Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Pour moi, le libéralisme est la seule option possible en matière économique.
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Je souhaite revenir sur un article paru sur le site « institut des libertés » à l’initiative de M Charles Gave.
J’aime bien lire les articles de M Gave car ses analyses sont toujours pertinentes … même si je ne partage pas toujours ses opinions !
Son dernier article (ici) m’a interpellé car il y explique les raisons pour lesquelles M Macron ne pourra pas réussir pendant son quinquennat …
M Gave présente la caractéristique d’être un vrai professionnel des marchés et il ne se cantonne pas dans des raisonnements théoriques abstraits comme souvent le font nos économistes distingués …universitaires … qui ne sont jamais sortis de leur université et n’ont jamais eu à affronter les marchés et leurs exigences toutes particulières.
Dans son article, il explique en particulier :
On peut avoir 70 % de fonctionnaires de plus que l’Allemagne
On peut avoir un taux de change fixe avec l’Allemagne
On ne peut pas avoir les deux à la fois.
Pour ceux qui ne connaissent pas M Gave, je précise qu’il est plutôt antieuropéen c’est à dire qu’il est contre la structure administrative qui fonctionne, bien ou mal, à Bruxelles, qu’il est pour l’Europe des nations, qu’il est contre l’€ et qu’il perçoit le brexit comme une grande victoire de la démocratie sur l’administration bruxelloise et ses dirigeants incompétents !
Pour lui la France est une nation mais pas l’Europe ! Et l’Europe doit rester une mosaïque de pays indépendants, avec leur propre monnaie, au sein d’une Europe réduite à la fonction de zone de libre échange comme le souhaitaient d’ailleurs les anglais !
Clairement, c’est un souverainiste !
Je ne me lancerai pas dans des développements à propos de la nation dont la création/conception est en fait très récente et résulte pour beaucoup du morcellement de l’Europe à partir de la féodalité.
Pour lui il y aurait une volonté de vivre en commun en France qui n’existerait pas en Europe !
J’observerai simplement qu’il s’agit là d’une question d’appréciation personnelle et qu’il en va, à ce propos, comme des goûts et des couleurs !
Quant à la volonté de vivre ensemble … je serai plus circonspect …
Pour ma part, je suis français … parce que je suis né en France et que j’ai acquis la culture française en vivant en France et en allant à l’école républicaine mais ce n’est pas un choix de ma part, c’est le constat d’un simple fait qui m’a été imposé … d’ailleurs je préfère vivre en Grèce et je n’entretiens pas de sentiment xénophobe vis-à-vis des autres membres des pays de l’UE !
Dans ces conditions : où est la volonté de vivre ensemble ; M Gave, lui-même, vivant à Hong Kong ?
Dans son article, il opère une comparaison entre la France et l’Allemagne pour arriver au constat qu’avec la monnaie unique nous, français, ne pouvons pas réussir parce que la monnaie unique, l’€, n’est pas adapté à notre économie.
Ce faisant, il m’est apparu que M Gave faisait l’impasse sur tout un aspect de l’économie française pour se limiter à la monnaie et commettait de ce fait un contresens.
Or, et c’est bien de cela qu’il s’agit : la France, qui avait une situation comparable à l’Allemagne en 1995, a complètement décroché depuis et ce n’est pas seulement la faute de la monnaie car ce phénomène n’a, à mon avis, rien avoir avec l’€ … même si l’€ peut avoir tendance, à un certain stade, à amplifier les distorsions et les handicaps !
En fait, la raison principale est que la France vit au dessus de ses moyens et qu’elle dépense beaucoup plus que l’Allemagne pour offrir à sa population les mêmes services !
Evidemment, ce constat n’est pas sans poser un certain nombre de questions qu’il appartient au nouveau président de résoudre ; faute de quoi nous continuerons à nous enfoncer dans la croissance (très) molle, le chômage de masse, les déficits et la dette !
Car, il existe une double règle économique incontournable :
si vos coûts augmentent plus vite que ceux de vos voisins, la seule façon de rester compétitif est de dévaluer votre monnaie c’est à dire d’annuler par le biais de la dépréciation de la monnaie les coûts supplémentaires générés par un certain nombre de facteurs qui peuvent être la fiscalité, le niveau de dépense publique, le nombre de fonctionnaires, la progression des salaires et des charges sociales,
si vous avez une mauvaise économie, vous aurez nécessairement une mauvaise monnaie c’est à dire une monnaie peu ou pas crédible sur le marché international des capitaux et des devises et, de ce fait, vous ne pourrez pas emprunter sur les marchés au-delà d’un certain montant car, faute de cette crédibilité, les taux demandés par les prêteurs vont monter à des taux insupportables !
Evidemment, avec l’€, je reconnais que nous avons enfreint ces deux règles car d’une part nous n’avons pas pu dévaluer (on ne peut pas dévaluer avec l’€) et nous avons emprunté à tout va sur les marchés en profitant des (bas) taux allemands pour assurer nos fins de mois !
La où l’explication de M Gave me gène, c’est qu’il ne tire pas les conséquences de ce qu’il constate et se limite à des observations sans rechercher les causes de cette situation.
Car, il nous appartenait, compte tenu des règles nouvelles liées à l’adoption de l’€ et à un taux de change fixe, de nous adapter aux nouvelles règles et d’engager les réformes de structures nécessaires … ce que nous n’avons pas fait mais ce que l’Allemagne a fait !
Et la Commission Européenne nous rappelle sans arrêt à l’ordre en nous demandant d’engager les réformes de structures nécessaires … ce que nous persistons à ne pas vouloir faire !
Si la situation de la France se dégrade sans arrêt depuis 30 ans c’est évidemment qu’elle est mal gérée par une classe politique très inférieure à la classe politique allemande ; et notamment que la classe politique française, par lâcheté, clientélisme ou tout ce que vous voudrez, a refusé, pour ne pas heurter les pauvres français, d’engager des réformes de structures que les allemands, eux, ont bien engagées !
La solution n’est pas dans la fuite de la monnaie car la monnaie n’est qu’un révélateur de l’état de l’économie d’un pays à un instant donné – et, comme pour Mme le Pen, changer de monnaie, ne résoudra aucun des problèmes structurels de la France !
Et à comparer les 2 pays, il faut rappeler que le taux de chômage est plus du double en France (10.1%) par rapport à celui de Allemagne (3.9%), que nous enregistrons des déficits budgétaires constants (75 mds €) alors que les comptes de l’Allemagne sont à l’équilibre (et même en léger excédent) et que cette dernière enregistre des scores à l’export (260 mds € d’excédents) impressionnants tandis que nous n’enregistrons que des déficits (60 mds €).
Soyons lucides, tout cela ne peut pas être seulement à cause de la monnaie !
Le niveau des dépenses publiques françaises apparaît complètement délirant (57%) alors qu’il se « limite » à 45% en Allemagne !
Là est l’explication : le secteur public français pèse trop lourd sur la seule activité privée et handicape les entreprises françaises ! D’ailleurs, la Commission Européenne a relevé le niveau très élevé des charges sociales et des impôts sur les entreprises françaises situé à 38.4%. Il est le plus élevé de l’UE en 2016 !
En outre, il s’avère que notre système fiscal, très inégalitaire, exerce une pression trop importante sur un nombre trop réduit de personnes assujetties ; compte non tenu du fait qu’à cela s’ajoute une instabilité fiscale et règlementaire déjà fustigée par mes soins dans ces colonnes !
Par ailleurs, avec un pays complètement dominé par son administration ; laquelle, avec sa vision purement administrative et eugéniste du marché du travail, part du principe qu’en empêchant les licenciements on limitera le chômage (c’est d’ailleurs la même logique qui a conduit cette même administration à limiter le nombre de nouveaux médecins en estimant, avec le succès que l’on sait, que moins il y aurait de médecins … moins il y aurait de dépenses de santé), les barrières mises aux licenciements n’apparaissent finalement que comme des barrières à l’embauche puisqu’un entrepreneur qui ne peut pas licencier n’embauche pas … c’est aussi simple que ça !
Alors, pour revenir à l’article de M Gave … Oui la France peut avoir une administration pléthorique, des dépenses publiques excessives, un marché de l’emploi complètement rigide et sinistré mais non le retour au Franc ne résoudra aucun des problèmes structurels de la France et non le retour au Franc ne lui rendra aucune compétitivité vis-à-vis d’un leader économique comme l’Allemagne !
La seule issue est l’engagement de réformes structurelles touchant à la dépense publique, au nombre de fonctionnaires, au marché de l’emploi, à la fiscalité car, contrairement à ce que croient une bonne part de nos politiciens et l’essentiel de notre administration, le modèle français n’est envié par personne – il n’est tout simplement pas un modèle – et surtout le monde n’est pas fait pour se plier à nos desideratas c’est à dire que nous n’imposerons pas aux autres notre conception du monde !
Et pour revenir à M Macron, on ne peut que souhaiter qu’il engage les réformes nécessaires, mais … pour des raisons de basse politique et d’opposition frontale des syndicats (ça commence d’ailleurs avec la CGT qui bloque actuellement les dépôts pétroliers), il m’apparaît que, ainsi que je l’ai déjà écrit, rien ne sera fait, hormis quelques réformes « à la marge » et la France restera le mauvais élève de l’Europe ; jusqu’au jour où nous lasserons nos partenaires !
Bien cordialement
Απο την Ελλαδα (de Grèce)
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Le nouveau gouvernement comporte, encore une fois, de nombreux énarques ; et l’administration domine la politique française depuis déjà une bonne trentaine d’années, que ce soit au sein de l’exécutif mais aussi au sein de l’Assemblée Nationale.
En fait, elle le fait de plus en plus … mais il paraît que les français adorent leur administration !
L’Ena est devenue le moule de la formation des élites et l’administration est devenue le vivier ordinaire de recrutement de la majorité du personnel politique et des membres cabinets ministériels ; sans que la « mauvaise » gestion persistante des deniers publics permette d’apporter un quelconque brevet d’efficacité et de capacité à ses membres …
Or, il est nécessaire de rappeler, à ce stade, que l’administration n’est pas là pour commander ou décider, elle est là pour obéir et exécuter les décisions du pouvoir et accessoirement les décisions judiciaires. Elle est au service des français et doit être apolitique et notre nouveau président l’a d’ailleurs rappelé dans l’un de ses discours (« je suis là pour servir et pour vous servir ») !
Seulement nous savons bien que l’administration est devenue un véritable Etat dans l’Etat qui agit à sa guise, sûre de son impunité, protégée par ses propres tribunaux administratifs complaisants pour ne pas dire franchement partisans (le juge judiciaire n’a pas le droit de connaître de litiges entre l’administration et l’individu).
L’administration résiste à tout et n’en fait finalement qu’à sa guise.
Certains ministres libéraux (Alain Madelin en particulier) se sont même heurtés à la haute administration de Bercy qui a fait bloc contre lui et refusé obstinément de lui obéir lorsqu’il s’est trouvé en position de ministre !
On sait aussi que nombre de ministres ne sont en fait que les porte paroles de leurs cabinets ministériels ; lesquels détiennent la réalité du pouvoir de décision au sein des ministères !
Il faut rappeler, encore une fois, que cette « haute » administration fonctionne en circuit fermé ; qu’elle est complètement déconnectée des réalités économiques et sociales de la population de base (appelée sans dents par certain président), qu’elle est payée grassement par l’argent gratuit des autres (nos impôts), assurée d’une sécurité de l’emploi absolue, d’horaires de travail « accommodants » et d’une retraite paisible et fructueuse payée par l’argent gratuit des autres (nos impôts encore !), d’un montant largement supérieur à celle du privé
Au surplus, la possibilité de faire de la politique leur est facilitée par leur statut puisque, contrairement à plusieurs pays de l’Europe du nord, ils n’ont aucunement l’obligation de démissionner de la fonction publique ; ils sont juste en disponibilité ou détachement contrairement à l’entrepreneur, au professionnel libéral ou à l’employé du privé.
Dernier détail, qui ne gâte rien : pendant leur carrière politique, la progression de leur carrière professionnelle, au sein de l’administration, reste assurée bien qu’ils n’y exercent aucune fonction (ce qui est impossible dans une entreprise privée).
Enfin, il convient de rappeler que les énarques constituent une caste à part entière qui s’auto entretient, s’auto protège et s’auto promeut dans une espèce d’endogamie politique à la fois malsaine et malfaisante …
Une promotion chasse l’autre à l’occasion du changement de président puisque la promo Sedar Senghor (Macron) a pris la place de la promo voltaire (Hollande) … comme un clou chasse l’autre !
Mais ne nous leurrons pas ; au delà des déclarations de bonnes intentions, des promesses, ce sont les mêmes, avec le même formatage et la même façon de penser !
Le problème qui dépasse ce constat est donc de se demander quel brevet de compétence dispose cette élite devenue incontournable et que l’on retrouve partout puisque, l’administration, haute et petite, dirige de facto le pays ?
Il faut rappeler que l’Ena n’est pas une école de commerce, ni une MBA, et que ses élèves n’ont aucune notion de l’économie réelle ni de la direction d’une entreprise puisqu’ils passent sans transition du lycée à Science-Po puis à l’Ena et qu’ils en sortent à 23 ans, en fonction d’un classement purement intellectuel basé sur leur capacité à réussir à une gamme programmée d’examens, pour, sans aucune expérience professionnelle autre qu’un stage dans une préfecture, exercer des fonctions de direction ; ce qui, par une espèce d’assimilation abusive, leur permet de prétendre, ensuite et de manière tout à fait présomptueuse, diriger un pays entier sous tous ses aspects !
Et, dans cette école on leur apprend, sans qu’ils n’aient aucune ouverture sur le monde extérieur, les bienfaits supposés d’une administration toute puissante, protectrice et rassurante des français, dépensant pour leur bonheur les deniers publics dans le cadre d’une conception monolithique de l’économie basée sur l’étatisme et le contrôle administratif de l’ensemble du pays.
Il faut être conscient qu’il s’agit là d’une vision du monde perçue à travers le seul prisme de l’administration ; et d’un modèle économique dans lequel le particulier et l’entreprise, toujours suspects de fraude et d’abus, doivent être surveillés, contrôlés, régulés.
La conséquence immédiate est que l’on préfère une économie basée sur la dette et l’endettement public plutôt que sur l’esprit d’entreprise et la création de richesses car l’initiative individuelle est par nature moins contrôlable !
On en voit aujourd’hui le résultat : la France cumule tous les records de dette, de déficit et de pression fiscale !
La France est finalement devenue une affaire de caste, de famille – on n’osera pas encore parler de la mafia énarchique – mais la conclusion s’impose !
Seulement, quand les exécutants n’ont font plus qu’à leur tête et se permettent de contrecarrer le pouvoir choisi par la population (ce qui s’appelle la démocratie), il ne fait aucun doute que ces exécutants détiennent de facto la réalité du pouvoir tout en échappant à tout contrôle qu’il soit politique, hiérarchique, judiciaire ou démocratique !
Et, il ne faut pas rêver, cette administration ne se réformera pas d’elle-même !
En fait, ces membres de l’administration constituent une France d’insiders c’est à dire d’une partie favorisée de la population qui bénéficie de la sécurité de l’emploi, d’un salaire assuré souvent supérieur au privé, d’une retraite confortable (payée par les contribuables) calculée sur les dernières années (contrairement aux salariés du privé) !
Evidemment, ce schéma déplait fortement aux outsiders c’est à dire à ceux qui doivent ne bénéficient pas des mêmes avantages et doivent souvent chercher un emploi sans aucune garantie, ensuite, de le conserver !
Le dernier président en a d’ailleurs apporté la preuve la plus éclatante en préservant les fonctionnaires tout au long de son mandat (jour de carence supprimé, revalorisation du point indiciel, maintien des avantages au niveau de la retraite).
Le fonctionnaire élu protège sa caste et n’apparaît être finalement que le vecteur d’une seule catégorie socioprofessionnelle ! On appelle ça du corporatisme électoraliste !
Et ce pouvoir omniprésent qui nous contrôle de plus en plus tend, comme tout pouvoir dominant, à augmenter toujours plus son emprise sur la population qu’elle contrôle jusqu’à la domination hégémonique sans partage dont je n’ose pas encore qualifier la nature …
Car, le but, réel et non affiché, est le pouvoir, tout le pouvoir, rien que le pouvoir !
Evidemment, la déclaration d’intention selon laquelle le nouveau gouvernement se déclare libéral relève de la posture et nous verrons qu’il n’en sera rien !
Sous l’ancien régime nous avions la monarchie éclairée (en gros un peu libérale mais de droit divin quand même), nous avons désormais l’administration éclairée ; ce qui, vous en conviendrez, n’est ni satisfaisant ni encourageant !
Nous sommes donc bien face d’un dévoiement de la démocratie dont il ne faudra attendre aucune mesure libérale ; bien au contraire et nous aurons droit à un quinquennat étatiste et technocratique selon la formule d’Eric Verhaeghe sur le site La voix des entreprises – Décider et Entreprendre.
Il ne faudra pas s’étonner que, plus tard et par simple rejet d’un tel système dans lequel elle ne se reconnaît pas et dont elle se sent exclue, une part importante de la population se jette dans les bras du populisme !
Et, en attendant, la France continue d’emprunter à tout va sur les marchés … on ne va quand même pas renoncer aux « bonnes vieilles » habitudes et à ce modèle économico administratif qui nous a tant réussi !
Bien cordialement
Απο την ελλαδα (De Grèce)
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Mes premières observations sont que, quoi qu’en dise M Macron, ni de droite ni de gauche, il n’a pas pu s’extraire des petits calculs politiciens pour former son gouvernement avec 18 ministres, soit déjà 3 de plus qu’annoncé lors de la campagne des présidentielles, et une kyrielle de secrétaires d’état …
Que doit-on en penser alors que les élections législatives n’auront lieu que dans un mois ?
Pour l’instant pas grand-chose si ce n’est qu’il ratisse à droite et à gauche (mais ça c’était prévu) et qu’il recrute suffisamment à droite pour envisager pouvoir espérer durer après les élections législatives … même si celles-ci sont remportées par la droite tendance Fillon-Sarkozy (simple conjecture ayant néanmoins peu de probabilités de se produire)
Toutefois, je remarque qu’il n’est en rien différent des pratiques antérieures dans la mesure où l’on retrouve les vieux routards de la politique (Bayrou, Le Drian) et des nouveaux venus dont la crédibilité reste à démontrer (M Hulot, l’animateur de télé qui se prend pour le pape de l’écologie moralisatrice et dont je redoute les velléités de nous imposer encore plus de contraintes au nom d’une religion appelée « écologie »).
Pour le surplus, je note avec une certaine inquiétude que les ministres importants nommés sortent tous du même moule : l’Ena !
Autrement dit, ces ministres sont pour l’essentiel des hauts fonctionnaires dont on doit rappeler qu’ils n’ont aucune conscience de la vie des gens d’en bas, qu’ils n’ont qu’une vision administrative du fonctionnement du pays et qu’enfin ils représentent, et c’est un comble, tout ce que les français ont voulu rejeter !
Vous me permettrez donc d’être extrêmement sceptique quant à la suite des évènements car je ne vois rien qui puisse laisser espérer un changement par rapport aux pratiques antérieures ; si ce n’est que la colère des français va s’aggraver avec la possibilité d’en arriver, en 2022, à la prise du pouvoir par des extrémistes de droite ou gauche !
Vous me direz que c’est un parti pris mais je ne vois pas dans un gouvernement formé de fonctionnaires, qui par nature ne vivent que de l’argent des autres, une quelconque ouverture sur le monde réel et une capacité ou même simplement une volonté de vouloir réformer un système qu’ils ont, pour l’essentiel, formé car le fonctionnaire est par nature antilibéral, anti-entreprise, anti-patrons, et pour le contrôle toujours plus strict et pesant de la population ; comme si le fait de rogner toujours plus sur nos libertés pourrait constituer un quelconque progrès !
Or, et je l’ai rappelé à plusieurs reprises, la situation de la France est extrêmement grave ; qu’on en juge !
record de la dette publique,
record des dépenses sociales,
record de la fiscalité,
record du chômage,
record des déficits publics,
Autrement dit, on ne peut pas faire pire car le seul constat que l’on en retire est que plus on paie d’impôts, plus on dépense et plus ça va mal ; sans que visiblement personne ne se soit posé la question de la survie à terme d’un tel schéma mortifère !
Il est, par ailleurs, probable que nous commencerons cette législature par de nouveaux impôts (comme si on en manquait !?!) et donc que nous allons continuer à nous enfoncer lentement dans un système étatique aussi inefficace que coûteux au sein duquel la parole du fonctionnaire reste parole d’évangile, avec un ministère de Bercy en arrière garde vigilante ; sans qu’une quelconque solution ne soit trouvée aux problèmes qui assaillent le pays !
Il sera par ailleurs facile aux syndicalistes de fustiger tous ces points qui sautent aux yeux à seule fin d’entraîner derrière eux toute une partie de la population qui va s’estimer lésée par les timides tentatives de réformes qui vont être tentées !
Ainsi que je l’ai écrit (ici) et (là) nous n’échapperons pas à la spoliation car, comment sortir du cercle vicieux et redoutable de la dette incontrôlable générée par 40 ans de la même politique (par les énarques) car je n’imagine pas un seul instant qu’il y aura quelque changement que ce soit par rapport à ce qui a été « accompli » jusqu’ici !
Evidemment, ce constat est désespérant car nous avons tous les atouts pour réussir (un pays riche, équipé, au centre de l’Europe, une population formée avec des compétences) et nous ne faisons que nous enfoncer ; la seule astuce de M Macron étant de suggérer, en échange d’un ministère des finances européen, une mutualisation des dettes à travers les euro bonds … seulement l’Allemagne, déjà banquier de l’Europe, n’en veut pas pour la raison élémentaire que ce serait la porte ouverte aux déficits débridés in fine payés … par l’Allemagne !
M Hollande avait promis de faire modifier les traités européens à l’avantage de la France … avec le succès que l’on sait et il me semble que M Macron envisage de suivre le même chemin avec le même (in)succès !
Il faudra bien un jour que nous prenions le taureau par les cornes et que nous cessions à la fois de prendre nos partenaires pour des faire valoir crédules et que nous engagions de vraies réformes car ce ne sont pas les autres qui les feront pour nous !
Le chômage de masse est devenu LA question lancinante qui préoccupe toute la population ; à tel point qu’elle est déjà devenue la mission principale du nouveau président alors qu’il n’est pas encore entré en fonction !
Comme le relève Nicolas Lecaussin de l’IREF, 51 % des 18-24 ans ont voté le 23 avril pour les candidats extrémistes, c’est-à-dire en faveur des thèses antilibérales, anti-patrons, anti-riches, anti-Europe et anti-mondialisation. Cela prouve sans ambiguïté qu’il y a, chez ces jeunes, un problème de compréhension des mécanismes économiques car on prend conscience que cette population pense que l’emploi résulte directement de l’action de l’Etat !
Seulement, cette vision ne tient pas car d’une part en ce qui concerne la mondialisation, les entreprises françaises qui sont engagées dans la lutte mondiale sont minoritaires (donc la majeure partie des employés français ne subit pas cette mondialisation) et d’autre part en ce qui concerne l’ultra libéralisme : s’il est bien un pays d’Europe où l’ultra libéralisme ou même simplement le libéralisme n’a pas cours, c’est bien la France, pays étatisé et fonctionnarisé à plus de 57% de son économie !
Un constat qui pose problème :
Le nombre total des chômeurs toutes catégories (A, B, C, D) est passé en Mai 2012 de 4 888 260 à 6 319 840 en Décembre 2016. Le bilan de l’inversion de la courbe du chômage se résume donc à 30 % de chômeurs en plus ; et pourtant, ce n’est pourtant pas faute d’y avoir mis les moyens, notamment par le biais de contrats aidés (c’est à dire subventionnés), du recrutement de nouveaux fonctionnaires et de la mise en formation de 500.000 personnes pour un coût faramineux !
Doit-on donc considérer qu’il y a une malédiction française du chômage puisque, selon l’expression de F Mitterrand, « on a tout essayé » … sans résultat probant ?
Là où il est nécessaire de relever un écueil c’est lorsque l’on compare les statistiques de la France avec celles de l’Allemagne et du Royaume Uni aux économies comparables !
Les données statistiques :
Ces deux pays sont proches du plein emploi (4,5 % au Royaume-Uni (RU), 3,9 % en Allemagne) alors que nous en sommes à 10.1% ! Seuls la Grèce (23,1 %), l’Espagne (18 %), Chypre (12,9 %), la Croatie (11,6 %) et l’Italie (11,5 %) présentent des taux supérieurs (le taux moyen de la zone € est de 9.5%) !
Et pour le chômage des moins de 25 ans, on en est, en décembre 2016, à 26,2 % soit seulement 0,2 point de moins qu’au Portugal alors qu’il est de 20,9 % dans la zone € et à 6,5 % en Allemagne !
Handicapée par un fort taux de chômage et dotée de 5,45 millions de fonctionnaires, la France présente aussi un taux d’emploi marchand extrêmement bas : 24.8% de la population active contre 40.2% en GB et 36.3% aux USA ; ce qui permet de rappeler que les vrais emplois sont les emplois marchands c’est à dire ceux qui sont dans le secteur concurrentiel et qui produisent des richesses.
Ce sont d’ailleurs plus de 10 millions d’emplois marchands qui séparent la France du RU à effectifs comparables ; ce qui aboutit au constat que la charge des chômeurs et des fonctionnaires est proportionnellement beaucoup plus lourde pour l’économie française.
Par ailleurs, depuis le début des années 1990, le Royaume-Uni a réussi à stabiliser le poids de ses dépenses publiques autour de 40 % du PIB alors que la France n’a cessé d’augmenter le poids des siennes (49,6 % en 1990, 54,2 % en 1995 et 57,1 % en 2017).
Le secteur privé ne représente donc plus que 43% du PIB ; ce qui veut dire que c’est sur ce secteur d’activité seul que pèse tout le poids du secteur public alors que tout recrutement de fonctionnaire est un coût net pour la collectivité et que ce coût est évalué entre 2 à 3 emplois dans le secteur privé pour chaque fonctionnaires recruté.
La balance commerciale de la France, qui était excédentaire en 1995, est désormais obstinément déficitaire (45 mds € en 2016) ; ce qui prouve aussi que la compétitivité de notre économie n’a cessé de se dégrader.
Du 1er trimestre 2000 au 4ème trimestre 2016, le PIB réel a augmenté de 34 % au Royaume-Uni, contre 21,4 % en France et 20,5 % dans la zone €. Les écarts de variation du PIB par habitant à prix constants depuis 1980 montrent une progression de 93 % au RU contre + 55,7 % en France et + 69,4 % dans la zone €.
L’évolution du classement mondial du PIB par habitant en dollars courants depuis 1995 révèle que la France était 12ème et le Royaume-Uni 18ème et qu’aujourd’hui, la France est tombée à la 22ème place, tandis que le Royaume-Uni est monté à la 14ème.
La position relative de la France par rapport à ses partenaires européens et ses concurrents ne fait donc que se dégrader ; ce qui amène à se poser la question des causes d’une telle dégradation !
Ce constat devient flagrant lorsque l’on sait qu’à la suite du Brexit plusieurs administrations européennes et un certain nombre d’entreprises vont se relocaliser en Allemagne, aux Pays Bas ou en Irlande, mais … pas en France !
Enfin, environ 250.000 français vivent et travaillent à Londres soit parce qu’ils ne trouvaient pas de travail en France soit parce qu’ils ont estimé qu’il était moins difficile de créer une entreprise au RU plutôt qu’en France … et ils feront tout pour éviter d’avoir à revenir en France à la suite du Brexit. Combien de britanniques à Paris ? 19.000 !
Il y a donc une raison objective qui rend la France si peu attractive !
De fait, s’il y a un chômage de masse c’est avant tout en raison de la politique fiscale et sociale des différents gouvernements qui se sont succédés depuis plus de 30 ans car il ne faut pas chercher plus loin un déclin économique lié à une politique industrielle inadaptée et une fiscalité très handicapante où tout ce qu’il aurait fallu faire baisser a augmenté (chômage, dette, dépenses publiques, fiscalité, prélèvements obligatoires) et tout ce qui aurait dû être plus élevé s’est détérioré (confiance, croissance, création d’emplois marchands).
Evidemment, cela s’est accompagné d’une augmentation mortifère de la pression fiscale ; laquelle a engendré in fine un effondrement de la croissance structurelle compte non tenu du fait que l’Etat sur endetté, incapable de se réformer, en est arrivé à la solution extrême de canaliser toute l’épargne à son profit, à seule fin de financer une dette devenue colossale !
Les politiciens, conscients de cette dérive, ont bien essayé de trouver des mesures palliatives pour subventionner, avec nos impôts, les bas salaires avec des allégements de charges sociales mais le problème est que l’emploi en France ne se résume pas à un problème de charges sociales trop élevées sur les seuls bas salaires.
Examen critique du marché du travail français :
La population française apparaît divisée en trois tiers plus ou moins égaux :
– Un tiers qui vit dans l’économie mondialisée et qui accepte l’économie de marché ;
– Un tiers qui vit protégé par l’Etat à l’ombre de statuts particuliers et/ou de subventions et d’allocations diverses.
– Un tiers de « laissés pour compte » qui se sentent abandonnés, estiment qu’ils n’ont plus rien à perdre et qui, clairement, votent pour le FN. Paradoxalement, ce sont aussi ceux qui attendent le plus de l’Etat !
On en conclut donc logiquement que deux tiers des français sont contre toute libéralisation du marché du travail ; ce qui est compréhensible dans un pays où la solution à tout problème qui se pose passe par l‘Etat et où, dans un marché du travail complètement figé, on en est arrivé à un système où ceux qui ont un emploi deviennent les défenseurs d’un bastion de plus en plus assiégé par ceux, de plus en plus nombreux, qui n’en ont pas !
Par ailleurs, la notion de « travail » apparaît avant tout légale, réglementaire mais absolument pas économique car les politiciens de droite et de gauche qui règlementent le marché du travail depuis 30 ans n’en ont qu’une vision purement bureaucratique, complètement déconnectée de la réalité … sans compter que la plupart d’entre eux, issue de la fonction publique, est contre le libéralisme.
On a donc choisi d’accumuler les lois et les règlementations pour verrouiller la position du salarié au sein de l’entreprise en partant du postulat selon lequel plus il sera difficile de se débarrasser d’un salarié moins il y aura de chômeurs !?!
Et, finalement, devant l’échec de cette politique et pour rendre le chômage à la fois socialement acceptable et financièrement moins douloureux, on a mis en place de nombreuses mesures d’accompagnement ; mesures évidemment financées par la collectivité.
On a choisi aussi de mettre des gens en formation mais d’une part ce n’est pas nécessairement efficace s’il n’y a pas d’entreprises ensuite pour les embaucher et d’autre part, il ne faut pas que ce ne soit qu’un bricolage statistique destiné, en réalité, à les faire sortir temporairement et à grand frais, des statistiques du chômage!
En fait, les politiciens et les hauts fonctionnaires sont dépassés par la mondialisation et « gèrent » la plupart des problèmes à court terme en fonction des échéances électorales ; notamment en utilisant à la fois le recrutement de fonctionnaires comme une variable d’ajustement du chômage et la distribution d’allocations comme amortisseur social avec, là encore, un coût prohibitif pour la collectivité !
En France, où la plupart des gens aspire à devenir fonctionnaire, domine une vision faussée des relations entre l’employeur et l’employé ; toute approche libérale du milieu du travail ou même seulement toute libéralisation étant immédiatement perçue comme une menace de remise en cause des droits acquis et la porte ouverte à tous les abus de la part d’entrepreneurs sans scrupules !
Or, il faut rappeler que l’Etat ne crée pas d’emplois productifs car les postes de fonctionnaires créés ne sont que des emplois subventionnés par … vos impôts. Voir (ici) mon article « combien coûte l’embauche d’un fonctionnaire ».
Cette dérive administrative s’est malheureusement étendue aux entreprises publiques contrôlées par un Etat stratège dont on peut admirer les résultats des entreprises publiques (SNCF, EDF, Areva, …) surendettées, sur subventionnées voire même carrément en faillite ; avec encore une fois un coût colossal pour la collectivité !
Le problème est que ces entreprises obéissent d’abord à des impératifs politiques fixés par les gouvernements, impératifs bien loin des nécessités économiques.
Les « vieilles » solutions :
A gauche, mais aussi au FN, on a trouvé la raison de ce chômage de masse incompressible : c’est la faute de la mondialisation, de l’Europe, de l’Allemagne, de l’ultra libéralisme !
On nous ressort donc la thèse du bouc émissaire pour nous expliquer un chômage par des contingences extérieures qui s’imposeraient à la France et aux pauvres français. Il ne faut pas chercher plus loin la montée des extrêmes due au déclassement social, à la perte d’autonomie financière, à la montée de l’insécurité liée au chômage, à l’exacerbation des frustrations vis-à-vis des émigrés qui viennent profiter du système français et voler le travail des français !
D’ailleurs, il a été dit qu’avec Emmanuel Macron, ce sera « la fin du droit du travail, la pire régression sociale, la fin des allocations chômage telles qu’elles sont aujourd’hui, la dictature des banques, de Bruxelles, des marchés financiers. » sic!
Selon eux, nous nous dirigeons donc vers rien moins que l’apocalypse et on nous ressort les fausses bonnes idées ; notamment que, puisque les importations de biens manufacturées sont en fait l’importation du travail effectué à l’étranger, en instaurant des mesures protectionnistes on protégera l’emploi et que, si ces mesures sont interdites par l’UE, on n’a qu’à sortir de l’UE … sans se poser la question des mesures de rétorsion et du problème de l’importation de produits que nous ne fabriquons pas ! (ordinateurs, télés à écran plat).
A cela s’ajoute le fait que les mêmes ont une vision eugéniste du marché du travail et partent du postulat faux que le travail représentait un stock et que ce stock peut être divisé ; d’où la mise en application de la retraite à 60 ans, la mise en préretraite des salariés âgés de 55 ans et la mise en place des 35 h, le tout avec un coût faramineux pour la collectivité.
Or, il est aujourd’hui démontré que les 35 h n’ont quasiment pas créé d’emplois mais qu’elles ont, par contre, grandement fragilisé les entreprises françaises par rapport à leurs concurrentes européennes.
Et cette vision du marché du travail se poursuit avec la proposition de Bernard Hamon qui évoque la fin du travail pour justifier son ruineux revenu universel de 750 € par mois (400 mds d’€ soit 17% du PIB) alors que ce n’est qu’un aveu d’impuissance devant les défis d’une économie en constante évolution.
En France dominent la conception marxiste de l’économie, dans laquelle le capital et sa rémunération ne comptent pas, ainsi qu’une vision figée du marché du travail où il y a ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en n’ont pas ! On a fini par persuader les gens que s’ils perdent leur emploi ils n’en retrouveront jamais un !
Et, le pire c’est que la gauche se perçoit comme progressiste alors que nous subissons seulement depuis une bonne trentaine d’années une dérive étatiste pour ne pas dire collectiviste qui bride toutes les initiatives individuelles en se plaçant sur un plan moral au lieu d’être économique et pragmatique !
Non seulement l’employeur qui réussit et s’enrichit est perçu comme un profiteur et un exploiteur mais on considère, dans les sphères publiques et chez les syndicalistes, que les entrepreneurs sont responsables du chômage parce qu’ils n’embauchent pas ; ce qui est mal poser le problème et confondre cause et conséquence car si les entrepreneurs n’embauchent pas c’est essentiellement parce qu’ils ne peuvent pas le faire en raison de contraintes administratives devenues tellement pesantes qu’elles en obèrent complètement l’activité économique !
Les français se sont installés depuis 30 ans dans le confort illusoire d’un Etat providence au coût exorbitant et ne sont pas conscients qu’on arrive au bout d’un système soi disant protecteur qui n’est plus aujourd’hui qu’une montagne de dettes engendrant inégalités et rentes de situation car ainsi que l’écrivait F Bastiat « L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens detout le monde » .
Le constat est que finalement, en France, la classe dirigeante et la population ont une vision figée, rigide et cloisonnée du marché du travail dans une économie mondialisée en constante évolution !
Une vision réaliste du marché du travail :
Une fois ces constats effectués, la tache du nouveau pouvoir sera d’user de beaucoup de pédagogie afin d’expliquer aux français qu’ils ont été intoxiqués par un modèle d’inspiration marxiste alors que d’une part le modèle capitaliste est en vigueur sur la terre entière et qu’on ne peut pas avoir raison seuls contre le reste du monde et d’autre part que le modèle de l’économie planifiée, administrée ou soviétisée n’a jamais fonctionné, nulle part, sauf grâce à l’utilisation de travailleurs forcés qui n’étaient rien d’autre que des esclaves (goulag) !
Il est établi que la politique de l’Etat, notamment en raison de l’établissement de règles fiscales et sociales trop pesantes, voire même en raison de l’instabilité des règles sociales et fiscales, peut avoir un effet négatif sur le chômage en provoquant des défaillances d’entreprises, des limitations au recrutement d’employés, une augmentation prohibitive des charges sociales !
L’appréciation des français concernant le chômage est d’abord un problème de formation au sein d’un système éducatif politisé orienté dans une vision marxiste du monde qui rejette l’entreprise et fustige l’entrepreneur en le présentant comme un exploiteur.
C’est enfin un problème de liberté car si on n’accorde pas un minimum de liberté à l’employeur, et notamment si l’employeur ne peut pas licencier, il n’embauchera pas car une entreprise n’est pas un organisme de bienfaisance. Son objet social est de gagner de l’argent … pas d’embaucher du personnel qui ne lui sert à rien !
Ce problème de la fluidification et de la libéralisation du marché du travail a été clairement perçu en Allemagne car toutes les entreprises jusqu’à 10 salariés ont la possibilité d’embaucher et de licencier sans aucune justification ; ce qui leur permet de s’adapter rapidement aux contraintes du marché et de …survivre !
Une telle mesure apparaît pour l’instant totalement inconcevable en France car, contrairement à l’Allemagne, on préfère avoir des chômeurs qui dépendent totalement de l’Etat plutôt que des travailleurs moins bien payés mais susceptibles de garder une certaine autonomie ; même s’il existe aussi là-bas, ne nous voilons pas la face, des travailleurs pauvres !
La réalité est que les entreprises privées abordent clairement le problème de l’économie avec beaucoup plus d’efficacité que les administrations mais l’admettre c’est reconnaître que l’entrepreneur est un gestionnaire plus avisé et plus pertinent que le politicien.
Conclusion :
Alors, oui contre le chômage on a tout essayé … sauf ce qui marche et la France doit impérativement aligner sa fiscalité punitive, son système social dispendieux, son trop grand nombre de fonctionnaires, c’est à dire son économie, sur la moyenne des pays de la zone € du Nord.
Pour cela, il est impératif de libéraliser le marché du travail, de simplifier le code du travail, de réduire les charges sociales sur la production mais aussi de réduire le nombre de fonctionnaires afin d’en alléger la charge sur la collectivité (malgré la hausse électoraliste de 0.6% du point d’indice des fonctionnaires de juillet 2017 dont les effets se feront sentir en 2018) et de permettre une réduction sensible des dépenses publiques, de réduire la fiscalité sur les entreprises et le patrimoine (IS, ISF et plus-values) afin de libérer le capital nécessaire aux investissements.
Seulement, la France, plutôt libérale et européenne, qui a voté Emmanuel Macron essentiellement pour barrer la route à Marine le Pen, ne représente que la moitié du corps électoral. L’autre moitié, composée d’extrémistes de droite et de gauche, d’écologistes, d’insoumis, s’opposera donc fermement et par tous les moyens aux mesures qu’Emmanuel Macron a prévu de prendre !
