Tous les articles par Dominique Philos

A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Pour moi, le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

Qui contrôle les médias contrôle les esprits

Cette déclaration de Jim Morrison, chanteur américain, leader des Doors décédé à 27 ans à Paris le 03 juillet 1971, amène à se poser la question suivante : Peut on manipuler l’opinion publique ou simplement l’influencer et quelles sont les techniques utilisées ?

Un concept ancien théorisé récemment

Il faut remonter à Sun Tzu, général chinois du sixième siècle avant notre ère, pour retrouver la plus ancienne théorie sur la guerre de l’information dans son ouvrage L’Art de la guerre ; essentiellement dans l’optique de stratégies de déstabilisation de l’adversaire. Toutefois, le premier a avoir théorisé ces concepts est Edward Bernays, un américain d’origine autrichienne, neveu de Sigmund Freud (le psychanalyste), dans un livre intitulé Propaganda publié en 1928 dont le but, à l’origine, était de convaincre les américains des bienfaits du capitalisme.

On s’aperçoit donc que la désinformation et la propagande sont aussi vieilles que l’homme lui-même et que nous sommes sans arrêt sollicités par des informations extérieures. En fait, à bien y regarder, tout le monde manipule tout le monde : les parents avec leurs enfants, les enfants avec leurs parents, les enseignants avec leurs élèves, les industriels, les politiciens.

Le premier utilisateur de la propagande de masse a été le régime nazi dans les années 30 avec son grand maître Joseph Goebbels et sa grande prêtresse Leni Riefenstahl, cinéaste de génie qui réalisa plusieurs films à la gloire du régime, dont le plus célèbre est « le triomphe de la volonté » dont il est dit qu’il s’agit d’un des plus grands documentaires de propagande jamais réalisés !

On se rappelle effectivement ces rassemblements grandioses de nuit à Nuremberg avec colonnes, flambeaux, oriflammes, drapeaux et musique destinés à donner un sentiment de puissance, de cohésion et d’appartenance à un groupe en exacerbant la supériorité de la race aryenne, le mythe du surhomme infaillible (Adolf Hitler) qui s’est imposé à la population allemande

Mais l’utilisation systématique, par le pouvoir, de la propagande avec pour but avéré de conditionner, voire de manipuler la population remonte pour l’essentiel à la première guerre mondiale. A l’époque on appelait ça du « bourrage de crâne » et on a oublié que l’hebdomadaire satyrique le Canard Enchaîné a été créé en 1915 pour contrer la propagande massive et mensongère du gouvernement.

Les techniques de l’information et de propagande ont évidemment suivi l’évolution technologique des médias et des moyens d’information en commençant par la presse écrite, les affiches, les tracts, la radio, les meetings politiques, le cinéma, la télévision et désormais Internet. La télévision a été longtemps été, et jusqu’à une période très récente, l’organe de propagande favori du pouvoir (il y eut à son époque une ligne directe entre le ministère de l’intérieur et le bureau du directeur de l’ORTF) ; jusqu’à l’arrivée d’Internet qui a violemment  rebattu les cartes !

Mais il ne faut pas oublier qu’à l’origine, la manipulation de l’opinion avait lieu essentiellement par le biais de la rumeur colportée de bouche à oreille. Il y a quelques exemples célèbres dont celui de la rumeur d’Orléans qui accusait en 1969 des commerçants (juifs par hasard) de kidnapper des jeunes filles pour les envoyer dans des bordels du moyen orient dans le cadre de ce qu’on appelait alors la « traite des blanches ».

En 1895, Gustave Le Bon avait d’ailleurs fait paraître un ouvrage intitulé Psychologie des foules, dans lequel il tentait de théoriser le sujet. Selon lui, les rumeurs procèdent d’une approche psychologique, souvent pathologique, et sont l’expression d’un inconscient collectif. Il les assimilait à des maladies quasi épidémiques du corps social.

Qui manipule qui ?

Nous vivons désormais dans un monde dominé, saturé même, par une information, surabondante, vraie ou fausse dans des secteurs aussi divers que le commerce ou l’industrie (publicité), la politique (on parle alors de communication), la religion.

Il faut aussi être lucide, tous les Etats tentent de manipuler leurs populations pour les canaliser et éviter la contestation, les manifestations de rue, les émeutes ; car, compte tenu de l’organisation sociale qui est la nôtre, tout projet d’envergure doit être approuvé par l’opinion publique. D’ailleurs, quand une nouvelle désagréable doit être annoncée, le pouvoir la fait souvent fuiter pour habituer la population ou pour tester sa réaction.

Toutefois, les Etats n’ont pas le monopole de la manipulation car des groupes privés ou non étatiques se livrent aussi à des actions de propagande ; même si on utilise alors plutôt les termes de lobbying ou de cercles d’influence. Certaines ONG écologistes exploitent ainsi l’écologie à des fins pas forcément écologiques (lutte contre le capitalisme, contre les multinationales, contre le nucléaire en exploitant la peur de la bombe atomique).

Il faut bien entendu ne pas oublier non plus l’école de la République avec ses mythes fondateurs (la révolution de 1789 et son mythe égalitaire) enseignés dès le plus jeune âge dans le cadre d’une instruction soigneusement définie par le pouvoir (mais tous les Etats ont leurs mythes fondateurs) et la propagande marxiste résolument anti entreprise d’un corps enseignant politiquement engagé.

Bien souvent cette propagande se fait avec la complicité active de la presse, surtout en France où elle est très largement subventionnée ; trahissant de ce fait la règle qui devrait être la sienne : être au service de ses lecteurs et non au service du pouvoir.

Par ailleurs, certaines périodes sont plus propices que d’autres à la manipulation ; il s’agit notamment des périodes troublées voire même seulement instables. L’élection présidentielle en fait partie et 2017 représente presque un cas d’école avec le lynchage évident de F. Fillon dans le but d’amener à la victoire le seul candidat « possible » face à Marine Le Pen !

Les modes d’influence

Il y a en fait deux modes d’influence ou de manipulation :

– une positive : c’est la publicité pour vendre des produits et des services qui inonde tous les médias, et qui tend à exploiter l’appât du gain et la convoitise. Ainsi ces publicités qui prêtent certaines vertus (notamment thérapeutiques) à de simples aliments ou des vertus médicales à des procédés techniques totalement inefficaces. Il s’agit donc de vanter les qualités vraies ou fausses du produit ; au consommateur d’y croire ou non, de s’en faire une opinion ou non.

– une négative : il s’agit de toutes les formes de propagande qui exploitent les sentiments irrationnels tels que la crédulité, la peur ou la haine, et nous entrons alors dans le domaine royal du « complotisme » qui exploite à fond ces sentiments. L’influence se produit en jouant alors sur des biais cognitifs (nous n’avons pas tous les mêmes croyances) voire carrément sur la paranoïa des gens. L’écologie politique joue clairement sur le registre de la peur en faisant croire que la planète serait en urgence absolue.

La diabolisation constitue un élément clé de ce type de manipulation dans la mesure où elle met en jeu une charge émotionnelle tronquant le processus d’analyse objective de la situation par l’individu. Il en a été ainsi des juifs présentés par les nazis comme les responsables de la situation catastrophique de l’Allemagne avec les conséquences que l’on sait.

On entre alors dans le cadre d’un processus de désinformation qui n’est autre qu’une tromperie au besoin par amalgame ou dévalorisation des autres ; voire en faisant référence à l’existence de prétendues lois naturelles ou pire de prétendues lois scientifiques.

Mais il peut s’agir aussi d’un processus de victimisation qui joue sur l’insatisfaction d’une partie de la population (habitants des cités, musulmans opprimés par les croisés) ou par un message tel que les immigrés sont responsables du chômage.

Des techniques extrêmement variées

Les procédés d’influenciation de l’opinion sont en fait extrêmement variés et en constante évolution.

Internet et les réseaux sociaux jouent aussi leur rôle avec de nouveaux phénomènes tels que les Fake news (diffusion de fausses nouvelles) ou encore la manipulation de l’opinion avec la post vérité. Internet est devenu d’ailleurs le principal diffuseur de publicités ; notamment par le biais des réseaux sociaux.

Il existe aussi des procédés qui ne disent pas leur nom et qui, bien qu’ils soient effectivement de la publicité, n’apparaissent pas comme tels. Ainsi les publi-reportages avec souvent la caution d’un journal qui se fait payer pour un article qui n’émane bien évidemment pas de sa rédaction ou encore des images numériques manipulées (qui n’a pas vu cet ours blanc efflanqué sur son glaçon à la dérive ?) à l’appui d’un discours trompeur. A un moment, on a même craint le recours aux images subliminales dissimulées.

Mais la propagande et la manipulation peuvent aussi se dissimuler dans les arts, la musique, le théâtre, le cinéma, les livres, les documents pédagogiques sous des prétextes tout autres.

Ainsi, ces chansons passées en boucle sur certaines radios à seule fin de promotion, l’auditeur n’étant bien entendu pas informé que la diffusion de cette musique ne doit rien au talent de l’interprète mais tout au paiement par la maison de disques. Aucun film de cinéma ne sort plus sans un battage publicitaire « approprié ».

Pour intervenir dans une guerre, il faut retourner l’opinion publique qui est en général contre la guerre ; il faut la préparer aux conséquences de la guerre. Le gouvernement américain n’a pas hésité a présenter au public des preuves que Saddam Hussein possédait bien des armes de destruction massive … qu’on n’a jamais trouvées !

On peut estimer que l’on se situe alors dans le cadre de l’action psychologique pure et de ce qu’on a appelé « la fabrication du consentement » telle qu’elle a été théorisée par Noam Chomsky et Edward Herman en 1988 (avant l’irruption d’Internet) et dont le but est d’obtenir l’adhésion de la population à des mesures dont elle ne veut pas.

On se situe dans le même registre lorsque le pouvoir désigne un ennemi extérieur pour agréger la population derrière un leader (Chavez a désigné les USA comme la cause du malheur des vénézuéliens comme d’ailleurs Castro à Cuba).

L’utilisation de la propagande et de la publicité est devenue omniprésente avec des conseillers en communication qui guident les industriels mais aussi les politiciens avec les désormais fameux « éléments de langage ». On se situe alors dans le marketing politique.

Seulement, les gouvernements, quels qu’ils soient, n’aiment pas que l’information leur échappe et ils considèrent les réseaux sociaux comme des concurrents dont il faut limiter l’influence, voire éradiquer. Cela les amène à faire voter des lois dites « anti fake news » dans le but principal de contrôler l’information alors que le pouvoir se permet lui-même d’y déroger et d’utiliser ces fameuses fake news !

Nous nous situons bien dans ce registre lorsqu’on nous affirme que les dépenses publiques, y compris somptuaires, sont payées par l’Etat alors qu’elles ne sont jamais payées que par le contribuable auquel l’argent a été extorqué ou encore que la taxe carbone sert à financer des projets écologiques alors qu’elle n’a qu’un but purement budgétaire !

La référence à la voix du peuple ou à la volonté populaire est aussi une manipulation visant à faire croire à un unanimisme de nature à vaincre certaines résistances de certaines parties de la population. La voix du peuple n’est alors que l’expression de l’esprit populaire, lui-même forgé par des leaders en qui il a confiance et par ceux qui savent manipuler l’opinion publique, en utilisant préjugés, symboles et clichés, à quoi s’ajoutent quelques formules simplistes de nature à marquer l’opinion.

Une efficacité relative

La question qui demeure évidemment est l’efficacité de cette propagande et de cette publicité sur la population ; ce à quoi on peut répondre par l’aphorisme « calomniez, calomniez il en restera toujours quelque chose » que l’on attribue tantôt à Francis Bacon (1561-1626) tantôt à Beaumarchais (1732-1799).

Cela montre d’une part que le mensonge est indubitablement associé, et depuis fort longtemps, à la capacité de manipuler les foules et d’autre part que l’impact en est toujours plus ou moins incertain mais que, quelque soit le niveau de propagande utilisé, on peut espérer que qu’elle laissera des traces dans l’opinion publique.

Il en est évidemment de même à propos de la publicité purement commerciale.

D’ailleurs qui peut prétendre n’avoir jamais été influencé par des publicités, des images, des documents  ou des informations et s’être aperçu ensuite que ce qu’on avait cru au départ était finalement faux ou que le produit acheté ne correspondait pas en fait à ce qui avait été annoncé ?

On peut même imaginer que répéter longtemps le même message finit par avoir un impact. Ainsi, quand on discute avec des personnes de moins de 40 ans, on s’aperçoit qu’elles sont toutes absolument convaincues par le discours écologique officiel : l’homme est mauvais pour la planète. C’est le signe évident que 30 ans de propagande continue ont fini par faire leur effet ; tout comme il existe dans toutes les familles des « vérités » constituant de véritables dogmes !

On l’a compris : la publicité et la propagande jouent sur les ressorts de la nature humaine surtout que, bien souvent, ces techniques de manipulation partent du principe que la population est idiote et que très peu de gens ont la capacité et les connaissances pour apprécier la réalité des choses.

En gros, l’action publicitaire ou d’influence est basée sur le fait que la plupart des gens se laissent dominer par leurs émotions et leurs impulsions. La publicité ne sera jamais non plus en mesure de transformer un mauvais produit en bon produit. (il faut savoir d’ailleurs que le messages publicitaires sont d’abord testés sur un panel représentatif afin d’en mesurer l’impact avant d’inonder les médias).

On a beau estimer que la publicité est une forme de lavage de cerveau, elle n’a pas encore le pouvoir de faire acheter à quelqu’un quelque chose qu’il ne veut pas !

Car, finalement, la publicité ne peut pas tout et il y a des limites à l’acceptabilité de certaines décisions. Il serait d’ailleurs naïf de penser que la population gobe tout ce qu’on lui raconte et on se souvient d’ailleurs de quelques loupés mémorables tels que l’éco taxe et la taxe carbone.

Pourtant, on obtient parfois des résultats spectaculaires. Ainsi, D Trump, si politiquement incorrect, a réussi à renverser l’ordre des choses en utilisant, dans le cadre d’une approche totalement novatrice pour le monde politique, les réseaux sociaux et en twittant sans arrêt face à une presse hostile ayant délibérément pris parti pour l’establishment de Washington.

Finalement, nous n’avons pas fini d’explorer les possibilités techniques et intellectuelles de l’action psychologique et on peut s’attendre, dans les prochaines années, à des résultats inattendus du fait de l’irruption de nouveaux procédés basés sur des algorithmes maîtrisés pour l’instant essentiellement par seulement quelques grandes entreprises au nombre desquelles on doit comptabiliser les GAFA.

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce – Patmos)

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reproduire en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (4 avis)
Loading...
6 396 vues

Affaire Barre ou la schizophrénie de la classe politique française !

Vous avez tous entendu parler de ce nouveau scandale : Encore un compte bancaire dissimulé dans un paradis fiscal par un politicien.

Evidemment, cela donne une tournure un peu curieuse à la chose fiscale car après Cahuzac, après les époux Balkany voilà que Raymond Barre, l’honorable premier ministre, le pourfendeur du microcosme (politique), l’ancien candidat aux élections présidentielles, avait lui aussi un compte en Suisse, dissimulé au fisc français !

Ce que l’on sait du dossier est que le montant de la dissimulation s’élèverait à 11 millions de CHF ou 7 millions €. On ne connait pas l’origine des fonds ni l’ancienneté de ce placement. Il semblerait enfin que le fisc en ait eu connaissance par le biais d’une dénonciation …

Cette révélation pose des questions à la fois d’ordre moral et législatif et les conclusions que l’on peut en tirer sont à la fois logiques et implacables !

Lorsque Raymond Barre est arrivé au pouvoir, les prélèvements obligatoires, en France, s’élevaient à un peu moins de 35% du PIB ; ils sont aujourd’hui à 47%. Une telle progression ne peut bien évidemment pas se produire sans avoir quelques effets collatéraux indésirables et la fraude en fait partie.

On ne va pas se lancer dans un jugement de valeur sur le fait de planquer ses avoirs dans un paradis fiscal car, avec notre record du monde de la pression fiscale, il est fatal que les contribuables fortunés cherchent des échappatoires et quoi de plus pratique qu’un compte à l’étranger !

Et pourtant, il ne manquera pas d’ames sensibles pour affirmer, haut et fort, que frauder le fisc ce n’est pas bien et que payer des impôts (même si ce sont les plus élevés du monde) est un devoir citoyen !

Seulement, c’est déjà oublier que 57% des français ne paient pas d’impôt sur le revenu. Ces français là trouvent donc tout à fait légitime que le montant de la fiscalité ne soit jamais assez élevé … du moment qu’ils ne sont pas concernés. D’ailleurs, une certaine frange radicalisée des gilets jaunes demandait avec insistance le rétablissement de l’impôt sur la fortune auquels ils n’étaient eux-mêmes pas assujettis !

Néanmoins, la question que devrait immédiatement se poser tout un chacun est : Comment se fait-il que les politiciens qui font les lois, fiscales notamment, soient aussi des fraudeurs ? Et ce phénomène n’est-il pas le symptome d’un problème plus général concernant le fonctionnement de la société civile ?

Il faut d’abord être conscient que les quelques noms qui sont donnés en pâture ne sont que la partie émergée de l’iceberg de la fraude fiscale de la classe politique.

Un banquier de Monaco, paradis fiscal bien connu des spécialistes, avait affirmé il y a déjà bien longtemps, sans aucune ambiguïté et sur un ton goguenard, qu’il avait vu toute la classe politique française défiler dans son bureau ; ce qui tend à démontrer que la pratique est à la fois ancienne et fréquente !

Ainsi donc, les politiciens, qui disposent de revenus largement supérieurs à la moyenne, montrent si l’on peut dire, l’exemple … ce qui tend à démontrer qu’ils sont parfaitement conscients de la situation qu’ils ont eux-mêmes générée !

En d’autres termes : Ils ont créé consciemment un enfer fiscal mais se sont arrogés le droit individuel d’y échapper …

Seulement, il y a une autre vérité : En France, le pouvoir est entièrement exercé par l’exécutif et son administration. Le parlement qui vote les lois, fiscales notamment, n’a en réalité aucun pouvoir et ne constitue, sous la Vème république, qu’une simple chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif ; et, en matière fiscale, on sait que tout se décide à Bercy !

Bercy, ce temple de la fiscalité répressive, qui emploie une armée de contrôleurs et qui semble d’ailleurs avoir échappé à tout contrôle ; qui use et abuse sans complexe de moyens de plus en plus intrusifs !

Faut-il y voir, en ce qui concerne les politiciens, un aveu implicite d’impuissance ?

Nous sommes manifestement dans la logique d’un système implacable de pression et de spoliation fiscales dont la classe politique, qui en est la principale responsable, en est parfaitement consciente mais ne fait rien ou ne peut rien faire pour y remédier hormis de manière purement égoiste et individualiste en essayant, chacun de son côté, d’échapper aux conséquences d’un système qui a atteint un point de non retour.

Evidemment, le salarié ordinaire, le petit professionnel libéral ne peuvent qu’être les victimes d’un tel système auquel ils ne peuvent pas échapper puisqu’ils ne peuvent rien dissimuler !

On connait bien évidemment les causes de cet enfer fiscal : il faut financer les promesses irresponsables faites par les politiciens pour se faire élire ! Et l’augmentation exponentielle des dépenses publiques depuis 40 ans d’un État qui contrôle à peu près tous les aspects de la société nécessite toujours plus d’impôts et de taxes pour les financer !

En outre, il existe une conséquence déjà dénoncée dans ces colonnes : face au risque de spoliation fiscale, la tentation de la fraude fiscale ne fait qu’augmenter ; surtout que les règles deviennent de plus en plus complexes et que les risques de transgression fiscale, du fait de cette complexité croissante, ne font qu’augmenter ; sans même que le contribuable en soit conscient !

La fraude involontaire et non intentionnelle devient inéluctable !

Aveu d’impuissance ou d’incompétence, les politiciens n’en n’ont, semble-t-il, pas tiré les conséquences et montrent clairement que le seul moyen pour échapper à l’intrusion et à la spoliation fiscale est de planquer ses avoirs dans un pays étranger !

L’inquisition fiscale trouve donc ses limites du fait des frontières ; ce qui est tout sauf rassurant.

En outre, la France est un pays où règne un égalitarisme de façade et où s’enrichir est mal vu, voire impossible du fait des règles administratives ; et, il ne faut pas oublier qu’à la pression fiscale s’ajoute le risque de confiscation pure et simple … ce que l’État et son administration sauront pratiquer sans aucun complexe puisqu’en France l’intérêt général prime toujours l’intérêt particulier et que le juge administratif est d’abord là pour protéger les intérêts de l’État !

Les politiciens et les fonctionnaires en ont-ils tiré une conclusion ?

Oui, mais ce n’est pas celle de diminuer les prélèvements obligatoires ; c’est celle de voter l’augmentation des moyens de contrôle !

Autrement dit, on n’hésite pas à porter atteinte à la liberté individuelle afin de protéger les intérêts d’un État dépensier incapable de réfréner ses besoins !

Évidemment, la liberté du citoyen est quelque peu malmenée mais vous savez bien que c’est pour votre bien qu’on vous surveille et qu’on vous contrôle.

J’avais écrit un article : les incroyables moyen de la traque fiscale. Il est bon de le relire et de méditer son contenu afin de percevoir toute l’ampleur du problème.

En Suisse, le secret bancaire existe. En France il n’y a aucun secret pour l’administration fiscale qui estime avoir le droit de tout savoir sur vous ; et cela déjà, d’un point de vue moral, est tout à fait inadmissible car il n’y a aucune raison pour que tout un chacun soit complètement mis à nu par une administration qui sait tout de vous et à l’intrusion de laquelle on ne peut pas échapper !

Il s’agit à n’en pas douter d’un système proche de la dictature comme il existait en URSS ou en RDA où tout le monde était surveillé !

Et la morale ?

C’est toujours celle de celui qui peut tricher parce qu’il en a les moyens à la fois matériels (il dispose de revenus susceptibles d’être dissimulés) et les connaissances (il sait comment faire et à qui s’adresser).

Evidemment, les gilets jaunes, coincés entre leurs salaires et leur incapacité à augmenter leurs revenus tandis que la pression fiscale ne fait qu’augmenter, ont trouvé une autre solution : la révolte fiscale mais elle traduit la même lassitude vis à vis d’une pression fiscale dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle est trop élevée !

Il est par ailleurs certain que la révélation de ce type de comportement ne peut qu’encourager de nouveaux mouvements de révolte.

Le côté « pas moral » est que ce sont les gens qui devraient montrer l’exemple qui trichent le plus !

Conclusion :

Les politiciens qui font les lois montrent sans ambiguité que si vous avez de l’argent ou un patrimoine important, il faut qu’il soit domicilié ailleurs qu’en France car la France est un enfer fiscal qui détruit les patrimoines.

Car en France, pays des prétendus droits de l’homme, personne ne doit pouvoir échapper à la rapacité implacable du fisc !

Néanmoins, rien ne vous interdit, du fait des règles européennes et à la grande colère des hiérarques de Bercy, de placer de l’argent ou d’acheter de l’immobilier à l’étranger … à condition de le révéler à l’administration fiscale.

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (de la Grèce)

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reproduire en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (8 avis)
Loading...
2 173 vues

Notre futur : le rationnement mais … pas pour tout le monde

Nous vivons dans un monde d’abondance. Nous pouvons pratiquement tout nous acheter ; à condition bien évidemment d’avoir les ressources financières disponibles.

Mais il n’est pas sûr que notre futur à l’échéance de 10 à 20 ans soit identique ; il est même probable qu’il ne sera pas enthousiasmant et il s’articule entre plusieurs séries de questions qui ont trait, entre autres, à l’écologie, à la politique économique et monétaire, à la politique de santé.

L’écologie :

Elle prend aujourd’hui des proportions complètement surréalistes voire complètement délirantes et on ne peut que constater qu’elle interfère partout et guide l’action tant des Etats que des individus ; ce qui amène à parler de dictature verte !

Les ayatollahs de la pensée écologique sont en train de prendre le pouvoir et d’infliger à la population des règles de restrictions qui ne feront que s’aggraver au motif que la planète serait en urgence absolue (on croirait qu’elle est dans un service de réanimation) car on est en mesure de nous expliquer doctement et « scientifiquement » le temps qu’il fera dans 40 ans ; alors qu’on ne peut pas donner la météo sous 8 jours et l’épisode de la canicule (qui n’a rien à voir avec un éventuel réchauffement climatique) est un argument supplémentaire pour faire trembler les foules !

Les politiciens, E Macron en tête, même s’ils n’y croient pas un seul instant, en ont fait leur  cheval de bataille et adoptent une attitude écolo responsable qui n’est essentiellement qu’une posture politique et médiatique destinée à se mettre dans la poche les groupes de pression écologistes et les électeurs conscientisés ; et les résultats des écolos aux dernières élections européennes les ont confortés en ce sens !

On va en mesurer prochainement les conséquences puisque E Macron a prévu d’organiser une modification constitutionnelle afin de placer en tête de la constitution des préoccupations écologiques qui n’ont absolument rien à voir avec les règles de fonctionnement d’un Etat mais qui ont tout à voir avec les scandales du sang contaminé et de l’hormone de croissance.

La conséquence directe, à terme, sera de bloquer tout progrès scientifique au nom d’un éventuel risque écologique ou sanitaire !

En fait, ce mouvement s’accompagne d’une intransigeance tout à fait semblable à ce qui s’est passé pour les religions ; à tel point que le climato scepticisme n’est pas toléré (c’est du négationniste climatique) et même seulement parler de variations climatiques au lieu de réchauffement climatique n’est pas admis. Le dogme du réchauffement climatique anthropique est devenu incontestable et il est d’ailleurs parfaitement intégré, sans contestation, par une grande majorité de la population après trente années de propagande intensive !

On y retrouve les accents millénaristes de destruction du monde propagée dans les années précédant l’an Mil avec une tentative de culpabilisation évidente de la population alors que nous ne sommes absolument pas confrontés à une pénurie ou un risque climatique. La culpabilisation est devenue la norme comportementale et la décroissance est devenue la norme économique.

Nous sommes en plein délire mystique de la nouvelle religion véhiculée à la fois par des organisations très puissantes et relayées par des médias complaisants ; religion qui, comme le socialisme et le communisme qui prétendaient refaire le monde et ont échoué, se trouve être, juste par hasard, anti capitaliste.

Il s’agit, pour le moins, d’une tentative de prise de contrôle des individus avec une repentance climatique qui tourne à l’hystérie collective (avec des adeptes du vegan se nourrissant d’herbe parce que la viande est nocive (?!) et des végétariens prosélytes qui attaquent les boucheries).

Les conséquences sur la vie quotidienne sont évidemment prévisibles car ce schéma de décroissance va à l’encontre du fonctionnement normal de l’économie ; laquelle ne peut fonctionner qu’avec de l’énergie. Sans électricité, sans pétrole sans gaz et sans charbon tout s’arrête et l’économie s’effondre !

Par ailleurs, il faut être conscient que le premier effet de l’écologie est l’augmentation des taxes et on en a vu l’effet sur le carburant auto ; mais elles se dissimulent aussi dans votre facture de gaz, d’électricité, de fuel domestique.

On invente des taxes sur le CO2 (en fait sur du vent) alors que l’on sait que ce gaz n’est pas un polluant. On prévoit de supprimer des centrales nucléaires pour mettre à la place des énergies dites renouvelables ; ces fameuses énergies alternatives intermittentes dont le coût explose alors qu’elles ne remplissent aucun des critères requis. Une source d’énergie pour être utilisable doit être stable, abondante et bon marché ; ce qu’elles ne sont pas !

Il est prévu de s’attaquer à la voiture à moteur thermique (qui sera interdite en 2040), au chauffage avec l’interdiction des chaudières au fuel avant sans doute ultérieurement de celles au gaz pour les remplacer par au mieux des pompes à chaleur grosses consommatrices d’électricité ou au pire par … rien ! Ne parlons surtout pas du gaz de schiste …

Les restrictions de circulation en voiture commencent à s’opérer autour des villes et le prochain objectif semble être l’avion.

A la fin, ces mauvais choix imposés par le pouvoir finiront par provoquer une crise de l’énergie et, fatalement, la seule énergie qui restera sera celle qu’on ne pourra pas se payer.

