valeurs. C’est un puritanisme d’un nouveau genre qui se prétend libertaire et progressiste, mais avance les mêmes arguments de transparence, de lutte contre l’hypocrisie, de défense de la vertu et de la pureté morale.

L’idée de la protection de la vie privée est inséparable de celle des droits de l’homme. Elle en est le socle. Elle a été inventée par la France des Lumières pour protéger l’individu contre les inquisitions de l’absolutisme. Dès lors que vous n’enfreignez pas la loi, nul n’a le droit d’entrer dans votre intimité et de savoir ce que sont vos idées, vos propos, vos mœurs, vos rapports familiaux, amicaux, amoureux ou sexuels. Or, sous l’effet d’une idéologie venue d’outre-Atlantique, combinée avec la puissance tellurique des technologies numériques et soutenue par l’intérêt bien compris des grandes plateformes US que sont les Gafa.

Les Américains, eux, inversent l’ordre des facteurs : si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à cacher ! »

Cette envolée lyrique, avec un rappel des principes de la révolution contre l’arbitraire et l’absolutisme, est malheureusement fausse et n’est faite que pour justifier les « petits secrets des puissants ». En effet, le plus grand démenti a été apporté par les services fiscaux de Bercy qui ont mise en place un système algorithmique de traque fiscale par le biais de l’examen des réseaux sociaux.

Or, un principe ne vaut que tant qu’il est d’application constante et cet exemple en apporte la preuve contraire d’une manière éclatante !

Je me souviens d’ailleurs fort bien des propos d’un certain Darmanin, ci-devant ministre du budget, qui a formulé à propos des « incroyables moyens de la traque fiscale » une semblable déclaration ! « Si vous n’avez rien à vous reprocher vous n’avez rien à cacher » !

Au-delà de ces préambules, la monarchie française et la république ont toujours bruissé de rumeurs à propos des liaisons prêtées, à tort ou à raison, aux puissants et le français, par nature gouailleur, aime se régaler des ragots à propos des frasques de ces personnages publics.

Il existe d’ailleurs une abondante presse spécialisée sur les « people » qu’ils soient de la jet set, du spectacle ou de la politique ; certaines « divulgations » étant même carrément organisées par les « victimes » elles-mêmes avec la complicité (payante) des journaux (Closer, Gala, Voici …).

Néanmoins, là où D Olivennes a raison, c’est que ces deux visions ont actuellement une tendance à se rapprocher ou plutôt la seconde est en train de s’effacer devant la première notamment du fait du développement d’internet et des réseaux sociaux.

En effet, la moindre turpitude, vraie ou fausse, se retrouve immédiatement sur internet et devient virale ; c’est à dire qu’elle échappe complètement à tout contrôle et se répand sur la planète sans qu’on puisse ensuite l’arrêter.

Il est évident que, lorsqu’il s’agit d’une manipulation, d’un mensonge, cela peut devenir dévastateur pour la victime ; d’où d’ailleurs le vote à l’initiative de l’exécutif d’une loi anti-fake news dont le but premier est avant tout de contrôler l’information … ce qui s’avère dans les faits extrêmement difficile.

En ce qui concerne B Griveaux, les faits ne sont pas contestés, il n’y a pas de manipulation ; il s’agit seulement d’une « violation de sa vie privée ».

D’où la question existentielle : B Griveaux est-il une victime, au sens large, alors qu’il se livre, comme beaucoup, à cette mode de s’exposer de manière constante et narcissique sur les réseaux sociaux ?

Nous avions déjà le phénomène des sextapes de footballeurs avec la diffusion sur internet de vidéos sexuelles la plupart du temps tournées soit à l’insu de leurs acteurs soit avec leur accord mais leur diffusion n’a jamais été consentie. Cette diffusion peut même intervenir dans le cadre d’une vengeance. La plupart du temps, l’issue est judiciaire.

Avec B Griveaux, la situation change de nature car nous sommes passés du selfie au sexfie puisqu’il n’est pas contesté qu’il est l’auteur de la vidéo. De ce fait, la question des conditions dans lesquelles le blogueur russe est entré en possession de cette vidéo apparaît secondaire.

La deuxième question, encore plus complexe est : est-ce que la vie privée des hommes publics doit toujours rester secrète et ne peut-elle jamais être dévoilée même s’il s’agit de comportement manifestement « inappropriés » ?

A mon sens, il faut ici faire une distinction fondamentale entre d’une part les people et d’autre part les hommes (et femmes) politiques et les élites qui dirigent le pays ; lesquels ont en charge des responsabilités extrêmement importantes et sont investis de pouvoirs (par mandat ou délégation), notamment sur la population.

Les people du spectacle, du showbiz ou du cinéma n’ont aucune responsabilité publique et ils ont bien évidemment droit au respect de leur vie privée. D’ailleurs, la justice ne manque pas de le rappeler régulièrement au moyen de condamnations à de très lourds dommages-intérêts en faveur des victimes.

Il en va tout autrement des hommes (et femmes) en charge de responsabilités publiques que ce soit à la suite d’une élection ou même seulement d’une nomination emportant un pouvoir de coercition sur la population (par exemple un préfet ou un procureur de la république).

Et c’est là que se situe l’essentiel de la différence de conception ; les hommes et femmes de pouvoir pratiquant une bien commode confusion entre les uns et les autres sans vouloir discerner la différence fondamentale de situation.

Autrement dit, autant il nous importe peu de savoir que tel acteur ou tel chanteur est un utilisateur habituel des services tarifés de prostituées, participe à des partouzes, prend de la cocaïne et trafique avec la pègre ; autant l’électeur lambda a le droit de savoir que tel homme politique, bien loin de son image publique de bon père de famille, est en fait un adepte de semblables pratiques !

Imaginez un seul instant que cet homme soit le président de la république ?

Pensez-vous qu’il soit rassurant et légitime de cacher, au nom du principe du respect de la vie privée, qu’un homme en charge de la responsabilité d’un pays entier a de telles pratiques ?

En ce qui me concerne, bien évidemment non mais il est vrai que je suis beaucoup plus proche culturellement des pays anglo-saxons que de la conception latine des droits et devoirs des hommes publics.

Aux USA, mis à part le président, tous les secrétaires d’Etat (ministres) et tous les chargés de mission ne peuvent entrer en fonction qu’après que leur dossier personnel ait fait l’objet de la part du congrès (sénateurs et représentants) d’un examen si pointu qu’on l’appelle “le grill” ; et cet examen peut être à la fois très dur et très déstabilisant !

Inutile de vous dire qu’au moindre doute de comportement « inapproprié » le candidat est refoulé ; n’en déplaise au président !

En outre, dans les pays anglo-saxons, il n’y a pas de séparation entre vie privée et politique. On peut appeler ça du puritanisme mais on peut aussi appeler cela le respect de l’électeur qui doit avoir le choix de ne pas voter pour un pédophile, un dévoyé ou un salopard !

Et malgré ces règles strictes, il y a toujours des scandales (JF Kennedy et ses nombreuses maitresses, B Clinton et sa stagiaire Monika Lewinski mais Clinton a été poursuivi non pour ses relations sexuelles mais parce qu’il avait menti sous serment ce qui est un crime fédéral).

En Suède, le simple usage à titre personnel d’une CB publique pour acheter un tobblerone est sanctionné.

En France ?

Rien de tout cela, l’abus de deniers publics devient presque un brevet de capacité et on en arrive à des situations rocambolesques où le ministre du budget (M Cahuzac) en charge de la lutte contre la fraude fiscale est détenteur d’un compte dissimulé en Suisse et un fraudeur fiscal ou encore tel autre ministre (Th Thévenoud) qui est atteint de phobie administrative et ne fait aucune déclaration de revenus !

Plus récemment, nous avons eu JP Delevoye et ses 14 emplois administratifs, rémunérés ou non, en parfaite violation des dispositions constitutionnelles !

Car bien évidemment, le comportement inapproprié ne s’arrête pas aux dérives sexuelles et à l’usage de stupéfiants !

Il concerne en fait tous les aspects de la vie courante et cela porte aussi sur la pédophilie, les violences sur son conjoint ; ce qui signifie que chacun mène la vie qu’il veut sous réserve néanmoins de ses engagements publics car il est évident qu’on ne peut pas faire n’importe quoi lorsqu’on est un élu. Il faut montrer l’exemple !

Or, on a la désagréable impression qu’en France, les élites veulent pouvoir faire à peu près n’importe quoi en toute impunité ; l’essentiel étant que le public ne le sache pas. Or, si les élites font n’importe quoi, comment voulez-vous que la population les respecte et accepte le jeu de la démocratie représentative ?

Il ne faut pas oublier que les politiciens ont déjà une très mauvaise image auprès du public et que cette mauvaise image est en rapport direct avec leurs inconduites et turpitudes.

Je me souviens d’un client qui, un jour, a déclaré au tribunal alors qu’il avait commis un petit larcin (escroquerie) : Moi j’ai pris 1.000 F mais untel a volé un million et lui il n’a même pas été condamné ! Il ne comprenait pas pourquoi lui devait l’être !

Le problème est que nos élites, qui invoquent le respect de leur vie privée, n’ont pas compris ou ne veulent pas comprendre cet aspect de la morale publique.

Bien au contraire, ils pensent qu’entre collègues ayant les mêmes inconduites, avec la protection de la police et des services secrets, le silence de la presse (la presse était au courant de la double famille de Mitterrand logée aux frais de la république et protégée par la police de la république mais les français ne l’on découvert que bien plus tard en 1994 ce qui constitue, à tout le moins, un abus caractérisé de deniers publics) ils ont le droit de se livrer à des comportements qui sont l’exact contraire de leur image publique !

Autrement dit, l’omerta n’est pas une preuve de morale même si certains fustigent le retour de l’ordre moral et la dictature des médias et Internet reste bien à ce jour la seule voie que ne maitrisent pas ces élites ; alors qu’ils persistent à vouloir continuer dans leurs vieilles pratiques en répliquant : « internet poubelle de la démocratie » !

Cette vision, par trop commode, est évidemment celle des puissants qui veulent pouvoir faire n’importe quoi sans que cela se sache ! Ce n’est rien d’autre qu’une morale hypocrite aux relents catholiques : on va à la messe le dimanche, on a ses bonnes œuvres, mais on se conduit en privé comme une ordure !

Pour revenir à B Griveaux, qui par ailleurs s’était ouvertement moqué des français aux faibles revenus qui fument des clopes et roulent au diesel, il est bel et bien un tartuffe tel que l’a décrit Molière : bon père et bon mari aux yeux de l’électeur et finalement adepte de la luxure !

Car, B Griveaux s’est affiché (dans Paris-Match) en bon mari et bon père de famille donnant une image trompeuse de lui-même et, pire, fait des vidéos de ses « exploits ».

Au delà d’une véritable imposture, cela est consternant de médiocrité !

B Griveaux s’est ridiculisé et si rien ne l’obligeait à renoncer aux élections municipales parisiennes, il est évident que le bon sens lui a commandé de le faire car, à n’en pas douter et au-delà de son programme politique complètement inepte, les bulletins de vote auraient été dûment modifiés pour devenir des sexpapers !

Cette affaire apparaît finalement être pour LREM le boomerang de l’histoire Fillon ; lequel s’est vu cloué au pilori pour ses problèmes récurrents avec l’argent qui sont, curieusement, « opportunément sortis » juste au moment il était le probable gagnant des élections présidentielles. Cela l’a, d’une manière parfaitement identique, irrémédiablement dévalué aux yeux de français pas trop puritains sur le sexe (en France un queutard reste encore bien vu) mais beaucoup sur l’argent !

La règle des hommes publics détenteurs de mandats électifs ou de responsabilités publiques doit être impérativement : « tout ce que vous direz et ferez pourra être retenu contre vous ! ». Ils se doivent d’être irréprochables !

C’est comme ça, et il suffit de le savoir ; et, heureusement, internet est là pour pallier les défaillances de transparence du système mis en place, à leur profit et bénéfice exclusifs, par les élites !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

 

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Tous morts mais une Terre sauvée !

Un groupement d’associations néerlandaises (la “True Animal Protein Price Coalition”) vient de soumettre au parlement européen un rapport vantant les avantages économiques et environnementaux d’une taxe sur les protéines animales.

Cette même idée vient d’être suggérée aussi par le cercle de réflexion britannique FAIRR et la télé/radio publique (France info) considère même cette taxe comme inévitable en expliquant, qu’entre 2000 et 2017, la consommation mondiale de viande aurait augmenté de 40% ; avec le sous-entendu que cette augmentation exercerait une pression intolérable sur les ressources de la Terre.

Selon ces associations, taxer la viande de boucherie à hauteur de 0,47€ les 100 grammes pour le bœuf, 0,36€ pour le porc et 0,17€ pour le poulet limiterait considérablement les émissions de CO2 et éviterait 500 000 décès par an.

L’argument climatique

A l’appui de cette proposition, ces organisations invoquent les « coûts cachés de la viande au niveau environnemental » car l’élevage de bétail serait responsable de 20% des gaz à effet de serre (les flatulences bovines et porcines ?) et la production de protéines animales compterait pour 75 % des émissions agricoles totales de gaz à effet de serre.

En outre, la production de viande exercerait une pression importante sur les ressources en eau.

La conclusion est qu’il faut réduire drastiquement la consommation de protéines animales pour sauver la planète et la consommation de viande pourrait, grâce à cette taxe, être réduite, d’ici à 2030, de 67 % pour le bœuf, de 57 % pour le porc et de 30 % pour la volaille.

De là à affirmer que les animaux d’élevage et de basse cours sont dangereux pour la planète, il n’y a qu’un pas qui semble avoir été franchi ; les animaux d’élevage devenant, par la magie des mots, un fardeau environnental !

On se situe ici, encore une fois, dans le contexte fumeux des taxes dites comportementales ; dont le but officiel est d’orienter le comportement du consommateur en taxant lourdement les produits que l’on veut qu’il ne consomme pas !

Cette technique est déjà largement utilisée avec la taxe soda, les taxes sur l’alcool et les cigarettes dont la consommation est estimée dangereuse pour la santé. On parle aussi de taxer la charcuterie dans le même but …

Elle est aussi utilisée avec l’automobile puisque l’on taxe lourdement les voitures thermiques pour contraindre les consommateurs à acheter des voitures électriques qui polluent … plus mais différemment !

Au-delà de ces considérations, il s’agit bien évidemment d’un choix idéologique fondé sur le présupposé, non confirmé par la science, d’un « dérèglement climatique dû à l’action de l’homme » ; sans vouloir envisager autre chose et notamment de simples variations climatiques, lesquelles sont pourtant déjà intervenues dans le passé (cf l’optimum médiéval de 950 à 1300 ou encore le petit Age glacière entre 1400 et 1900).

L’argument fiscal

Selon cette organisation, au seul niveau européen, cette taxe rapporterait 32 Md€ d’ici à 2030.

L’argument de nature à favoriser son adoption est le fait que cette manne fiscale serait reversée et il n’est pas besoin de titiller longtemps un politicien avec ce type d’argument pour emporter son adhésion ; car quel politicien ne rêverait pas de disposer d’une grosse manne fiscale qu’il pourrait redistribuer à seule fin de se rendre populaire !

Le tout est de savoir à qui ?

Il est suggéré d’en reverser la moitié à la filière de l’élevage pour favoriser l’investissement et la transformation des exploitations. Un tiers serait destiné à compenser une baisse de la TVA sur les fruits et légumes, perçus comme l’alternative principale des consommateurs, et 20 % seraient destinés à limiter l’impact de cette taxe sur les revenus modestes.