L’économie de la France étant la plus étatisée de l’UE, il est évident que toute mesure de simplification ou de libéralisation sera perçue par les tenants marxistes comme une menace contre des avantages acquis qu’on ne peut pas remettre en cause. Les syndicalistes ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils allaient tout faire pour bloquer toute réforme !
Nous allons donc pouvoir très rapidement apprécier la capacité d’action du nouveau président en faveur d’une libéralisation du marché du travail car il n’aura pas beaucoup de temps pour agir et quelque chose me dit que rien de ce qu’il faut faire ne sera fait et que la situation ne changera pas ; autrement dit que l’action du nouveau gouvernement ne sera que la poursuite du hollandisme par d’autres moyens !
Il n’est pas inutile de savoir que, d’ores et déjà, la Commission Européenne vient de revoir à la hausse ses prévisions de déficit de la France pour 2018 à 3.2% ; anticipant de ce fait que celle-ci, après 15 ans d’infractions aux règlements communautaires, persistera à être le dernier pays de l’UE a enregistrer un déficit supérieur à 3% du PIB !
Bien cordialement.
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Nous n’aurons pas à subir une finale le Pen/Mélenchon et les marchés financiers ont d’ailleurs anticipé une victoire finale de M Macron en enregistrant une progression sensible (+4%) ; à la grande colère de M Mélenchon toutefois qui espérait bien arriver au deuxième tour et être élu président face à Mme le Pen !
La droite a perdu l’élection imperdable et M Fillon a finalement été éliminé à pas grand-chose car il ne lui a manqué que 500.000 voix pour arriver en deuxième position ! Mais on sait qu’il a perdu d’une part en raison des affaires qui ont empoisonné sa campagne et d’autre part parce qu’il avait un programme trop réformiste au goût de l’électorat voir mon article (ici) sur le sujet.
Le duel final qui s’engage, outre la bataille des ego et la guerre de la communication, consacre une nouvelle division de la France et on ne peut pas faire plus antagonistes que Mme le Pen et M Macron !
Ce sont deux visions du monde qui s’opposent : L’une est européenne et mondialisée l’autre exclusivement française !
Certains voient une parcellisation de la société en quatre, d’autres un nouveau partage entre droite (FN et LR) et gauche (EM et FDG renommé insoumis). J’y verrai pour ma part une scission entre les étatistes collectivistes (FN et FDG) et les étatistes modérés (EM et LR); les uns étant profondément anti-européens et les autres étant franchement ou modérément européens, à ceci près que, comme par hasard, les étatistes collectivistes sont aussi des populistes !
Et la lutte promet d’être âpre car, à une époque où tous les faits et gestes des candidats sont immédiatement diffusés sur les médias et les réseaux sociaux, il est une règle intangible : Ne jamais sous estimer l’adversaire et, qu’on aime ou pas Mme le Pen, il faut lui reconnaître une volonté de réussir et de se battre pour ses (mauvaises) idées. Elle ne fera aucun cadeau à M Macron et elle ne laissera passer aucune occasion de le déstabiliser ou de le décrédibiliser !
Et celui-ci devrait d’autant plus s’en méfier que nous assistons, les réflexes politiques étant ce qu’ils sont, au retour des petits calculs politiciens. En effet, clairement, une partie de la droite joue le troisième tour après avoir pris acte, dès avant le premier tour, du fait que M Fillon ne pouvait pas gagner !
Ainsi, compte non tenu du cas de M Dupont-Aignan dont on peut se demander le bénéfice électoral qu’il escompte retirer de son alliance avec le FN, son espoir d’arriver au pouvoir par cette voie s’apparentant plutôt à un suicide politique, on sait qu’une partie des oligarques de la droite préfère la solution le Pen à la solution Macron pour une raison de calcul électoral pour le moins audacieuse pour ne pas dire hasardeuse :
Même si les leaders de la droite ont appelé à voter Macron, certains estiment qu’il est nécessaire de gonfler le score de Mme le Pen pour affaiblir M Macron et une autre partie pense que si les français élisent Mme le Pen, ils se jetteront ensuite par sursaut républicain dans les bras de la droite républicaine majoritaire dans le pays (pensent-ils); avec l’espoir de pouvoir finalement contourner le mécanisme de l’élection présidentielle et diriger le pays dans le cadre d’une cohabitation dure.
Nous assistons donc à une lutte pour le pouvoir à plusieurs degrés d’une part pour la présidence de la République et d’autre part au niveau des législatives ; compte non tenu d’un probablement quatrième tour social.
Le deuxième tour :
Le match risque d’être très serré car Mme le Pen ne lâchera rien et nous assistons à la confrontation de deux visions diamétralement opposées du monde : une France ouverte et une France repliée sur elle-même !
Car Mme Le Pen est la candidate du repli identitaire et de la régression économique et on sait qu’elle n’hésitera pas à utiliser pour cela les plus grosses ficelles de la démagogie populiste ; et ça marche !
Sa visite à l’usine Whirlpool en est un excellent exemple car, avec elle, aucun problème, les emplois seront sauvegardés et l’entreprise restera sur place car « quand l’Etat veut il peut » (sic) … ce qui est rien moins qu’un mensonge éhonté de la même nature que celui qu’elle a proféré lorsqu’elle a affirmé qu’avec elle il n’y aurait jamais eu d’attentats !
Les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites !
Une victoire à « l’arraché » de Mme le Pen est encore possible notamment parce qu’une partie de la droite ne votera pas Macron et d’autre part parce que M Macron représente tout ce que rejette une bonne partie des français : le bourgeois banquier, bobo friqué, européiste, mondialisé, jeune et profiteur, le politicien velléitaire immature et égocentrique, la haute fonction publique, l’énarchie déconnectée des réalités !
C’en est presque une caricature !
Or, Mme le Pen agite habilement le spectre fatal du libéralisme et de la mondialisation en jouant sur les peurs, les sentiments de rejet, de frustration de l’électorat.
Seulement, contester la mondialisation apparaît à la fois irréaliste et totalement improductif car la mondialisation est un fait et non une idéologie et la question n’est pas d’être pour ou contre ou si elle ruine ou enrichit le peuple : Elle existe et soit on s’y adapte soit on la rejette mais, dans ce cas, elle se fera sans nous !
On sait aussi que Mme le Pen recrute son électorat dans les classes populaires aux revenus modestes et plus les revenus sont modestes plus son score est élevé !
Mme le Pen (tout comme M Mélenchon d’ailleurs) exploite essentiellement l’insatisfaction populaire et compte bien qu’une bonne part des électeurs insoumis de M Mélenchon votera pour elle ; même si la colère ne fait pas un programme de gouvernement !
Le FN drague ouvertement les électeurs du mouvement insoumis en pointant, non sans raison d’ailleurs, les points de convergence entre les programmes des deux partis ou mouvements ; et Mme le Pen le fait en appelant, dans une formule pour le moins osée, à faire barrage au banquier Macron comme si celui-ci représentait un risque pour la France !
Le plus curieux est que Mme le Pen pousse le cynisme jusqu’à faire la synthèse entre les thèses classiques du FN (immigration, sécurité) et les thèses propres au PC et au FDG en stigmatisant le représentant de l’oligarchie, le grand capital, les banques, l’élite, la mondialisation !
Mme le Pen réinvente la lutte des classes à sa manière ; et cela n’étonne personne !
On peut relever aussi son discours à la fois simpliste et manichéiste lorsqu’elle se prétend le défendeur des français patriotes … laissant de ce fait sous-entendre que les autres ne le sont pas et sont nécessairement des traîtres à la nation !
Là encore on retombe dans la dialectique marxiste !
Mme le Pen a tout fait pour dédiaboliser le FN, en utilisant pour cela toutes les plus grosses ficelles (suppression du sigle FN, du nom le Pen pour ne retenir qu’un prénom Marine, des affiches avec une rose bleue au lieu de la flamme …), mais il ne faut quand même pas oublier la nature de ce parti raciste, xénophobe, anti-républicain, non démocratique (c’est un clan familial qui a évincé tous les gêneurs), fondé par d’anciens pétainistes, avec enfin un président par intérim évincé rapidement parce qu’on s’est aperçu que c’était un négationniste !
Par ailleurs, on ne répétera jamais assez que Mme le Pen, qui a vécu dans l’hôtel particulier de son père à St Cloud n’est en aucun cas une représentante ni a fortiori un membre du peuple : c’est la digne représentante des élites françaises qui prospèrent sur la crédulité populaire !
Le troisième tour : les législatives
Nous aurons 2 issues : soit M Macron bénéficiera d’une majorité et il pourra gouverner soit, et c’est l’option que je retiens, il n’aura aucune majorité et sera dès lors le premier président à devoir subir une cohabitation dès sa prise de fonctions !
Cette dernière est clairement l’option poursuivie par LR, frustré d’avoir perdu l’élection imperdable mais c’est aussi celle de M Mélenchon qui semble revenir à ses réflexes trotskystes de déstabilisation du système politique afin, in fine, de prendre le pouvoir !
Il est donc à craindre que nous ayions droit à un immobilisme par incapacité car M Macron aura contre lui le FN, le FDG, la droite républicaine … ce qui commence à faire du monde !
On peut même penser, et c’est aussi l’option que je privilégie, qu’aucun parti n’aura de majorité à l’Assemblée Nationale et que l’on va donc retomber dans les opérations politiciennes de la IVème République avec ses coalitions occasionnelles, temporaires et opportunistes en fonction du problème posé ; étant entendu qu’on ne peut pas non plus exclure un blocage complet des institutions par défaut de majorité quelque soit le problème posé !
Nous risquons donc cinq ans d’immobilisme ; sauf démission du président ; ce qui va prodigieusement agacer les français et les ramener à cette nouvelle théorie du « dégagisme » ! voir (ici) mon article sur ce sujet.
L’effet prévisible est que nous continuerons à glisser sur la pente fatale du défaut financier du fait de notre incapacité à résoudre nos problèmes d’adaptation à l’évolution du monde car, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la montée du FN mais aussi du mouvement insoumis se poursuivra … avec de fortes probabilités que le prochain coup soit le bon !
Macron profite de sa jeunesse pour incarner un renouvellement … qu’il n’est pas vraiment, hormis sa propre personne ! Il est plus l’émanation d’un rejet et d’un dégoût pour une classe politique complètement dévaluée.
Ni de droite ni de gauche (mais de gauche quand même), il faut quand même espérer qu’il entreprendra les réformes que ni la droite ni la gauche n’ont su faire depuis 30 ans !
Macron présente 2 qualités à mes yeux : il est animé d’une volonté empreinte de positivisme et il est pro-européen mais j’ai peur qu’il ne soit vite récupéré, voire phagocyté, par les vieux éléphants et dinosaures politiques car les dérives politiciennes, surtout s’il n’a pas de majorité, reprendront avec vigueur dès que les élections seront passées.
On fera, sans aucun doute, de longues analyses quant à la nature et la composition de l’électorat qui a voté pour Macron mais je partage l’idée qu’il s’agit surtout d’un vote par défaut car on sait qu’il s’agit d’un agglomérat d’électeurs socialistes fatigués du hollandisme et du socialisme marxiste, de centristes et d’électeurs de droite révulsés par les révélations quant à la personnalité cupide et insincère de M Fillon !
Le quatrième tour social :
La mondialisation est mal perçue par une proportion importante de la population et le problème est que cette proportion ne fait qu’augmenter … ce qui n’augure rien de bon pour la suite !
On a du mal à connaître la composition sociologique de l’électorat des mouvements anti-européens mais il est évident que d’une part ces électeurs n’ont aucune idée de ce qu’il y a dans les programmes hormis l’assurance que les droits acquis ne seront pas remis en cause et que d’autre part, notamment lorsqu’il s’agit de fonctionnaires, ils ne sont absolument pas confrontés au risque de la mondialisation.
Il va falloir à M Macron beaucoup de pédagogie pour faire passer la pilule des réformes sociales, surtout que les problèmes structurels ne sont pas prêts d’être réglés, et il aura fort à faire entre les calculs politiciens de droite et de gauche et les difficultés d’une France en très mauvaise situation économique !
Et il ne faudra pas compter sur la collaboration ou même la simple passivité des syndicats, surtout la CGT ou FO dont le fonds de commerce est la lutte de classes, et il est à craindre un quatrième tour social particulièrement violent car il ne sera pas bien difficile de manipuler l’opinion à propos de la volonté de remettre en cause certains avantages acquis ; surtout que M Macron a prévu de légiférer de manière plus ou moins autoritaire par le biais des ordonnances !
Les extrémismes de droite et de gauche sont les enfants du chômage et si le nouveau pouvoir n’arrive pas à résoudre ce problème du chômage de masse , l’extrémisme continuera à progresser jusqu’à l’issue fatale ! Je nourris les plus graves inquiétudes quant au prochain scrutin : le Pen 2022 ?
Et les investisseurs étrangers intègreront ce paramètre social en assimilant la France à un pays à risques, irréformable, avec les conséquences que l’on peut imaginer sur l’emploi et sur les taux d’intérêts ; avec l’effet pervers de peser sur une croissance déjà asthmatique et des conséquences que l’on peut aisément imaginer !
Je fais crédit à M Macron de son désir de réformes mais j’ai quelques doutes et j’ai bien peur que nous ne soyions, à brève échéance, conduits à constater que la politique de M Macron ne sera finalement que la (mauvaise) politique de M Hollande par d’autres moyens !
Je n’ai pas voté pour M Macron mais je souhaite néanmoins sincèrement qu’il réussisse là où tous nos politiciens ont échoué !
Toutefois, je n’ai pas vu dans son programme de mesures de nature à remettre en cause le schéma suicidaire d’une France qui claque à tout va l’argent qu’elle n’a pas et j’imagine assez mal que M Macron va pouvoir, à lui tout seul, inverser le mouvement ! Il ne faut pas oublier que la France ne respecte pas ses engagements européens depuis 10 ans au moins. voir mon article(ici) sur le sujet.
La France championne de la dette, championne des prélèvements obligatoires, championne de la dépense publique … la tâche à accomplir est immense !
Le FN exploite le chômage de masse persistant, le mal de vivre de la partie de la population la plus défavorisée et tant que nous n’aurons pas résolu ces problèmes, il continuera à progresser dans l’électorat ; tout comme le FDG qui n’est qu’un avatar d’un PC stalinien rebadgé Bolivarien.
Il ne faudrait pas que nous continuions à agiter des idées stériles qui, certes, ont pu à une certaines époque fasciner le monde mais qui ne l’enchante plus guère désormais en raison de leur inanité !
La France a été un exemple dans le monde mais j’ai bien peur qu’elle ne devienne un exemple … de ce qu’il ne faut pas faire !
Bien cordialement
(*) whirlpool signifie tourbillon en anglais
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Au-delà des gesticulations politiciennes, quelles seront les marges de manœuvres pour le nouveau gouvernement issu des élections ?
Nous avons vu dans mon article sur la dette (ici) que le problème récurrent qui reviendra de manière lancinante dans les prochains mois, bien que non évoqué pendant la campagne électorale, sera celui de la résolution des dettes publiques. Et le constat qui s’impose est que cette situation ne fait qu’empirer puisque la France enregistre, avec la Grèce, les plus mauvais scores de l’UE ; alors qu’on y assiste à un retour modéré de la croissance.
La seule issue de sortie apparaît, de manière inquiétante, n’être que le krach final !
Pour sortir de ce schéma, l’idéal serait évidemment de bénéficier d’une période de forte croissance mondiale qui permettrait de relancer l’activité économique par le biais des exportations, de faire diminuer le chômage et d’augmenter les rentrées fiscales ; la dette se trouvant apurée naturellement et progressivement … sur une longue période car cette option nécessite du temps, beaucoup de temps. Le président Hollande a d’ailleurs attendu et espéré le retour de cette croissance en application de cycles économiques … mais cela ne s’est pas produit !
Dès lors, faute d’une forte croissance mondiale, et alors que la France s’embourbe, avec ses déficits et un chômage de masse, dans un modèle qui ne fonctionne pas, peut-on dès lors considérer que la libéralisation de l’économie puisse constituer une option de gouvernement ?
Le but de cette démarche serait de permettre aux entreprises, qui sont les seules créatrices de richesse, de se développer et, par voie de conséquence, de faire progresser l’activité économique avec, à terme, la perspective de diminuer le chômage et d’augmenter par voie de conséquence les rentrées fiscales et les cotisations tout en permettant d’économiser sur de nombreux postes (indemnisations des chômeurs, rééquilibrage des régimes de retraite).
Cela peut s’accompagner d’une part de privatisations qui permettront d’assurer des rentrées financières et de désendetter l’Etat et d’autre part d’une réduction de la dépense publique afin de réduire la pression fiscale et les prélèvements obligatoires.
Et, en matière de prélèvements, nous avons de la marge puisque nous nous situons à 10 points au dessus de la moyenne européenne !
Ce serait la solution la moins coûteuse socialement et humainement puisque son but est de développer l’économie et d’atteindre le plein emploi.
Seulement, ce n’est pas la voie la plus facile car cette libéralisation va heurter de plein fouet la structure du système français !
Première difficulté : Les « trente glorieuses », c’est à dire les années de forte croissance, se sont arrêtées en 1980 et, hormis quelques épisodes encore favorables mais malheureusement de plus en plus rares, depuis une bonne dizaine d’années, la croissance économique annuelle de la France est nulle ou à peu près alors que l’électorat devient de plus en plus impatient et versatile !
Le temps politique s’est réduit de façon dramatique et tout pouvoir nouvellement élu doit faire la preuve de son efficacité dans les 6 mois sinon il est irrémédiablement rejeté par les français ; étant entendu que l’efficacité doit seulement se produire dans le sens d’une amélioration rapide et sensible de la situation des électeurs !
D’où des promesses électorales de changement et de vie meilleure aussi nombreuses qu’intenables ! (Le revenu universel de M Hamon en est un excellent exemple).
Or, comme le Pouvoir se trouve très vite confronté à une réalité bien souvent très éloignée des promesses électorales, cette amélioration ne se produit pas ; notamment parce qu’il ne peut pas y avoir de miracle !
Se met alors en place un rejet des politiciens au pouvoir au nom d’une doctrine appelée le « dégagisme » c’est à dire un « vote contre » qui a marqué le paysage politique français de manière flagrante au cours des deux derniers quinquennats.
Or, l’adoption de mesures de libéralisation de l’économie aura d’abord un effet récessif car il faut toujours un temps de réaction entre le moment où l’on décide d’une mesure et le moment où l’on constate un effet; et il faut que les mesures initiales puissent générer un niveau de croissance d’au moins 2% par an pour pouvoir espérer inverser la courbe du chômage et faire repartir une économie basée sur la production et non sur la dépense publique.
Seulement, le temps politique est incompatible avec cette démarche à moyen et long terme car le pouvoir va devenir extrêmement impopulaire ; avec la menace de grèves massives qui vont entamer sa crédibilité politique.
Deuxième difficulté : la France évolue dans un système très étatisé avec un grand nombre de fonctionnaires (5.5 millions – soit 2 millions de plus qu’en Allemagne !?!).
Or, décider de libéraliser l’économie c’est nécessairement aller contre une organisation étatique représentant un véritable pouvoir ; alors que la tendance naturelle de toute organisation est d’étendre toujours plus son emprise pour arriver jusqu’à l’hégémonie.
Or, quand une organisation comme l’administration a atteint le seuil de l’hégémonie qui est le sien, elle exerce inévitablement une pression sur la société afin de canaliser celle-ci à son profit !
Cette tradition administrative remonte à Colbert et donc à Louis XIV, à l’époque du début du capitalisme qui commençait à se développer en Angleterre et aux Pays Bas sous l’influence d’une philosophie libérale basée sur la libre entreprise et la religion protestante.
Déjà à cette époque, la France s’opposait à cette vision du monde en organisant l’économie de manière autoritaire par le biais des ateliers et manufactures d’Etat c’est à dire déjà avec un capitalisme d’Etat sans capital, fondé sur l’impôt, mais aussi la suppression de la liberté religieuse avec la révocation en 1685 de l’Edit de Nantes et l’exil de 200.000 huguenots !
On s’est aperçu, bien plus tard, que cette révocation a constitué l’une des pires erreurs politiques de l’histoire de France car elle a provoqué l’exil religieux mais surtout économique d’une partie de la population qui était déjà à l’époque l’une des plus dynamiques ; ces populations s’étant réfugiées notamment aux Pays Bas et en Angleterre. Il en est résulté une société française figée, avec ses privilégiés, jusqu’à … la révolution de 1789 !
Cette erreur s’est reproduite en 1793 avec le trop fameux épisode de la Terreur !
Et aujourd’hui nous sommes prêts à renouveler cet « exploit » puisque la France est devenue le plus gros exportateur mondial de contribuables riches ou simplement aisés en raison de la volonté exprimée par les politiciens, au nom d’un égalistarisme ridicule et démagogique, de la promesse de faire rendre gorge à ces riches qui ont « volé les pauvres » selon une vision simpliste et réductrice du monde mais qui apparemment recueille quand même l’assentiment de plus de 50% de l’électorat français !
Par corporatisme ou clientélisme, trop de personnes dépendent en France de l’Etat ; soit qu’elles en vivent confortablement parce qu’elles sont fonctionnaires ou travaillent dans des entreprises d’Etat soit qu’elles survivent grâce à des distributions d’allocations qui les entretiennent dans un assistanat qui leur apparaît finalement supportable et dont elles ne voudront pas se défaire !
Et, en France, la doctrine est qu’on ne revient pas sur les droits acquis … même s’ils sont abusifs et s’ils ruinent le pays ; ce qui fait que l’on en arrive au paradoxe français : les français veulent que tout change tout en ne changeant rien ; surtout en ce qui concerne leurs petits avantages et leurs petites habitudes !
Autrement dit, les français croient toujours au Père Noël soviétique c’est à dire à celui qui leur promet qu’il va leur redistribuer le trop plein de l’argent gratuit des autres et l’épilogue temporaire des manifestations en Guyane tend à confirmer a posteriori cette vision du monde puisque, après qu’on nous ait expliqué qu’il n’y avait pas d’argent, les représentants de l’Etat ont finalement capitulé et accepté de fournir 3 mds € de subventions pour 250.000 hts (soit quand même la bagatelle de 12.000 € par personne). Argent qu’il faudra, si l’Etat tient ses engagements, emprunter sur les marchés car, effectivement, il n’y a pas d’argent dans les caisses !
Mais il fallait débloquer la zone de Kourou de toute urgence car le préjudice économique et commercial commençait à devenir dangereux !
Cette attitude du pouvoir apparaît en fin de compte complètement schizophrénique et tend à conforter, dans une partie notable de l’opinion publique, l’idée erronée que le politique et l’Etat détiennent la solution à toute chose !
Selon cette vision, l’Etat est là, non pour remplir des missions régaliennes, mais pour pourvoir aux moindres besoins de la population !
L’Etat n’apparaît finalement plus que comme une coopérative gérée au bénéfice de ses membres et seulement au bénéfice de ses membres ; sans que ceux-ci ne se posent la question de la provenance de ce qu’ils perçoivent au nom du principe désormais établi que l’Etat paiera ou que ça ne coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie !
Cela explique que l’idéologie majoritaire en France est empreinte d’un collectivisme qui perçoit toute tentative de libéralisation comme une menace susceptible de remettre en cause ce système.
Car, la libéralisation de l’économie et la réduction de la dépense publique passe nécessairement par la réduction du nombre de fonctionnaires, de certaines allocations, de subventions diverses et d’un tas de petits avantages au milieu d’une foule de corporatismes.
Il faudrait donc que les français soient eux-mêmes convaincus que l’organisation économique et sociale française pourra fonctionner avec la même efficacité tout en ayant moins de fonctionnaires et … ce n’est pas du tout évident surtout que cela va contre la version officielle selon laquelle notre administration est un modèle proche de l’idéal, que le monde entier nous envierait !
Et cela ne tient pas compte du discours des politiques qui présentent l’Etat et son organisation comme un élément protecteur des français … ce qu’il n’est absolument pas car l’Etat est seulement un prédateur qui agit sous couvert de dispositions légales et prend à Paul pour donner à Jacques !
Conséquences de ces constats : alors que le temps politique est de plus en plus court, le politicien, qui voudrait engager de vraies réformes, va nécessairement se heurter au mécontentement des catégories socioprofessionnelles qui estiment qu’elles seront lésées par ces réformes, puis à des grèves, à des mouvements violents et enfin au mur des élections !
Evidemment, toute tentative de réforme devient politiquement très difficile car la population, si désireuse de changement, apparaît finalement très conservatrice et rétive à tout changement qui se fera, pense-t-elle, à son détriment ; confortée par des politiciens souvent issus eux-mêmes de la fonction publique et de son mode de pensée !
La situation peut très vite dégénérer en blocage complet du pays avec tous les effets négatifs en découlant (notamment en terme d’image). On se souvient que l’image de M Juppé reste associée aux grandes grèves de 1995 (à propos des retraites).
Troisième difficulté : En France il règne une instabilité législative, administrative et fiscale qui fait qu’un mécanisme mis en place un jour peut être révoqué le lendemain ! Or, du fait de la dérive des comptes publics, il est évident que cette pratique ne peut que connaître un développement qui se fera nécessairement à notre détriment car … un Etat dans l’urgence de la nécessité peut faire n’importe quoi !
Cette instabilité est liée pour l’essentiel à l’immixtion permanente des services de l’Etat dans tous les secteurs de l’économie, non pas pour assurer la sécurité juridique de l’activité économique mais pour l’influencer, la modifier, la régenter au nom de principes soi-disant de protection mais en fait de contrôle en fonction de considérations politiques !
Or, on ne gère pas une entreprise en fonction de critères politiques !
Seulement, cette instabilité ne peut être que de nature à brimer l’activité des entreprises ; lesquelles vont évidemment se montrer à la fois prudentes et hésitantes. Pour créer des emplois, les entreprises ont besoin de la stabilité qui leur permettra de calculer leurs plans d’investissements et de recrutement en fonction de prévisions réalistes qui n’ont rien à voir avec des considérations politiciennes. Investir et embaucher, c’est avant tout un acte de confiance en l’avenir et une prise de risque.
Or, les politiques français, qui s’apparentent de plus en plus à une caste, sont le plus souvent des fonctionnaires ou des syndicalistes et n’ont en général absolument aucune expérience de l’entreprise.
Ils ne raisonnent qu’en termes de contraintes administratives.
Lorsqu’un problème se pose, on créé une nouvelle réglementation, une dépense en plus associée à un nouvel impôt et, avec la meilleure volonté du monde, on finit par aboutir à un véritable carcan administratif tout à fait contre productif !
L’effet pervers de cette démarche est que lorsque le politique s’aperçoit que ça ne fonctionne pas, il édicte de nouvelles lois et des règlements ; ce qui ne fait qu’aggraver la situation et explique que les entrepreneurs n’embauchent pas par peur du code du travail et de ses 3.500 pages.
En outre, sans connaissance du marché et de l’économie, déconnectés des réalités, bénéficiant des largesses de l’Etat, les politiques n’agissent la plupart du temps qu’en fonction d’un seul critère : la légitimité électorale !
Évidemment, cette incompétence est la porte ouverte à toutes les dérives surtout qu’en général, du fait de cette légitimité électorale (souvent bien fragile), ils ne peuvent admettre avoir commis une erreur d’appréciation ou une faute et, dans ce cas, préfèrent désigner un bouc émissaire ; quitte à remettre une couche supplémentaire de règlementation !
Il faut avoir vécu plusieurs années à l’étranger dans des systèmes plus libéraux pour se rendre compte de la pesanteur du carcan législatif et règlementaire français ; seulement les français, largement conditionnés … n’en ont en fin de compte pas conscience !
Enfin, aucun des candidats ne tient un discours libéral, même si certains parlent abusivement d’ultra libéralisme à propos de MM Macron et Fillon à seule fin de les désigner comme ennemis de classe ; et près de la moitié des électeurs est prête à se jeter dans les bras d’ultra dirigistes tels que Mme le Pen et M Mélenchon (sans compter les autres petits candidats dont fait désormais partie M Hamon) !
Ce qui a fait la force, ou la faiblesse, des civilisations au cours de l’histoire a été leur adaptabilité ; cette adaptabilité conditionnant leur survie ! La chute de l’empire romain tout comme celle de l’empire soviétique en sont d’excellents exemples !
Car, le monde et les choses changent, et celui qui ne s’adapte pas finit par disparaître et les britanniques ont compris, de manière pragmatique, qu’une entreprise privée est par nature bien plus adaptable qu’un monstre administratif car c’est pour l’entreprise, c’est sa survie qui est en jeu alors qu’un état peut user de mesures coercitives pour se maintenir !
Soyons lucides, la libéralisation de l’économie a très peu de probabilités de se réaliser dans un pays comme la France ; pays collectiviste où quasiment 58% du PIB relève du secteur public et où « capitalisme » est considéré comme un gros mot, « profit » comme une provocation, « entreprise privée » comme une insulte et où on vous explique que le déficit budgétaire résulte non d’une mauvaise gestion par les politiques des deniers publics mais de la seule fraude fiscale (on nous donne même un chiffre invérifiable : 80 mds €) !
Alors, oui, le libéralisme est une option mais, rassurez-vous, cette option ne sera ni examinée ni même envisagée car les français ne sont pas prêts pour de telles « extrémités » !
Nous continuerons donc dans le changement immobile !
Evidemment, il faudra un jour en payer le prix mais cela, c’est une autre question !
Bien cordialement.
Ps : ce billet étant posté avant les résultats du 1er tour, il fait nécessairement l’impasse sur une possible finale le Pen – Mélenchon
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La Commission Européenne, à propos de la situation économique et financière française, a écrit en février dernier :
« La France connaît des déséquilibres excessifs. Dans un contexte de faible croissance de la productivité, l’importance de la dette publique et la faiblesse de la compétitivité peuvent entraîner des risques pour l’avenir et avoir une incidence dépassant les frontières nationales. La compétitivité a commencé à s’améliorer, et les parts de marché à l’exportation se sont stabilisées ces dernières années. La faible croissance de la productivité empêche cependant un rétablissement plus rapide de la compétitivité coûts en dépit des mesures prises pour réduire le coût de la main-d’œuvre et d’une évolution modérée des salaires. Les marges bénéficiaires des sociétés non financières se sont quelque peu redressées depuis 2013, mais continuent à peser sur l’investissement. La dette publique continue de croître, quoiqu’à un rythme plus faible, et les risques en termes de soutenabilité à moyen terme sont élevés. »
ce qui veut dire, en clair, que l’incapacité de la France à régler ses problèmes de dette et de compétitivité pourraient faire sauter tout le système sous 4 ou 5 ans !
Et pourtant, ce n’est visiblement pas le problème des candidats à l’élection présidentielle puisque, non seulement cette situation n’est pas évoquée, ni prise en compte, mais ils ont tous prévu, sauf deux (Fillon et Macron), de dépenser d’avantage !?!
Comment s’en étonner d’ailleurs lorsque l’on constate que, sur 11 candidats, 9 présentent des programmes anti-libéraux, anti-capitalistes, anti-européens, anti-mondialisation, voire carrément marxistes en oubliant que l’Histoire a démontré, de manière constante, que le marxisme, qu’il soit soviétique, chinois, cubain ou vénézuélien ne mène qu’à la faillite, à la misère et à la dictature !
De surcroît, quatre d’entre-eux sont ou ont été des trotskystes assumés ; idéologie non républicaine qui professe la conquête du pouvoir par la révolution ! On peut d’ailleurs se demander comment cette idéologie centenaire et complètement éculée, fondée sur la révolution permanente, la lutte des classes et la dictature du prolétariat peut encore avoir une audience !
Nous assistons donc au spectacle à la fois incroyable et consternant de candidats complètement déconnectés des réalités, évoluant dans un monde à la fois archaïque, utopique et anachronique et qui s’imaginent pouvoir, au prétexte d’un clientélisme à la fois indécent et irresponsable, promettre n’importe quoi aux électeurs !?!
Mais il est vrai qu’une part notable des français ne demande qu’à être convaincue par les programmes ridicules de ces candidats ; surtout s’ils pensent que cela peut leur permettre de sauver leurs petits avantages ;
Pour une autre part des électeurs, qui se sont radicalisés, il s’agit de se jeter dans les bras de tribuns démagogues prétendument contre un système dont ils vivent pourtant depuis des décennies au nom d’un rejet de la classe politique traditionnelle qui, il est vrai et c’est bien là le problème, a fait la preuve de toute son incurie !
Cela explique un rejet idéologique des règles en vigueur sur la planète entière ; ce rejet étant fondé sur l’utilisation de la bonne vieille technique, éculée mais efficace, du bouc émissaire qui permet d’incriminer l’ennemi occulte, invisible, multiforme, omnipotent de la finance (coupable idéal et facile à attaquer puisque représenté par personne), l’Europe, (ce monstre administratif lointain non démocratique), la mondialisation (ce phénomène qui met à la rue des millions de pauvres gens), le grand capital, les banques, les paradis fiscaux, l’Allemagne, le patronat, les multinationales, les riches, les marchés financiers et pour finir l’immigration !
Il y a là un problème de perception faussée de la réalité du monde car :
si la France tient ses échéances d’une dette résultant de 40 années de politique irresponsable c’est exclusivement grâce à la finance qui prête les fonds nécessaires pour que l’Etat puisse faire face ses fins de mois !
L’Europe n’a aucun caractère antidémocratique car il existe un parlement européen élu au suffrage universel ; elle sert juste d’exutoire à l’incurie des politiciens. Faire de l’europhobie est juste une posture qui n’a d’autre but que de nier les bienfaits des 70 ans de paix et de prospérité qui ont prévalu en Europe !
La mondialisation a permis, au moyen d’une division du travail, de faire sortir une quantité formidable de populations du sous développement.
S’il y a du chômage, en France bien plus qu’en Allemagne et au RU, c’est que les employeurs ne peuvent pas embaucher du fait des dispositions légales et règlementaires prises par les politiciens ; lesquelles ont complètement corseté le marché du travail et éteint toutes les initiatives !?! c’est donc prendre le problème à l’envers car c’est bien l’interventionnisme excessif de l’Etat qui a surtout prouvé sa nuisance et sa complète inefficacité !
Et pendant que nous cherchons des responsables, le monde change. Il n’est qu’à voir l’évolution spectaculaire de la Chine partie de zéro en 1975 et qui est désormais la 2ème puissance économique mondiale, de la Corée du Sud, du Vietnam, du Mexique, du Brésil, de l’Inde, et les habitants de ces pays sont prêts à travailler dur pour y arriver … pendant que la France cherche surtout des prêteurs susceptibles de lui permettre de continuer à vivre « comme avant » ; c’est à dire en maintenant en survie un système qui ne fonctionne pas !
Seulement, aujourd’hui nous sommes en compétition avec ces pays et, évidemment, ce n’est plus nous qui fixons les règles du jeu car nous ne bénéficions plus de la rente de situation résultant de l’avance technologique permise par la révolution industrielle entre 1850 à 1980.
Il est regrettable que les français se laissent abuser par des politiciens irresponsables au discours simpliste voire réducteur, spéculant sur l’aspect irrationnel des réactions populaires (c’était mieux avant) ou sur le rejet des politiciens traditionnels, dont évidemment ils font partie tout en faisant croire l’inverse, et dont le temps d’action se limite à une législature, soit 5 ans, alors que les emprunts souscrits le sont pour 10 ans et que le problème de leur remboursement se posera nécessairement à ceux qui dirigeront le pays à cette époque.
Pour cela, 9 candidats sur 11 proposent soit une renégociation soit une rupture des traités européens et le retour à une France utopique heureuse, rétrécie dans ses frontières, coupée du reste du monde, comme en 1950, avec sa petite monnaie, sa petite agriculture, son petit marché bien à elle !
Les traités européens ont été établis pour être respectés … ce qui veut dire que, contrairement à ce qu’a faussement prétendu M Hollande au début de son mandat, il n’y a rien à négocier ni à changer qui ne soit accepté par les autres surtout si c’est pour modifier des règles qui ne nous arrangent plus ou en faire fixer de nouvelles qui nous arrangent !
On ne peut pas non plus se livrer au chantage vis-à-vis de nos partenaires (surtout allemands alors qu’ils servent de caution à nos dettes énormes) et croire qu’on pourra ensuite se couper du reste du monde !
Il est regrettable que nous soyions tombés dans l’idéologie la plus rétrograde et la plus ridicule alors que l’avenir de l’Europe est de créer un ensemble cohérent et non de retourner à une mosaïque de petits états qui se jalousent les uns les autres – n’oublions pas qu’en face nous avons des entités comme les USA, la Russie, la Chine, l’Inde !
Au-delà de cet aspect, cette victoire du populisme et de la démagogie est la consécration du dévoiement de la Vème République et de son modèle politique taillé pour un Général de Gaulle qui se voulait au dessus des partis et ne voulait rendre compte qu’aux français, une fois tous les 7 ans c’est à dire … jamais !
La Vème République apparaît désormais comme un régime inadapté à la démocratie moderne. Elle a été conçue pour un homme qui ne voulait pas être comptable de son action, alors que l’élection du président au suffrage universel provoque une personnalisation excessive de l’élection ; laquelle est la porte ouverte à tous les excès, à toutes les démagogies, à tous les abus ; en gros à n’importe quoi !
Encore une fois, le meilleur exemple de ce qui va arriver est la Grèce qui a connu le même rejet des élites politiques traditionnelles, le même rejet de l’Europe et de ses règles présentées comme contraignantes alors qu’elles sont faites pour que les politiciens nationaux ne fassent pas n’importe quoi !
La Grèce a porté au pouvoir un représentant de l’ultra gauche tendance Mélenchon (Alexis Tsipras) qui promettait lui aussi de casser la baraque !
Une majorité de grecs l’a naïvement cru ; seulement, la conquête du pouvoir est une chose et l’exercice du pouvoir en est une autre et … M Tsipras s’est très vite heurté à une réalité incontournable : le mur de la dette !
Il a eu beau promettre des lendemains qui chantent, des jours heureux qui devaient permettre aux hellènes de retrouver par magie le chemin de la prospérité facile, il est rapidement rentré dans le rang après avoir pris acte de la faillite avérée du pays ; appliquant, pour sauver ce qui pouvait encore l’être, parfois de mauvaise grâce, le programme imposé par l’UE ! Voir mon article sur la Grèce (ici).
Aujourd’hui, la Grèce enfile les récessions les unes derrière les autres car … il y a toujours un moment où il faut payer les conséquences de son inconduite et de ses excès !
Or, le problème est que les français ne sont apparemment pas conscients que notre situation n’est pas meilleure que celle de la Grèce puisque nous ne tenons que par la grâce des prêts qui nous consentis par la fameuse finance tant décriée (nous avons prévu d’emprunter 185 mds € cette année). La France est un pays surendetté, avec la dette la plus lourde de son histoire en temps de paix et nous arrivons au bout de l’exercice de l’endettement facile, infini et gratuit !
M Mélenchon et Mme le Pen ne sont en fait que les 2 faces d’une même pièce celle du collectivisme totalitaire et leurs programmes dépensiers, qui prévoient la mise en coupe réglée de toute l’économie par l’Etat, comme seuls ont sût le faire les nazis et les bolcheviks, sont absolument irréalisables car nous nous heurterons au même mur de la dette que les grecs !
En effet, même en appliquant une fiscalité complètement délirante et confiscatoire, qui ne manquera pas de provoquer une grave dépression, pour trouver les ressources financières nécessaires, il faudra emprunter encore plus sur les marchés afin de financer ce que le gouvernement aura prévu de dépenser !