La politique de santé :

Les médecins disparaissent puisqu’ils partent à la retraite et ne sont pas remplacés en raison notamment du numerus clausus qui a limité l’accès aux professions médicales afin de limiter les dépenses de santé ; sans pour autant que ces dépenses de santé soient maîtrisées.

A cela s’ajoute la crise des urgences hospitalières avec de récents mouvements de grève et les fermetures d’hôpitaux dont on s’aperçoit après coup qu’elles ont des effets catastrophiques !

Les cotisations aux mutuelles de santé s’envolent, à la fois grâce aux taxes qui leur sont appliquées mais aussi parce que ces mutuelles sont obligées de prendre en charge de plus en plus de frais alors que la population vieillit.

Il fut une époque où se poser la question de la faillite des officines de pharmacie relevait de la bonne blague. Or, aujourd’hui les officines font faillite malgré le fait qu’elles bénéficient d’un monopole sur la vente des médicaments. L’explication est simple : Devant l’ampleur des déficits, l’Etat fixe lui-même le prix de vente des médicaments et il a tellement réduit les marges que les pharmacies ne gagnent plus rien sur leur vente. La marge bénéficiaire s’est déportée sur les médicaments non remboursés (dont le prix de vente est libre) et la parapharmacie !

En outre, les pharmacies sont désormais confrontées à des ruptures de médicaments ; ce qui laisse présager un futur rationnement. A terme, c’est évidemment le risque de défaut de soins, surtout ceux urgents pour les cas graves, qui se profile !

Les laboratoires de leur côté, n’ont aucune marge de manœuvre et ne peuvent pas rentabiliser les lourds investissements sur les nouvelles molécules (lesquelles sont par ailleurs très rares) alors que les normes à respecter deviennent de plus en plus complexes et que les AMM (autorisations de mise sur le marché) sont de plus en plus longues à obtenir.

L’administration a fini par totalement prendre le contrôle du secteur de la santé avec l’interdiction de la concurrence des compagnies privées d’assurance ; assurant un monopole à la sécurité sociale d’Etat sans concurrence ni sur les prix des prestations ni sur les cotisations !

Même la vie va devenir rationnée puisque l’espérance de vie décline ; ce qui risque d’être aggravé par le fait que certains mouvements, qu’on a du mal à catégoriser, se sont lancés dans une croisade anti-vaccination avec tous les dangers que comporte une exposition à des maladies autrefois mortelles et qui ont presque disparu grâce justement aux vaccinations !

Enfin, le gouvernement est en train d’organiser une modification des retraites dont le seul but sera de pouvoir continuer à partir à 62 ans (la peur des gilets jaunes fait qu’il n’ose pas reculer l’age de retraite) mais avec une forte décote ; compte non tenu du fait qu’avec 1,7 cotisant par retraité, le système de retraite par répartition obligatoire en France, et sans dérogation possible (sauf pour les fonctionnaires avec Préfon), va dans le mur !

La politique économique :

La France dirigée par ses fonctionnaires n’arrive pas à sortir du triptyque : droit du travail trop contraignant – charges sociales trop lourdes – chômage de masse et refuse clairement de regarder ce qui s’est fait chez nos voisins.

Évidemment, devant l’accumulation des dettes, et faute de créations suffisantes d’entreprises et donc d’emplois, le gouvernement en est réduit à durcir les conditions d’indemnisation des chômeurs. Il va donc lutter contre les contrats courts, en les taxant ( ?!), alors qu’ils sont une forme d’adaptation des entreprises au droit du travail français ; l’un des plus rigides du monde !

Contrairement à la version officielle, il n’y a aucune simplification du droit du travail puisque, depuis l’élection de E Macron, le Code du travail est passé de 3448 pages (édition 2017) à 3784 pages (édition 2019).  L’État taxe et réglemente sans cesse et finalement … bloque l’activité.

Le gouvernement s’est lancé dans des économies purement budgétaires qui ne cherchent nullement à redresser la situation de l’emploi mais à limiter les dépenses d’indemnisation ; et, comme on continue à se tromper, la situation ne pourra que s’aggraver !

Parallèlement, on oblige les constructeurs auto à se convertir à la voiture électrique en balayant d’un revers de main des objections auxquelles les normateurs de l’administration n’ont pas de réponse (ressources, efficacité, durabilité des batteries) ; au détriment des emplois du secteur automobile. Les constructeurs auto vont s’adapter mais ils vont licencier en masse !

Le tabassage fiscal, qui a fini par faire fuir ceux dont le capital sert pourtant à créer des emplois, des richesses et financer les services publics, n’est malheureusement pas fini car l’Etat a toujours plus besoin de ressources alors qu’il n’est jamais question de réduire les dépenses.

On ne peut même pas exclure que nous ayions à faire face à une crise de la dette gravissime dont évidemment nous ferons les frais !

La politique monétaire

Les Etats empruntent désormais à des taux négatifs ; ce qui signifie que non seulement les prêteurs ne reçoivent aucune rémunération mais ils acceptent de payer pour prêter leur argent ; ce qui ne s’est jamais vu !

C’est évidemment une situation à la fois malsaine et anormale qui va avoir des répercussions à moyen terme puisque vos placements ne rapportent plus rien et que les banques ne gagnent plus d’argent ! L’épargne à taux négatifs est une épargne qui perd de sa valeur par le seul fait de l’inflation !

La raison tient au fait que les dettes étatiques accumulées sont énormes et désormais impossibles à rembourser alors que la croissance est en berne. Les banques centrales se livrent donc à des manipulations monétaires qui n’ont pas d’autre but que de sauver les Etats par le biais de l’euthanasie lente des épargnants, mais aussi des banques, des caisses de retraite, des fonds de pensions.

Nous vivons en fait sous la menace permanente d’une crise de la dette des Etats alors que l’on sait désormais que les banques centrales ne pourront plus jamais relever les taux d’intérêt par peur d’une insolvabilité généralisée d’Etats désormais incapables de faire face à leurs dettes ! En effet, si du fait d’un évènement fortuit, les taux d’intérêts se mettent à monter, nous courrons à la catastrophe et la perte de patrimoine par le biais d’une dévalorisation de l’épargne se complètera alors par une spoliation directe au profit d’un Etat prédateur en faillite.

La politique agricole

Au nom du fameux principe de précaution, le gouvernement a décidé d’interdire le glyphosate alors que les études qui tendent à prouver les dangers de cet herbicide apparaissent d’un point de vue scientifique très contestables mais … leur contestation est inaudible. Il en est de même pour les OGM qualifiés de dangereux sans aucune preuve scientifique !

En fait, on s’aperçoit que cette interdiction résulte de la pression exercée par des mouvements écologistes en lutte essentiellement contre certains groupes industriels qui sont surtout des multinationales honnies et qui ont définitivement décidé que le glyphosate et les OGM étaient dangereux ! C’est juste une version différente de la lutte contre le grand capital des années 70 !

Les agriculteurs deviennent subitement inaudibles alors qu’ils attirent l’attention sur le risque, faute de produits de remplacement pour le glyphosate, d’une baisse dramatique des rendements agricoles et d’une augmentation très importante du prix des denrées agricoles dont les français crédules devront assumer les conséquences ! 

Une étude de l’institut Montaigne a montré que c’est en France que l’opinion publique est la plus méfiante à l’encontre des progrès de la science et la plus ignorante aussi de la réalité des mécanismes économiques de base. Et cette ignorance fait le lit des arguments et des manipulations des radicaux de l‘écologie politique. Il faut quand même rappeler sans ambages que la science a plus fait pour l’humanité ces cent dernières années que le socialisme et le communisme qui prétendaient libérer les peuples mais les ont surtout massacrés !

La preuve vient encore d’en être donnée avec un sondage BVA qui vient de montrer qu’une large majorité de français croit que le nucléaire contribue au réchauffement climatique alors que c’est une énergie totalement décarbonnée ! (ce qu’on voit sortir des tours de refroidissement est de la vapeur d’eau !).

La question qui se pose à la fin est : dans quel but ; si ce n’est le désir de soumettre des populations entières à la volonté de quelques illuminés, doctrinaires, narcissiques, potentats, qui ont décidé d’enrôler de gré ou de force des populations crédules et craintives dans des schémas irréalistes !

Certains pensent que les buts réels des écologistes radicaux sont purement et simplement de faire tomber le capitalisme ; ce que ne sont arrivés à faire aucune des idéologies basées sur le marxisme. Et le gouvernement ne fait rien pour contrecarrer ce mouvement ; au contraire, il l’accompagne et le suit lâchement en espérant en tirer un avantage politique !

Il n’est pas sûr que tout un chacun puisse trouver son bonheur dans un monde rationné par la volonté de quelques uns car il est clair que, s’il y a pénurie, elle sera organisée au profit de quelques uns. Il ne faut pas se leurrer : ceux qui prêchent cette décroissance n’en seront pas les victimes !

Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en intégralité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 4,89 sur 5 (9 avis)
Loading...
1 999 vues

Ce mythe si français de l’homme d’Etat

Les français adorent les grands hommes providentiels qui sauvent le pays et plus encore ceux qui donnent une image prestigieuse à l’étranger. Cette propension est d’ailleurs sacralisée sur la façade du Panthéon où figure la devise : « aux grands Hommes la patrie reconnaissante ».

Un petit inventaire non exhaustif nous donne Napoléon Bonaparte (au bilan pourtant catastrophique), Napoléon III (descendu de son piédestal à la suite de la défaite de 1870), Pétain en 1940 (mais seulement jusqu’en 1942 et la mise en place du STO), de Gaulle en 1944 bien qu’il soit presque inconnu des français et en 1958 en pleine crise algérienne. Certains y voient aussi Louis XIV, qualifié de grand roi, alors qu’il a ruiné la France à la fois par ses guerres permanentes, sa  désastreuse révocation de l’édit de Nantes et provoqué indirectement la révolution de 1789.

Finalement, à bien y regarder, nos grands hommes sont surtout des potentats autoritaires au bilan plus que contrasté, pour ne pas dire, pour certains, carrément négatif.

Et pourtant les français persistent à vouloir cultiver l’image du chef et semblent toujours attendre l’arrivée de l’homme providentiel, de l’homme d’Etat, le vrai, celui qui va les sauver et qui, quasi magiquement, remettra la France sur des chemins plus sereins et rattrapera toutes les erreurs du passé. Pour Napoléon Ier les errances de la révolution, Napoléon III les errances de la restauration, Pétain les errances de la IIIème république et de la défaite de 1940, De Gaulle les errances de la IVème république et de la crise algérienne.

Et cette image est elle-même renforcée par le rêve de tous nos politiciens d’accéder à ce firmament de l’idolâtrie républicaine.

Le concept d’homme d’Etat présuppose l’existence d’une structure étatique

L’expression homme d’Etat contient dans son énoncé le concept d’ « Etat » ce qui présuppose évidemment l’existence d’une organisation étatique. On se rend alors vite compte que la notion d’homme d’Etat se superpose, voire se confond avec l’étatisme, c’est à dire avec cette culture bien française d’un pouvoir centralisé omnipotent.

Cela amène d’ailleurs à observer que les cultures sont, à ce propos, fort différentes d’un pays à l’autre et surtout que ce concept d’homme d’Etat est avant tout très … français et qu’on en arrive très vite à cette vision si française de l’Etat ultra centralisé avec son organisation pyramidale, l’élection d’un chef à son sommet qui donne les ordres, une base qui les exécute et, entre les deux, toute la technostructure de la fonction publique qui sert de courroie de transmission et régit tous les aspects de la vie économique et sociale du pays.

Cette vision est de surcroît amplifiée par la constitution de la Vème république qui fait du président de la République une espèce de monarque autocrate disposant d’un pouvoir exorbitant lui permettant de dominer la situation. Il s’agit en fait rien moins que d’une conséquence de la conception paternaliste et autoritaire du pouvoir telle que la concevait le général De Gaulle qui considérait que le suffrage universel lui conférait les pleins pouvoirs !

D’ailleurs, chez nombre de français persiste une confusion entre compétence et autoritarisme puisqu’un sondage a montré que la moitié de la population verrait bien un militaire à la tête du pays ; ce qui conduit à se poser légitimement la question de la conception française de la démocratie.

On sait aussi que, en raison de l’organisation si typique de la France, la population est largement dépendante de l’Etat et de son chef dont elle a tendance à attendre beaucoup alors que le caractère monarchique du pouvoir, avec son décorum, ses palais et les ors de la république, encourage et accentue clairement cette manière d’exercer le pouvoir et que les politiciens ont une fâcheuse tendance à entretenir avec complaisance le mythe de cette grandeur et de cette toute-puissance !

L’imaginaire collectif d’un concept flou

En dehors du fait qu’il faudrait consacrer de longues pages pour essayer de déterminer les raisons de la prévalence d’un tel concept dans la population française, on pourrait essayer de se faire une idée de l’homme d’Etat en passant en revue les différentes qualités morales, techniques ou intellectuelles se rapportant à l’exercice du pouvoir afin de déterminer des critères objectifs de cet homme si exceptionnel. Seulement, on s’aperçoit très vite que les critères d’évaluation varient d’un individu à l’autre à partir d’opinions et de sentiments essentiellement personnels qui ne sont donc évidemment pas objectifs !

On se doute quand même que le contraire de l’homme d’Etat est le politicien prétentieux, vaniteux, cupide et lâche ; fort avec les faibles et faible avec les forts. Néanmoins, il est difficile d’avoir une image réaliste de la véritable personnalité du président car l’image donnée en public est essentiellement artificielle du fait de l’omniprésence de conseillers en communication dont l’unique mission est de préserver « l’image du président » à travers le filtrage de l’information et l’utilisation de techniques d’influence ou de manipulation basées sur l’apparence (le verbe et l’image).

On dit toujours que le politicien ne réfléchit qu’à sa prochaine réélection tandis que l’homme d’Etat pense à la prochaine génération ; ce qui laisse à penser que les qualités d’un homme d’Etat devraient essentiellement s’apprécier au niveau de la direction d’un pays et que ce devrait être avant tout des qualités de gestion. Or, l’expérience établit sans contestation possible que les politiciens (Chirac, Sarkozy et probablement E. Macron)  sont nettement meilleurs pour conquérir le pouvoir que pour assurer la gestion quotidienne du pays.

Seulement, au delà des slogans électoraux forcément simplistes et réducteurs, convaincre la population, dans le cadre d’une gestion quotidienne, est une tâche particulièrement ardue en ces temps de défiance généralisée à l’égard de la classe politique mais aussi parce que l’homme de pouvoir doit faire face à des intérêts divergents pour ne pas dire contradictoires qu’il n’est évidemment pas en mesure de tous satisfaire !

La culture française du chef et le mode d’élection du président tendent d’ailleurs à exacerber ce sentiment en créant sans doute un lien plus fort entre le chef et la population mais avec l’inconvénient d’établir aussi une dépendance de cette dernière vis-à-vis d’une personne qui ne sera pas nécessairement à la hauteur de ses attentes. D’où la déception manifestée à chaque fois dans les urnes !

La situation peut être plus ou moins flagrante mais il suffit de se rappeler F. Hollande au bilan si calamiteux et à qui colle l’image du pauvre type arrivé par erreur à une fonction pour laquelle il n’avait ni les compétences ni les capacités.

Cela permet d’affirmer que finalement ce prestige de l’homme d’Etat est essentiellement attaché à la fonction mais que cela ne fait pas de son titulaire temporaire un homme exceptionnel !

Ainsi donc, au-delà de glorification d’un homme ordinaire et de l’aura quasi magique dont les politiciens aiment à s’entourer, on s’aperçoit que l’homme dit d’Etat n’est en fait ni un surhomme, ni un messie et l’image de l’homme providentiel présenté comme le sauveur du pays n’est avant tout qu’un mythe, une créature médiatisée, le produit d’une manipulation voire d’une propagande.

L’Histoire peut d’ailleurs révéler que l’homme providentiel ne l’est pas toujours. Ainsi, il ne faut pas oublier que le général De Gaulle a organisé la chute de la IVème république pour ensuite, après 12 ans de « traversée du désert » prendre le pouvoir et modifier ensuite les institutions à sa convenance.

L’homme d’Etat … homme d’action ?

Les responsables politiques sont en principe des représentants du peuple chargés d’écouter puis de synthétiser ses préoccupations et d’appliquer la politique qu’il désire à la lueur de l’expression qui en émane à l’occasion des élections.

Les politiciens aiment à faire croire à leur toute puissance. Néanmoins, il est dangereux de faire croire au peuple que la politique et le politicien peuvent tout changer car cela revient à minimiser l’importance des évènements et les complexités d’un monde sur lequel le dirigeant n’a pas toujours prise !

D’ailleurs, l’expression « action politique » semble n’être qu’un oxymore tant les politiciens sont vilipendés pour leur immobilisme ; le volontarisme politique n’apparaissant finalement bien souvent que comme des effets oratoires voire des phrases creuses dénuées de sens !

En effet, la classe politique est souvent brocardée pour son incapacité à trouver des solutions à la hauteur des défis présents ; bien qu’on puisse penser qu’un dirigeant exceptionnel saurait prendre les bonnes décisions malgré l’opposition de la population car il dispose des informations qui lui permettent d’agir. Courage et clairvoyance devraient être les piliers de l’action politique de l’homme d’Etat tout en prenant garde à ne pas confondre courage et obstination dans l’erreur.

Seulement, si l’on prend comme critère d’appréciation le réformisme, et pour ce qui concerne le cas français on connaît par le détail les maux qui affectent le pays :

– poids de l’Etat trop lourd,

– trop de dépenses publiques,

– trop de fonctionnaires improductifs donc à la charge des productifs,

– dévalorisation de l’entreprise, seule créatrice de richesse,

– trop d’assistanat social,

– une fiscalité écrasante qui désavantage les entreprises

– un chômage endémique à un niveau anormalement élevé.

on sait que l’expérience des 45 dernières années montre, qu’en France, cela est inimaginable parce que tout mouvement de réforme se heurte immédiatement à des intérêts contradictoires et parce que la société française est connue pour ses rigidités et son conservatisme. Aucune réforme d’ampleur n’a donc été entreprise, bien au contraire, nous n’avons eu droit qu’à un empilement de règlements et de taxes qui n’ont fait que rigidifier encore plus la société française.

Et E Macron, homme d’Etat ?

On sait que les français, lors du cérémonial des élections présidentielles qui concourt lui aussi à cette idée, ont cru qu’avec sa jeunesse, E Macron allait changer les choses, et il a été clairement perçu comme le vecteur du changement tant attendu. Il a d’ailleurs su exploiter habilement la déliquescence des partis politiques en faisant en sorte de sortir du clivage gauche/droite.

Parlant avec aisance, quoique souvent avec une arrogance cassante, étalant avec complaisance la morgue du haut fonctionnaire couronné, il s’est avéré surtout très autoritaire et peu réceptif.

Il a bien engagé de nombreuses réformes qui ne sont pour l’instant que des faux-semblants et les français ont vite vu que le réformisme macronien consiste surtout à embrasser tous les sujets à grand renfort de discours tout en se contentant de les effleurer dès lors qu’il est question d’agir.

Et finalement, E Macron, bien qu’il ait tous les pouvoirs et pas d’opposition, n’en n’a rien fait et ne s’est absolument pas attaqué aux problèmes pourtant bien connus de la société française. Il n’a d’ailleurs rien vu venir à propos de la crise des gilets jaunes et a engagé 17 milliards € de dépenses publiques pour essayer de calmer les choses sans pour autant y parvenir et sans pouvoir contrecarrer ce sentiment de défiance de la population vers ses élites !

Entre les nombreux mensonges proférés par le gouvernement et E Macron qui énonce des contre vérités à des fins électorales, notamment en s’en prenant à l’Europe ultra libérale, ou encore en essayant de se faire passer pour un libéral, ce qu’il ne l’est absolument pas puisqu’il ne fait que développer l’interventionnisme étatique dans tous les domaines (fiscalité pesante, santé, retraite, droit social, chômage), il ne reste qu’une impression de malaise qui sera difficile à dissiper.

Les français ont pu aussi constater qu’il est surtout dans la communication narcissique et le manichéisme (moi ou le chaos, moi ou les fachos) mais la communication ne fait pas un homme d’Etat !

Si donc E Macron a bien été perçu, lors de son élection, comme celui qui allait réformer le pays en profondeur, on sait aujourd’hui qu’il ne le fera pas ! Adoptant une attitude hautaine et méprisante, affectant de ne pas se soumettre à la volonté populaire tout en faisant finalement l’inverse, il n’a nullement enrayé la dérive des comptes publics et se cantonne dans l’immobilisme étatique tout n’envisageant ni la dissolution ni le référendum qui à coup sûr aboutiraient à son désaveu et son impuissance.

Il n’échappe finalement pas à la règle commune de l’immobilisme ; même s’il a voulu renouer avec la grandeur de la fonction et ne plus être un « président normal » ce amène nécessairement à faire le constat qu’il faut pas confondre grandeur et hubris c’est à dire envergure politique et égocentrisme narcissique.

Il ne reste de lui que l’image du président des riches qui affirme des inepties (l’URSSAF serait l’amie de l’entrepreneur), qui affiche un libéralisme de façade avant de le fustiger et qui a perdu la confiance initiale des français qui sentent que rien ne s’arrange !

On pourrait penser que seule l’Histoire permet de distinguer les véritables hommes d’Etat, en reconnaissant ceux qui ont su prendre de la hauteur par rapport aux évènements et se détacher de la nécessité. En fin de compte, on s’aperçoit, au-delà du mythe populaire et d’un volontarisme essentiellement médiatique, que l’homme d’Etat n’existe pas, et qu’avec E Macron, l’homme d’Etat, vrai ou supposé, est surtout un homme de l’Etat et du contrôle du pays sous la férule de l’administration !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (De la Grèce)

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

PS : Je viens de me rendre compte que j’avais aussi publié en fin d’article, par pure inadvertance, le brouillon de mes idées. Je l’ai supprimé bien entendu en priant ceux qui ont surpris de trouver ces  éléments  de réflexion de bien vouloir m’en excuser

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (6 avis)
Loading...
2 683 vues

La tentation italienne des manipulations monétaires

Nous savons que l’Italie se trouve actuellement dans une situation difficile avec une croissance économique absente, des comptes publics catastrophiques, une dette énorme alors que les populistes Salvini et Di Maio ont annoncé des mesures de dépenses sociales et de réduction d’impôts qui ont séduit l’électeur …

Or, je lis ici et là des papiers nous expliquant que l’Italie a un projet de monnaie alternative qui devrait lui permettre de faire un pied de nez à Bruxelles. Les anti européens, masqués ou déclarés, affirment que l’organisation totalitaire de Bruxelles va être mise en échec par l’Italie !

Et par quel procédé l’Italie compte-t-elle s’y prendre ?

Elle envisagerait l’émission d’une monnaie parallèle à l’€. Cela se traduirait par l’introduction de bons du Trésor à court terme, appelés mini bots ; et on nous explique que ce serait la reprise de l’idée émise par Yanis Varoufakis, ancien ministre grec des Finances, lorsque la Grèce menaçait de quitter l’€ en 2015 … avant finalement de reculer devant le risque financier !

Il s’agirait donc de mettre en place un système de paiement parallèle à l’€ par le biais de l’émission de reconnaissances de dettes par l’État italien et qui lui permettraient de solder ses arriérés ; et cela pourrait porter sur l’équivalent de plusieurs milliards € de titres. Ces titres seraient négociables ; ce qui les rapprocherait d’une monnaie, que les usagers pourraient utiliser pour payer leurs impôts et acheter des services ou des biens fournis par l’État.

Le but avoué serait donc de résoudre le problème des dettes publiques qui pèsent sur l’économie italienne depuis des années.

Or, tout économiste moyen sait d’où vient cette idée. Elle remonte aux années trente et elle est sortie du cerveau de Hjalmar Schacht, président de la Reichsbank sous la république de Weimar de 1923 à 1930 (et qui a permis de sortir l’Allemagne de l’hyperinflation), puis ministre des finances du Reich de 1933 à 1937 et cela s’appelait les « bons MEFO ».

Un peu d’histoire

Ces bons MEFO avaient pour but de permettre à l’Allemagne de payer les industries d’armement sans augmenter officiellement la masse monétaire puisque ces bons n’étaient pas comptabilisés dans celle-ci. Ils servaient essentiellement à contourner les restrictions financières imposées par le traité de Versailles afin de lui permettre un réarmement plus ou moins clandestin.

Concrètement, c’était un système de troc basé sur des reconnaissances de dettes échangées par les entreprises et émises par la Metallurgische Forschung (société de recherche métallurgique) ou MEFO ; sans que ces transactions apparaissent dans les livres de la Reichsbank.

Le mécanisme était le suivant : l’Allemagne passait commande des matières premières dont elle avait besoin auprès de pays situé en Europe de l’Est et en Amérique latine. Ces pays, forcément complices, obtenaient de l’Allemagne des produits manufacturés pour un montant équivalent. Chacun des deux pays ouvrait alors à l’intention de l’autre un compte auprès de sa banque centrale, sur lequel chacun réglerait ses importations en provenance de l’autre, dans sa propre monnaie.

Les échanges commerciaux, marchandises contre marchandises, avaient donc lieu sans utiliser d’opérations de change et l’invisibilité du système aux yeux de l’étranger était assurée par le fait que ces échanges se faisaient à l’aide des bons émis par la MEFO Gmbh, qui n’était qu’une compagnie fictive fondée par les firmes Krupp et Siemens et n’ayant aucune activité en dehors du rôle de façade pour ces opérations financières.

Pour rassurer les créanciers, la MEFO bénéficiait de la garantie illimitée de l’Etat allemand et les banques étaient autorisées à faire jouer à ces bons le rôle de réserves en capital. Le montant des bons MEFO en circulation est devenu considérable puisqu’il s’élevait à 4,8 milliards de Reichmarks en 1934 et 1935, pour une masse monétaire officielle de 6 milliards de marks. En 1939, la valeur des bons MEFO était de 12 milliards de marks alors que la dette officielle était de 19 milliards.

En 1938, la moitié du commerce international de l’Allemagne se faisait par ce truchement mais cela n’a rien changé au fait que l’Allemagne était en fait en faillite et que le but de ces bons n’était que de contourner des interdictions résultant du traité de Versailles. Pour le reste, on sait qu’elle a financé sa guerre et son économie, à partir de 1939, par le pillage systématique des pays occupés (Pologne et France en tête).

Première conclusion qui s’impose : rien de nouveau sous le soleil, on est même plutôt dans le recyclage des vieilles idées (mais dans les années 30 l’Allemagne était sous contrôle étranger et elle cherchait des échappatoires pour financer son économie de guerre).

En quoi ce système intéresse-t-il l’Italie ?

Le gros problème actuel, mais pas récent, de l’Italie est sa dette publique de 2.500 Milliards € (132 % du PIB en 2018 avec une perspective à 135,2 % en 2020) qui l’étrangle financièrement.

Avec des taux d’intérêts qui montent à 2.6%/2.7% l’an pour l’instant et un déficit de 3.5% en 2020 qui va peser lourdement sur le budget alors que la croissance est à zéro, la dette augmente donc plus vite que le PIB ; ce qui ne permet d’assurer ni baisse de la dette, ni baisse du déficit. En 2020, la charge d’intérêts devrait frôler les 4% du PIB italien.

En fait l’Italie se trouve dans une trappe à dettes c’est à dire que la dette augmente mécaniquement plus vite que la croissance et à terme c’est forcément la banqueroute ; et la situation est compliquée par le fait que les banques italiennes sont en grande difficulté alors que 30% des crédits sont irrécouvrables et qu’elles sont gavées de dette italienne. Unicredit, la plus grande banque italienne, est en quasi faillite.

Le gouvernement veut donc contourner les traités européens et créer de la dette afin de pouvoir dépenser plus. Seulement, la zone € ce n’est pas open Bank et les traités ne permettent pas une expansion infinie de la dette ; raison pour laquelle Bruxelles a clairement tiré la sonnette d’alarme en ouvrant une procédure pour déficit excessif.

Or, Salvini, chef de la ligue et vice-premier ministre, sorti grand vainqueur des dernières élections européennes avec 34% des voix, a ironisé sur « la petite lettre de Bruxelles » en annonçant qu’il ne gouvernerait pas un pays « à genoux » !