Plusieurs questions se posent immédiatement :

  • Reverser la taxe à la filière de l’élevage pour favoriser l’investissement et la transformation des exploitations après l’avoir assassinée est bien une idée technocratique complètement déconnectée des réalités car on peut quand même se demander vers quel type d’activité vont pouvoir s’orienter des éleveurs qui seront dissuadés de faire de l’élevage…
  • Ne vaudrait-il pas mieux favoriser l’agriculture que de tout faire pour pénaliser les agriculteurs dont le métier est à la fois dur et souvent mal payé ?
  • Si, hypothèse d’école, d’une année sur l’autre, tous les animaux d’élevage sont abattus, il n’y a certes plus de viande mais il n’y a plus de base taxable non plus et plus d’argent à redistribuer ! La poule aux œufs d’or fiscale ne pond plus et le schéma miraculeux devient juste un désastre !
  • D’ailleurs, la simple diminution de consommation de viande entrainera une diminution de la base taxable et des recettes fiscales espérées !
  • Ce genre d’idée fait fi de l’adaptabilité de l’homme qui va se mettre à faire de l’élevage « personnel » dans des conditions sanitaires qui pourront s’avérer « douteuses » et l’épidémie de corona virus est là pour nous en rappeler les conséquences éventuelles !
  • Si on élimine la filière animale, il n’y aura plus de lait, plus d’œufs, plus de beurre, plus de fromages, plus de produits lactés en général ; compte non tenu de tout un tas de sous-produits qui entrent dans les préparations alimentaires ! Toute l’industrie de transformation de la viande disparaît ; tout comme votre boucher et le préjudice de la disparition de tous ces secteurs économiques s’élèvera alors à bien plus de 32 Md€ !
  • On évoque la consommation d’eau : les promoteurs de cette idée ne savent visiblement pas que l’élevage se pratique en fonction des ressources hydriques disponibles et qu’évidemment on n’élève pas du bétail en plein milieu du désert ! En Grèce, où il n’y a pas beaucoup d’eau, on élève des chèvres (en semi-liberté) qui sont peu exigeantes, mais pas des vaches car elles crèveraient ; et l’agriculteur n’est pas assez idiot pour gaspiller ainsi son capital !
  • Les plus faibles économiquement seraient les plus pénalisés puisque, plus le revenu est faible plus le budget alimentation est proportionnellement important. On voudrait contraindre les populations les moins aisées à renoncer purement et simplement à la viande qu’on ne s’y prendrait pas autrement ; c’est à dire que ce qu’on leur « propose » n’est rien d’autre qu’une régression ! Il est douteux que leur verser de l’argent « pour compenser » soit de nature à résoudre ce problème …
  • Il existe déjà toute une série de taxes sur les abattoirs et le commerce de la viande. En ajouter une de plus n’est surement pas de nature à favoriser la filière mais il est vrai que ce n’est pas le but !

Le problème alimentaire

Quoiqu’en disent les tenants des régimes alimentaires sans viande, le régime alimentaire de l’homme est celui d’un chasseur cueilleur qui, il y a 10.000 ans, s’est livré aussi à l’agriculture ; ce qui lui a permis de faire un formidable progrès dans la gestion des ressources et de limiter les périodes de disettes ou de famines et de limiter la mortalité !

Notre régime alimentaire n’est pas celui d’un primate exclusivement arboricole ni même celui d’un ruminant et ne se nourrir que d’herbe, de légumes et de fruits est en fait dangereux pour la santé Les avis médicaux sont unanimes et imposer un régime vegan à un enfant (surtout en bas âge) est assimilé à de la maltraitance.

Interdire ou limiter la consommation de viande n’est donc pas bénéfique pour la santé et on peut légitimement se demander quel est le bénéfice que l’on peut en attendre de telles mesures si on doit tuer l’humanité pour sauver la planète ?

En fait, ne devrait-on pas plutôt se réjouir d’une augmentation de la consommation de viande au niveau planétaire, signe d’une amélioration du niveau de vie et des régimes alimentaires, surtout si les ressources le permettent ?

Or, la mise en place de cette taxe aurait pour essentiellement l’effet inverse en obligeant la population à se passer d’aliments carnés qui nous apportent les protéines dont nous avons besoin ? Dès lors, l’affirmation selon laquelle cette taxe sauverait 500.000 vies apparaît extrêmement suspecte et laisse à penser que ce serait plutôt l’inverse !

Des effets non maitrisés

Il faut être conscient que cette idée émane d’urbains bobos qui ont une vision complètement déformée du monde, de la nature et de l’écologie. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui sont pour les éoliennes et contre les centrales nucléaires sans se poser la question d’où vient l’électricité qui recharge leurs smartphones et leurs consoles de jeux et qui prennent l’avion pour aller à la plage ou au ski !

Il s’agit essentiellement de gens qui soit ne veulent pas manger de viande et donc pour lesquels l’augmentation du prix n’est pas gênante soit de gens qui ont des revenus leur permettant de la payer beaucoup cher !

Ce sont les mêmes qui se livrent à « l’agri bashing » et qui préconisent l’interdiction des OGM, des pesticides, des engrais, des désherbants sélectifs (type glyphosate) sans se poser la question des conditions dans lesquelles les aliments qu’ils consomment seront produits.

J’avais déjà décrit cette tendance élitiste dont la plus évidente est la voiture qui sera un jour réservée seulement à ceux qui auront les moyens de payer des taxes exorbitantes !

Le premier problème est qu’au nom des principes dont ils sont convaincus et qui priment toutes autres considérations, ils veulent imposer leurs choix personnels de vie et/ou idéologiques aux autres en utilisant des prétextes présentés comme écologiques alors qu’ils ne le sont même pas car affaiblir la population mondiale par le biais d’une modification forcée de son régime alimentaire ne peut pas être considéré comme bénéfique ou même seulement comme un progrès !

Car, le premier résultat d’une telle mesure ne serait-elle pas d’affamer les éleveurs puis la planète ? Ce qui n’est sûrement pas la bonne solution  …

Le deuxième problème est que ces organisations disposent de moyens financiers et donc d’un pouvoir de nuisance qui est obligatoirement pris en compte par les politiciens alors que l’urgence climatique ne repose que sur des modèles ou des prédictions qui se sont tous avérés faux !

Cela explique qu’E Macron, tout comme ses prédécesseurs, ne va reculer devant aucun excès, ni de langage ni même financier et surement pas devant un argument de bon sens, pour se jeter à corps perdu dans des promesses écologistes à la fois fumeuses, ruineuses et inutiles à seule fin de pêcher des voix ; alors même que les français sont surtout intéressés par des mesures concernant la sécurité des biens et des personnes ! Ne vient-il pas de convoquer un conseil de guerre écologique (sic ?!?) la posture martiale n’étant là que pour affirmer sa détermination ?

Et, ce qui ne laisse pas d’inquiéter, cette dérive idéologique se retrouve aussi à la tête des institutions européennes !

En fait, la réalité est que la terre ne peut pas être un immense parc naturel protégé sous une bulle et on sait que toute activité humaine et toute production d’énergie sont polluants et peuvent donc être remises en question. C’est un fait que l’on ne peut pas éviter. Il s’agit ensuite d’évaluer les couts d’une technologie ou d’une pratique au regard de nos besoins d’énergie et des gains apportés.

Alors, pourquoi s’en prendre ainsi à un mode d’alimentation millénaire et pourquoi ne pas « s’attaquer » à d’autres sources de pollutions ; en n’oubliant pas que toute activité humaine est polluante ?

Pourquoi ne pas parler de la surpêche qui vide les mers ou des pêcheries industrielles en Norvège ou en Grèce car combien faut-il d’aliments industriels pour faire un kg de poisson ? (il faut 5 à 7 kg d’aliments en granulés pour faire un kg de poisson).

On pourrait aussi suggérer à ces hollandais de taxer lourdement le gaz qui sert à chauffer les serres hollandaises (les Pays Bas sont le premiers producteurs d’Europe de fleurs) car finalement, c’est bien connu, comme le riche est toujours l’autre, le pollueur est aussi toujours l’autre !

Et pourquoi pas une taxe carbone sur les crémations mortuaires ?

En fait, on s’aperçoit que tout est sujet à critique et certaines personnes, sous prétexte de défendre la planète Terre, sont prêts à éliminer les animaux en se basant sur des considérations fumeuses.

Seulement, on connait les dérives de cette vision eugéniste du monde : il y a trop d’animaux donc on interdit les animaux et ensuite on estimera que la pression démographique est devenue trop lourde pour la Terre et on interdira les humains … ou du moins certains d’entre eux ! On a connu cela entre 1936 et 1945 et, à l’époque, c’étaient essentiellement les juifs qui n’avaient plus le droit de respirer.

En conclusion

Entre les écolos, les vegan et autres idéologues de l’écologie, il est vrai que nous ne manquons pas de spécialistes d’une agriculture essentiellement régressive dont le but principal n’est pas de faire des propositions constructives mais d’interdire !

Il ne faut pas être dupe : la promesse de distribution d’argent gratuit, extorqué sous forme d’impôts, n’est qu’un habillage incitatif, pour ne pas dire démagogique, mais la question qui se pose à la fin est quand même : « dans quel but » ?

On est clairement affaire à des écologistes sectaires, intolérants, végétariens ou même vegan pour lesquels manger de la viande est une abomination et qui donc souhaitent en interdire la consommation, d’une manière ou d’une autre ; l’écologie n’étant qu’un vecteur comme un autre pour parvenir à ce but.

Ces personnes sont en outre atteintes de taxomania, affection malheureusement de plus en plus courante chez les gens désireux d’imposer aux autres leur vision du bonheur sur terre.

Néanmoins, quand tout aura été à la fin, interdit, aura-t-on pour autant atteint le paradis sur terre ?

En fait, nous savons que l’écologie punitive et fiscale ne s’arrêtera, comme le socialisme, que lorsqu’on aura fini de dépenser l’argent des autres.

Bien cordialement à tous !

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Dictature ou démocratie limitée ?

Nous nous souvenons de la déclaration véhémente du président à propos de sa méthode de gouvernement ou plus exactement d’exercice du pouvoir …

Cette déclaration est intervenue dans le cadre de la contestation générale du pouvoir et de sa légitimité, à propos de la réforme des retraites, par une fraction de la population emmenée par la France insoumise et certains syndicats.

On sait que cette contestation a eu pour effet notamment de gêner le président dans ses déplacements (au théâtre ou en province).

Reprenons ses propos tels qu’ils ont été rapportés par notre ami Bukinov :

“Aujourd’hui s’est installée dans notre société – et de manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables -, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu’une forme de dictature se serait installée…
Mais allez en dictature ! Une dictature, c’est un régime où une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est cela, essayez la dictature et vous verrez !
La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre. “

Sur la forme

A delà de la forme incantatoire, il faut quand même remarquer qu’il utilise ce que l’on appelle, en psychologie, des « biais cognitifs » ou d’appréciation des évènements par rapport à lui-même et que ceux-ci sont de nature à fausser son appréciation des faits et son jugement.

Il s’agit évidemment d’une réaction égocentrique et narcissique par rapport à une contestation qu’il estime inacceptable ; au moins dans la forme si ce n’est sur le fond !

En effet, en évoquant des « attitudes séditieuses » et des discours qui ne peuvent être que « extraordinairement » coupables ; il situe l’idée qu’il a de cette contestation : il formule un jugement de valeur et il l’estime illégitime. En cela, il se rapproche de la conception du pouvoir des démocraties populaires qui n’étaient ni démocratiques ni populaires, et où le fait de contester le pouvoir faisait de vous un « ennemi du peuple », un délinquant qui fallait éradiquer. Le crime commis n’était pas autre chose que des attitudes séditieuses ou extraordinairement coupables avec cette différence notable, qu’en France, personne ne va en prison pour avoir exprimé des idées politiques, quelles qu’elles soient (sauf révisionisme ou incitation à la haine raciale).

Sur le fond

Il définit ensuite la dictature comme une personne ou un clan qui décide des lois.

Les questions qui ne lui seront pas posées (et surtout pas par la presse bien-pensante et lourdement subventionnée) sont évidemment celles-ci :

Comment définit-il la mainmise d’une administration (les hauts fonctionnaires) sur tout un pays ; hors de tout processus démocratique clairement consenti par la population ?

Comment définit-il la violence qui est exercée par cette administration pour obtenir de gré ou de force, au moyen de dispositions attentatoires aux libertés publiques, la soumission de cette population et notamment le recouvrement de l’impôt ?

Il évoque le respect de l’autre, l’interdiction de la violence et la haine à combattre. Quelle appréciation porte-t-il sur les violences policières évidentes qui ont été commises, sur ordre, à l’encontre des gilets jaunes ; violences destinées à casser une contestation que le pouvoir ne voulait pas voir ? Comment estime-t-il les propos du préfet Lallemand qui a déclaré à un manifestant : « nous ne sommes pas dans le même camp » justifiant de ce fait une répression policière au service d’un autre camp c’est à dire d’un groupe ou d’une caste ?

Estime-t-il que la justice administrative, seule habilitée à juger des litiges entre un particulier et l’administration, est impartiale (le taux de jugements en faveur de l’Etat dépasse 80% ce qui ne peut pas être que le fruit du hasard) ?

Ne peut-il pas estimer que la population qui se voit méprisée, bafouée, volée, spoliée par un système très largement organisé, n’ait d’autre issue que la contestation haineuse ; cette contestation étant l’expression d’une résistance à un exercice du pouvoir estimé trop autoritaire ?

Il semblerait que M Macron ne perçoive finalement l’exercice du pouvoir que comme la possibilité pour lui-même de s’exprimer librement, au nom des autres, dans le cadre d’un grand débat où il n’y aurait aucune contradiction …

Seulement, n’écouter que soi-même n’est pas la preuve d’une vision démocratique du pouvoir …

Cette pratique du pouvoir peut-elle être considérée comme démocratique ?

Après deux années de préparation et de concertation, le gouvernement a présenté son projet aux partenaires sociaux qui ont eu la surprise de constater que ce qui leur était soumis était un projet technocratique qu’on leur demandait juste d’approuver en le présentant comme universel, juste et égalitaire !

On connait la suite : la contestation et la grève ont été les principaux arguments de résistance à une réforme qui apparait dans les faits comme totalement inadaptée ; chaque corporation (avocats ou cheminots) ayant de « bonnes » raisons de défendre ses petits avantages … justifiés ou non !

Le gouvernement s’est trouvé pris au piège d’une contestation généralisée et il n’a eu alors de cesse de manœuvrer pour contourner l’opposition et ne pas perdre la face ; notamment en accordant des avantages dérogatoires à certains plutôt qu’à d’autres …

Au-delà de ce constat, c’est en fait celui du problème de nos élites avec l’exercice du pouvoir et du respect des autres dans le cadre de la démocratie et quel meilleur exemple que cette réforme des retraites dont nous allons examiner le « processus démocratique » propre à la Vème république ; puisque le projet doit désormais venir devant le parlement aux fins d’adoption législative.

Le cadre parlementaire est déjà fixé : Les députés LREM et MODEM sont majoritaires en voix à l’assemblée nationale ; ce qui conforte le gouvernement dans l’idée que le projet de loi bénéficiera d’un vote favorable.

Cette situation pose déjà une première question : au-delà de la vision « idéale » d’un gouvernement agissant exclusivement pour le bien commun, est-ce que ce dernier peut légitimement imposer un texte rejeté par l’ensemble de la population et le parlement issu d’une majorité régulièrement élue peut-il voter un projet de loi du gouvernement alors qu’il sait que ce projet est rejeté par une majorité de la population ?

En théorie, oui bien évidemment mais ce n’est pas nécessairement démocratique ; c’est juste une forme d’exercice du pouvoir ; ce à quoi il sera rétorqué que le pouvoir s’exerce sur la durée et que l’exécutif ne peut pas être paralysé en permanence parce qu’il y a une contestation dans la rue ou ailleurs !

Le pouvoir s’exerce dans le cadre des institutions qui ont été adoptées par les français en 1958 et … pas dans la rue ; laquelle ne reflète évidemment ni l’ensemble de la population ni l’ensemble de l’opinion !

En outre, un nombre colossal d’amendements ont été déposés sur le bureau de l’assemblée nationale (on parle de 20.000).

La stratégie des amendements est bien connue : elle vise à provoquer un enlisement du travail de l’assemblée nationale. Il s’agit évidemment d’une perversion du débat parlementaire dans la mesure où l’opposition, consciente qu’elle ne pourra pas s’opposer à l’adoption d’un texte, utilise des méthodes d’obstruction.

Bien évidemment, le gouvernement le sait et a d’ores et déjà préparé sa « riposte » avec l’article 49.3 dont le texte en est le suivant :

« Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session. »

Cette procédure, dite du vote bloqué, est évidemment totalement anti démocratique dans la mesure où elle permet à l’exécutif de faire passer, en force, un texte sans qu’il soit voté par la représentation nationale.

Le gouvernement, conscient que l’utilisation de cet article pourrait être « mal interprétée » et que l’opposition ne manquera pas de crier à la dictature, a d’ores et déjà fixé sa stratégie : On laissera les députés « s’amuser » pendant quinze jours avec leurs amendements avant d’y mettre fin avec le 49.3 !

Cela permet d’invoquer une légitimité de pure forme mais ne résout en aucun cas la question de la légitimité du texte adopté au regard de l’opinion publique.

La deuxième question qui se pose alors est celle-ci : Est-ce que le parlement (assemblée nationale et sénat) a le pouvoir de s’opposer au gouvernement et de l’empêcher de prendre un texte rédigé par des inconnus au fin fond d’un ministère ?

En théorie oui, en pratique non car la constitution fixe des règles qui permettent à l’exécutif de passer outre à l’opposition du parlement. Autrement dit, les règles du jeu telles qu’elles ont été fixées par la constitution ont été faussées dès le départ et, à bien y regarder, un parlement qui ne peut ni contre-balancer ni s’opposer à l’exécutif ne sert à rien !

Le principe de toute une démocratie représentative est que les décisions importantes doivent faire l’objet d’une loi votée par la représentation nationale, à savoir les députés et les sénateurs.