Les deux démagogues du bonheur, dont les sondages disent qu’ils pourraient arriver au second tour, nous voyons une Marine le Pen (l’avatar national socialiste de son père) et un Jean-Luc Mélenchon (avec lui c’est surtout bienvenue en URSS), qui prévoient de dépenser entre 160 et 200 mds € pour des programmes économiques complètement utopiques pour ne pas dire dangereux !
Notre volume d’emprunt passera alors de 185 mds € en 2017 à 350 ou 380 mds € ce qui provoquera évidemment une envolée exponentielle de l’endettement !
Seulement, cela n’est pas possible et il n’est pas difficile de deviner ce qui va se passer.
Nous nous heurterons à la défiance des prêteurs (60% de notre dette est financée par des prêteurs étrangers) qui vont prendre conscience que cette fuite en avant ne mènera qu’au défaut de paiement et à la faillite à plus ou moins brève échéance et qui, soit refuseront tout bonnement de nous prêter soit demanderont une prime qui sera de plus en plus élevée (pour la Grèce les taux sont montés jusqu’à 40% l’an).
Il sera alors bien temps de fustiger la finance internationale et le grand capital alors qu’il est assez simple de comprendre, que nous ne pouvons pas avoir raison tous seuls contre le reste du monde ! Un certain F Hollande a cru devoir agiter le spectre de l’ennemi pour pouvoir être élu : or, quand on vit au dessus de ses moyens comme c’est le cas de la France depuis 1976, on a besoin du crédit et de la finance ! Prétendre l’inverse est un mensonge et une tromperie !
Certains pensent qu’ils n’ont rien à perdre ; ce en quoi ils se trompent lourdement car si le système économique s’effondre c’est tout le système bancaire et social qui s’écroulera (les banques fermeront et … ne rouvriront pas) !
Si vous estimez avoir les moyens de cautionner des dépenses complètement délirantes en élisant l’un de ces démagogues, alors n’hésitez pas ; mais n’oubliez quand même pas, au moment de glisser votre bulletin dans l’urne, que les politiciens vous proposent surtout de faire de nouvelles expériences en explorant des secteurs étatiques encore insoupçonnés.
On a les politiciens que l’on mérite et ne perdez quand même jamais de vue qu’à la fin c’est vous qui paierez !
Autrement dit : l’homme providentiel ou le sauveur de la nation n’existe pas et si vous votez pour n’importe qui … vous aurez n’importe quoi !
Bien cordialement.
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Ce territoire, situé à proximité de l’équateur, à la frontière du Brésil, a le statut de département d’outre mer depuis 1946, tout comme la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion, et Mayotte depuis 2009.
Elle présente les caractéristiques d’une économie de type colonial dans laquelle le principal employeur est l’Etat (31% des emplois) et où une population relativement faible (250.000 hts) vit essentiellement de transferts massifs d’argent venant de la métropole. Les recettes publiques sont de 900 millions d’€ par alors que les dépenses sont de 1.900 millions soit 1 md € de transferts annuels (4.000 € par personne et par an) (Données 2009).
Fortement importatrice (les importations sont de 950 millions € pendant que les exportations sont seulement de 120 millions € soit un taux de couverture de 12.5%), la Guyane ne produit pratiquement rien. L’agriculture ne représente rien ou presque (4.4% du PIB) mais il est vrai que la population n’a pas accès aux terres agricoles puisque 90% des terres relèvent du domaine foncier privé de l’Etat !?!
Le résultat est que la Guyane importe du bois alors qu’elle dispose d’une forêt primaire gigantesque qui recouvre 95% du territoire !
L’industrie ne représente que 17% de l’activité !
Le taux de chômage moyen dépasse officiellement les 21% (double de la France métropolitaine) et celui des jeunes dépasse probablement les 40% dans une population qui est très jeune et en forte croissance.
Le problème est que la départementalisation a fait de la Guyane un îlot de richesse au milieu d’un océan de pauvreté ; créant de ce fait un appel d’air vis-à-vis des populations défavorisées des pays limitrophes tels que Brésil, Guyana mais probablement aussi Venezuela, Haïti.
Seulement, cette richesse locale et somme toute relative est totalement artificielle puisqu’elle ne repose que sur des transferts sociaux (surnommés « argent braguette ») provenant de la métropole.
Il existe bien un îlot de prospérité au niveau de l’enclave de Kourou mais cela ne concerne que le personnel détaché de métropole en vue des tirs des fusées Ariane et Soyouz. Par contre, cette enclave représente au moins 26% du PIB local ; ce qui démontre autant que faire se peut le caractère artificiel de la structure économique de ce département.
Ce département subit un quadruple paradoxe :
– L’économie est entièrement tournée vers l’Europe alors que la Guyane est située en zone Amérique !
– la population recherche un mode de vie occidental à l’européenne qui coûte forcément cher puisque importé de métropole,
– la population vit pour une bonne part des allocations (toujours insuffisantes) ce qui l’entretient dans une dépendance et un assistanat vis-à-vis de la France !
– Le problème est que le smic s’applique (du fait de la départementalisation) et les salaires moyens sont donc beaucoup trop élevés pour la structure économique de la Guyane et pour permettre à des entreprises de fabrication de prospérer eu égard au montant des revenus des pays limitrophes surtout que l’autarcie et la fermeture des frontières ne sont qu’une utopie !
Evidemment, l’irruption persistante de clandestins pauvres originaires des pays voisins crée un sentiment d’insécurité avec de nombreux vols.
Le département apparaît relativement peu équipé au niveau des infrastructures. Seules arrivent à prospérer des activités de commerce de détail type supermarché (grands et petits) où les guyanais viennent dépenser leurs allocations et comme beaucoup de produits sont importés de métropole, les prix sont forcément plus chers qu’en métropole.
Seulement, ce schéma n’est pas unique car il se reproduit pour tous les autres départements d’outre mer dont la Réunion et Mayotte dans l’océan indien.
La Réunion concentre les contrastes en étant le département qui compte le plus d’allocataires du RMI et le plus de « riches » (assujettis à l’ISF).
L’île connaît une très forte croissance démographique du fait de la natalité mais aussi des métropolitains (appelés zoreilles) qui viennent y passer leur retraite. En vingt ans la population est passée de 600.000 à 900.000 habitants !
La Réunion, présente la même structure économique avec la même prédominance de l’emploi public avec des effectifs pléthoriques résultant souvent d’une démarche clientéliste vis-à-vis de l’électeur.
Le nouveau maire de St Louis a ainsi découvert qu’il avait deux fois plus d’employés municipaux titulaires que la moyenne nationale et qu’il ne pourrait réduire les effectifs, et une charge financière à la limite du supportable, que sur plusieurs dizaines d’années au fur et à mesure des départs en retraite ; autant dire jamais !
Le chômage y est aussi structurellement très élevé et il y a régulièrement des émeutes dans le quartier du Chaudron (à St Denis) !
Toutefois, contrairement à certains mouvements indépendantistes antillais ou guyanais, les réunionnais n’ont jamais demandé l’indépendance car ils savent qu’ils auraient trop à y perdre !
L’économie est basée là encore sur les transferts massifs de fonds de la métropole vers la Réunion et sur les allocations ; bien qu’il existe, contrairement à la Guyane, un secteur du tourisme assez bien développé. Les recettes publiques étant de 2 mds d’€ tandis que les dépenses publiques s’élèvent à 5 mds € , il en résulte donc un déficit de 3 mds € entièrement financé par la métropole !
Par contre, à la Réunion, on a su financer des infrastructures tout à fait correctes, conformes au strandart métropolitain, dont la route du littoral la plus chère du monde (dite route de la corniche) mais les réunionnais aiment la voiture et ils peuvent donc s’adonner à leur passe temps favori : rouler … à tel point que le dimanche soir il y a des embouteillages invraisemblables sur la 4 voies menant à St Denis.
Or, l’île sœur, Maurice, ancienne colonie britannique, a une structure économique très dynamique et très différente, basée sur l’exportation (principalement de produits textiles) et plus récemment l’ingénierie financière alors qu’elle est partie d’un niveau presque zéro lors de son accession à l’indépendance en 1968 avec une économie basée alors sur la monoculture de la canne à sucre.
La croissance économique y est forte (3.8% par an) mais évidemment le salaire moyen y est bien plus faible qu’à la Réunion.
Pour revenir à la Guyane, ces manifestations constituent, à n’en pas douter, une opportunité de la part des habitants avec le but de bloquer le système juste avant les élections car il représente une bonne chance d’obtenir d’avantage d’argent gratuit des autres !
L’Etat, faible face à des mouvements de cette nature, après avoir formulé des excuses dont on peut se demander le fondement, se trouve dans l’incapacité de répondre efficacement aux demandes des manifestants et ne trouve comme échappatoire que de fournir toujours plus d’argent à des manifestants qui, évidemment, en veulent toujours plus !
Et ce schéma se reproduit partout dans les confettis de notre ancien empire colonial. Nous nous rappelons les émeutes de la Guadeloupe il y a quelques années …
C’est encore le cas avec Mayotte, île des Comores restée française au moment de l’indépendance en 1973-1974, à la suite des manipulations françaises, avec l’effet pervers de créer là encore un îlot de richesse au milieu de la pauvreté et de jouer le rôle d’un aimant sur les populations alentours !
Aujourd’hui les comoriens d’Anjouan, Mohély et de la Grande Comore, qui évidemment ne bénéficient pas de l’argent de la métropole et après plusieurs expériences gouvernementales hasardeuses accompagnées de coups d’état, tentent de passer à Mayotte.
Ils prennent tous les risques pour franchir les 80 km d’océan indien qui séparent Anjouan de Mayotte et échapper à la misère à bord de kouassa-kouassa (barques).
Le système s’est même organisé de telle façon que les femmes comoriennes puissent venir accoucher à Mayotte; ce qui fait que des familles de clandestins se retrouvent avec un enfant né sur le sol français, de nationalité française, avec l’effet induit que non seulement on ne peut plus les expulser mais qu’en plus ils ont dès lors droit aux allocations : entraînant le dérapage d’un système qui devient totalement incontrôlable.
Cet afflux de clandestins a provoqué une augmentation de la délinquance et une émigration de ces populations vers la Réunion puis la France métropolitaine.
On a créé une économie artificielle fondée sur l’assistanat et les allocations auprès d’une population qui évidemment sera toujours demandeuse de plus d’assistanat et d’allocations !
Le système n’est désormais plus qu’un puits sans fond !
Créer une économie productive et exportatrice dans tous ces territoires aurait nécessité des transferts massifs d’argent de la métropole pour assurer d’une part la formation des habitants et d’autre part l’implantation d’infrastructures et d’industries compétitives et exportatrices ; ce que la France n’a jamais eu les moyens de faire, aujourd’hui moins que jamais !
L’idéologie et la nostalgie de l’empire colonial ne sont pas morts mais ils nous coûtent très cher à une époque où nous n’en n’avons plus les moyens et on peut se demander quel est l’intérêt de conserver ce type de relations avec des territoires lointains à l’utilité plus que problématique; l’argument de la présence stratégique française sur la planète entière n’étant que le faux nez d’un système qui n’arrive pas à se réformer et à s’adapter à un monde en perpétuelle évolution !
Bien cordialement.
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Madame le Pen, la candidate qui se dit hors système, caracole en tête des sondages, au coude à coude avec M Macron, et elle se voit déjà présidente !
On connaît, pour l’essentiel, son programme de gouvernement : Tout contre l’Europe et jeter à bas l’ancien système avec dans le détail une sortie de l’UE, un retour au Franc français, l’instauration de mesures protectionnistes, la fermeture des frontières, la nationalisation de pans entiers de l’économie dont les banques.
C’est ce que l’on appelle désormais le Frexit !
Et elle n’hésite pas pour cela à s’appuyer sur un Brexit présenté comme triomphant et bénéfique pour le Royaume Uni afin d’une part justifier le bien fondé de son programme et d’autre part pour expliquer que le Brexit étant très favorable au Royaume Uni il en sera de même pour la France !
Seulement, ce raisonnement par analogie n’est rien moins que d’une tromperie. Le Frexit préconisé par Mme le Pen n’a rien à voir avec le Brexit car les motivations, les modalités et les buts sont totalement différents !
Pour commencer, contrairement à ce que veut faire croire Mme le Pen, le Brexit n’a pas encore eu lieu, la procédure de déclenchement vient seulement de débuter puisque la lettre d’engagement vient d’être signée le 28 mars par le 1er ministre britannique et la procédure devrait durer au moins 2 ans !
Il est donc pour le moins présomptueux de présenter comme bénéfique quelque chose qui n’a pas eu lieu ! On sait d’ailleurs que la « plaisanterie » va coûter extrêmement cher au Royaume Uni car il va falloir détricoter plus de 19.000 textes et, du côté anglais, on évalue la facture pour l’instant à 160 mds de £ dont déjà 60 mds € dus à l’UE au titre de sa contribution au budget européen.
Il est important de savoir que le Brexit n’a pas lieu pour que le Royaume Uni ferme ses frontières ! C’est au contraire pour s’ouvrir au monde, principalement vers l’Asie et les USA, tout en échappant aux contraintes règlementaires émanant de Bruxelles.
Il ne faut jamais oublier aussi que le Royaume Uni n’a jamais fait preuve d’idéologie à propos de l’Europe … contrairement aux français, et que si il est entré dans l’UE c’était essentiellement pour pouvoir en contrôler l’évolution et surtout que celle-ci ne se fasse pas à son détriment ! En plus, l’entrée du RU a eu lieu dans les années 1973 alors qu’il était à l’époque l’homme malade de l’Europe et qu’il cherchait un moyen de se sauver de sa situation économique catastrophique !
En clair, le Royaume Uni a toujours eu une conception très utilitaire de ses relations avec l’UE et il est l’un des principaux artisans de la déviation des buts initiaux de l’Europe d’un ensemble intégré fiscalement et socialement (d’où la création de l’€), qui ne l’intéressait absolument pas, vers une simple zone de libre échange.
Cela explique d’ailleurs que le Royaume Uni ait souhaité conserver sa monnaie la GB£ et qu’il ait conservé une certaine autonomie économique ; ce qui lui permet aussi de quitter l’UE relativement facilement !
D’ailleurs, les négociations du Brexit auront pour but, du coté du Royaume Uni, essentiellement de conserver le maintien de l’accès libre au marché de l’UE sans en subir les contraintes règlementaires et financières car les liens économiques entre le RU et l’UE sont très profonds (La City est la première place financière d’Europe, et il faut écouler les productions industrielles britanniques notamment de voitures, d’avions, de moteurs d’avions) ! Seulement, il s’agit évidemment d’une vision complètement utopique des choses car l’UE n’est pas vraiment disposée à entrer dans ce jeu un peu trop facile pour le Royaume Uni !
Il ne faut pas oublier non plus que le Royaume Uni, du fait de son empire et de la révolution industrielle (qui a commencé en Angleterre au 19°s), a toujours eu une conception libre échangiste des relations commerciales car il avait besoin de débouchés commerciaux pour vendre ses productions.
Bien évidemment, il ne s’agit absolument pas de cela en ce qui concerne le Frexit prôné par Mme le Pen puisqu’il s’agit rien moins que d’une fermeture des frontières, au nom d’un soi-disant patriotisme économique.
Seulement, le patriotisme économique de Mme le Pen n’est rien d’autre qu’un nationalisme rhabillé ou dissimulé !
La mise en parallèle du Brexit et du Frexit constitue, de la part de Mme le Pen, essentiellement un argument incantatoire destiné à abuser les foules quant à une solution simple à un problème complexe qui ne peut pas se résoudre d’un claquement de doigts !
En effet, elle ne propose au contraire qu’une solution de repli qui s’accompagnerait de mesures protectionnistes et de restrictions (contrôle des changes, des mouvements de capitaux …) qui auraient pour effet, dans un premier temps, de dresser de soi-disant protections aux frontières qui transformeraient rapidement la France en un immense camp retranché puis en un immense camp de prisonniers !
Les propos racoleurs et simplificateurs de Mme le Pen présentent surtout un attrait pour une part de la population qui s’estime, à tord ou à raison, victime de la mondialisation et qui est excédée par le comportement, l’incurie et l’incapacité des politiciens français à résoudre les problèmes. Ce n’est pas une révélation que de dire que Mme le Pen recrute dans la France des exaspérés et des désespérés et que le vote FN est le vote des protestataires et des désespérés du chômage de longue durée.
En fait, la solution « miracle » de Mme le Pen ressemble beaucoup à celle préconisée par le pouvoir grec, en 2015, lorsque celui-ci a organisé un référendum pour savoir s’il fallait continuer dans les mesures d’austérité préconisées par l’UE ou s’il fallait au contraire, conformément à la dialectique du moment, tordre le bras de la Troïka (BCE, FMI et UE) et revenir à la drachme.
Une majorité de grecs persuadés qu’ils allaient sortir de la situation catastrophique de leur pays par une simple mesure politique ont voté évidemment contre les mesures d’austérité. Je vous renvoie à ce propos vers mon article sur la Grèce (ici).
Le pouvoir grec promettait un miracle, rien de moins, alors qu’il savait que la Grèce était en situation de défaut de paiement, sous la domination de ses créanciers !
Seulement, la direction d’un pays n’a rien à voir avec la religion !
Le référendum remporta un franc succès en faveur des vociférations gouvernementales contre l’Europe et … M Tsipras, 1er ministre, ne fit rien de ce qu’il avait promis !
La baudruche s’était dégonflée d’un coup au prix de la trahison des électeurs grecs car finalement M Tsipras a eu l’intelligence de stopper un processus qui aurait ruiné la Grèce et lui aurait fait faire un saut de 50 ans en arrière !
Les règles économiques étant intangibles et comme la France n’est pas en meilleure situation financière que la Grèce, il y a fort à parier qu’elle serait confrontée aux mêmes réalités en cas de Frexit et qu’elle devrait arbitrer entre la faillite pure et simple, avec pour corollaire la ruine de la population, et un réalisme destiné à sauver ce qui peut l’être !
Tout le monde sait, sauf apparemment une bonne part des français, que ce que préconise Mme le Pen aboutira à la ruine de la France et des français. Vous pouvez relire mon article sur la question (ici)et (la).
Enfin, pour revenir au Brexit, la situation économique du Royaume Uni est incomparablement meilleure que celle de la France qui ne fait qu’accumuler des déficits graves et constants, une dette publique colossale, un chômage de masse.
En fait, nous ne tenons que grâce aux crédits illimités à taux 0 de la BCE de Francfort, dont nous ne bénéficierions plus évidemment en cas de retour au Franc, et à la caution de l’Allemagne !
Contrairement à ce qu’affirme Mme le Pen on ne peut pas impunément faire tourner la planche à billets sans entrer dans la spirale dévastatrice de l’hyper inflation (voir les exemples de l’Allemagne de 1923, la France des années 1791-1797 avec les assignats ou plus récemment l’Argentine et le Venezuela).
Le retour à une monnaie nationale nous obligerait en outre, pour nos achats à l’étranger (pétrole, pièces détachées, smart phones), à disposer de réserves de change (€, dollars ou GB£) car un Franc dévalué, sans crédibilité économique, ne serait accepté … par personne !
La solution préconisée par Mme le Pen, et le retour à une monnaie nationale, ne seraient pas autre chose qu’un défaut et l’expérience se terminerait à terme par une mise sous tutelle du FMI (Fonds Monétaire International) !
On peut certes s’en prendre à l’€ et l’accuser de tous les maux pour justifier la situation actuelle mais il faut quand même se rendre compte que la monnaie n’est pas une assurance sur la vie ni la garantie d’un bonheur éternel.
Seule compte l’économie du pays, et sa capacité à créer de la richesse, richesse que l’on peut vendre à l’étranger ; car la richesse vient de l’échange !
Le seul reproche que l’on puisse faire à l’€ c’est qu’il est trop stable pour la mauvaise économie de la France et que si celle-ci avait encore le Franc pour monnaie ce dernier aurait dévissé depuis longtemps et à tel point que la France ne pourrait tout simplement plus emprunter sur les marchés !
L’€ a en fait servi de retardateur ou de protecteur et a, contrairement à ce qu’affirment les souverainistes, facilité un endettement jugé aujourd’hui catastrophique !
Or, Mme le Pen, dont les connaissances économiques apparaissent bien indigentes, veut sortir de l’€ en s’imaginant qu’elle pourra résoudre tous les problèmes en faisant marcher « la planche à billets » !
Seulement, le retour au Franc n’aurait aucun effet bénéfique puisque la dette devrait être remboursée en € avec des Francs à la valeur bien incertaine qui subiraient une dépréciation continue par rapport à l’€ ; rendant de ce fait la dette totalement intenable.
En effet, en cas de retour au Franc, la parité Franc/€ tiendrait la 1ère journée et la nouvelle monnaie dévisserait ensuite d’au moins de 30% ce qui signifie que votre patrimoine fondrait de 30% … pour commencer !
La dépréciation constante de la monnaie et son corollaire, l’émission monétaire forcenée par la Banque de France, aboutirait à l’hyperinflation, au renchérissement exponentiel des importations, à la chute du niveau de vie des français, à la pulvérisation de leur épargne et enfin, pour couronner le tout à une explosion du montant de la dette publique.
Alors que même avec l’€ la crise de la dette se trouve devant nous, le retour au Franc ne ferait qu’accélérer une dégradation des finances publiques qui se terminerait par un défaut c’est-à-dire par l’incapacité à rembourser nos créanciers internationaux !
Le retour au crédit, après un défaut, s’avèrerait ensuite extrêmement difficile ! La dernière fois que la France a fait défaut, en 1797, elle a mis plus de 50 ans à retrouver la voie de la crédibilité et du crédit !
Par ailleurs, un point qui n’est jamais évoqué dans le cas d’un retour au Franc c’est que le retour en arrière ne serait pas possible !
Les français, subitement conscients qu’ils ont fait une grosse boulette, ne pourraient même pas décider que finalement ils se sont trompés, ou pire qu’on les a trompés, et qu’ils veulent revenir à l’€ car eu égard à notre situation particulièrement dégradée nous ne pourrions même plus nous qualifier pour un retour à l’€ !
Enfin, l’option du repli identitaire et économique est un non sens économique car la richesse vient de l’échange et non pas du retranchement dans une économie autarcique et auto suffisante puisque, par définition, nous ne pouvons pas tout fabriquer !
Le retour à la France des années 50, rurale et agricole, ne peut conduire qu’au déclin !
Mme le Pen prétend défendre le peuple mais c’est un mensonge !
Cela méritait d’être dit afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté !
Bien cordialement.
Partager la publication "Il ne faut pas confondre Brexit et Frexit !"
Assistons nous à la fin d’un régime, nul ne peut aujourd’hui le dire ?
Ce qui est sûr c’est que nous assistons à un spectacle lamentable mais probablement salutaire à terme !
La révélation des petits accommodements de M Fillon avec l’éthique, la morale et in fine la loi ont permis de découvrir un personnage bien loin de l’image qu’il donnait aux français !
L’homme intègre et honnête s’est avéré avoir des rapports quasiment pathologiques avec l’argent et être, au mépris de la morale chrétienne qu’il avait mis en avant, menteur, dissimulateur, hypocrite !
Un petit rappel des éléments qui lui sont reprochés s’impose :
un emploi fictif concernant son épouse,
des emplois fictifs concernant ses enfants,
un emprunt à des amis à taux 0 (50.000 €) et qu’il a oublié de rembourser jusqu’à leur découverte,
une société de conseils « 2F conseil » qui aurait entretenu des rapports avec la Russie,
des cadeaux de valeur ; dont plusieurs costumes à 6.500 € pièce.
Nul doute que la révélation de ces éléments par le Canard Enchaîné n’est pas fortuite et qu’un jour, peut-être, on en connaîtra l’origine mais là n’est pas le problème !
Le plus stupéfiant est que malgré la révélation de tous ces faits, M Fillon continue de prétendre à la magistrature suprême après avoir pris en otage son propre camp.
Que sait-on désormais ?
L’emploi familial n’est pas interdit en l’état actuel de la législation plutôt floue entourant ce mécanisme mais l’emploi fictif est un délit. Or le propre directeur de campagne de M Fillon, au moment de sa démission le jour de la manif du Trocadero, a clairement déclaré que le détournement de l’allocation de frais pour le paiement d’assistants parlementaires avait été fait à seule fin de lui assurer un complément de revenu.
On ne peut pas être plus clair !
La politique coûte cher mais nul n’est obligé de se payer des costumes à 6.500 € pièce !
On a découvert la mesquinerie et la petitesse du personnage qui, ainsi que je l’avais suspecté dans mon article sur le Penelopegate, (ici) a déclaré ses enfants en tant que collaborateurs, leur a versé une rémunération qui finalement lui a été rétrocédée aux trois quarts par ceux-ci !
Les derniers éléments nous apprennent d’une part que la presse a découvert des liens entre M Fillon et la Russie alors qu’il avait nié en avoir (encore un mensonge) et d’autre part que le PNF étendait la procédure aux chefs d’escroquerie aggravée et de faux et usage de faux car M Fillon est suspecté d’avoir opéré une « reconstitution de carrière de son épouse ». Cette reconstitution n’a rien à voir avec celle qui est opérée lorsque l’on part à la retraite : des perquisitions opérées à l’Assemblée Nationale laissent à penser que M Fillon se serait livré à la rédaction de faux bulletins de salaires et de certificats antidatés à seule fin de justifier ses propres dires quant à la réalité des fonctions de son épouse et de ses enfants.
On connaît le système de défense de M Fillon : tout est légal ; pour le reste, je suis victime d’un complot politique, judiciaire, et médiatique !
Et désormais M Fillon est poursuivi pour détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, recel et complicité d’abus de biens sociaux et manquement aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, trafic d’influence, escroquerie aggravée, faux et usage !
Rien de moins ! Mais M Fillon est innocent !
On verra … mais je connais suffisamment le milieu des magistrats pour vous affirmer qu’ils n’y vont pas « sans biscuit » car il faut être bien conscient que les juges marchent littéralement sur des mines et qu’au moindre faux pas ils seront voués aux gémonies et pourront faire une croix sur leur carrière !
Il est donc probable que les poursuites judiciaires engagées auront une suite !
Le problème c’est que M Fillon ne se rend même pas compte que ses mensonges et sa manière d’user et d’abuser des deniers publics (qui sont nos impôts) ont complètement pulvérisé son image et qu’il ne s’en remettra jamais !
De plus, si les cadeaux entretiennent l’amitié, en politique, les cadeaux riment avec corruption et entretiennent la corruption.
Et qu’a-t-on vu ces derniers jours ?
L’inénarrable M Le Roux, (surnommé le relou par ses collègues), l’ancien syndicaliste de la MNEF (mutuelle nationale des étudiants de France) ci-devant ministre de l’intérieur, qui n’avait pas pu s’empêcher de venir jouer les « père la vertu » devant les télévisions et expliquer que non, vraiment non, les agissements de M Fillon n’étaient pas admissibles et qu’on devait interdire le recrutement des collaborateurs chez les conjoints, avait finalement utilisé le même stratagème pour employer ses propres filles alors qu’elles étaient mineures et même n’avaient pas l’age légal pour travailler (moins de 16 ans) ; l’une étant en outre en stage à l’étranger ce qui établit sans doute possible le caractère fictif de l’emploi.
A seule fin d’éviter des critiques de la part du camp « d’en face », M Le Roux a été immédiatement démissionné de ses fonctions afin qu’on ne puisse pas suspecter qu’il y ait eu manipulation du Parquet National Financier (PNF), qui a d’ailleurs ouvert une information judiciaire, ou que le PNF serait « aux ordres ».
C’est aussi une manière de dire au camp d’en face et aux français : « nous on a de la morale on démissionne ! »
Les journalistes s’en sont alors donnés à cœur joie en sollicitant les avis des politiciens sur cette question et on a vu ces derniers extrêmement gênés et même fuyant devant les micros car, bien évidemment, au sein de ce petit monde bien opaque, tout le monde est au courant des pratiques douteuses des collègues et chacun, pas vraiment très clair sur le sujet, a peur d’un « retour de manivelle » !
Il faut rappeler que plus de 100 députés utilisent le système des emplois familiaux que j’avais rapporté dans mon article sur la rémunération des députés (ici).
Quelle leçon tirer de ces évènements ?
Les politiciens se plaignent d’être mal vus par les français et incriminent les médias à ce propos en tordant le bras à la morale pour partir du principe scandaleux que le coupable n’est pas celui qui commet le délit mais celui qui le dénonce !
Leur image, vis-à-vis des français est en fait conforme à leur conduite, car pour entrer et durer en politique il faut être prêt à toutes les bassesses, à toutes les trahisons, à tous les mensonges, à toutes les vilénies et il faut aussi faire abstraction de toute morale !
Evidemment, avec le développement de l’image, des réseaux et d’internet tout finit par se savoir alors qu’auparavant, les politiciens restaient dans un entre soi cynique et hypocrite !
Cela fait bien longtemps que l’on sait que les politiciens ont avant tout le souci de leur carrière, bien avant celui de l’Etat et des français qu’ils sont censés représenter, et que c’est une espèce de mafia, sans foi ni morale pratiquant le népotisme et prête à toutes les compromissions … à condition que leurs petites combines et leurs petits arrangements avec la morale et l’éthique ne soient pas révélées au grand public.
J’avais écrit qu’il était urgent de modifier le système (ici) et qu’il fallait moraliser la chose politique. Ce souci devient encore plus criant aujourd’hui !
L’effet quant à l’image de la France est bien entendu désastreux car nous sommes la risée du monde anglo-saxon et des démocraties de l’Europe du nord.
Nous donnons au monde l’image lamentable d’une démocratie amorale et dévoyée !
Il faut donc en revenir à des pratiques conformes à la morale et à l’éthique et pour cela :
réduire le nombre de députés (diviser leur nombre par 2) soit 280 au lieu de 577.
interdire les emplois familiaux, que ce soient les conjoints ou les enfants, mais aussi éviter les échanges de « bons procédés » tels que l’embauche réciproque des épouses ou des enfants,
modifier le système de rémunération pour que les personnes employées soient déclarées auprès d’un bureau ad hoc de l’Assemblée Nationale et du Sénat, avec vérification de la réalité de l’emploi et que les rémunérations soient versées par l’Assemblée Nationale et non par le député à sa discrétion comme c’est le cas actuellement,
supprimer l’opacité d’un système qui ne bénéficie en aucun cas aux français et rendre la vie politique totalement transparente avec publication des patrimoines, des rémunérations, des activités, des notes de frais de chacun avec remboursement sur justificatif ; étant entendu que s’ils ne sont pas d’accord pour s’y soumettre, rien ne les oblige à faire de la politique et à solliciter des mandats ou fonctions politiques (ministres, parlementaires et sénateurs).
rendre, comme aux USA, le mensonge punissable pénalement (le mensonge sous serment aux USA est un crime fédéral) car le mensonge ne peut pas être un système ordinaire de gouvernement et c’est la porte ouverte à toutes les dérives,
sanctionner immédiatement toute infraction car il n’est pas admissible qu’une partie de la population puisse bénéficier de passe droit, de petits avantages dérogatoires et d’une impunité générale alors que les français ordinaires sont littéralement traqués.
C’est à ces seules conditions que les politiciens français retrouveront une crédibilité et une considération qui leur fait actuellement cruellement défaut.
Il faut le souligner, la seule chose satisfaisante au cours du quinquennat désastreux de M Hollande aura été la création de ce PNF (parquet national financier) bien que je ne sois pas sûr qu’il en ait perçu à l’époque tous les prolongements.
Evidemment, ces propositions se heurtent à un petit problème : ce sont les politiciens qui font les lois. Ils devront donc eux-mêmes modifier leur statut et supprimer leurs petits avantages; or on sait qu’il est plus facile de dire aux autres ce qu’ils doivent faire et ce qu’ils risquent plutôt que de se l’appliquer à soi-même !
Aucun pouvoir n’est enclin à se réformer lui-même et il faudra probablement une pression très importante de la population elle-même pour qu’un jour on assiste à une véritable remise en cause d’un système littéralement vermoulu et incompatible avec un exercice normal de la démocratie !
Bien cordialement.
Partager la publication "Un spectacle lamentable !"
Je reviens sur mon article intitulé « nous n’échapperons pas à une inéluctable spoliation » puisqu’on m’a posé la question de savoir ce qu’il conviendrait de faire pour sauver son patrimoine !
Evidemment, ces considérations ne s’adressent qu’à ceux qui pensent que l’impôt confiscatoire n’est ni festif, ni solidaire !
Le but est de faire en sorte que le patrimoine des intéressés se trouve hors de portée des griffes de l’Etat ; ce qui est relativement facile en UE. Celle-ci n’étant pas unifiée, il suffit dès lors de faire franchir la frontière à son patrimoine pour échapper à la prédation ; le pouvoir de nuisance direct de l’Etat s’arrêtant à la frontière !
Sans préjuger des mesures fiscales qui seront prises par le nouveau pouvoir à la fois volontairement ou du fait de la pression des évènements (on connaît l’adage « nécessité fait loi » !), il est probable que nous nous orientons vers la mise en place à plus ou moins brève échéance d’un système de répression financière ; la règle en la matière étant d’anticiper l’action de l’Etat et d’être convaincu que le pire est pratiquement toujours sûr !
Bien qu’il soit relativement difficile à ce jour, du fait des affaires et des dérives lamentables de la campagne électorale, de connaître les programmes économiques des candidats et sans préjuger du résultat des élections, tout laisse à penser que nous nous orientons vers une finale Macron/Le Pen.
Le programme de Mme le Pen n’étant qu’un suicide économique, avec toutes les conséquences qui en découleront, on peut s’intéresser à celui de M Macron qui contient déjà des éléments indicatifs quant à ce qui va arriver. Il prévoit :
Une hausse de la CSG sur les retraites, (la CSG risque de devenir l’arme de dissuasion massive du prochain gouvernement quelque soit sa couleur politique car il est proportionnel et d’application générale !).
Une sur taxation des contrats d’assurance vie,
Une augmentation de la TVA de 2 points 10 à 12 et de 20 à 22%
Une modification de l’ISF qui s’appliquerait essentiellement aux immeubles (sans plus de détail à ce jour) après exonération des placements financiers. L’ISF serait donc maintenu mais sa charge en serait transférée sur certains types d’actifs.
Il est à craindre que la seule chose qui ressorte des élections ce soient, comme d’habitude, des impôts car on voit que, conformément aux mauvaises habitudes françaises, ce n’est jamais la réduction des dépenses de l’Etat mais la fiscalité et la fiscalisation de tout ce qui est taxable qui reste la voie ordinaire de l’Etat (Cf M Hollande qui a continué à dépenser à tout va en optant pour une violente et catastrophique hausse des impôts).
Evidemment, l’effet pervers de cette doctrine est une fiscalité instable et généralisée ; la CSG et la TVA étant privilégiées car ce sont des impôts « à haut rendement ».
Dès lors, à partir de ce que l’on sait, il est légitime de se poser des questions quant au sort qui nous sera fait et malheureusement la réponse n’est pas simple car elle dépend de plusieurs facteurs :
le temps disponible,
le montant du patrimoine et la nature des placements actuels,
la nature des placements envisagés,
les préférences individuelles et les buts poursuivis (rémunération immédiate, rendement, sécurité, fiscalité applicable car nombre de placements n’existent qu’à la faveur de niches fiscales),
l’action et la réaction étatique.
Etant précisé, qu’en matière de conseil patrimonial, il n’existe aucune règle d’application générale valable pour tous puisque, par définition, le patrimoine de chacun est différent.
Néanmoins on peut donner quelques axes surtout qu’il y a des placements qu’il faut éviter ; étant entendu qu’il faut sérieusement envisager un risque de krach sur la dette française à échéance entre 6 mois et 10 ans avec pour effet une forte récession et des mesures étatiques autoritaires (contrôle des changes et des mouvements de capitaux, annulation de dettes de l’Etat sous des formes diverses …). Il faut en effet être persuadé que l’Etat fera alors absolument tout ce qui est en son pouvoir pour récupérer l’argent en circulation, organiser les circuits financiers à son profit, pénaliser certains placements et taxer tout ce qui est taxable ! Voir mon article sur ce sujet (ici).
En tant que citoyens d’un pays membre de l’UE nous disposons néanmoins, à ce jour, d’un énorme avantage : la liberté de mouvement des personnes et des biens au sein de l’UE, y compris des capitaux.
Cela contrarie d’ailleurs énormément les autorités françaises (Bercy) car toute sortie de capitaux hors de France est perçue en haut lieu comme un manque à gagner fiscal … et, actuellement, il y a d’importantes sorties d’argent ; lequel va se réfugier dans les autres pays de la zone € ou hors UE par peur en particulier des mesures préconisées par le FN (les riches et les moins riches ne sont franchement pas convaincus par un retour au franc français et des mesures protectionnistes !).
Le temps disponible :
Le facteur temps est nécessairement prépondérant car ce n’est pas au moment où le problème se pose qu’il faut commencer à réfléchir à la question. A ce moment là, en général, il est déjà trop tard ! La démarche doit donc être réfléchie pour ne pas avoir à agir dans la précipitation !
La nature des placements :
Si vous n’avez pas confiance, la règle devrait être : aucun actif dans le pays douteux ; ni monétaire, ni mobilier ni immobilier ! Seulement, ce n’est pas vraiment simple surtout lorsqu’on a fait sa vie dans le pays en question !
Les placements qu’il faut absolument éviter sont essentiellement les placements financiers.
Il s’agit en particulier de tous les placements en dette étatique surtout quand les états sont en mauvaise posture comme c’est le cas de la France car l’Etat n’est pas un débiteur ordinaire ; en particulier on ne peut pas le contraindre au paiement notamment lorsque ses agissements sont couverts par une disposition légale votée par le Parlement.
Cela concerne donc tous les placements obligataires directs ou indirects qui ont un rapport plus ou moins étroit avec le système financier français car, dans l’hypothèse d’un problème sur la dette, tout le système financier sera impacté et notamment les banques et les compagnies d’assurances gavées d’OAT du Trésor ; ce qui permet d’éliminer les contrats d’assurance-vie, les obligations émises par les banques et tous produits financiers qui en dérivent ; soit à peu près 80% des placements financiers nationaux !
Les risques de ce type de placement sont de deux ordres :
d’une part actuellement, les taux d’intérêts sont bas ou nuls; ce qui ne va pas durer ! ce type de placement ne rapporte donc rien actuellement et sera complètement dévalorisé le jour où les taux se mettront à remonter car tout le monde essaiera de se débarrasser de ces titres à taux zéro ou faible ! En effet, comme ces titres sont cotés, leur cours va nécessairement chuter.
d’autre part, en cas de krach sur la dette, l’Etat ne pourra pas résister à la tentation de réduire sa dette … en commençant par ce type de placement; par exemple en appliquant à toutes les OAT en cours une décote (le titre émis à 100 ne sera remboursé qu’à 80).
Mais détenir plusieurs dizaines de milliers d’€ sur un ou plusieurs comptes à vue en France n’est pas non plus une bonne solution car c’est la proie rêvée d’un Etat aux abois !
L’alternative peut être de détenir des billets de banque (surtout portant la lettre X : émis par l’Allemagne qui seront au pire repris par celle-ci au prix du DM) ; avec la restriction que la détention d’espèces à son domicile pose évidemment des problèmes de sécurité et peut s’avérer un mauvais calcul en cas d’inflation.