Autrement dit, auréolé de sa victoire aux dernières élections européennes à l’occasion desquelles son parti est devenu le premier de la Péninsule, il ne peut pas reculer vis-à-vis de Bruxelles car il subirait alors un véritable camouflet et cela signifierait sa mort politique !

Alors, pour l’instant, il menace et fanfaronne, fort de son succès électoral, mais il est en fait dans la fuite en avant ; sans savoir où cela pourrait le mener ! Et les électeurs italiens sont, sans s’en rendre compte, dans la situation des grecs en 2015 en pensant pouvoir sortir de la mauvaise situation économique par la facilité ; c’est à dire par la manipulation monétaire !

Que cherche officiellement Salvini ?

L’Italie, comme la France d’ailleurs, a choisi de soutenir les revenus des ménages par l’accroissement du déficit public ; ce qui provoque une forte hausse des taux d’intérêts. Pour l’instant ça ne bouge pas en France car les prêteurs estiment que la croissance potentielle est plus importante que l’accroissement de la dette et que les réformes structurelles décidées par Macron vont augmenter cette croissance. Par ailleurs le déficit français de 2019 est officiellement transitoire et devrait disparaître en 2020 ; ce qui n’est pas le cas de l’Italie puisqu’il ne fait que s’aggraver

Salvini pense donc sortir de la croissance zéro en finançant une hypothétique croissance de la consommation par la dette, sans que celle-ci soit comptabilisée dans les chiffres de l’Etat italien. Autrement dit, il cherche à rééditer les fameux bons MEFO mais en occultant le fait qu’il ne s’agit que d’une monnaie parallèle pour faire plus de dettes qui seront impossibles à rembourser ; sans compter qu’il ne faut jamais oublier que la souveraineté monétaire ne sert à rien quand on est dans la main de ses créanciers.

Les mesures prévues par Salvini n’ont donc absolument pas pour but de redresser les comptes publics, mais juste de satisfaire son électorat en distribuant l’argent que l’Italie n’a pas par le biais de la manipulation monétaire !

Seulement, cela ne fera qu’augmenter la fragilité du pays alors qu’elle menace déjà toute la zone € et c’est d’ailleurs à ce titre que la Commission sonne l’alarme avec, à la clé, une amende de 3Md € !

Autrement dit, l’Italie va dans le mur mais Salvini est fermement décidé à accélérer. Salvini, qui prétend que l’Italie va reconquérir son indépendance monétaire, confond en fait indépendance et irresponsabilité.

Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte a d’ailleurs marqué son désaccord avec ces méthodes et en déclarant  “Nous sommes appelés à dessiner l’avenir du pays, ce qui est autre chose que de faire plaisir aux foules sur les places publiques ou de récolter des “likes” » sur les réseaux sociaux”. Cette attaque visait bien sûr Matteo Salvini et sa perpétuelle campagne électorale menée sur les réseaux sociaux et il a publiquement menacé de démissionner si ses deux vice-Premiers ministres, Salvini et Di Maio, dont l’alliance n’était que de circonstance, ne parvenaient pas à s’accorder.

La seule question que les italiens doivent se poser est qui paiera la note finale car la monnaie n’est pas une marchandise ordinaire et la manipuler ne peut mener qu’au désastre (voir le Venezuela et le Zimbabwe) ; ce qui signifie qu’on finit toujours par payer les conséquences des manipulations monétaires !

Les partisans de Salvini nous disent : L’€ est intenable et que le carcan de l’€ empêche les ajustements économiques par le levier monétaire. Cela est vrai mais en fait les ajustements peuvent se faire par le biais de dévaluations internes (réduction des pensions, des salaires, des aides sociales) qui sont par définition extrêmement impopulaires !

Ils nous disent aussi qu’il ne reste plus que le levier budgétaire qui par définition étouffe les économies concernées. Cela est faux.

Ce qu’on oublie de dire c’est que si l’Italie avait conservé sa monnaie nationale (la Lire), l’adoption de la politique budgétaire expansionniste prônée par Salvini aurait abouti à une forte dépréciation de sa monnaie ; c’est à dire que les italiens auraient vu augmenter le nombre de zéros sur la valeur faciale des billets de banque alors que leur pouvoir d’achat aurait reculé ! C’est le mécanisme bien connu de l’inflation, voire de l’hyper inflation, qui lamine les revenus et les patrimoines (hors les biens réels de type immobilier ou or).

Seulement, dans la culture italienne, comme d’ailleurs dans la culture française, on aime pouvoir manipuler la monnaie au gré des idées politiques des dirigeants ; surtout que cela permet aussi, par le biais d’une inflation toujours assez élevée, de lessiver la dette publique sur le dos des nationaux ! Tant pis si la monnaie ne vaut rien !

Alors qu’on nous parle de crise de l’€, on voit bien que nous sommes bien en présence d’une crise de la dette ; ce qui n’est pas du tout la même chose. Et l’Allemagne, qui a expérimenté toutes ces techniques de manipulations monétaires, est désormais fermement contre car elle en connaît le résultat !

D’ailleurs, si l’Italie sortait de l’€, ce que ne veulent pas les italiens, elle ferait faillite sur ses engagements extérieurs et tous les agents économiques privés feraient aussi faillite car ils ne pourraient pas rembourser leurs dettes en € avec une monnaie ne valant rien et se dépréciant sans cesse !

Pour finir, il n’est pas inutile de rappeler que les banques les plus exposées sur la dette italienne sont françaises et allemandes puisque les banques françaises ont prêté 285 milliards d’€ et que les banques allemandes ont prêté plus de 58 milliards sur un total de 435 milliards.

On sait donc où se trouve le risque en cas de catastrophe italienne !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (De la Grèce).

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (7 avis)
Loading...
1 982 vues

Fusion Renault/FCA : attention danger !

L’information n’a pas pu vous échapper, Fiat a proposé une fusion à Renault et, à en croire certains commentateurs, ce serait l’opération du siècle car elle permettrait à Renault de devenir le numéro I mondial et d’atteindre des volumes de production énormes permettant de réduire considérablement les coûts de fabrication ; dans le cadre de ce qu’on appelle les économies d’échelle.

Ca, évidemment, c’est la version officielle … car tout n’est pas si simple et il s’agit en fait d’une partie de billard à 5 bandes dans laquelle les intérêts ne sont pas forcément ceux que l’on croit ni concordants entre Fiat, Renault, l’Etat français, l’Etat italien et Nissan.

Et vous remarquerez que dans cette partie, l’intérêt du consommateur n’apparaît … nulle part !

Il s’agit évidemment d’une opération industrielle et capitalistique de très grande ampleur et cela pourrait donner lieu à des restructurations industrielles relativement importantes dans un secteur en pleine mutation !

Giovanni Agnelli, alors président de Fiat, avait déjà prophétisé, il y a plus de 30 ans, qu’il ne resterait que 4 ou 5 constructeurs sur la planète. ..Il semblerait bien qu’on s’oriente vers cette phase de concentration ; sauf que tout n’est pas si simple …

Ce qui parait tout à fait surprenant, quand vous lisez la presse, c’est que personne n’a compris qu’en fait il s’agit d’une tentative de sauvetage de Fiat au moyen du rachat de Renault ; et nous allons voir pourquoi !

En effet, comment appeler autrement une opération au terme de laquelle le capital serait principalement détenu par la famille Agnelli, actuel propriétaire de Fiat ?

On peut imaginer que les administrateurs de Renault ne seront pas aussi crédules que les « spécialistes » de la presse, vite emballés par une opération qui sent, à la réflexion, le coup fourré !

– l’intérêt de Fiat

Fiat a fusionné avec Jeep-Chrysler en 2014 après que le constructeur américain ait fait faillite en 2009 et avoir racheté progressivement son capital.

Une précédente opération de fusion avait déjà été tentée en 1998 entre Chrysler et Daimler Benz (Mercedes) mais ce dernier avait fini par jeter l’éponge en estimant que les cultures d’entreprises étaient trop différentes mais aussi et surtout que le redressement de Chrysler coûterait beaucoup trop cher !

Ces opérations entre constructeurs sont d’ailleurs souvent à haut risque et les échecs nombreux. PSA avec Simca devenue Talbot, BMW avec la BMC (Rover) abandonnée pour ne garder que Mini créée ex nihilo, Ford avec Jaguar-Land Rover, Ford avec Volvo, GM avec Saab, GM avec Fiat.

On ne peut comprendre la stratégie américaine de Fiat sans connaître l’histoire de Fiat.

Fiat a été pendant longtemps le premier groupe industriel privé italien, propriété de la famille Agnelli. Seulement, sa situation s’est lentement dégradée avec des volumes de ventes de plus en plus faibles alors qu’elle possède un catalogue de marques important après avoir racheté toutes les marques italiennes !

Alfa Roméo, Fiat, Lancia, Ferrari, Maserati … Que des noms qui font rêver les amateurs de belles voitures.

Or, si l’on s’intéresse de près à ce groupe on s’aperçoit qu’il va mal … et depuis longtemps !

Ferrari, seule véritable pépite technologique, a été extournée et ne fait plus partie du groupe Fiat. Maserati n’a qu’une diffusion confidentielle et Ferrari refuse désormais de leur livrer des moteurs ; Lancia est en état de mort cérébrale ; Fiat ne survit en Italie que grâce à ses petites voitures (Fiat 500 et Fiat Punto) dont les modèles n’ont pas été renouvelés. Alfa Roméo produit à nouveau de belles voitures mais sa diffusion est désormais confidentielle.

A cela s’ajoute des problèmes de fiabilité qui deviennent désormais inquiétants et qui tendent à détourner la clientèle de voitures, bon marché, mais coûteuses voire problématiques en entretien !

Pendant des années, Fiat a dû aussi composer avec le gouvernement italien qui a masqué les difficultés de l’industrie italienne en la subventionnant indirectement par l’intermédiaire de la cassa integrazione. Celle-ci permettait de masquer les difficultés de l’économie italienne en empêchant les licenciements de salariés qui se retrouvaient être payés …sans avoir aucune espèce d’activité pendant des années !

En fait, Fiat a racheté Chrysler quand cette dernière ne valait plus rien et a déplacé fort astucieusement son centre de gravité économique de l’Italie, qu’elle estimait sans avenir, vers les USA et ce calcul s’est avéré gagnant car Fiat, devenue FCA (Fiat Chrysler automobiles) génère l’essentiel de ses profits aux USA grâce essentiellement aux marques Jeep et RAM et ses gros 4×4 !

On aura donc compris que Fiat ne gagne pas d’argent en Europe, que ses voitures se vendent mal et ne sont pas fiables !

Alors, pourquoi Fiat a-t-il proposé cette opération à Renault ?

En fait, Fiat a approché plusieurs constructeurs, dont PSA (Peugeot) mais Carlos Tavares, son président, n’est pas quelqu’un de crédule ni de facile et il n’a probablement pas accepté le deal surtout que PSA vient déjà de racheter Opel-Vauxhall.

L’opération de rapprochement avec Renault est en fait « dans les tuyaux » depuis certainement un certain temps et les négociations étaient déjà bien avancées au moment de leur annonce. Fiat a probablement fait preuve de beaucoup d’opportunité en profitant d’une situation fragilisée au niveau de Renault en raison des déboires judiciaires de son ancien président (Carlos Ghosn).

Pourquoi cette démarche ?

Parce que FCA va mal et qu’en dehors des USA et de l’Amérique du sud, elle voit sa situation se dégrader dangereusement ; surtout que, depuis l’édiction des nouvelles normes anti pollution et d’émission de CO2, elle n’est absolument pas conforme. Elle s’est même vue contrainte de s’entendre avec Tesla, producteur de voitures exclusivement électriques qui ne demandait pas mieux eu égard à sa situation fragile, pour lui racheter des quotas de carbone et éviter des amendes colossales à partir de 2020 (se chiffrant en milliards €) !

Par ailleurs, Fiat n’a pas du tout investi dans le véhicule électrique et n’y a en fait aucune compétence alors qu’il s’agit, pour les constructeurs, de la meilleure opération de green washing du moment pour entrer dans les quotas d’émission de carbone ! Il n’est qu’à voir le développement de l’électrique chez VW et Daimler-Benz pourtant adeptes forcenés du diesel !

Fiat tente donc tout simplement de mettre la main sur un constructeur susceptible de lui apporter ces technologies et de la sortir du pétrin ; sans en payer le prix ce qui se voit clairement quand on sait qu’il valorise Renault au minimum de sa valeur boursière !

Vu sous cet angle, la mariée fait évidemment beaucoup moins envie …

– l’intérêt de Renault

La question de l’intérêt de l’opération pour Renault n’est pas claire !

Renault, avec son groupe comprenant Renault, Dacia, Avtovaz (Lada), Alpine, Samsung motors (en Corée), a constitué avec Nissan et Mitsubishi le premier groupe automobile mondial. Il est plutôt en phase ascendante et possède une bonne expérience en matière de production de voitures électriques via Nissan.

En fait, il n’a aucun besoin de Fiat qui n’a rien à lui apporter hormis un hypothétique accès au marché américain qui n’a jamais réussi à Renault et des possibles économies d’échelle en augmentant la production des plates formes et des moteurs !

Par ailleurs, il semblerait qu’il soit dans les intentions de la famille Agnelli de prendre le pouvoir au sein du nouveau groupe et là on peut se demander ce que peuvent bien rechercher les dirigeants de Renault dans une opération de ce type en apportant savoir faire et technologie tout en perdant le leadership ?

– l’intérêt de l’Etat italien,

Il voit depuis déjà plusieurs années le groupe Fiat prendre le large et craint évidemment que ce dernier ne lâche prise tout à fait et abandonne ses usines européennes et principalement italiennes qui sont peu rentables (salariés trop chers et peu productifs). Il a déjà vendu sa prestigieuse filiale Magnetti-Marelli au printemps 2019.

A la clé, cela aurait pour effet de provoquer une augmentation du chômage dans une Italie déjà en pleine crise et qui, alors que sa situation est franchement mauvaise et en récession, n’a pas besoin de ça d’un point de vue politique !

Il n’est donc pas sur que l’Etat italien voit cette opération d’un bon œil … et il pourrait bien mettre quelques bâtons dans les roues !

 – l’intérêt de l’Etat français,

Le problème pour l’Etat français est la dilution du capital qui résulterait de la fusion ; puisque premier actionnaire de Renault, il verrait sa part dans le capital passer de 15 à 7.50% alors qu’il a beaucoup intrigué en 2015 pour obtenir la majorité de blocage avec des droits de vote double malgré l’opposition de carlos Ghosn !

De plus, l’Etat français a toujours aimé mélanger les genres dans le cadre de ce qu’on appelle, de manière pompeuse et tout à fait usurpée, « l’Etat stratège » surtout que Renault est un fleuron du capitalisme public français ; en oubliant au passage que l’entreprise était au bord de la faillite dans les années 1980, avant sa privatisation en 1990, du fait des influences syndicales et politiques. Renault était la « vitrine sociale » de la France quitte à perdre des milliards de francs !

Il est évident que les dirigeants politiques français regardent cette opération avec un oeil critique, sans pour autant le déclarer clairement, car la fusion lui ferait perdre sa place de premier actionnaire au profit de la famille Agnelli ; sans aucun bénéfice politique visible !

On n’a probablement pas fini d’en discuter dans les ministères (Bercy en particulier) qui ne vont pas manquer de convoquer les dirigeants de Renault ; car en France les entreprises privées doivent rendre des comptes au gouvernement et à l’administration avant d’en rendre à leurs actionnaires …

– l’intérêt de Nissan

Nissan joue ici une carte tout à fait personnelle car le but de ses dirigeants est en fait de faire un Nissanexit c’est à dire se retirer de l’organisation que l’on présente comme l’alliance entre Renault et Nissan !

Il est vrai que Nissan a des raisons pour cela : il est deux fois plus gros que Renault et occupe particulièrement les marchés asiatiques (japonais, chinois) mais aussi américain puisqu’il produit aux USA alors que Renault n’y produit ni n’y vend rien !

C’est aussi celui qui réalisait les bénéfices du groupe ; quoique cela se soit un peu amoindri ces derniers temps !

Seulement, il faut aussi connaître la culture japonaise qui est faite d’un mépris absolu pour tout ce qui n’est pas nippon et principalement pour les européens considérés comme des gens primaires, vulgaires et mal élevés !

Il faut aussi se souvenir que les dirigeants de Nissan n’ont accepté l’entrée de Renault dans le capital en 1999 que parce qu’ils n’avaient pas le choix ! C’était ça ou la faillite ; c’est à dire la honte absolue !

Alors, maintenant on nous parle aujourd’hui d’alliance et des états d’âme (bien réels au demeurant) des dirigeants de Nissan … qui n’ont en fait jamais admis l’irruption de Renault et l’ont pris pour une humiliation !

Ils ont subi la domination impérieuse de Carlos Ghosn mais les évènements récents ont prouvé qu’ils cherchaient les moyens de s’en débarrasser ; prélude sans aucun doute au Nissanexit !

En plus, il se trouve que les japonais n’aiment pas le mélange des genres et se posent beaucoup de questions à propos de l’irruption de l’Etat français dans le capital de Renault ; alors que l’on sait qu’un Etat obéit d’abord à des considérations politiques qui peuvent nuire au bon fonctionnement d’une entreprise !

Néanmoins, il faut quand même rappeler la réalité capitalistique : Nissan est la filiale de Renault à hauteur de 45% de son capital et si elle détient, dans le cadre d’une participation croisée, 15% du capital de Renault, ces 15% ne sont assortis d’aucun droit de vote ; c’est à dire qu’ils ne confèrent aucune espèce de pouvoir au sein du groupe et c’est ça qui dérange les japonais !

Cela veut dire que pour l’instant Renault essaie de ménager la susceptibilité des japonais mais, qu’à la fin, les dirigeants de Nissan devront se soumettre, que cela leur plaise ou non car le propriétaire est Renault !

Conclusion :

Tout bien considéré, Renault n’a absolument aucun intérêt à procéder à cette fusion qui a été présentée dans des termes qui seraient, selon la famille Agnelli, non négociables !?!

Renault n’aurait-il donc pas d’autre choix que de se soumettre !?!

Par ailleurs, la course au gigantisme n’est par forcément rentable et Toyota (3ème mondial) a refusé clairement de se lancer dans cette voie !

L’histoire est d’ailleurs pleine de ces groupes industriels qui se sont démesurément agrandis à force d’acquisitions avant de … s’écrouler ; le dernier en date étant le conglomérat américain General Electric !

En outre, la taille rend la gestion plus complexe et il ne faudrait pas que le résultat soit une sorte de Titanic industriel ; compte non tenu des inévitables restructurations qui seront nécessaires pour rationaliser la production du groupe. On peut imaginer l’opposition évidente des syndicats et des politiciens, alors que le secteur automobile est actuellement en phase de déclin et doit anticiper des difficultés considérables du fait de l’édiction de normes environnementales pour l’instant absolument impossibles à respecter !

En fait, plusieurs constructeurs sont intéressés par les marques du groupe Fiat mais pas du tout dans les termes proposés par ses dirigeants !

Ils attendent en embuscade que Fiat s’effondre pour mettre la main sur ses pépites industrielles au demeurant peu nombreuses : Jeep, RAM et Alfa Roméo ; le reste ne vaut rien !

On a donc compris que, pour la famille Agnelli, il s’agit essentiellement d’une opération de sauvetage de la dernière chance avant l’écroulement final car les investissements pour rattraper le retard accumulé se chiffrent en dizaines de milliards € et il n’est pas sûr qu’ils en aient les moyens !

Espérons que les dirigeants de Renault sauront échapper à la tentation du gigantisme improductif et ne pas tomber dans ce qui ressemble bien à un piège !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (De la Grèce)

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (5 avis)
Loading...
2 215 vues

La grande distribution trinque

Les annonces se suivent et se ressemblent : Carrefour va mal (1200 suppressions de postes), Auchan va mal (fermeture de plusieurs magasins), Casino va encore plus mal avec sa mise sous protection de justice.

Décidément, le secteur de la grande distribution n’est plus ce qu’il était !

Peut-on en conclure que quelque chose a changé ? A l’évidence oui !

Ce type de commerce, avec des surfaces de vente de plus en plus grandes, voire carrément démesurées, a connu son heure de gloire à partir des années 1970 (le premier supermarché était un Carrefour à Ste Geneviève des Bois).

Ce type de commerce, par ailleurs typiquement français, dont l’expansion a d’ailleurs souvent signifié la mort du petit commerce de détail, fonctionnait sur le principe des flux de trésorerie par l’intermédiaire de centrales d’achat très puissantes dont la réputation de dureté dans la négociation n’est plus à faire !

Plusieurs lois ont été édictées pour essayer de modérer leur puissance souvent abusive ; sans effet significatif !

Il faut dire que pour un fabriquant accéder à la force de vente d’un groupe comme Carrefour ou Leclerc constitue une assurance d’atteindre des volumes de ventes impossibles à réaliser en direct.

Seulement, en contrepartie, ces groupes achetaient la marchandise au prix le plus bas possible et la vendaient rapidement tout en ne la payant que 4 à 6 mois plus tard ; la trésorerie dégagée étant placée et rapportant à son tour des revenus ! Seulement, cela ne fonctionne plus aujourd’hui puisque les taux d’intérêts sont à zéro du fait de la politique monétaire de la BCE. Celà engendre probablement une perte de revenus de ce côté-là !

Ces grandes surfaces se sont d’ailleurs livré une concurrence féroce basée essentiellement sur les prix les plus bas, voire la vente à perte ; lesquels prix bas étaient fatalement obtenus en étranglant toujours plus le producteur, hormis quelques produits de marque avec lesquels … on ne peut pas négocier du fait de leur notoriété. (Coca cola, Nescafé …)

Dans la profession, il faut distinguer deux types d’organisation : les groupes intégrés et les regroupements de commerçants indépendants.

Carrefour est un groupe intégré c’est à dire que tous les magasins appartiennent à la même société. C’est le cas aussi pour Casino et pour Auchan.

Par contre, Leclerc, Intermarché et système U sont des regroupements de commerçants indépendants affiliés  à une centrale d’achat ; laquelle négocie les achats en (gros) volumes afin de leur faire bénéficier des meilleurs prix. Les enseignes ne sont donc pas propriétaires des magasins.

L’effet capitalistique n’est donc pas le même bien qu’on ne puisse pas affirmer qu’un modèle soit supérieur à l’autre ; si ce n’est que l’on voit que ce sont bien les groupes intégrés qui ont actuellement le plus de difficultés.

Que se passe-t-il donc ?

Le fait principal est la modification du comportement des clients du fait de l’émergence d’Internet et on en connaît le principal artisan : Amazon, l’une des Gafa !

Mais elle n’est pas la seule, car il y a des dizaines de sites (Cdiscount, Alibaba qui est chinois …) qui vous permettent désormais de trouver, confortablement installés devant votre écran, l’objet convoité voire introuvable !

Mais, ce phénomène n’est pas propre à la grande distribution car il touche, à un moment ou à une autre, tous les domaines de l’économie.

Dans les années 70, la France a vu l’effondrement de ses industries textiles, de ses mines de charbon, de ses chantiers navals, de sa sidérurgie parce que des concurrents avaient émergés et qu’ils étaient plus compétitifs ! Et ce mouvement est à la fois irréversible et incontournable ; ce qui signifie que toutes les tentatives de l’Etat pour enrayer ce phénomène ont lamentablement échoué !

Le transport aérien avec l’émergence des compagnies low cost mais aussi la presse quotidienne en version papier (désormais lourdement subventionnée par l’Etat) ont connu et connaissent encore des difficultés. Les cinémas font face au marché de la vidéo à la demande (VOD) sur Internet avec des poids lourds comme Netflix ; tout comme les marchands de disques (CD) confrontés à la musique en ligne et les libraires confrontés au livre numérique.

Le modèle de la grande distribution a été très compétitif mais, aujourd’hui, il a beaucoup de mal à faire face à la concurrence d’Internet ! Il y a donc une modification des structures du commerce de (relative) proximité.

L’Etat est d’ailleurs en partie responsable de cette situation car il a  poussé à la détention d’Internet parce que celà l’arrangeait ; notamment en transférant une charge de travail sur les contribuables. De plus, avec les smart phones et la connexion 4G puis bientôt la 5G les gens sont connectés en permanence et en profitent.

Or, il n’y a pas besoin d’être bien malin pour s’apercevoir que les prix obtenus sur Internet sans se déplacer, avec la livraison gratuite sont souvent 30% moins chers que ceux pratiqués dans les grandes surfaces pas toujours situées à coté de votre domicile ! Le bénéfice est donc double, des prix plus bas sans avoir à perdre son temps dans des déplacements interurbains !

Ces groupes de grandes surfaces ont d’ailleurs compris le danger, sans vraiment pouvoir y faire face pour l’instant car … ils ont beaucoup de mal à s’adapter. Ils se sont lancés, eux aussi, dans le e-commerce mais sans grand succès pour l’instant ce qui les amène à « réduire la voilure » ; en supprimant certains secteurs jugés insuffisamment rentables (Carrefour et Auchan) ou même en fermant certains magasins considérés comme non rentables (Auchan). Monoprix, pour sa part, tente de s’allier avec Amazon !

C’est en fait le modèle de la grande surface où l’on trouve tout, absolument tout, qui est en train d’évoluer et cette évolution n’est d’ailleurs pas finie parce que le modèle évolue sans cesse ; et, pour l’instant, les grandes surfaces ne peuvent pas lutter … il n’y a pas de parade alors que les ventes de CD audio et vidéo se sont écroulées, qu’on peut désormais acheter son matériel informatique sur Internet tout comme son matériel électroménager !

Aux USA, les magasins Walmart, numéro un mondial, ont trouvé une parade inapplicable en France en raison du droit du travail : ils sont ouverts 24 h sur 24 h ce qui fait que vous pouvez aller faire vos courses à 3 h du matin si ça vous chante !

Mais, Walmart s’est aperçu aussi que la livraison est le nerf de la guerre dans le e-commerce car les consommateurs veulent recevoir le plus tôt possible le produit commandé sur internet. Il a donc prévu de mettre en place un service de livraisons gratuites à domicile le jour suivant la commande et prévoit d’étendre ce service à 75% de la population américaine d’ici la fin de l’année !

Quelle conclusion en tirer : Que le monde change et qu’il évolue, quoique l’on en dise et quoique l’on fasse, et que c‘est un processus à la fois irréversible et inévitable et que s’y opposer et le refuser constitue la plus mauvaise solution !

Bien sûr, on peut incriminer la mondialisation, pas toujours heureuse, ou la globalisation des échanges mais il faut être conscient que la globalisation correspond à une vague de fond complexe liée au développement des communications (Internet, avions), à la suppression du rideau de fer et la chute de l’empire soviétique, au développement économique de la Chine et de l’Asie !

Le nier, c’est nier l’évolution du monde !

Cela amène d’ailleurs sans doute estimer que les grandes zones commerciales situées en périphérie des villes (du style Plan de Campagne au nord de Marseille) vont connaître des difficultés grandissantes parce que, tout simplement, le modèle économique a changé !

On n’arrête pas le progrès technologique et c’est le principe de la destruction créatrice qui s’applique alors ; c’est à dire que les entreprises inadaptées disparaissent pour laisser la place à des entreprises plus performantes !

Malheureusement, ces mutations s’accompagnent souvent de suppressions d’emplois ; ce qui explique que cette théorie économique soit violemment combattue par nombre de politiciens parce qu’elle ne correspond pas à leur vision du monde ni à celle de leurs électeurs.

De plus, en France, on a tellement rigidifié le marché du travail qu’on a fini par le scléroser complètement et que perdre aujourd’hui son emploi peut signifier ne plus jamais avoir d’emploi ; surtout que des politiciens en mal d’électeurs n’hésitent jamais à venir expliquer qu’ils vont tout faire pour essayer de sauver la situation ; le plus souvent en pure perte (voir mon dernier article sur Ascoval) !

Evidemment, cela va à l’encontre de la mentalité de beaucoup de salariés qui s’imaginaient avoir un emploi pour la vie et qui voient leur situation fragilisée du fait de cette innovation technologique ; bien qu’ils en profitent lorsqu’ils achètent des smart phones ou des télévisions à écran plat dont le prix serait multiplié par au moins 10 s’ils étaient fabriqués en Europe !