Dans les faits, et concernant plus particulièrement le projet de réforme des retraites, on se situe assez loin de ce schéma théorique car le texte du gouvernement  prévoit en fait une loi-cadre et une habilitation en sa faveur pour « légiférer » par ordonnances (une vingtaine !?!).

Cela signifie clairement que les députés vont voter sur le contenant de la réforme (un cadre juridique global) mais que le gouvernement y mettra ce qu’il voudra !

Nous avons là clairement une violation de la démocratie mais … pas une violation de la constitution puisqu’elle le permet expressément (article 38) !

C’est clairement faire échec à la représentation nationale même si on peut appeler ça une délégation de pouvoir ; bien que le parlement n’ait pas à se dessaisir de son pouvoir législatif au profit de l’exécutif car c’est alors au minimum une démission et au pire une perversion pour ne pas dire une parodie de démocratie.

Est-ce que cela fait de notre pays une dictature ?

Non, mais cela n’en fait pas une démocratie non plus et entre JF Revel et F Mitterrand (le coup d’Etat permanent), il n’a pas manqué d’opposants à ce texte (l’article 49.3) !

Le problème est que l’énarchie, dont sont issus le président et la plupart des membres du gouvernement, aime la verticalité et sa conception du pouvoir est qu’elle commande et que les autres (vous, en l’occurrence) obéissent !

J’ai, à plusieurs reprises, critiqué, dans ces colonnes, le système de pouvoir autoritaire, monarchique et vraiment peu démocratique de la Vème république mis en place par le général De Gaulle qui n’était pas un dictateur mais pas vraiment un démocrate non plus.

De Gaulle prétendait l’avoir fait pour stopper l’instabilité gouvernementale de la IVème république en oubliant un peu rapidement que l’essentiel du problème se situait au niveau du système électoral qui prévoyait l’élection des députés à la proportionnelle ; empêchant de ce fait l’émergence d’une majorité. Ce n’était donc pas le parlementarisme qui était en cause !

En outre, parce qu’il ne voulait pas avoir à rendre des comptes devant une classe politique qu’il méprisait, son ego ne supportant pas la critique, il a poussé l’exercice tellement loin que le parlement n’a désormais plus aucun pouvoir ; mettant même à mal le principe même de la séparation des pouvoirs. Le parlement ne peut pas mettre en cause la responsabilité politique du président qui est, de ce fait, à la fois, irresponsable et inamovible sauf devant les français une fois tous les 5 ans dans le cadre d’un système électoral qui peut être biaisé, voire carrément truqué, et que certains ont appelé « une démocratie intermittente » !

C’est aussi oublier un peu rapidement que la Vème république prévoyait au départ que le président était élu par le parlement et que c’est à la suite du référendum de 1962 approuvé par les français que le président de la république a été élu au suffrage universel direct.

Cela pouvait sembler être un progrès démocratique à l’époque et c’est d’ailleurs toujours un cas pratiquement unique dans les démocraties occidentales. Le problème est que loin de mettre en place une forme de démocratie directe, c’est en fait avant tout une technique visant à mettre en échec la représentation nationale qui se retrouve impuissante devant le président ; sauf cas très exceptionnel de la cohabitation qui n’était pas prévue par les textes mais qui a eu lieu deux fois (sous Mitterrand et sous Chirac) avant d’être bannie par une classe politique unanime par le biais d’un mandat du président ramené à 5 ans et concordant avec le mandat électoral des députés !

Le seul élément du pouvoir exécutif qui peut être mis en difficulté est le premier ministre, dans le cadre d’une motion de censure. Mais on sait, depuis N Sarkozy, qu’il n’est qu’un collaborateur ; autrement dit un exécutant fidèle de la politique décidée à l’Elysée tout en lui servant aussi de fusible !

Les règles de fonctionnement d’une démocratie représentative

Les règles de la démocratie, telles qu’elles ont été fixées par Montesquieu et Tocqueville, prévoient une organisation du pouvoir scindée entre :

  • Le pouvoir exécutif,
  • Le pouvoir législatif
  • Le pouvoir judiciaire,

Chacun étant totalement indépendant et exerçant un contrôle sur les deux autres.

C’est comme cela que fonctionnent les démocraties anglo-saxonnes mais ce n’est pas comme cela que fonctionne la France ; et on se situe au-delà d’une simple divergence d’appréciation …

En effet, au RU et aux USA, le pouvoir judiciaire est indépendant et est le garant des libertés individuelles. En France, la justice n’est qu’une « simple autorité » sous la tutelle du président et c’est le président qui est le garant des libertés !

Autrement dit, en France, c’est le gardien en chef de la prison qui est le garant de votre liberté et de votre sécurité … En matière de défense et de garantie des libertés, on a vu mieux.

Au RU, le premier ministre est le représentant de sa majorité et il doit nécessairement gouverner avec l’assentiment des communes (on l’a vu à propos du Brexit et de Mme Th May qui a dû présenter sa copie un nombre incalculable de fois, sans jamais obtenir d’approbation). Aux USA, le président de la première puissance mondiale ne peut absolument rien faire sans l’approbation du congrès (sénat et représentants).

En France ? Il n’y a pas de problème de ce type. Le président décide et le parlement compte pour …du beurre. On l’a vu,  il n’est finalement que la caution constitutionnelle du président et de la clique qui s’est rangée derrière ce dernier !

Alors démocratie ou dictature ?

E Macron pourra toujours se retrancher derrière le fait qu’il n’est pas l’auteur de la constitution et qu’il n’en est que l’utilisateur tout en rejetant la pratique du pouvoir « normale » de F Hollande pour adopter la Jupitérienne ; parait-il voulue par les français !

On objectera aussi que la démocratie ne doit pas aboutir à l’impuissance, mais doit-elle pour autant aboutir au pouvoir de la seule administration et d’une bande de hauts fonctionnaires qui, sous couvert d’un parlement croupion, peuvent, si ce n’est faire à peu près n’importe quoi, au moins agir à leur guise ?

On l’a vu récemment avec le vote de rejet du congé parental porté à quinze jours pour décès d’un enfant lequel a suscité la colère (feinte) du président devant la polémique qui enflait !

Car, le vice fondamental du système français est qu’il y a un déséquilibre manifeste en ce qui concerne l’exercice du pouvoir et que les français ne se sentent ni représentés ni défendus par un parlement finalement totalement neutralisé par l’exécutif. Forts de ce constat, les français ont donc fait descendre la contestation dans la rue !

En conclusion :

E Macron,  au-delà de sa pratique autoritaire du pouvoir, n’est certes pas un dictateur mais il n’est pas sûr qu’il soit pour autant un grand démocrate ; notamment en raison de sa vision narcissique de ses fonctions … même si on ne peut pas éviter certains effets pervers de la démocratie et notamment en raison de l’incompétence ou au minimum du manque de compétences des députés.

De manière lucide, je pense que l’on peut affirmer que la France est une démocratie déléguée, dirigée, autoritaire, étatiste, qui n’a rien de libérale et finalement pas vraiment démocratique … mais ce n’est pas encore une dictature. Il y a encore des élections et nos élites respectent le résultat des élections, encore que, lorsqu’on examine avec lucidité les dernières élections présidentielles, on a tout lieu de penser que celles-ci ont été largement manipulées …

Nos élites et dirigeants ont juste oublié un peu trop rapidement qu’ils tiennent leurs prérogatives des électeurs qui leur ont confié un mandat temporaire et juste un mandat … pas un blanc-seing ni un engagement de soumission éternelle !

C’est là le fond du problème : tout pouvoir qui fonctionne sans contrôle ni contre-pouvoir finit toujours par abuser de ses prérogatives dans le cadre d’une dérive toujours plus autoritaire !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

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Les manipulations écologiques du gouvernement

Comment rendre compétitif un produit normalement invendable ?

Nous avons deux exemples typiques et qui sont, juste par hasard, en rapport avec la « vision écologique du gouvernement » :

– la voiture électrique,

– les éoliennes.

Les dernières statistiques disponibles pour janvier montrent une évolution significative du marché de l’auto.

Le marché a globalement chuté de 13.4% en janvier par rapport à janvier 2019 alors que les immatriculations de véhicules électriques ont bondi en janvier et représentent désormais 8,2% de l’ensemble des nouvelles immatriculations (10.952 voitures), contre seulement 2% en janvier 2019. La Renault Zoé est même 3ème avec 5.000 véhicules vendus derrière la Peugeot 208 et la Renault Clio. La part de marché des véhicules hybrides rechargeables est passée en un an de 0,7% à 2,8% (3.734 immatriculations en janvier 2020).

Le marché de la voiture électrique serait-il en train de décoller … enfin ; apportant une confirmation éclatante aux déclarations du ministère de la ville qui vient d’affirmer : “La question écologique est au cœur des préoccupations des Français, mais 80% des émissions de CO2 viennent de la Ville” ?

En fait, ces statistiques sont trompeuses et l’adage selon lequel « au royaume des aveugles les borgnes sont rois » trouve ici sa plus parfaite application.

Que se passe-t-il ?

Après une forte augmentation des ventes en décembre (+27%) liée à un phénomène d’anticipation d’achat de voitures qui allaient être fortement « malussées » au 1er janvier, nous assistons surtout à un effondrement des ventes de véhicules thermiques neufs.

Cet effondrement est évidemment en rapport avec la forte augmentation de la désormais fameuse taxe carbone dont le coût devient complètement délirant avec des variations énormes et quasi inexplicables pour un même véhicule ! Le malus peut désormais monter jusqu’à 20.000 € et des marques comme Mercedes (-50%) et BMW (-17%) enregistrent des reculs très importants ; ce qui n’a rien d’étonnant quand on apprend qu’un simple Dacia Duster 1.3 essence à 18.500 € se retrouve devoir supporter un malus de 1.276€ contre 540€ en 2019 !

Par ailleurs, les constructeurs se sont aussi livrés à des manipulations du marché en reculant certaines immatriculations sur 2020, notamment de voitures électriques, pour éviter des amendes fiscales pour dépassement des quotas de CO2 (qui entrent en application en 2020).

Le meilleur rapport qualité/prix ?

La question qui vient à l’esprit est évidemment : ne serions-nous pas en présence d’un marché complètement manipulé à travers la fiscalité mais aussi les interdictions de circuler en ville, la politique de bobos anti voiture notamment à Paris (fermer des places de parking n’augmentera pas les capacités des transports en commun déjà saturés) et à Grenoble ?

On peut effectivement le penser car, à bien y regarder, le marché de la voiture électrique n’existe que par la grâce d’une décision politique qui cherche à tout prix à l’imposer.

Or, il faut aussi être conscient que cette manipulation du marché est très rarement à l’avantage du consommateur car elle créé de faux prix puisque le consommateur n’a plus la démarche d’acheter le produit présentant le meilleur rapport qualité/prix !

Cette situation est tout à fait comparable à celle des éoliennes dont on sait qu’elles n’existent que parce qu’elles sont subventionnées au niveau du rachat du prix de l’électricité (par le biais de la CSPE sur votre facture d’électricité) et que, si on arrête les subventions, le marché éolien s’écroule tout seul car qui serait assez idiot pour acheter une électricité quatre fois plus chère que celle provenant des centrales nucléaires ?

A n’en pas douter, l’arrêt des subventions aurait le même effet sur le marché de la voiture électrique ; surtout que les constructeurs eux-mêmes ne sont pas du tout convaincus par sa viabilité et sa rentabilité. Ils n’en produisent que parce qu’on leur impose d’en fabriquer. D’ailleurs, qui serait assez fou pour acheter une voiture qui coûte trois fois plus cher tout en ne possédant qu’à peine la moitié de l’autonomie d’une voiture à moteur diesel récente ?

Le seul avantage la voiture électrique se situe dans le fait que, dans les embouteillages, elle ne consomme pas.

On se situe donc, tant pour la voiture électrique que pour les éoliennes, dans des marchés artificiels qui n’ont pas plus de consistance que les paradis artificiels. Ils n’existent que parce qu’il y a une volonté « politique » (ou plutôt idéologique) de les imposer au travers un discours officiel faisant largement la place à la propagande et à une fiscalité ultra favorable !

Pour l’éolienne : on la présente comme verte, rentable et efficace ce qu’elle n’est pas puisqu’elle est aléatoire avec un taux de charge au mieux de 20% (c’est à dire que 80% du temps elle ne produit rien). On force à la fermeture des centrales nucléaires amorties et rentables en invoquant une transition énergétique verte alors que les éoliennes sont tout sauf vertes (ce sont surtout des milliers de tonnes de béton et d’acier).

Pour la voiture électrique : On taxe à mort le véhicule thermique, on manie l’argument massue et culpabilisant de la pollution (vous n’avez pas honte de tuer des bébés avec vos sales diesels ?) et le pire c’est que l’orientation idéologique en faveur de la voiture électrique n’est même pas justifiée scientifiquement puisque l’on sait qu’elle pollue beaucoup plus en amont et en aval de son usage et que le critère de la fiscalité de la quantité d’émission de CO2 n’est même pas pertinent puisque ce gaz n’est ni un polluant ni même un gaz à fort effet de serre.

Tout compte fait, la voiture électrique est un mauvais produit cher, lourd (au moins 500 kg de batteries) et invendable s’il n’est pas fortement subventionné et d’ailleurs, il y a 20 ans tous les essais de lancement avaient échoué ! Cela n’empêche pas le gouvernement britannique de prévoir l’interdiction de la vente de voitures autres qu’électriques à compter de 2035 ce qui prouve que cette vision idéologique n’est pas que française !

On peut alors comprendre que Tesla profite de cette politique notamment en ce qui concerne sa valorisation boursière qui progresse dans des proportions absolument ahurissantes et ses partisans nous vanteront les qualités des Tesla qui effectivement semblent être ce qu’il y a de mieux sur le marché ; mais avec le problème d’un cout rédhibitoire. La « petite » Model 3 commence à 60.000€ ce qui ne la rend accessible qu’aux seuls bobos ; et d’ailleurs Tesla est en passe de devenir un produit geek et branché dans le cadre d’une démarche identique aux produits Apple, avec ses fans inconditionnels malgré une qualité d’assemblage souvent approximative !

Néanmoins, le propre d’un marché complètement manipulé par des fonctionnaires et des politiciens c’est qu’il ne dure que jusqu’au moment où la politique change (voir le diesel) et c’est alors la catastrophe !

L’Etat est un grand manipulateur.

On sait que la voiture a toujours été la « poule aux œufs d’or fiscale » de l’Etat qui a pu accumuler les taxes sans qu’il y ait jusqu’ici retournement du marché … jusqu’au jour où l’effet Laffer entre en jeu ; c’est à dire que la taxe jugée excessive finit par tuer le marché et provoque une diminution des rentrées fiscales !

En effet, l’impôt, surtout lorsqu’il est assis sur la consommation, a une double caractéristique qui rend son usage délicat :

– c’est une dépense nette, sans contrepartie, qui ampute le pouvoir d’achat, et il peut être mal accepté surtout s’il est apparent ou trop apparent,

– au-delà d’un certain seuil, il est dissuasif mais pas nécessairement dans le sens escompté. Le consommateur refuse de le payer et n’achète pas le produit taxé !

La stratégie de l’Etat est alors de déterminer le niveau de ce seuil et l’avenir nous dira si l’Etat fonctionnaire n’a pas été trop loin dans sa mise en œuvre d’un impôt qui n’est que punitif.

Visiblement, le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure avec le nouveau malus ; et surtaxer un produit indispensable est évidemment une solution de facilité devant laquelle l’Etat fonctionnaire n’a jamais reculé.

Or, à bien y regarder, cette « stratégie » est à l’opposé de ce qu’il faudrait faire !

La logique voudrait que l’on favorise la mobilité et que l’on fasse des voitures légères et aérodynamiques. On fait l’inverse en poussant à l’achat de coûteux monstres de deux tonnes qui ne sont ni économiques ni écologiques et on pénalise une partie importante de la population pour qui la voiture est un instrument indispensable de déplacement parce qu’il n’y a aucune alternative.

On me fera observer que c’est l’union européenne qui a mis en place, depuis le début de l’année, l’obligation de respecter un plafond de 95 grammes par kilomètre en moyenne sur l’ensemble de leur gamme, sous peine de fortes amendes pour les constructeurs.

Seulement, ces contraintes visent les constructeurs eux-mêmes et non les consommateurs et l’impôt à 20.000€ est bien une « création purement française ». Le présenter, en outre, comme écologique est un abus de langage digne de la Novlangue Orwellienne alors qu’il s’agit juste d’une amende sanctionnant le délit d’achat (même si on ne l’appelle pas comme cela) d’un véhicule considéré comme polluant !