On peut certes opter pour l’ouverture d’un coffre mais attention vous devez déclarer, pour des raisons d’assurance, la valeur de ce que vous y stockez. Evitez les billets émis par le pays suspect (pour nous marqués U) car, en cas de tensions sur la zone €, ils devront nécessairement revenir à la Banque de France et pourront même être démonétisés en cas de suppression du cash. Je vous renvoie à mon article sur le sujet (ici).
Conformément aux règles de liberté de circulation au sein de l’UE, il est possible d’ouvrir un compte non résident dans n’importe quel pays de l’UE et a fortiori de la zone € mais vous vous apercevrez que l’exercice peut devenir compliqué car il existe un modus vivendi bancaire qui veut que les banques nationales se réservent leur clientèle nationale et donc « ne chassent pas » les clients des autres pays. Vous risquez donc de vous heurter à de nombreux refus !?!
A contrario, cette liberté n’existe pas pour les transferts hors de l’UE …
A partir de ce compte étranger, vous pourrez faire des placements comme d’habitude mais évitez, bien sur, les placements en dette étatique française, italienne ou grecque …
Il faut aussi éviter les actions de sociétés cotées pour des raisons assez complexes liées à la nature du placement lui-même mais aussi au niveau d’activité après un krach. Le placement en actions reste toujours risqué (possibilités de pertes en capital) et en cas de krach économique suivi d’une violente récession il y aura naturellement un effet sur la valeur des actifs boursiers (entre -20 et -50% au minimum).
Par ailleurs, le marché des actions est actuellement un marché de bulle lié à la politique accommodante de la BCE ; les établissements financiers étant pour l’instant gavés de liquidités gratuites qu’ils placent sur les marchés ; faisant artificiellement monter les cours. Là encore, le jour où l’accommodement monétaire s’arrêtera, la bulle éclatera et les cours des actions reflueront (au minimum de 20%) !
Le marché des actions est en outre largement informatisé et automatisé, c’est à dire que les professionnels font appel à des logiciels qui surveillent les cours et détectent les anomalies à la hausse ou à la baisse afin de pouvoir réagir très rapidement (quelques millisecondes !).
Evidemment, ces techniques rendent le marché très moutonnier puisque tous les ordinateurs de gestion sont programmés pour réagir de la même façon au moindre évènement à la hausse ou à la baisse ; ce qui peut entraîner de violents coups d’accordéon et des krachs intempestifs !
Enfin, avec l’irruption du THF (trading à haute fréquence) la durée de détention moyenne des actions est extrêmement brève (quelques minutes !?!) puisqu’un opérateur peut acheter et revendre les mêmes actions plusieurs milliers de fois en quelques secondes ; à seule fin de gagner des centièmes après la décimale un nombre colossal de fois !
Le marché apparaît donc extrêmement volatile et absolument inaccessible en gestion directe pour un particulier. Le bouillon est assuré.
L’achat de parts dans des fonds d’investissement procède de la même logique étant entendu que vous en déléguez la gestion à des « professionnels » compétents … ou pas !
Restent les placements non financiers, moins liquides mais plus sûrs.
Si l’on veut éviter les placements financiers, il faut donc se tourner vers des formes alternatives, plus ou moins atypiques, au nombre desquelles on peut comptabiliser les métaux précieux, les œuvres d’art, les voitures de collection, les diamants, les montres. Il s’agit souvent d’une question de goûts ou de préférences.
Concernant les voitures de collection, tout comme les œuvres d’art, il existe un côté fortement spéculatif qui rend le placement aléatoire et tout le monde n’a pas les moyens de placer ses liquidités dans des tableaux peints par Renoir, Van Gogh, Velasquez, Goya et autres ; bien que, concernant les œuvres d’art, il s’agisse d’un véritable système légalisé d’évasion fiscale … qui peut être remis en cause à tout instant par l’Etat !
Un certain nombre de politiciens français sont connus pour « investir » leurs confortables revenus dans des montres de grand prix, fabriquées à la main, numérotées et « valant » entre 50.000 et 100.000 € pièce; étant entendu que ce placement un peu atypique reste pour l’instant assez marginal et réservé à un cercle d’amateurs avertis. Ce marché est, comme pour les biens de collection, relativement étroit. Ce type de placement ne rapporte rien mais il est très discret et susceptible de générer, si on est patient, des plus-values échappant à l’impôt.
Le marché du diamant (en vrac sous paquet cacheté) est aux mains de certaines multinationales spécialisées (De Beers) et reste réservé à des connaisseurs ; compte non tenu du fait que le marché n’est coté que par les multinationales spécialisées ; ce qui ouvre la possibilité de variations importantes de cours plus ou moins inexpliquées.
L’or et les métaux précieux bénéficient d’une « cote d’amour » chez nombre de français (le bas de laine).
Attention tout de même, n’ont de valeur que les métaux en lingots ou barres. Les bijoux sont en général payés à une valeur très au dessus de la valeur en métal et contiennent souvent peu de métal. L’or pur est à 24 carats (99/°°°) alors que les bijoux sont souvent à 18 carats (1/4 d’or !). Quand on achète un bijou on paie surtout le bénéfice du bijoutier !
Néanmoins, l’argent métal ne vaut pas grand-chose et, contrairement à certaines croyances, l’or n’est pas une monnaie (en tout cas ce n’est plus une monnaie), c’est une matière première et c’est un placement qui présente plusieurs défauts : il subit en France une fiscalité très lourde qui le rend peu attractif (tant à l’achat qu’à la revente), sa détention ne peut pas être anonyme car les achats sont obligatoirement révélés au fisc et il ne rapporte rien ! L’alternative est d’acheter de l’or à l’étranger sur des marchés qui respectent l’anonymat.
Bien évidemment, à son propos il faut se limiter à l’or physique. Les certificats dématérialisés prétendument assis sur un stock d’or sont à proscrire car on ne peut exclure des manipulations des cours et des problèmes de stocks déclarés pas toujours en rapport avec la réalité.
Les pièces en or (Napoléon) gardent une valeur très incertaine car celle-ci n’est pas liée à leur poids réel en métal précieux et le prix payé est toujours supérieur au poids réel en métal précieux (surcote).
Le problème c’est que pour détenir de l’or, il faut pouvoir bénéficier de mesures de sécurité (coffres, ports francs) car on ne peut exclure le risque de vol. C’est enfin essentiellement un placement de sécurité qui présente néanmoins une immense qualité : il existe une cote officielle (à Londres) et il est accepté facilement dans le monde entier bien que difficilement transportable.
Reste enfin l’immobilier (maisons, terrains, appartements, forêts, places de parking) qui reste l’un des placements favoris des français car il est censé conserver une valeur intrinsèque stable avec pour effet de lui permettre de « prendre de la valeur » en période de forte inflation (en fait c’est la monnaie qui perd de la valeur).
On peut donc le considérer comme relativement sûr mais d’une part, l’immobilier reste cher (en France en particulier) à l’achat (mise de fonds importante) et en entretien (charges et taxes) et a d’autre part le très gros défaut d’être fixe et de n’être cessible qu’après des formalités longues et complexes ; ce qui nuit à la fluidité du capital. Par ailleurs, en tant que bien réel fixe il est aisément taxable par l’Etat et reste un gisement fiscal quasiment illimité !
Bien entendu, il vous est possible d’acheter un immeuble à l’étranger ; à condition de vous entourer des précautions nécessaires et en tenant compte de la législation locale. Ainsi, en Grèce, il n’y a pas de cadastre et …quelques fois, les hellènes sont tentés de vendre le même immeuble plusieurs fois !
A acheter de l’immobilier, il faut éviter les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier c’est à dire la « pierre-papier ») car ce ne sont pas des sociétés cotées et leurs titres ne sont cessibles que s’il y a un acquéreur !
Que reste-t-il après ces considérations car rien ou presque n’est sûr !
La règle de base est donc de ne pas détenir d’actifs taxables (financiers ou réels) dans le pays mais, sauf à émigrer et tout quitter ce qui est tout sauf aisé, on demeure, à un degré plus ou moins important, une cible notamment lorsque l’on est propriétaire de sa résidence principale !
Evidemment, changer de zone monétaire reste envisageable mais il ne faut jamais perdre de vue qu’il y a des risques de change (les acheteurs de GB £ doivent s’en mordre les doigts car la £ s’est dépréciée de 15% depuis l’annonce du Brexit). Néanmoins, la dette US reste sûre car les USA sont la première puissance économique au monde et ils présentent une particularité unique : leur monnaie, le dollar, est LA monnaie des transactions internationales et c’est la monnaie de refuge par excellence.
La réaction étatique :
Bien entendu, vous devez toujours tenir compte de la législation en vigueur qui peut devenir extrêmement fluctuante et il faut anticiper, dans le cadre d’une réflexion qui n’a rien d’évident, les décisions de l’Etat.
C’est le cas, notamment, du décret du 05 décembre 2016 consulter (ici) concernant les transferts de fonds intra européens et qui impose d’effectuer certaines déclarations auprès des douanes françaises dans des conditions actuellement non déterminées (formulaire Cerfa n°13426*04) modèle (ici) tout comme vous devrez pouvoir justifier à tout moment de l’origine des fonds auprès de la banque d’accueil et du fisc.
Détenir de l’or en France peut devenir très délicat surtout si l’Etat décide, sous la pression des évènements, de confisquer les avoirs des particuliers (en échange de papier … sans valeur). Les USA avaient ainsi interdit la détention d’or par les particuliers dans les années 30 mais, à l’époque, le dollar était convertible en or.
De la même façon, rien n’interdit à l’Etat de décider que l’ISF s’appliquera aux immeubles d’une valeur de 500.000 € et plus ; faisant entrer de ce fait nombre de français dans le cercle de la captation fiscale ; sans moyen d’y échapper !
Déplacer ses avoirs vers la GB oblige évidemment à opérer une opération de change (de l’€ vers la £) mais aussi à tenir compte des conséquences du Brexit dont aujourd’hui personne ne peut dire ce qu’il va donner puisque, n’en déplaise à certains, il n’a pas encore commencé !
Un dernier point, oubliez le compte en Suisse numéroté ou pas, ce pays rejette les candidats français pour des comptes non résidents et, d’ailleurs, les banques suisses ferment d’autorité les comptes des français non résidents suisses par peur de représailles de la part des autorités françaises ; la seule dérogation non écrite étant les comptes créditeurs supérieurs à 10 millions €.
Enfin, détenir un compte à l’étranger non révélé à l’administration fiscale française, dans un paradis fiscal, est une fraude fiscale qui entraîne, en cas de découverte, l’engagement de poursuites fiscales et pénales dont il faut mesurer l’ampleur.
Car, bien entendu, si vous êtes résident français, vous devez déclarer au fisc la totalité de vos avoirs et de vos revenus à l’étranger (lors de la déclaration de revenus annuelle).
Conclusion, quelle que soit l’option que vous choisirez, il y a toujours un risque fiscal ou économique.
A vous de choisir !
Bien cordialement.
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Vous suivez comme moi les péripéties lamentables de la campagne électorale et le pire c’est que, de tout cela, dépend l’avenir de la France !
La médiatisation du processus aboutit à des dérives liées directement au mode d’élection du président de la République où tout se joue tous les 5 ans sur un coup de dés ! Je vous renvoie à ce propos à mon article (ici) sur ces questions.
Madame le Pen et Monsieur Macron caracolent en tête mais, compte tenu de la médiocrité du spectacle et des candidats, me vient seulement à l’esprit l’idée qu’ « au royaume des aveugles, les borgnes sont rois ! » ce qui est tout sauf satisfaisant !
Le FN, sans la nullité de politiciens d’avantage préoccupés de leur carrière et du maintien de leurs petits et grands avantages, n’aurait jamais dû cesser d’être ce qu’il était au départ : un groupuscule extrémiste xénophobe à l’idéologie nationale socialiste et jamais un jeune inconnu, certes extrêmement charmeur et non dénué de qualités, mais sans aucune expérience, ni parti, ni mandat, ne devrait pouvoir être pratiquement certain d’atteindre la magistrature suprême !
Mais pas d’inquiétude, tout cela se paiera un jour ou l’autre et probablement beaucoup plus tôt que vous ne l’imaginez car les nuages s’accumulent et ils sont lourds de conséquences quant à notre avenir …
Sans entrer dans le détail des programmes des candidats qui prévoient presque tous une augmentation des dépenses et de l’emprise de l’Etat ni envisager les probabilités d’une cohabitation ou coalition et en se focalisant sur les engagements de réduction des dépenses publiques de MM Macron et Fillon, il est possible d’imaginer ce qui va se passer car il est désormais pratiquement acquis que :
– si c’est Marine le Pen c’est la faillite assurée,
– si c’est M Macron ce sera une cohabitation impuissante
– et si c’est M Fillon, l’homme intègre qui a menti aux français et dont le comportement des derniers jours apparaît rien moins que pathologique, ce sera l’impuissance par manque de légitimité.
La France va donc continuer à fonctionner cahin caha comme elle le fait depuis déjà trop longtemps … le seul point certain à ce jour étant que le pouvoir qui sortira des élections devra “gérer” une dette publique au montant pharaonique (2.200 mds € soit 100% du PIB) ; laquelle apparaît à ce jour impossible à rembourser !
Or, la règle pour un Etat est la même que pour un ménage : pour réduire l’endettement il faut soit gagner plus soit dépenser moins afin d’avoir plus de recettes que de dépenses ; c’est à dire que la réduction de l’endettement passe nécessairement par l’obligation de dégager un excédent budgétaire suffisant pour permettre de faire face aux dépenses courantes mais aussi aux charges d’intérêt et au remboursement des emprunts qui arrivent à échéance.
Or, les chiffres sont extrêmement simples et c’est là où l’on mesure toute la difficulté de revenir sur une situation extrêmement dégradée :
La dépense publique, y compris les dépenses sociales, est égale à 57% du PIB soit environ 1.327 mds d’€. Pour passer de 57% du PIB à 47% du PIB, soit 10% de moins, il faut donc réduire la dépense publique de 220 Mds € (2.200 mds €x10%) !
Tous les ans, le déficit budgétaire s’élève, au mieux, à 66 mds (chiffre 2016) ce qui signifie que l’Etat français dépense 60 à 70 mds € en tropchaque année et que, sur 5 ans, si on ne fait rien, la dette va augmenter mécaniquement de 330-350 mds € ; compte non tenu de la tendance naturelle à la progression des dépenses publiques !?!
De plus, il ne faut pas oublier que le vrai budget de l’Etat est de 288 mds € par an (montant total des impôts collectés); ce qui signifie que le montant du déficit budgétaire, soigneusement camouflé aux français, s’élève en réalité à 23% soit quand même bien plus qu’un 3.3% du PIB qui apparaît in fine bien insignifiant !
On doit donc constater que, malgré une pression fiscale record à 44.7% du PIB, l’une des plus élevées du monde (en raison d’une dépense publique située à 10 points au dessus de la moyenne européenne), l’Etat français ne parvient pas à faire face à ses dépenses et doit emprunter massivement pour assurer ses fins de mois !
Et, compte tenu du fait que le montant des frais d’intérêts sur la dette s’élève à environ 45 mds € par an, on s’aperçoit que la France ne dégage même pas d’excédent primaire (différence entre les recettes et les dépenses – déduction faite de la charge d’intérêts) puisque 66-45= 21 mds de déficit annuel hors charge d’intérêts !
A contrario, cela signifie que pour arriver seul équilibre du budget il faut dégager un excédant de 45 mds d’€ ! Le gap est donc de 111 mds € (66+45) alors que nous sommes à la merci d’une simple remontée des taux d’intérêts ; laquelle apparaît inéluctable !
Et dans ces calculs il ne faut pas perdre de vue que les fonctionnaires représentent une charge égale à 45% des dépenses de l’Etat et que ce montant apparaît quasiment comme incompressible et limite beaucoup les possibilités d’action alors que, par l’effet mécanique des progressions de carrière, ce poste ne cesse de s’alourdir ; sauf réduction importante du nombre des fonctionnaires et/ou réduction de leurs rémunérations !
Ce n’est donc pas par hasard que les traités européens ont interdit aux Etats de dépasser un taux d’endettement de 60% du PIB car on sait que lorsque l’endettement atteint 100% il est pratiquement impossible de revenir en arrière !
L’emprunt est une manière de vivre au dessus de ses moyens sans en payer le prix mais il ne faut jamais oublier que les déficits et la dette d’aujourd’hui sont les impôts de demain alors qu’il est certain que nous arrivons à la fin d’un cycle et que l’on ne pourra pas empiler des dettes à l’infini !
En tout état de cause, les prévisions des candidats, si l’on s’en tient aux 2 seuls candidats qui ont prévu de « s’attaquer » à la dette, apparaissent complètement irréalistes et sont bien loin du compte eu égard à la gravité de la situation, car, sans entrer dans les détails, que disent-ils ?
– M Macron prévoit de réduire les dépenses publiques de 60 mds sur 5 ans soit gaillardement 10 mds € par an. La dette progressera donc encore de 270 mds (330-60).
– M Fillon prévoit de réduire les dépenses publiques de 110 mds sur 5 ans ce qui n’est guère plus crédible car la dette progressera de 220 mds € (330-110).
Et ce à la condition expresse qu’il n’y ait aucun accident de parcours !
Nous sommes donc bien loin du compte car rendez-vous compte qu’avec un excédent budgétaire de 20 mds € (après paiement des intérêts) ce qui représente déjà un effort de 80-90 mds d’€ par an par rapport à la situation actuelle (-66+20), il nous faudrait rien moins que 110 ans pour apurer la dette ! (2.200/20).
Ainsi, on le voit, c’est un effort minimum de 90 mds d’€ par an qu’il faut faire pour commencer à espérer réduire la dette. Nous sommes donc bien loin des projections des candidats qui parlent d’ailleurs assez peu voire pas du tout de cette question !?!
Le cœur du déclin de la France reste l’effondrement de notre compétitivité du fait d’une dépense publique trop élevée et sa restauration est la clé du retour au plein emploi et à l’équilibre financier.
Seulement, dans la société bloquée qui prévaut en France, gavée à la dépense publique et où la moindre réforme suscite des mouvements de foule plus ou moins violents, je ne vois pas un gouvernement, quel qu’il soit, adopter autre chose que des mesures à la marge (dites coup de rabot).
Alors, que va-t-il se passer ?
Il convient se rappeler que les dépenses sont en principe votées par le parlement mais je n’ai pas retrouvé trace d’un vote de l’Assemblée Nationale rejetant un budget pour cause de dépenses excessives et de mise en danger du pays mais il est vrai que le problème est qu’en France le Parlement, au lieu de contrôler le gouvernement et l’exécutif, passe son temps à voter des lois contraignantes pour les citoyens ; lois qui ont été élaborées dans le secret des cabinets ministériels, à l’Elysée ou le plus souvent à Bercy !?!
Aucune mesure sérieuse n’étant envisagée de réduire drastiquement le train de vie de l’Etat, il est donc probable que la dépense publique va se maintenir au taux très excessif de 57% du PIB, voire même va progresser encore du fait de sa tendance naturelle à augmenter et la dette va continuer à augmenter … jusqu’au jour où il faudra payer les conséquences des politiques irresponsables et aventuristes de politiciens professionnels qui, pourtant, ne se sentent ni responsables ni coupables et cela va coûter cher, très cher !
Ainsi que je l’ai expliqué dans un précédent article (ici) le danger d’une économie basée sur la dette est qu’elle est fondée sur la confiance et sans confiance, plus de crédit !
C’est pourquoi, les programmes de gouvernement de ces 2 candidats commenceront, juste après les élections, par un certain nombre de « mesures appropriées » inévitables car, bien entendu, ils sont parfaitement informés et conscients de la réalité de la situation :
On commencera par essayer de parer au plus urgent et utiliser toutes « les bonnes vieilles recettes » qui ont fait la preuve de leur nuisance : Augmenter les impôts sur tout ce qui peut être taxé et gratter à la marge sur les dépenses et les niches fiscales.
On augmentera les taxes sur les carburants et la TVA passera à 23% ou 25% en expliquant que c’est la TVA sociale ou anti-délocalisation ou patriotique pour sauver les emplois français ! (1 point de TVA c’est 10 milliards de recettes enfin en théorie).
On augmentera la CSG, voire même on la rendra progressive (comme l’impôt sur le revenu), cet impôt si « juste » qui vous fait payer des impôts sur des impôts et des revenus non perçus, et notamment en l’appliquant aux livrets A, D, PEL, PEA et autres,
Et d’une manière plus générale, on taxera tout ce qui peut l’être (à vous de voir), voir (ici) mon article sur ce que peut faire un Etat aux abois !
L’Etat augmentera les transferts de charges vers les collectivités locales tout en réduisant leurs dotations ; et les collectivités locales seront évidemment dans l’obligation d’augmenter les impôts dits locaux.
Des mesures préparatoires ont déjà été prises et notamment le prélèvement à la source qui va entrer en vigueur en 2018 et qui permettra d’occulter le montant de l’impôt tout en ouvrant la possibilité de l’augmenter rapidement, avec effet immédiat (et non plus avec un an de décalage comme c’est le cas actuellement) mais aussi la suspension temporaire, mais sans limite puisque renouvelable, du remboursement de certains placements et notamment des contrats d’assurance-vie … en cas de nécessité.
Seulement, tout cela à terme ne sera pas suffisant et n’aura qu’un simple effet retardateur car la dette continuera à progresser notamment parce que ces mesures auront un effet récessif du fait de leur poids excessif sur l’économie (ménages et entreprises) ; avec pour conséquence à terme de limiter les rentrées d’impôts et des taxes qui ne seront pas suffisantes pour « boucher le trou » en raison de la mauvaise activité économique mais aussi de la résistance grandissante des français à l’impôt ! C’est l’histoire du chien qui court après sa queue ou l’effet Laffer !
Or, la crédibilité de l’Etat français s’appuie sur sa capacité à faire rentrer les impôts ; car jusqu’ici les français gueulent mais ils paient (mais il faut dire aussi que l’Etat s’est donné les moyens de recouvrer l’impôt coûte que coûte – le taux de perception de l’impôt atteint le chiffre incroyable de 99%) … mais si les impôts ne rentrent plus suffisamment, l’échéance du krach se rapprochera inexorablement !
Evidemment, cette progression constante et ininterrompue, à des montants gigantesques, de la dette publique ne manquera pas d’inquiéter les autres membres de l’UE, la Commission et surtout les prêteurs car à un moment ou à un autre, tout ce petit monde va tirer les conclusions qui s’imposent à propos d’une politique utopique à l’échec avéré. La France n’est plus en mesurer de contrôler ses finances et les conditions d’accès au marché deviendront alors de plus en plus difficiles !
Les taux d’intérêts vont monter car, soyez assurés que les prêteurs internationaux, qui portent 60% de la dette française, savent déjà tout cela ; ce qui veut dire qu’au moindre doute ils se sépareront des titres représentant la dette française dont plus personne ne voudra et que nous subirons un choc de confiance sur la dette !
Il nous faudra alors fournir une « prime de risque » c’est à dire que les taux d’intérêts auxquels on pourra placer de la dette vont augmenter constamment et provoquer de graves tensions au niveau budgétaire. (Les taux pour la Grèce sont montés jusqu’à 40% pour l’emprunt à 10 ans).
Nous risquons donc d’être confrontés à plus ou moins brève échéance à un véritable choc des taux d’intérêts et un garrot financier se mettra alors en place ; garrot qui serrera jusqu’à ce que la dette devienne insoutenable c’est à dire que le déficit va augmenter de plus en plus vite, les finances publiques seront alors totalement hors de contrôle, on sera dans une trappe à dettes c’est à dire que la dette va progresser plus vite que le PIB !
Nous aurons l’occasion de nous en apercevoir très rapidement car si vous voyez que les taux d’intérêt se mettent à augmenter fortement, vous saurez alors que le processus est engagé et qu’il sera inéluctable.
La seule issue sera alors, selon une expression dont les français ne mesurent pas toute l’étendue, de « mobiliser l’épargne » du pays pour solder, autant que faire se peut, la dette colossale de l’Etat français; avec l’argument déjà utilisé par F Mitterrand en 1983 : il n’y a d’autre solution possible !
L’Etat et ses commensaux de Bercy passeront alors à la deuxième phase : la répression fiscale et financière qui n’est pas autre chose qu’une spoliation de l’épargnant mais aussi des bénéficiaires des retraites et allocations de toutes natures !
Pas d’état d’âme car le gouvernement d’alors n’aura alors plus le choix pour éviter le défaut.
La logique étatique étant de contrôler la population de plus en plus et de tout faire pour que l’argent tourne dans un circuit imposé par l’Etat, on rétablira le contrôle des changes puis, en dernier recours, on passera au prélèvement à la source , mais pas sur les revenus, sur le capital c’est à dire sur les dépôts … opération déjà connue sous le néologisme « chryprage des comptes » et n’escomptez pas que cette ponction se fera à partir de 100.000 € histoire de vous rassurer et de vous dire que vous n’êtes pas concernés : l’Etat vous fera les poches à partir du premier € !
L’Etat sera donc contraint de reprendre d’un coup ce qu’il a distribué depuis 30 ans par clientélisme ; le problème étant que cette reprise se fera forcément sur le dos de ceux qui peuvent payer c’est à dire ceux qui ont eu la prudence de faire des économies ; ce qui fait que ce sont toujours les mêmes qui paieront en fin de compte !
Cela signifie que les banques fermeront normalement le samedi et ne rouvriront pas le mardi ; le temps de mettre en place cette petite mesure extrêmement simple à réaliser puisque tous les comptes bancaires se résument désormais à une simple ligne d’écriture informatique. Il suffira donc d’entrer le taux applicable et le tour sera joué ! Les banques verseront servilement leur obole (enfin la vôtre) à Bercy.
Peut-être le savez-vous mais cette solution a été préconisée par le FMI (Fonds monétaire International).
Bon évidemment, il faudra réunir le Parlement en urgence pour voter une loi autorisant cette pratique mais cela ne posera aucun problème pour des députés qui votent la plupart des temps des textes qu’ils n’ont même pas lus !
Evidemment, cette mesure ne s’adressera qu’aux pauvres français moyens comme vous et moi qui auront eu la faiblesse de faire des économies car les membres de la caste dirigeante, bien informés et initiés, auront probablement retiré leurs billes avant.
En toute fin de processus, l’histoire peut même se terminer par une mise sous tutelle de la Commission Européenne, de la BCE et du FMI, comme cela a été le cas pour la Grèce et Chypre; avec toutes les conséquences qui pourront en découler !
Au mieux, on s’en tirera avec un rééchelonnement des dettes publiques au prix d’une ruine partielle des épargnants par le biais d’emprunts forcés non remboursés à des taux cassés.
Cette opération sera dénommée : consolidation ou restructuration de la dette publique et vous feriez bien de savoir que cette opération a déjà eu lieu en Grèce et elle a abouti à l’annulation pure et simple de 110 mds d’€ de créances privées.
Les porteurs français de dette française feraient donc bien de se méfier car, s’il n’est pas question d’annuler la dette française détenue par les créanciers étrangers pour des questions de crédibilité, il est tout à fait loisible à l’Etat français d’annuler tout ou partie de sa dette vis-à-vis des détenteurs français dont les compagnies d’assurance qui vous ont su vous refiler des contrats d’assurance-vie basés essentiellement sur la dette française (OAT à 10 ans). Quand on sait qu’il y en a pour 1.700 mds d’€ ; cela donne une idée de la marge disponible !
Ne vous méprenez pas : ce scénario est déjà prêt et les acteurs du système étatique lorgnent sur vos encours bancaires et sur les totaux des Livrets A (237 milliards) ainsi que sur tous les autres placements que vous vous obstinez à faire gonfler soit au total environ 6.000 mds € de liquidités potentiellement captables directement ou indirectement !
Conclusion n° 1 : Un débiteur, même s’agissant d’un Etat, ne doit jamais se mettre en position d’être sous la domination et le contrôle de ses créanciers car il perd alors toute liberté d’action dans la gestion de ses affaires et perd de facto sa souveraineté;
Conclusion n°2 : Sauf à faire défaut, il n’y a pas d’exemple de non remboursement ; il faudra payer quoiqu’il arrive et l’Etat est capable de tout pour y arriver ; simplement le pouvoir recule pour l’instant l’échéance mais un jour les évènements imposeront cette issue !
L’Etat, malgré toutes les déclarations rassurantes qui peuvent vous être faites, n’est pas là pour vous vouloir du bien !
Le vol, le parjure, le mensonge et l’extorsion sont les moyens ordinaires d’action d’un Etat aux abois et ses moyens sont quasiment sans limites !
Mais, soyez assurés que c’est pour votre bien que l’Etat vous confisquera vos économies !
Votre propriété est en fait un usufruit à durée indéterminée … jusqu’au moment où l’Etat aura décidé de vous le reprendre !
Conclusion n° 3 : Méfiez-vous du montant de votre solde bancaire et de la nature de vos placements ! A vous de voir ce qu’il convient de faire mais ne comptez pas sur votre banquier pour vous le dire ; il a juste l’ordre de vous dénoncer au moindre geste suspect !
Et surtout, ne venez pas ensuite vous plaindre et dire qu’on ne vous avait pas prévenus !
Bien cordialement.
Partager la publication "Nous n’échapperons pas à une inéluctable spoliation !"
Je viens de visionner la vidéo de ce jour de notre ami Henri Dumas qui m’apparaît très en colère !
Il soulève avec raison un certain nombre de points fondamentaux pour lesquels nous français moyens n’avons aucun moyen d’action.
Je ne peux m’empêcher de réagir.
Attention : ce qui suit ne va pas plaire !
Règle n°1 : les politiciens ne sont ni responsables ni coupables (voir les élections qui vont aboutir à n’importe quoi) dans l’exercice de leurs fonctions ou mandats,
Règle n°2 : les magistrats ne sont ni responsables ni coupables dans l’exercice de leurs fonctions,
Règle n°3 : les fonctionnaires ne sont ni responsables ni coupables dans l’exercice de leurs fonctions,
Règle n°4 : contrairement aux Etats Unis, où la constitution protège le citoyen contre les abus de l’Etat et où l’ordre judiciaire est réellement indépendant sans que le pouvoir exécutif puisse intervenir de quelque manière que ce soit dans son fonctionnement (voir les péripéties de M Trump à ce sujet), en France, la Constitution stipule que c’est l’Etat (c’est à dire les personnes sus désignées) qui est le garant des libertés individuelles.
On appelle tout ça un Etat de droit alors qu’il faut bien constater que le Parlement, au lieu de contrôler l’exécutif, passe le plus clair de son temps à voter et entériner des projets de lois que les députés n’ont bien souvent même pas lus et qui ont pour but essentiellement de contrôler les français en leur imposant des règles administratives de plus en plus contraignantes et de plus en plus insupportables !
Evidemment, on comprend que ça ne puisse pas fonctionner correctement surtout que l’indépendance de la magistrature est en France une pure vue de l’esprit (compte non tenu qu’une part notable des magistrats, qui devraient statuer de manière impartiale, sont politisés – à gauche du côté du “bien” forcément !).
Dans notre conception de la démocratie il y a 3 ordres : le législatif, l’exécutif et le judiciaire mais c’est essentiellement une vision théorique de la séparation des pouvoirs datant de Montesquieu et de Tocqueville.
En France, il n’y a que 2 pouvoirs : l’exécutif et l’administration ; le tout fonctionnant pratiquement sans aucun contrôle !?!
Ceux qui pratiquent les tribunaux civils et administratifs (pour ces derniers on touche le fond du système !) connaissent tous les travers rapportés dans la vidéo mais on vous répondra que la justice est rendue par des hommes et qu’elle est donc faillible et que, de toute façon, si vous n’êtes pas satisfait d’une décision, vous pouvez user des voies de recours !
Le monde de la magistrature est un monde très spécial dans lequel l’élément le plus important du comportement du magistrat est la soumission à l’autorité et surtout pas l’indépendance !
J’en sais quelque chose puisque j’ai postulé, il y a longtemps, pour l’usage de la passerelle entre avocats et magistrats et « passer de l’autre côté de la barre » !
Les circonstances ont fait que j’ai eu à leur révéler que je n’étais pas aussi soumis (« dans le moule » si vous préférez) qu’attendu … (j’ai même été « sermonné » par Monsieur le Procureur de la République, himself dans son grand bureau), avec pour conséquence que je n’ai pas pu devenir magistrat.
La justice se fait malheureusement trop souvent la complice servile du pouvoir (les tribunaux administratifs en sont l’exemple le plus criant) mais il ne faut pas oublier que tout le système administratif et étatique est organisé de telle manière que les textes de loi sont faits pour protéger l’Etat et ses agents contre les « administrés ».
Bien sûr, on peut rappeler l’abominable Fouquier-Tinville (accusateur public des tribunaux révolutionnaires qui a envoyé des centaines de pauvres victimes à l’échafaud ; dont la malheureuse Marie-Antoinette) ou encore l’épisode malheureusement très méconnu des « sections spéciales » sous Vichy.
Concernant ce dernier point, combien de hauts magistrats se sont compromis avec le pouvoir illégitime de l’Etat français du maréchal Pétain ? Tous ou à peu près !
Combien de hauts magistrats ont été poursuivis à la libération pour faits de collaboration, de trahison, d’indignité ? Aucun mais comment s’en étonner dans un pays où toute l’administration s’est mise au service de l’occupant allemand et de son infâme police politique !
Néanmoins, j’ai rencontré, surtout chez les magistrats civils (tribunaux judiciaires), des personnes très compétentes, très consciencieuses, qui faisaient très bien leur travail et même au-delà ; même s’ils ne me donnaient pas toujours raison !
Le problème soulevé par M Dumas est celui plus général du pouvoir, étant entendu que le pouvoir corrompt et que le pouvoir absolu corrompt absolument !
Le problème du pouvoir et de ses dérives est inhérent à toute société humaine ; à charge pour cette société de l’organiser de telle façon qu’il soit contrôlé de manière efficace afin d’en limiter les abus. Je vous renvoie sur ce point à mon article sur la Constitution de 1958 ici.
Malheureusement, il ne me semble pas que cette vision des choses soit partagée par les détenteurs de l’autorité et du pouvoir bien que l’exposition médiatique et les réseaux internet exercent une pression considérable permettant d’espérer qu’un jour ce système soit réformé ; tout en sachant quand même qu’aucun système n’est parfait.
Bien cordialement.
Partager la publication "Un Etat de droit … ou à peu près !"
La campagne électorale bat son plein … de scandales, de coups tordus, et j’en passe !
Jamais, depuis que M Fillon rencontre quelques problèmes d’image et de crédibilité, les élections n’ont été aussi ouvertes …. sur le n’importe quoi et bien malin celui qui pourrait, à ce jour, donner le nom du vainqueur !
Le problème qui se pose est l’offre alternative au programme de M Fillon présenté comme le seul crédible … car, quels sont les autres candidats ?
Madame Le Pen et son programme économique inepte,
Monsieur Mélenchon et son programme économique inepte,
Monsieur Hamon et son programme économique inepte,
Monsieur Macron, le candidat attrape-tout, l’homme ni de droite ni de gauche mais plein d’humour, avec un programme inconnu, qui fait de la comm’, qui vend du rêve, dit une chose et son contraire et surtout ce que souhaitent entendre ses interlocuteurs du moment !
En effet, si M Fillon, avec ses stratégies de communication hasardeuses, ne dépasse pas le 1er tour, personne ne sait comment vont se reporter les électeurs …les favoris du moment étant Le Pen et Macron mais rien n’interdisant d’imaginer un 2ème tour Le Pen/Hamon !
Le plus incroyable est que l’accumulation des intentions de vote sur les trois premiers candidats présentés comme « antisystème » donne rien moins que 60% de l’électorat potentiel ; ce qui m’apparaît très inquiétant !
En effet, les solutions économiques préconisées par ces 3 candidats ne sont même pas crédibles et ne devraient même pas mériter un quelconque intérêt !
Or, cette poussée de l’électorat vers des candidats aux programmes « atypiques » a des effets qui ne sont pas encore perçus par les français (mais il est vrai que le sujet n’est évoqué ni par les politiques, ni par les journalistes) mais qui ne trompent pas et qui traduisent une anticipation des marchés quant à de futures difficultés (encore) de/avec la France …
Début février, les taux d’intérêts auxquels la France emprunte ont connu un accès de fièvre en passant de 0.00% en 2016 à 1.50% début février 2017 (OAT à 10 ans). Heureusement, l’émission du 16 février est revenue à 0.00%.
Les marchés envisagent une possible arrivée de Mme Le Pen au pouvoir et un possible Frexit car il est vrai qu’après le Brexit et l’élection de M Trump, évènements qui ont balayé les politiciens en place, les sondages, les idées reçues, la presse mainstream, l’élection de Mme Le Pen n’apparaît finalement plus comme tout à fait impossible ; elle est même donnée au second tour dans tous les cas de figure !
Les marchés s’inquiètent donc et perdent confiance alors que la confiance est la base de notre système économique scandaleusement basé sur la dette car, sans confiance, plus de prêteurs donc plus de crédit alors que les services du Trésor ont prévu d’emprunter au moins 185 milliards d’€ sur les marchés en 2017 !
Autrement dit, les affaires françaises sont mal engagées et les pays de l’Europe du nord nous regardent avec un mélange d’inquiétude, de mépris et d’étonnement !
On me dira : « L’économie n’est pas tout » il y a aussi les problèmes d’insécurité, de terrorisme, de laïcité, de chômage et d’immigration mais d’une part le chômage dépend largement des enjeux économiques et d’autre part c’est quand même notre avenir, celui de nos enfants et de nos petits enfants, qui est en jeu.
Le constat :
La situation de la France n’est franchement pas brillante car l’Etat français vit au dessus de ses moyens depuis longtemps, tous les comptes publics sont dans le rouge, les fins de mois ne sont assurés que grâce à des emprunts sur les marchés ; aucune réforme digne de ce nom n’étant intervenue depuis au moins 20 ans à part un alourdissement ahurissant du poids du secteur public !
En fait, les chiffres sont catastrophiques et le pouvoir qui sortira des urnes devra gérer une situation calamiteuse et potentiellement délicate ; voire très délicate !
Nous étions déjà le pays en Europe qui affiche le nombre de chômeurs le plus important (+500 000 chômeurs de longue durée en 5 ans), la croissance la plus faible (1,1%), la dette publique la plus grosse, le plus gros déficit budgétaire … et nous avons maintenant le plus gros déficit du commerce extérieur avec 48 milliards d’euros pour 2016 (pendant que l’Allemagne a un excédent de 250 mds € ce qui fait quand même, entre leurs excédents et notre déficit, un différentiel de presque 300 mds € !).
En fait, nous continuons à nous enfoncer alors que le monde entier a bénéficié au cours des quatre dernières années d’une conjonction de facteurs très favorables, et notamment d’un pétrole pas cher, d’un € fortement dévalué et de taux d’intérêt proches de zéro.
Et la Cour des comptes vient de révéler que 40 % de la baisse du déficit budgétaire enregistrée depuis l’arrivée de F Hollande a été obtenue … grâce à la seule baisse des taux d’intérêt.
F Hollande avait promis de réduire les déficits : Avant son élection le déficit annuel était de 70 mds €, il a augmenté les impôts de 70 mds € et après augmentation des impôts, le déficit est toujours de 70 mds € … donc il n’a pas tenu les dépenses et l’argument initial n’était qu’un élément de langage !
De la même façon, le gouvernement avait prévu de réduire la dépense publique de 50 mds d’€ en 5 ans ; on sait aujourd’hui que ce projet est resté lettre morte ou à peu près !
Nous en sommes désormais à 2.200 mds € de dette représentant 98.4% du PIB !