Dernier point et non des moindres qui risque de compliquer la situation : on ne peut absolument pas prévoir les effets à moyen ou long terme de la guerre commerciale engagée entre les USA et la Chine ; laquelle va inéluctablement impacter le commerce mondial car il ne faut pas oublier qu’hormis l’alimentaire, la plupart des produits vendus dans les grandes surfaces viennent de Chine.

Or, les USA ont décidé de bloquer à la fois les transferts de technologie vers la Chine et de puces électroniques « sensibles » sans lesquelles les smart phones de dernière génération ne sauraient fonctionner. Google vient même d’interdire à Huawei d’utiliser Android, le langage des smart phones non Apple.

Il faut aussi prendre en considération les effets de textes législatifs mal pensés voire inutiles qui faussent le marché par le biais d’une pénalisation fiscale (comme par exemple pour les véhicules diesel) ; sans que l’on puisse prévoir pour l’instant s’il y aura ou non un nouveau saut technologique rendant à son tour le véhicule électrique à batterie inadapté ou obsolète.

Certains diront que c’est le système, d’autres que ce sont les banques, d’autres  y verront un complot mondial alors que, tout simplement, ce sont les consommateurs qui modifient leurs comportements !

Celui qui croit que l’on vit dans un monde figé se trompe et refuser l’évolution du monde, c’est s’exposer à de graves déconvenues. Il y a d’ailleurs un signe qui ne trompe pas : les pays qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ont accepté la liberté économique !

Petite précision : la France n’en fait pas partie …

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (De la Grèce)

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (7 avis)
Loading...
1 923 vues

La puissance invincible de l’Etat à … dépenser inutilement vos impôts !

Ascoval vous connaissez, c’est cette aciérie issue de la restructuration de Valourec, spécialiste du tube en acier, et qui était menacée de disparition.

British Steel vous connaissez, c’est l’entreprise britannique qui a repris Ascoval parce qu’elle redoutait les effets dévastateurs du Brexit sur son activité.

British Steel a obtenu gain de cause (par jugement de la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg du 2 mai 2019) mais très vite sont apparues quelques « difficultés » puisque British Steel a annoncé la semaine dernière qu’elle était en grande difficulté et qu’elle avait besoin d’au moins 100 millions GB£, la veille du jour du versement des fonds pour le rachat d’Ascoval.

Néanmoins, British Steel n’aura pas eu à attendre longtemps car, Brexit ou pas, la Haute Cour britannique a ordonné sa liquidation judiciaire pure et simple ; ce qui signifie que les actifs de British Steel au Royaume-Uni vont être vendus pour payer les salariés et indemniser les fournisseurs …

British Steel va donc disparaître et 4 500 employés du groupe au Royaume-Uni vont perdre leur emploi.

Néanmoins, côté français on continue l’opération et là où ça devient intéressant c’est qu’elle est basée pour l’essentiel sur un financement public de 47 millions € apportés à la fois par l’Etat (25 millions €), la région Hauts-de-France (12 millions €) et Valenciennes Métropole (10 millions €).

De son côté, British Steel doit aussi apporter 47,5 millions € qui seraient, aux dernières nouvelles, payés par le contribuable britannique et le pire c’est que c’est en désespoir de cause que British Steel, propriété du fonds d’investissement Greybull Capital, a été retenue car les repreneurs d’Ascoval se sont succédés les uns derrière les autres … avec une caractéristique constante : la faillite du repreneur potentiel avant toute reprise ; ce qui ne manque pas d’interpeller !

Comment se fait-il que seuls des canards boiteux se soient intéressés à Ascoval ?

Il faut aussi replacer les choses dans leur contexte et rappeler que cette affaire constitue la suite d’une opération lancée en 2016 pour sauver Vallourec de la faillite et dans laquelle l’État stratège a déjà investi, conjointement avec le japonais Nippon Steel Sumitomo, un milliard € par le biais de Bpifrance, banque d’investissements publics entièrement financée par … vos impôts !

Investir 50 millions € de plus pour sauver l’emploi de 271 salariés ne constitue donc en regard de cette dépense que de la peccadille ; même si cela représente, pour chaque emploi « sauvé », un coût de 173 432 € à la charge du contribuable français et autant à la charge du contribuable anglais ; soit donc environ 350 000€ d’argent public par emploi au total.

Certes, il ne s’agit que de prêts qui ont donc vocation à être remboursés … si l’entreprise est sauvée mais, eu égard au passé de l’entreprise et à la fragilité des repreneurs, on peut légitimement en douter.

Bercy, par la voix de Bruno Le Maire, se montre néanmoins rassurant car « Cette procédure n’inclut pas l’aciérie de British Steel de Saint-Saulve, qui est détenue par Olympus la maison mère de British Steel » surtout que, en cas de problème, « on trouvera des solutions pour que les investissements se fassent …» même si selon le délégué CFDT  local « On est dans le flou total et l’angoisse à nouveau ».

Nous voilà donc pleinement rassurés … quant au bien fondé et la viabilité de cette opération et on ne peut qu’admirer la splendide manoeuvre des cerveaux de Bercy et de l’Etat stratège car bien évidemment, sans l’argent de l’Etat c’est à dire vos impôts, rien de tout cela n’aurait été possible.

Néanmoins, la faillite de British Steel impacte d’ores et déjà la société France Rail d’Hayange, déjà filiale British Steel, située elle en Moselle, qui emploie environ 420 personnes et qui produit des rails et a été rachetée en 2016 à l’indien Tata Steel.

En fait, cette opération qui se résume pour l’instant à subventionner une entreprise en faillite pour reprendre une autre en faillite est, vous l’avez compris, essentiellement politique et se résumera donc juste à un gaspillage des derniers publics et le fait que le contribuable britannique soit mis aussi à contribution ne peut en aucun cas être considéré comme rassurant ou satisfaisant !

Mais, rassurez-vous, tout cela ne coûte rien puisque, conformément à la règle en vigueur chez nos élites, c’est l’Etat qui paie. On comprend mieux ensuite pourquoi le Trésor Public met ensuite autant acharnement à récupérer des impôts dus ou pas sur le pauvre contribuable français ; il faut financer toutes ces opérations qui ne coûtent rien !

Cela me rappelle, et certains d’entre vous s’en souviennent sûrement, les chantiers naval de La Ciotat (13) et de la Seyne sur Mer (83) « sauvés » à grand coups de subventions publiques avant de sombrer complètement après avoir coûté une véritable fortune aux finances publiques ! Les subventions payaient les salaires, les charges sociales et les frais de fonctionnement … sans pour autant permettre de faire de bénéfices !?!

Les hommes changent, les mauvaises pratiques restent surtout lorsqu’il s’agit, pour des politiciens fermement incompétents, de sauver, aux frais des autres, leur image publique !

On est donc en présence d’une cascade de faillites et, évidemment, on va passer d’une urgence à l’autre et recourir encore une fois aux fonds publics pour sauver France Rail, elle aussi !

Là où le procédé devient suspect c’est lorsque le gouvernement nous apprend par ailleurs que le chômage diminue et qu’il n’a jamais été aussi bas depuis 10 ans …. On en viendrait presque à croire que la situation s’améliore franchement de ce côté-là !

Pourquoi alors dépenser autant d’argent pour sauver si peu d’emplois ?

Les créations d’emplois compenseront naturellement ces défaillances ?

Ne serait-ce pas plutôt que le chômage continue de monter mais que des « aménagements statistiques » permettent pour l’instant de le masquer ?

Les politiciens français et leurs collègues hauts fonctionnaires n’essaient en fait que de gagner un peu de temps ; juste avant une échéance électorale qui s’annonce particulièrement difficile pour le pouvoir !

Néanmoins, ce n’est pas en maintenant en vie à coup de subventions publiques des canards boiteux qu’on redressera l’économie et l’industrie !

Tout cela est à la fois lamentable et choquant et qu’on ne me dise pas que maintenir en état de survie temporaire des entreprises non compétitives incapables de faire face à leurs charges constitue une stratégie industrielle et une gestion responsable des deniers publics !

Bruno le Maire, énarque et ancien haut fonctionnaire, ministre de l’économie qui ne connaît rien au monde de l’entreprise mais principal artisan de ce fiasco, va bien entendu s’excuser devant les français et démissionner de ses fonctions de ministre des finances ?

Euh, non même pas ; au contraire, il persiste et il signe !

Il faut se rendre à l’évidence, nous avons bien des champions de classe mondiale mais ce n’est pas dans l’industrie qu’on les trouve, c’est dans l’administration et on ne peut que rester admiratifs devant un tel talent !!!

Bien cordialement à tous

Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (8 avis)
Loading...
1 732 vues

Le naufrage de la vision française du couple franco allemand

Les dirigeants français nous ont expliqué doctement pendant des dizaines d’années que le couple franco allemand était une réalité intangible, éternelle et inexpugnable ; que la France et l’Allemagne étaient les « moteurs » de l’Europe après en avoir été les promoteurs à la fin des années 50’ (la fondation de la communauté économique européenne remonte à 1957).

Sauf, qu’on a oublié de vous dire qu’il s’agit là essentiellement d’une vision purement française des relations entre l’Allemagne et la France ; autrement dit de la propagande française à destination de sa population !

Nous aurait-on menti une fois de plus ?

Disons que la vision française de l’Europe n’est pas tout à fait celle de l’Allemagne.

Alors que les dirigeants français aiment à se lancer dans des envolées lyriques à propos de l’Europe, les allemands regardent leur porte-monnaie pour savoir combien ça coûte ; et ils se méfient des dirigeants français qui ont tendance à voir dans la relation franco-allemande une France qui est le grand décideur et une Allemagne qui est le simple exécutant !

Ce schéma a pu fonctionner pendant un certain temps ; essentiellement parce que l’Allemagne souhaitait faire oublier son passé nazi mais trois générations plus tard, les politiciens allemands ne veulent plus se limiter à ce rôle du pénitent !

La seule vraie réussite de la classe politique française a été d’obtenir de l’Allemagne la création d’une monnaie commune en échange de la réunification des deux Allemagnes ; ce qui a permis à la France, à partir de 1999 (date de création de l’€), de bénéficier de la crédibilité germanique sur le plan monétaire et d’une monnaie forte et stable permettant de juguler l’inflation.

Néanmoins, il aurait fallu, pour en tirer de véritables bénéfices, que la France entre dans le chemin de l’orthodoxie budgétaire et accepte l’ordo libéralisme allemand ; ce que nous avons commencé à faire dans les années 90.

Mais, par opportunisme politique et par lâcheté, nos brillants dirigeants ont préféré emprunter à tout va sur les marchés, à des taux certes très bas, pour financer à crédit le train de vie des français.

Vous me direz, nous ne sommes pas les seuls puisque les grecs et les italiens ont fait de même !

On en connaît aujourd’hui le résultat : la dette publique culmine officiellement à 2.300 mds € soit 100% du PIB et elle est désormais virtuellement impossible à rembourser car le rendement fiscal de l’impôt est inférieur à la charge de la dette (remboursement du capital compris).

Coté allemand, on a en fait vite compris que la France, habituelle donneuse de leçon, ne suivrait aucune des règles communes et que, de ce fait, il convenait d’être particulièrement prudent si on ne voulait pas se trouver embarqué dans des situations ingérables !

Cela explique notamment que les allemands ont toujours refusé la mutualisation des dettes au niveau européen, pourtant ardemment souhaitée par les français, parce qu’ils n’avaient pas envie de payer pour les pays du club Med !

En outre, les allemands n’aiment pas, depuis l’épisode d’hyperinflation de 1923, que l’on manipule la monnaie … alors qu’il s’agit d’une pratique qui n’a jamais gêné les autorités françaises qui ont toujours eu une vision « politique » de la monnaie. En France, la monnaie doit être au service des politiques et non l’inverse ; quitte à ruiner l’épargnant !

L’arrogance française, qui est essentiellement celle de son élite administrative, n’a eu de cesse de tenter d’inverser cette tendance … sans succès jusqu’ici ; à tel point qu’ E Macron, président d’une France aux déficits budgétaires constants depuis 1976 et aux comptes publics fermement stabilisés dans le rouge, a, lors d’une réunion à Aix la Chapelle, manifesté son agacement en fustigeant « les excédents budgétaires compulsifs de l’Allemagne » !?!

Toujours le même schéma avec des français qui décident et des allemands qui exécutent … l’arrogance en plus !

Les modèles économiques des deux pays sont en fait totalement opposés, pour ne pas dire incompatibles puisque le modèle allemand est fondé, depuis la fin du 19ème siècle, sur l’exportation massive de produits industriels générant une balance des paiements très largement excédentaire (de l’ordre de 250 Md € par an) alors que le modèle français, qui était essentiellement agricole jusque dans les années 50, est fondé sur la consommation et enregistre de manière constante des déficits de la balance des paiements de l’ordre de 60 Md € par an !

On serait d’ailleurs bien en peine d’exporter des produits industriels puisque notre industrie est désormais réduite à sa plus simple expression … après avoir été dûment assassinée par nos politiciens fonctionnaires à grands coups d’impôts et de règlements !

Cela n’a néanmoins pas empêché notre président de se lancer, une nouvelle fois, en mars dernier, dans une tirade lyrique d’une refondation de l’Europe à destination des dirigeants des 27 ; ce qui a permis de se rendre compte que le pseudo libéral élu en 2017 n’est en fait qu’un technocrate manichéen et autoritaire voulant faire renaître l’Europe à grands coups de dirigisme centralisateur, d’impôts et de machins administratifs !

Evidemment, la réponse allemande ne s’est pas fait attendre par la voix d’AKK supposée successeur d’Angela Merkel, qui  a précisé qu’elle entendait bien ne rien mutualiser (surtout pas les dettes publiques ni les systèmes de protection sociale) mais qu’elle était d’accord pour partager la police des frontières, la force nucléaire et le siège de la France au conseil permanent de l’ONU tout en demandant le déménagement à Bruxelles du siège du Parlement européen actuellement situé à Strasbourg (ce qui peut se justifier car ce siège à Strasbourg, qui n’était à l’origine qu’un caprice français, génère des déplacements inutiles et coûteux entre Bruxelles et Strasbourg – c’est donc une mesure d’économie).

Autrement dit, c’était la réponse du berger à la bergère ou … un bon coup de pied de l’âne qui a laissé notre président … sans voix et qui pourrait bien indiquer que le ton patelin et plein de rondeurs de Madame Merkel va prendre fin !

En fait, dans le cadre de cette « relation privilégiée entre l’Allemagne et la France »,  les élites françaises naviguent dans l’hypocrisie la plus complète en souhaitant pouvoir dépenser bien au-delà des capacités fiscales de la France et que … l’Allemagne paie la note !

Par contre, elles ne sont pas d’accord pour partager la puissance militaire française (traditionnelle et nucléaire) avec une Allemagne dont l’armée n’a, il est vrai, plus rien à voir avec la Wehrmacht ; même si son industrie conserve un véritable savoir faire en matière d’armes légères, de missiles, de blindés et de sous-marins !

Nous savons que les Etats n’ont pas d’amis mais seulement des intérêts ; ce qui revient à poser la question à laquelle il faudra bien un jour répondre : combien de temps ce faux-semblant de l’amitié franco-allemande va-t-il encore pouvoir durer alors que l’Allemagne se recentre sur son périmètre historique de l’Europe centrale et de l’Europe du nord ?

Car, il n’est pas sûr que les allemands acceptent ad vitam æternam les « caprices de diva » des français alors que se profilent à l’horizon les problèmes d’une Italie « insoumise » qui veut pouvoir violer ses engagements européens en dépit du risque réel que cela fait courir à la fragile construction européenne !

La construction européenne n’est pas une banque formée par les pays de l’Europe du nord à seule fin de financer les déficits et les caprices des pays de l’Europe du sud alors que l’Allemagne voit, du fait de la guerre idéologique engagée contre les énergies fossiles et de l’affrontement commercial entre la Chine et les USA, son modèle économique et sa puissante industrie mécanique (dont l’automobile) mis à mal avec le risque d’une diminution sensible des excédents budgétaires et des exportations !

L’avenir ne peut passer nécessairement que par une harmonisation des politiques budgétaires mais pour cela il faudrait que les politiciens fonctionnaires français renoncent à leurs pratiques antérieures et constantes et qu’ils diminuent la dépense publique pour revenir à l’équilibre budgétaire, sans recourir à l’habituel tabassage fiscal, et surtout qu’ils l’expliquent à des français qui … ne voudront certainement pas l’entendre de cette oreille !

Car, quand on sait que cela représente environ 100 Md € de dépenses par an, on ne peut que se dire : Ce n’est pas gagné !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (4 avis)
Loading...
1 594 vues

Les chevaliers blancs de la lutte contre la fraude fiscale.

Nos fidèles lecteurs le savent déjà ; TÉMOIGNAGE FISCAL a fait l’objet d’une mesure arbitraire de fermeture qui l’a rendu inaccessible du vendredi 17 au dimanche 19 mai.

Passé le moment de l’incompréhension, il a fallu savoir ce qui se passait … et il s’avère que cette fermeture a eu lieu à la suite de l’intervention du syndicat des impôts solidaires finances publiques !

En l’espèce, ce syndicat n’a pas apprécié les propos tenus sur TÉMOIGNAGE FISCAL mais il est vrai que nous devons confesser que nous n’aimons ni les impôts ni la DGFIP (Direction générale des finances publiques).

Voici le communiqué qu’ils ont fait paraître :

Un site nauséabond dénoncé par Solidaires Finances Publiques

Le syndicat Solidaires Finances Publiques a dénoncé avec la plus grande fermeté les agissements et la campagne aux relents nauséabonds publiés par le site “témoignage fiscal”.

Les acteurs de cette campagne, dont la finesse d’esprit, la hauteur de vue et la tolérance ne semblent manifestement pas constituer leurs principales qualités, ne se contentent pas de tenir un discours violent et excessif sur l’impôt. Ils publient aussi les noms de certains de nos collègues vérificateurs en se permettant de les noter dans un « palmarès des contrôleurs fiscaux ». Pour ce faire, ils appellent les lecteurs du site à participer à cette campagne. Cette initiative, qui prend les allures de dénonciation calomnieuse et de diffamation, met clairement nos collègues en danger, elle doit être dénoncée et stoppée sans ambiguïté.

Le syndicat Solidaires Finances Publiques s’est adressé le 17 mai à la Direction générale en ce sens et a effectué un signalement au ministère de l’intérieur et auprès de l’hébergeur du site. Le site a été temporairement fermé le 17 après-midi. Solidaires Finances Publiques s’en félicite, mais dénonce néanmoins les publications de son auteur sur les réseaux sociaux (ce qui lui permet de « contourner » le blocage de son site). Nous les porterons à la connaissance des autorités. Publication : 20 mai 2019

Au-delà de ce communiqué de victoire, il s’avère que ce syndicat a fait pression sur l’hébergeur de TÉMOIGNAGE FISCAL pour l’obliger à rendre impossible tout accès au site et ceci est évidemment incontestable puisque cela résulte des propos mêmes du syndicat en question.

On peut d’ailleurs aisément imaginer la nature des pressions qui ont pu être exercées ; la moindre étant la menace (voilée ou pas) de l’engagement d’un contrôle fiscal. Mais bien évidemment les personnes concernées nieront avec véhémence une telle occurrence.

Ce sont pourtant des pratiques usuelles au sein de l’administration fiscale et même Michel Charasse, en son temps ministre du budget, avait pris l’habitude de menacer de sa vindicte fiscale ses adversaires politiques ou les gens qui lui déplaisaient. Ici et encore .

Et tout le monde sait qu’un contrôle fiscal peut mener à de graves ennuis voire …. à la ruine du contrôlé. Je connais même des gens qui se sont suicidés à la suite d’un contrôle fiscal qui a « cartonné » !

Cette fermeture résulte d’un abus manifeste car il n’existe à ce jour aucun jugement intimant l’ordre de fermer le site. L’hébergeur du site n’a donc fait qu’obéir à des injonctions (probablement menaçantes de ce syndicat sinon pourquoi l’aurait-il fait ?).

S’il y avait eu jugement, toute requête vers TÉMOIGNAGE FISCAL aurait abouti à une page indiquant l’existence d’un jugement prononçant la fermeture et les raisons de cette fermeture alors, qu’ici, nous étions seulement en présence d’un message d’erreur et d’une page blanche.

La vérité est en fait très simple : les agents des impôts n’aiment pas que l’on parle d’eux et surtout que l’on révèle leurs agissements ou même seulement que l’on délivre une appréciation peu flatteuse les concernant.

En effet, ils se perçoivent comme les chevaliers blancs de la lutte contre la fraude fiscale sans se poser, outre mesure, de questions à propos des dégâts qu’ils occasionnent du fait de ces contrôles ! De plus, c’est bien connu, ce sont juste de simples exécutants des ordres qui leurs sont donnés !

En fait, c’est un biais bien connu en psychologie que l’on retrouve particulièrement chez les narcissiques et les pervers narcissiques qui veulent masquer, vis-à-vis des tiers, leurs mauvaises actions derrière le masque de l’innocence. C’est tout bêtement l’histoire du tortionnaire qui veut minimiser son rôle et souhaite se faire passer pour une victime parce que la victime est innocente … forcément !

Il est important de dissiper ici toute ambiguïté : Ces gens sont partisans non pas de l’Etat de droit mais d’un Etat qui a tous les droits y compris celui de l’impunité. Selon eux, leur lutte est légitime : c’est la sempiternelle lutte contre l’abominable fraude fiscale qui ruine la France ; fraude qui est un crime social devant être absolument éradiqué et dont les montants augmentent au fur et à mesure que s’accumulent les déficits budgétaires et qu’augmente le montant de la dette du pays (50, 60, 80 puis 100 milliards €) !

C’est d’ailleurs ce qu’un de leurs membres a écrit dans les commentaires de l’article « les pauvres chéris » : « D’un côté avec moins de voleurs, magouilleurs, de sociétés écran, d’évasion etc, on aurait moins de déficit et moins besoin de contrôle ».

Ils sont dans un monde bipolaire se répartissant entre contrôleurs et fraudeurs et les victimes de contrôles fiscaux abusifs … ça n’existe tout simplement pas ; sans voir que le problème numéro un de la France ce n’est pas la fraude fiscale mais une pression fiscale excessive en raison d’une dépense publique anormalement élevée !

Il existe d’ailleurs de nombreuses statistiques montrant que la dépense publique a progressé ces trente dernières années beaucoup plus vite que le PIB ; tout comme l’on sait que la France ne cesse de chuter dans les classements internationaux à cause d’une dépense publique devenue trop lourde à supporter.

En outre, il n’y a pas d’autre exemple en Europe d’une administration présentant des caractéristiques de puissance et d’impunité qui font de la France un enfer fiscal et tous les autres pays de l’Union Européenne des relatifs paradis fiscaux !

On sait que les impôts sont nécessaires au fonctionnement d’un Etat mais ce que l’on oublie bien souvent de rappeler c’est que d’une part le consentement à l’impôt, tel qu’il a été fixé dans la Déclaration des droits l’homme de 1789 (préambule de la constitution de 1958 et ayant valeur constitutionnelle) a été purement et simplement bafoué du fait de la pratique des trente dernières années et que d’autre part 80% des dépenses de l’Etat ne sont pas des dépenses en rapport avec les missions régaliennes énoncées en 1789 mais avec des missions de « redistribution » ou de soutien à des pans entiers de l‘économie.

Or, il ne faut pas oublier que l’impôt n’est qu’un vol légalisé qui est arrivé à un niveau tel qu’il a provoqué le raz le bol fiscal manifesté par les gilets jaunes en novembre dernier ; ce qui démontre clairement que le consentement à l’impôt républicain n’est qu’une vue de l’esprit pour faire « passer la pilule » !

Evidemment, ces professionnels du contrôle fiscal vous répondront : « mais si vous estimez avoir été maltraités, vous pouvez saisir le Tribunal Administratif » !

Le problème est que le Tribunal Administratif n’est pas un tribunal où vous pouvez vous défendre puisqu’il entérine dans plus de 80% des cas les contrôles et redressements opérés !

Ils vous répondront alors : « c’est donc bien la preuve que ces contrôles ont été bien faits » !

Hélas non, cela prouve seulement que la justice administrative est partiale et qu’elle a décidé de sacrifier les contribuables aux intérêts de l’Etat ; ce qui, vous en conviendrez, n’est pas tout à fait la même chose ! La statistique ne peut pas donner un tel résultat sans qu’il y ait un parti pris évident en faveur de l’Etat et de son administration et il n’est pas rare de devoir porter sa cause devant la CJUE à Luxembourg pour obtenir gain de cause contre l’Etat français !

En fait, ces gens là sont essentiellement les grands prêtres d’une religion (dont le dieu TOUTALETA est célébré en son temple de Bercy), qui tend à transférer à l’Etat tous les pouvoirs et tous les biens privés de ce pays. Ils se perçoivent comme les redresseurs des tords faits à l’Etat sans voir qu’ils se font juste les agents d’un instrument de répression.

Pour donner une idée de ce dont il s’agit je vais prendre pour exemple la Suisse. Dans ce pays, l’inspecteur des impôts est perçu comme un conseiller fiscal qui n’hésitera à donner des renseignements et aider le contribuable. Rien de tout cela n’est envisageable en France où la menace est toujours latente mais il est vrai que vu de France, la Suisse est seulement le paradis des fraudeurs fiscaux ….

Le pire, c’est que, non contents de maltraiter les contribuables contrôlés, ils veulent que personne ne s’insurge contre leurs pratiques et qu’en plus on les aime dans le cadre de ce que l’on est obligé d’appeler un véritable syndrome de Stockholm !

Or, cette vision du monde n’est tout simplement pas possible car il faudrait à tout le moins que le contribuable ait les mêmes droits que le fisc et là nous en sommes très très loin ; surtout dans un pays qui détient le record mondial de la pression fiscale des pays membres de l’OCDE et qui a pris l’habitude de créer un nouvel impôt à chaque nouveau problème !

Non messieurs les contrôleurs, l’impôt n’est pas la solution, c’est seulement un problème et un syndicat, même des impôts, n’est ni un juge, ni la loi ni même une simple autorité administrative ; c’est juste une organisation professionnelle dont le but est de défendre les intérêts de ses adhérents.

L’administration, même fiscale, ne doit pas être au dessus des lois et ses membres encore moins et en réponse à leur propos, il est légitime de se poser la question des pratiques nauséabondes des agents des impôts et de leur syndicat !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (de la Grèce).

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (7 avis)
Loading...
2 136 vues

Le Brexit : Plus mauvaise idée depuis les nationalisations après la deuxième guerre mondiale ?

Nous reprenons nos publications après une interruption à propos de laquelle je reviendrai prochainement.

Ce n’est pas moi qui le dis, c’est un britannique écoeuré par ce qu’il a vu et entendu à propos du Brexit !

D’ailleurs, curieusement, tous les britanniques que j’ai interrogés m’ont répondu la même chose : le Brexit est une erreur mais …  il se trouvera toujours des détracteurs pour me dire que questionner des anglais qui font du bateau en Grèce ne peut pas constituer un sondage significatif ….

Néanmoins, il ne faut pas croire tout ce que l’on vous dit et spécialement ceux qui prétendent détenir la vérité en promouvant des idées aussi simplistes que miraculeuses ; surtout celles qui permettraient de redresser une situation en mauvaise posture sans faire d’efforts et auxquelles, curieusement, personne n’aurait pensé ! En effet, il n’existe pas dans l’Histoire de cas où le bonheur d’une population a résulté d’une décision gouvernementale ou politique et le Brexit est l’archétype de la promesse électoraliste, populiste et démagogique qui n’engage que ceux qui y croient ou y ont cru !

Historique

David Cameron, premier ministre en 2016, a cru qu’il pourrait faire taire la partie anti-européenne frondeuse de son parti (conservateur) en organisant un référendum ; persuadé qu’une majorité de britanniques voteraient pour le Remain !

On sait que ce qu’il en est advenu, à la surprise générale ; alors que ce référendum a donné lieu à un déferlement de mensonges insensés de la part des brexiters (pro-brexit)!

La population la plus pauvre et la plus âgée du Royaume Uni a cru à trois affirmations proférées par Boris Johnson et Nigel Farage, principaux promoteurs du Brexit ; lesquels ne croyaient même pas à une possibilité de succès de leur action puisqu’ils n’avaient strictement rien prévu en une telle occurrence !