Or, par son coté complètement excessif, il va tuer le marché des voitures d’une taille supérieure à la Renault Clio alors qu’il ne faut pas oublier que, derrière le massacre fiscal, il y a les emplois de toute la filière automobile et que les constructeurs n’hésiteront pas à se délocaliser si les difficultés s’avèrent trop insurmontables ; ce dont E Macron et son inénarrable ministre, Bruno Le Maire, ne semblent même pas avoir conscience puisqu’ils veulent désormais se lancer dans le « pacte productif vert ».

Leur objectif officiel est de pousser à une production industrielle sans émission de CO2 tout en parvenant au plein emploi alors qu’on peut être absolument sûr que cela aboutira au résultat exactement inverse par le biais d’une atteinte à la liberté d’entreprise et du fait  de contraintes réglementaires inutiles mais aux effets délétères !

Autrement dit, l’Etat fonctionnaire, par pure idéologie, fait n’importe quoi …

Cela est désormais une habitude mais les français, logiquement, s’y adaptent !

Les gilets jaunes se sont révoltés contre l’augmentation du prix du carburant parce qu’elle entrainait une forte augmentation de la dépense quotidienne. Le mois dernier, le consommateur vient de réagir à cette envolée fiscale en plébiscitant la voiture (diesel) d’occasion dont le marché vient de connaître une forte progression ; mettant clairement en échec la stratégie fiscale du gouvernement !

Reste à savoir comment va réagir ce dernier face à cette nouvelle attitude qui ressemble bien à une forme de résistance fiscale … si celle-ci se confirme pour les mois prochains !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

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Encore un raté administratif : la CSS

Je vais évoquer avec vous un problème qui est actuellement totalement passé sous silence par l’ensemble des médias et que l’on pourrait appeler « Le faux miracle de la mutuelle santé solidaire gratuite ».

Rappel des faits :

Une nouvelle mutuelle complémentaire santé solidaire ou CSS est entrée en application depuis le 1er novembre 2019 à l’initiative du gouvernement.

Cette CSS est gratuite pour une personne ayant des revenus inférieurs à 8.951€ et elle coute 1€ par jour pour une personne ayant des revenus compris entre en 8.952 et 12.084€ par an.

Dans ce cadre, par décision du 08 janvier 2019, le ministère de la santé a établi la liste des mutuelles habilitées à participer à la gestion de la couverture maladie universelle complémentaire.

La demande d’affiliation doit se faire auprès de la CPAM, par courrier ou par le biais de votre compte Ameli ; réserve étant faite que les personnes bénéficiant de l’ancienne ACS (aide complémentaire santé) sont normalement affiliées automatiquement à la nouvelle CSS.

Je passerai brièvement sur les conditions à remplir pour pouvoir prétendre à la CSS, tout en précisant que :

Si vous êtes propriétaire de votre logement, vous devez ajouter (quelle que soit la taille ou la nature du logement) un loyer fictif de 67.17 € par mois à vos revenus annuels.

Les revenus de référence pris pour le calcul des droits sont ceux de l’année N-1 donc ceux de l’année 2019.

Si vous avez un patrimoine financier (actions, obligations, assurance vie), celui-ci est ajouté à vos revenus à raison d’un forfait de 3% du capital (mais les livrets règlementés tels que Livret A et LDD ne sont pas pris en compte).

Evidemment, pour les personnes à faibles revenus, l’adhésion à une mutuelle de ce type est très intéressante surtout lorsque l’on en connait le cout avec des barèmes qui augmentent avec l’âge des assurés ; ce cout étant une conséquence directe, mais non stipulée, de la « politique de réduction des couts de l’assurance maladie » engagée par les fonctionnaires de l’Etat avec de nombreux déremboursements ou des « reste à charge ».

Le rôle des mutuelles de santé est donc devenu prépondérant.

Les organismes concernés par la CSS :

Si la couverture santé est étatisée, les CPAM sont néanmoins des organismes de droit privé remplissant une mission de service public. Leurs ressources proviennent des cotisations des salariés et employeurs (et, depuis la fin du RSI, des travailleurs indépendants).

Les mutuelles sont des sociétés de personnes de droit privé à but non lucratif  dont les ressources proviennent exclusivement des cotisations de leurs membres. Elles agissent en complément des CPAM et remboursent tout ou partie des dépenses de santé qui ne sont pas prises en charge par les CPAM mais doivent équilibrer leurs comptes entre les cotisations collectées et les prestations versées.

L’initiative politique :

Dans leur immense bienveillance, nos dirigeants, toujours prompts à faire des promesses électoralement porteuses et à prendre des engagements pour les autres, ont donc décidé la mise en place de la CSS.

Le but de cette disposition est de faire bénéficier aux personnes les plus faibles économiquement d’une couverture santé gratuite ou bon marché avec le but évidemment louable d’éviter que certaines parties de la population ne renoncent aux soins par manque de moyens !

Il s’agit donc d’un objectif de santé publique !

Le problème est que cette démarche a un cout et qu’il convient de savoir qui doit le supporter !

Le problème économique :

Evidemment, on comprend aisément que la prise en charge de personnes soit ne cotisant pas soit payant des cotisations très inférieures aux cotisations « normales » représente un cout et celui-ci peut être très lourd ; surtout lorsqu’il s’agit de personnes âgées !

Cela signifie donc qu’il faut pouvoir dégager les ressources nécessaires car, vous l’avez compris, les mutuelles fonctionnent exclusivement à partir des cotisations de leurs membres.

En fait, on comprend très vite qu’assurer des gens qui ne paient pas n’est pas rentable et que les mutuelles ne se précipitent pas pour prendre en charge ces personnes ; surtout que le ministère de la santé évalue à 10 millions le nombre de personnes qui pourraient y prétendre (les bénéficiaires de l’ACS sont évalués à 7 millions) !

Il faut donc prévoir une augmentation de 3 millions des bénéficiaires et, en l’occurrence, il faut avoir bien conscience que l’Etat fonctionnaire a, avant tout, pris des engagements pour le compte des mutuelles de santé en décidant la mise en place de cette CSS gratuite ou partiellement gratuite.

Ça bloque quelque part !

Or, aujourd’hui, certaines personnes économiquement faibles (en l’occurrence il s’agit de personnes âgées sous tutelle) se retrouvent sans mutuelle parce qu’elles ont résilié (plus exactement le tuteur professionnel a résilié) leur mutuelle payante pour s’affilier à la mutuelle CSS mais, dans les faits, elles n’arrivent pas à s’affilier.

Et le pire, c’est que parfois le problème se pose avec la même mutuelle qui passe simplement de payante à gratuite !

Les effets induits sont évidemment désastreux car ces personnes à faibles revenus se retrouvent en situation de précarité, avec des frais de santé non pris en charge alors qu’ils peuvent être relativement importants, car les dossiers sont bloqués par les mutuelles sans qu’aucune explication ne leur soit donnée !

En recherchant une explication à cette situation, il s’avère que ce sont les mutuelles qui bloquent les dossiers surtout lorsque l’on découvre que la Mutualité (qui chapeaute les mutuelles santé) est en fait très réservée quant à l’efficacité de ce nouveau système.

L’un de ses membres a en effet déclaré :

« La Mutualité Française considère que le nouveau dispositif de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS), tel que proposé ne répond pas à l’enjeu majeur du recours aux soins pour tous.  Elle estime que le dispositif est mal calibré et complexe. Il continue de stigmatiser les populations bénéficiaires et enfin il est sous financé pour espérer un accompagnement par les mutuelles à la hauteur des besoins. »

Nous avons donc un début d’explication, même si c’est à mots couverts : la mutualité française n’est pas d’accord avec cette disposition qui est « sous financée » et elle traine les pieds !

Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il y a un problème de financement et que les mutuelles ne veulent pas être les dindons de la farce étatique des engagements pris par/pour autrui ; c’est à dire qu’elles ne veulent pas faire l’avance des dépenses de santé ou pire se retrouver à payer de leur poche les dépenses de santé des bénéficiaires de la CSS.

Elles refusent donc pour l’instant de les affilier ; ce qui permet d’évacuer temporairement le problème du remboursement des dépenses maladies de ces personnes.

Cela rappelle évidemment les ratés de la CMU (couverture maladie universelle gratuite) avec certains médecins qui refusaient de prendre en consultation des patients en bénéficiant.

Ce qu’il faut bien comprendre que quelqu’un devra payer ces frais de santé non contrebalancés par des cotisations et que, si ce n’est pas l’Etat, si ce n’est pas les bénéficiaires, ce seront fatalement les assurés « normaux » des mutuelles ; c’est à dire ceux qui paient leurs cotisations à « plein tarif » !

Il faut dire, à la défense des mutuelles, qu’il y a eu récemment un précédent fâcheux avec les primes accordée par l’Etat pour l’achat d’une voiture en échange de la destruction de vieux véhicules. Au début, les concessionnaires faisaient l’avance des primes promises par l’Etat mais l’Etat … ne payait pas ; ce qui fait que les concessionnaires se retrouvaient avec un encours de créances énorme mettant en péril leur propre entreprise.

Les règles de l’économie et de la survie financière étant ce qu’elles sont, les concessionnaires ont donc été dans l’obligation de bloquer les dossiers ; stoppant de ce fait le système puisque les gens qui comptaient sur la prime pour changer de voiture ne pouvaient pas le faire, faute de disposer de la prime !

Eh oui, car l’Etat fait beaucoup de promesses mais il est un mauvais payeur !

Conclusion :

Il ne faut jamais oublier que, lorsqu’un service est gratuit, c’est qu’il est en fait payé par un autre et ici c’est aux CPAM, via le financement de l’Etat, c’est à dire par le biais de nos impôts, de payer les cotisations dues aux mutuelles pour l’affiliation des bénéficiaires de la CSS.

Et si finalement l’Etat ne paie pas, ce seront les affiliés ordinaires des mutuelles qui devront en assumer la charge par le biais d’une augmentation de leurs cotisations !

Bien évidemment, on comprend que c’est par un souci de bonne gestion que les mutuelles renâclent ; elles ne veulent pas être de leur poche dans le cadre d’un système qu’elles n’ont pas décidé, et que finalement elles désapprouvent, et elles se voient mal trouver les arguments « appropriés » pour justifier, vis-à-vis de leurs membres affiliés, une (forte) augmentation des cotisations !

Certains professionnels de santé estiment même d’ores et déjà qu’il sera impossible, dans les faits, de s’affilier à cette CSS  !

Bien évidemment, cela finira bien un jour par s’arranger, surtout qu’on est en France n’est-ce pas, dans le pays où l’administration omniprésente sait imposer sa volonté implacable, mais le mythe de l’argent gratuit fait encore des ravages et cette fois-ci ce sont les plus faibles et les plus fragiles économiquement voire même physiquement et mentalement qui en sont les victimes.

Néanmoins, jamais aphorisme n’aura trouvé autant sa justification : “les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites ” !

Bien évidemment, si vous avez des renseignements à propos de cette question, n’hésitez pas à nous les faire connaître !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

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Faire payer les riches

La prochaine crise sera, à n’en pas douter, de la faute des riches … forcément car, dans un pays comme la France où la moitié de la population est contre le capitalisme, tout en étant persuadée que les riches volent le « peuple », et râle sans arrêt pour tout et n’importe quoi tout en cherchant un exutoire à son insatisfaction générale, quels meilleurs boucs émissaires que les riches !

Il faut dire que les petits français apprennent, à l’école républicaine, que le seul capitalisme admissible est celui de l’Etat stratège, que le socialisme est l’avenir de l’homme, que le profit est immoral et résulte exclusivement de l’exploitation de l’homme alors qu’au contraire les services publics ne font pas de profits et sont donc bien plus moraux !

Ils vivent dans un monde fantasmé de fortunes acquises sur le dos du peuple, de profits indécents du CAC40, de la fraude fiscale (des seuls riches) qui ruinerait le pays, de la confusion entre industrie financière et économie réelle, de leur propre victimisation, de la solidarité pour eux-mêmes, des retraites payées par les autres, des services gratuits, de l’argent inépuisable, de la dette infinie, de l’Etat tout puissant et protecteur …

D’ailleurs, entre le cinéma qui les présente comme des méchants, les écolos anticapitalistes et décroissants qui les accusent de tuer la planète, les politiciens et les journalistes qui adorent dévoiler leurs turpitudes, les syndicats révolutionnaires ou marxistes qui n’hésitent jamais à dénoncer la violence faite au peuple,  on ne manque pas en France de « spécialistes de la question des riches » !

Le dernier avatar de cette saga est bien sûr l’évasion de C Ghosn présenté comme un abominable patron, un manipulateur pervers narcissique dépourvu de toute empathie ou une victime des calculs d’E Macron d’un côté, de Nissan et de l’Etat Nippon de l’autre …

De surcroit, E Macron (« le président des riches ») a commis cette provocation de supprimer l’ISF qui était, non pas un impôt sur le revenu mais un impôt sur le capital. L’ISF pouvait aboutir à ce que le contribuable se trouve à payer des impôts d’un montant supérieur à ses revenus et être dans l’obligation de vendre une partie de son patrimoine pour faire face à une dette fiscale. Or, à bien y regarder, payer moins d’impôt n’est pas un cadeau mais seulement une moindre spoliation ou un moindre vol …

Cet épisode a juste révélé que l’Etat fonctionnaire est incapable de réduire ses dépenses et qu’il fallait compenser le « manque à gagner fiscal ». Les sbires de Bercy n’ont alors trouvé que la solution d’une augmentation des impôts pour les autres (notamment sur le carburant) ; ce qui a forcément été ressenti comme une injustice de la part de la population qui a assimilé qu’elle payait, à la place des riches, un impôt qu’on leur avait supprimé !

Et ce sentiment est aggravé par une double confusion entre d’une part égalité et égalitarisme alors que la devise de la République « liberté, égalité, fraternité » ne consacre que l’égalité des droits juridiques (et la fin des privilèges liés à la naissance) et ne signifie nullement « gratuité, égalitarisme, solidarité. » et d’autre part, les riches avec certaines banques qui utilisent le trading à haute fréquence pour acheter et revendre les mêmes actions 500 fois par seconde. Or, cette technique ne sert à rien, ne produit rien, ne créé aucune richesse ; ce n’est que de la spéculation pure qui ne s’intéresse même pas à la valeur réelle des sociétés.

Alors, des riches responsables de tout ?

En outre, on comprend mieux la stigmatisation du capitalisme et des riches lorsque l’on sait que les français n’ont pas d’actions des sociétés du CAC 40, lesquelles ont souvent pour actionnaires des … fonds de pensions étrangers, parce que l’Etat fonctionnaire, qui vit exclusivement du racket fiscal, a réussi à les détourner de la bourse pour canaliser à son profit une épargne devenue non productive et ne servant qu’à financer son train de vie !

Cette attitude souffre néanmoins d’un handicap : sans riches, il n’y a pas d’entreprises qui créent des emplois, pas de création de richesses, pas de revenus taxables au profit de l’Etat. Car, l’Etat ne créé pas d’emplois productifs, il embauche des fonctionnaires qui sont payés par vos impôts avec cette conséquence inéluctable que, plus il y a de fonctionnaires, plus il y a … d’impôts !

L’Etat est seulement un prédateur qui ne fonctionne pas selon les règles normales de l’économie !

Les français devraient donc se poser quelques questions à propos des riches …

Sont-ils responsables de la pression fiscale excessive et en sont-ils les bénéficiaires ?

Ont-ils décidé une augmentation de la dette publique ou sont-ils d’une manière ou d’une autre responsables de cette dette ?

Ont-ils bénéficié des aides sociales, des distributions gratuites d’avantages qui ont creusé la dette publique à 2.415 mds€ ?

Ont-ils bénéficié des impôts, des prélèvements obligatoires, de la taxe carbone ?

Sont-ils à l’origine des taux à zéro et des QE qui laminent l’épargne ?

Sont-ils responsables du fait que nos services publics et nos entreprises publiques (SNCF et RATP) ne fonctionnent pas ?

Sont-ils responsables de la faillite pourtant prévisible des retraites par répartition et des injustices manifestes entre les régimes du public et ceux du privé ?

Sont-ils à l’origine des rentes de situation qui existent au sein de la fonction publique ?

Sont-ils les bénéficiaires des impôts et des taxes levés en France ou responsables de leur augmentation constante ?

La réponse est manifestement non à toutes ces questions !

Alors, que reproche-t-on réellement aux riches ? Eh bien, finalement d’être riches c’est à dire essentiellement d’avoir accès à un train de vie inaccessible au commun des mortels !

Qui est riche ?

F Hollande nous avait expliqué qu’il détestait les riches et que le riche, c’est celui qui gagne plus de 4.000€/mois (montant qui se trouve être, par hasard, le salaire moyen d’un chef d’entreprise). Ce faisant, il a oublié que lui-même, qui, un jour, avait reconnu qu’il n’avait jamais travaillé de sa vie, perçoit, outre de nombreux avantages en nature liés à ses anciennes fonctions, entre sa retraite de haut fonctionnaire, celle d’ancien député de la Corrèze et celle d’ancien président de la république, largement plus de 15.000€/mois payés intégralement par nos impôts. Selon ses propres critères, il fait donc partie des hyper riches mais n’en conçoit visiblement aucune gêne ni aucun complexe !