Pour utiliser des formules qui « claquent » : Sous Sarkozy la dette s’est alourdie de 600 mds € et sous Hollande elle s’est encore aggravée de 400 mds soit tout de même en 10 ans 1.000 milliards € de dette en plus qu’il faudra un jour ou l’autre rembourser.
La France fait figure d’homme malade de l’Europe et elle est désormais un système qui fabrique de la dette publique et du chômage, tout en protégeant certaines catégories socioprofessionnelles du fait de leur statut et qui oblige sa jeunesse à se résigner ou à s’exiler.
C’est devenu un système économique fondé de manière malsaine sur la dette notamment parce que l’adoption de l’€ nous a permis de violer la règle selon laquelle un pays qui a de mauvais comptes a nécessairement une monnaie de mauvaise qualité qui ne lui permet pas de s’endetter au-delà d’un certain niveau sur les marchés.
L’archétype de cette transgression est la Grèce, avec une dette de plus de 180% du PIB, qui, si elle avait conservé la drachme, n’aurait jamais pu s’endetter comme elle l’a fait car les marchés ne lui auraient tout simplement pas prêté ! Il en est de même de l’Italie qui accumule une dette égale à 130% du PIB.
Certains, dont le FN, incriminent l’€ pour invoquer une crise imputable à l’Europe et justifier leur projet de sortie de l’Union européenne alors qu’en fait certains pays d’Europe, dont la France, traversent une crise de la dette c’est à dire que les politiques, par peur de mécontenter l’électeur ou ne sachant pas résoudre certains problèmes, ont préféré la fuite en avant et emprunter à tout va sur les marchés en profitant des taux bas offerts par la monnaie unique !
Et désormais … le train est lancé et plus personne ne sait comment l’arrêter ou ne souhaite même pas l’arrêter puisque les candidats dits anti-système souhaitent même au contraire dépenser encore plus !
Ce qu’on ne vous dit pas :
Ce qu’on ne vous a pas dit c’est que le gouvernement actuel s’est lancé dans des opérations de manipulation comptable destinées à masquer la réalité de la situation !
– d’une part, par maquillage des comptes publics car le gouvernement a reporté pas mal de charges de 2017 à 2018, dont notamment le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) pour les entreprises qui se traduira par une baisse de recettes de 5 mds € pour l’État en 2018.
– d’autre part par maquillage des comptes du chômage qui va violemment remonter après juin 2017 notamment pace que les fonds de formation sont dépensés (une circulaire du ministère du Travail datant de mi-janvier a prévu une enveloppe de 29.000 emplois d’avenir et 138.000 contrats aidés non marchands (administrations, hôpitaux, associations) dans les six premiers mois de l’année) – soit quand même 835 millions d’euros (70% de la dotation prévue dans le budget) qui seront dépensés au premier semestre… et comme ce sont des emplois artificiels subventionnés, la fin des subventions entraînera la fin des emplois subventionnés et l’explosion des statistiques du chômage !
– enfin, les tensions sur les taux d’intérêts risquent d’avoir pour effet d’entraîner une aggravation rapide de la dette car il est probable que la période des taux 0 touche à sa fin ; ce qui risque d’être dramatique surtout si la dette augmente plus vite que le PIB (nous serons dans une trappe à dettes) !
Et évidemment tout ça va ressortir après les élections !
Les propositions des candidats :
MM Fillon et Macron ont dit qu’ils prendraient des mesures pour ramener les dépenses publiques de 57 à 50% du PIB mais :
– concernant M Fillon, qui a le programme le plus abouti de réduction des déficits, personne aujourd’hui ne peut être sûr qu’il ait une chance d’être élu ; même s’il conserve le socle de l’électorat de droite et que ses chances ne sont pas totalement perdues …
– concernant M Macron, son programme économique reste flou hormis son intention de faire appel à l’Etat stratège, de supprimer le RSI (régime social des indépendants) et d’augmenter fortement la CSG (par basculement des charges sociales salariales) … cet impôt injuste à fort rendement qui fait payer des impôts sur des impôts et que tout le monde paie !
Quels sont les programmes des autres candidats ?
– Selon les socialistes, c’est l’austérité des 5 dernières années qui a coulé le pays et non la violente augmentation des impôts, l’excès de réglementation qui pénalise tous les secteurs d’activité, le poids de la dépense publique non productif sur le secteur marchand. De ce fait, il n’est pas question de réduire les dépenses. Au contraire, il est prévu de s’affranchir des règles européennes, d’augmenter le nombre de fonctionnaires et la part de l’Etat. On prévoit le retour au socialisme révolutionnaire et la rupture avec le capitalisme, la mondialisation, la finance, afin de déboucher sur l’égalité, ou plutôt l’égalitarisme, la fraternité, la solidarité. D’ailleurs, comme il n’y a plus de travail, on va distribuer de l’argent gratuit à tout le monde (Revenu Universel) ce qui n’est pas autre chose qu’une forme de relance par la consommation dont on sait depuis 1981-1983 (époque Mitterrand) que c’est une catastrophe économique car elle enrichit les autres pays exportateurs et appauvrit les français par le biais de l’inflation. Par ailleurs, l’effet pervers de ce genre de mesure est de couper toute une partie de la population du travail pour la faire basculer dans l’assistanat tout en pulvérisant littéralement les finances publiques par une aggravation délirante de la dette publique !
– du côté de l’axe souverainiste/front de gauche, il n’est pas non plus prévu de réduire les dépenses bien au contraire. Le programme est clair et surfe sur la vague du Brexit (dont personne n’a pu mesurer à ce jour les conséquences puisqu’il n’a pas encore commencé mais dont on sait qu’il coûtera fort cher aux britanniques) et sur la vague Trump, (Mme Le Pen s’identifiant clairement à celui-ci), alors qu’on va vite s’apercevoir qu’elle ne mènera nulle part car D Trump est un pitre inconséquent arrivé au pouvoir à la faveur d’un rejet de la classe politique traditionnelle ! Pour faire court, pour eux, c’est non à l’Europe, non à l’€, non au libre-échange, non à la mondialisation, non à la BCE, au FMI, à l’OMC (organisation mondiale du commerce), non aux efforts de compétitivité, non à la baisse des charges des entreprises et aux réductions de dépenses publiques (M Mélenchon a même prévu de dépenser 272 milliards de plus), non au pacte de responsabilité, mais oui aux nationalisations (banques, énergie, entreprises dites stratégiques sans savoir lesquelles), oui au recrutement de fonctionnaires (M Mélenchon veut en recruter 1.5 million !?!), oui au retour à la retraite à 60 ans après 40 annuités sans tenir compte de l’allongement de la durée de vie, oui au contrôle administratif généralisé de l’économie, oui aux prix administrés, oui à la planification, oui au repli derrière les frontières, oui au protectionnisme prétendument intelligent (oxymore) !
Seulement, l’utopie économique et l’incantation patriotique en tant que programme c’est un peu court et, avec ces programmes, c’est clairement un retour à l’Etat français du maréchal Pétain ou aux plus belles années de l’Union Soviétique !
Le problème c’est que les français croient encore aux solutions miraculeuses sorties du chapeau d’un sauveur hypothétique qui permettra de résoudre tous les problèmes, au minimum en ne faisant aucun effort, et au maximum en escomptant que ce seront les autres qui paieront !
Mais il est vrai que beaucoup de français sont persuadés de l’aphorisme présidentiel en ce qui concerne l’argent public : « ça ne coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie » !
Or il y a toujours quelqu’un qui paie et ce que vous recevez gratuitement a nécessairement été pris, voire extorqué, à quelqu’un d’autre ! Ce que l’on peut résumer par la règle « il n’y a pas de repas gratuit » !
Frédéric Bastiat économiste du 19°s énonçait déjà : « l’Etat, cette fiction aux termes de laquelle tout le monde essaie de vivre aux dépens de tout le monde » !
Bien évidemment, il reste la solution miracle : La sortie de l’€ !
Il ne faut pas oublier que 60% de la dette française est détenue par des créanciers étrangers soit tout de même 1.320 mds € et il est exclu, en cas de sortie de l’€, de les rembourser avec des francs sans crédibilité sortis tout droit des presses de la Banque de France. Nous serons donc contraints de les rembourser avec une monnaie acceptée au plan international (€ s’il survit au Franxit, DM, $ ou £ GB) ce qui veut dire que nous serons obligés de constituer des réserves de changes au préalable.
Là ou le discours de Mme Le Pen est incohérent c’est que si c’est pour garder la parité avec l’€ il ne sert à rien de changer de monnaie !?!
En fait, on sait que le but avoué est de dévaluer sans savoir où cela nous amènera car nul ne peut savoir, une fois le processus de dévaluation engagé, quand il s’arrêtera car, sauf à adopter une monnaie non convertible, le FF sera confronté aux autres monnaies.
Il faut être lucide : la parité du franc vis à vis de l’€ tiendrait la 1ère journée pour dévisser ensuite d’au moins de 30% ce qui signifie que votre patrimoine va fondre de 30% … pour commencer !
La perte serait donc au seul niveau de notre dette de 2.200 mds € :
Pour les créanciers étrangers de 1.320×30% = 396 mds € carrément impossible à leur faire « avaler » !
Pour les français détenteurs de titres français 880×30%=264 mds
Et pour les 6.000 mds € d’économies évaluées des français : 1.800 mds effacés qui dit mieux !
C’est à dire que nous voilà devant 2.460 mds € de richesse rayés d’un trait de plume du fait d’une décision de quitter l’€ !
Sans compter que cette phase peut se poursuivre par une dévalorisation constante de la monnaie pendant plusieurs mois jusqu’à atteindre un plus bas qui peut même dépasser 50% !
Il m’étonnerait fort que ça se passe bien !
Sans compter que, sans crédit, plus de commerce, plus rentrées de devises … c’est le blocage complet de l’économie !
En fait, quand on a un système économique basé sur la dette, on évite de porter atteinte à la solvabilité du débiteur car faire ce que veut faire Mme Le Pen c’est porter directement atteinte au crédit et il m’étonnerait fort que les prêteurs se précipitent ensuite pour nous financer après un tel massacre !
En fait, Mme Le Pen et M Mélenchon font une erreur économique fondamentale en croyant que la monnaie contrôle l’économie alors que la monnaie est avant tout l’indicateur des capacités économiques, bonnes ou mauvaises, d’un Etat. L’€ n’est pas parfait mais c’est plutôt une monnaie forte et surtout c’est une monnaie stable ce que ne sera certainement pas le FF !
La monnaie ne doit pas être un enjeu purement électoral surtout que Mme Le Pen sait que la sortie de la France de l’€ et de l’Europe provoquera l’explosion de tout le système !
Les économies européennes sont en effet très imbriquées (70% de nos exportations sont faites vers l’Europe et 69% de nos importations proviennent de l’Europe).
Fermer les frontières est donc une ineptie magistrale !
Toutes les recettes prônées par les LE PEN, Dupont Aignan, Mélenchon et autres Hamon sont inapplicables car elles sont pour l’essentiel irréalistes ou tout simplement grotesques !
Car, malgré tout ce qu’on peut vous dire, il n’y a pas de solution miracle sinon vous imaginez que cela se saurait ; et tous ceux qui vous disent le contraire sont des menteurs ou des inconscients. Ils exploitent seulement à leur profit l’insatisfaction chronique et générale du genre humain !
Il est vrai qu’ils sont aidés en cela par des politiciens qui rejettent la « logique comptable » puisque leur argumentaire relève pour l’essentiel de l’incantation (c’est la faute aux étrangers, au grand capital, à l’Europe, à l’€ etc !).
En fait, les français semblent atteints d’une forme de déni de la réalité et de conservatisme qui les rendent incapables d’assumer les contraintes du marché et de la mondialisation. Plutôt que de voir dans la modernité, l’Europe et la mondialisation, des opportunités de croissance, d’emplois, de progrès et de richesse, les français ont tendance à y voir des facteurs anxiogènes ; d’où la tendance au repli et à la protection revendiquée par les souverainistes soi-disant pour protéger les français !
Cela laisse rêveur et en dit long à la fois quant à la crédulité des électeurs à propos d’un tel catalogue d’inepties et quant l’irréalisme d’une partie de la classe politique mais faut-il s’en étonner dans un pays où l’on préfère taper à l’ISF sur le capital et les investissements pourtant seuls susceptibles de créer des emplois plutôt que sur les « œuvres d’art » qui n’ont d’autre but que de faire échapper à l’impôt des biens taxables (car c’est un vrai mécanisme légalisé d’évasion fiscale) et accessoirement de satisfaire l’ego de leurs propriétaires ou encore où l’on est persuadé que le trou du budget relève de la seule fraude fiscale (en ce compris l’optimisation fiscale qui est légale mais insupportable au yeux de certains), sans voir que la dette accumulée est avant tout due à la mauvaise gestion des deniers publics et non aux pratiques fiscales des entreprises qui restent, quoiqu’il arrive et quoiqu’on en dise, les seuls créateurs de richesse.
N’oubliez jamais, l’Etat n’est pas un créateur de richesse c’est juste un créateur d’impôts et un prédateur fiscal particulièrement organisé pour cela !
La situation actuelle de la France me rappelle étrangement celle de la Grèce avant le krach avec des partis traditionnels totalement décrédibilisés et des populistes promettant n’importe quoi car nous constatons que, comme pour la Grèce, la seule offre politique sérieuse émane d’un homme aujourd’hui complètement décrédibilisé alors que les autres candidats ont des programmes utopiques voire même carrément dangereux !
La seule différence, et elle est de taille, est que pour la Grèce ce sont les autres qui ont payé mais que pour la France ce seront les français qui paieront car le krach sera tellement énorme, tellement violent, que personne ne pourra nous sauver de la faillite !
Les byzantins en 1450 (encore la Grèce) persistaient à se passionner et discourir sans fin de problèmes religieux purement théologiques et totalement abstraits pendant que les turcs assiégeaient Constantinople !
On sait comment l’histoire s’est terminée !
Les français discutent et rêvent (d’où ce titre tiré d’un livre écrit par un professeur d’Oxford d’origine mauricienne Sudhir Hazareesingh, « la France, ce pays qui aimait les idées ») !
Ce dont les français ne semblent pas être conscients c’est que, quoiqu’il arrive, ce sont eux qui paieront l’irresponsabilité, l’inconséquence des politiciens qu’ils auront choisis et qui, pour l’essentiel, ne brassent que du vent !
Bien cordialement.
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Vous avez peut-être entendu parler du rapport de la Cour des Comptes à propos des finances publiques de l’année 2016.
Le constat est catastrophique mais, bien entendu, les recommandations de la Cour ne seront suivies d’aucun effet !
Parmi les gabegies dénoncées, figure la fameuse écotaxe, avec ses portiques et son partenariat public/privé qui permettait, dans des conditions assez obscures, à une entreprise privée (écomouv’) de collecter, moyennant une très confortable commission, des impôts sur le dos des transporteurs routiers.
Selon la Cour, la perte en capital est d’un milliard d’€ en raison de la nécessité d’indemniser écomouv’ pour la rupture anticipée du contrat qui présentait plusieurs curiosités juridiques et particulièrement celle de ne prévoir aucune indemnité de retard à la charge d’écomouv pour la mise en place du dispositif alors qu’il y avait un retard très important !
Et, selon la Cour le manque à gagner fiscal serait de 10 milliards d’€ !
Je n’ai jamais fait partie des « bonnets rouges » mais j’ai immédiatement compris, à propos de cette affaire, les points suivants :
ce type de marché public/privé est typique de ce que l’on appelle du capitalisme de connivence qui n’est accessible qu’à certains initiés gravitant dans l’orbite du pouvoir et des hauts fonctionnaires habilités ; avec tous les passe droit imaginables liés au caractère opaque du marché !
je n’ai jamais cru à l’argument écologique (mais je suis un écolo sceptique) et ai surtout vu dans ce montage un mécanisme destiné avant tout à récupérer de nouveaux impôts en profitant d’une « vague verte » qui surfe sur la culpabilisation du citoyen persuadé qu’il doit tout faire pour limiter son « empreinte carbone » alors que nous devons être convaincus que l’homme, quoiqu’il fasse, porte atteinte à l’environnement depuis qu’il existe !
il était évident que cette taxe serait forcément répercutée par le transporteur sur son affréteur et que celui-ci l’aurait répercuté sur son ou ses clients qui l’auraient à leur tour répercutée sur le consommateur final c’est à dire nous ! (comme c’est le cas pour toutes les autres taxes !).
j’ai toujours vu avec suspicion ces portiques et me suis vite persuadé que ces appareils, s’ils pouvaient identifier les camions et leur appliquer une taxe, pouvaient tout autant le faire avec les voitures ; les moyens informatiques actuels permettant à peu près tout ; surtout que l’Etat et ses décideurs n’ont jamais reculé devant l’extension d’un impôt, surtout s’il rapporte !
l’Etat a immédiatement converti la taxe perdue en TCIP (ancienne taxe intérieure sur les produits pétroliers) ou taxe sur les carburants ; laquelle représente 100% du prix du produit final ; sans rencontrer d’ailleurs d’opposition de la part de la population pourtant motorisée à plus de 80% !
mes doutes se sont vus confirmés par la pratique en vigueur à Londres où des caméras placées à l’entrée de la ville peuvent identifier tous les véhicules et leur appliquer un péage !
Or, je viens de lire un article dans la revue AUTOPLUS, parue ce vendredi 17 février, que la pastille verte Crit’air allait se généraliser à toutes les agglomérations de plus de 250.000 habitants ; ce qui veut dire qu’en cas d’alerte pollution tous les véhicules ne remplissant pas les critères requis et fixés par l’autorité publique ne pourront plus circuler !
Si vous regardez la carte établie par ce journal, vous allez vous apercevoir que si vous n’avez pas un véhicule de moins de 5 ans vous ne pourrez plus circuler du tout et d’ailleurs, signe qui ne trompe pas, la revue conseille même aux personnes n’habitant pas dans les zones concernées, d’acheter la fameuse vignette qui présente cette caractéristique extraordinaire d’être payante alors que, dans 4 cas sur 5, elle aura surtout pour fonction d’interdire à leur possesseur d’utiliser leur véhicule !
Payer volontairement un impôt (car c’est un impôt) pour ne pas pouvoir rouler ; c’est l’ultime stade du socialisme rampant !
Or, je suis persuadé que ce système sera vite dévoyé car il est déjà prévu de mettre en place aux entrées de Paris (et ses communes adjacentes) des caméras qui pourront identifier votre voiture, vérifier si vous avez la vignette adaptée pour pouvoir circuler ce jour là, mais aussi contrôler si vous avez un téléphone à la main et contrôler si votre contrôle technique et votre attestation d’assurance sont bien à jour !
Je suis conforté dans cette opinion par le fait que vous avez sans aucun doute remarqué que les alertes « pollution » se généralisent ; ce qui laisserait à penser que la situation s’aggrave et qu’évidemment VOUS en êtes les responsables !
Le problème est que cette présentation des faits est totalement fausse car la principale cause de l’augmentation du nombre d’alertes « pollution » tient essentiellement au fait que les seuils d’alerte ont été considérablement abaissés ! En fait, il y a beaucoup moins de pollution qu’il y a 20 ans !
Par ailleurs, il est bon de savoir que le transport routier n’entre que pour 17% dans la pollution de la région parisienne alors qu’elle est la seule à être stigmatisée ! L’essentiel de la pollution provient du chauffage domestique (au fuel) !
A Marseille, la pollution est essentiellement due aux raffineries de pétrole de Lavéra, Rognac et la Mède !
Bien évidemment, rien n’interdit de penser que le stade suivant sera la mise en place d’un péage généralisé basé sur cette fameuse vignette Crit’air qui n’est pas qu’un banal macaron apposé sur votre pare-brise mais un élément très précis d’identification de votre véhicule contenant une quantité assez surprenante d’informations (dont le numéro de châssis !?!).
Par ailleurs, les possesseurs de véhicules de plus de 5 ans ne doivent pas s’illusionner quant au sort qui leur sera fait ; ce qui m’interpelle quand même quant à la capacité des personnes à faibles revenus de pouvoir « suivre » un pareil délire écologico-administratif alors que nous savons tous que les transports en commun sont notoirement insuffisants voire carrément inadaptés !
Pour ma part, j’appelle tout ce montage un flicage généralisé et ce qui m’inquiète c’est que personne ne semble s’en étonner ni s’insurger devant des pratiques qui sont évidemment de la surveillance généralisée de la population !
Par ailleurs, il m’apparaît certain, mais je peux me tromper, que ce système sera tôt ou tard utilisé pour vous appliquer, sous des prétextes écologiques, une taxe lorsque vous utilisez votre voiture ; avez-vous remarqué que les portiques de l’éco taxe n’ont pas été démontés et qu’ils peuvent toujours servir ?
En tout cas le premier effet de ce système sera de s’appliquer aux véhicules les plus anciens qui ne pourront plus circuler ! Possesseur d’un vieux fourgon de 1995, j’avais bien été mis en garde par les personnes chargés du contrôle technique annuel qu’allait être mis en place un système dans lequel on ne vous contraindra pas à mettre votre vieux véhicule à la casse ; simplement vous ne pourrez plus l’utiliser !
En plus, dans cette même revue, je viens de lire qu’allaient entrer en service des radars ultra perfectionnés discriminants qui pourront vous contrôler (et bien sûr vous verbaliser) dans tous les sens et pour tous les motifs ; même ceux que vous ne connaissez pas !
Il a été aussi prévu de mettre en service des voitures « mitrailleuses » qui pourront verbaliser des milliers de voitures en infraction de stationnement !
Certains appellent ça le progrès !?!
Pour ma part, j’estime que la France ressemble de plus en plus à un enfer administratif et fiscal !
Le président Pompidou, sans doute le dernier homme politique doté d’un certain bon sens (c’est dire !), avait dit : arrêtez d’emmerder les français !
Je suis désolé d’avoir à vous le dire, mais on n’en prend pas le chemin !
Bien cordialement.
Ps : je n’ai pas l’intention d’acheter cette fameuse vignette !
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Dans mon article du 06 juillet 2016 https://www.temoignagefiscal.com/une-fiction-fiscale-par-philos/ je vous avais raconté mes démêlés avec l’administration fiscale depuis le 1er janvier 2013 en raison de l’adoption, dans la loi de finances pour 2013, d’un article 9 insérant des dispositions fiscales nouvelles dans l’article 125A du CGI (code général des impôts).
Sans entrer dans les détails, je rappellerai juste que cet article 125A a créé une situation tout à fait nouvelle en ce que :
il a mis en application une sorte de système de prélèvement à la source concernant les placements de revenus à taux fixe qui a abouti à faire payer d’avance un impôt forfaitaire à un taux arbitrairement fixé à 24% lors du détachement du coupon.
ce système a aboutit à faire payer avec un an d’avance une provision fiscale bien supérieure au montant réel de mes impôts puisque ce prélèvement s’est appliqué à compter du 1 janvier 2013 pour des revenus normalement imposables en 2014.
l’excédent prélevé, s’il y a lieu, est normalement restitué au contribuable environ 18 mois à 2 ans plus tard !
Le contribuable qui a eu la sagesse ou la prudence d’économiser et de placer son patrimoine se trouve donc soumis à un impôt forfaitaire prélevé d’avance, très largement supérieur à l’impôt réellement dû in fine et, ainsi que j’ai eu l’occasion de le formuler, l’Etat a ainsi trouvé une méthode extrêmement commode pour se constituer, aux frais dudit contribuable, une trésorerie gratuite, un crédit revolving renouvelable !
Sed lex – dura lex ainsi que le disaient les romains !
Or, cerise sur le gâteau, j’ai eu la surprise de constater en 2014, lors de l’établissement de mon avis d’imposition, que le Trésor Public comptabilisait ce prélèvement fiscal dans mes revenus imposables ; ce qui aboutissait à me faire payer des impôts sur des impôts !
Autrement dit, le prélèvement fiscal de l’article 125A était devenu par la magie fiscale un revenu !
C’est un peu comme si vous expliquiez à un salarié que, du fait d’un prélèvement fiscal nouveau, il ne percevra aucun salaire pendant le premier trimestre de l’année civile (puisque 24% équivalent à ¼ soit un trimestre) mais que l’année prochaine il devra comptabiliser ces salaires non perçus dans ses revenus imposables et qu’enfin il paiera des impôts sur ces salaires non perçus !
La France est devenue un paradis fiscal pour l’Etat et un enfer fiscal pour les contribuables !
Je dois quand même préciser que le prélèvement est organisé de telle façon qu’il intervient en amont et que, de ce fait, je n’ai jamais vu la couleur de ces revenus disparus sous forme d’impôt !
Evidement, j’ai contesté la comptabilisation de cet impôt dans mes revenus et, devant la résistance du Trésor Public, j’ai saisi le Tribunal administratif.
L’audience s’est tenue le 11 janvier 2017.
Je viens de recevoir le jugement ; et le gagnant est ………le Trésor Public !
Etonnant non ?
Le Tribunal administratif a adopté, en tous ses termes, la thèse de l’administration fiscale !
Vous trouverez en pièce jointe le pdf de ce jugement en cliquant sur le lien : numérisation0003
J’ai 2 mois pour interjeter appel mais comme l’intérêt de la cause s’élève à 1.123 € (montant de l’imposition supplémentaire résultant de la pratique du Trésor public) et que les honoraires d’avocat (il est obligatoire devant la cour administrative d’appel) sont très largement supérieurs ; je ne ferai pas appel.
Encore une fois, l’Etat a gagné et il a gagné par forfait dans une partie truquée !
Bravo !
Le problème est que le système est faussé car bien évidemment les juges administratifs savent tout cela et ils ont donc évacué le dossier en sachant que celui-ci va disparaître pour le plus grand bien des finances déplorables de l’Etat qui se trouverait, en cas de condamnation, dans l’obligation de restituer à l’ensemble des contribuables des sommes probablement pas très importantes mais néanmoins pas négligeables et de leurs carrières car condamner l’Etat en matière fiscale c’est quasiment porter atteinte à l’intégrité de l’Etat lui-même et c’est évidemment très mal vu !
Quant au fond de l’affaire : il est certain qu’il doit y avoir un gagnant et un perdant et que le perdant est forcément mécontent !
Seulement, dans cette affaire, le plus incroyable c’est que la thèse du Trésor Public se réduit à un syllogisme dont je vous communique les éléments :
le prélèvement de l’article 125A constitue un acompte d’impôt sur le revenu prélevé à la source et ce prélèvement s’impute sur l’impôt sur le revenu dû au titre de l’année au cours de laquelle il a été opéré,
l’article 153 du CGI stipule que « l’impôt sur le revenu n’est pas déductible des revenus auxquels il s’applique »
de ce fait, comme le prélèvement de l’article 125A est un acompte d’impôt sur le revenu, il n’est pas déductible des revenus !
Or, si vous prenez la peine de lire l’article 125A dans sa nouvelle rédaction vous y chercherez vainement les éléments de ce syllogisme car :
nulle part il n’est parlé d’acompte d’impôt sur le revenu,
nulle part il n’y est dit que le prélèvement de l’art 125A constitue un acompte d’impôt sur le revenu,
Il n’a nulle part été stipulé que l’impôt provisionnel prélevé d’autorité et d’avance devait être comptabilisé dans les revenus imposables,
nulle part il n’est parlé d’impôt sur le revenu (sauf au §V qui prévoit l’imputation du prélèvement sur l’impôt sur le revenu)
nulle part il n’est fait référence à un impôt non déductible,
nulle part il n’est fait référence à l’article 153 du CGI
nulle part Il n’est fait référence à un prélèvement à la source.
Et, bien évidemment, je n’ai pas manqué de soulever ces différents points à l’audience et de plaider que ce prélèvement nouveau avait un nature particulière, qu’il n’était pas l’impôt sur le revenu, ni un acompte de celui-ci, et qu’il ne devait pas être comptabilisé dans les revenus imposables, que le Trésor Public stipulait outre le texte … mais le tribunal n’en n’a absolument pas tenu compte !
De ce fait, le Tribunal administratif a refusé de constater que le texte ne permettait pas au Trésor Public d’interpréter le texte de l’article 125A comme il l’a fait ; notamment en prétendant, à propos du prélèvement, qu’il s’agissait d’un acompte d’impôt sur le revenu ; ce qui ne figure nulle part dans le texte de l’article 125A !
Le seul point litigieux pourrait être la référence au §V qui prévoit l’imputation du prélèvement sur l’impôt sur le revenu définitif … mais le tribunal ne l’a même pas relevé !
De ce fait, le tribunal a violé un principe élémentaire du droit français selon lequel l’administration ne peut agir que sur le fondement d’un texte qui doit expressément l’autoriser a agir et, qu’en cas de conflit, le juge doit d’abord rechercher le texte en vertu duquel l’administration a agi et vérifier qu’elle l’a bien respecté !
Le tribunal a bien fait référence au texte de l’article 125A puisqu’il est rappelé in extenso mais il n’en n’a tiré aucune conséquence !
Par ailleurs, j’ai abordé aussi, dans mes conclusions, le problème de ce prélèvement et de son imputation sous l’angle des mathématiques en exposant au tribunal la situation d’un contribuable qui disposerait de 25.000 € de revenus constitué exclusivement par des placements visés par l’article 125A et qui subirait un prélèvement de 100%.
Pour ceux qui ne sont pas familiers des raisonnements mathématiques, je vous rappelle qu’un raisonnement mathématique n’est valable que s’il est vérifié dans tous les cas de figure et qu’en cas d’application d’un pourcentage, la modification du pourcentage ne doit pas aboutir à un changement de raisonnement.
Ainsi donc, dans l’hypothèse où le prélèvement serait porté de 24 à 100% (rien de l’interdit car après tout le taux a été fixé arbitrairement) on se trouverait donc dans la situation suivante :
– revenus bruts 25.000
– prélèvement fiscal 25.000
– net perçu 0
A ce stade,
– selon moi revenu imposable 0
– selon le fisc revenu imposable 25.000
Sans sourciller, le tribunal a choisi la solution du Trésor public selon laquelle 25.000 – 25.000 = 25.000 c’est à dire que le contribuable soumis à un tel prélèvement n’aurait aucun revenu mais se trouverait néanmoins imposable pour des revenus absolument fictifs à hauteur de 25.000 € !
Mes sentiments oscillent entre l’incompréhension et l’admiration car, rendez-vous compte nous assistons à une véritable révolution, à un changement de paradigme !
25.000 – 25.000 n’est plus égal à 0 mais à 25.000 !
Ce problème digne d’un élève de CE1 n’a pas été compris par le tribunal (3 juges quand même).
Je nourris les plus grandes craintes à propos de la généralisation du prélèvement à la source en 2018 car je pense que nous n’avons pas fini de rire … enfin façon de parler car on peut difficilement aller plus loin dans la spoliation fiscale !
Nous nous trouvons donc en présence d’un système verrouillé à propos duquel il n’est pas inutile de rappeler que les juges administratifs sont des fonctionnaires issus de l’ENA et qu’à ce titre ils sont les instruments plus ou moins conscients d’un système dont le but essentiel est de protéger les intérêts de l’Etat au mépris de ceux du citoyen qui n’est en l’occurrence qu’un administré !
Dans ce blog, nous persistons à prétendre que la justice administrative n’assure pas la garantie des droits du contribuable dans la mesure où le juge administratif n’a pas pour mission de protéger les intérêts du contribuable mais exclusivement ceux de l’Etat !
A mon avis, démonstration en est une nouvelle fois faite !
Cela m’amènera à une remarque acerbe : Nous citoyens et contribuables ordinaires n’avons pas les moyens des hommes politiques de compenser, par une hausse de nos revenus, grâce à de petits procédés à la limite de la légalité, les effets désastreux d’une fiscalité confiscatoire !
Evidemment, ce sont là les méthodes d’un Etat aux abois qui essaie de trouver des ressources fiscales à tout prix ; légitimées par une justice « aux ordres » !
Seulement, ainsi que j’ai eu l’occasion de l’écrire au Trésor Public ainsi qu’aux services de Bercy, l’extorsion fiscale est un exercice qui trouve très vite ses limites !
A bon entendeur …
Bien cordialement.
Partager la publication "Une fiction fiscale ? Non, une révolution !"
Les élections présidentielles approchent et M Fillon, le candidat de droite qui avait le seul programme économique crédible et qui s’était auto proclamé le candidat intègre, irréprochable et honnête se retrouve impliqué dans une affaire d’enrichissement personnel par usage des deniers publics ; deniers dont il semble n’avoir même pas conscience d’avoir abusé !
Le problème de nombreux politiciens c’est qu’ils prennent l’élection pour une sorte de blanc seing ou de chèque en blanc pour pouvoir ensuite utiliser à leur guise et à leur avantage les deniers publics.
Selon lui, sa seule erreur est avoir embauché sa famille mais pas du tout avoir abusé du système … dans une minable histoire d’emplois fictifs grassement rémunérés !
Il nous a aussi expliqué d’ailleurs que cette pratique admise auparavant ne l’était plus désormais … tout en oubliant qu’elle n’a été admise que par la caste de ses bénéficiaires hors de toute connaissance de ce système par les français eux-mêmes; alors qu’il espère désormais que ces mêmes français seront compréhensifs avec ses petits accommodements financiers plus ou moins opaques dont il n’a pas pu jusqu’ici contester la réalité !
L’homme intègre se trouve désintégré parce qu’il a menti de manière répétée aux français quant à la réalité et la nature de ses revenus tirés de nos impôts et parce qu’il a oublié qu’entrer en politique c’est d’abord servir avant de se servir !
Ce parangon de vertu se trouve désormais embourbé dans des problèmes insolubles d’image et bien qu’il se soit fait passer, malgré des excuses qui n’expliquent rien, pour une victime de la presse qui se serait érigée au tribunal médiatique et de la justice, il n’a résolu aucun de ses problèmes de crédibilité et ne semble pas avoir compris qu’on ne peut pas expliquer aux français qu’ils devront faire des efforts mais que lui et ses collègues n’en feront aucun, bien au contraire !
Le pire, c’est que toutes les semaines, de nouveaux éléments compromettants font leur apparition et il ne fait pas de doute que F Fillon va, pour adopter un néologisme qui pourrait connaître un certain succès, se faire jospiniser !
A bout d’arguments, ses partisans invoquent le complot médiatique qui aboutirait à fausser le jeu de la démocratie et à voler la droite d’une élection qu’elle pensait d’ores et déjà avoir gagnée (mais dont elle n’est nullement propriétaire) et ses avocats se lancent désormais dans un juridisme contre le parquet financier au motif que la séparation des pouvoirs (qui n’existe pas en France) s’opposerait à ce que le pouvoir judiciaire puisse enquêter sur l’emploi régulier ou abusif des deniers publics par les parlementaires ; alors que cette stratégie n’aura absolument aucun impact sur l’opinion des français !
Le seul reproche que l’on puisse faire au Canard Enchaîné c’est d’avoir « sorti l’information » dans un temps électoral avec le résultat avéré (à défaut de but recherché clairement établi) de fausser le débat de la campagne électorale puisqu’à cette heure on ne parle même plus des programmes des candidats.
Quels que soient les arguments de M Fillon, ceux-ci apparaissent en tout état de cause indéfendables et celui-ci fait définitivement figure de profiteur d’un système opaque et dévoyé. Il aura les plus grandes difficultés à rattraper le terrain perdu et il ne fait aucun doute qu’on s’achemine encore une fois vers une élection par défaut qui ne laissera que des aigreurs à tout le monde !
Lorsque j’ai publié, le 29 décembre, mon article sur la rémunération des députés, je n’imaginais pas que l’affaire Fillon allait sortir et prospérer dans les proportions que tout le monde connaît désormais !
Sans se prononcer quant à l’issue judiciaire de cette affaire, on ne peut que constater que l’affaire se développe, fait la Une des médias (2 fois le Canard Enchaîné – une fois Envoyé Spécial sur France 2) et que les explications fluctuantes de M Fillon, à défaut de justifications cohérentes, ont achevé de décrédibiliser celui-ci !
Sorti largement vainqueur de la primaire des candidats de droite et du centre, il a surfé sur l’image d’un politicien intègre, libéral, chrétien (sous entendu avec une morale), qui allait faire le job et réformer la France !
Aujourd’hui les français se rendent compte que cette image était avant tout une image et qu’elle n’est peut-être pas tout à fait conforme à la réalité !
Or, il faut le dire avec beaucoup de force : Une affaire de cette nature est absolument impossible dans l’Europe du Nord et au RU car le politicien pris sur le fait (et pour des motifs souvent extrêmement bénins) est obligé de démissionner immédiatement !
Mais nous sommes en France et M Fillon s’accroche et il n’a visiblement pas l’intention de céder la place !
Dans mon article, j’avais évoqué la possibilité que le crédit affecté à la rémunération des collaborateurs soit utilisé pour la verser à son épouse, sa maîtresse, ses enfants … car ce cas de figure est bien connu des choses publiques : Pour tout dire c’est une pratique très fréquente et même complètement banalisée chez les parlementaires !
Si l’on revient à l’affaire Fillon, les faits ne sont pas totalement connus mais, de tout ce déballage, on peut tirer les éléments suivants dont on est à peu près sûr qu’ils sont exacts :
Mme Penelope Fillon a été rémunérée en tant que collaboratrice parlementaire de 1988 à 1990 (3 ans), puis de 1998 à 2002 (5 ans) et enfin de mai 2012 à novembre 2013 (18 mois) pour un montant total de rémunérations de 800.000 € (environ) charges sociales comprises.
Ainsi donc pour un total de 9 ans et demi nous arrivons à un total de 84.200 € de rémunération brute (salaire brut+charges sociales patronales) par an; ce qui, dans la mesure où l’on considère que le net payé représente la moitié du brut ttc, permet de penser que cette rémunération était d’environ 42.100 € net par an soit 3.508 € net par mois …
Ce n’est évidemment pas énorme … mais pour un salaire gratuit ne correspondant à aucun travail effectif, cela reste quand même confortable !
Mme Penelope Fillon a, à de multiples reprises, dit et répété qu’elle n’avait jamais eu des fonctions de nature à justifier le paiement d’une telle rémunération,
Mme Fillon est visiblement une femme modeste, très discrète, très effacée et qui ne semble pas avoir eu d’activité autre que de s’occuper que de ses enfants,
Il est donc probable que Mme Fillon n’a jamais eu d’activité professionnelle, elle n’a jamais prétendu en avoir une, et n’a probablement jamais sollicité quoique ce soit à cet égard ; ce qui est confirmé par plusieurs témoignages …
M Fillon a fait bénéficier de ce système à deux de ses enfants (pour un total supérieur à 85.000 €) en mentant là encore sur leur situation réelle (des étudiants en droit présentés comme des avocats) ; sans que l’on puisse savoir d’ailleurs pour l’instant si les sommes déclarées ont bien été versées à leurs bénéficiaires déclarés !
M Fillon a utilisé le crédit affecté à la rémunération des collaborateurs comme un sursalaire à son indemnité parlementaire et a attribué ce sursalaire à son épouse, et sans qu’on puisse savoir pour l’instant à qui ces sommes ont été réellement versées (compte joint ou personnel à Mme Fillon). Ce faisant, il apparaît que M Fillon est quelqu’un qui aime l’argent et qui « en veut » (ex : son livre « agir » pour lequel il a réussi à négocier auprès de son éditeur des avaloirs aussi importants que N Sarkozy).
M Fillon estime n’avoir commis aucune irrégularité ni a fortiori aucune infraction et ne semble pas y voir un quelconque détournement ou infraction alors qu’il s’agit d’un emploi fictif ; bien mieux il se dit victime d’un complot !
Ces différents points m’amènent à formuler un certain nombre d’observations à propos de cette affaire qui n’en finit pas de connaître des développements :
Comment ce genre d’affaire est-il possible, il n’existe donc aucun contrôle ?