Les arguments

Les arguments utilisés sont ceux qui sont habituellement de nature à exploiter les penchants les plus irrationnels de la population et ils pourraient l’être tout aussi bien en France !

– La sortie de l’UE allait arrêter l’immigration alors que l’immigration est une constante humaine depuis la nuit des temps. En outre, il ne faut pas oublier que l’Europe est un îlot de prospérité au milieu d’un océan de pauvreté et que ces migrants sont pour l’essentiel économiques. Les USA rencontrent le même problème avec les sud-américains !

– La sortie de l’UE allait leur faire économiser de l’argent puisqu’ils ne contribueraient plus au budget de l’Union Européenne ; sans voir qu’en contrepartie se poserait le problème des droits de douane et des taxes et sans voir que nombre d’activités dépendent d’une organisation industrielle européenne ni que certains secteurs économiques sont largement subventionnés par l’Europe !

– Ils n’auraient plus à subir les diktats de Bruxelles alors que ce que l’on peut reprocher à Bruxelles c’est essentiellement un manque d’autorité et de cohésion mais surtout pas l’inverse ! D’ailleurs, le Royaume-Uni et son parlement sont restés souverains tout au long de la participation du Royaume-Uni à l’Union européenne en participant aux prises de décisions.

Le drame de cette histoire est que la politique tolère le mensonge ; c’est même le lieu où se concentre le plus le mensonge ; et, à ces mensonges, s’est ajouté l’inconscience car, détail stupéfiant, les brexiters avaient oublié l’Ulster c’est à dire l’Irlande du nord et la frontière entre l’Irlande et l’Ulster dont les irlandais ne veulent plus.

En outre, certains brexiters se sont imaginés que le Royaume Uni pourrait sortir de l’Union Européenne tout en conservant le libre accès au marché européen ; c’est à dire que les britanniques pourraient conserver les avantages de l’Europe sans en supporter les inconvénients. Cette démarche était en outre empreinte d’un certain machiavélisme puisqu’ils ont aussi spéculé à propos de la possibilité d’enfoncer un coin entre les membres de l’Union Européenne afin de provoquer, si ce n’est une désagrégation de l’Union, du moins un amoindrissement de la résistance à la négociation qui aurait permis de retirer les plus d’avantages possibles !

En fait, ils rêvaient tout éveillés en s’imaginant que l’Union Européenne n’avait plus qu’à se plier aux volontés du Royaume Uni.

Theresa May, membre du parti conservateur, est devenue premier ministre avec pour mission de mener à bien les négociations de sortie de l’Union Européenne alors qu’elle était partisan du Remain ; c’est-à-dire qu’elle s’est engagée à prêcher contre ses propres convictions.

Cela est à tout le moins contre nature et complètement illogique ; mais y-a-t-il une logique derrière tout ça ?

L’impasse démocratique

On peut se le demander car curieusement, personne n’a vu ou voulu voir que la situation allait être ingérable avec d’un côté les députés de l’Ulster, une partie des conservateurs (dont Boris Johnson) et le UKIP de Nigel Farage pour le Brexit et de l’autre côté une autre partie des conservateurs et les travaillistes (gauche) pour le Remain !

Aujourd’hui, certains britanniques essaient de se rassurer en s’imaginant que le Royaume Uni va pouvoir compenser sa sortie de l’Union Européenne par des relations avec l’Australie, la Nouvelle Zélande, l’Inde alors que plus de 60% de ses échanges se font avec les pays de l’Union Européenne ! En fait, ils persistent à croire que le Royaume Uni est toujours à la tête de l’Empire Britannique…

Or, la zone géographique du Royaume Uni est bien l’Europe et non l’Océan Indien. Le Royaume Uni est d’ailleurs le premier client de la France puisque c’est avec lui que nous enregistrons notre plus fort excédent !

Désormais, et parce que le Royaume Uni est une vraie démocratie représentative, les députés britanniques votent pour le Brexit tout en votant contre l’accord obtenu par Mme May auprès de l’Union Européenne mais aussi contre une sortie sans accord ! Les votes à la chambre des communes se sont enchaînés dans des sens contradictoires, sans résultat avec un minuscule parti unioniste (le NIDUP Northern Irish Democratic Unionist Party pour le Brexit) qui en a profité pour pratiquer une opposition systématique tout en faisant monter (au sens propre) les enchères !

En fait, au-delà des postures médiatiques, les députés redoutent désormais les effets du no deal et veulent donc d’un Brexit négocié mais pas celui négocié par Mme May ! Ils en veulent un sans doute plus favorable alors que les brexiters purs et durs veulent surtout une sortie sans accord mais sans savoir de quoi demain sera fait !

Autrement dit, dans cette histoire, on navigue entre l’inconscience et la perplexité et personne aujourd’hui ne sait exactement ce qu’il va se passer tant les avis divergent ; avec des écossais prêts à demander leur indépendance pour demander leur intégration à l’Union Européenne et des nord irlandais qui ont voté pour le Remain et vont demander leur rattachement à l’Irlande historique !

Ce serait un cruel retour en arrière, à une histoire de l’an mil, où l’Angleterre n’était que l’Angleterre. La situation est devenue complètement chaotique. Les britanniques n’en peuvent plus, ils finissent par souhaiter une solution … n’importe laquelle mais une solution ; alors que les promoteurs du Brexit sans deal n’ont rien à proposer de constructif puisqu’ils sont juste dans l’idéologie anti européenne (on a les mêmes en France) !

Personne ne sait désormais ce qu’il va se passer et on nage en plein incohérence. Le premier ministre a essayé, sans succès, de négocier une union avec les travaillistes (socialistes) …. Aux dernières nouvelles, il y aurait soit un Brexit négocié, soit pas de Brexit, du tout. Theresa May a sollicité un nouveau délai et le RU va participer aux élections européennes alors que la majorité des votants a souhaité s’extraire de l’Europe !

Il est plus que probable que le Brexit aura lieu mais beaucoup ont peur de ses conséquences imprévisibles car personne ne sait ce que cela peut donner hormis, assurément, un tas de problèmes alors que 500.000 français vivent au Royaume Uni et 200.000 britanniques en France.

En fait, Brexit ou pas, le Royaume Uni se trouve, qu’il le veuille ou non, très imbriqué dans l’Europe, entité géographique. Il ne pourra en fait jamais vraiment sortir de l’Union Européenne, entité économique, car trop de liens existent ; compte non tenu du fait que, depuis 40 ans, il a intégré des milliers de règlements européens.

Des conséquences difficilement appréciables

Les milieux économiques savent qu’évidemment le Brexit aura des effets collatéraux et que nos entreprises (et nos emplois) pâtiront eux aussi de la situation car on sait que tout le monde sera perdant dans l’affaire même si l’économie du RU se maintient pour l’instant en raison de la faiblesse de la GB£.

On prévoit déjà des effets cataclysmiques au niveau des mouvements de marchandises avec des files de camions de plusieurs centaines de km de part et d’autre du Channel, plusieurs grandes banques ont décidé de déplacer leurs sièges vers l’Union Européenne, Airbus menace de fermer ses sites de construction d’ailes d’avions (35.000 emplois) et les constructeurs automobiles révisent leurs plans d’investissements (Nissan, Honda, Toyota, BMW) !

Seuls des inconscients ou des idéologues obtus peuvent prétendre que le Royaume Uni ira mieux après sa sortie de l’Union Européenne ! Il pourra seulement s’adapter, ce qu’il ne manquera pas de faire, mais il n’est pas sûr que la population qui a voté pour le Brexit en tirera le bénéfice qu’on lui a fait miroiter.

Le bouc émissaire

Et quel était l’argument de départ à ce délire ? C’est la faute de l’Europe ; cette organisation totalitaire !

Brandir l’existence d’une pseudo dictature européenne à l’appui de ses propres convictions antieuropéennes est juste risible mais désigner un responsable extérieur est une (classique) solution de facilité qui permet de ne pas aborder les vrais problèmes qui fâchent …l’électeur !

Seulement, l’Europe n’est ni la foire d’empoigne ni l’auberge espagnole (celle où l’on apporte son repas) ni le lieu où le génie français ou britannique peut imposer ses vues à tous les autres !

Malheureusement, il était facile de s’en prendre à l’Europe qui joue en l’espèce le rôle du bouc émissaire car, l’Europe, ce n’est personne et, d’ailleurs, c’est si loin que même les politiciens nationaux ne veulent pas être élus du parlement européen ; c’est un exil, un ostracisme (au sens grec).

On préfère, à propos de l’Europe, parler de dictature, d’organisation non démocratique alors que les directives européennes sont des textes votés par le parlement européen élu par tous les européens. On ne peut pas faire plus démocratique même si on peut se poser la question du bien fondé de certains textes. Mais, il en est de même au niveau de notre droit purement national !

En fait, on a plutôt l’impression d’une incapacité générale de l’Union Européenne à régler les problèmes posés par certains Etats membres, France et Italie en tête !

Un éclair de lucidité ?

En fait, le mieux ce serait d’arrêter tout ça mais les politiciens en sont-ils capables ?

Dans cette affaire, la population a manifestement été trompée et l’argument populiste du peuple souverain n’empêche pas que le peuple n’est pas infaillible ; il peut être trompé par ses élus et dirigeants !

Cela pose in fine la question déjà posée dans mon précédent article : que faire si la décision du peuple est mauvaise car ce n’est pas parce que la majorité a décidé une chose aberrante que cette chose devient bonne ?

Bien entendu, il y aura toujours des gens pour vous expliquer que tout serait tellement mieux retranchés derrière des frontières avec de gros droits de douanes pour protéger notre industrie qui … n’existe pratiquement plus !

Le RU comme la France restent des petits marchés qui ne peuvent en aucun cas concurrencer des poids lourds comme les USA et la Chine et nous dépendons de marchés complexes avec des flux croisés d’échanges commerciaux et industriels sans lesquels nous ne saurions exister !

Sortir de cette intégration économique ne peut se faire sans dégâts majeurs sur la structure économique et sociale et il est probable que les britanniques le découvriront à leurs dépens car, in fine, ce sont eux qui paieront les droits de douanes appliqués aux produits importés alors que nous, nous pourrons trouver des substituts ailleurs, en Europe, sans droits de douane !

L’Union Européenne est imparfaite mais il faut être conscient que, face à des géants comme les USA et la Chine, et dans une moindre mesure la Russie, il n’y a pas d’issue pour les pays européens en dehors de l’Europe, Suisse et Norvège comprises, et il en est de même pour la France … n’en déplaise aux partisans du Frexit !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (de la Grèce).

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (1 avis)
Loading...
1 729 vues

Quand des imbéciles font n’importe quoi !

Un certain nombre d’entre vous savent que je pratique la navigation de plaisance en Grèce pendant la saison estivale.

Pourquoi la Grèce ? Parce que ce pays est un paradis de la navigation avec du beau temps assuré, de nombreuses îles, de nombreux mouillages et du vent à peu près constant entre juillet et août ; le fameux Meltem, mot turc qui désigne un vent du nord balayant la mer Egée avec quelque fois une certaine violence.

Les plaisanciers ne s’y sont pas trompés tout comme les loueurs de bateaux ; il y a beaucoup de bateaux de plaisance en Grèce et encore plus depuis qu’il y a des problèmes islamiques en Turquie. Beaucoup de bateaux ont en effet fui ce pays devant les risques d’attentats mais aussi en raison des tracasseries policières ; compte non tenu de la mise en application d’une législation contraignante et d’une augmentation très sensible du prix des marinas.

Par ailleurs, la Grèce fait partie de l’Europe et utilise l’€ ; il n’y a donc pas de problème de change.

Par contre, les infrastructures sont souvent défaillantes car la Grèce est le pays le plus pauvre de l’Union Européenne ! Il existe quelques marinas, souvent en l’état de futur achèvement depuis de nombreuses années notamment parce qu’il arrive que les financements (souvent européens) aient été dissipés au profit d’acteurs locaux dans le cadre de détournements relevant de la justice pénale.

On sait aussi que la Grèce est un pays en faillite avérée pour des raisons que j’ai largement développées dans cet article.

Fiscalité défaillante, fonction publique abondante, coûteuse et inefficace, dette publique énorme (185% du PIB) impossible à rembourser ; la Grèce paie aujourd’hui ses errances budgétaires des 20 dernières années tout en vivant complètement à la charge des autres pays de l’Union Européenne. En effet, l’Union Européenne continue à subventionner son économie par le biais de prêts remboursant des prêts précédents et permettant d’affirmer que la Grèce ne se trouve pas en défaut de paiement.

La fiscalité y a néanmoins connu un développement considérable avec notamment une TVA portée à 23% depuis deux ans (sauf dans certaines iles notamment du Dodécannèse) mais il y a toujours quelques approximations puisqu’il n’y a toujours pas de cadastre et que l’église orthodoxe, premier propriétaire foncier, ne paie pas d’impôts !

La Grèce vit essentiellement du tourisme puisqu’elle a peu d’industrie et qu’elle importe à peu près tout hormis les fruits et légumes, les produits des fermes marines et bien sûr l’huile d’olive. Les céréales viennent souvent de Turquie (l’ennemi héréditaire car les turcs ont beaucoup massacré pendant leurs 400 ans d’occupation), le pétrole de Russie, d’Iran ou de Libye.

J’ai connu la Grèce dans un état de sous développement dramatique avec des routes étroites, en très mauvais état (la terre bouge beaucoup ici) et très dangereuses (avec un record européen de mortalité routière), un parc automobile digne d’un pays en voie de développement, des maisons en très mauvais état.

Et pourtant, la Grèce est un pays calme où la sécurité n’est pas un vain mot si l’on fait abstraction des grandes villes que sont Athènes, Thessalonique et Patras. Les risques de vols sont à peu près inexistants … ce qui s’explique par le fait que la Grèce est un pays de villages où tout le monde se connaît.

Son intégration à l’Union Européenne à la requête de François Mitterrand, parce que la Grèce classique (celle de Périclès) est le berceau de la civilisation européenne, et surtout son intégration à la zone €, lui ont permis un développement spectaculaire par le biais des fonds structurels mais aussi en raison d’un recours abusif à l’emprunt … qui, à une époque, finançait presque totalement son économie. Grâce à l’€, elle a pu contracter une dette extérieure de 350 milliards € ; ce qui lui aurait été absolument impossible avec la drachme !?!

Le pays est toujours en faillite notamment parce que l’Allemagne a refusé d’annuler les dettes du pays pour des motifs tenant essentiellement à la morale : on doit rembourser l’argent que l’on a emprunté et il est vrai que la Grèce a beaucoup emprunté mais très peu remboursé.

J’ai vu, lorsque les vannes du crédit étaient ouvertes, les grecs se lancer dans l’acquisition de biens de consommation et notamment de voitures allemandes mais aussi dans des programmes de construction immobilière complètement débridés qui ont été stoppés net par la crise de 2012-2015.

Mais cela n’inquiète pas, outre mesure, les grecs qui ont toujours vécu plus ou moins au jour le jour avec une monnaie à la valeur plus qu’incertaine. Il ne faut pas oublier que, depuis 1830, la Grèce a fait au moins six fois faillite !

Seulement, du fait de son intégration à l’Union Européenne et à la zone €, elle doit désormais respecter certaines règles ; compte non tenu du fait qu’elle s’est lancée dans une politique de grands travaux notamment routiers et autoroutiers. La technique est d’ailleurs assez curieuse car on commence par faire une moitié d’autoroute, une moitié des ponts ( !?!) et on fait le reste ensuite en fonction des fonds disponibles ! Les routes sont construites par tronçons successifs ; la tâche étant compliquée par le fait que la Grèce est un pays montagneux avec des communications difficiles.

Entre ses dettes, ses aménagements et ses dépenses courantes, l’Etat grec a évidemment besoin d’argent ; ce qui n’a rien de surprenant et nous savons qu’il n’est pas le seul dans ce cas !

Et il pense avoir trouvé une partie de la solution à ses besoins de financement ; laquelle est vieille comme le concept de finances publiques : faire payer les autres et en l’occurrence les propriétaires de bateaux de plaisance stationnant dans les eaux helléniques !

L’année 2013 avait déjà donné lieu à une première tentative qui avait tourné court mais cette année la taxe TEPAI est obligatoire et elle est d’une rationalité à toute épreuve !

– la taxe est obligatoire dès que le bateau est dans les eaux grecques, et tout mois commencé est dû en totalité même si vous ne naviguez qu’un jour dans le mois,

– la taxe, fixée à 8€ par mètre linéaire, explose littéralement pour les bateaux de plus de 12 m sans que l’on sache pourquoi ! Pour ce qui me concerne cela monte à 110 € par mois soit donc pour 5 mois la somme non négligeable de 550 € !

– le paiement, pour les étrangers, doit être impérativement fait en espèces. Or, il faut savoir que les retraits en espèces aux ATM font l’objet de frais (entre 2 et 5 € par retrait) et que la banque prend aussi des frais (commissions) pour paiement en espèces !?! L’impression d’être une boule dans un flipper fiscal est finalement assez désagréable,

– il n’y a aucun coefficient de vétusté ; ce qui fait le propriétaire d’un bateau de 30 ans joignant difficilement les deux bouts paie comme le millionnaire qui vient de s’acheter un 50 pieds (15 m) flambant neuf à un million € !

– les bateaux paient déjà une taxe de navigation appelée DEKPA, dont on ne connait même pas l’utilité,

– la plupart des bateaux paient par ailleurs une taxe de pavillon national (en France c’est un droit de francisation),

Évidemment, toute tentative d’échapper au paiement de la taxe fait l’objet de menaces explicites d’amendes à des montants faramineux s’accompagnant de l’arraisonnement du bateau !

Autrement dit, l’Etat grec après avoir dépensé sans compter l’argent qu’il n’avait pas, après avoir été renfloué par les autres Etats de l’Union Européenne, a décidé de récupérer de la main gauche ce qu’il est obligé de donner de la main droite en rançonnant les ressortissants de ces pays !

Le problème qui se pose est triple :

– un impôt, quelque soit sa justification, n’est qu’un vol ou une extorsion de fonds exercée à l’encontre d’une certaine catégorie de personnes,

– les plaisanciers dépensent pendant leur séjour en Grèce notamment au niveau de l’alimentation, du carburant et fréquentent les tavernas (restaurants) ; ils paient donc des taxes à la consommation et contribuent à l’économie du pays et dans des proportions non négligeables … mais cela n’était sans doute pas suffisant !

– d’autres pays se sont essayés à cet exercice du racket fiscal et s’y sont toujours cassés les dents car les bateaux sont des meubles immatriculés ; ils peuvent bouger et ils ne vont pas s’en priver. La France a ainsi essayé de taxer les gros yachts fréquentant la côte d’Azur et spécialement la baie de St Tropez avec pour résultat immédiat le départ des bateaux pour des mers plus accueillantes et un bénéfice pour le fisc français pratiquement nul !

Conclusion :

Les autorités helléniques s’imaginent sans doute qu’elles vont pouvoir impunément rançonner les plaisanciers et certes cela va fonctionner au moins cette année ; le temps que les intéressés trouvent une solution de rechange mais il est douteux qu’elles puissent en retirer à long terme les bénéfices escomptés.

Le résultat final sera inexorable : les plaisanciers vont fuir les eaux helléniques avec pour corollaire une diminution des rentrées fiscales … pour l’Etat grec et des pertes de chiffre d’affaires pour les commerçants et restaurateurs qui ont eu beaucoup de mal à se remettre de la crise de 2015 !

Car, la règle intangible est que nul n’est irremplaçable !

E Macron a appris à ses dépens qu’il fallait manier l’arme fiscale avec beaucoup de discernement mais, comme on peut le voir, la France n’a malheureusement pas le monopole des politiciens imbéciles !

l’Etat grec pourra toujours revenir ultérieurement sur cette loi mais le mal sera fait …

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (6 avis)
Loading...
3 575 vues

Le dilemme du président : Désastre démocratique ou désastre économique ?

Si l’on revient sur les interventions de E Macron, en ne s’intéressant qu’aux dispositions à caractère fiscal, on s’aperçoit qu’à aucun moment il n’est question de réduire les dépenses de l’Etat.

Les annonces du 10 décembre au coût total estimé de 10 milliards € sont :

– la suppression de la hausse de la CSG pour les pensions inférieures à 2.000 €

– la suppression de la taxe carbone,

– la hausse de la prime d’activité pour les petits salaires

– la défiscalisation de la prime de 1.000€ de fin d’année pour les salariés,

Les annonces du 25 avril au coût estimé de 7 à 10 milliards € sont :

– la réduction de l’impôt sur le revenu de 5 milliards € pour 12 millions de contribuables

– la ré indexation des pensions de retraite sur l’inflation (coût 2 milliards €) qui est en fait une sous indexation des retraites supérieures à 2.000 € car la sous indexation n’avait été décidée que pour deux ans (2019 et 2020) et a été disqualifiée par le conseil constitutionnel pour 2020,

– la réduction de 120.000 fonctionnaires est ajournée,

et il ne faut oublier la suppression de la taxe d’habitation totalement non financée dont le coût est estimé à 10 milliards € (il s’agissait d’une mesure purement démagogique destinée à permettre à E Macron de gagner les élections de 2017).

On remarque d’ailleurs, qu’à l’exception de la hausse de la prime d’activité et de la réduction du nombre des fonctionnaires qui sont des mesures de dépenses, les autres ne sont que des mesures d’annulation (immédiate ou rétroactive) d’impôts c’est à dire que l’Etat renonce à percevoir certains impôts.

Le problème est qu’avec un budget 2019, à l’origine largement déficitaire, ces nouvelles mesures, vont fortement amplifier le déficit alors qu’aucune mesure d’économie n’est prévue. Le gouvernement n’aura donc pas d’autre choix que de se livrer à son activité favorite : le bonneteau fiscal pour tenter de récupérer sur certains contribuables ces nouvelles « dépenses » et emprunter pour le surplus !

Après avoir beaucoup tabassé les ménages, le gouvernement veut désormais s’attaquer aux niches fiscales des entreprises qui (sic) « doivent se montrer solidaires ».

Le problème est que cet argument, totalement démagogique, est en parfaite contradiction avec les règles du droit commercial car l’objet social d’une entreprise n’est pas d’être solidaire. Le gouvernement affecte « d’oublier » aussi qu’en cas d’alourdissement de leurs impôts, les entreprises les répercutent toujours sur le client final parce qu’une entreprise, contrairement à un Etat, doit impérativement ajuster ses prix et ses coûts.

Néanmoins, on sait que la règle en politique est de prendre l’argent où l’on peut et peu importe si les entreprises françaises subissent déjà les impôts les plus lourds et ont les marges les plus faibles de l’Union Européenne ! Les chômeurs attendront pour retrouver un emploi …

Clairement, on sent que, dans un accès de pure démagogie, E Macron cherche à caresser l’électeur dans le sens du poil alors que tout le monde sait que les comptes publics sont mauvais et que la seule issue passe impérativement par la réduction des dépenses publiques.

Le problème qui se pose à lui est le suivant : Une politique de redressement des comptes publics et de la compétitivité passe nécessairement par la fin de la dérive budgétaire et des déficits constants car l’amélioration des revenus des français passe par une forte diminution de la pression fiscale (et non pas par une augmentation des salaires qui aurait un effet inflationniste sur les prix des marchandises et des services).

La diminution de la pression fiscale peut passer entre autres par :

– la réduction du nombre des fonctionnaires, la suppression du statut de la fonction publique sauf pour les domaines régaliens, des avantages discrets et exorbitants de la haute fonction publique (détachement, cumuls de retraites, pantouflage …), le blocage voire la réduction des rémunérations de certains fonctionnaires,

– la réduction du mille feuille administratif et du nombre d’élus (nationaux et locaux),

– la réduction des allocations chômage et des durées d’indemnisation, la réduction du nombre des aides sociales, le report de l’age de la retraite à 65 ans, la suppression des régimes spéciaux de retraite, l’obligation pour les fonctionnaires de cotiser au chômage et à la retraite,

– la fin du monopole de la sécurité sociale et la suppression des 35 heures avec une durée hebdomadaire du travail fixée par accord d’entreprises, en établissant la liberté d’embauche et de licencier pour l’employeur, et de 90% du code du travail (comme en Suisse),

– la simplification du Code Général des Impôts, la suppression des niches fiscales et des tribunaux administratifs (l’Etat serait soumis aux règles de droit commun),

– la privatisation des entreprises publiques, la suppression du monopole étatique dans les secteurs concurrentiels et des subventions aux organismes sans utilité économique avérée,

– la suppression du financement public des syndicats,

On notera qu’aucune de ces mesures n’a été envisagée par E Macron mais on sait aussi qu’engager de telles réformes mettra aussitôt la population dans la rue. Pire, si l’on organisait un référendum à leur propos, ces mesures seraient rejetées massivement et surtout par ceux qui ont intérêt au maintien du système et notamment les fonctionnaires, les bénéficiaires des régimes spéciaux, des situations de rente et des régimes sociaux !

Cela explique que E Macron ait essayé de rétablir les comptes en augmentant la pression fiscale sous prétexte d’écologie car il pensait que celle-ci faisait consensus ; avec le succès que l’on sait.

Ce constat amène nécessairement à la question suivante : Un président est-il légitime à poursuivre des réformes malgré l’opposition de la population ou doit-il s’incliner et faire ce que veut cette dernière alors que l’on sait qu’il se trouvera toujours une majorité de la population pour vouloir l’augmentation de la dépense publique, le recrutement de nouveaux fonctionnaires, le rétablissement de l’age de la retraite à 60 ans, l’augmentation des dépenses sociales ; c’est à dire toujours plus d’avantages et toujours moins d’efforts. Même si, pour cela, il faut creuser les déficits et emprunter massivement sur les marchés tout en sachant que cette voie mènera au mieux à reporter sur les générations futures des dettes insupportables et au pire à la faillite pure et simple ….

Interpréter la volonté populaire ou la respecter ressort en principe de la mission du politicien dans le cadre de son mandat. Autrement dit, un politicien responsable doit-il nécessairement se soumettre à la volonté de la majorité même s’il sait que celle-ci se trompe ? Mais, n’est-ce pas tromper l’électeur que de lui laisser croire que ce qu’il veut est bon bien que ce soit mauvais ?

Cela reviendrait donc à s’incliner devant la majorité ou plus exactement devant la plus forte minorité, ou encore devant la plus agissante, la plus motivée, la plus nuisible, la plus violente … et n’est ce pas qu’est en train de faire E Macron qui a abandonné ses timides réformes pour se soumettre à la « volonté populaire » et ne plus rien faire du tout !

Peut-on parler de lâcheté ou de lucidité lorsqu’un dirigeant accepte de renoncer à son programme du fait d’une opposition populaire et, au contraire, devrait-on parler de trahison s’il refuse de faire ce que veut la population parce qu’il sait que ce qu’elle veut n’est pas conforme aux intérêts du pays ?

Clairement, Macron se trouve face au dilemme du politicien et que l’on peut résumer comme suit :

– promettre des efforts, la réduction des dépenses et des aides sociales ainsi que des temps difficiles avec l’assurance de n’être ni élu ni réélu,

– promettre la facilité et faire l’inverse avec l’assurance d’une contestation massive et de ne pas être réélu,

– être élu et ne rien faire avec l’assurance d’être réélu même si cela aboutit, à la fin, à la faillite du pays.

Car cela revient à expliquer à la population qu’il faut désormais faire l’inverse de ce que l’on a toujours fait depuis 40 ans avec l’argent public réputé gratuit et inépuisable mais qui … n’existe pas.

La question apparaît à ce jour pratiquement insoluble avec une France en plein déni de sa situation économique réelle et qui profite pour l’instant des facilités bancaires de la BCE. La France est actuellement dans la situation de la personne surendettée qui continue à dépenser tant que le crédit ne lui est pas coupé.

Il semble bien que E Macron, au-delà de ses discours emphatiques mais creux qui n’abusent personne, ait transformé, du fait du mouvement des gilets jaunes, sa toute petite intention réformatrice et très peu libérale du début de mandat en étatisme bon teint ; ce qui veut dire que la « start up nation » tant vantée est passée à la trappe tout comme le redressement du pays.

Finalement, on est passé des grands principes au misérable bricolage budgétaire …tout comme F Hollande !

Le dérapage budgétaire apparaît inévitable et il va exactement à l’encontre de toute possibilité de redressement du pays ! Aucune réforme d’envergure telle que les ont faites les autres pays de l’Union Européenne ne sera d’ailleurs esquissée !