JL Mélenchon, le pourfendeur des riches, l’admirateur des régimes totalitaires de Cuba et du Venezuela, l’élu (actuellement il est député de Marseille) qui vit confortablement de ses mandats électoraux et qui n’a pratiquement jamais travaillé de sa vie (eh oui ça fait deux avec F Hollande) est en fait un « capitaliste anticapitaliste» puisque, selon les critères de l’ONG OXFAM, il fait partie des 1% les plus riches avec un patrimoine dépassant très largement le million € … (la moyenne est de 100.000 €) !

On peut aussi se poser la question à propos de tous ces fonctionnaires qui perçoivent 10.000 voire 15.000€/mois (à Bercy notamment) sans jamais avoir rien investi après avoir surtout profité des « filières d’excellence » des écoles de la république réservées de facto aux milieux très favorisés dont ils sont issus !

Car, finalement, tous ces gens payés par nos impôts n’ont aucun complexe,  les riches sont toujours les autres et, à travers un mécanisme intellectuel pour le moins surprenant, les gros salaires perçus par le biais de la spoliation fiscale par l’Etat se trouvent être plus respectables que les salaires des entrepreneurs !

On peut d’ailleurs se poser la question : Combien de capital faut-il accumuler pour gagner 10.000€/mois ?

Cette question n’est pas innocente car beaucoup de riches ne sont riches que des entreprises qu’ils dirigent et bien souvent c’est même leur seul patrimoine. En fait, il s’agit, la plupart du temps, d’un abus de langage ou d’une confusion volontaire de la part de journaleux en mal de sensationnel car les entreprises ne leur appartiennent pas vraiment ; ils n’en sont que les dirigeants et les propriétaires minoritaires !

En fait, leur patrimoine personnel est  souvent bien inférieur à la valeur  théorique des entreprises qu’ils dirigent ; pour certains même  leur patrimoine est négatif car ils ont de lourds emprunts sur le dos.

Car, l’outil de travail n’est pas la richesse personnelle !

L’exemple type, quoique américain, est celui d’Elon Musk dirigeant de Tesla dont la capitalisation boursière complètement farfelue fait l’objet actuellement d’une intense spéculation !

Or, Musk n’est pas propriétaire de Tesla et Tesla ne vaut pas 100 Md$ (c’est plus que la valeur boursière accumulée de Ford et GM qui produisent 15 millions de voitures quand Tesla ne gagne pas d’argent et produit 400.000 voitures !) et contrairement au titre de l’article « E Musk ne vaut pas 100 Md$ » !

La réponse est simple : pour un entrepreneur, il faut beaucoup de capital ; au moins 3.6 Millions € si l’on escompte un rendement de 3% l’an sur l’outil de travail. Pour les hauts fonctionnaires … rien et ils n’ont même pas besoin de faire d’économies et d’ailleurs officiellement, ils n’ont … aucun patrimoine !

Car, à la différence de l’entrepreneur qui doit prévoir l’avenir et économiser, le fonctionnaire, au mieux, prévoit ses prochaines vacances et, au pire, sa future retraite mais n’économise pas puisqu’il est assuré d’avoir toujours les mêmes revenus à la fin du mois jusqu’à … sa mort !

On peut alors légitimement se poser la question de qui vit vraiment « sur le dos du peuple » ; le riche qui travaille, souvent beaucoup, prend des risques, investit tout en créant des emplois, vend des produits ou des services utiles ou ces hauts fonctionnaires qui travaillent peu, ne prennent aucun risque, prennent leur retraite de bonne heure et sont payés par nos impôts et ne font que nous compliquer la vie ?

Enfin, il ne faut pas oublier que les riches ne sont pas les bénéficiaires des impôts prélevés mais les premiers à les payer surtout qu’en France, l’impôt sur le revenu est concentré sur les 10% de la population ayant les revenus les plus élevés (alors que plus de la moitié des contribuables ne paient pas d’impôt sur le revenu) et que le seul « avantage » des riches est, qu’en cas de problème, ils risquent d’y perdre beaucoup plus que les autres ; sauf à prendre la fuite … s’ils arrivent à contourner un contrôle des changes qui ne manquera pas de se mettre en place quand tout ira mal !

Que gagneraient « les pauvres » à une spoliation des riches ?

La promesse du grand soir reste une constante de l’inconscient français ; la spoliation des riches permettrait une distribution équitable des « richesses » !

Seulement, cela a déjà été fait, même en France, et cela s’appelle une nationalisation. Le problème c’est que les nationalisations n’ont enrichi personne car l’Etat est un mauvais gestionnaire ; il ne sait que dépenser et ne fait jamais d’économies et quand l’argent vient à manquer, il augmente les impôts ! Eventuellement, il recrutera des fonctionnaires en masse, donnant l’illusion de la création d’emploi ; illusion qui s’évanouit le jour où l’argent vient à manquer alors que la charge desdits fonctionnaires, qui restent en place pour la vie, devient intolérable !

En fait, tous les pays qui ont nationalisé les biens des riches ont fini par … faire faillite car la démarche a toujours été idéologique, la plupart du temps marxiste, en niant la vision capitalistique de l’entreprise ; car c’est en accumulant du capital que l’on peut investir et qu’une entreprise fonctionne !

Spolier les riches : tous pauvres !

A la fin des années 70, Teng Hsiao Ping avait compris qu’une armée de pauvres ne peut rien faire et que, pour s’en sortir, la Chine devait impérativement changer de modèle économique. On en voit aujourd’hui le résultat : elle est passée en 40 ans du néant communiste à la deuxième place mondiale !

Fustiger les riches et les menacer de spoliation ne sert en fait à rien et au pire ne fera que les faire fuir alors qu’un pays composé exclusivement de pauvres ne vaut rien, n’a aucun moyen et ne peut rien faire !

De plus, contrairement à la vision française, une entreprise doit faire des bénéfices car elle doit pouvoir dégager des marges pour investir et l’absence de bénéfice des services publics masque surtout le fait que les couts réels sont cachés et ne sont pas intégrés dans le prix final qui est juste subventionné par l’impôt et coute en fait, à la fin, beaucoup plus cher ! (par exemple : les transports en zone francilienne sont subventionnés à 50% c’est à dire que 50% du prix est payé par les impôts des autres français qui n’utilisent pas les services publics franciliens – et eux n’ont droit qu’à la voiture diesel …) !

La lutte contre les inégalités, qui caresse ce sentiment d’injustice typiquement français, n’est finalement que la tarte à la crème des politiciens français en mal de programme depuis 40 ans alors qu’il n’y a pas pire injustice que de ne pas avoir de travail et de ne pas pouvoir faire face à sa vie sociale ; et sur ce plan les politiciens n’ont pas de réponse alors que l’appauvrissement des classes moyennes « inférieures » est essentiellement dû à la rapacité d’un Etat insatiable qui exerce une pression fiscale excessive et en augmentation permanente !

Finalement, entre les impératifs économiques que l’on refuse de voir, les promesses électorales irresponsables et les revendications sociales, la France se contente juste de tourner en rond dans une danse macabre de chaises musicales dans le but de savoir qui va payer pour les autres !

Bien cordialement à tous !

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Un monde instable et inquiet

Le monde de la finance est inquiet et appréhende un retournement des marchés boursiers après la plus longue période (10 ans) de croissance ininterrompue jamais vue.

63% des investisseurs institutionnels pensent que la prochaine crise interviendra dans les 3 ans.

Enfin, entendons-nous bien, ce  « monde de la finance » concerne surtout les banques centrales, les Etats surendettés (dont la France), les banques et compagnies d’assurances créancières de ces mêmes Etats, et quelques fonds de pensions.

Des bulles partout

Un tel évènement pourrait provoquer une crise comme on n’en jamais vu avec un dégonflement des bulles financières qui portent principalement sur les marchés d’actions (américain notamment), qui ont atteint des sommets, mais aussi sur les prix de l’immobilier avec des effets collatéraux sur les taux d’intérêts et la valeur des obligations.

En effet, en période d’incertitude, les taux d’intérêts se mettent mécaniquement à monter, tout comme les matières premières au premier rang desquelles on trouve le pétrole.

Par effet de propagation, et, en cas de panique, le phénomène peut devenir complètement incontrôlable, tout le monde essaiera de se débarrasser de ses actifs risqués (actions) ou sous performants (obligations) et cela concernera en particulier toutes les obligations émises à des taux proches de zéro qui … ne vaudront plus rien car les investisseurs et les épargnants voudront s’en procurer de nouvelles offrant des taux supérieurs !

Or, si les taux montent, tous les agents économiques (sur)endettés vont se retrouver en difficulté ; au premier rang desquels on trouve les Etats mais aussi des propriétaires d’immobilier qui ont acheté, cher et à crédit, des immeubles devenus invendables à des prix permettant de solder le crédit ; alors que, d’un autre côté, le crédit plus cher restreindra l’offre de crédit et la capacité d’endettement des agents économiques !

On le voit, tout est lié pour le meilleur et … pour le pire !

D’où vient l’argent ?

En fait, on craint surtout le pire ; sans pouvoir savoir quelles proportions cela pourrait prendre.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, depuis dix ans, les banques centrales alimentent sans cesse les marchés de liquidités car elles ont peur d’une récession qui ferait déraper tout le système et qui pourrait le rendre incontrôlable ; et d’autant plus incontrôlable que les niveaux d’endettement ont atteint des niveaux jamais vus en temps de paix (les dettes mondiales représentent 250.000 milliards de $ et 320% du PIB mondial !).

Compte tenu du risque inhérent à une situation aussi tendue, la devise, non écrite, des banques centrales est désormais : « aucun retour en arrière n’est plus possible, il ne peut plus jamais y avoir de récession, ce serait trop grave, il faut donc l’empêcher à tout prix ! »

La conséquence la plus visible est que les marchés, qui recyclent les émissions monétaires des banques centrales, montent et atteignent des sommets alors que l’économie mondiale … décline ; ce qui est au minimum « surprenant ».

Et cela s’est vu notamment à la fin de l’année 2018 lorsque la Fed (banque centrale US) a voulu normaliser ses taux d’intérêts (à 3-3.5%) alors que l’économie américaine est en pleine croissance ; cette tentative provoquant immédiatement une chute des marchés actions américains et un repli précipité des taux de la Fed vers 1.5% l’an pour éviter un écroulement général !

En effet, l’inconvénient, avec le mode de production capitaliste, c’est qu’il y a régulièrement des crises ; mais, une fois passées ces crises, l’expansion économique reprend sa marche en avant. A tout prendre, cela vaut quand même mieux que le monde communiste avec lequel la seule certitude c’est l’assurance de la pauvreté sans jamais pouvoir en sortir ; avec une pénurie permanente et des prix artificiels !

Un monde fragile

Seulement, aujourd’hui, même les crises cycliques ne sont plus admissibles car les banques centrales redoutent que ce soit tout le système qui s’écroule ; ce qui prouve d’ailleurs la fragilité de celui-ci surtout qu’il convient de souligner que les bourses de valeurs ne sont pas l’économie réelle d’un pays mais juste un lieu de spéculation.

Sans le dire ouvertement, on craint (en haut lieu) une vague de défaillances d’entreprises, de banques et de compagnies d’assurances, et surtout d’Etats, et la crise des subprimes de 2008 a servi d’avertisseur avec un cout officiel de 800 Md$ pour les banques dont certaines ont fait faillite ou ont été nationalisées ou rachetées (Lehman, Nothern Rock, Fortis, Bear Stearns, Merill Lynch), l’assureur AIG ; avec, à partir de 2010, une propagation en Europe aux Etats surendettés.

Seulement, on ne peut pas sans cesse inonder les marchés de liquidités sans que cela ait un jour ou l’autre des conséquences. Et si le dérapage se produit, et il se produira un jour, il faut être conscient que la France sera au premier rang des débiteurs en difficulté. En effet, le niveau extravagant de la dette française et sa progression, à la fois inexorable et de plus en plus rapide, inquiète des milieux financiers qui savent que tout cela ne tient que grâce au QE de la BCE qui … ne peut pas tout !

En gros, si les taux montent, nous sommes foutus sauf … recours par les banques centrales et les Etats à toute une série de techniques d’ingénierie financière qui ressemblent tout à fait à un système généralisé de spoliation !

Cette vision est confirmée par Christine Lagarde, nouvelle présidente de la BCE, qui a clairement exprimé : « On sera plus content d’avoir un emploi plutôt que d’avoir une épargne protégée » tout en prévoyant aussi de verdir ( !?!) l’action monétaire de la BCE !

Vous êtes prévenus : dans les milieux « autorisés » on estime qu’il vaut mieux votre spoliation que la perte de votre emploi … en oubliant évidemment de préciser que vous n’êtes absolument pour rien dans la situation présente, cause de ce dilemme, et qu’il n’y a aucune raison pour que la sauvegarde de l’un entraine nécessairement la perte de l’autre. (La nature de l’emploi sauvé n’a pas été indiquée …).

De cette déclaration, il faut comprendre que la spoliation de votre épargne est d’ores et déjà clairement envisagée par les autorités monétaires, dans le cadre du soutien aux Etats surendettés ; en n’oubliant pas que la politique monétaire est le fait de fonctionnaires, pas de dirigeants d’entreprises.

Qui sera responsable ?

On sait d’ores et déjà qui seront les victimes d’une telle catastrophe !

Ce seront les détenteurs de contrats d’assurance vie qui se verront opposer les règles de la loi Sapin II permettant de bloquer temporairement l’épargne et il y a du temporaire qui … dure, puis les porteurs directs d’obligations qui se verront proposer la conversion en rente à échéance de 30 ans (la durée de vie d’une obligation est de 8 ans) et enfin les détenteurs d’actions cotées qui ne seront pas sortis à temps et qui verront leur portefeuille fondre comme neige au soleil sans pouvoir vendre car d’une part avec le HFT (trading à haute fréquence) vous ne pouvez pas lutter, (les organismes de gestion spécialisés utilisent des algorithmes et réagissent dans la seconde à tout mouvement haussier ou baissier) et d’autre part quand tout le monde vend et que tous les titres dévissent … il n’y a plus d’acheteurs !

Et si la crise est vraiment grave, nous aurons aussi « droit » à la fermeture des banques et des guichets pour empêcher les retraits de cash (vue en Grèce en 2015).

Les victimes seront en fait l’immense majorité de la population qui n’aura d’autre choix que de subir ce que les gouvernants ont décidé ; que leurs décisions soient bonnes (rarement) ou mauvaises (bien plus souvent) !

Et les responsables ?

Fatalement, comme cela est la règle en pareille circonstance, si la crise survient et devant une envolée plus que probable de la fiscalité destinée à boucher des trous béants, il faudra trouver un responsable aux yeux d’une opinion publique chauffée à blanc et facilement manipulable.

En pareille occurrence, il ne faudra pas compter sur les politiciens car, eux, ne sont jamais responsables de leurs actes ! Ils ne font que promettre le bonheur éternel pour tout le monde avec force distributions d’argent gratuit des autres puisque seul l’argent des autres ne coûte rien … forcément ; et on n’a jamais vu un politicien être mis devant ses responsabilités pour ses promesses non tenues ou aux effets catastrophiques !

Il ne faudra pas non plus compter sur les fonctionnaires car, eux, ils ne peuvent pas être responsables puisqu’ils ne font appliquer les décisions prises par les dirigeants … sauf qu’en France, les dirigeants sont le plus souvent … des fonctionnaires et réciproquement et qu’ils jouent alternativement sur les deux tableaux pour justifier leurs actions dans le cadre d’un conflit d’intérêts permanent !

Pour le règlement des problèmes, il faudra donc voir ailleurs …

Et pourquoi pas du côté des riches alors qu’a lieu actuellement, à Davos (Suisse), le grand raout annuel du supposé capitalisme mondialisé, ultra libéral et apatride ?

C’est ce que nous verrons dans notre prochain article « faire payer les riches »

Bien cordialement à tous !

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EDF : une facture de taxes !

Je viens de recevoir comme beaucoup d’entre vous ma facture d’électricité !

Cela me donne donc l’occasion de compléter les données issues d’un précédent article paru l’année dernière.

Dans le cadre de sa communication et de transparence quant au rôle que l’on lui fait jouer, EDF m’a communiqué aussi un joli diagramme circulaire (camembert) visualisant la décomposition entre la consommation, l’abonnement et les taxes et contributions (EDF joue sur les mots car les contributions sont des taxes) auxquels il faut ajouter la TVA (à deux taux 5.5% sur l’abonnement et 20% sur la consommation).

En plus, je présente la caractéristique d’être absent la moitié de l’année puisque je suis en Grèce tout l’été.