M Fillon est un vieux routier de la politique dont la carrière remonte à 1981. Comment a-t-il pu se laisser prendre dans de telles dérives comportementales qui sont au minimum moralement condamnables ?
Evidemment, les motivations exprimées par M Fillon apparaissent désormais douteuses aux yeux des français et d’autant plus douteuses que celui-ci, à la suite de l’affaire Cahuzac, s’était prononcé contre les dispositions prises en 2012 en vue de la transparence de la vie publique et on comprend évidemment aujourd’hui pourquoi !
Aujourd’hui le maximum de rémunération que l’on peut verser à son conjoint est limité à 4.700 € par mois (1/2 du crédit affecté à la rémunération des collaborateurs).
Il est permis de se demander quelle est l’origine de ce grand déballage médiatique; étant entendu que les éléments chiffrés diffusés par le Canard sont confidentiels et que leur divulgation relève nécessairement au minimum d’une malveillance !
M Fillon possède aussi une société de conseil à propos de laquelle j’ai lu qu’elle serait avant tout une structure destinée à justifier l’encaissement de commissions et de rémunérations dont l’origine serait, pour certains, extrêmement douteuses ; sans qu’aujourd’hui on puisse en savoir plus (à moins que le Canard ne communique sur ce plan mercredi prochain) !
En fait, la réponse tient en peu de mots :
M Fillon estime n’avoir commis aucune infraction d’abord parce que cette pratique n’a pas été expressément interdite et qu’il a fait « comme les collègues » ! Il ne comprend donc pas pourquoi il devrait être cloué au pilori, si près du but présidentiel, pour une pratique fréquente à défaut d’être tout à fait régulière.
Ce faisant, M Fillon ne s’est pas placé sur le plan de la morale politique mais seulement sur le plan exclusivement juridique et judiciaire et ne s’est pas posé la question de savoir si, surtout lorsqu’il s’agit de deniers publics, tout ce qui n’est pas expressément interdit est pour autant autorisé !
Or, comme l’avait fort bien dit M Dumas, dans sa vidéo du 17 décembre à propos de l’affaire Cahuzac, les politiciens sont pris au piège d’un train de vie qui nécessite des rémunérations à 5 chiffres !
Et Claude Weil, journaliste indépendant particulièrement éclairé de ces choses publiques, a expliqué avec beaucoup de justesse, lors de l’émission « 24 heures en question » sur LCI du 03 février que les parlementaires (députés et sénateurs) ont toujours pratiqué ces petits arrangements qui sont bien connus des « spécialistes » et qu’ils se sont en fait organisés un petit paradis fiscal bien opaque, aux petits oignons, juste pour eux et dont les contributeurs sont les braves français qui n’ont pas besoin d’en connaître les détails !
Evidemment, dans le cadre de ce système si favorable, il n’est pas question de morale ou plutôt si d’une absence de morale qui aboutit à expliquer aux pauvres français qu’ils doivent faire des efforts alors que les parlementaires se sont arrogés des privilèges que d’aucuns jugeront exorbitants !
Rappelez-vous, nous avons même eu le secrétaire d’état au commerce extérieur atteint d’une phobie administrative qui l’empêchait de déclarer et payer ses impôts (M Thomas Thévenoud) ; sans qu’apparemment cela ne choque personne car évidemment les services de Bercy étaient nécessairement au courant et avaient transmis au minimum à Matignon !
Evidemment, le problème de Fillon est qu’aujourd’hui il est inaudible et se retrouve être un homme seul même au sein de son propre parti car qui pourrait croire qu’un type qui a fait émarger toute sa famille aux frais du contribuable est quelqu’un de véritablement honnête et fera les réformes nécessaires ?
On imagine déjà les cohortes de manifestants avec des pancartes appropriées (Fillon des sous, Fillon rembourse, Fillon donne moi une indemnité …) !
Evidemment, on peut se poser 2 questions.
à qui profite le crime (qui est derrière tout ce déballage qui n’est évidemment pas du tout fortuit) ?
et Mme Le Pen qui se réjouit de la situation et se perçoit insolemment au dessus de la mêlée (alors qu’elle est poursuivie pour des faits de même nature à Bruxelles) peut-elle profiter de la situation malgré un programme économique complètement inepte !
Je me garderai bien d’y apporter une réponse !
Evidemment, la classe politique s’étonne de son impopularité et n’a pas de réaction audible pour les français, puisqu’il apparaît évident qu’elle cherche avant tout à faire perdurer leurs avantages et garder leurs fonctions !
Or, ainsi que je l’avais énoncé dans mon article du 29 janvier sur la constitution de 1958 et la moralisation de la vie politique, il est nécessaire de s’assurer de l’exemplarité des élus et des responsables politiques et il ne faut pas espérer de leur part une quelconque démarche volontariste en ce sens !
J’avais écrit notamment qu’aucun pouvoir ne peut fonctionner normalement s’il n’y a pas de contre pouvoir pour le contrôler et le sanctionner; et c’est bien le problème de la France que ce soit au niveau de ses élus mais aussi de ses ministres, de ses hauts fonctionnaires, de ses membres des cabinets ministériels et de ceux de l’Elysée.
Ce problème avait été parfaitement perçu par les fondateurs de la République américaine en 1776 puisqu’ils ont prévu partout des contrôles et des contre pouvoirs; alors que rien de tel n’a été prévu en France !
Aucun ministre, aucun secrétaire d’état, aucun conseiller ne peut être nommé aux USA sans être passé “sur le grill”; c’est à dire sans qu’un examen complet de leur situation personnelle, patrimoniale, professionnelle et relationnelle n’ait été effectué … avec beaucoup d’attention (ce sont des commissions spéciales du Congrès) !
Et il est important de savoir que les données recueillies sont publiques et, au moindre doute, le candidat est recalé … que celà plaise ou non au président !
Mais il est vrai que les américains ont érigé des contre pouvoirs et des sécurités pour protéger la liberté individuelle contre les abus de l’Etat alors que la Constitution française a prévu que l’Etat est le garant de la liberté individuelle !
C’est évidemment une différence fondamentale de philosophie et elle explique pour beaucoup les dérives auxquelles nous assistons car il n’existe rien de tel en France où l’essentiel du pouvoir relève essentiellement du fait du principe et où les données recueillies restent de toute façon confidentielle (les députés l’ont exigé) !
Il n’est pas non plus normal que la réalité du pouvoir soit exercée dans le secret des cabinets élyséens et ministériels, sans aucun contrôle démocratique; comme lorsque la réalité du pouvoir était exercée par les conseillers du roi (sous Louis XI par exemple) !
Or, nous savons pas expérience que l’opacité recherchée par les politiciens et les détenteurs de fonctions publiques n’a pas d’autre but que d’en tirer un parti avantageux … au détriment des français !
Ces mêmes politiciens ont au passage oublié qu’ils sont, avant tout, bénéficiaires des deniers publics et gestionnaires de ces mêmes deniers publics et qu’à ce titre ils doivent en rendre des comptes !
Et c’est bien là que le bât blesse car il ne faut pas que le Pouvoir ne soit que l’apanage d’une caste qui agit sans contrôle !
Il est donc absolument nécessaire de mettre en place un système de contrôles avant la prise de fonctions, non seulement pour tous les candidats à une élection nationale, mais à tous les détenteurs de postes à responsabilité entraînant le maniement de deniers publics, pendant l’exercice des fonctions et après l’exercice des fonctions notamment par le biais de déclarations de patrimoine publiques, de vérification de la situation fiscale dans les mêmes conditions que ce qui est pratiqué aux Etats-Unis.
Il est par ailleurs évident qu’il est nécessaire de définir des devoirs et des interdictions relatives au statut de l’élu ; avec :
Interdiction d’employer des proches à des fonctions publiques ;
Obligation d’établir des règles claires en matière de gestion des deniers publics de façon à empêcher l’utilisation de ces deniers à des fins personnelles;
Interdiction de toute activité payante parallèle pendant le mandat ;
Interdiction de la création de micro partis ou de structures de conseil qui servent de pompes à fric et ne font qu’alimenter des conflits d’intérêts !
Limitation du nombre de mandats simultanés et surtout limitation du montant des rémunérations cumulables ;
Limitation du nombre de mandats successifs ;
Interdiction de cumuler le statut de fonctionnaire avec un statut d’élu.
Evidemment, il sera nécessaire de fixer des sanctions exemplaires en cas d’infraction dûment constatée (amende élevée en cas de non respect des conditions d’exercice du mandat ou des fonctions, peines d’inéligibilité variables selon le degré de gravité de la faute, voire inéligibilité à vie en cas de manquements graves, obligation au remboursement de tout ou partie des sommes détournées).
La moralisation, la sécurité et la régularité des pratiques politiques sont à ce prix ; n’en déplaise aux détenteurs de pouvoir … grands et petits !
Bien cordialement.
Partager la publication "Le Penelopegate : une exception française ?"
Les élections présidentielles approchant, elles deviennent le sujet central de la vie française pour les prochains mois et les candidats se pressent pour obtenir les suffrages des électeurs.
Ainsi en va-t-il de la vie politique française et de ses institutions : Tout tourne autour de l’élection du président de la République depuis 1965 ; date de la première élection du président au suffrage universel direct.
Tous les français ont remarqué que l’espace politique, économique et social est conditionné par cet évènement ; il est le moment de grandes promesses par les candidats, de grandes attentes de la part des électeurs … électeurs régulièrement déçus par celui qui arrive à la fonction suprême.
Or, le problème français est que le peuple, quelque soit l’élu, est obligé d’en « prendre pour 5 ans » car, et nous l’avons tous vécu à l’occasion du quinquennat actuellement finissant mais aussi pendant le quinquennat précédent : Les français doivent prendre leur mal en patience malgré les sommets d’impopularité atteints par le président !
Le constat est simple : le président est indéboulonnable !
Les politiciens et les constitutionnalistes vous expliqueront que cela est voulu et que cela participe à la stabilité des institutions de la Vème République telles qu’elles ont été initiées par le général de Gaulle.
Ceci dit, il faut souligner que notre système constitutionnel présente des caractéristiques qui nous différencient quand même de tous les régimes politiques européens qui sont tous, sans exception, des régimes parlementaires dans lequel le chef du gouvernement (Ier ministre) est le seul détenteur du pouvoir.
Les raisons historiques :
Tous les français associent la Vème République à sa figure tutélaire et fondatrice : le général de Gaulle.
Ce qu’ils savent moins, c’est que la Vème République prévoyait à l’origine un mode de désignation du président qui n’était pas le suffrage universel direct. A l’origine, il était élu par un collège d’environ 80 000 grands électeurs (députés, sénateurs, conseillers généraux, maires et délégués des conseils municipaux).
Ce système n’a été utilisé qu’une seule fois, le 21 décembre 1958.
Or, ce n’est évidemment pas par hasard si le général de Gaulle a imposé ce système constitutionnel original et l’élection du président au suffrage universel.
Représentant d’une droite autoritaire et dirigiste, le général de Gaulle avait très mal vécu les marchandages politiciens puis son éviction en janvier 1946 du fait de l’opposition des partis (communiste notamment) et il avait été défavorablement impressionné par la IVème République et son instabilité gouvernementale chronique (18 gouvernements de 1946 à 1958 notamment parce que le mode de scrutin législatif était la proportionnelle dont on sait qu’il provoque un éclatement de l’électorat) … tout en oubliant qu’il avait lui-même participé à cette instabilité en faisant chuter les gouvernements avec les élus de son parti, le RPF (rassemblement du Peuple Français).
Sa traversée du désert (selon l’expression consacrée) a duré 12 ans pendant lesquels il a poursuivi un plan d’action visant d’abord à reprendre le pouvoir, dans un premier temps en tant que dernier président du conseil (1er ministre) de la IVème République, puis à faire adopter une nouvelle constitution le 04 octobre 1958 (Vème République), puis à échapper au jeu des partis en érigeant un système politique à sa mesure en faisant modifier courant 1962, malgré l’opposition affirmée des parlementaires, l’article 6 de la constitution par référendum afin d’aboutir à l’élection du président au suffrage universel.
Son retour aux affaires a été largement facilité par les désordres résultant de l’affaire algérienne ; étant entendu que seul représentant légitime de la France libre pendant l’épisode de l’Etat Français du Maréchal Pétain (1940-1944), devenu en 1944 l’homme providentiel, le sauveur de la nation, le général de Gaulle estimait que la fonction de président imposait grandeur, prestige et autorité et qu’il n’avait pas à subir la pression ou le chantage des partis.
De fait, la première élection du président au suffrage universel a eu lieu en 1965 et l’élection du président devenait, selon la formule consacrée (non écrite), à partir de 1965, la rencontre d’un homme avec son peuple !
Les spécificités de la Vème République :
La Constitution de 1958, modifiée en 1962, a instauré un régime dans lequel le chef de l’Etat est le président de la République élu pour une durée de 7 ans et qui se situe au dessus des partis.
Mais, si l’on y regarde de plus près, on s’aperçoit que c’est une curiosité constitutionnelle dans laquelle nous avons un exécutif dual qui fait qu’au niveau de l’Europe on a été obligé d’adopter la formule « chefs d’états et de gouvernement » pour la seule France et que, dans les négociations internationales, la France est le seul pays où, lorsque les deux représentants de l’exécutif sont présents, les autres participants ne savent pas quels pouvoirs ressortent du président ou du 1er ministre !
La Ve République est aussi affectée d’un vice organique qui a très vite été dénoncé par JF Revel : c’est un faux régime parlementaire car le parlement n’y est pas un contre pouvoir et ce n’est pas non plus un régime présidentiel puisqu’il y a un 1er ministre.
En effet, faisons le tour des prérogatives présidentielles afin de déterminer les pouvoirs des uns et des autres :
– L’investiture du Ier ministre et du gouvernement résulte de la seule volonté du président puisque c’est ce dernier qui le nomme (article 8) et non pas le parlement comme dans tous les autres régimes politiques européens ! L’assemblée nationale, déjà dépouillée en fait sinon en droit de l’initiative des lois, a donc été aussi privée de l’autre prérogative fondamentale des chambres en système parlementaire : conférer au gouvernement l’autorité en vertu de laquelle il gère les affaires du pays et la lui retirer le cas échéant.
– Le président préside le conseil des ministres (art 9) ; autrement dit il dirige le conseil des ministres au sein du duquel le 1er ministre n’apparaît finalement que comme le chef des autres ministres ! JF Revel écrivait « le premier ministre vit dans la servitude, il ne jouit d’aucune autorité, juste d’une autorité déléguée qu’il reçoit du président »
– Le Président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission au Gouvernement de la loi définitivement adoptée. Il peut, avant l’expiration de ce délai, demander au Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée ce qui signifie que bien ne pouvant pas se présenter devant l’assemblée, il peut quand même contraindre l’assemblée à délibérer à nouveau sur un texte – prérogative dont ne dispose même pas le premier ministre. (Art 10)
– Même pour la dissolution de l’assemblée nationale, le président de la République peut seul la décider … après consultation du Premier ministre et des Présidents des Assemblées (art 12). Le 1er ministre n’est donc que consulté et n’a pas de pouvoir de décision ; ce qui sous-entend qu’il doit y avoir accord parfait entre le président et son 1er ministre ou plutôt qu’il y ait soumission du second au premier.
– Le président est le chef des armées (art 15) et c’est d’ailleurs le seul chef d’Etat en Europe qui peut engager des forces armées dans des guerres sans en référer à personne (voir nos engagements en Libye, au Mali, en Syrie …).
– Le Président de la République négocie et ratifie les traités (art 50).
– Il reste enfin le fameux « domaine réservé », à savoir la politique étrangère, qui est aussi dévolu au président, alors que ce n’est qu’une tradition de la Vème République, mentionnée nulle part dans la constitution.
– Et pour finir, l’apothéose : l’art 16 qui confère au président, et à lui seul, des pouvoirs exceptionnels et totalement non démocratiques lorsque les « circonstances l’exigent » !
Dès lors, le président apparaît comme un véritable potentat, qui cumule tous les pouvoirs, sans contrôle démocratique (le président de la République Française dispose, sans aucun contrôle, de bien plus de pouvoirs que le président des USA) !
Enfin, pour achever le tableau, le système de scrutin adopté pour les élections législatives (uninominal majoritaire à 2 tours) provoque lui aussi une concentration du pouvoir parlementaire entre peu de partis et principalement entre les mains des députés du camp du vainqueur (Sous la IVème république le système en vigueur était la proportionnelle). Le but recherché est évidemment de verrouiller le système politique et d’assurer au président une majorité parlementaire par le biais de l’élimination systématique des petits partis qui ne peuvent même pas prétendre à un député.
Seulement, cela aboutit aussi à ce qu’une partie notable de l’électorat ne soit pas représenté et s’estime non représenté comme c’est le cas du FN qui n’arrive pas à crever le plafond de verre et qui, malgré un électorat de 35% des voix, n’a que 2 députés et a beau jeu de crier à la conspiration !
Les aspects non démocratiques de la Vème République :
De ce qui précède, on comprend que le président n’est responsable politiquement que lors de sa réélection, ce qui est bien peu, et que le mode d’élection au suffrage universel censé apporter une légitimité démocratique au président conduit surtout à une personnification du pouvoir.
Il apparaît très vite que la réalité du pouvoir est exercée par le président qui préside sans contre pouvoir alors que le parlement ne peut renverser que le gouvernement et le 1er ministre. Le président agit donc masqué derrière le Ier ministre sans subir les règles d’un quelconque jeu parlementaire.
Alors, certes, le président ne peut pas se présenter devant l’assemblée mais il n’est pas responsable politiquement devant elle ; il n’est responsable que devant le peuple français qui ne peut rien faire; autrement dit : il n’est pas responsable du tout !
La séparation des pouvoirs telle que définie par Montesquieu (l’esprit des lois) n’est pas respectée puisque l’assemblée ne sert à rien et n’est finalement qu’une chambre d’enregistrement des décisions du gouvernement ou plus exactement du président qui concentre tous les pouvoirs.
Or, un pouvoir sans contre pouvoir n’est jamais démocratique d’autant plus qu’un pouvoir n’a jamais tendance à s’autolimiter !
JF Revel avait dénoncé la dérive monarchique du système constitutionnel français pour noter que le seul véritable détenteur du pouvoir y est le président : « L’Assemblée nationale est le seul lieu en France où l’on ne débatte jamais des grands problèmes nationaux, à la différence du Royaume Uni ; S’il n’en va pas ainsi en France, c’est que le seul véritable détenteur du pouvoir y est le président, et que le président n’est pas responsable devant le Parlement. »
« Nous vivons donc sous une monarchie hypocrite, où le monarque, tout en exerçant seul le pouvoir, peut toujours décliner les responsabilités qui en découlent, parce qu’il a sous lui un 1er ministre qui, sans être indépendant, a cependant les apparences de l’indépendance et n’est pas non plus complètement un exécutant ».
F Mitterrand fustigeait le « coup d’Etat permanent » mais s’en est très bien accommodé à partir du 10 mai 1981 ; incarnant le personnage jusqu’à la caricature !
La seule restriction est que le président ne peut mettre fin aux fonctions du 1er ministre que sur démission du gouvernement ; ce qui avait été contourné par F Mitterrand comme l’a raconté Michel Rocard lui-même, en lui faisant signer le jour de sa nomination une lettre de démission en blanc !
Le 1er ministre n‘apparaît finalement être qu’un fusible « utile » dont la seule fonction est d’appliquer les directives du président, des services de l’Élysée et d’affronter les députés.
La toute puissance du président aboutit de manière constante à ce que les relations entre le président et son 1er ministre finissent tôt ou tard par se tendre ; le président finissant par traiter son 1er ministre en ennemi soit parce qu’il le trouve trop indépendant, soit parce qu’il le trouve trop obéissant. Dans le premier cas, il lui en veut de ses succès, dans le second de ses échecs ; ce qui fait qu’à la fin il l’empêche de gouverner, sans pour autant gouverner lui-même.
On connaît la phrase de N. Sarkozy à propos de F. Fillon : “c’est un collaborateur” et il est connu que F. Fillon a dû bien souvent supporter les errements de comportement de N. Sarkozy qui changeait sans arrêt d’avis.
De plus, comme le président investit le gouvernement, les ministres doivent en général leur nomination au président et non au premier ministre.
De ce fait, ils ne se sentent redevables et responsables que devant le président et ce d’autant plus qu’ils sont souvent des amis ou fidèles du président (et choisis en tant que tels) et peuvent même entrer en conflit avec le Ier ministre et le court-circuiter pour ne rendre compte de leur action qu’au président ; rendant de ce fait le Ier ministre totalement impotent !
Le système aboutit à phagocyter le Ier ministre qui devient complètement inefficace et n’est qu’un pantin entre les « hommes du président » !
Dans le jargon pseudo constitutionnel fixé par la routine du régime, on dit que le premier ministre sert de fusible au président. Le recours habituel à cette métaphore équivaut à reconnaître que nous ne sommes pas en démocratie.
En effet, la démocratie, c’est la responsabilité et parler de fusible, c’est avouer qu’on s’installe dans une duplicité où celui qui décide réellement n’est pas responsable et où celui qui est tenu pour responsable n’est pas celui qui décide.
Ainsi, quand une décision fonctionne le président peut en revendiquer la paternité. Quand elle échoue, il l’attribue au gouvernement.
L’effet pervers de ce système sans contre-pouvoir constitutionnel, est que le président sur-réagit aux forces extérieures aux institutions : les médias et la rue et cet aspect de l’exercice du pouvoir a été exercé jusqu’à la caricature par N. Sarkozy à propos duquel on même parlé d’hyper présidence !
Or, l’efficacité d’un pouvoir est d’autant plus limitée que son irresponsabilité est illimitée car alors ce pouvoir se perd dans des considérations ou des problèmes dont il ne devrait même pas se préoccuper !
Les dérives institutionnelles de la Vème République :
Les défauts de la Vème ont été aggravés lors de l’adoption du quinquennat (loi constitutionnelle du 2 octobre 2000) dont le but évident était de bloquer toute possibilité de cohabitation ; cohabitation très mal vécue par MM Mitterrand et Chirac.
De ce fait, l’hypothèse d’un premier Ministre d’un bord politique différent de celui du président est devenue quasiment nulle tout en intensifiant la personnalisation du pouvoir.
En fait, le constat qui s’impose est que les politiciens, plutôt que d’adopter une posture morale et responsable, ont préféré modifier la Constitution pour supprimer « l’épreuve de la cohabitation » et ce faisant n’ont cherché qu’à « renforcer » les aspects non démocratiques de la constitution.
Evidemment, cela s’est fait par le biais d’une atteinte au droit des français de s’exprimer alors que ceux-ci avaient imposé la cohabitation par trois fois (deux fois à F Mitterrand 1986-1988 J Chirac 1er ministre, 1993-1995 E Balladur 1er ministre, et une fois à J Chirac 1997-2002 Lionel Jospin 1er ministre).
Le général de Gaulle, bien que représentant d’une droite autoritaire, avait sa pratique du pouvoir et savait aussi tirer les enseignements de ses échecs ! En 1969, après l’échec de son référendum, il a démissionné puisqu’il estimait qu’il ne représentait plus le peuple ; celui-ci l’ayant désavoué.
Nul doute qu’il n’aurait jamais accepté de subir une cohabitation et nul doute qu’en 1997, le général de Gaulle aurait démissionné, alors que Jacques Chirac, après sa dissolution ratée de l’Assemblée Nationale, a préféré encaisser 5 ans de cohabitation pour conserver sa place.
La modification constitutionnelle du quinquennat apparaît donc essentiellement comme une tentative de verrouillage du système en supprimant la différence de durée des mandats entre celui du président (7 ans) et celui des députés (5 ans) afin de neutraliser toute tentative de sanction par le peuple de l’action présidentielle lors des élections législatives.
Seulement, le quinquennat a aussi accentué la dérive monarchique du régime alors que tout le monde a relevé que le costume de président était devenu beaucoup trop grand pour des politiciens qui manquent singulièrement de charisme et d’envergure !
La meilleure preuve est que les présidents se trouvent tous confrontés au « mur du quinquennat » et n’arrivent jamais à faire renouveler leur mandat alors qu’Angela Merkel va briguer son 4ème mandat à l’automne prochain !
On en est donc arrivé à un système dans lequel beaucoup trop de pouvoir se trouve concentré entre les mains d’un seul homme qui n’a pas toujours l’envergure de la tâche.
N Sarkozy a adopté une pratique du pouvoir le faisant s’impliquer dans tous les aspects de la vie politique, sociale et économique sans aucun recul ; à tel point qu’on a même parlé à son propos « d’hyper présidence».
Le président s’est transformé en communiquant et comme il est irresponsable, il n’a pas à subir les conséquences de ses échecs, ni à réparer ses actes ; il peut se contenter d’expliquer à la radio et à la télévision qu’il n’y est pour rien et que leur véritable provenance est naturellement extérieure à sa politique et sermonner au besoin son 1er ministre.
Se pose enfin le problème de l’endogamie au niveau du recrutement de la classe politique : les députés et les sénateurs se recrutent essentiellement parmi les fonctionnaires, il en est de même dans les cabinets ministériels, mais aussi parmi les ministres et secrétaires d’état, les hauts fonctionnaires des services ; les uns devenant les autres et inversement.
Comme c’est le Président qui nomme, cela a pour effet que non seulement tout provient du Château (Élysée), mais aussi que le gouvernement se subdivise selon les barrières de castes qui séparent les favoris du président des autres ministres. Les premiers seuls ont du pouvoir, les autres n’ont que des consignes. Il en va de même dans la haute fonction publique, pour les présidences des services publics et des sociétés nationalisées, pour l’audiovisuel public, les grands corps d’État et les établissements à statut spécial dont les postes sont monopolisés, sans aucun contrôle, par les “amis du président”.
JF Revel écrivait : « La monarchie présidentielle entraîne la désagrégation de la décision, de l’exécution et de la responsabilité. Personne n’a jamais ni pouvoir ni responsabilité, sauf le monarque, dont les domestiques se bornent à interpréter les intentions, à leurs risques et périls ». Et tout cela « ruine la thèse selon laquelle la très grande continuité et la quasi invulnérabilité de l’exécutif présidentiel entraînerait un fonctionnement de l’État plus efficace et mieux organisé que celui du système parlementaire alors que c’est le contraire qui se produit ».
A cela s’ajoute le fait que les politiciens (anciens députés, anciens des ministères) se maintiennent dans les prébendes de l’Etat même après une défaite ou sont recasés dans des maroquins bien confortables aux frais de l’état (conseil d’état, conseil économique et social, etc …) ! Ce qu’en bon français administratif on appelle « nomination au tour extérieur » par le président qui cherche à recaser ses affidés sans aucune aptitude autre que le fait d’être un fidèle du président.
Ce n’est pas pour rien qu’on parle alors de caste au pouvoir !
Ce système n’est rien moins qu’une dérive non démocratique qui intervient de manière totalement discrétionnaire, hors de tout contrôle, dans la mesure où il en résulte une endogamie malsaine qui coupe ses bénéficiaires du reste de la population.
Il apparaît donc nécessaire de couper les liens entre l’administration et les élus afin d’éviter que les élus ne se recrutent que dans l’administration et notamment en obligeant les fonctionnaires qui entrent en politique à démissionner de la fonction publique (comme c’est le cas dans plusieurs pays européens et notamment au Royaume Uni).
Car, à ce jour, l’ensemble du système fonctionne en autocontrôle, c’est-à-dire sans aucun contrôle, sauf au moment et brièvement au moment des élections présidentielles donc en gros pendant 15 jours tous les 5 ans !
Conclusions :
Aucun système n’est parfait mais si la France est une république, ce n’est pas une démocratie et il apparaît nécessaire de réformer un système non démocratique qui fonctionne en circuit fermé sauf pendant 15 jours tous les 5 ans.
Le seul mérite de la Vème République est sa stabilité car il est sûr que, compte tenu de ce qui précède, on peut difficilement faire plus stable !
Le système français de la monarchie républicaine n’apparaît que comme une curiosité anachronique avec un paradoxe : les français, qui ont guillotiné leurs souverains, élisent tous les 5 ans un souverain !
On ne saisit pas très bien où se situent, dans ce système constitutionnel, les acquis de la Révolution ?
Par ailleurs, la figure du sauveur de la nation, de l’homme providentiel est désormais complètement obsolète !
La thèse de l’homme qui rencontre son peuple n’est finalement qu’une double légende, une espèce d’incantation magique plus ou moins grotesque, alors que la réalité est que le président concentre aujourd’hui beaucoup trop de pouvoirs entre ses mains au détriment de la vie politique puisque les politiciens du même bord ne sont finalement plus que des courtisans sollicitant les bons postes.
Il n’est pas normal que les seuls services de l’Élysée exercent la réalité du pouvoir au détriment des ministères (il en est ainsi du droit du travail, mais aussi de l’armée et des services de politique étrangère) alors qu’il ne s’agit que de conseillers et de hauts fonctionnaires échappant à toute contrôle démocratique.
On pourrait croire que cet extrême pouvoir présidentiel permet l’efficacité mais en fait il n’en est rien : le despotisme démocratique est une vue de l’esprit et une bonne constitution est le meilleur garant de dérives incontrôlées ; non seulement parce qu’elle associe le contrôle à l’efficacité sans sacrifier l’un à l’autre, mais encore parce qu’elle garantit l’efficacité parce qu’il y a contrôle.
En d’autres termes : il vaut mieux une bonne constitution avec de véritables contrôles de l’exercice du pouvoir qu’une constitution qui table sur le bon vouloir du président de respecter une certaine forme de règle du jeu car, il ne faut jamais oublier qu’il n’est pas dans la nature d’un pouvoir de se limiter et si le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument !
Il faut donc redéfinir le contenu des attributions présidentielles et les réinsérer dans un ensemble fondé sur le contrôle mutuel des pouvoirs.
Les options sont multiples et peuvent s’orienter soit vers une présidentialisation responsable en supprimant le 1er ministre soit au contraire vers un véritable régime parlementaire avec un chef de gouvernement qui gouverne et ne fait pas qu’appliquer les directives d’un président irresponsable ; auquel cas il faut retirer l’essentiel des pouvoirs au président.
Il est aussi nécessaire de limiter les dérives monarchiques d’un pouvoir concentré à l’Elysée entre les mains de hauts fonctionnaires sans aucune légitimité démocratique qui décident tout dans le secret des cabinets du Château et court-circuitent même l’action gouvernementale !
Cette dérive absolutiste, sorte de « monarchie présidentielle » dans laquelle le pouvoir se concentre à l’Élysée (et ce sont les liens avec le président qui permettent le recrutement dans la haute administration) n’est pas admissible !
Il faut donc aussi modifier le système de recrutement du personnel politique et supprimer les liens consanguins entre la fonction publique et les fonctions représentatives et ministérielles afin d’ouvrir le système sur l’extérieur.
Bien cordialement.
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Evoquons désormais la situation de la Grèce dont évidemment tout le monde a entendu parler.
La Grèce est entrée dans l’UE en 1981, sur l’insistance de F. Mitterrand, car la Grèce est le berceau de la société européenne et on a considéré qu’il eut été anormal que le pays qui en était à l’origine soit exclu de l’Europe (Europe est un mot grec, lié à la déesse Europe).
Elle a bénéficié de la même mansuétude pour entrer dans la zone Euro (€) alors qu’elle n’était manifestement pas en état de le faire puisque l’on sait que ses comptes publics ont été maquillés pour masquer des déficits structurels très importants qui ne la qualifiaient pas pour l’€ (mais ce qu’on sait moins c’est que la France a « arrangé » aussi ses comptes en externalisant certaines dettes gênantes).
La Grèce partage avec la France le même sentiment de rejet vis-à-vis de sa classe politique après 30 ans de dérive clientéliste et dynastique (c’étaient toujours les mêmes familles qui se partageaient le pouvoir) qui a abouti à laminer des partis traditionnels totalement décrédibilisés.
Elle est actuellement dirigée par M Tsipras, du parti Syriza, représentant de la gauche radicale tendance Mélenchon, arrivé au pouvoir en janvier 2015 à la suite de la crise économique qui a frappé la Grèce !
Syriza s’est présenté comme le parti anti-austérité, laquelle austérité est entièrement attribuée par les grecs à l’oppression financière et économique que l’Union européenne, la BCE et le FMI (dénommés Troïka) se plaisent à leur imposer par pure malignité !
Bien entendu, Syriza a promis aux grecs qu’il allait rejeter le plan d’austérité de la Troïka et a organisé un référendum pour recueillir l’assentiment de la population.
Le populisme radical (pléonasme ?) a ceci de particulier qu’il arrive, dans certaines circonstances bien précises, par des promesses dont on ne jugera pas du fondement, à recueillir l’assentiment plus ou moins aveugle des foules.
Et les grecs ne demandaient qu’à être convaincus !
Nombreux sont donc les grecs qui ont cru à ce que leur disait Syriza et d’ailleurs lors du référendum de 2015, les grecs ont suivi Syriza et voté NON à l’UE et contre l’austérité !
Or, malgré ses vociférations du printemps 2015 et malgré le vote populaire, M Tsipras n’a toutefois pas poussé ses menaces jusqu’au bout et n’a pas provoqué une sortie de la zone € de son pays pour revenir à la Drachme ; alors que, une fois que la Grèce eut épuisé son crédit et toutes les solutions de secours, le retour à la Drachme est apparu pendant un temps comme l’ultime solution.
Il y a lieu d’en chercher la cause tout en n’étant pas dupe non plus qu’il s’est agit aussi pour lui de se maintenir au pouvoir.
Les grecs vivent encore aujourd’hui avec le mythe de l’Ελλας antique (Hellas) et des cités grecques qui ont inventé la démocratie à l’Européenne (tout en se faisant sans cesse la guerre !), voire même pour les populations les plus à l’est (Mer Egée), de l’Empire Byzantin et ont le sentiment de se retrouver dans la situation qui est la leur parce qu’ils ont été trompés et grugés par les banquiers internationaux, par l’Europe, le FMI, la BCE et l’Allemagne !
Les grecs se perçoivent donc comme des victimes !
Seulement, la réalité est toute autre !
Lorsque la Grèce est entrée dans l’UE, elle n’était qu’un pays en voie de développement quasiment sans infrastructures, avec une population pauvre (hormis l’Eglise orthodoxe et ses armateurs – la Grèce possède la 1ère flotte de commerce au monde !), un réseau routier lamentable et aucun cadastre.
La Grèce reste le pays le plus pauvre de l’UE, peuplé de 10 millions d’habitants, avec une économie faible, qui ne comporte que 3 grandes agglomérations (Athènes, Thessalonique, Patras), pratiquement sans chemin de fer, au relief très montagneux, qui importe à peu près tout ce qui est nécessaire à son fonctionnement (y compris du blé de Turquie alors que celle-ci est perçue comme l’ennemi héréditaire).
Ses principales sources de devises sont exclusivement le tourisme (20% du PIB), ses activités associées et sa flotte de commerce mais les armateurs ont obtenu de ne pas payer d’impôts car sinon ils menaçaient de délocaliser leur flotte. Le premier propriétaire terrien est l’Eglise Orthodoxe … qui ne paie pas non plus d’impôts !?!
Paradoxe, la Grèce, berceau de la civilisation européenne, est un pays de création relativement récente qui remonte, pour sa période moderne, à 1830 et n’a rien à voir avec la Grèce classique !
Et les choses n’ont pas été faciles car après 400 ans d’occupation ottomane émaillée de nombreuses révoltes et d’abominables massacres (les turcs sont honnis par les grecs), une indépendance acquise de haute lutte, une violente et méconnue guerre civile à l’issue de la deuxième guerre mondiale (jusqu’en 1949) à l’occasion de laquelle les communistes ont tenté de prendre le pouvoir, une difficile et laborieuse réunification (les îles du Dodécanèse – douze îles au sud est de la Mer Egée – n’ont été rattachées qu’en 1947 car l’Italie avait « oublié » de les restituer), elle a fini avec l’épisode dit des colonels (dictature des années 70) qui ont entraîné le pays dans une hasardeuse guerre (perdue) avec la Turquie à propos de Chypre.
La Grèce, dont les structures étatiques largement défaillantes résultent dans une certaine mesure de l’occupation ottomane basée sur le pillage, puisque le sultan de Constantinople utilisait une organisation militaire pour extorquer des revenus aux populations occupées sans autre souci d’organisation administrative que la peur de représailles toujours très brutales, a aussi fait défaut à 6 reprises au cours de son histoire récente !
Or, elle a connu, à partir de son intégration dans l’Europe (par le biais des fonds structurels) et surtout à partir de son intégration dans la zone €, un véritable miracle économique et une élévation phénoménale de son niveau de vie en lui faisant faire en quelques années un bon en avant d’au moins 50 ans !
Seulement, cela s’est fait au moyen d’une inflation complètement délirante de ses coûts de fonctionnement avec un recrutement massif et clientéliste de fonctionnaires, une administration inefficace liée à la structure de l’Etat mais aussi à la structure de la société et aux liens familiaux (tout le monde se connaît et la Grèce est un rassemblement de petits villages), des salaires des fonctionnaires multipliés par deux ou par trois, des retraites du secteur public gonflées dans les mêmes proportions ; le tout en profitant, comme la France, d’un accès à un crédit pas cher proche des taux allemands.
Soyons clairs : Toutes les règles de base de l’économie et de bonne gestion des deniers publics ont été transgressées par les politiciens grecs ; avec la complicité plus ou moins consciente de la population qui s’est mise à bénéficier du jour au lendemain d’une amélioration incroyable de son niveau de vie sans se poser la question de l’origine de cette subite amélioration :
L’argent pas cher coulait à flot et les grecs ont dépensé sans compter l’argent qu’ils n’avaient pas ce qui fait que j’ai vu l’achat effréné de berlines allemandes, un urbanisme complètement fou avec des constructions de splendides maisons partout au bord de mer – et principalement dans les îles – tous ces biens tangibles étant le symbole le plus évident de ces dépenses financées par les autres !
Un jour, un grec m’a dit : « vous les français vous êtes riches et vous vivez comme des pauvres, nous les grecs nous sommes pauvres mais nous vivons comme des riches »
Tout ça pour dire que le français a la réputation (justifiée) d’économiser et d’épargner tandis que les grecs ont tendance à vivre au jour le jour et à tout dépenser !
L’Etat grec s’est lancé aussi dans l’aventure des jeux olympiques d’Athènes 2004 avec une facture déclarée de 6.5 mds € (qui s’élèverait en fait à 8.5 mds €) et dans des dépenses militaires complètement disproportionnées (l’Etat grec est un bon client de l’Allemagne à qui elle a acheté des centaines de panzers type Leopard et plusieurs sous marins type U Boote 212) car la Grèce est toujours en conflit larvé avec l’ennemi héréditaire et historique turc !
En résumé, tout le système économique de la Grèce s’est trouvé basé sur l’endettement et non sur la création de richesses ; et l’élévation du niveau de vie dans des proportions inimaginables a eu lieu essentiellement par le recours à l’emprunt alors que parallèlement les grecs considéraient comme normal de ne pas payer ou de payer très peu d’impôts !
A celà s’ajoutent une importante fraude fiscale, une corruption certaine, une économie souterraine qui représente au moins 20 % du PIB.
Tout ça pour dire qu’ils se sont mis à vivre dans un monde idéal où la richesse leur était procurée par les autres et dans lequel ils ne payaient pas d’impôts ou presque !