Ce faisant, E Macron a choisi la troisième option du dilemme du politicien ; c’est à dire celle de celui qui préfère le (futur) désastre économique pour ne pas être confronté au désastre démocratique (présent).

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (4 avis)
Loading...
2 177 vues

La réalité occultée par le président.

Je voudrais faire avec vous un petit tour de la situation financière et fiscale telle que ne l’a pas évoquée le président dans son grand oral et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas brillant !

Une situation économique mondiale sous tension

La situation économique mondiale est en plein ralentissement ; surtout en Europe et à un degré moindre en Amérique et en Asie ; et cela ne va pas s’arranger car nous allons vers des tensions sur les cours de l’or noir qui trouvent leur source à quatre niveaux :

– D Trump a décidé de faire tomber le régime iranien, coûte que coûte, et a donc durci les sanctions en interdisant à la planète entière ( !?!) d’acheter le pétrole iranien afin d’asphyxier le régime. La lex americana …ou l’extra territorialité de la loi américaine s’applique encore une fois au monde entier sous la menace de représailles qui se terminent toujours par des amendes colossales ! Hormis les russes et les chinois, tout le monde tremble …

– Le Venezuela s’enfonce un peu plus dans la crise économique et politique et ses exportations de pétrole s’effondrent tandis que la Libye connaît une guerre civile qui limite ses exportations de pétrole. L’Arabie saoudite a finalement renoncé à inonder le marché mondial de pétrole à bas coût pour essayer de faire s’effondrer le système d’exploitation du pétrole de schiste américain ! Cette stratégie s’est avérée ruineuse pour les finances saoudiennes et sans effet alors que ce pays commence à entrevoir la fin de la rente pétrolière (les gisements s’épuisent).

– le dollar est sur une tendance haussière par rapport à l’€ alors que les achats de pétrole sont libellés en dollars,

– Du fait de la faiblesse des rendements obligataires, certains gros investisseurs se sont tournés vers le pétrole pour y spéculer ; histoire de trouver un peu de rendement.

Evidemment, tout cela ne peut se faire qu’à notre détriment car le prix du pétrole, exprimé en dollars, ne cesse d’augmenter. Il est passé en quelques mois de 50 à 75$ le baril et certains pensent qu’il devrait atteindre les 100 dollars avant la fin de l’année. Cela nous promet un carburant à la pompe hors de prix (avec 75% de taxes sur le prix payé à la pompe).

L’inflation officielle est certes relativement faible (entre 1 et 2% l’an) mais le ressenti est quand même bien différent rien qu’avec une augmentation constante du prix de l’énergie (carburant, fuel de chauffage, électricité abonnement puis consommation, gaz ….). On ne peut pas en douter puisque l’on sait que cela a déclenché le mouvement des gilets jaunes !

Un marché de l’emploi en pleine mutation

Parallèlement, on sait qu’il y a actuellement une dégradation du marché de l’emploi avec une tendance à la disparition des emplois intermédiaires ; ce qui tire les salaires vers le bas dans la mesure où il y a un déplacement du marché du travail des emplois qualifiés vers des emplois dans les services à la personne qui sont beaucoup moins qualifiés et moins bien payés.

Le système de production semble aussi en pleine mutation avec une tendance au retour du nationalisme économique alors que se met en place une transition énergétique non justifiée qui va avoir des effets désastreux sur l’emploi et les entreprises. Sont concernés le secteur de l’automobile qui est contraint de se convertir à l’électrique et qui anticipe déjà un fort recul de son activité alors que la valeur ajoutée (batterie) est en train de se déplacer vers l’Asie (puisque Chine et Corée ont le quasi monopole de fabrication des batteries au Lithium) et celui de la production d’énergie du fait de l’obligation de subventionner par l’impôt des ENR aléatoires, très coûteuses et non rentables !

Une fiscalité qui reste pesante

Certes l’ISF a été supprimé mais cela ne concerne que quelques milliers de personnes, essentiellement les plus riches. Certes aussi, une flat tax a été mise en place pour limiter les prélèvements fiscaux mais ne nous leurrons pas, elle n’est pas flat du tout avec un taux très élevé de 30%. (flat c’est en dessous de 15%). Il y a néanmoins une amélioration car auparavant le prélèvement de base était de 39,5% et pouvait monter jusqu’à 65% !?!

Néanmoins, la fiscalité a largement continué à progresser (même si elle a subi un coup d’arrêt au niveau de la pseudo taxe carbone) notamment avec la CSG (impôt à haut rendement) qui a augmenté de 1.7% ; à la fois pour les pensions de retraite et les salaires (le taux est désormais de 9,1%) mais aussi pour les revenus de placement (le taux s’est envolé à 17,2%). Néanmoins, les pensions des retraités dont les revenus sont en dessous de 2.000€ par mois devraient se voir exonérer de cette hausse.

Les pensions de retraite subissent en outre un blocage de leur revalorisation à 0,3% par an ; ce qui revient à les taxer par le biais sournois d’un impôt invisible : l’inflation ! Le président vient néanmoins de promettre de revenir sur cette décision.

Une épargne sans taux

Néanmoins, il convient de relativiser l’effet de la diminution de la pression fiscale car ce que vous payiez auparavant en impôts vous ne le regagnez plus du fait de l’écrasement des taux d’intérêts lié aux politiques monétaires accommodantes des banques centrales (Fed US, BCE, Bank of Japan) qui ont ramené les taux des emprunts obligataires à presque zéro !

Pour l’instant, le placement obligataire ne paraît pas très dangereux même si les émissions des OAT (dette de l’Etat) ne rapportent plus rien. Il reste à la merci d’un accident imprévisible qui ne pourrait pas être corrigé ou compensé par la BCE car une brutale augmentation des taux provoquerait en effet un effondrement de la valeur des OAT émises à taux zéro !

L’effet induit de cette situation est que, l’assurance vie, placement préféré des français avec 1.700 milliards € d’encours, a désormais des rendements négatifs (revalorisation 1,8% – Flat tax 30% – inflation 1,8% = -0,54%) puisque l’argent confié par les épargnants aux compagnies d’assurances est placé en OAT qui ne rapportent désormais plus rien ! Et le pire est encore à venir car les rendements actuels ne sont obtenus qu’à partir des titres anciens qui arrivent à maturité et vont être remboursés.

Evidemment, l’effet induit de cette politique du taux zéro est double :

– l’épargnant ne gagne plus rien !

– les banques ne gagnent plus rien et voient leur valeur boursière s’effondrer puisque leur rentabilité est devenue nulle !

Il devient donc très difficile de trouver des placements qui permettront de s’assurer un complément de retraite alors que l’on sait que, d’un autre coté, les pensions sont appelées à être laminées, elles aussi, par le biais d’un allongement de la durée de cotisation qui ne dit pas clairement son nom et à propos duquel le président s’est montré très évasif !

Il s’agit donc bien d’un mécanisme de spoliation lente et continue des épargnants dans le cadre d’une répression financière qui ne dit pas son nom et qui est opérée dans le but de sauver des Etats surendettés ; car normaliser les taux déclencherait une crise des dettes étatiques de pays comme la France et l’Italie, l’Espagne et le Portugal, qui sont tous plus ou moins au bord de la faillite (l’Italie devrait porter le taux de TVA à 25% à la fin de l’année !). Le but de la BCE est d’éviter un défaut de paiement de l’un d’entre eux et un redoutable effet de contagion !

 Une économie à la peine

En fait, les taux nuls ne peuvent se comprendre que dans le cadre d’une économie déflationiste c’est à dire avec des prix qui baissent ; sinon c’est du suicide économique. Et cela semble bien être le cas car la situation de la zone € est globalement mauvaise avec des perspectives de croissance à peu près nulles ; même en Allemagne, ce qui est loin d’être rassurant !

En fait, le ralentissement économique mondial est aggravé dans l’Union Européenne par une crise de la dette étatique qui semble ne pas pouvoir trouver de solution et particulièrement en France où la pression fiscale a atteint des niveaux tels que le pouvoir sait que ses marges de manœuvres en la matière sont désormais presque nulles !

Or, faute de croissance, il n’y aura pas d’augmentation du PIB, pas d’augmentation des marges fiscales et donc …pas de diminution de la dette qui va finir par nous étouffer alors que vous aurez noté qu’E Macron n’a annoncé aucune mesure de réduction de la dépense publique (la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires est même renvoyée sine die) !

Il est même probable que, sans les mesures de relance de décembre dernier, prises sous la pression des gilets jaunes, nous serions tombés en récession !

Seulement ces mesures de relance ne pourront pas durer d’abord parce que les traités européens l’interdisent mais surtout parce que la course à la dette est une activité dangereuse qui finit toujours mal !

Les poids excessifs de la fiscalité et des prélèvements de notre modèle social ont eu des répercussions économiques dont nous n’avons pas fini de mesurer les effets délétères à long terme. La dégradation permanente de la compétitivité des entreprises a eu pour effet d’entraîner un niveau de chômage élevé aujourd’hui considéré comme pratiquement incompressible ; avec l’effet évident de peser sur les finances publiques en mettant tous les régimes sociaux en péril !

La seule issue désormais, pour rétablir les comptes, va être, dans un environnement défavorable, de réduire les dépenses et il est probable que le gouvernement va devoir adopter une politique budgétaire plus restrictive en 2020 ; ce qui va être rejeté probablement violemment par la population. Le président a soigneusement évité d’en parler !

La réponse du pouvoir à la contestation populaire a été pour l’instant surtout policière  mais il n’est pas sûr que cette réponse soit adaptée …et praticable longtemps et c’est pour cela qu’il a promis une diminution de l’impôt sur le revenu, sous conditions, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les “adaptations”.

Une stratégie patrimoniale délicate

On peut être tenté de compenser l’absence de rendement par un investissement en actions. Il apparaît néanmoins relativement risqué car nous sommes, quoiqu’en disent certains, en présence d’une bulle liée au fait que l’émission d’argent gratuit de la BCE ne permet plus de gagner d’argent sur les taux d’intérêts et que la seule solution trouvée par les investisseurs institutionnels, pour avoir du rendement, est de prendre des risques ! Cela explique grandement, la montée continue du cours des actions alors que les indices économiques sont …mauvais !

Certains pensent avoir trouvé la solution avec l’investissement en Asie et notamment en Chine. Néanmoins, plusieurs risques entrent en ligne de compte :

Certes la zone Asie est beaucoup plus dynamique que l’Europe et elle est devenue l’usine du monde. Mais, spécialement concernant la Chine, le pays reste une dictature, la comptabilité publique est sujette à caution et, s’il existe un capitalisme débridé, c’est surtout un capitalisme d’Etat avec un crédit abusif qui laisse subsister des entreprises à la rentabilité incertaine et des prix faux qui ne correspondent à rien.

Le risque sur la valeur des actions se double en outre d’un risque monétaire car la monnaie (le Yuan) n’a aucune garantie de stabilité ; la Chine n’ayant jamais hésité à utiliser l’arme de la dévaluation pour améliorer sa compétitivité et ses exportations. Ce risque semble néanmoins s’éloigner puisqu’elle cherche actuellement à mettre en place une zone monétaire propre sur toute l’Asie afin d’en éjecter le dollar (ce qui d’ailleurs énerve beaucoup D Trump) !

Quant au Japon, il est en stagnation depuis 30 ans avec des taux complètement à zéro et un marché sous le contrôle de la Bank of Japan qui est elle-même complètement aux ordres du gouvernement. Il n’y a plus de marché. Il est probable que le Japon soit simplement en avance sur nous ; ce qui signifie qu’il suffit de regarder ce qu’il s’y passe pour comprendre ce qui va nous arriver (la dette publique est à 250% du PIB).

En conclusion

L’avenir apparaît bien incertain car nous nous situons actuellement à un moment de l’histoire monétaire et financière complètement nouveau avec des développements totalement inconnus puisque les Etats et les banques centrales créent de la monnaie qui ne correspond à rien sans provoquer d’hyperinflation ni même d’inflation !

Nous vivons dans un monde de dettes avec des records de dettes des Etats, des entreprises et des particuliers pendant que les banques centrales continuent d’émettre de l’argent gratuit ! Les dettes se sont plus la contrepartie d’une épargne et certains organismes acceptent même de payer pour prêter de l’argent (taux négatifs).

L’épargne est devenue inutile alors que le président a demandé aux français de travailler plus et plus longtemps pour gagner … moins ! Il n’est pas sûr qu’il soit entendu !

L’Etat providence des années 80 et 90 n’est plus adapté au monde tel qu’il est aujourd’hui et nul ne sait aujourd’hui ce qu’il va se passer. Il existe néanmoins une constante : Quand le politique prend le contrôle de la monnaie, cela se termine toujours par la manipulation et l’hyperinflation qui ruine les peuples !

Le risque évidemment se situe le jour où tout ce système complètement artificiel va s’effondrer car les dégâts seront alors colossaux !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (2 avis)
Loading...
1 732 vues

Suppression de l’ENA : mesure efficace ou gadget électoraliste ?

Le président de la république a différé sa communication aux français du fait de l’incendie de  la cathédrale de Paris.

Il faut dire que, comme nous l’avons déjà écrit, E Macron est en fait très ennuyé parce qu’il ne sait pas vraiment comment clore le grand débat ; en particulier parce qu’il n’a pas grand-chose à annoncer aux français. La raison essentielle est qu’il n’a, du fait du poids à la fois des dépenses et des dettes publiques, pratiquement aucune marge de manœuvre. Il redoute donc, avec quelque raison, que son annonce soit mal accueillie.

Certaines informations ont néanmoins « fuité » dans la presse. En fait, l’Élysée a communiqué au préalable aux rédactions des médias la teneur des déclarations du président afin qu’elles ne soient pas prises au dépourvu ; mais l’incendie s’est développé quelques minutes seulement avant la communication présidentielle.

L’une d’entre elles peut apparaître surprenante de la part d’un ancien élève : la suppression de l’ENA !

On peut donc se poser la question : La suppression de cette école de la haute fonction publique serait-elle de nature à résoudre nos problèmes ou ne serait-ce pas plutôt une mesure gadget, cosmétique pour calmer les français et les revendications que le pouvoir ne peut pas satisfaire … avec l’avantage que cela ne coûterait pas grand-chose aux finances publiques ?

Un peu d’histoire :

L’ENA n’est pas apparue de but en blanc ; elle est en fait la suite « l’école des cadres » d’Uriage (à côté de Grenoble) créée en 1940 sous le très controversé régime de Vichy.

Bien que celle-ci ait été qualifiée d’école de la collaboration, le concept, comme souvent à la libération à propos de nombre des institutions créées pendant la période de l’Etat français du maréchal Pétain, a été conservé (c’est aussi le cas des ordres professionnels).

L’ENA  a été créée par une ordonnance (du 09 octobre 1945) du gouvernement provisoire de la république française et elle est devenue, au fil des ans, une véritable école de management à la française.

L’ENA une école très décriée :

Cette école apparaît être en fait conforme à la tradition française qui a eu très tôt un Etat fortement centralisé avec la monarchie absolue, le jacobinisme, l’Empire napoléonien et la troisième République. D’ailleurs, les promoteurs de cette école (le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, Michel Debré, maître des requêtes au conseil d’Etat et Maurice Thorez, secrétaire général du parti communiste et vice président du conseil c’est à dire vice premier ministre) étaient tous des partisans d’un Etat fort.

On sait d’ailleurs aujourd’hui ce que signifie Etat fort : c’est un pays avec une administration pesante et intrusive et des impôts très lourds !

La principale critique formulée à l’encontre de l’ENA est que l’aristocratie de l’ancien régime liée à la naissance s’est mutée en méritocratie du diplôme qui ouvre toutes les portes ; avec cette réserve toutefois que l’on sait que l’origine sociologique des élèves se concentre, pour l’immense majorité, dans des familles de cadres supérieurs donc aisées à très aisées.

On peut donc parler d’élitisme de classe et il est vrai que l’ENA ouvre en effet toutes les portes. Si vous avez réussi le concours de l’ENA, le monde est à vous ; enfin avec cette réserve que ce monde ne sera jamais que français car, curieusement, ce mode de formation n’a pas été copié dans les autres pays de l’OCDE ou de l’Union Européenne. La vision étatisée de la société reste donc essentiellement une vision française liée à son centralisme historique !

Aux USA, il se trouve que c’est exactement l’inverse car les meilleurs étudiants vont dans le privé – l’administration étant réservée aux « autres ». Mais, aux USA, on cultive la réussite sociale à travers la réussite dans les affaires alors qu’en France on glorifie le service de l’Etat et le dévouement désintéressé des hauts fonctionnaires …Image à la fois trompeuse et hypocrite … s’il en est !

Véritable caricature de l’élite technocratique, les anciens élèves cultivent un entre soi avec ses codes et ses réseaux tout en permettant à des jeunes gens de 25 ans n’ayant aucune expérience professionnelle d’accéder à des postes à responsabilité voire à très haute responsabilité.

Et pourtant, ce ne sont pas forcément les meilleurs qui entrent à l’ENA car c’est aussi, en dehors du fait qu’il faut connaître les codes d’accès, une question de moyens financiers.

Pour faire simple, il existe des boites de prépa qui permettent, contre confortable rémunération et dans le cadre d’un véritable entraînement d’une année, de former les candidats aux sujets et questions posés tant à l’écrit qu’au grand oral. On comprend alors que le système est surtout ouvert aux candidats dont les parents disposent de revenus confortables.

De temps en temps, un candidat isolé, en dehors de ce circuit de formation, soit par chance soit en raison de ses aptitudes intellectuelles, réussit le concours sans passer par le canal de ces instituts de formation spécialisés. J’ai connu un cas mais c’est très rare et c’est presque considéré comme un « accident » ! On comprend dès lors où se situe la norme !

Il n’est pas inutile de savoir que ce système de prépa est exactement le même pour le concours d’entrée à l’ENM (école de la magistrature).

Les non initiés découvrent alors que les conditions d’accès sont en fait biaisées ; compte non tenu du fait qu’il y a une sorte de déterminisme social et une tendance à la reproduction des cursus professionnels au cours des générations (les enfants d’énarques font l’ENA et les enfants de magistrats font l’ENM) ! Cela ne peut pas évidement être le fruit du seul hasard … et du seul mérite individuel !

On sait que la classe politique française se recrute majoritairement au sein des anciens élèves de l’ENA, surtout depuis les années 1970, mais il faut quand même préciser tous les énarques ne font pas de la politique…loin s’en faut !

On remarquera quand même que depuis 1958, 4 présidents de la république sur 9 sont issus de l’ENA (Giscard, Chirac, Hollande, Macron) ; avec une fréquence qui tend à s’intensifier puisque, sur les quatre derniers, trois sont issus de l’ENA  (N Sarkozy était avocat) !

On ne peut pas considérer que l’ENA soit une école politique ; mais tous ceux qui ont approché les énarques se sont aperçus d’une caractéristique commune à tous les élèves : un formatage intellectuel et une fermeture d’esprit qui leur donne une vision du monde limitée à une note de synthèse en trois parties !

On pourrait même ajouter qu’ils font preuve d’un grand conformisme intellectuel en ce sens qu’ils sont tous des étatistes bon teint (on peut même parler de fétichisme de l’Etat) ; c’est à dire des tenants de l’interventionnisme d’Etat, de l’économie dirigée (sous leur férule) et que ce sont donc des adversaires du libéralisme.

D’ailleurs, comme on ne connaît pas d’énarque libéral … on doit en conclure que cette école dispense bien une formation spécifique aboutissant clairement à une conception bien particulière du rôle de l’Etat et de son administration !

L’un des effets pervers de ce mode de recrutement est qu’il aboutit à une société rigide avec ses codes et ses règles de fonctionnement. On ne peut accéder à certaines fonctions que parce qu’on a fait l’ENA … pas parce qu’on est compétent ! Or, l’ENA est avant tout un mode de recrutement …pas une preuve de compétence ; surtout dans ce monde de l’administration où la promotion se fait à l’ancienneté et non au mérite (en fonction des compétences) !

On comprend dès lors pourquoi la population a un sentiment de système bloqué au profit de quelques uns ! Dans l’ex URSS, il y avait un nom pour désigner ces insiders du pouvoir : les apparatchiks ; ce qui revient à décrire un système figé … au profit des anciens élèves et laisse le sentiment d’une caste fermée sur elle-même, protégeant ses privilèges au détriment de la population entière !

On voit des énarques partout, même à des postes où ils ne devraient pas être, et le ressenti de la population est celui d’une mafia qui a pris le contrôle de l’Etat alors que l’on connaît les liens, voire le copinage entre la politique et l’administration, en raison du fait que le fonctionnaire est devenu un intermédiaire obligatoire du fonctionnement de la société aboutissant à un développement anormal de privilèges, de clientélisme, de gabegie et de pillage de l’économie privée.

Certains ont brocardé cette main mise en évoquant le fait que le service de l’Etat était devenu se servir de l’Etat (à des fins personnelles pour établir des baronnies) !

On sait aussi qu’un certain nombre d’entre eux à Bercy bénéficient de privilèges insensés avec des salaires hors échelle, des primes substantielles (on parle de 100.000 à 150.000€) versées, en toute discrétion, en dehors de tout contrôle et de surcroît non imposables !?!

Vivant de l’impôt collecté, ils sont assurés en outre de pouvoir toujours survivre quelles que soient les conditions et sont de ce fait impitoyables dans la perception de celui-ci ! Cela peut expliquer aussi, au moins partiellement, la culture de l’impôt qui domine au sein de cette élite.

Néanmoins, il faut souligner l’opacité du système car l’élite concernée ne tient pas trop à ce que tout cela s’ébruite ! Cela fait immanquablement penser à  un véritable Etat dans l’Etat avec ses codes, ses règles, ses avantages. La cour des comptes a d’ailleurs eu beaucoup de difficultés pour obtenir communication de l’organigramme et les grilles de rémunération des 5 ou 600 plus hauts fonctionnaires de Bercy.

Suppression : Mesure efficace ou gadget ?

En fait, ce n’est pas l’ENA en tant que telle qui pose problème, c’est :

– d’une part, le système abusivement avantageux, et tout à fait dérogatoire, qui a été mis en place au profit des énarques. Il permet à des hauts fonctionnaires de faire de la politique tout en étant encore fonctionnaire, de faire des allers et retours entre politique et mandats électifs et leur corps d’origine mais aussi entre administration et entreprises privées ou publiques avec l’assurance de retrouver leur poste tout en bénéficiant de la progression de carrière dans leur corps administratif d’origine et de cumuler des rémunérations et des retraites à des montants tout à fait stupéfiants (pour des gens comme Hollande, Eyrault et Chirac ce sont des retraites de l’ordre de 35.000 € par mois).

C’est un jeu dans lequel l’énarque gagne à tous les coups !

– d’autre part, le fait que ces hauts fonctionnaires ont pris le contrôle de l’Etat et de son fonctionnement et qu’ils sont passés d’exécutants à décideurs en étendant, telle une araignée, une toile de réseaux qui aboutit à un véritable auto contrôle sans contrôle extérieur.

Les élus sont contraints de composer avec cette technocratie d’État devenue incontournable, car sans elle, il est impossible de faire quoique ce soit ; et cette emprise tend à s’étendre au secteur privé par le biais de réglementations, normes et instructions diverses et nombreuses !

Or, malgré leur formation et malgré leur pouvoir, ces élites présentent un handicap lié à leur formation : ils ont une vision dépassée du monde avec un Etat centralisé, lourd et inefficace, totalement sous contrôle d’une administration fonctionnant de manière autonome avec ses règles propres ! Pour eux, le marché ne compte pas ; seule compte la hiérarchie !

Ce mode de fonctionnement, qui pouvait se comprendre dans les années 50, est désormais  totalement obsolète dans le monde ouvert et concurrentiel d’aujourd’hui mais il n’a pas évolué !

Quelles mesures seraient efficaces ?

Plutôt qu’une suppression de l’ENA, qui serait de toute façon compensée par la mise en place d’un autre système de recrutement, il vaudrait mieux prendre un certain nombre de mesures destinées à empêcher le mélange des genres ; et notamment :

– la suppression du statut de la fonction publique,

– la démission obligatoire du fonctionnaire qui se lance en politique (comme au Royaume Uni),

– l’interdiction de cumuler des missions d’élu ou ministérielles sans avoir, au préalable, quitté la fonction publique,

– la suppression de la possibilité de faire du pantouflage et des allers et retours entre fonction publique et entreprises privées ou publiques,

– la modification du mode de recrutement des dirigeants d’entreprises publiques pour limiter l’accès des énarques,

L’ENA resterait alors seulement l’école de formation des cadres de l’administration ; mais sans être rien d’autre et sans pouvoir interférer ou noyauter tout le système !

En conclusion :

La suppression de l’ENA n’est probablement pas la solution pour limiter l’influence de la haute administration sur la vie publique si elle n’est pas accompagnée des préconisations ci-dessus ; compte non tenu du fait que cette élite, qui monopolise tous les postes de contrôle de la structure administrative, va s’opposer  à toute réforme… tout comme elle s’oppose actuellement à la réduction du nombre (excessif) des fonctionnaires qui constituent l’armée des petites mains du pouvoir !

Car, les anciens élèves de l’ENA ont fini par former une espèce de caste se répartissant les meilleurs postes et se protégeant les uns et les autres en s’opposant à toute tentative de remise en cause de leurs avantages.

Faute d’une véritable volonté politique dans le cadre d’un ensemble de mesures cohérent, E Macron se limitera donc à faire ce qu’il fait depuis son arrivée au pouvoir : De la réforme cosmétique tout en proclamant, à grand renfort de comm’, qu’il réforme à tout va. Il se limitera donc encore une fois à l’apparence des choses.

La suppression de l’ENA est en fait l’archétype de la mesure spectaculaire qui ne coûte pas grand-chose et qui n’engage à rien ! C’est donc avant tout une manœuvre politicienne pour « donner des gages » à ses électeurs et à ses détracteurs.

On s’aperçoit, à cette occasion, que les fonctionnaires lancés en politique ont bien du mal à passer à l’acte car consciemment ou inconsciemment, il leur est pratiquement impossible de remettre en cause le système qui les a créés !

Fatalement, ce n’est pas comme cela qu’on sortira la France de l’ornière … et qu’on réduira le poids de l’Etat.

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (5 avis)
Loading...
1 581 vues

Ceux qui parlent, savent-ils vraiment de quoi ils parlent ?

Nous vivons dans un monde dominé par l’information ; bonne ou mauvaise, vraie ou fausse … avec des chaînes d’information permanente, radio ou télé et des intervenants qui deviennent des habitués ou des « stars » du petit écran et des ondes hertziennes. Ces intervenants deviennent des valeurs « sures » de l’audimat et en viennent à donner des avis qui deviennent « la vérité ».

Le problème est que ces chaînes et stations ne font pas toujours de l’information mais de l’interprétation des faits et même quelquefois tout simplement de la propagande ; surtout lorsque les « débats » sont clairement orientés par les animateurs.

Ainsi, j’écoute régulièrement la désormais bien connue émission de radio des « informés » sur France info ; sans que je soie un adepte ou un partisan de cette station de radio particulièrement orientée dans le sens d’un « certain conformisme vis-à-vis du pouvoir ». Mais il est vrai qu’en sa qualité de station de radio publique, elle ne doit sa survie qu’à la bienveillance du pouvoir et, c’est bien connu, on ne mord pas la main qui vous donner à manger …

J’ai pu constater qu’interviennent régulièrement dans cette émission des personnes dont la caractéristique principale est, là aussi, le conformisme politique et économique et un manque total d’imagination et de référence à la liberté.

Dernièrement, il m’a été donné d’entendre deux énormités qui sont aussi des horreurs économiques. Elles ont trait aux demandes formulées dans le cadre du « grand débat » et de la réponse qui devrait être faite par E Macron :

– la première portait sur la demande de diminution d’impôts qui semble être la demande principale apparaissant dans les contributions.

Alors que nous savons tous que la France est un pays à la fiscalité pesante, (en fait la plus lourde des pays de l’OCDE et de l’Union Européenne), un des intervenants a pu affirmer sans provoquer ni indignation ni même une quelconque réaction : « le problème de la demande de diminution d’impôts, c’est qu’elle risque d’être sans fin, c’est à dire que les gens vont demander sans cesse des diminutions d’impôts » avec le sous-entendu qu’elles allaient fatalement mettre en danger les finances publiques.