Il ressort, du diagramme, que ma facture annuelle se décompose comme suit :

  • Consommation :                38.60 €
  • Abonnement :                     78.56 €
  • Taxes et Contributions  : 26.83 €
  • TVA :                                        15.48 €

TOTAL TTC                                      159.47 €

A ce stade, plusieurs observations sont indispensables :

Il ressort de ce petit récapitulatif que ma consommation représente 38.60 € sur un total de 159.47 €. Cela signifie donc, pour dire les choses autrement, que 120.87 € de cette facture n’est pas de l’électricité !

La disproportion est manifeste car, en fait, c’est dans un rapport de 75/25 que s’établit la proportion des taxes et abonnements par rapport à la consommation.

Par ailleurs, dans la rubrique des taxes et contributions, nous avons plusieurs lignes au libellé sibyllin.

  • TCFE taxe sur la consommation finale d’électricité
  • CSPE contribution au service public d’électricité
  • CTA contribution tarifaire d’acheminement

Une petite traduction s’impose pour la bonne information de nos lecteurs …

C’est une taxe au profit de la commune ou du département au même titre que la taxe d’habitation. Cette taxe existe depuis longtemps et son ancien libellé était « taxe communale d’électricité ».

Il est intéressant de noter que cette taxe est assujettie à la TVA ; c’est à dire que l’Etat, dans sa grande mesquinerie applique un impôt sur un impôt (à 20%) !

C’est une taxe destinée à financer les délires prétendument écologiques de la transition vers un monde sans carbone. Autrement dit, elle sert à subventionner les éoliennes et panneaux solaires qui fleurissent un peu partout ; tout en ne servant pratiquement à rien puisque, de l’aveu même d’EDF dans un document annexe à sa facture, ces ENR, hors hydraulique, ne représentent que 1.9% de la production totale d’électricité qui est assurée à 86.3% par le nucléaire. Cela signifie qu’elle est pratiquement totalement décarbonnée ; mais pas grâce aux ENR qui ne sont ni renouvelables ni écologiques mais instables et excessivement couteuses !

Evidemment, cet argent n’est pas perdu pour tout le monde car il sert à financer des projets inutiles dans le cadre de ce qu’on appelle le capitalisme de connivence entre les fonctionnaires de l’Etat et des industriels qui vivent de la collecte des impôts pour installer ces ENR !

Il est intéressant de noter que cette taxe est aussi assujettie à la TVA ; c’est à dire que l’Etat, dans sa grande mesquinerie applique encore un impôt sur un impôt (à 20%) !

C’est une taxe destinée à financer les … retraites des gaziers dans le cadre de l’égalité des régimes de retraites puisque ceux-ci peuvent partir avant 55 ans avec une pension de 2.500 € et un avantage en nature double (l’électricité gratuite – 10% du tarif – et un comité d’entreprise – CCAS– ultra généreux car largement doté depuis qu’à la libération, en 1945, le ministre communiste de l’énergie leur a généreusement accordé, aux frais de l’abonné, un pourcentage de 1% sur le chiffre d’affaires). Le ministre, qui n’y connaissait visiblement rien, s’est en fait trompé : normalement c’est 1% sur la masse salariale; mais l’Etat fonctionnaire n’a jamais osé remettre en cause cet avantage !

En fait, dans sa grande hypocrisie, le système administratif n’ose pas appeler un chat un chat et préfère s’en tenir à sa technique habituelle de dissimulation de la fiscalité et des prélèvements à travers des libellés qui ne veulent rien dire.

Pourquoi ne pas appeler cette CTA par son vrai nom : cotisations de retraites des personnels des entreprises électriques et gazières ?

Il est intéressant de noter que cette taxe est aussi assujettie à la TVA ; c’est à dire que l’Etat, dans sa grande mesquinerie applique encore une fois un impôt sur des cotisations sociales à taux réduit toutefois (à 5.5%) !

Enfin, en ce qui concerne l’abonnement, il n’est pas inutile de rappeler que dans le cadre d’un tarif règlementé (c’est à dire résultant de la connivence entre EDF et les fonctionnaires de Bercy), il a connu plusieurs fortes augmentations dont une de 83% l’année dernière !

En fait, l’abonnement n’est rien d’autre qu’une pompe à fric destinée à couvrir les erreurs de gestion, les couts non maitrisés du personnel, les stratégies hasardeuses (construction de deux réacteurs EPR de la centrale de Hinkley point au Royaume Uni dont le cout est estimé – pour l’instant – à 20 milliards £), les aventures industrielles imposées par les fonctionnaires de l’Etat dans le cadre des ENR.

En dehors de cela, l’abonnement n’a aucune justification !

Payez-vous un abonnement chez TOTAL lorsque vous allez faire le plein d’essence ?

En conclusion :

Il m’apparait qu’il y a une petite erreur dans le libellé de cette facture dont les trois quarts du montant … ne sont pas de l’électricité !!!

Monsieur EDF, ce que vous m’avez adressé n’est pas une facture d’électricité mais bien une facture de taxes !

Je vous remercie de corriger cette erreur ; bien évidemment totalement involontaire de la part de vos services administratifs totalement surchargés !

Clairement, la communication d’EDF tend à montrer ce qu’elle est désormais : un collecteur d’impôts avant d’être un fournisseur d’énergie !

Bien cordialement à tous !

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Le miroir aux alouettes de la dette infinie

Le gouvernement est empêtré dans sa réforme des retraites dont tout laisse à penser que ce n’est pas la réforme qu’il fallait conduire (au moins en ce qui concerne le secteur privé) et qu’elle va couter une véritable fortune au contribuable et/ou au cotisant.

En effet, le gouvernement prend des engagements budgétaires en tirant des chèques en blanc sur l’avenir sans que personne d’ailleurs ne s’en émeuve … ni ne s’en inquiète. Business as usual, on continue comme si de rien n’était alors que la dette publique atteint désormais des sommets en s’établissant, depuis le 30 septembre dernier, à 100,4% du PIB.

Elle est désormais de 2.415 Md€ avec une augmentation de près de 40 Md€ rien que pour le troisième trimestre 2019 et elle progresse beaucoup plus vite  (à 3.4%) que les taux accumulés de la croissance économique (1.2%) et de l’inflation (1.2%) !

De manière plus réaliste, si l’on rapporte le montant du déficit au budget (environ 300 Md€), on atteint alors un déficit de 30% (plus de 100 Md€) ; ce qui situe d’avantage la réalité de son niveau !

De fait, la France vit à crédit et emprunte 1 Md € par jour, à seule fin de distribuer du niveau de vie à des français qui ne sont nullement conscients de la provenance des sommes qui leur sont allouées et qui d’ailleurs, à vrai dire, … ne veulent nullement le savoir !

Le problème est que la France vit de plus en plus à crédit et la dette augmente de plus en plus vite entre les revendications corporatistes, les lubies administratives, les options politiques erronées mais électoralement porteuses !

La question qui se pose, pour toute personne censée, est évidemment : combien de temps cela va-t-il durer ?

A cela, deux raisons :

  • Les traités européens autorisent un déficit exceptionnel mais interdisent des déficits à répétition au-delà de 3% du PIB ; or la France est en déficit constant depuis 45 ans avec une réduction temporaire à 2,5% en 2018 au prix d’un véritable tabassage fiscal (via la CSG notamment). Le déficit devrait littéralement exploser pour 2019 à 3.4% (107 Md€) ! La France se trouve donc en infraction et est la seule des 28 pays membres à franchir la barre des 3% !
  • La solvabilité budgétaire de la France va finir par s’effondrer devant l’accumulation des dettes,

Alors, pourquoi cela fonctionne-t-il encore aujourd’hui ?

Pour quatre raisons :

  • La BCE assure une solvabilité budgétaire en alimentant en liquidités les banques qui reprêtent cet argent aux Etats surendettés tels que la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal,
  • L’Etat a organisé, de manière sournoise, la captation des flux monétaires et l’épargne des français ; notamment par le biais de l’assurance vie qui représente plus 1.600 md€ d’encours. Il faut dire aussi que les règles bancaires européennes imposent aux banques et compagnies d’assurance d’acheter de la dette étatique; laquelle est considérée, par ces mêmes règles, comme …sûre.
  • Le stock d’épargne disponible, c’est à dire l’ensemble de l’épargne des français, sert de garantie à la dette étatique avec l’idée sous-jacente que si l’Etat se trouve en difficulté, il pourra toujours se servir sur cette épargne. C’est d’ailleurs là que vous vous apercevez que vos économies constituent la contre-valeur implicite des dettes de l’Etat et que celui-ci, en cas de « gros » problème n’hésitera pas à se servir,
  • Les français paient toujours leurs impôts (même s’ils râlent) et le prélèvement à la source a été mis en place pour éviter toute jacquerie fiscale puisque vos impôts sont désormais payés par un tiers. Les flux de trésorerie ne sont jamais interrompus et l’Etat administratif peut toujours faire face à ses engagements (du moins pour l’instant).

La dette française est donc considérée, pour l’instant, comme étant « sans risque ». Elle bénéficie d’ailleurs du taux zéro … bien qu’il ne faille pas trop se leurrer car les taux zéro constituent une anomalie économique temporaire qui dure mais qui ne pourra pas durer éternellement.

Et il y a tout lieu de craindre le jour où les taux se remettront à monter … pour des raisons pour l’instant incertaines (tensions internationales, pénuries de matières premières, propagation d’une crise économique provenant de la Chine ou des USA, difficultés de financement par les prêteurs qui se détournent des obligations d’Etat dites OAT) mais inéluctables.

Seulement, il ne faut pas rêver, la croissance infinie de la dette n’est pas possible ; même si E Macron, jetant par-dessus les moulins ses promesses de 2017, a renoncé à réduire les déficits publics. Il a d’ailleurs, de la même façon, tiré un trait sur sa déclaration initiale de procéder à une réduction de 120.000 postes de fonctionnaires ! Ce n’est pas la priorité et pour résumer sa pensée : c’est carrément « ringard » !

La vérité est que l’expérience des gilets jaunes a été un véritable révélateur pour  le jeune haut fonctionnaire catapulté en politique et qui ne voit le « petit peuple » que de très loin, du haut de sa … très haute tour d’ivoire administrative. Il a découvert que la rue peut devenir très violente et difficile à contenir ou même à calmer.

Il n’a pas pris la mesure de la contestation populaire et n’a pas compris que l’alourdissement violent de la fiscalité, même au nom de l’écologie, n’était pas un nouvel eldorado fiscal mais une source de colère populaire. Car, c’est bien la hausse du prix du carburant au nom d’une transition écologique dont les recettes allaient combler les déficits du budget général sans compensation pour les intéressés (des gens à revenus modestes qui n’ont pas d’autre choix que d’utiliser la voiture), qui a mis le feu aux poudres !

Il a été contraint de distribuer 17 Md € pour calmer la rue mais cela a fortement creusé le déficit budgétaire car, encore une fois, nos dirigeants fonctionnaires ont préféré distribué de l’argent qu’on n’avait pas plutôt que d’adopter la seule option réaliste à terme : réduire la dépense publique !

Car, en France, en vertu d’une détestable habitude, on dépense d’abord et, ensuite, on cherche les possibles recettes fiscales au lieu d’examiner les moyens disponibles avant d’engager quelque mesure que ce soit. En outre, on ne réduit jamais les dépenses ;  l’administration, qui dirige le pays, dépense toujours plus et la seule issue envisagée est toujours l’augmentation de la pression fiscale ou de l’endettement !

La gestion administrative continue de faire ses ravages mais, quand on connait le mode de fonctionnement de l’administration, on comprend mieux l’absence totale de résultat significatif autre qu’un désastre financier … avec des déficits qui ne servent qu’à payer des frais de fonctionnement (dépenses courantes) et non des investissements amortissables sur de longues périodes.

Et la réforme ratée des retraites se situe exactement dans ce cadre car, pour calmer des salariés du secteur public mécontents et qui bloquent « un peu » le pays, il va falloir allonger la monnaie et cela va même couter très cher.

L’IFRAP estime que la réforme va couter plus cher que si on n’avait rien fait et prévoit un surcout de 20 Md €. Natixis pense que l’échec prévisible de la réforme des retraites va faire passer le poids des retraites de 14% en 2020 à 18,5% du PIB en 2040 avec un alourdissement des cotisations sur les jeunes actifs et les entreprises !

L’extorsion va donc non seulement continuer mais s’amplifier alors que les tensions sociales s’exacerbent et que les français se rendent bien compte d’une dégradation de leur situation personnelle au travers une diminution constante du revenu réel disponible depuis 2008 !

Or, au-delà de 100% d’endettement par rapport au PIB, il devient extrêmement difficile de revenir en arrière, car la spirale de la dette fait que l’Etat ayant de plus en plus besoin de ressources pour faire face à ses échéances, il augmente donc la pression fiscale qui finit par porter atteinte à l’activité économique en provoquant un effondrement de la croissance potentielle et par voie de conséquence une augmentation de l’endettement … et la boucle est bouclée ! Ce qu’on appelle une trappe à dettes !

Natixis, dans son flash éco du 17 janvier prend pour exemple l’Italie qui, avec  un endettement public de 135% du PIB et en dépit d’un déficit public pas très élevé et en tout cas inférieur au déficit français, le confirme sans ambiguïté. Même avec des taux d’intérêts très bas, elle n’arrive pas à redresser la situation et continue à s’enfoncer dans la dépression ; l’endettement public n’ayant pas servi à faire progresser le PIB mais seulement à assurer des dépenses courantes (salaires et protection sociale). En clair, l’endettement excessif et une très forte progression de la pression fiscale ont fini par bloquer la croissance potentielle qui est égale aujourd’hui à zéro. Ses perspectives d’évolution sont désormais désastreuses !

Pour l’instant, nous sommes dans une période d’inflation très basse qui … peut durer surtout avec le ralentissement mondial, mais on ne pourra pas toujours compter sur la banque centrale pour financer à taux gratuit nos lubies du fameux modèle social français si dispendieux et si couteux, modèle qui favorise les fraudes et les abus en tous genres mais aussi les salariés du secteur public.

Que se passera-t-il si l’inflation revient ?

A vrai dire, la BCE n’aura pas le choix, elle sera obligée, dans le cadre de sa mission de politique monétaire, d’augmenter les taux d’intérêts pour éviter un emballement de l’inflation, une aggravation des déséquilibres financiers et la formation de bulles sur les prix d’actifs et cela provoquera irrémédiablement une crise de solvabilité des Etats surendettés ; comme cela est arrivé en 2008 à la suite de la crise des subprimes !

Seulement à l’époque, les taux n’étaient pas à zéro ; ce qui signifie que, si l’arme monétaire et la baisse des taux ont pu alors être efficaces, ce n’est plus le cas aujourd’hui puisque les taux sont déjà à zéro !

Evidemment, du côté des Etats qui s’entêtent à vouloir toujours vivre au-dessus de leurs moyens tels que la France et l’Italie, la fermeture des vannes budgétaires ne se fera pas de gaité de cœur. Elle sera contrainte c’est à dire que le gouvernement n’aura pas le choix …

E Macron, ou son successeur, sera contraint de stopper la dérive budgétaire … laquelle n’est autre que de la mauvaise gestion parce la charge de la dette va littéralement s’envoler et parce que les prêteurs, devenus méfiants, ne voudront plus prêter !

E Macron prend-il officiellement la mesure de ce risque ? Visiblement pas ; même s’il ne peut ignorer cette réalité !

Le jour où la France se verra couper les vivres, ce sera l’explosion car le pays se trouvera dans la situation d’un drogué à qui on va expliquer que, désormais, il n’aura plus sa dose quotidienne … et ça risque d’être explosif !

Evidemment, il convient de se préparer à ce genre d’évènement inéluctable bien que difficile à prévoir dans le temps et détenir des assurances vie et des OAT (qui ne sont que de la dette étatique) va devenir de plus en plus dangereux ; surtout que la faillite est d’ores et déjà inscrite dans les textes puisque la loi dite Sapin II prévoit d’ores et déjà le blocage de l’épargne en cas de … nécessité !

Pour dire les choses crûment, on se prépare une véritable Bérézina budgétaire avec pour conséquence inexorable un tsunami fiscal car, ce qu’on ne vous dit pas, c’est qu’en pareille occurrence, il faudra, au mieux, des dizaines d’années pour redresser la situation … sans pour autant avoir la certitude d’y parvenir !

On peut rappeler utilement l’histoire de l’Allemagne qui s’est retrouvée ruinée à la fin de la première guerre mondiale, qui a littéralement explosé en 1923 avec l’hyperinflation (notamment en raison des indemnités qu’elle devait verser en vertu du traité de Versailles de 1919), et qui se trouvait en état de banqueroute en 1938 ; date à laquelle A Hitler a décidé de se lancer dans une guerre de conquêtes à seule fin de piller ses voisins (après avoir confisqué les biens des juifs). L’Allemagne n’a pu finalement s’en sortir que dans les années 1950 avec le soutien des USA et le plan Marshall ; c’est à dire après plus de 30 ans d’errances et de malheurs !