En fait, d’un point de vue économique, par un mécanisme de vases communicants, l’Etat grec s’est appauvri et endetté pour permettre aux grecs « individus » de s’enrichir ; ce dont ils n’ont apparemment pas conscience puisqu’une bonne partie de la population s’est réfugiée dans le déni et la victimisation !
Certes les politiciens ont fait n’importe quoi et ont entraîné leur pays dans des abysses mais il faut être conscient que les bénéficiaires de ces largesses inconsidérées ont été les grecs eux-mêmes !
Bien évidemment, une fois que la fête était finie, ne restait plus que la « gueule de bois » alors qu’en se percevant comme des victimes de l’UE, les grecs ont opéré une confusion entre les causes de la crise, en fait purement grecques et découlant de la politique suivie par le pays depuis 1974 (étatisme, corruption, détournements, clientélisme et dépenses inconsidérées) et les remèdes imposés par les institutions créancières (UE, BCE, FMI).
Seulement, un Etat ne peut pas s’affranchir longtemps des lois de la gravité économique !
Car :
On ne peut pas augmenter les salaires sans création de richesse et amélioration de la compétitivité de l’économie,
On ne peut pas faire fonctionner un Etat moderne sans système fiscal efficient,
On ne peut pas provoquer un surendettement public complètement délirant, notamment par le biais d’une augmentation des salaires du public, des retraites ; surtout lorsque cet état a un système fiscal défaillant (bis),
On ne peut pas embaucher dans la fonction publique par électoralisme ni utiliser l’emploi public comme une variable d’ajustement du chômage et un réservoir de votes pour les partis au pouvoir,
On ne peut pas distribuer, par clientélisme, l’argent emprunté avec facilité sur le marché international des capitaux au taux allemand ;
et les banques grecques se sont montrées complices de cette dérive en se livrant au démarchage téléphonique de leurs clients, même les plus pauvres, pour leur proposer des prêts sur simple présentation d’une carte d’identité !
Ces dépenses inconsidérées, malgré de fortes subventions européennes, ont abouti à laisser filer une dette publique jusqu’à des abysses qui ont fatalement fini par alerter les fameuses agences de notation présentées, par une certaine presse, comme des fossoyeurs alors qu’elles ne font que calculer un risque !
Et la dette publique est montée à des niveaux stratosphériques (elle culmine à 180% du PIB) et est alors devenue insoutenable au point que les taux d’intérêts pour refinancer la dette grecque sont montés jusqu’à 40% !
Forcément, est arrivé le moment où les marchés financiers ont clairement refusé de continuer à accorder de nouveaux prêts et où la Grèce n’a plus pu faire face à ses échéances !
Et, pour couronner le tout, un mécanisme de spéculation s’est enclenché (beaucoup de fonds d’investissements se sont mis à spéculer sur sa dette au moyen des fameux CDS – acronyme anglais pour credit default swap – c’est un produit dérivé) aggravant ainsi une situation précaire !
Et la Grèce, devenue totalement insolvable, en cessation des paiements, n’a eu d’autre issue que de solliciter en 2008 l’aide de l’UE !
L’intervention de la Troïka a amené à un plan de sauvetage qui est passé par l’écrasement de 100 milliards d’€ de dettes (annulées), de plusieurs prêts successifs pour un montant cumulé de 350 milliards d’€ en contrepartie de l’obligation d’adopter des mesures d’austérité particulièrement impopulaires destinées à obtenir un rétablissement des marges de compétitivité
Clairement, il s’agissait d’organiser une dévaluation compétitivité/coûts par la réduction des coûts de production c’est à dire essentiellement par la réduction des salaires et des charges sociales, une forte augmentation de la fiscalité, des réformes structurelles destinées à rendre le recouvrement de l’impôt efficace et un ensemble de privatisations.
La Grèce s’est donc trouvée dans l’obligation d’emprunter, sous l’égide de la Troïka, pour rembourser ses prêteurs et assurer ses fins de mois et les nouveaux prêts avaient pour but essentiellement de rembourser les anciens venus à échéance et qui demeuraient impayés ; afin d’éviter un effet domino qui aurait pu faire sauter tout le système.
Les nouveaux prêts, dans le cadre du plan de sauvetage, ont simplement servi à rembourser les anciens et à assurer les fins de mois de l’Etat ; compte non tenu du fait qu’il a fallu aussi sauver les banques grecques complètement obérées par une masse colossale de créances irrécouvrables car les grecs ne paient pas leurs dettes.
Nous sommes donc fort loin de l’idée fort répandue en Grèce selon laquelle les banquiers internationaux ont pillé les grecs pour les affamer !
La mise en place d’une fiscalité plus efficace (les grecs se sont trouvés dans l’obligation de payer des impôts), une forte augmentation de la TVA à 23% s’est accompagnée d’une réduction drastique et violente du nombre des fonctionnaires, des salaires des employés du secteur public et du montant des retraites !
Ces mesures ont achevé d’excéder les grecs alors qu’il paraît normal pour un créancier d’avoir la possibilité de contrôler la situation et les besoins de son débiteur, du moment que ce dernier l’appelle à l’aide, voire même de lui demander un certain nombre de mesures d’assainissement de ses finances et de sa situation économique. Il ne se passe pas autre chose en cas de redressement judiciaire d’une entreprise en difficulté !
Seulement, le pire, c’est que les autorités grecques, sans doute histoire de se défausser quant la responsabilité à assumer des mesures impopulaires nécessaires, n’ont eu de cesse de considérer ce contrôle comme abusif, et se sont mises à dénoncer auprès de la population « des intérêts étrangers qui voulaient exercer une domination sans partage sur le pays » ; les désaccords avec les instances européennes étant présentées à l’opinion comme un combat pour une « dignité nationale » bafouée !
La mésaventure de la Grèce est là pour nous rappeler qu’un pays ne peut pas empiler indéfiniment des dettes sans qu’à un moment ou à un autre on finisse par lui en demander les comptes ; du moins tant qu’il n’a pas fait défaut !
A l’été 2015, j’ai vécu comme les grecs un assèchement complet des liquidités ; les caisses du pays étaient vides et le pays n’avait pas de réserves de change ; les grecs retiraient tout ce qu’ils pouvaient des banques (on avait affaire à un véritable bank run), il y avait une fuite massive des capitaux (on a parlé de 100 milliards d’€) !
Les banques grecques sont aujourd’hui au bout du rouleau (le montant des mauvais crédits s’élève à 40% !) et le CREDIT AGRICOLE a perdu 5 milliards d’€ dans son aventure hellénique à travers son ancienne filiale Alphabank revendue depuis pour presque rien !
En effet, dans l’imagerie populaire, l’idée est très répandue qu’un grec qui roule ses associés et sa banque est un homme d’affaires rusé et avisé ! Il s’agit d’une forme de morale un peu particulière, plutôt orientale, où la rouerie et la malhonnêteté en affaires sont perçus comme une vertu !
Et, en juillet 2015, au plus fort de la crise, les hellènes se sont mis à acheter en masse des voitures neuves histoire de profiter des € avant leur conversion éventuelle en drachmes.
Les autorités ont même été obligées de limiter les retraits d’espèces car les banques se sont retrouvées dans une situation de bank run où les grecs transféraient en masse leurs avoirs vers des cieux moins inquiétants (Allemagne notamment) !
Toutes les hypothèses furent envisagées : défaut total ou partiel sur la dette, sortie de l’€, sortie de l’Union européenne, rapprochement avec la Russie (M Tsipras a bien essayé de trouver une échappatoire en négociant un emprunt de 5 milliards de dollars avec la Russie, sans succès), conditionnement des remboursements de la dette à la croissance de la Grèce et à un important plan de privatisations.
Or, on peut légitimement se demander comment la Grèce aurait pu faire pour apurer ses finances et ses comptes publics en sortant de l’€ ; sauf à ruiner complètement et pour longtemps sa population (il ne faut pas hésiter à parler de dizaines d’années) !
Pour dire les choses simplement : la sortie de la zone € équivalait à un suicide collectif à 350 mds d’€ !
On n’ose en effet imaginer sa situation sans le soutien de l’UE et de la BCE, avec une monnaie sans crédibilité économique, sans réserve de changes, sans possibilité d’emprunter sur le marché international des capitaux pour 30 ou 50 ans !
Ce qui est sûr, c’est qu’en sortant, la Grèce aurait perdu toute aide de l’UE (directe en tout cas) et qu’il en serait résulté une véritable catastrophe économique dont M Tsipras aurait eu à rendre des comptes ; sans espoir de pouvoir se maintenir au pouvoir.
Car, comment rétablir les comptes quand le pays n’a pas et ne peut pas avoir les ressources pour rembourser une dette astronomique ; avec une balance des paiements structurellement déficitaire et des importations dépassant de beaucoup les exportations !
L’issue d’une sortie de la zone € était assurément un défaut total du pays sur sa dette …et la fin du crédit. Ça aurait été assurément un saut d’au moins 30 ans en arrière alors qu’actuellement un tiers des hellènes n’a plus de couverture sociale !
Le pays serait inévitablement passé sous la tutelle du FMI (seul à même de prêter les devises étrangères nécessaires au redémarrage de l’économie) et le redressement des comptes publics serait passé obligatoirement par une diminution très importante des dépenses (pensions, salaires des fonctionnaires et assimilés, retraites, investissements) ainsi que par une violente hausse des impôts ; de quoi mettre à genoux toute une population … alors que la structure faiblement exportatrice du pays est de nature à l’empêcher d’accumuler les devises nécessaires à ses achats à l’étranger pour faire tourner son économie !
On trouvera que M Tsipras, malgré son radicalisme, a su dépasser le stade de l’idéologie pour examiner à froid les issues possibles à une situation particulièrement difficile ; même si aujourd’hui de nombreux hellènes considèrent qu’il les a trahis !
On pourra aussi argumenter qu’il a été circonvenu par les dirigeants de l’UE, Allemagne en tête, pour l’empêcher de faire sauter la zone € alors que nous savons aujourd’hui qu’une sortie de la Grèce n’aurait pas eu cet effet en 2015 (alors qu’il y avait un vrai risque de contagion en 2008).
Seulement, hors des promesses populistes sans lendemain, il n’y a qu’une façon de remettre à flot un pays surendetté : cesser les dépenses inconsidérées, libéraliser les structures de l’économie et laisser les agents économiques produire et innover librement.
C’est évidemment moins glorieux et moins valorisant pour les politiciens que les menaces de « tordre le bras de la finance internationale » ; mais c’est aussi plus réaliste !
Cela montre qu’il n’est pas besoin de sortir de la zone € pour se trouver en grande difficulté, mais celà montre aussi que la sortie de la zone € est assurément le meilleur moyen de se retrouver en très grande difficulté ; ce qui permet aussi de pointer du doigt les insuffisances de l’UE qui n’a exercé aucun contrôle sur les finances grecques alors que ces difficultés ne sont pas arrivées sans signes annonciateurs.
Evidemment, la règle économique selon laquelle un pays avec un état faible et une économie faible doit avoir une monnaie faible (qui ne lui permet pas d’emprunter à bon compte et en masse sur les marchés) n’a pas été respectée car si la Grèce avait conservé la Drachme, jamais elle n’aurait pu emprunter autant d’argent sur les marchés et, forcément, jamais elle ne se serait trouvée dans cette situation !
Quoiqu’il en soit, la Grèce est aujourd’hui un Etat en faillite plus ou moins avérée qui ne survit que grâce à l’appui des autres pays de l’UE et de la BCE et tout le monde sait qu’un retour à la Drachme entraînerait la ruine de toute la classe moyenne et populaire car quelle serait la valeur d’une monnaie si elle ne vaut pas plus qu’un billet de monopoly ?
La Grèce est insolvable, elle a au moins 318 mds € de dettes qu’elle ne peut pas rembourser, elle subit un chômage élevé (28%), la population se remet à émigrer, la TVA a été portée à 24% en 2016, elle enchaîne les récessions et, comble de malchance, a dû aussi subir le choc du flot des migrants venant de Turquie !
Elle se trouve désormais dans une trappe à dettes (puisque les dettes progressent plus vite que la croissance économique) dont l’issue ne peut passer que par un défaut sur sa dette qui apparaît définitivement comme non remboursable !
La morale de cette histoire est que les français devraient se méfier de l’évolution malsaine de l’économie de leur propre pays car nous adoptons les mêmes travers et forcément, à un moment ou à un autre, les conséquences en seront les mêmes ; mais avec la différence que personne ne pourra nous sauver car ce sera un crash à 3.000 mds d’€ !
Bien cordialement et meilleurs vœux à tous !
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Le problème d’une dévaluation c’est d’en maîtriser le processus alors que celui-ci peut être contrarié par de nombreux effets collatéraux.
– Le marché des changes et la spéculation :
Le marché des changes est un marché très spéculatif qui va évaluer le potentiel de hausse ou de baisse du Franc au regard de la situation économique et financière de la France présente et à venir.
Si les acteurs de ce marché considèrent que le cours du FF va diminuer, quelle qu’en soit la raison, ils vont spéculer à la baisse ; et ce phénomène est quasiment impossible à contrer !
Il peut être d’autant plus amplifié que les marchés anticipent beaucoup les réactions des acteurs économiques intervenants ; surtout qu’ils envisagent toujours le pire.
Cela peut alors tourner très vite à la lutte du pays concerné contre la planète entière, avec des effets qui peuvent être très déstabilisants ; la dévaluation calculée au départ pouvant même tourner à la débâcle financière parce qu’on n’arrive pas à stopper la spéculation !
Les autorités peuvent essayer de contenir les effets de la spéculation mais les moyens sont relativement limités en sachant qu’en général ces mesures sont combinées :
relever les taux d’intérêt pour rendre plus attractifs les placements dans le FF,
contrôler les achats et les ventes de devises en instaurant un contrôle des changes,
se retourner vers la banque centrale (ici la Banque de France) pour racheter du FF en cédant les devises étrangères en portefeuille (les réserves de change).
Seulement, on va le voir, ces moyens ont une efficacité relative …
Dans la mesure où les réserves de change d’une banque centrale sont forcément limitées, et dans la mesure où tout le monde connaît en fait le montant des réserves de change du pays concerné, il est facile, en divisant le total des réserves disponibles par le montant des sorties quotidiennes, de déterminer le moment à partir duquel celles-ci seront épuisées et de maintenir voire d’augmenter la pression sur le pays concerné pour arriver au but escompté !
Autrement dit, les spéculateurs pariant à la baisse connaissent parfaitement le moment où toute résistance va céder et à partir duquel la dépréciation du FF va devenir incontrôlable.
La seule parade serait alors de solliciter et surtout d’obtenir l’aide de pays tiers pour acheter du FF ; ce qui apparaît très douteux surtout qu’il n’y a pas d’exemple de démarche de ce type ayant eu un quelconque succès car la spéculation met alors en œuvre des moyens financiers d’un volume tel qu’ils sont en général hors de portée des états.
Pour contrer une forte spéculation à la baisse de la monnaie, les autorités peuvent relever les taux d’intérêt mais l’exercice a aussi ses limites surtout lorsqu’on est obligé de monter jusqu’à des niveaux qui seront insoutenables pour l’économie nationale. (Jusqu’à 500% l’an voire plus !).
L’ultime solution est d’instaurer un contrôle des changes qui suppose que l’administration soit techniquement capable de contrôler tous les achats et ventes de devises étrangères et d’apprécier leurs justifications ; ce qui est quasiment impossible dans une économie ouverte et le passé a montré qu’aucun contrôle n’a jamais pu endiguer une fuite des capitaux.
Dernier point et non des moindres montrant toute la difficulté de l’exercice, il est évident qu’une telle opération de retour au FF ne pourrait pas se faire subrepticement sur une courte période.
Elle nécessiterait la mise en action d’une phase pendant laquelle il faudrait imprimer les nouveaux billets, adapter la comptabilité et diffuser ces nouveaux billets partout dans le pays, y compris dans les départements d’outre mer, pour que tout soit prêt le jour « J ».
L’expérience a prouvé par le passé qu’une dévaluation doit se faire très vite en ménageant le secret jusqu’au dernier moment pour empêcher la spéculation préalable.
Or, il faut bien imaginer qu’une opération de changement de monnaie prendrait un temps certain et que le secret ne pourrait absolument pas être gardé !
Une chose est alors absolument certaine : les marchés aiment prendre des risques lorsque la fourchette de risque est limitée (très faible en fait) mais ils ont toujours tendance à amplifier les mouvements de baisse quand le risque est certain et en l’occurrence le risque est certain car on sait que la sortie de l’€ aboutira à une dévaluation !
De ce fait, s’en suivrait une phase pendant laquelle se déchaînerait une véritable spéculation contre la dette française, avant même de procéder à la dévaluation elle-même, c’est-à-dire que les prêteurs nationaux et internationaux, par crainte d’une solution à leur détriment, se mettraient à vendre de la dette française (les fameuses OAT) à qui voudra bien les acheter et il n’est pas sûr qu’il y ait des candidats pour ça !
Autrement dit : S’il n’y a pas moyen d’enrayer le mouvement, cela peut tourner à la panique boursière étant entendu, et c’est là toute la difficulté de l’exercice, que toutes les monnaies cotées le sont sur toutes les grandes places financières de la planète (Londres, New York, Tokyo, Frankfurt) ; et qu’il n’y a pas moyen de stopper le phénomène en fermant la bourse de Paris !
Il s’en suivrait un véritable crash obligataire sur la dette française pouvant provoquer des faillites en cascades (comme cela s’est vu en 1929 aux USA) parmi les banques et compagnies d’assurances gros porteurs de titres français ; compte non tenu du fait que les français résidents se mettraient eux-aussi de la partie pour essayer de sauver leurs avoirs surtout lorsque l’on sait que du jour au lendemain on est certain de voir son capital, souvent résultat d’une vie d’économies, se volatiliser à hauteur d’un tiers dans le meilleur des cas !
La seule issue, déjà vue en Argentine, mais aussi à Chypre, serait de fermer les banques, de bloquer les soldes bancaires des particuliers mais aussi des entreprises qui ne pourraient plus rien acheter ni payer les salaires pendant une période de plusieurs semaines !!!
On imagine aisément le climat de guerre civile qui en résulterait !
Aucun contrôle des changes et aucun taux d’intérêt, aussi élevé soit-il, ne pourrait alors enrayer le mouvement !
La seule possibilité pour atténuer le phénomène serait de supprimer la phase nécessairement longue d’impression des billets et d’abandonner purement et simplement le cash ; tous les paiements devant être effectués par virements, chèques ou carte bancaire !
Il n’en demeure pas moins que l’élection d’un politicien connu pour son intention de sortir de la zone € provoquerait immédiatement une phase de défiance incontournable qui engagerait le processus de spéculation ressemblant à un toboggan sur lequel la glissade se fait de plus en plus vite !
Conclusion : Un pays et sa banque centrale ne peuvent pas soutenir seuls la monnaie nationale contre une spéculation planétaire à la baisse et cela peut rapidement tourner au jeu de massacre ; les calculs du départ s’avérant finalement extrêmement hasardeux !
L’alternative serait de renoncer à défendre la monnaie et la laisser « filer » jusqu’à ce qu’elle atteigne son point naturel d’équilibre en tablant sur le fait qu’après avoir atteint un point bas la monnaie remontera ! Seulement, c’est oublier les effets déstabilisants d’une dévaluation massive et incontrôlée et qu’en général, dans ce cas, ce sont surtout les effets négatifs qui perdurent ! La dépréciation totale d’une monnaie ne peut avoir que des effets catastrophiques !
Enfin, il ne faut pas oublier que le retour au FF nous exposerait ensuite de manière permanente à la spéculation des marchés des changes alors que pour l’instant l’€ nous protège de ces fluctuations qui peuvent, on l’a compris, devenir rapidement incontrôlables ; surtout si les comptes du pays restent obstinément bloqués dans le rouge.
En effet, un pays bien géré même de petite taille (comme la Suisse) ne subit pas normalement d’attaques sur sa monnaie alors qu’il n’est pas de même d’un pays mal géré !
Il n’est pas inutile de rappeler ici que les expériences socialistes, et notamment la relance budgétaire de F. Mitterrand qui a gravement déséquilibré les comptes du pays, après son élection en 1981, ont été immédiatement sanctionnées par 3 dévaluations successives en 1981, 1982 et 1983 !
Et ce n’est pas dévoiler un secret que de dire que si nous n’avions pas l’€, la France aurait déjà dévalué plusieurs fois sa monnaie compte tenu de ses mauvais résultats et de ses comptes publics déficitaires depuis une bonne douzaine d’années !
Evidemment, en pareille hypothèse, il sera alors bien temps aux thuriféraires de tous poils ayant prôné le retour au Franc de fustiger les agences de notation, les banques, la finance internationale, le grand capital qui se seraient ligués contre nous pour nous faire trébucher sans se rendre compte que les premiers responsables de nos malheurs sont les français eux-mêmes qui refusent de respecter les règles !
– La dette publique :
Les effets d’une dévaluation s’étendraient aussi au problème de la dette publique de la France puisque celle-ci n’est pas libellée en FF mais en essentiellement en € et pour les entreprises fortement importatrices, sur la zone hors €, en dollars US.
Concernant la dette publique, il ne fait pas de doute que cette dette sera automatiquement convertie en FF pour les créanciers résidents français (soldes des comptes bancaires, porteurs de titres du type OAT), mais il apparaît douteux que cette conversion puisse s’appliquer aux créanciers étrangers non résidents car, quoiqu’en disent certains, et sauf à faire défaut, il est impossible de « tordre » le bras à ces créanciers étrangers et de leur imposer une conversion de la dette en FF qui serait effectuée évidemment à leur détriment.
En conséquence, la dévaluation ne s’appliquerait pas aux créanciers étrangers non résidents qui, il convient de le rappeler, détiennent plus de 60% de la dette française et n’accepteraient jamais le lessivage de leurs créances.
De ce fait, seuls les français résidents en subiraient les conséquences, mais il est vrai qu’ils sont habitués à ces manipulations monétaires, à des dévaluations quasi permanentes depuis le Franc germinal qui est resté stable qu’en 1914 (17 dévaluations entre 1928 et 1983), à une forte inflation pour « lessiver » la dette publique avec cette différence fondamentale qu’à l’époque la dette française était détenue par les français eux-mêmes !
La conclusion qui s’impose est qu’évidemment, toute dévaluation du FF par rapport à l’€ et au dollar entraînera automatiquement une augmentation proportionnelle du montant en FF de la dette et de la charge d’intérêt (surtout si l’Etat doit augmenter les taux pour défendre la monnaie) jusqu’à la rendre insoutenable.
Certains (M Dupont Aignan) prétendent néanmoins avoir trouvé la parade en imaginant que la dette de la France serait alors financée par la Banque de France qui ferait alors office de prêteur en dernier ressort !
Cette solution n’est rien moins que la mise en marche de la planche à billets et l’expansion inconsidérée de la masse monétaire, sans création de richesse correspondante ! et elle ne peut qu’aboutir à un épisode d’hyper inflation qui ruinera un peu plus vite la population qui n’aura pas eu d’autre choix ou possibilité que d’en subir les effets.
L’exemple de l’Argentine, qui a cru pouvoir tordre le bras à ses créanciers et leur imposer de grosses ristournes sur sa dette histoire de transférer sur les autres les erreurs de gestion commises par ses dirigeants, est là pour le rappeler !
Madame Kirchner et sa clique d’idéologues bornés ont cru qu’ils pouvaient se lancer dans l’émission monétaire forcenée pour financer la dette, alimentant de ce fait une hyper inflation qui acheva de ruiner la classe moyenne !
De tels épisodes ont d’ailleurs émaillé notre histoire et le plus célèbre concernant la France a eu lieu le 30 septembre 1797 lorsque le Directoire s’est résolu apurer les comptes avec ce qui a été appelé à l’époque le « tiers consolidé » ou « banqueroute deux tiers » (on a écrasé les deux tiers des dettes de l’Etat révolutionnaire devenu insolvable) à la suite de la tentative malheureuse des assignats encore dans toutes les mémoires; ce qui équivaut à une dévaluation de 66% et a été ni plus ni moins qu’une manière d’acter le défaut pur et simple du pays !
Ce qu’il faut savoir c’est qu’il a fallu 50 ans pour restaurer le crédit de la France et qu’elle puisse à nouveau emprunter sur les marchés !
Enfin, l’écart des taux (spread en anglais) attachés à la dette publique de la France mesuré entre les taux des emprunts publics français et allemands, est actuellement faible en dépit d’une situation peu favorable des finances publiques françaises car les investisseurs considèrent que les dettes françaises et allemandes offrent quasiment les mêmes garanties et que l’Allemagne sera toujours solidaire de la France.
Bien évidemment, la perspective d’une sortie de la France de la zone € modifierait leur appréciation des risques présentés par la dette française et ne pourrait évoluer que dans un sens très défavorable puisque l’économie française est caractérisée par des déficits très élevés, une dette publique énorme et en constante augmentation, des taux de prélèvements obligatoires plus élevés que dans la plupart des pays comparables, une croissance extrêmement faible, un chômage massif et incompressible !
La période des emprunts à taux zéro serait définitivement et brutalement terminée et, en cas de retour au FF, nous ne pourrions plus emprunter avec les taux très faibles de la zone €, ce qui évidemment handicaperait fortement l’économie du pays !
Enfin, last but not least, si du fait de la dévaluation, la dette du pays se mettait à augmenter plus vite que la croissance économique, nous nous retrouverions alors dans une trappe à dettes c’est à dire que la dette publique augmenterait de manière incontrôlée, avec des taux d’intérêts de plus en plus élevés au fur et à mesure de la progression de la défiance des prêteurs, jusqu’au défaut final !
Et cette hypothèse nous menace alors même que nous sommes au sein de la zone € puisque la croissance de la France sera au mieux de 1.2% en 2016 et que les taux d’émission des emprunts sont d’ores et déjà remontés à 0.8% et qu’ils menacent de monter encore !
– les salaires et les entreprises :
Les transactions internationales étant en général stipulées en dollars et en € en Europe, et dans la mesure où elles auront plus de FF pour un dollar ou un € après dévaluation, les entreprises françaises peuvent espérer augmenter leurs prix en FF et les maintenir en monnaie étrangère, ce qui se traduira par une augmentation ou un rétablissement de leurs marges leur permettant d’investir plus et de maintenir l’emploi.
On a vu qu’on espère que la dévaluation va augmenter le volume des exportations, mais pour cela il faut d’abord que le pays soit exportateur et que les entreprises préfèrent gagner des parts de marché plutôt que de restaurer leurs marges.
Or, rien n’est moins sûr car nous avons vu que la France est structurellement déficitaire au niveau du commerce extérieur et, de surcroît, si les entreprises sont sous tension, il est évident qu’elles préfèreront dans un premier temps augmenter leurs marges en maintenant leurs prix en devises étrangères au montant d’avant la dévaluation … ce qui fait que celle-ci n’aurait finalement aucun effet ; les prix exprimés en monnaie étrangère restant finalement les mêmes tandis que le prix des produits importés augmenterait !
En outre, si après la dévaluation s’enclenche une période inflationniste voire fortement inflationniste, les entreprises mais aussi l’Etat employeur vont se retrouver soumis à la pression des salariés qui vont vouloir récupérer, par le biais d’augmentations de salaires, les pertes de pouvoir d’achat en résultant ; en particulier parce que les biens manufacturés et le pétrole sont pour l’essentiel importés.
Les employeurs privés et publics se retrouveront alors dans l’obligation de répercuter les hausses de leurs coûts salariaux dans leurs prix et leurs impôts (pour l’Etat employeur) et si on en revient à l’indexation des salaires sur les prix, la dévaluation aura des effets inflationnistes tels qu’ils finiront par annuler purement et simplement l’amélioration initiale de la compétitivité/prix; les volumes d’exportations et d’importations revenant finalement au niveau antérieur à la dévaluation, de même que la production et l’emploi.
Autrement dit, l’augmentation parallèle des salaires pour compenser la hausse du coût des produits importés ouvrira une nouvelle fenêtre dont l’image sinistre est bien connue : l’inflation puis l’hyper inflation aux effets dévastateurs car paradoxe, si l’inflation n’est pas maîtrisée, la compétitivité continuera à se dégrader et la production et l’emploi deviendront inférieurs à leur niveau d’avant la dévaluation.
Evidemment, les souverainistes ont la solution à cette situation : la fermeture des frontières et l’application de droits de douane pour protéger le marché intérieur et préserver des emplois !
Cette solution n’est qu’un pis aller qui pour la première option entraînera nécessairement des mesures de rétorsion identiques de la part de nos partenaires économiques et pour la deuxième option amplifiera l’effet inflationniste tout en organisant la pénurie locale des biens manufacturés non fabriqués en France !
Conclusion :
Il apparaît donc clairement qu’une dévaluation ne peut avoir d’effets positifs durables sur l’activité et l’emploi que si les entreprises réduisent leurs marges (ce qui en France est quasi impossible puisqu’elles ont déjà les marges les plus faibles d’Europe – la réduction supplémentaire des marges entraînant alors une baisse de l’investissement et à terme une augmentation du chômage car les investissements sont les emplois de demain) ET si le pouvoir d’achat des salariés diminue.
La condition de succès d’une sortie de l’€ et d’une dévaluation du FF serait donc une perte de pouvoir d’achat au niveau des salaires ; ce qui revient à la solution initiale de provoquer une réduction par une amélioration de la compétitivité/coûts refusée par les politiciens car jugée trop insupportable !
– l’effet de la sortie de l’€ sur le patrimoine des français :
Sur ce plan, les effets immédiats de la dévaluation seraient tout aussi désastreux car, en cas de retour en FF, il faut bien se rendre compte qu’en cas de dévaluation mal maîtrisée aboutissant à une diminution de 50% de la valeur de la monnaie (un FF « vaudrait » alors environ 0.50 €), tous les placements, toutes les économies des français résidents mais aussi toutes leurs retraites seraient diminués dans les mêmes proportions !
Cela veut dire que le brave français, qui s’endormirait le soir avec 10.000 € d’économies, se réveillerait le lendemain avec seulement 5.000 ! bien évidemment, il en serait de même pour toutes les pensions, retraites et prestations sociales qui seraient elles aussi dévaluées !
L’effet induit est bien connu : le prix des biens importés va doubler de montant et la berline allemande à 50.000 € vaudra désormais 100.000 FF !
Et si les autorités n’arrivent pas à stabiliser la monnaie, entrerait alors un autre principe économique connu depuis fort longtemps : la mauvaise monnaie chasse la bonne !
Celà veut dire que, pour limiter les effets désastreux d’une dévaluation incontrôlée, d’une hyper inflation et d’une monnaie sans valeur, les gens (et les entreprises) se mettraient à utiliser une monnaie parallèle (€, dollar, £) voire même l’or tout en se débarrassant du FF ; ce qui « obligerait » l’Etat, pour maintenir le système, à se livrer à la répression financière sous toutes ses formes, quitte même à interdire la détention de l’or, comme c’est le cas actuellement en Inde !
Il en résulterait donc à court terme un appauvrissement considérable de la population ; étant entendu que seuls les (très) riches et les politiciens échapperaient à la ruine car les riches auront eu la possibilité de déplacer une partie de leurs actifs vers l’étranger à l’abri de l’Etat prédateur et les politiciens car eux, quoiqu’il arrive, vivront toujours sur la bête et parce qu’il indexeront leurs revenus de tels manière qu’ils puissent toujours tirer un bénéfice de leur situation !
CONCLUSION :
Il apparaît donc hasardeux de croire qu’un retour an FF serait de nature à régler tous les problèmes de la France. Il est même probable qu’il en poserait plus qu’il n’en résoudrait.
A mon avis, la sortie de l’€ et la dévaluation du FF n’est clairement pas un instrument de redressement des finances publiques à court terme et elle n’est pas non plus le remède miracle qui permettrait de relancer l’activité, sans effort, par les échanges extérieurs ; notamment parce que tous nos comptes sont dans le rouge et que l’essentiel des produits manufacturés que nous consommons sont importés !
Par ailleurs, du jour où le mécanisme est enclenché, nous aurions droit à toute la panoplie des mesures dites « d’accompagnement » : contrôle des changes, monnaie à cours forcé, conversion forcée, répression financière ! Toutes mesures parfaitement démocratiques !
Une sortie de la zone euro présenterait donc des risques considérables sans avantages évidents. En particulier parce qu’il est illusoire de penser que cette sortie pourrait exonérer la France des efforts nécessaires pour maîtriser ses finances publiques et prendre les mesures nécessaires pour améliorer les performances de son économie.
Il faut aussi être conscient que si nous avions eu le FF au lieu de l’€, jamais nous n’aurions pu empiler 2.170 milliards d’€ de dettes ; les marchés auraient réagi avant et auraient tout simplement bloqué le processus en imposant des taux d’intérêts trop élevés pour être supportables !
Les allemands ont compris il y a bien longtemps (République de Weimar) que les manipulations monétaires n’étaient pas un remède à la mauvaise gestion des affaires publiques !
Mais il est vrai qu’un Etat a tous les droits y compris celui de ruiner sa population !
En fait, il ne faut pas confondre cause et conséquences !
Une dévaluation même « compétitive » est surtout l’aveu d’un échec car la monnaie (qui n’est plus appuyée sur un stock d’or depuis bien longtemps) n’a pas de valeur en soi ; elle n’a que la valeur de l’économie du pays qui l’émet.
La vérité est que nos problèmes ne proviennent pas de l’€ mais de la dérive des finances publiques depuis 30 ans, de budgets en déficit de manière constante, d’un droit social tellement pesant que les entreprises n’osent plus embaucher par peur de ne plus pouvoir licencier lorsque la conjoncture se retourne, d’une fiscalité confiscatoire, d’une dérive socialisante et égalitariste de la société française qui empêche toutes les initiatives individuelles …
D’ailleurs, l’€ a perdu beaucoup de sa valeur par rapport aux autres monnaies ces 5 dernières années (il est passé de 1.60 $ à 1.05 $ ce qui est considérable et ressemble bien à une dévaluation) … sans que les résultats du commerce extérieur et les comptes de la France se soient améliorés de quelque manière que ce soit ! (Mais il est vrai que l’essentiel de nos échanges commerciaux ont lieu au sein de la zone € et que les autres membres ont bénéficié aussi de cette forme de dévaluation.)
C’est donc bien que le problème se situe ailleurs !
On parle de fermer les frontières : Certes on peut retourner à l’autarcie à la sauce Corée du Nord mais je ne suis pas sûr que les français soient prêts à une telle issue qui va forcément à l’encontre des lendemains qui chantent !
Qui peut croire qu’on va financer les dettes gratis étant entendu :
que si nous fermons nos frontières les autres fermeront les leurs en représailles,
et que si nous « tordons le bras aux banquiers internationaux » le marché du crédit nous sera définitivement fermé (voir encore l’Argentine pour laquelle jusqu’à l’éviction de Mme Kirchner le marché international des capitaux a été totalement fermé) !
Les économistes Reinhart et Rogoff ont démontré que l’endettement public n’est pas une source de richesses et qu’au-delà de 90% du PIB, la dette d’un pays affecte ses perspectives de croissance de manière significative.
La solidité financière d’un État est fondée sur la capacité contributive (c’est-à-dire la faculté de payer des impôts) des citoyens et à 100% du PIB, l’Etat se trouve dépendant face à ses créanciers et … nous nous rapprochons dangereusement de cette limite puisque nous en sommes à plus de 97.5% du PIB !
En d’autres termes, tout nouvel emprunt par la France est une avance sur un prélèvement fiscal futur !
Il faudra dès lors qu’on m’explique l’intérêt de recourir à des méthodes financières qui apparaissent risquées et qui n’auront probablement pour effet que d’augmenter la dette alors que nous avons déjà presque atteint le seuil de l’insolvabilité ?
On peut rappeler que le Royaume Uni, à la fin des années 70, en raison de la politique économique désastreuse des travaillistes, s’est retrouvé au bord de la faillite et a failli passer sous tutelle du Fonds Monétaire International (FMI) car le stade ultime est la mise sous tutelle du FMI ; seul organisme susceptible, sous condition de réformes structurelles en général extrêmement désagréables, de prêter les réserves de change nécessaires au redémarrage de l’économie !
La conclusion s’impose d’elle-même :
La solution « miracle » de la sortie de l’€, de la dévaluation du Franc n’est finalement qu’un leurre, un miroir aux alouettes des formules miraculeuses sorties du chapeau d’un politicien en mal de reconnaissance.
En effet, si une monnaie perd constamment de sa valeur c’est que l’économie est déstabilisée et il faut donc s’attaquer aux problèmes qui sont à l’origine de la dévaluation.
Faute de le faire, on continuera à dévaluer car l’expérience montre que la dévaluation est une conséquence des difficultés économiques, et non un remède et que faute d’y remédier, les difficultés resteront après la dévaluation.
De plus :
La première vérité c’est qu’une dévaluation est d’abord une perte de pouvoir d’achat et donc une diminution du niveau de vie !
La deuxième vérité est que la France et les français vivent au dessus de leurs moyens et pour cela empruntent de manière constante entre 20 et 25% de leurs ressources (c’est le montant réel du déficit rapporté au budget de l’Etat) !
La troisième vérité est qu’il n’est pas possible de fonder une politique économique sur une monnaie faible. Si la monnaie reste faible, c’est que l’économie reste faible et une économie faible, dont la monnaie se déprécie constamment, c’est une économie qui se dégrade, dont le pouvoir d’achat et le niveau de vie diminuent.
La quatrième vérité est que ce modèle n’est évidemment pas viable à terme car la crédibilité de la signature de la France vis-à-vis de ses prêteurs étrangers est sa capacité … à lever l’impôt pratiquement sans limites et à tondre le contribuable jusqu’à la spoliation puisque la dette accumulée est un impôt futur !
Evidemment, cela met à mal l’image véhiculée par nos politiciens du fameux modèle social français que le monde nous envierait … mais que personne ne copie !
Pour moi, il est évident que l’option du retour au FF ou à la Lire pour l’Italie n’est pas viable.
Le problème c’est que genre de suggestion est relayée par des politiciens de certains pays contributeurs qui estiment qu’il serait mieux de se débarrasser de ses mauvais éléments (Grèce avec 180% d’endettement, l’Italie avec 135% du PIB), pour ne pas avoir à supporter le coût d’un soutien financier forcément très élevé et dont on ne voit pas la fin !
Cependant, il ne faut pas se leurrer, compte tenu de l’interconnexion des réseaux bancaires et financiers, le remède préconisé risque d’être redoutable car il faudrait être bien naïf pour croire que les faillites en cascades des banques italiennes n’auraient aucune influence sur les autres établissements financiers de l’UE ; étant entendu qu’en ce qui concerne la Grèce, le risque a été isolé et que, elle, elle peut bien faire faillite !
La solution se situe dans l’amélioration des coûts, dans la réduction drastique de la dépense publique et des coûts de fonctionnement d’un état boursouflé, inefficace et dans une libéralisation du secteur marchand et spécialement du droit social et de la fiscalité des entreprises et du capital de telles manières qu’elles puissent recouvrer des marges de manœuvres et de compétitivité et puissent à nouveau investir et embaucher : même s’il faut être bien conscient que l’adoption de ces mesures aura un effet récessif au début (2 à 3 ans).
Evidemment, je parle ici de mesures sérieuses et non pas des montages type choc de compétitivité ou CICE qui ne sont que des usines à gaz inefficaces destinées à masquer des manipulations comptables au niveau de l’Etat.
Monnaie incomplète d’une entité incomplète, sans véritable contrôle des politiques économiques et fiscales des états, on en arrive aujourd’hui à attribuer à l’€ tous les maux mais il n’en demeure pas moins que cette monnaie existe, que son pivot central est l’Allemagne et que toute sortie de l’€ s’apparenterait, selon l’expression consacrée, à un saut dans le vide sans parachute !