Pouvoir proférer, sans faire sursauter ses interlocuteurs, une telle absurdité m’a laissé perplexe !

– la seconde était la solution proposée par plusieurs intervenants pour satisfaire les revendications et améliorer les revenus des français. Une seule solution a été suggérée : une augmentation de la redistribution.

Prôner la redistribution n’est pas innocent ; c’est admettre le rôle central de l’Etat providence en ce qu’il a de plus intrusif dans la vie des gens dans la mesure où c’est lui qui attribue des aides sociales et des revenus.

Par ailleurs, pour distribuer il faut … prélever or les impôts ne sont pas neutres ; ils pénalisent l’activité économique surtout dans un pays comme la France où l’on sait qu’ils sont déjà les plus élevés d’Europe !

Conclusion qui s’impose selon les intervenants : il faut augmenter les prélèvements pour augmenter la distribution alors qu’ils sont déjà trop élevés !

On sait pourtant que le système de la redistribution a atteint ses limites puisqu’il pénalise trop ceux qui doivent payer pour les autres ; sans compter que c’est en fin de compte le choix du maintien dans l’assistanat au lieu d’encourager les gens vers l’emploi.

A ce stade, nous avons deux solutions : soit les intervenants n’ont rien compris aux mécanismes économiques et ne sont donc pas vraiment « informés » soit ce sont des adeptes de la dépense publique, des socialistes, des étatistes et des idéologues et l’émission n’est alors plus de l’information mais juste de la propagande !

Personne n’a eu l’idée de suggérer qu’il serait peut-être plus simple et plus neutre de réduire les impôts (directs et indirects y compris la CSG) et que cela permettrait à tout le monde de regagner du pouvoir d’achat … sans avoir besoin des services de l’Etat !

Car, ce que n’ont pas l’air de savoir ces « informés », c’est que lorsque l’argent transite par les services de l’Etat, se produisent deux effets significatifs :

– d’une part, l’Etat et ses fonctionnaires ont tendance à choisir ceux qui auront droit à la distribution c’est à dire à choisir d’avantager leur clientèle ; ce qui fait que la distribution devient inéluctablement ciblée idéologiquement. La redistribution ne devient plus un moyen de liberté mais au contraire un instrument de servitude puisque ceux qui perçoivent ces aides et redistributions deviennent dépendants des faveurs de l’Etat !

On touche là toute la perversité d’un système qui maintient toute une population dans l’assistanat !

– d’autre part, les services de l’Etat ne sont pas gratuits, contrairement à ce que pensent beaucoup. Il faut payer les fonctionnaires qui interviennent sur les missions ainsi dévolues à l’Etat ; et ils sont d’autant plus nombreux que la redistribution est importante. L’effet induit est évidemment qu’il se produit une « évaporation » au niveau des sommes redistribuées et qu’en fait, la redistribution bénéficie en premier lieu, sous forme de salaires, aux fonctionnaires chargés de l’effectuer et de la contrôler.

Tout cela pour dire, que nous avons la preuve éclatante qu’à force de propagande permanente depuis 40 ans, la vision d’un Etat dispensateur de ses bienfaits reste dominante en France ; ce qui amène d’ailleurs au constat que bon nombre de bénéficiaires de ces redistributions n’ont même pas conscience que l’argent qu’ils reçoivent a été extorqué à d’autres qui ne sont même pas des riches !

Évidemment, l’auditeur, qui n’est pas mesure d’appréhender tous les aspects des affirmations fondées ou non qui lui sont assénées, devient la victime toute désignée de cette pensée unique dont il faut bien dire qu’elle est totalement erronée !

Nous savons que la dépense publique est trop élevée en France, qu’elle a mené au surendettement et qu’elle pénalise l’économie. Ce dont nous avons besoin c’est de moins d’impôts et de prélèvements et de plus de liberté, pas de plus d’impôts et de redistribution !

Par ailleurs, avant de prendre la mauvaise habitude de réclamer sans arrêt des diminutions d’impôts, ainsi qu’il a été dit, je crois que nous pourrions déjà commencer par un début de diminution de la pression fiscale. Après 30 ans d’alourdissement continu des impôts, et compte tenu du niveau actuellement atteint, nous disposons en effet d’une marge … tout à fait confortable avant de simplement revenir au niveau d’un pays comme l’Allemagne !

Conclusion qui s’impose : à la question posée « ceux qui parlent, savent-ils vraiment de quoi ils parlent ? » on peut clairement répondre : Non !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (4 avis)
Loading...
1 713 vues

Peut-on faire confiance à quelqu’un qui se prend pour … Dieu !

On se souvient des propos méprisants et condescendants délivrés par notre président de la république à propos de certains français incultes, analphabètes, fainéants alors qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du travail et se payer un costard …

Ces propos traduisent non seulement un mépris de classe mais l’expression de la négation des autres qui ne sont, à ses yeux, que des bons à rien et des incapables ; bref des gens qui ne représentent rien ni personne et qui ne méritent aucune considération ….

On en arrive fatalement à s’interroger sur la raison de pareilles attitudes et déclarations envers des gens pour lesquels il est censé agir et qui ont même peut-être voté pour lui ?

On avait déjà le sentiment très net que E Macron ne supportait pas la contradiction ; ce qui a été amplement démontré lorsqu’il a organisé une répression violente du mouvement de contestation des gilets jaunes (20 personnes éborgnées au minimum) puis le vote de lois liberticides (loi anti fake news et contre la liberté de manifester).

Il faut quand même rappeler qu’en novembre dernier, E Macron s’est muré dans une attitude psycho-rigide de refus méprisant à propos de la contestation populaire de la taxe carbone qui, si elle avait été suspendue rapidement, n’aurait pas eu les développements violents qui durent depuis 5 mois. Le résultat de cette attitude intransigeante est que le ton est monté, les demandes se sont exacerbées, le mouvement s’est radicalisé, des groupes violents ont profité de l’opportunité et les revendications sont devenues à la fois excessives et inacceptables !

On avait aussi le sentiment qu’il se sentait devenir un demi dieu et certains lui ont attribué le qualificatif de Jupiter !

On avait vu aussi qu’il était tombé non seulement dans la tentation autoritaire mais aussi dans le manichéisme le plus absurde : moi ou le chaos, moi ou les fachos, moi ou le désordre alors qu’au stade où nous en sommes ce serait plutôt « moi cause du désordre ! »

Beaucoup ont alors pensé que E Macron avait une très, très haute opinion de lui-même et une très mauvaise opinion des autres ; surtout de ceux qui ne sont pas d’accord avec lui ou qui n’adhèrent pas à ses idées sans réserve et l’on sait que cette tendance peut être aggravée par l’esprit de cour et de servilité obséquieuse qui règne dans les cercles du pouvoir proche du président.

Certains de ses proches ont même déclaré qu’ils étaient prêts à tout pour le « protéger » car, malheureusement, en toutes époques, y compris lors des plus troublées, il se trouve toujours des gens pour légitimer et justifier les agissements des personnes qu’elles servent !

Seulement, cela ne s’arrête pas là car il n’est pas non plus l’ami des dirigeants des autres Etats. En effet, de propos en attitudes inutilement vexatoires, notre président est en train de se tailler, auprès d’eux, une image absolument détestable. Les français ne sont visiblement à ses yeux que des gueux, ils ne comptent pas (sauf quand ils commencent à tout casser) mais, visiblement, les autres dirigeants étrangers ne sont pas mieux traités !

On se souvient de ses propos incroyables tenus à Aix la Chapelle lorsqu’il a tancé l’Allemagne pour ses excédents budgétaires compulsifs !?!

On se rappelle aussi ses propos particulièrement désagréables vis-à-vis des dirigeants italiens Salvini et Di Maio dont le principal défaut est de ne pas penser comme lui ! On a frisé à ce moment là l’incident diplomatique …

Il s’en est pris aussi au dirigeant hongrois, à la Pologne (pour ses travailleurs détachés) … s’attirant à chaque fois des réparties peu amènes !

Il nourrit aussi une rancoeur visible vis à vis de D Trump à la suite de cette fameuse entrevue où E Macron a cru qu’il pourrait en imposer au président américain mais n’était finalement apparu que comme … un petit garçon ! Cela peut expliquer qu’il soit désormais opposé au traité de libre échange avec les USA alors qu’il y était favorable au départ.

On a vu enfin que, incroyablement sûr de lui, il s’était auto désigné chef implicite de l’Union Européenne en adressant à tous les chefs d’Etats membres de l’Union Européenne une « lettre de cadrage » du futur de l’Europe. E Macron y a proclamé sa vision napoléonienne de l’Europe (Napoléon était européen mais seulement pour mettre tous les pays d’Europe à sa botte ce qui avait déjà provoqué l’opposition des britanniques et … sa chute).

Evidemment, il est apparu particulièrement audacieux aux yeux des autres membres de l’Union Européenne que le dirigeant du pays qui présente les plus mauvais résultats économiques puisse venir s’auto ériger en moralisateur et donneur de leçon pour tous les autres !

Il a eu droit à quelques réparties cinglantes …

Et voilà qu’il vient de remettre ça lors du dernier conseil européen en s’opposant à ce que le Royaume Uni bénéficie d’autre chose que d’un bref délai pour résoudre ses problèmes liés au Brexit !

Seulement, l’autoritarisme qu’il peut se permettre d’exprimer vis-à-vis des français ne peut que prêter à sourire et à moquerie de la part de dirigeants d’Etats souverains.

Il n’a pas été suivi par les autres européens qui ont été agacés par son attitude jusqu’au-boutiste et le délai pour obtenir un accord négocié de sortie de l’Union Européenne par le Royaume Uni a été prorogé de 6 mois (jusqu’au 31 octobre 2019). Certains se sont d’ailleurs demandés s’il n’essayait pas de régler ses problèmes de politique intérieure sur la scène européenne.

Certes, nous savons que les Etats n’ont pas d’amis mais seulement des intérêts. Toutefois, tenir systématiquement des propos négatifs, désagréables ou carrément désobligeants ne fait pas une politique étrangère et n’est pas de nature à créer des relations de confiance entre les Etats …

Les britanniques sont nos alliés de longue date, nous entretenons avec eux des liens très étroits dans les domaines industriels, militaires et stratégiques. Alors pourquoi essayer de leur compliquer la tache alors qu’ils sont en train de se débattre à propos d’un Brexit dont tout le monde (sauf les habituels extrémistes) redoute les conséquences ?

Ce genre d’attitude est inutile et sans intérêt ! Il y a là manifestement un problème comportemental … et peut-on raisonnablement penser que cela va nous rendre service à l’avenir et améliorer les relations entre les deux pays ?

Fatalement, les britanniques n’ont pas vraiment apprécié … et ils sauront s’en souvenir.

Une question vient alors à l’esprit : est-ce volontaire et réfléchi (mais peut-être E Macron est-il pour un Brexit with no deal ?) ou simplement compulsif ; c’est à dire qu’il n’a pas pu s’en empêcher ?

Il se trouve qu’il existe un mot d’origine grecque pour décrire ce genre de comportement : l’hubris ! Et il n’a rien de rassurant …

Il s’agit de la tentation de la démesure ou de la folie imprudente des hommes, tentés de rivaliser avec les dieux et, de nos jours, ce terme est souvent utilisé pour désigner l’orgueil démesuré d’un dirigeant. On en revient à l’image déjà évoquée dans ces colonnes d’enfant roi, de tyran tout puissant et capricieux …

Beaucoup pensent que nos dirigeants politiques sont souvent des malades mentaux et on avait d’ailleurs déjà utilisé cette notion d’hubris à propos de N Sarkozy …

Le problème, c’est qu’en France, en raison des dispositions de la constitution de la Vème république, laquelle n’a rien de démocratique, le président dispose de tous les pouvoirs tout n’étant pas responsable politiquement. Le premier ministre n’est qu’un collaborateur, les autres ministres des faire-valoir et le parlement une chambre d’enregistrement des décisions du président. Il n’y a pas de pouvoir judiciaire. C’est la mise en pratique de cette détestable culture française du chef …

Il peut donc dire et faire n’importe quoi pendant 5 ans ; ce qui n’est pas de nature à calmer les ardeurs autoritaires d’un individu jeune qui, en raison de sa victoire aux élections de 2017 alors qu’il n’a jamais élu et n’a jamais rempli un seul mandat électif, pense avoir toujours raison envers et contre tous !

Un individu de ce genre est dangereux à tous points de vue, narcissique, dépourvu d’empathie, méprisant et hautain… il n’y a rien à en attendre ; il n’écoute que lui-même et ne respecte personne ! Il ne fait mine de s’intéresser aux autres que lors de la parade de la séduction …c’est à dire avant les élections.

Notre presse si conformiste, très marquée à gauche et si complaisante avec le pouvoir, s’en prend régulièrement aux propos et attitudes de D Trump, ce président américain hors normes définitivement classé parmi les personnes infréquentables et dont effectivement on peut se demander s’il n’a pas certains problèmes de comportement.

Curieusement, elle semble ne rien voir à propos du président de la république …

Seulement, les règles constitutionnelles font qu’il existe une grande différence entre les USA et la France. Trump peut tempêter, vitupérer, menacer … si le Congrès (parlement) ne veut pas lui donner les moyens de sa politique, il ne peut rien faire et s’il enfreint le droit constitutionnel, la Cour suprême est là pour le sanctionner ! On l’a nettement vu avec sa prétention farfelue à ériger un mur entre le Mexique et les USA.

Ces précautions constitutionnelles ne peuvent pas être considérées comme inutiles ; elles sont la garantie de la démocratie.

Or, en France, rien de tout cela, il n’existe aucune barrière, aucune limite au pouvoir du président ; bien au contraire, on lui permet même les dérives autoritaires. Mais il est vrai que si les américains se sont toujours méfiés des dictateurs, les français, eux, aiment les « grands hommes » providentiels. Question de culture sans doute.

Or, il se trouve qu’il va devoir répondre aux contributions du grand débat à l’occasion duquel on a surtout remarqué qu’il était capable de parler pendant des heures devant un auditoire « respectueux » et docile. Il est noter que le premier ministre n’a pas été en mesure d’évoquer ni devant le Sénat ni devant l’Assemblée Nationale la nature des propositions qui vont être faites. Il n’en sait rien … tout est décidé à l’Élysée !

Quels sont les points auxquels il va devoir répondre ?

– la hausse des bas salaires est impossible car elle provoquerait une dégradation de l’économie entraînant la dégradation de l’emploi peu qualifié (qui part alors à l’étranger s’il revient trop cher)

– la hausse globale des salaires n’est pas non plus possible car la France est mal placée avec des salaires trop élevés pour la gamme de produits (non compétitifs), sauf à diminuer fortement la fiscalité sur les entreprises ce qui provoquerait une forte dégradation du budget déjà en bien mauvaise posture,

– la hausse des retraites est impossible puisque tous les régimes sont au bord de l’effondrement alors qu’il faudra repousser l’age de départ en retraite à 65 ans ; ce recul de l’age de la retraite à 65 ans étant d’ores et déjà rejeté !

– l’alourdissement de la fiscalité sur les riches et le capital serait l’aveu d’une instabilité fiscale et le meilleur moyen de faire fuir les riches et les investisseurs,

– la baisse des impôts est impossible pour cause de surendettement et de frais de fonctionnements trop élevés de l’Etat ; notamment en raison d’une fonction publique trop développée qui résiste à toutes les tentatives de réformes,

– le développement des services publics est impossible sans alourdir les impôts que les français veulent voir diminuer,

– la diminution des aides sociales provoquerait une révolte.

L’aggravation de la dette est donc l’hypothèse la plus probable mais restera difficile à réaliser du fait des dispositions européennes qui nous interdisent de le faire !

Les conséquences de son attitude générale sont donc extrêmement graves et absolument insolubles actuellement …il ne pourra proposer que des mesures cosmétiques qui ne vont évidemment satisfaire personne. Sans aucune marge de manœuvre, il va devoir faire face à une forte contestation sans pouvoir y répondre sauf … par la force !

Il faut être conscient que la France est en passe de devenir le passager clandestin de l’Europe ; c’est à dire celui qui ne respecte aucune règle commune, qui rend la vie des français plus dure et plus compliquée (taxe carbone et chasse aux voitures), qui aggrave les dettes pour les générations futures et qui en plus se met à dos tous les autres membres de l’Union Européenne !

Est-ce que c’est pour cela que les français ont voté ?

Le haut fonctionnaire fort en thème, qui a une parfaite vision théorique du monde mais qui n’a rien vu tout en sachant tout et n’écoutant personne tout en méprisant tout le monde est juste … dangereux. On se situe évidemment à mille lieues d’un président bonhomme comme G Pompidou qui avait sermonné ses hauts  fonctionnaires en leur intimant : « arrêtez d’emmerder les français » !

On ne peut pas gouverner en prétendant avoir raison seul contre le reste du monde tout en méprisant celui-ci. Diriger un pays c’est faire en sorte que, dans le cadre évidemment de ce qui est possible compte tenu d’évènements extérieurs qui peuvent être imprévisibles, la situation de la population s’améliore ; pas que tout aille de plus en plus mal et finisse par provoquer un affrontement généralisé !

L’attitude du chef déifié, omnipotent et cassant qu’il manifeste en menant une politique irresponsable est plus le signe d’un trouble du comportement que de la capacité à diriger un pays. Or, dans une démocratie, la population ne doit jamais devenir l’otage, l’instrument ou la victime des écarts de comportement de ses dirigeants !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (3 avis)
Loading...
2 403 vues

L’imposture des politiciens

Nos vieilles démocraties partent en lambeaux et comportent de nombreux vices.

L’une de leurs caractéristiques est de permettre la liberté d’expression et en particulier celle de politiciens en mal d’électeurs, de popularité et de mandats électoraux confortablement rémunérés … et les périodes électorales constituent le terreau favorable aux élucubrations politiciennes.

Cultivant des apparences trop souvent trompeuses, quelques uns de ces candidats au vote populaire sont de vulgaires agitateurs et d’autres des idéologues bornés dont il est d’ailleurs curieux d’observer qu’ils se recrutent le plus souvent dans les classes sociales les plus aisées ; ce qui laisse à penser soit qu’il faut un certain confort de vie pour réfléchir à des problèmes qui n’ont pas lieu de se poser (réchauffement climatique) soit qu’ils ont besoin, eu égard à leur confort matériel, de se faire penseurs et créateurs d’idées pour s’occuper l’esprit et, croyant alors détenir la vérité, qu’ils ont bien entendu envie d’imposer aux autres sans en mesurer les conséquences !

Etonnamment, ils trouvent toujours des responsables à la (mauvaise) situation et, curieusement, ce sont toujours les autres ! En vrac, l’Europe, l’€, l’Allemagne trop riche et trop industrielle, l’Irlande ou le Luxembourg pour leur fiscalité trop légère, les GAFA, les fraudeurs, les gilets jaunes ….

La seule vérité est que les seuls responsables sont les politiciens français qui ont « joué du modèle social à la française » en « s’appuyant » sur la dette et en distribuant sans compter l’argent qu’on n’avait pas.

Le revers de cette politique a été un alourdissement insensé de la fiscalité et des prélèvements obligatoires qui font, qu’en comparaison, tous les autres pays de l’Union Européenne sont désormais, en regard, des paradis fiscaux !

Il ne faut donc pas être dupe du manichéisme irresponsable des politiciens qui promettent tout et n’importe quoi avec l’argent des autres ; d’autant plus que promettre tout et n’importe quoi n’a jamais fait une politique.

Le casino fiscal où l’on gagne à tous les coups est un mythe, pour ne pas dire une imposture. On ne peut pas promettre en même temps une baisse des impôts et une hausse des services publics et des aides sociales.

Accessoirement, demander à Bercy, « créateur d’impôts », de réduire les impôts, c’est comme demander à un alcoolique de réduire sa consommation d’alcool !

Les premiers résultats de la grande consultation montrent que le premier souhait des contributeurs est la diminution de la fiscalité … ce qui n’est pas une grande nouvelle puisque c’était déjà la revendication première des gilets jaunes !

On s’est demandé pendant longtemps quel était le niveau maximum de fiscalité admissible : aujourd’hui on le sait, on l’a atteint !

On a donc réussi l’exploit de passer 4 mois à discutailler pour en arriver au point que tout le monde connaissait déjà.

E Macron et son gouvernement, dont la principale politique a été d’essayer d’alourdir fortement la fiscalité en utilisant l’argument écologique, sans engager aucune autre réforme, l’ont bien senti et claironnent désormais à qui mieux mieux qu’ils vont réduire les impôts !

Suprême audace, par une véritable inversion de la réalité, ils essaient même désormais de se faire passer pour des réformateurs !?!

L’éloquence a toujours bénéficié en France d’un a priori favorable. Seulement, on ne dirige pas un pays en se gargarisant de mots et on le voit de manière magnifique avec E Macron qui a réussi, sous les commentaires laudateurs d’une presse largement complaisante, à faire détester le libéralisme, en se faisant passer un libéral, sans avoir jamais eu une seule mesure ou attitude libérale ; ce qui est quand même un comble !

On peut même affirmer qu’il en est à l’exact opposé puisqu’il a essentiellement une vision mussolinienne de l’Etat (tout dans l’Etat rien en dehors de l’Etat).

Seulement, quand l’Etat prend le contrôle de tout il devient … le responsable de tout et E Macron ne peut pas ensuite en tirer un argument selon lequel les français ne vivraient que d’assistanat et seraient réfractaires aux réformes; surtout quand les réformes consistent en une couche supplémentaire d’impôts !

On attend donc de voir quelle issue triomphale sera donnée à ce fameux grand moment de propagande dont le but premier était d’étouffer le mouvement de contestation populaire auquel le gouvernement était confronté ?

On ne diminuera pas les impôts parce que l’Etat dépense trop, on ne peut pas non plus augmenter les impôts sous peine de révolte, on va donc … augmenter l’endettement des générations futures !

On va donc continuer à faire ce qu’il ne faut pas faire alors que nous n’avons plus de marge de manœuvre et que le pays vient, depuis mars, d’entrer en récession !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (1 avis)
Loading...
2 107 vues

Selon l’INSEE, une baisse des impôts appauvrirait les français !

Il résulte des contributions déposées dans le cadre de la grande consultation organisée par le président de la république que l’un des souhaits principaux serait de diminuer les impôts notamment l’impôt sur le revenu.

Cette revendication apparaît tout à fait légitime dans un pays où l’impôt règne en maître à un niveau inégalé par rapport à ce qui existe dans les autres pays de l’Union Européenne.

On peut discuter du fait que l’impôt sur le revenu ne soit pas payé par 57% des français, mais une baisse d’impôt apparaît compréhensible ; même si on peut se demander comment, en l’absence de toute diminution des dépenses, le gouvernement va bien pouvoir accéder à pareille demande.

Or, l’INSEE vient se sortir une étude à propos de la diminution des impôts ; laquelle pourrait intervenir par le biais d’un relèvement de 5% du montant des tranches de l’impôt sur le revenu. Cela entraînerait une exonération pour plus d’un million de ménages

Et, tenez-vous bien, il résulte de cette étude qu’une baisse d’impôts va … appauvrir les français car les statisticiens de l’INSEE ont calculé qu’un tel relèvement des tranches de l’impôt sur le revenu augmenterait le seuil de pauvreté de 0,4% et le taux de pauvreté de 0,2 point !?!

Serions-nous à Témoignage Fiscal  dans l’erreur en répétant sans cesse que l’impôt c’est le vol et l’extorsion, en bande organisée, des revenus ?

Doit-on en conclure que, au contraire, ce serait l’inverse, l’impôt enrichirait les français ?

La conclusion inévitable serait donc que « plus tu paies d’impôt plus tu es riche » !

Ou ils sont très forts et je n’ai rien compris ou alors ils sont … complètement fous !

Je ne vais pas faire durer plus longtemps ce suspens intolérable à propos de cette affirmation qui semble aller contre toute logique.

Il y a une explication mais … ce n’est sans doute pas celle à laquelle on peut penser au premier abord.

Cette étude fait référence à l’indice de Gini qui calcule la pauvreté de la population d’un pays donné par rapport à un niveau de richesse et de revenu médians ! C’est donc une mesure statistique permettant de rendre compte de la répartition d’une variable (salaire, revenus, patrimoine) au sein d’une population.

Vous pouvez consulter la page Wikipédia dédiée.

Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec cette notion, et pour faire simple, sachez seulement que dans un pays où le salaire moyen est de 30.000 € par an le seuil de pauvreté, selon Gini, est fixé à 15.000 € par an (et en dessous). Pour une population dont le revenu moyen est de 50.000 € par an, le seuil de pauvreté est fixé à 25.000 € (et en dessous).

On comprend dès lors qu’il ne s’agit nullement d’un indicateur de richesse absolue mais seulement d’une notion relative par rapport au niveau de vie général moyen d’un pays donné.

On peut d’ailleurs bien le comprendre bien qu’on ne puisse pas être sûr que cette règle puisse s’appliquer en tous lieux et en toutes occasions.

Un exemple significatif peut être donné avec la Suisse où la moyenne des salaires se situe aux alentours de 4.500 € par mois. Lorsque l’on sait qu’en France, la moyenne des salaires de situe à 1.772 € par mois, on comprend dès lors très vite qu’avec un pareil montant, on ne peut pas vivre en Suisse puisque le coût de la vie s’établit en proportion.

Quelle conclusion en tirer ?

Nous savons, depuis Mark Twain, qu’il y a les mensonges, les gros mensonges et les statistiques !

Ça tombe bien, l’INSEE est l’institut national des statistiques et il dépend de Bercy, ce temple de l’impôt, des gros salaires et des primes illégales !

Evidemment, l’affirmation de l’INSEE n’est pas, à proprement parler, un mensonge mais il n’en demeure pas moins que ce ne sont que des statistiques et que l’on peut leur faire dire à peu près ce que l’on veut !

C‘est d’ailleurs grâce à ce genre de manipulation statistique que les défenseurs du modèle socialiste français et soutiens de F Hollande en sont arrivés à affirmer qu’il y a avait plus de pauvres en Allemagne qu’en France !

La meilleure preuve, c’est qu’ils roulent en Mercedes, BMW et Audi … au pire en VW !

Dit autrement, on peut affirmer que les pauvres allemands sont plus riches que les pauvres français puisque le niveau de vie moyen est plus élevé en Allemagne qu’en France et qu’un salarié français aisé avec 3.000 € par mois serait un pauvre en Suisse !

En fait, cette affirmation ne prouve strictement rien si ce n’est qu’il y aurait, du fait de l’élévation du niveau de vie, un déplacement vers le haut du curseur de l’indice de Gini et, et c’est la toute la subtilité, que cela aboutirait à dégrader la situation économique de la France au niveau des statistiques économiques par comparaison avec les autres pays de l’OCDE et de l’UE !

Mais ce ne sont que des statistiques et dans les faits, il y aurait bien élévation du niveau de vie mais évidement seulement pour ceux qui paient de l’impôt sur le revenu !

Madame Ndiaye, nouvelle porte parole du gouvernement, ayant officialisé le mensonge comme méthode de gouvernement, non dans l’intérêt du pays mais dans l’intérêt d’une personne seule, en l’occurrence le président de la république, on comprend aisément que la manipulation et le mensonge seront désormais omniprésents !

Il faudra s’y faire ; simplement, maintenant il faudra ajouter aussi les statistiques !

Restons néanmoins lucides : payer plus d’impôt n’a jamais enrichi personne hormis ceux qui ne vivent que de la prédation fiscale ; c’est à dire essentiellement nos fonctionnaires !

D’ailleurs, l’INSEE reconnaît aussi, dans cette étude, que le relèvement des tranches de l’impôt sur le revenu permettrait de redonner 5 milliards € aux contribuables, que le niveau de vie des ménages assujettis à l’impôt sur le revenu augmenterait en moyenne de 0,7 % et celui de l’ensemble de la population progresserait de 0,5 % en moyenne.

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (2 avis)
Loading...
1 760 vues

La lutte contre les fake news et autres manipulations

Nous allons aborder aujourd’hui les intrications entre deux points sensibles pour le pouvoir : les fake news et l’interminable affaire Benalla.