L’exemple le plus récent est l’Argentine qui n’arrive pas à se sortir de l’hyper inflation et de la dépression à la suite des dérives fantasques du péronisme et des excès monétaires de la période Kirchner. Elle vient, à nouveau, de faire défaut sur sa dette alors qu’elle était l’un des cinq pays les plus riches du monde au début du 20°siècle.

Cela démontre que les excès de politique économique et les dérives budgétaires entrainant la destruction du tissu économique sont ensuite très difficile à corriger ; même sur une longue période !

Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenus !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

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La réforme qu’on ne fera pas !

Enfin, je devrais dire, l’une des réformes qu’on ne fera pas puisque E Macron se limite pour l’instant à des effets oratoires à propos de simulacres de réformes !

C’est celle de l’adoption de la capitalisation pour les retraites car il n’y a pas de système juste autre que la capitalisation.

Seulement, soit le gouvernement ne peut pas le dire parce que ce serait affirmer l’inverse de qui a toujours été affirmé aux français, soit il ne veut carrément pas !

Le gouvernement et ses technocrates avaient tout préparé, tout calibré et pensaient avoir trouvé le fil miraculeux d’une réforme géniale, complexe et tordue dont le but essentiel est avant tout de préserver le système par répartition.

L’argument officiel était que le système serait plus juste et que les français allaient y gagner avec le nouveau système alors que c’est exactement …l’inverse qui est prévu !

Evidemment, on le sait désormais, c’est raté, la « réforme » est complètement enlisée parce que nos technocrates ont commis une grave double erreur :

D’une part, ils ont complètement sous-estimé leurs interlocuteurs, en s’imaginant qu’ils allaient entériner cette réforme tel quel !

D’autre part, avec cette réforme, le gouvernement essaie de satisfaire des intérêts contradictoires et cela n’est pas possible !

Ces intérêts sont à la fois ceux des futurs retraités mais aussi ceux de l’Etat.

En ce qui concerne les premiers, le gouvernement doit naviguer entre les régimes spéciaux, le problème de l’âge pivot, de la pénibilité, le comblement des régimes déficitaires, chacun arrivant avec sa revendication spéciale ; et évidemment il est impossible de faire une synthèse d’intérêts tous contradictoires !

En ce qui concerne l’Etat, il faut qu’il continue à canaliser l’épargne, car si on bascule vers la capitalisation, il fait faillite !

Les technocrates se sont donc engagés, comme malheureusement cela arrive trop souvent dans ce pays, dans une voie parce qu’on refuse d’envisager avec pragmatisme de voir ce qui se fait à côté et ce qui est possible.

Ils avaient cru avoir trouvé l’astuce miraculeuse : La valorisation de la retraite par le biais d’un système de points ; lequel constitue une notion à la fois vague et difficile à appréhender et permettant de ce fait des ajustements futurs non spécifiés à ce jour …

Je vous rappelle ce que j’ai écrit dans mon article précédent à ce propos :

«Cette manœuvre est plus subtile car elle permettait au gouvernement d’affirmer qu’on ne touchera à rien … en omettant bien d’indiquer que la variable d’ajustement serait la valeur du point. Cela signifie que, comme pour la monnaie qui se dévalue par le biais de l’inflation, le point se dévaluera et qu’il vous faudra toujours plus de points, donc travailler plus et plus longtemps, pour avoir le même niveau de pension. Le système par points revient donc à augmenter à la fois la durée et le montant des cotisations ; étant entendu que celui qui ne voudra pas le faire sera confronté à une diminution de sa pension de retraite car vos retraites ou futures pensions maigriront au gré de la dégradation des finances publiques et comme celles-ci sont en dégradation constante …on ne se situe pas dans l’éventuel ou le possible mais bien dans la certitude ! »

Ce qu’on ne vous dit pas, c’est que vous prendrez votre retraite à 64 ans ou 66 ans non par choix mais parce que vous aurez la surprise de devoir le faire du fait du manque de points !

Et maintenant, le gouvernement essaie de sauver la face en accordant des dérogations à toute une série de professions au nom de … la nuisance, de la complaisance ou de la préférence politique mais sûrement pas au nom de l’égalité et de l’équité !

L’origine de la répartition

Elle remonte à l’époque de l’Etat français de Vichy. Mais elle n’a pas été faite par bonté d’âme ; elle correspondait à une « nécessité » : le gouvernement de Vichy, après le scandaleux armistice du 22 juin 1940, se trouvait contraint de payer d’énormes indemnités pour l’occupation du pays par l’armée allemande (400 millions de Francs par jour).

Pour y faire face, Vichy n’a donc pas trouvé mieux que de piller les réserves des caisses de retraites qui évidemment étaient vides à la libération.

L’idée (déjà) « géniale » est alors apparue parmi l’élite de nos hauts fonctionnaires de 1946, qui étaient d’ailleurs les mêmes que sous Vichy : faire payer les retraites par ceux qui travaillent dans le cadre d’une extorsion qui n’a jamais vraiment dit son nom et qui n’a pu fonctionner que tant qu’il y avait peu de retraités (la retraite a été fixée à 65 ans alors qu’on mourait encore à 40) et beaucoup de cotisants !

Le désastre prévisible de la répartition

Là où les français devraient se poser quelques questions, c’est que la France est le SEUL pays européen à opter pour la répartition intégrale …

Or, on sait que la répartition rencontre un double écueil :

  • Elle est très couteuse car finalement elle ne rapporte rien aux cotisants ; d’ailleurs les pensions sont peu ou pas revalorisées, ce qui devrait quand même interpeller les intéressés !
  • Elle ne passe pas le seuil de la démographie ; laquelle démontre que le vieillissement de la population va provoquer une diminution du nombre de cotisants et une augmentation du nombre de bénéficiaires. Et ce déséquilibre est incontournable !

Les opposants à la capitalisation prétendent que celle-ci est injuste mais la répartition est encore plus injuste car sa gestion est opaque et couteuse. Les bénéficiaires sont traités de manière tout à fait inégalitaire, les fameux régimes spéciaux mais aussi tout le système du public sont clairement avantagés, aussi bien en ce qui concerne le montant des pensions que l’âge de départ en retraite. Le montant des pensions ne dépend pas de l’effort personnel de chacun mais d’éléments extérieurs incontrôlables tels que la démographie, l’activité économique (croissance), le niveau global de l’emploi (plus il y a de chômeurs et plus le système est en déséquilibre) ou pire, la décision politique du moment d’avantager tel ou tel ; et le secteur public a été clairement avantagé ces vingt dernières années.

En fait, ceux qui veulent le maintien de la répartition sont essentiellement les …vrais bénéficiaires de la répartition c’est à dire ceux qui perçoivent plus que les autres pour des cotisations et pour une durée de carrière inférieures ; en gros les salariés du secteur public !

Or, comment justifier une inégalité aussi flagrante que le taux de remplacement (le montant de la pension rapporté au salaire avant retraite) qui est de 60% dans le privé alors qu’il est de 75% pour les fonctionnaires et même de 88% à la RATP ; compte non tenu du fait que, dans le privé, la pension est calculée sur les 25 dernières années alors qu’elle l’est sur les six derniers mois dans le public (qui sont forcément les meilleures années) ?

Il faut être conscient enfin que l’argument de la solidarité a bon dos et qu’il s’agit surtout d’une technique de globalisation d’un système sous couvert de mutualisation, avec la caractéristique bien française d’une opacité complète des couts réels de fonctionnement ; opacité destinée bien évidemment à masquer une réalité peu avouable : la mauvaise gestion publique !

Le pire, c’est que la réforme en cours, comme ce qui est pratiquement toujours le cas, va couter beaucoup plus cher que si … on n’avait rien fait !

La seule issue : la capitalisation

Avec la capitalisation, il n’y a pas de problème, chacun se fait sa retraite.

D’ailleurs les jeunes qui entrent sur le marché du travail actuellement sont pour la capitalisation parce qu’ils sont parfaitement conscients que les cotisations qui leur sont extorquées actuellement ne leur ouvriront aucun droit ou des droits extrêmement réduits dans 40 ans !

Avec la capitalisation, plus de dérogations, plus de notion de pénibilité, de droits acquis et autres revendications fumeuses basées sur la notion éminemment subjective d’injustice ; étant entendu que dans l’esprit de beaucoup d’opposants, la seule réforme juste est celle qui leur laisse leurs avantages et qui ne s’appliquent … qu’aux autres !

La capitalisation permet l’individualisation de la retraite. Le rendement de la pension dépend des placements qui ont été faits et l’épargne accumulée sera capitalisée et produira elle-même des intérêts (intérêts composés) ; ce qui n’est évidemment pas possible avec la répartition.

Seulement, il y a un hic : ce sont les finances publiques ou si vous préférez la raison d’Etat ; c’est à dire que l’Etat n’hésitera jamais à aller contre l’intérêt de ses administrés pour protéger les siens propres. C’est à dire que toute démarche de l’Etat et de son administration est empreinte d’une bonne dose de cynisme lorsqu’il s’agit de prendre des décisions qui engagent les finances publiques !

Je vous rappelle à nouveau ce que j’ai écrit dans mon article précédent :

« Actuellement, les banques et les compagnies d’assurance-vie (qui cumulent 1.600 mds € de placements – le contrat d’assurance-vie est le placement préféré des français) utilisent leur trésorerie disponible provenant de leurs clients (c’est à dire vous) pour souscrire aux émissions obligataires (emprunts) de l’Etat (OAT) à taux zéro.

Avec cet argent, l’Etat paie les retraites et pensions des gens qui, à leur tour, investissement dans les compagnies d’assurance vie et les banques via les contrats d’assurance vie et les produits de placement bancaires qui le reprêtent à l’Etat !

Ainsi donc, la boucle est bouclée et l’argent tourne en rond en ne sortant pas du circuit étatique.

Or, il faut donc être conscient que l’adoption de la capitalisation provoquerait un assèchement des finances publiques puisque cet argent irait se placer notamment en bourse par le biais d’achats d’actions cotées de sociétés … privées. »

Cela veut dire que les fonds de l’épargne retraite par capitalisation seraient réorientés vers l’économie productive et non vers le financement de la dette de l’Etat !

Or, cela n’est pas admissible pour des hauts fonctionnaires qui vivent, tout justement, des revenus de l’Etat et de la spoliation fiscale des français ! Pour ces hauts fonctionnaires, remettre en cause le système serait se remettre en cause eux-mêmes et remettre en cause toutes ces rentes de situation qui perdurent et prospèrent dans notre république si oligarchique !

Car, non seulement il faudrait restituer les cotisations extorquées actuellement sur le bulletin de salaire mais aussi accepter, dans un pays où l’élite déteste le capital et le capitalisme, de réorienter l’épargne des français vers les actions ; alors qu’en France la spoliation des revenus du patrimoine est la norme. Celà explique d’ailleurs que le marché boursier soit si peu développé en France et bien souvent animé par des investisseurs étrangers puisque les français n’ont pas d’épargne retraite !

L’objection de l’insuffisance

La diabolisation de la capitalisation apparaît tout à fait puérile car il ne faut pas oublier que la révolution industrielle, laquelle a permis de sortir l’humanité du sous-développement, de la précarité et de la misère, n’a pu avoir lieu que grâce au capitalisme lequel n’a été lui-même possible que du jour il y a eu une sécurisation de la propriété individuelle et l’accumulation du capital (pour investir). Or, la capitalisation n’est rien d’autre que l’accumulation d’un capital !

A l’inverse, dans la répartition, vous payez mais vous n’accumulez rien, si ce n’est des droits éventuels ou des points futurs qui vous donneront vocation à recevoir peut-être, si tout va bien, dans 40 ans, une pension !

Néanmoins, pour être juste, il y a bien un reproche que l’on fera à la capitalisation. C’est que les gens qui ont les plus faibles revenus ne pourront pas cotiser et mettre suffisamment d’argent de côté. Ils seraient donc les lésés de la capitalisation.

Dans ce cas, il est possible de leur allouer une part de répartition assise sur l’impôt comme cela est pratiqué dans les autres pays d’Europe.

 Le pragmatisme des français

En tout état de cause, beaucoup de français appliquent déjà la capitalisation sous une forme qui ne dit pas son nom : l’acquisition d’immeubles en vue de leur location de manière à se constituer des revenus locatifs de substitution ; c’est à dire qu’ils font preuve de beaucoup plus de pragmatisme que leurs élites censées agir pour le bien commun …ils se ménagent des revenus de remplacement parce qu’il anticipent une diminution considérable de leurs revenus le jour de leur retraite !

Le seul problème est que l’Etat le sait et qu’il ne résistera pas à l’envie de taxer cette rente immobilière le jour où le besoin s’en fera sentir et on sait que l’immobilier présente un handicap notoire : il n’est pas mobile ; ce qui signifie qu’il n’est pas possible d’échapper à la taxation !

En conclusion

Cette réforme est doublement mauvaise car elle conserve de manière idéologique la répartition alors que l’on sait qu’elle ne peut pas être pérenne et on sait qu’il ne peut pas y avoir un système unique (universel) compte tenu de la diversité des situations individuelles.

Accessoirement, faire confiance à l’Etat pour la gestion de son capital retraite est un mauvais calcul car l’Etat est un (très) mauvais gestionnaire !

E Macron vient de sommer E Philippe d’en sortir parce que d’une part le pays est bloqué et d’autre part parce que, au-delà de sa perception narcissique de la situation, le président doit maintenant « vendre » ses réformes aux français en vue des élections de 2022 !

Or, la poursuite des mouvements sociaux et le blocage des transports sont évidemment « contre productifs » pour sa propre image. Cela signifie clairement qu’entre l’intérêt général des français et son intérêt personnel, E Macron a choisi … son intérêt personnel !

Le premier ministre vient d’ailleurs de s’exécuter en renonçant à imposer un âge pivot à 64 ans, ce qui permet à certains syndicalistes d’exulter et au président du sénat d’affirmer qu’il « n’y a plus de réforme » !

Reste à savoir qui paiera la facture  car cette réforme « géniale », qui va accoucher d’une « usine à gaz »,  est simplement en train de tourner à la catastrophe budgétaire. Aussi incroyable que cela puisse paraître, on n’a aucune idée de ce qu’elle va couter ; ce qui est la marque de fabrique typique du haut fonctionnaire pour qui le prix de revient est une notion bassement mercantile !

L’équilibre des comptes publics promis en 2017 n’est plus qu’un lointain souvenir !

E Macron dans ses vœux a promis d’agir avec « vigueur » ! Nous sommes comblés, il a vigoureusement augmenté la dette publique ; celle que vous paierez !

Bref, le nouveau monde promis par le président ressemble furieusement à l’ancien : promesses fumeuses, immobilisme et dettes !

Nos politiciens fonctionnaires sont en plein dans le conflit d’intérêts que j’avais décrit dans cet article et le dérapage des finances publiques (la glissade devrais-je dire) continue !

En attendant, la France continue de s’enfoncer dans un carcan administratif aussi inutile qu’inefficace  et il faut que vous soyez conscient que, pour l’instant, vos placements et vos cotisations ne font qu’alimenter une dette qui a passé les 100% du PIB à 2.415 md € soit tout de même 36.044 € par français (bébés compris) !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction du présent article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

 

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Retraites : l’affrontement !

Ces grèves qui durent dans les transports ont un cout énorme dont on ne parle pas vraiment.

Un pays est en pleine déliquescence

Bien sûr, la SNCF n’a pas manqué de communiquer sur son « manque à gagner » qui serait de l’ordre de 600 millions € (20 millions € par jour). Pour la RATP ce serait une centaine de millions €. On a aussi évoqué l’hôtellerie qui perdrait 1 milliard € de chiffre d’affaires.

Sauf que … la SNCF et la RATP compenseront leurs pertes avec les subventions étatiques alors que ce sera une perte nette pour les hôteliers et restaurateurs qui sont des entreprises privées et qui devront probablement tirer les conséquences de la chute de fréquentation au niveau des investissements, de l’emploi ou même carrément de la survie de l’entreprise si celle-ci a été trop fragilisée. Car pour certains établissements, on parle d’une chute de chiffre d’affaires entre 60 et 90% !

Par contre, aucun chiffrage n’est sorti à propos du cout, forcément énorme, pour tous ces franciliens qui sont obligés d’utiliser des moyens de transport de substitution et notamment la voiture ou le deux roues pour aller travailler. Pour certains trajets longue distance, cela relève carrément du parcours du combattant avec l’utilisation, pour un même trajet, de taxi, bus, blablacar, train, avion …

On ne parle pas non plus du coût des accidents de la route parce que des gens vont perdre la vie ou être handicapés en allant travailler en utilisant des moyens de transports alternatifs au lieu des transports en commun.