Reste à savoir qui tentera l’expérience le premier ? Grèce, France, Italie ?
Vous voulez prendre les paris ?
Bien cordialement.
(A suivre : Grèce comment a-t-on pu en arriver là ?)
Partager la publication "Y a-t-il un intérêt à sortir de l’€ et à revenir au Franc français ? (DEUXIEME PARTIE)"
Je vous propose une série de 3 articles sur ce sujet complexe et finalement très politique.
Pour en alléger la lecture, j’ai scindé l’article en deux parties qui aborderont les différents aspects de la question et je finirai par une évocation de la Grèce car ce pays a été confronté à la question du retour à la Drachme mais n’a pas choisi cette solution.
Les élections approchent et les démagogues de tous poils ne vont pas tarder à se déchaîner pour capter l’attention … et les voix des foules !
Dans la mesure où l’on sait que la France se trouve dans une ornière économique, certains candidats vont, comme à l’habitude, avant l’échéance de mai 2017, se lancer dans des promesses qui ne coûtent rien, promesses surtout qui permettront de résoudre tous les problèmes sans efforts !
Leur « stratégie » est déjà connue : Elle consistera à exploiter le mécontentement populaire et à désigner un responsable à la situation avant de proposer la solution miraculeuse.
L’un des thèmes récurrents est d’attaquer l’Europe et la monnaie unique et de prôner une sortie de l’€ pour revenir au bon vieux Franc (FF) notamment parce que, en vrac : l’€ est surévalué, c’est la monnaie de l’Allemagne, c’est l’instrument de son expansion économique et de sa domination hégémonique et que, pour toutes ces « bonnes raisons », elle est inadaptée à notre pays !
De fait, avec la montée des difficultés, nombre de français estiment que « c’était mieux avant » ; aidés dans leurs pensées par des mouvements populistes et souverainistes de tous poils qui semblent désormais prendre une certaine ampleur dans le paysage européen.
En particulier, le Front National (FN) rejette l’€ et préconise de revenir au FF dans le but, explique-t-il, de procéder à une dévaluation dite « compétitive » qui permettrait de relancer l’activité économique et de résoudre le problème du chômage.
Il apparaît donc légitime d’examiner la question, surtout que le FN, désormais présenté comme le premier parti de France, est quasi assuré que son candidat sera présent au deuxième tour de l’élection présidentielle de mai prochain (une victoire étant même envisageable).
De surcroît, la monnaie étant l’émanation de la souveraineté d’un pays et l’instrument de sa politique économique, on peut effectivement penser qu’un retour à une monnaie nationale pourrait nous permettre de retrouver des marges de manœuvres et de redresser la situation.
Cette question s’est posée au moment de la crise grecque, elle se pose désormais aussi à propos de l’Italie ; la sortie de l’€ étant par ailleurs présentée comme LA solution pour apurer une dette publique énorme et devenue quasi ingérable !
LES MOTIVATIONS D’UN ABANDON DE L’€
En préambule il faut rappeler qu’il existe des monnaies fortes et des monnaies faibles ; les monnaies fortes étant celles qui sont acceptées dans les échanges internationaux.
Dans l’ordre, ces monnaies sont le dollar, la livre GB, la Deutsche Mark (DM) avant l’€, l’€, le yen, le Yuan ou renminbi chinois (mais pour lui c’est très récent). Le FF, depuis 1914, n’a plus jamais fait partie du club des monnaies fortes.
De ce fait, tout pays disposant d’une monnaie faible devra, s’il veut financer des acquisitions à l’étranger, acheter au préalable une monnaie forte (le plus souvent des dollars) en quantité suffisante. En gros, ce sont les réserves de change.
Avant la création de l’€, l’ensemble des monnaies fluctuaient entre elles en permanence ; ces variations dites « taux de change flottants » obligeant les entreprises européennes à acquérir au préalable ces fameuses monnaies fortes acceptées sur le marché international. (C’est une question de confiance).
Pour donner une idée de la variation de ces taux de change, il est facile de se rappeler que la Deutsche Mark, lors que sa création en 1949 valait 0.49 FF et qu’elle valait 4 FF en 2001 au moment du passage à l’€ ; c’est-à-dire qu’en 50 ans le FF a « dérapé » de 90% par rapport à la DM (ce qui ferait plutôt dire aux mauvaises langues que le FF n’a pas flotté mais plutôt coulé !).
Cette fluctuation des monnaies européennes explique les raisons de la création de l’€.
Ces « complexités monétaires » gênant considérablement le développement des échanges au sein de l’Europe et la volonté de créer un grand marché européen a amené à la libéralisation du marché des changes et à la création du système monétaire européen (SME) qui limitait la variation des taux de change entre les monnaies au sein de l’Europe.
Cela impliquait aussi la nécessité d’adopter des politiques économiques et monétaires convergentes et c’est la raison pour laquelle, à partir des années 1990, la France s’est clairement orientée vers une politique du FF fort arrimé à la DM.
A ces considérations purement économiques se sont greffées des considérations politiques car, avec la chute du rideau de fer et de l’empire soviétique, les dirigeants français, dans les années 90, ont eu peur d’un recentrage de l’Allemagne vers l’est de l’Europe et ont souhaité (presque imposé) la création de l’€ en figeant les parités monétaires.
Or, il n’est un secret pour personne que les comptes et résultats économiques respectifs de la France et de l’Allemagne sont, à ce jour, très différents !
Alors qu’entre 1995 et 2000, la France faisait jeu égal avec l’Allemagne au niveau des coûts de production et de la compétitivité, la comparaison n’a cessé depuis de se dégrader en notre défaveur !
L’Allemagne, qui de surcroît a dû absorber l’Allemagne de l’Est, a fait l’effort de contenir ses dépenses publiques, a limité le nombre de ses fonctionnaires (nous avons deux fois plus de fonctionnaires rapporté au nombre d’habitants), a préféré réduire les coûts du travail plutôt qu’entretenir des cohortes de chômeurs à la charge de la collectivité, a assoupli son marché du travail, a tout fait pour maintenir son industrie au niveau d’excellence qui est la sienne, a compensé ses coûts élevés par une montée en gamme des produits manufacturés, a compris que son industrie était sa richesse à condition que ses entreprises puissent exporter … en gros un ensemble de mesures dont il faudrait être particulièrement de mauvaise foi pour nier qu’elles ont été bénéfiques !
Malheureusement, la France a fait … exactement le contraire et le résultat de cette dérive est que tous ses comptes sont dans le rouge, qu’elle fait figure désormais de mauvais élève, voire de cancre alors que tous les comptes de l’Allemagne sont dans le vert, qu’elle est la locomotive économique de l’Europe, sa caution financière !
Pour achever la comparaison, les prélèvements fiscaux et sociaux sont bien plus lourds en France qu’en Allemagne ; sans que les français puissent prétendre à un bénéfice de cette situation … bien au contraire !
Pour achever la comparaison, le commerce extérieur allemand est excédentaire de 200 milliards d’€ par an tandis que celui de la France est déficitaire de 70 milliards d’€ !
Or si les deux pays ont la même monnaie, il apparaît curieux que l’un s’en tire bien et l’autre mal et cela laisse à penser que nos difficultés ne résultent pas seulement d’un simple problème de monnaie !
Les causes de la dévaluation :
La dévaluation a pour cause principale une distorsion entre la valeur de la monnaie et les coûts de production des entreprises ; ce qui a pour effet de rendre les produits fabriqués localement non compétitifs sur le marché international.
Cela signifie qu’ils sont trop chers et … ne se vendent pas ou mal, que les entreprises ont des marges de profit insuffisantes, qu’elles périclitent, que les usines ferment et que le chômage augmente !
En général, le signe le plus évident d’une telle situation est le déséquilibre de la balance du commerce extérieur (entrées et sorties de marchandises) et de la bakance des paiements (entrées et sorties de devises).
On va donc tenter de jouer sur les parités monétaires afin de restaurer une compétitivité économique.
Evidemment, ce type de problème se pose essentiellement dans le cadre d’une économie ouverte au monde extérieur avec des échanges internationaux ; ce que l’on appelle mondialisation !
En effet, en économie de type fermé (Corée du nord – Cuba) la monnaie n’a qu’une valeur artificielle pour ne pas dire arbitraire ; les quelques échanges internationaux étant en général libellés en dollars ou réalisés au moyen d’un système de troc. La monnaie nationale n’est alors même pas convertible et la compétitivité est une notion toute relative car les gens n’ont que peu ou pas accès (souvent en devises étrangères de type dollar) aux biens importés !
La situation actuelle et les obstacles à la dévaluation monétaire :
En raison du fait que la France fait partie de la zone €, aucune dévaluation par modification des parités monétaires n’est possible puisque tous les états membres ont la même monnaie et que, de surcroît, la monnaie unique relève de l’autorité de la seule Banque Centrale Européenne (BCE) de Frankfurt, indépendamment des états membres qui n’ont aucune autorité sur la BCE.
Le statut indépendant de la BCE résulte de la volonté allemande d’empêcher les manipulations monétaires des états.
En l’état actuel des choses, un pays membre de la zone € qui voudrait restaurer sa compétitivité ne peut donc procéder qu’à une dévaluation dite « interne » par le biais de la réduction des coûts de production (ce qu’on appelle une dévaluation compétitivité/coûts).
Cela ne peut se faire qu’en recourant à des programmes d’austérité ; la dévaluation étant opérée par la réduction des coûts réels de production c’est à dire essentiellement par la réduction des salaires directs et des charges sociales qu’on transfère sur la TVA qui est alors dite « TVA sociale » ; le but étant de faire payer les charges sociales devenues impôts par tous les produits y compris ceux importés !
Seulement, cette hypothèse est clairement considérée comme inenvisageable par les politiciens en particulier parce qu’elle serait à la fois trop douloureuse et surtout très impopulaire.
En effet, expliquer aux français que l’on va, au moyen de programmes d’austérité forcément très impopulaires, réduire leurs salaires, leurs pensions, leurs retraites, leurs allocations relève de la gageure et … du suicide politique surtout quand on a expliqué pendant 30 ans à ces mêmes français que l’Etat peut tout et est là pour les protéger !
On a encore dans les mémoires l’aphorisme présidentiel selon lequel « ça ne coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie » !
Au contraire, la dévaluation par diminution de la valeur de la monnaie aurait l’avantage d’être moins douloureuse et surtout … de ne pas avoir d’effet immédiat et visible sur la feuille de paie !
Seulement, pour cela, il faut sortir de la zone € et retourner à la monnaie nationale pour pouvoir dévaluer le FF !
Les options disponibles en cas de sortie de la zone € :
On a compris que le but de la sortie de l’€ et du retour au FF est clairement de provoquer ensuite une dévaluation du FF ; cette dévaluation dite « compétitive » devant permettre d’obtenir une réduction globale, proportionnelle au taux de la dévaluation, des coûts réels afin de réduire les coûts de fabrication des produits français et de les rendre plus compétitifs.
Ce faisant, on s’oriente vers une dévaluation par diminution de la valeur de la monnaie nationale par rapport aux autres monnaies. (Dévaluation compétitivité/prix).
En pareil cas de figure, on peut penser que les autorités politiques et financières de la France provoqueront un échange de monnaie à raison de 1 FF pour 1€ ; étant entendu qu’ensuite on appliquera un taux de dévaluation.
Ces mêmes autorités pourraient décider, plus ou moins arbitrairement, d’un taux entre 10 à 30% ; ce qui signifie que le FF perdrait d’un coup 10 à 30% de sa valeur par rapport à toutes les autres monnaies.
Mais elles pourraient décider aussi de retourner à la parité qui existait avant la création de l’€ à savoir de 7 FF pour un € (en 2002 c’était 1 € pour 6.55957 F) ; ce qui représente une dévaluation de 70% en nominal. Dès lors, pour chaque € détenu, tout un chacun se trouverait crédité de 7 FF et le FF ne vaudrait alors plus que 0.14 € !
Les effets escomptés :
On espère de la dévaluation un double effet à savoir qu’elle va :
d’une part renchérir les prix des marchandises importées qui, devenus plus chers, seront moins achetés ; donc moins importés et remplacés par des produits locaux ;
d’autre part que la baisse des prix des produits exportés permettra d’en augmenter les volumes d’exportation; ce qui est principe bénéfique pour les entreprises et l’emploi.
Seulement, ces calculs se heurtent à 3 données qu’il ne faut pas perdre de vue :
la hausse des prix des produits importés interviendra … sauf si les entreprises étrangères acceptent de diminuer leurs marges pour conserver leurs parts de marché et sauf si les pays étrangers ne s’engagent pas eux mêmes dans une guerre des monnaies en dévaluant à leur tour pour diminuer le prix de leurs exportations !
cette hausse des prix est censée avantager les produits locaux par rapport aux produits plus chers … sauf si les produits importés ne sont pas fabriqués localement !
toute limitation autoritaire des importations, notamment par le biais de droits de douane et de fermeture des frontières entraînera nécessairement une riposte identique de la part des pays exportateurs ; spécialement lorsque nous sommes dans une économie mondialisée aux échanges ouverts !
L’augmentation du prix des produits importés portera principalement, de manière inévitable, sur les matières premières (minerais, énergie) dont on ne dispose pas mais aussi sur certains produits manufacturés ; que ce soit des biens d’investissement ou des biens de consommation.
Concernant ces derniers, on peut citer, sans que cette liste soit exhaustive, les berlines allemandes, les télés à écran plat, les ordinateurs, appareils photos, caméras, smart phones, produits ménagers tels que machines à laver, et les pièces détachées pour tous ces biens …
Cette liste n’est pas choisie par hasard, car AUCUN de ces produits n’est fabriqué en France !
En effet, 75% des produits manufacturés vendus en France sont fabriqués à l’étranger, or on ne peut pas empêcher les français de continuer à les acheter ; ce qui va d’autant plus déséquilibrer la balance commerciale et amoindrir, voire même annuler les bénéfices présupposés de la dévaluation !
Ce point pose ainsi le problème de la disponibilité locale de produits de remplacement à un coût relativement similaire et rend l’opération de dévaluation beaucoup plus aléatoire !
Or, concernant les berlines allemandes, il n’y a pas d’équivalent local et on ne possède plus la technologie pour fabriquer les autres ; sans compter qu’on n’ose imaginer pouvoir les faire fabriquer à un coût compétitif en France car il faudrait alors que l’ouvrier français puisse travailler au même coût que l’ouvrier chinois !
Dès lors, on comprend vite que la dévaluation est particulièrement adaptée pour un pays à l’économie fortement exportatrice comme la Chine dans la mesure où l’effet inflationniste du surcoût des importations est moins sensible et que les gains dus aux exportations supplémentaires l’emportent nettement sur les pertes dues aux renchérissement des importations. Et la Chine ne se prive pas de recourir à la dévaluation pour doper ses exportations et augmenter ses parts de marché !
Par contre, pour un pays fortement importateur (comme la France dont la balance commerciale est obstinément déficitaire), le bénéfice de la dévaluation n’apparaît pas finalement être aussi évident que prévu car on se trouve vite confronté essentiellement à un effet inflationniste immédiat, plus ou moins incontrôlable ; surtout quand, comme c’est le cas pour nous, nous avons eu la légèreté d’abandonner notre industrie qui ne représente plus que 10 à 12% du PIB !
Dès lors, sauf à vouloir et organiser une diminution autoritaire et massive du montant des importations et partant de la consommation (ce qui aura aussi un effet induit sur les recettes fiscales de l’Etat puisque la diminution de la consommation entraîne nécessairement une diminution des recettes de TVA lesquelles sont le premier poste de recettes de l’Etat), laquelle diminution provoquera des représailles de la part des autres pays, toute opération de dévaluation doit être précédée d’une démarche prospective préalable afin de déterminer et calculer les avantages et coûts pouvant résulter de l’opération.
Cela signifie clairement qu’il convient d’être particulièrement dubitatif quand aux effets présupposés bénéfiques de la dévaluation car on s’aperçoit vite qu’une sortie de l’€ suivie d’une dévaluation aurait toute une série d’effets induits dont il faut mesurer au préalable l’importance ; ce qui n’est pas toujours facile !
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Tous les français, citoyens et contribuables devraient connaître le détail de la rémunération et des indemnités perçues par chacun de nos 577 députés qui se dévouent corps et âme et s’arrachent la peau des mains à défendre nos « intérêts ».
Or, je me suis aperçu que, dans l’ensemble, ce sujet était complètement ignoré !
Faisant suite à un précédent article du 05 décembre dernier, je vais donc essayer d’y remédier … avec des chiffres communiqués à la date du 1er juillet 2016.
La rémunération du député de base se décompose en 3 parties :
– l’indemnité parlementaire,
– l’indemnité représentative de frais de mandat
– la fourniture de moyens matériels.
Examinons ces points successivement pour finir par leur régime social et de retraite.
I– L’indemnité parlementaire
Elle comprend :
1- l’indemnité parlementaire de base qui est fixée par référence au traitement des hauts fonctionnaires occupant les emplois les plus élevés de l’État. Elle est égale à la moyenne du traitement le plus bas et du traitement le plus haut des fonctionnaires de la catégorie « hors échelle ».
2- l’indemnité de résidence qui représente 3 % du montant brut mensuel de l’indemnité parlementaire de base.
3- l’indemnité de fonction égale au quart de leur montant cumulé (1+2)
– indemnité de base : ………………….………5 547,77 €
– indemnité de résidence (3 %) : ……..………166,43 €
– indemnité de fonction (25 % du total) : 1 428,55 €
Soit brut mensuel…………..…….….……… 7 142,75 €
Par ailleurs, des indemnités spéciales sont attribuées aux titulaires de différents postes.
Sans entrer dans les détails, sachez que le président de l’assemblée nationale reçoit en plus une indemnité de fonction de:………. 7 199,89 € ; ce qui fait que le total qu’il perçoit par mois est de ……………………..………14.342.44 €
Il existe aussi des indemnités moins importantes pour les questeurs, les vice-présidents, les présidents de commissions et autres titulaires de titres ronflants … cela va de 685 à 4.957 € par mois.
Sur le plan fiscal, l’indemnité parlementaire de base, majorée de l’indemnité de résidence, est imposée suivant les règles applicables aux traitements et salaires.
Par contre, l’indemnité de fonction n’est pas imposable ; ce qui signifie que le député de base ne paie des impôts que sur 5.741.20 € sur un total de 7.142.75 € et que le président de l’assemblée perçoit une rémunération que j’oserai appeler free tax de 8.628.44 €.
ce qu’on ne vous dit pas c’est que le député est payé … même s’il ne siège pas; c’est à dire qu’il est payé même s’il ne remplit pas ses obligations et qu’il n’existe aucune sanction en cas de manquement grave et répété !
4– Les prélèvements obligatoires liés aux assurances sociales.
Doivent être déduites du brut mensuel diverses retenues :
– cotisation à la caisse des pensions
pendant les 15 premières années de mandat……..…. 1.527.10 €
– contribution exceptionnelle de solidarité : …….….…..57,14 €
– CSG et CRDS :……………………………………. …….571,42 €
– cotisation au fonds de garantie de ressources : …….…27,74 €
total des retenues………………….…………………..2.183.40 €
Soit net mensuel, ………………….…………….…….4 959,35 €
pour les députés élus pour la première fois avant juin 2012
ou ……………………………………….………………5 357,34 €
pour les députés élus pour la première fois en juin 2012 ou après.
Les cotisations CSG et CRDS s’appliquent aux indemnités spéciales de présidence, vice présidence etc.
5- cumul des mandats
Les indemnités sont plafonnées en cas de cumul des mandats; ce qui fait que le député titulaire de mandats ou fonctions électorales locales ne peut cumuler les indemnités afférentes à ces mandats ou fonctions avec son indemnité parlementaire de base que dans la limite d’une fois et demie cette dernière. De telles indemnités sont actuellement plafonnées pour un député à 2 773,89 € par mois c’est-à-dire que la rémunération de base ne peut pas dépasser 5.547.77 + (5.547.77/2 soit 2.773.89) = 8.321.66 € par mois.
II- l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM)
Pour faire face à ses diverses dépenses liées à l’exercice de son mandat et qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l’Assemblée, le député bénéficie d’une IRFM dont le montant est revalorisé comme les traitements de la fonction publique. Au 1er juillet 2016, le montant mensuel de cette indemnité est de 5 805 € brut.
Cette indemnité n’est pas imposable et ce qu’on ne vous dit pas c’est que cette indemnité sert en général à payer les frais de location ou d’achat d’une permanence électorale et que bien souvent le député achète directement une maison d’habitation qu’il utilise comme permanence… qu’il conserve en fin de mandat !
Ce qu’on ne vous dit pas non plus, c’est que le député peut bénéficier aussi, pour cet achat, d’un crédit à taux spécial … très spécial ; autant dire quasiment gratuit.
Ce qu’on ne vous dit pas enfin, c’est que cette somme est versée sans aucun contrôle de l’emploi des fonds !
Conclusion : le député peut se payer une maison aux frais du contribuable ou acheter autre chose; sans aucun contrôle de l’emploi des fonds !
III – la fourniture de moyens matériels
– le crédit affecté à la rémunération de collaborateurs.
Calculé en principe pour trois collaborateurs, il peut toutefois, au gré du député, être versé au profit d’un nombre de personnes variant de un à cinq. Le député a la qualité d’employeur : il recrute, licencie, fixe les conditions de travail et le salaire de son personnel.
Le crédit ouvert pour chaque député est revalorisé comme les traitements de la fonction publique. Au 1er juillet 2016, le montant mensuel du crédit est de 9 561 €.
En cas de non emploi de la totalité du crédit, la part disponible demeure acquise au budget de l’Assemblée nationale ou peut être cédée par le député à son groupe politique pour la rémunération d’employés de ce groupe.
Cette indemnité n’est pas imposable.
Ce qu’on ne vous dit pas c’est que le député peut embaucher son épouse, ses enfants, voire sa maîtresse ; comme ça l’argent ne sort pas de la famille
– les facilités de circulation
Pour ses déplacements le député de base a droit au billet SNCF en 1ère classe gratuit.
Pour ses déplacements à Paris et dans la région parisienne, l’Assemblée dispose d’un parc d’une douzaine de voitures avec chauffeur que les députés peuvent utiliser, dans la mesure de leur disponibilité, pour leurs déplacements liés à leur mandat parlementaire et effectués à partir du Palais Bourbon dans Paris ou à destination des aéroports.
Enfin, sur demande du député, l’Assemblée nationale fournit une carte nominative donnant l’accès gratuit au réseau de transport parisien de la RATP.
Les frais afférents aux déplacements en taxi effectués par les députés dans Paris ou à destination des aéroports parisiens et directement nécessités par l’exercice de leur mandat parlementaire sont remboursés dans la limite d’un plafond annuel (non indiqué), sur présentation des justificatifs de dépenses.
S’agissant des déplacements aériens, l’Assemblée nationale prend en charge chaque année 80 passages entre Paris et la circonscription lorsqu’elle est desservie par une ligne aérienne régulière et 12 passages pour toute destination hors circonscription, en France métropolitaine.
-les moyens de bureautique et communication
Les députés bénéficient, aussi :
-d’un bureau individuel dans le Palais Bourbon (certes exigü),
-d’un droit à la formation et d’une dotation pluriannuelle pour leur équipement informatique; ce qui veut dire que le député a droit à un ordinateur et tous ses accessoires (imprimante et autres) gratuit une fois pas an.
-d’un accès internet gratuit.
– d’un forfait annuel de communication permettant de prendre en charge les frais relatifs à 5 lignes mobiles (abonnements téléphoniques et abonnements tablette) et aux installations de téléphonie fixe et Internet dans leur permanence de circonscription. Par ailleurs, les communications, à destination de l’ensemble du réseau métropolitain et d’outre-mer, des pays membres de l’Union européenne et des réseaux de mobiles, passées à partir du poste téléphonique installé dans le bureau des députés, au Palais Bourbon, sont prises en charge par l’Assemblée nationale.
– d’un affranchissement gratuit de ses correspondances écrites pour l’accomplissement de son mandat législatif, dans la limite d’un forfait d’affranchissement annuel (non indiqué). Ce qu’on ne vous dit pas c’est que bien souvent le député utilise ce service pour son courrier personnel voire même pour de la propagande électorale en vue des élections (je l’ai vu plusieurs fois).
-restauration et hébergement
Deux restaurants et une buvette payants sont à la disposition des députés.
Les députés disposent d’une possibilité de couchage dans leur bureau. Les autres peuvent accéder, moyennant une participation (non indiquée), à l’une des 51 chambres de la Résidence de l’Assemblée nationale située dans l’immeuble Jacques Chaban-Delmas.
-autres prestations
Le député peut recevoir des allocations familiales comme dans le régime de droit commun.
-l’indemnité chômage
Cette allocation est un dispositif spécifique d’assurance chômage propre aux députés.
Ce dispositif d’allocation comporte 5 caractéristiques :
1 – Cette allocation est versée aux députés non réélus à la recherche d’un emploi, ce qui exclut les fonctionnaires et tous ceux qui ont retrouvé un emploi. Les anciens députés qui ont atteint l’âge d’ouverture du droit à pension de député ne peuvent prétendre au bénéfice de cette allocation.
2 – La durée de versement est limitée à 6 semestres (3 ans) au maximum.
3 – L’allocation est dégressive :
– 100 % de l’indemnité parlementaire le 1er semestre (5 547,77 €),
– 70 % (3 883,44 €) le 2e semestre,
– 50 % (2 773,89 €) le 3e semestre,
– 40 % (2 219,11 €) le 4e semestre,
– 30 % (1 664,33 €) le 5e semestre,
– 20 % (1 109,55 €) le 6e semestre.
4 – Sont déduits de son montant tous les revenus que peut percevoir l’ancien député (mandats locaux, revenus du patrimoine, etc.).
5 – L’allocation est financée uniquement par les cotisations versées chaque mois par les députés en exercice dans un fonds, le Fonds d’assurance mutuelle, différentielle et dégressive de retour à l’emploi des députés.
Ce qu’on vous dit mais sans le crier, c’est que la cotisation chômage est de 27.74 € par mois… autant dire presque gratuite !
IV- Sécurité sociale et retraite
-sécurité sociale
Les députés sont obligatoirement affiliés au fonds de sécurité sociale de l’Assemblée nationale, régime spécial créé par le Bureau de l’Assemblée nationale en 1948 et géré par un comité de gestion composé des trois questeurs et d’un représentant de chacun des groupes politiques. Ce fonds fournit des prestations maladie et maternité en nature et attribue un capital (ou des allocations) en cas de décès.
-pension de retraite
Les députés ont leur propre caisse de pensions des députés qui est alimentée par une cotisation prélevée sur l’indemnité parlementaire et par une subvention inscrite au budget de l’Assemblée.
Le taux de cotisation n’est pas communiqué ; il est dit qu’il augmente chaque année et qu’il atteindra 10,61 % en 2020.
L’âge d’ouverture du droit à pension est passé 62 ans en 2016. La pension est calculée au prorata des annuités acquises, sans minimum de durée de mandat et dans la limite d’un plafond fixé à 41,50 annuités. Ce plafond sera porté progressivement à 43 annuités en 2033.
La pension moyenne pour un député est actuellement de 2 700 € nets par mois. L’âge moyen auquel les députés font liquider leur pension est de 65 ans.
Ce qu’on ne vous dit pas c’est que lorsqu’un citoyen cotise 1 euro, il touchera une retraite de 1,5 euro s’il est salarié et une pension d’environ 2 euros s’il est fonctionnaire.
Le membre d’une profession libérale (CIPAV) ou d’un commerçant (ORGANIC) percevra, lui, environ 400 € par mois pour 42 ans de cotisations.
Et ce qu’on ne vous dit pas non plus c’est que les cotisations des députés ne couvrent que 12 % de la totalité des prestations versées par leur caisse de retraite. L’État leur accorde donc une subvention annuelle de 52 millions indispensables pour payer la retraite des parlementaires.
Ainsi, lorsque le député verse une cotisation de 1 euro, sa retraite s’élève à 6,1 euros. Cela signifie que les contribuables paient 2328 € sur les 2700 € de retraite moyenne accordée aux députés.
Et si les citoyens doivent travailler pendant 40 ans pour toucher une pension de 1129 euros, les députés, eux, peuvent y accéder en cotisant seulement pendant 5 ans !
Quoi de mieux que de se voter à soi même des avantages sociaux qui ne coûtent rien !
Récapitulons :
Soit indemnité brute mensuelle…………………………..… 7 142,75 €
Soit IRFM………………………………………………………5 805,00 €
Soit crédit affecté à la rémunération de collaborateurs…….. 9.561,00 €
Soit au total……………………………………………………22.508.75 €
Sur ce total sont imposables seulement………………………5.741.20 €
Sur ce total les cotisations chômage ne sont que de ……..………27.74 €
La retraite de base à 62 ans…………………………………….2.700.00 €
En 2011, un député (Lionnel Luca) avait proposé à ses confrères de participer (faiblement) à l’effort national en réduisant leurs indemnités (seulement leurs indemnités parlementaires de base) de 10% pour 2012.
Après en avoir débattu, les députés ont décidé que, non franchement, non, ils ne pouvaient pas ; ils n’en n’avaient pas les moyens.
Et Monsieur Henri Guaino, futur candidat à l’élection présidentielle, avait trouvé d’ailleurs, en 2013, que tout ça était très insuffisant et qu’il ne s’en sortait pas !
On les comprend et on le comprend !
Bien cordialement et meilleurs vœux à tous !
Partager la publication "Encore une question subversive ! Combien « gagne » un député ?"
Quand on parle d’un Etat en faillite, il s’agit d’une faillite virtuelle bien que les difficultés financières puissent être bien réelles.
En effet, en vertu des traités internationaux, un Etat ne peut pas faire faillite au sens du droit commercial car on ne peut pas lui appliquer, compte tenu des règles de souveraineté applicables, les règles du droit commercial qui aboutissent à la saisie et à la vente des biens du commerçant tombé en faillite.
Néanmoins, un Etat peut connaître des difficultés similaires à une faillite et faire défaut sur sa dette c’est-à-dire qu’il va décider, le plus souvent de manière contrainte, de ne pas honorer tout ou partie de ses engagements et notamment qu’il ne remboursera pas les emprunts qu’il a souscrits et dettes qu’il a contractées,
Evidemment, le défaut est le stade ultime d’une situation gravement obérée et qui ne cesse de se dégrader car les politiciens useront au préalable de toutes les recettes possibles et imaginables pour essayer de retarder le moment du défaut, notamment parce qu’ils n’aiment pas que leur image puisse être rattachée à un évènement aussi négatif.
Or, on n’imagine pas le nombre de possibilités qui sont ouvertes à un Etat en faillite pour trouver les ressources financières nécessaires à son fonctionnement et sa survie !
En fait, il faut savoir qu’à Bercy un nombre non négligeable de cerveaux sont exclusivement employés à la recherche de nouveaux impôts et taxes pour alimenter le moloch étatique ; étant entendu que désormais nous raisonnons en termes de fiscalité 2.0 avec la recherche de gisements fiscaux !
C’est un véritable catalogue à la Prévert et vous remarquerez :
– que ces mesures peuvent devenir extrêmement contraignantes car un Etat a tous les droits, absolument tous les droits, pour user du monopole de la force, sous couvert de la loi, pour contraindre ses nationaux à la spoliation plus ou moins complète.
– Que tout un chacun va, à un moment ou à un autre, reconnaître sa situation ; ce qui signifie que tout le monde est concerné … ou presque !
J’en ai recensé quelques unes mais cette liste n’est pas limitative ; l’imagination est au pouvoir – c’est le cas de le dire !
– la canalisation de l’épargne pour l’amener vers les caisses de l’Etat plutôt que vers les entreprises,
– le clientélisme électoral en avantageant certains électeurs au détriment d’autres afin de recueillir l’assentiment d’une partie de la population à des mesures souvent injustes et spoliatrices vis-à-vis d’une catégorie socio professionnelle, (les riches, les entrepreneurs, les célibataires, les possesseurs de résidences secondaires, d’immeubles non loués …),
– la lutte contre la fraude fiscale qui aboutit à toutes les dérives et notamment à organiser des vagues de contrôles fiscaux avec de formidables redressements à clé qui permettront de gonfler temporairement la trésorerie de l’Etat ; étant entendu qu’en général les redressés ne s’en remettent pas,
– organiser la délation fiscale sous des prétextes de morale publique au besoin en rémunérant les dénonciateurs qui peuvent être aussi des voleurs de documents comptables (CD Rom, fichiers sécurisés) ; étant entendu que le recel de vol est un délit pour vous et moi mais par pour l’Etat,
– déclarer la guerre au cash c’est-à-dire essayer de limiter autant que faire se peut les transactions en espèces afin que l’Etat puisse bien percevoir un impôt (TVA) sur toutes les transactions,
– La démonétisation des billets de banque remplacés par de nouveaux billets pour contraindre les gros détenteurs d’espèces (et les autres) à sortir leurs économies avec application d’une taxe sur tous les billets remis à l’échange en cas de distorsion entre le montant des revenus déclarés et le montant des sommes remises. (voir contrôles fiscaux),
– l’augmentation de la pression fiscale directe, directement par élévation des taux d’imposition mais aussi par la suppression d’abattements, ou même par l’application d’une fiscalité rétroactive ; puis quand cela ne suffit plus, l’élargissement de la base d’imposition sur des catégories sociales qui étaient auparavant dispensées,
– l’augmentation de la fiscalité indirecte avec la taxe sur la consommation (la TVA passe de 18 à 25%) mais aussi en appliquant toute une série de taxes sur des prestations ou l’achat de produits spécifiques (taxes sur l’alcool, les cigarettes, les boissons sucrées, le carburant, tous les produits présumés polluants avec une taxe dite écologique qui n’est en fait qu’une taxe de plus) : on taxe tout ce qui bouge !
– l’application de taxes sur les signes extérieurs de richesse (bateaux quels qu’en soit la taille, motocyclettes, voitures de plus de 7cv, chevaux même pas de course) mais aussi sur la détention simple de certains matériels (télés, ordinateurs, smart phones, vélos, automobiles, animaux domestiques, panneaux solaires, véhicules diesel au nom de l’écologie, …), on taxe tout ce qui bouge !
– l’application de taxes sur des documents auparavant gratuits (droits de timbre sur les cartes d’identité, les jugements, …) ou même l’accès à certains services publics autrefois gratuits,
– la taxation du capital avec un impôt forcément solidaire (en abaissant progressivement le seuil d’imposition tout en élevant parallèlement le taux d’imposition),
– maximiser le rendement de l’impôt en appliquant des impôts sur des impôts,
– la vente des participations financières de l’Etat au besoin en ayant au préalable provoqué la nationalisation de certaines entreprises,
– le siphonage de la trésorerie des entreprises publiques puis des fonds de réserve d’organismes sociaux tels que caisses de retraite,
– la dissimulation comptable de la situation réelle du pays par le maquillage pur et simple des comptes publics ; étant entendu que cette dissimulation a un rôle à la fois interne vis-à-vis de la population mais aussi externe vis-à-vis des prêteurs internationaux,
– la suppression du secret bancaire afin de mieux cerner le patrimoine et les revenus des nationaux afin de pouvoir exercer une pression fiscale optimale sur toutes les catégories socio professionnelles (voir la ligne ISF),
– le vote de lois liberticides (pour pouvoir organiser une surveillance généralisée de la population sous des prétextes divers afin de traquer les revenus occultes, les magots dissimulés),
– la confiscation plus ou moins totale des revenus de placements ou du patrimoine par le biais d’une fiscalité appropriée,
– la taxation des produits de luxe (normal ce sont les riches qui les achètent),
– la désignation de boucs émissaires (les riches, l’€, l’Europe, les entrepreneurs, les profiteurs, les fraudeurs, les spéculateurs …),
– la diminution directe ou indirecte des salaires des employés de l’Etat (fonctionnaires ou assimilés mais aussi contractuels), le stade ultime étant le non paiement des salaires et rentes,
– l’application de droits de douanes spécifiques sur certains biens importés dont l’Etat estime qu’ils coûtent trop cher (magnétoscopes à une certaine époque, …) ou que leur succès va permettre d’en faire augmenter le prix au moyen de taxes spécifiques,
– l’organisation d’un contrôle des changes plus ou moins étroit, sous des prétextes divers, afin de canaliser les flux financiers et surtout d’empêcher l’argent de filer à l’étranger.
– l’emprunt forcené sur les marchés internationaux – enfin tant qu’ils prêtent – au besoin en accordant des taux d’intérêt de plus en plus élevés,
– une forte inflation avec utilisation d’une monnaie à cours forcé et des dévaluations répétées de la monnaie qui n’ont d’autre but que lessiver les dettes de l’Etat en réduisant les revenus des pensionnés de l’Etat, et de réduire la dette vis-à-vis des créanciers de l’Etat,
– le lancement de grands emprunts d’Etat pour des causes « nationales » avec souscription obligatoire !
– la confiscation pure et simple des soldes bancaires selon un barème à déterminer (10% sur tous les dépôts) ou en dissimulant cette confiscation sous le couvert d’un emprunt forcé qui sera remboursé plus tard … beaucoup plus tard,
– la conversion forcée des emprunts de l’Etat vis-à-vis de ses nationaux en emprunts à échéance plus tardive (report d’échéance) ou en rente perpétuelle (c’est-à-dire que l’Etat ne remboursera jamais le capital emprunté !!!) avec un intérêt aussi faible que possible qui sera de toute façon laminé par l’inflation et les dévaluations,
– la confiscation de l’or détenu par les particuliers, puis de l’argent métal, puis des simples bijoux,
– la pratique de prix imposés (dits administrés) aux entrepreneurs qui finissent par faire faillite, car, pour faire « plaisir » à la population les prix de vente fixés par l’Etat sont en dessous du prix de revient,
– l’émission monétaire au moyen de la fameuse « planche à billets » qui permet de solder facilement les dettes les plus urgentes tout en accélérant le phénomène d’hyper inflation,
On constate ainsi que la stratégie des états est toujours la même : tenter de canaliser les richesses en vue de se les accaparer de toutes les manières possibles !
Précision à l’attention des naïfs : toutes ces mesures ont été appliquées à un moment ou à un autre en France ; donc toute ressemblance avec un Etat qui s’appelle la France … n’est pas fortuite !
Evidemment, une fois que toutes ces mesures ont été mises en œuvre, toute liberté a disparu et le stade suivant est la mise au ban de la société d’une partie de la population afin de pouvoir organiser sa spoliation avec l’assentiment plus ou moins explicite du reste de la population ; comme cela a été le cas avec les juifs pendant la seconde guerre mondiale que ce soit en Allemagne mais aussi en France – on appelait ça « l’aryanisation des biens juifs » !
A chaque époque ses méthodes …
Bien cordialement.
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L’immense avantage d’Internet est de permettre la diffusion d’informations qui ne sont que peu voire pas du tout diffusées par la presse mainstream télévisée ou écrite.
Je tiens donc à vous communiquer les liens de deux articles parus ces derniers jours dans la revue CONTREPOINTS.
Je vous invite à les lire dans l’ordre ; juste pour une meilleure compréhension de la situation et de ses développements.
Ce qu’on y lit est proprement hallucinant et laisse à penser qu’un Etat, même démocratique car c’est de l’Inde dont il s’agit et l’Inde est une démocratie, peut effectivement faire absolument n’importe quoi et ruiner sa population y compris et surtout la plus pauvre !
Quand on mesure la situation de la France, on peut se dire que ce genre de démarche reste possible, même ici ; ce qui franchement n’a rien de rassurant !
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