Même les écolos marxistes anticapitalistes, d’habitude si prompts à dénoncer les méfaits de l’automobile, surtout si c’est un diesel, gardent pieusement le silence à propos du cout écologique de ces déplacements contraints en voiture ; ce qui confirme qu’ils ont bien une conception idéologique de l’écologie !

En outre, il y a toujours des mouvements de grève dans l’audiovisuel public (radio France) et dans les universités.

Evidemment, certains tirent les marrons du feu de la situation. Il s’agit notamment des autocars, des VTC et des lignes aériennes intérieures. Finalement, seuls ceux qui peuvent utiliser le télétravail s’épargnent des déplacements compliqués.

Une réforme des retraites qui s’enlise

Certains profiteurs du système par répartition brandissent le spectre mortel de la retraite par capitalisation alors qu’elle est impossible en France, en l’état actuel à la fois de la législation qui l’interdit (sauf pour les fonctionnaires) et de la structure de fonctionnement de l’Etat puisque celui-ci contrôle et draine tous les flux financiers pour boucher un abime budgétaire qui ne cesse de se creuser avec une dette accumulée de 2.415 md€ !

Il faut en effet connaître le mode de fonctionnement du système pour comprendre pourquoi il est impossible d’en changer ; malgré les affirmations de certains syndicalistes et partis politiques affirmant qu’E Macron voudrait favoriser la capitalisation et plus particulièrement un gestionnaire américain tel que BlackRock.

Actuellement, les banques et les compagnies d’assurance-vie (qui cumulent 1.600 mds € de placements – le contrat d’assurance-vie est le placement préféré des français) utilisent leur trésorerie disponible provenant de leurs clients (c’est à dire vous) pour souscrire aux émissions obligataires (emprunts) de l’Etat (OAT) à taux zéro.

Avec cet argent, l’Etat paie les retraites et pensions des gens qui, à leur tour, investissement dans les compagnies d’assurance vie et les banques via les contrats d’assurance vie et les produits de placement bancaires qui le reprêtent à l’Etat !

Ainsi donc, la boucle est bouclée et l’argent tourne en rond en ne sortant pas du circuit étatique.

Or, il faut donc être conscient que l’adoption de la capitalisation provoquerait un assèchement des finances publiques puisque cet argent irait se placer notamment en bourse par le biais d’achats d’actions cotées de sociétés … privées.

Pris dans la spirale de ses structures irréformables et de ses dettes, l’Etat se verrait alors dans l’obligation d’adopter des mesures impopulaires de répression financière à seule fin de faire face à ses engagements ; alors que pour l’instant, ces mesures sont pratiquées aujourd’hui mais de façon beaucoup moins voyante.

Seulement, ce que l’on ne voit pas pour l’instant c’est qu’entre des placements à taux zéro, le refus de la capitalisation, une croissance économique pratiquement nulle, une retraite par répartition extrêmement couteuse qui ne rapporte rien et dont on sait que les couts vont littéralement s’envoler dans les prochaines années du fait du vieillissement de la population, nous nous dirigeons vers un alourdissement de la fiscalité  et par conséquent un appauvrissement généralisé de la population !

Le COR (conseil d’orientation des retraites) s’attend d’ailleurs à un déficit entre 8 et 17 mds € à l’horizon 2025 et mon petit doigt me dit que ce sera très certainement beaucoup plus proche de 17 que de 8 !

Je vous rappelle que les variables d’ajustement du système par répartition des retraites sont :

  • l’augmentation des cotisations,
  • l’augmentation de la durée de cotisation (recul de l’âge de départ en retraite),
  • la diminution des pensions,

avec la faculté de les jumeler.

Pour contourner le refus prévisible des partenaires sociaux de toucher à ces variables alors que l’on sait depuis longtemps que la répartition va rencontrer de graves problèmes de solvabilité, le gouvernement avait cru avoir trouvé une double astuce qui n’est toutefois pas passée inaperçue :

  • La fusion de tous les régimes en un seul pour pouvoir mettre la main sur les réserves des régimes privés afin de financer les dettes des régimes du public et gagner quelques années. Cette manœuvre a été vite éventée puisqu’elle a entrainé un refus immédiat des régimes privés excédentaires (dont celui des avocats) qui ont compris qu’ils allaient devoir cotiser deux fois plus pour toucher … deux fois moins !
  • la monétisation de la retraite par le biais d’une valorisation par points. Cette manœuvre est plus subtile car elle permettait au gouvernement d’affirmer qu’on ne touchera à rien … en omettant bien d’indiquer que la variable d’ajustement serait la valeur du point. Cela signifie que, comme pour la monnaie qui se dévalue par le biais de l’inflation, le point se dévaluera et qu’il vous faudra toujours plus de points, donc travailler plus et plus longtemps, pour avoir le même niveau de pension. Le système par points revient donc à augmenter à la fois la durée et le montant des cotisations ; étant entendu que celui qui ne voudra pas le faire sera confronté à une diminution de sa pension de retraite car vos retraites ou futures pensions maigriront au gré de la dégradation des finances publiques et comme celles-ci sont en dégradation constante …on ne se situe pas dans l’éventuel ou le possible mais bien dans la certitude !

C’est donc un marché de dupes qui a été proposé par le gouvernement et pourtant, curieusement, l’essentiel de la contestation ne semble pas porter sur ce dernier point !

La contestation pour … la contestation ?

En fait, le gouvernement a commis une faute inexcusable en sous estimant très largement ses interlocuteurs ; y compris les syndicats réformistes tels que la CFDT pourtant beaucoup plus conciliants que SUD et la CGT.

Il semblerait en effet qu’après deux années de pré négociations au cours desquelles un certain nombre de bases communes avaient été négociées entre les parties, les syndicats aient eu la surprise de constater que le gouvernement arrivait avec son projet totalement ficelé avec manifestement l’intention de l’imposer tel quel !

Il se trouve désormais pris au piège d’un front du refus et d’une radicalisation de toute une partie de la population qui ne veut pas entendre d’autre discours que celui du maintien pur et simple de leurs avantages ; ce que l’on appelle dans certains milieux des acquis sociaux !

Acquis sociaux obtenus, il faut le rappeler, au détriment des autres cotisants qui ne bénéficient bien évidemment pas des mêmes avantages tout en en assumant la charge !

Car le point dur de la résistance a lieu au niveau essentiellement de la SNCF et de la RATP qui ont à cœur de venger l’échec de la « réforme » du statut de la SNCF de 2018 et une majorité de français semble soutenir la grève sans vraiment savoir pourquoi ; par esprit frondeur et contestataire… mais aussi en raison d’une détestation du pouvoir technocratique représenté par le gouvernement !

Il semblerait qu’on soit passé de la négociation à l’affrontement à haute valeur symbolique.

Quelqu’un devra céder … car, clairement, nous ne sommes plus dans la revendication syndicale mais dans l’affrontement politique pur et simple. Nous assistons à une véritable guerre entre le gouvernement et des opposants (CGT et LFI en particulier) situés dans une opposition frontale, qui ne reconnaissent aucune légitimité au gouvernement et qui cherchent à étendre en outre le conflit avec le secret espoir de faire tomber le régime !

Un gouvernement qui perd ses certitudes

Or, certains faits ne trompent pas …

E Macron est devenu totalement muet, sauf lors de ses vœux parce qu’il n’avait pas d’échappatoire à cet exercice contraint, alors qu’on ne voyait que lui au moment des gilets jaunes et du désormais fameux Grand Débat qui … n’a servi strictement à rien.

Il laisse E Philippe, son premier ministre, le soin d’assumer les responsabilités officielles en ne faisant d’ailleurs que mettre en application la lettre de la Vème république qui ne prévoit l’existence d’un premier ministre que pour servir de fusible protecteur pour le président !

Seulement, E Philippe délègue désormais à son tour la tâche à sa ministre du travail, Madame Pénicaud, parce qu’il ne veut plus prendre de coups et parce qu’il estime que tout cela va finir par nuire à son avenir ….

E Philippe ne se sent finalement pas une vocation de martyr !

Or, quand les seconds couteaux commencent à devoir gérer les conséquences des décisions prises par d’autres et colmater les brèches, c’est qu’indubitablement le pouvoir commence à perdre pied.

Le pire, dans cette histoire, est que personne ne semble savoir combien cette « plaisanterie » va couter car, à un moment ou à un autre, il va falloir que le gouvernement lâche du lest … comme il l’a toujours fait jusqu’à présent !

Après des déclarations fluctuantes à propos de cette réforme, le gouvernement annonce d’ailleurs que l’âge pivot de départ en retraite (64 ans) est négociable … en attendant « mieux » !

En outre, le système des retraites sera universel sauf pour les policiers, les militaires et gendarmes, les rats de l’opéra, les marins, les journalistes, les cheminots, les électriciens, les députés, les sénateurs, les anciens ministres, en attendant mieux …

Et, pendant que le gouvernement insiste pour imposer cette réforme trop bien calculée pour être honnête et devenue impopulaire, il est totalement défaillant en ce qui concerne sa mission de protection des biens … hormis son souci d’appliquer une omerta stricte à propos de scènes de guérilla urbaine (Visionnez la vidéo, c’est sans appel !) et de l’incendie festif de centaines de voitures, entre Noel et le jour de l’an (bien souvent au détriment de gens de condition modeste qui vont se retrouver en grande difficulté simplement pour aller au travail).

En conclusion :

Nous avons un pays perclus de dettes, incapable de s’adapter à des contingences modernes de gestion alors qu’il est assailli par des grèves qui concernent exclusivement le secteur public, dont les services publics aux effectifs pléthoriques ne fonctionnent pas, dont les entreprises publiques survivent à coup de subventions, avec une administration omniprésente aux couts de fonctionnement prohibitifs entrainant à la fois une pression fiscale intolérable et des prélèvements sociaux trop lourds.

Ce, à quoi vous assistez, en dépit des vœux d’E Macron appelant à toujours plus d’Etat et de collectivisme rebadgé pour la circonstance « solidarité », c’est à l’échec du système de gestion fonctionnarisée, bureaucratique, technocratique et non consensuelle d’un Etat dont toute une partie fonctionne dans le cadre d’une économie artificielle et complètement subventionnée !

Un jour il faudra en bien tirer les conséquences et en sortir, de gré ou de force.

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction du présent article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

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BlackRock, le grand méchant !

Nous avons eu droit, ces derniers jours, à quelques manifestations à l’encontre de BlackRock, un gestionnaire américain qui gère le plus gros portefeuille d’actifs au monde.

Il s’agit, à n’en pas douter, d’un effet collatéral du conflit tournant autour de la réforme des retraites ; laquelle apparaît d’ailleurs complètement enlisée …

Créé en 1988 et basé à New York, BlackRock est, avec une capitalisation de 66 mds $ et des actifs sous gestion de 6.840 mds $, le plus gros gestionnaire d’actifs privé au monde et ses clients sont très diversifiés puisqu’il compte à la fois des particuliers et des institutions (institutions publiques, fonds souverains, fonds de pensions, banques… et même des syndicats).

En 2016, BlackRock était même actionnaire de 18 sociétés du CAC 40 dont Atos, BNP Paribas, Vinci, Saint-Gobain, Société Générale, Sanofi, Michelin, Safran,  Total …

La polémique est apparue avec la nomination « scandaleuse » de JF Cirelli, représentant français de BlackRock, en qualité d’officier de la légion d’honneur ; alors que tout le monde sait que BlackRock est un « méchant ultra capitaliste américain qui veut spolier les pauvres français » !

Il faut donc absolument l’empêcher de sévir en France ; surtout que circule actuellement une Fake news visant à faire croire au bon peuple que la réforme en cours des retraites aurait pour but masqué, de la part de E Macron, de favoriser le vilain BlackRock …

Et, cette médaille en serait la preuve incontestable !

La gauche en rangs serrés, avec tous ses anticapitalistes conscientisés, est donc sortie du bois pour crier au scandale !

Olivier Faure, représentant du PS, nous parle du côté “obscur” de la réforme des retraites (BlackRock signifie RocheNoire).

Néanmoins, il convient d’être particulièrement prudent face aux arguments utilisés à l’appui de ces déclarations et manifestations …

En fait, la vérité est toute simple :

Les opposants aux fonds de pension, et donc à la retraite par capitalisation, sont bien souvent les premiers bénéficiaires du système par répartition ; c’est à dire qu’ils savent que leurs retraites sont actuellement largement payées par … les autres et que, dans le cadre d’un système par capitalisation, chacun cotisant pour sa propre retraite, le bénéfice ultra favorable du paiement par les autres de sa propre retraite tomberait à l’eau !

Dit comme cela, on comprend alors mieux l’opposition des intéressés …

Le problème est qu’ils n’ont pas le courage de le dire ; parce que, évidemment, ils passeraient pour ce qu’ils sont : des profiteurs d’un système au détriment des autres (et pas toujours des plus riches) ou des idéologues partisans de l’étatisme à la Française ; celui qui nous réussit si bien puisqu’il a généré 2.415 mds € de dettes … qu’il faudra un jour rembourser !

Seulement, pas de chance, la banque Natixis vient de produire, juste par hasard, une étude démontrant que les cotisations versées dans le cadre d’un contrat de capitalisation rapportent beaucoup plus que le système par répartition !!!

En fait, on s’aperçoit que les cotisations versées dans le cadre de la répartition ne sont que très faiblement revalorisées. Selon Natixis, de 1982 à aujourd’hui, les retraites par répartition ont été revalorisées de 1.8% l’an soit à peine mieux que … l’inflation !

En fait, la répartition est tout sauf un bon placement ; c’est même un (très) mauvais placement !

Natixis poursuit :

“si les retraites en France avaient été gérées en capitalisation, l’épargne des français aurait été placée dans des fonds de pension investis en actions et en obligations. De 1982 à aujourd’hui, le rendement réel (corrigé de l’inflation) d’un portefeuille d’actions a été de 11.4% par an, celui d’un portefeuille d’obligations de 6.1% par an. Un € de 2019 de cotisation au système de retraite en 1982, en France, correspond aujourd’hui à une richesse de retraite, toujours en € de 2019, de 1.93 € en répartition et 21.90 € en capitalisation, en supposant un investissement moitié en obligations, moitié en actions.”

La différence de performance se situe donc au delà d’un multiple de 10 !

Et Natixis de conclure : “Le coût d’avoir eu, depuis 40 ans, seulement de la retraite par répartition en France est donc considérable !”

On comprend donc, qu’en fait, la répartition n’est même pas un placement du tout !

L’IREF, de son côté, n’hésite même pas à parler, à propos de la répartition, d’un « système centralisé et spoliateur » !

Cette vérité dérangeante, pour les tenants de la répartition, est confortée par le fait que l’on sait que les caisses de retraite françaises sont particulièrement mal gérées et qu’il y a des disparitions inexpliquées d’argent qui ne doivent absolument rien à la solidarité (beaucoup de bénéficiaires reçoivent des pensions sans avoir cotisé ou sans rapport avec le montant réel de leurs cotisations, dans le cadre de ce que l’on appelle pudiquement “des impératifs de politique sociale”) mais tout à la mauvaise gestion, à des effectifs surabondants et à de mauvais placements …

En effet, là où BlackRock a des clients dont il doit prendre soin, le système étatique par répartition, à la française, n’a que des affiliés ou des administrés.

Dans un cas, le gestionnaire fait attention au client parce que celui-ci risque d’aller voir ailleurs, dans l’autre on ne risque rien puisque l’affilié est contraint (sous la menace de poursuites) de payer, sans aucune garantie de gestion ; c’est à dire sans aucune obligation de résultat !

Les conclusions qui s’imposent sont en fait les suivantes :

BlackRock n’est pas le grand méchant, tel qu’il est présenté par certains « intéressés » ; c’est un gestionnaire astreint à des résultats et il se rémunère (au pourcentage) sur ces résultats,

E Macron n’a aucunement l’intention de favoriser BlackRock ou la capitalisation. Bien au contraire il fait tout pour essayer de maintenir à flot un système étatique de retraite par répartition voué, quoiqu’en disent certains, à l’explosion car il n’est pas viable à terme du fait même de la démographie !

On peut donc résumer la situation par cet aphorisme :

BlackRock gère des actifs, l’Etat français lui gère (ou plutôt creuse) des dettes …

Cela devrait suffire à soi-seul pour permettre à toute personne sensée de comprendre les aspects réels de cette polémique purement française … et de l’intérêt bien compris des cotisants qui se font purement et simplement gruger par un système social présenté abusivement comme “le meilleur du monde” !

En tout état de cause, on ferait mieux de s’inspirer de ce qui marche plutôt que de rester enfermés dans des solutions couteuses et sans avenir !

Mais il est vrai qu’en France, les mauvaises gestions ont toujours été dissimulées et comblées par les impôts et que les impôts en France ont un grand avenir devant eux !

Bien cordialement à tous !

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