Nous savons que E Macron et son gouvernement veulent faire voter une loi contre les fake news ; ces fausses nouvelles qui circulent sans contrôle sur Internet et qui empoisonnent la vie publique !

Un certain nombre d’arguments sont fournis à titre de justification et notamment celui principal selon lequel la population, présumée inapte à faire  le tri entre les informations disponibles, serait la victime d’opérations d’intoxication et de propagande qui fausseraient son jugement ; notamment en ce qui concerne sa vision des hommes (et femmes) de pouvoir, du gouvernement, du président ….et que cela pourrait notamment fausser le jeu normal des élections !

Ce faisant, il est clairement fait référence aux élections américaines qui ont vu la victoire de D Trump ; ce candidat, honni par les médias américains qui votent tous démocrate, ayant été élu, selon eux, à la suite de l’intervention de fake news d’origine russe et d’une collusion entre les équipes de Trump et ces mêmes russes. (On sait d’ailleurs que cette accusation vient de tomber à l’eau à la suite des conclusions déposées par le juge en charge de mener des investigations sur cette affaire).

Evidemment, même si cette volonté officielle de mettre un frein à la diffusion de fausses nouvelles peut sembler partir d’un bon sentiment, il faut se montrer extrêmement circonspect quant aux réelles intentions et motivations du pouvoir.

On sait en effet que la tentation du pouvoir, quelque soit le régime politique, est de contrôler l’information dans le but évident de contrôler les populations par le biais du contrôle de leurs pensées ; surtout que l’on sait que l’opinion publique est à la fois influençable, fragile et versatile.

E Macron n’échappe pas à la règle puisqu’il a récemment clairement affirmé qu’il souhait mettre en place, au-delà du service public de l’audio-visuel, (dont pourtant l’aspect à la fois tentaculaire, hypertrophié et coûteux est patent), un tel système de contrôle des journalistes.

Emmanuel Berretta, journaliste au Point, a ainsi rendu compte d’une déclaration de ce dernier :

“Le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’Etat doit financer. Le bien public, ce n’est pas le caméraman de France 3. Le bien public, c’est l’information sur BFM, sur LCI, sur TF1, et partout. Il faut s’assurer qu’elle est neutre, financer des structures qui assurent la neutralité. Que pour cette part-là, la vérification de l’information, il y ait une forme de subvention publique assumée, avec des garants qui soient des journalistes. Cette rémunération doit être dénouée de tout intérêt. Mais quelque part, cela doit aussi venir de la profession.”

On comprend dès lors bien que ce que souhaite E Macron : C’est le contrôle pur et simple des journalistes et de l’information ; ce que l’on peut résumer par la tentation de la Pravda (vérité en russe).

Or, là où cette déclaration prend tout son sens, c’est lorsque l’on apprend, au détour d’une page Web, qu’il y aurait eu quelques petites manipulations à l’origine de la ténébreuse affaire Benalla.

Et, savez-vous qui serait à l’origine de cette opération ?

Monsieur Ismael Emelien, ce conseiller très spécial du président à la pensée magique mais totalement hors sol, qui vient de quitter les services de l’Elysée et qui vient de se répandre dans un livre au contenu à la fois douteux et inquiétant.

De quoi s’agit-il ?

Vous vous souvenez sans doute que l’affaire Benalla prend sa source dans une échauffourée intervenue le 1er mai 2018 entre un couple et le sieur Benalla, garde du corps du président.

La version officielle de l’évènement a eu quelques difficultés à s’élaborer puisqu’on a présenté, à l’Élysée, au départ la rixe comme étant une agression de M Benalla par ce couple qui a d’ailleurs été placé en garde à vue … avant que finalement on ne reconnaisse en haut lieu que ce ne serait peut-être pas tout à fait comme ça que cela se serait passé !

Des vidéos prouvaient en effet le contraire ….

Or, le journal Le Monde vient de révéler que M Emelien « a fait diffuser un montage vidéo trompeur pour tenter d’excuser Benalla » !

Bien que l’article du Monde soit réservé aux abonnés, vous pouvez prendre connaissance de son contenu par le biais des liens renvoyant vers le Huffington Post.

A la lecture de l’article on comprend que, selon Emelien, il fallait convaincre l’opinion que Benalla n’a fait que répondre à l’extrême violence des manifestants. Il “trouve” alors des images censées disculper son collègue et les fait parvenir à Pierre Le Texier, le responsable du “pôle e-influence” d’En Marche! de l’époque. Ce dernier posséde de nombreux comptes Twitter, dont un anonyme baptisé ”@Frenchpolitic”.

L’Élysée va donc organiser la fuite de la vidéo en question …

On peut donc voir, dans un premier extrait, le jeune couple de la Contrescarpe lancer des projectiles sur les policiers présents sur la place, juste avant qu’Alexandre Benalla n’intervienne.

Ces images ont été obtenues par Emelien auprès de la Préfecture de Police de Paris et de son système de vidéosurveillance. Emelien aurait donc ajouté cette séquence -sur laquelle on voit un homme très agité poursuivre un policier avec une chaise à la main- au montage et envoyé le tout à Pierre Le Texier qui le publie via son compte anonyme @frenchpolitic le 19 juillet à 13 heures.

Le tout avec cette légende: OK, même si ce n’était pas à Alexandre Benalla de le faire, ne faisons pas passer cet étudiant pour un garçon bien sous tous rapports. C’était un individu violent qui était sciemment venu place de la Contrescarpe pour casser du flic.”

La conseillère « presse » d’Emmanuel Macron aurait proposé, dans le même temps à plusieurs journalistes de prendre connaissance de ce montage, pour voir “que Benalla n’est pas celui qu’on dit.”

Cette conseillère est la bientôt célèbre Sibeth Ndiaye, devenue, depuis le dernier remaniement ministériel, porte parole du gouvernement (en remplacement de M Griveaux) et qui, interrogée sur des propos rapportés par l’hebdomadaire L’Express en juillet 2017 avait déclaré : « J’assume parfaitement de mentir pour protéger le président. »

Le problème est que la personne qui poursuit le policier avec une chaise n’est absolument pas le jeune homme dit “de la Contrescarpe.”

On se situe donc clairement dans le cadre d’une opération d’intoxication et de tentative de manipulation de l’opinion via les reseaux sociaux !

Selon Le Monde, il apparaît clairement -grâce notamment à la luminosité- que les images ont été tournées le soir, quelques heures après l’intervention de Benalla. Par ailleurs, les deux hommes ne sont pas habillés de la même façon. Fait que ni le montage, ni la légende de Pierre Le Texier ne précisent à aucun moment.

Interrogé dans “C à vous” (France 5), sur cet aspect de la tentaculaire affaire Benalla, l’ex-conseiller du président de la République a indiqué qu’il ne savait pas que l’homme du deuxième extrait n’était pas celui qui avait subi les coups de l’ancien chargé de mission à l’Élysée. “Vous savez, sur Twitter, c’est un peu la règle”, a-t-il admis au sujet de l’utilisation de comptes anonymes.

Cette affaire, dont on est encore loin de connaître tous les développements à la fois délirants et inquiétants, m’amène à tirer trois conclusions que je livre à votre réflexion :

– Internet permet à l’information de circuler, sans contrôle de la part du pouvoir ; évidemment au grand dam de ce dernier qui voit ses petites magouilles révélées au public.

– le pouvoir souhaite donc évidemment contrôler Internet pour pouvoir contrôler l’information; et cela n’est pas acceptable.

– parallèlement, et malgré des déclarations lénifiantes, le pouvoir n’hésite pas à utiliser lui-même des techniques de manipulation de l’information à des fins politiques ; c’est à dire clairement à utiliser les fake news !

Le cynisme du pouvoir n’a décidément plus de limites … et il ne faut dès lors pas s’étonner du discrédit de la classe politique dans son ensemble et d’E Macron en particulier car on ne pourra pas me faire croire que le conseiller spécial de l’Élysée a pris l’initiative de se livrer à pareille manipulation sans, au minimum, en avertir l’homme qui veut tout contrôler ; à savoir le président de la république !

Précision ultime : j’ai vérifié, cette histoire n’est pas un poisson d’avril … malheureusement !

La liberté de la presse et d’Internet reste donc absolument indispensable au fonctionnement d’une démocratie moderne car elle constitue un contrepouvoir et une limite aux manipulations du pouvoir.

Il faudrait être bien naïf pour croire le contraire !

Bien cordialement à tous !

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (3 avis)
Loading...
2 196 vues

La tentation autoritaire du pouvoir

Que penser d’un pays où …

– La constitution régissant le cadre institutionnel est un brin autoritaire et, à vrai dire, pas vraiment démocratique en ce qu’elle attribue tous les pouvoirs à l’exécutif ; c’est à dire au chef de l’Etat alors qu’elle n’accorde qu’un faible rôle au parlement doté en principe du pouvoir législatif et censé représenter les électeurs et … absolument rien au pouvoir judiciaire qui n’est d’ailleurs même pas reconnu comme un pouvoir mais une simple autorité.

– Le gouvernement gouverne et décide seul avec son administration, sous la tutelle étroite du président qui détient la réalité du pouvoir, dans le secret des ministères avec des fonctionnaires qui ne rendent compte à personne et en tout cas jamais aux citoyens et jamais au parlement ; c’est à dire à la représentation nationale. Le président n’est même pas responsable politiquement devant le parlement qui ne peut rien faire contre lui !

– L’assemblée nationale est aux ordres et ne doit jamais prendre aucune initiative ni jamais exercer aucune de ses prérogatives – elle doit juste entériner les décisions du gouvernement ou du président, le petit doigt sur la couture du pantalon ; ses membres devant se limiter à faire les propagandistes de la « bonne parole » du gouvernement et du président.

– Le président peut engager seul, sans demander l’aval du parlement, les forces armées dans un conflit étranger (Syrie ) où le pays qu’il dirige n’a rien à y faire ni aucun intérêt à défendre, ni politique ni économique,

– Le pouvoir refuse l’intrusion de la justice dans ses petites affaires louches et s’estime au dessus des lois tout en refusant tout contrôle parlementaire. Le président et son gouvernement refusent le jeu démocratique du contrôle par la chambre haute (Sénat) de ses faits et gestes dans le cadre prévu et les prérogatives prévues par la constitution. Dans une démocratie normale (RU, Allemagne, Suisse ou pays scandinaves) tout ce petit monde aurait été au minimum poussé à la démission.

– Lorsqu’un journal révèle des aspects peu ragoûtants des petites magouilles de l’entourage proche du président, la justice, visiblement aux ordres, s’empresse d’ordonner aussitôt une perquisition au siège dudit journal dans le but essentiel de connaître le responsable à l’origine … des fuites qui ont permis cette révélation !

– La presse audio visuelle publique (radio et télé) comporte 8 stations de radio et 11 chaînes de télé entièrement sous le contrôle de l’Etat et de son administration ; ce qui est une manière sûre de pouvoir diffuser à la population un message conforme à la volonté et aux vues gouvernementales. On peut appeler cela de la propagande !

– Le président nomme ou fait nommer des proches ou des camarades de promo à la tête de chaînes de télé publiques ; histoire de récompenser sans doute des amis tout en s’assurant de la conformité de la ligne éditoriale …

– Le système de radio-télé public est complété par un système de subventions massives (400 millions € par an) à la presse pour l’aider « officiellement » avec l’effet induit de la rendre plus servile vis-à-vis du pouvoir (on ne mord pas la main qui donne à manger … grassement !) et où Le président de la République propose que l’Etat rémunère certains journalistes dans les rédactions dans le cadre d’une nationalisation partielle de la presse.

– Lorsque le président va en déplacement, la presse nationale et locale est soigneusement tenue à l’écart et ne sont transmises à cette dernière que les images tournées par le service de presse du président. Au mieux, ne sont admis que certains journalises agréés ; les autres étant invités à déguerpir !?!

– Lorsque des articles portant sur des interviews du président ou des ministres font l’objet d’un rewriting qui ressemble plus à des pratiques de censure pure et simple (le texte à l’arrivée ne correspond pas au texte de départ) qu’à l’apport de simples précisions.

– Le pouvoir a fait voter une loi sur les fake news pour mieux contrôler l’information ; surtout celle qui pourrait échapper à son contrôle notamment parce qu’elle émane des réseaux sociaux,

– Le chef de l’Etat, en vertu de ses pouvoirs (art 15 de la constitution) pousse à la démission le chef d’état major des armées parce que ce dernier n’est pas d’accord avec la stratégie décidée seul par le président notamment en ce qui concerne les coupes budgétaires,

– Le président essaie, dans le cadre évident d’une opération de copinage, de nommer au poste prestigieux de consul de Los Angeles un écrivain de ses amis au mépris des règles de compétence,

– La population est soumise, dans le cadre d’une vaste campagne de propagande et d’auto promotion, à la logorrhée d’un président qui s’écoute parler pendant des heures et qui n’entend rien ni personne et exerce un pouvoir personnel et narcissique (moi ou le chaos)

– Le pouvoir fait face à une contestation populaire sans précédant à laquelle il ne répond que par le mépris, une décrédibilisation et un dénigrement manichéen puis par la force brutale avec l’usage abusif d’armes d’attaque (appelées de défense pour en réduire le rôle réel aux yeux de l’opinion publique), tout en procédant à des arrestations massives et la menace ultime de l’utilisation de l’armée réduite finalement à la surveillance de bâtiments officiels ;

– Le pouvoir demande au parlement d’entériner une loi contre les casseurs qui devrait permettre, entre autres, d’interdire purement et simplement les manifestations qui ne lui conviendraient pas et de poursuivre tous ceux qu’il estime suspects !

– Le pouvoir a fait de l’impôt et de la traque fiscale une arme de destruction massive exercée sans contrôle ni parlementaire ni même judiciaire, avec la création d’une véritable police fiscale, tandis que l’administration met en place, sous de fallacieux prétextes, des méthodes d’investigations fiscales de plus en plus intrusives et agressives tout en affectant de faire croire le contraire ; y compris des méthodes d’espionnage notamment des réseaux sociaux afin de vérifier que votre train de vie est conforme à vos revenus ….

– La détention d’armes de défense est strictement interdite car seul l’Etat a le monopole de la violence présentée abusivement, puisque exercée par cet Etat, comme légitime,

– Le gouvernement a décidé sans concertation, sur la base d’études bidonnées et malgré l’opposition des trois quarts de la population, de réduire la vitesse sur route à 80 kmh, et qui parallèlement a organisé le déploiement massif de radars en tous genres et en tous endroits et de toutes les manières avec le but avéré de piéger et de rançonner l’automobiliste ; la combinaison de la première mesure avec la seconde ayant entraîné une explosion du nombre d’amendes routières (dont les recettes sont évaluées à 1.2 Md€ par an),

– Le pouvoir s’appuie sur une administration omniprésente et toute puissante qui agit sans contrôle ; ce qui a permis la mise en place d’une caste d’Etat composée de mercenaires de l’impôt s’arrogeant tous les droits, tout en fraudant eux-mêmes !

– Le pouvoir conclut des accords secrets pour la cession d’autoroutes publiques et refuse ensuite d’en révéler le contenu. Il refuse même de déférer aux décisions judiciaires lui enjoignant de le faire.

– Le pouvoir finance les syndicats institutionnels de manière totalement opaque ; ce qui n’est quand même pas un signe de défense des intérêts des salariés !

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir un Etat totalitariste qui souhaite contrôler les médias et les informations qui y transitent !

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir un Etat totalitariste qui souhaite contrôler les citoyens et tous leurs faits et gestes !

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir un Etat totalitariste qui souhaite contrôler les députés et sénateurs du parlement !

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir un Etat totalitariste qui bafoue l’Etat de droit et viole les règles qu’il impose à ses propres citoyens !

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir un Etat totalitariste qui essaie de placer ses amis aux bons postes, (télé, diplomatie), ce qui fait immanquablement penser à une république bananière !

Vous trouvez que j’exagère ?

La consultation des liens vous permettra d’apprécier toute l’étendue de la situation ; laquelle nous montre, sans ambiguité, que nous sommes en présence d’une dérive à la fois autoritaire et corporatiste et même parfois mafieuse, du pouvoir.

Et, le pire, c’est qu’on a même réussi à faire dire aux français qu’ils seraient majoritairement favorables à ce que la direction de l’Etat soit assurée par un militaire en cas de terrorisme (ou de situation difficile) … de là à penser qu’on les prépare à une transition autoritaire … il n’y a qu’un pas !?!

Que penser alors d’un pays où le libéralisme, le libre choix sont exclus du fait de contrôles administratifs incessants, alors que, dans ce pays, le président est le garant des libertés publiques ; ce qui sous entendu que ces libertés ne sont tolérées que dans la mesure où elles ne contrarient pas le pouvoir lui-même ?

Sauf que ce pays, vous le connaissez bien, c’est le votre, c’est la France, le pays des droits de l’homme (enfin on les a énoncés clairement en 1789 ce qui a permis de mieux les violer 3 ans plus tard avec l’épisode de la Terreur) ; ce pays où le président, entouré d’une caste, d’une cour composée de gens « abstraits » « hors sol » persuadés de détenir LA vérité,  tellement pleins de leur fatuité qu’ils en deviennent dangereux, se fait appeler « Jupiter » !

Alors certes, nous sommes encore loin des dictatures brutales telles qu’on se les représente habituellement (stalinisme, nazisme, castrisme, chavisme …) mais nous glissons néanmoins lentement, progressivement vers une tendance de plus en plus autoritaire du pouvoir, vers un anti libéralisme de mauvais aloi.

Or, cet anti libéralisme des hommes de pouvoir ne constitue que la vision d’une société soumise à leur volonté sous le prétexte fallacieux de nous protéger d’un monde affreux alors qu’à bien y regarder, il ne s’agit que d’une posture destinée à mettre en place des systèmes complexes et incontournables pour mieux nous contrôler !

Il faut donc que vous soyiez conscients que ce qui se passe sous vos yeux, c’est la démocratie qui part en lambeaux. Il appartient à tout un chacun d’en être conscient et de refuser une telle évolution qui ne peut se faire qu’à notre détriment !

En abandonnant votre liberté pour la sécurité, vous n’aurez, à la fin, ni liberté ni sécurité !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (4 avis)
Loading...
2 552 vues

Grand débat, grande manipulation, grande claque fiscale ?

Le président affecte de continuer ses réunions électorales comme si de rien n’était et pendant ce temps le pays s’enfonce dans un espèce de marasme jaune ou noir selon que l’on y voit des gilets jaunes ou des blacks blocks d’extrême droite (le gauchiste anar est de gauche quand il se contente de manifester mais devient d’extrême droite quand il casse tout !)

B Le Maire et son acolyte G Darmanin accusent à qui mieux mieux les gilets jaunes d’avoir coulé le pays avec leurs manifs à répétition et ils annoncent d’ores et déjà 200 millions de pertes pour expliquer que ça va mal. D’ailleurs, cela va si mal qu’après avoir fait voter une loi pour interdire les manifs (ou du moins certaines d’entre-elles), on va faire appel à l’armée qui … n’est pas faite pour le maintien de l’ordre. Cette option est en outre extrêmement risquée compte tenu des risques de dérapage.

Il faut dire que le préfet, révoqué (et 4 autres personnes avec lui) depuis, ne s’est apparemment pas montré assez violent lors de l’épisode XVIII alors que, curieusement, aucun casseur n’a été arrêté malgré la présence en nombre des forces de police. Faut-il y voir l’émergence de scrupules administratifs dus aux interrogations du parlement européen et de l’ONU à la suite de l’usage intensif et tout à fait excessif des LBD/LBA si controversés et d’une hiérarchie qui ne souhaite plus cautionner les dérives policières du pouvoir politique ?

Evidemment, il y a bien quelques manipulations politiques de la part de nos Dupont et Dupont de la fiscalité car, s’il y a bien des dégâts, il n’y a pas de véritable ralentissement économique. Selon l’INSEE, la France devrait faire 1.1% de croissance en 2019 pendant que l’Italie est déjà en récession et que l’Allemagne ne devrait pas faire mieux que 0.6%. Il est sur que ce n’est pas autant que les 1.7% claironnés initialement en 2018, mais dans le concert de ralentissement économique global, le chiffre de 1.1% n’est pas si mal et l’influence du mouvement des gilets jaunes n’aurait peut-être pas l’importance que l’on veut bien lui prêter !

Par ailleurs, ce que le gouvernement et ses membres éminents n’évoquent pas ce sont les dégâts que lui et ses fonctionnaires occasionnent à la France et aux français au titre de la prédation et de la spoliation fiscale ; et ces dégâts se chiffrent en centaines de milliards € tous les ans !

Le pays est en train de s’enfoncer lentement, mais sûrement, dans une espèce de crise institutionnelle que le pouvoir politique est incapable de résoudre ; bien qu’il affecte un détachement hautain et moralisateur vis-à-vis des évènements !

On le voit en particulier avec la demande de renvoi en correctionnelle de quatre collaborateurs proches ou très proches de E Macron par le sénat dans le cadre de cette ténébreuse affaire Benalla qui n’en finit plus d’empoisonner la vie de l’exécutif ; à tel point que le premier ministre a décidé de boycotter la séance de questions au gouvernement du sénat parce qu’il ne supporte pas l’application de la constitution et le contrôle démocratique d’un sénat qui joue parfaitement son rôle !

Définitivement, se faire passer pour une victime de l’exercice démocratique et régulier par le sénat de ses pouvoirs de contrôle de l’exécutif a quelque chose à la fois d’odieux et minable !

On entend aussi des déclarations quelque peu discordantes avec notamment B Le Maire qui accuse les odieux capitalistes américains (Ford) de vouloir adapter, en Gironde, leur outil industriel à la structure du marché automobile et aux normes invraisemblables qu’on est en train de leur imposer, les GAFA qui ne paieraient pas d’impôts mais aussi avec des élus LREM qui ont trouvé une nouvelle journée de solidarité (comprendre une journée de travail gratuite) pour payer la dépendance tandis que Mme Buzyn, ministre des solidarités, nous annonce un recul de l’age de la retraite à 65 ans avant de devoir battre en retraite et se désavouer, sur pression de l’Elysée ou de Matignon, en raison du risque d’explosion sociale face à une annonce aussi brutale d’une modification qui apparaît pourtant totalement inévitable compte tenu de l’évolution de l’espérance de vie, du nombre de chômeurs qui ne cotisent pas et des dettes accumulées !

Ces « idées » font suite, je vous le rappelle, à celles déjà évoquées à propos de la taxation des plus-values sur les résidences principales, des successions, du rétablissement ou non de l’ISF, de la suppression de certaines niches fiscales, de l’augmentation de la progressivité de l’impôt sur le revenu ….

G Darmanin a reconnu sur France info que la non indexation des retraites sur l’inflation faisait économiser 2 à 3 Md€ à l’Etat et a déclaré, dans le cadre d’une passe oratoire qui mérite d’être soulignée : « Certes, on peut revenir dessus mais on prend l’argent où ? » ; ce qui laisse à penser qu’il ne peut pas le faire ! Mais il est vrai qu’il part du postulat qu’on ne peut pas réduire les dépenses (car ce serait au détriment des français) alors que, à aucun moment, il n’a parlé de réduire l’emprise de l’Etat et le nombre des fonctionnaires !

Au-delà du florilège fiscal, on sent les hésitations d’un gouvernement qui tremble, à la fois de peur et de colère, (E Macron serait à bout de nerfs …) alors qu’il voit se profiler l’échec aux prochaines élections, l’échec des réformes, l’échec de l’amélioration de la situation économique et fiscale, la décrédibilisation totale du gouvernement aux yeux des français, la désapprobation européenne quant aux déclarations inappropriées de E Macron vis-à-vis des membres de l’UE et du RU, et in fine le risque de sanctions par Bruxelles du fait de la transgression répétée des règles communes par une France complètement à la dérive !

E Macron, avec l’appui de ses technocrates de Bercy collègues de promotion à l’ENA, a cru qu’il pourrait redresser sournoisement la situation par le biais d’une augmentation de la fiscalité équivalant à une dévaluation interne (augmentation de la CSG, non revalorisation des pensions en fonction de l’inflation, fiscalité écologique) : seulement la population ne l’a pas accepté ; c’est un échec et il n’a pas de solution de rechange !

Le grand débat va s’arrêter tout en continuant encore, entre les manifs pour sauver le climat d’une planète qui serait en train de mourir, entre les manifs des fonctionnaires pour sauver la fonction publique (et surtout leurs petits avantages), et une espèce d’anarchie générale à travers une opposition entre les bobos de Paris et le reste de la population, si loin au fin fond de sa province !

Tout cela n’augure rien de bon … mais vous allez pouvoir constater avec effarement la déconnexion des élites qui croient encore pouvoir sauver leur monde avec toujours les mêmes recettes inappropriées !

Si vous tapez en rubrique de recherche sur Internet «concours Lépine de la fiscalité » vous serez surpris par le nombre d’articles qui a adopté ce titre et qui est consacré à ce sujet. Cela en dit long quant à l’opinion générale à propos de la situation du pays et de l’utilisation constante et abusive de la fiscalité pour résoudre les problèmes français !

Et pourtant, vous allez voir que cela n’arrête pas nos génies de Bercy et de Matignon puisque vient de se tenir à Bercy, ce 14 mars, un colloque destiné à établir une « nouvelle relation de confiance entre les entreprises et l’administration fiscale» dont les principales initiatives sont constituées par 7 mesures dont je vous livre la teneur et dont la mesure phare est « le partenariat fiscal et l’accompagnement fiscal personnalisé » !

Ces 7 mesures, que vous pourrez détailler par vous mêmes, sont les suivantes :

1 – L’accompagnement fiscal personnalisé pour les PME :

la mobilisation d’experts dédiés au sein des directions régionales de la DGFiP,

– une aide au diagnostic des enjeux fiscaux associés à la croissance et l’innovation,

– une offre de sécurité juridique pour concentrer l’énergie du chef d’entreprise sur le développement de son activité.

2 – Le partenariat fiscal pour les ETI et les grandes entreprises :

un service partenaire des entreprises distinct du contrôle,

– un dialogue contemporain sur les principales questions fiscales de l’exercice,

– une sécurisation des points fiscaux à enjeu, un allégement du contrôle,

3 – La démarche spontanée de mise en conformité :

un cadre clair pour régulariser spontanément des questions fiscales complexes,

– un guichet unique de dépôt et traitement des demandes,

4 – L’examen de conformité fiscale par un tiers de confiance :

une attestation de conformité délivrée par un certificateur professionnel,

– la sécurisation de points fiscaux usuels,

– des corrections sans pénalité ni intérêt de retard en cas d’erreur du certificateur.

5 – L’amélioration du dialogue et des recours dans le contrôle :

le traitement des problématiques « de place » au sein d’une instance de dialogue,

– la publication des rappels d’intérêt général,

– un accès accéléré à l’interlocution, collégiale lorsque nécessaire,

– la mise en œuvre de la garantie fiscale,

6 – La mobilisation pour les rescrits :

un guichet unique pour le dépôt des demandes,

– une standardisation des demandes pour assurer la complétude des dossiers,

– la publication des rescrits d’intérêt général,

7 – L’appui de nos entreprises à l’international :

le recensement des difficultés avec les autorités fiscales étrangères,

– la mobilisation de notre administration en soutien de nos entreprises,

– le renforcement de la mission expertise juridique et économique internationale

Le tout se terminant par cette affirmation dont je vous prie d’apprécier le jargon bureaucratique : « Reposant sur la confiance, la transparence et la contemporanéité, l’objectif de cette offre nouvelle est de renforcer la sécurité juridique et la conformité fiscale des entreprises via un dialogue continu avec l’administration sur des points déterminés conjointement. »

Quand on sait que la plaquette de présentation commence par affirmer « L’administration fiscale a un rôle essentiel à jouer pour faciliter la vie économique et contribuer à la compétitivité de l’économie », on est fatalement conduit à apprécier à sa juste valeur ce chef d’œuvre de novlangue (Cf. : 1984 de G Orwell) alors que l’on sait que, parallèlement à ces déclarations dégoulinantes de bonnes intentions factices, la DGFIP a mis en service un logiciel, pour le moins opaque et posant de graves problèmes d’exercice de contrôle et des droits de la défense, de traque fiscale utilisant l’intelligence artificielle et appelé « ciblage de la fraude et valorisation des requêtes » dont d’ailleurs il semblerait qu’elle ait quelques difficultés à en exploiter les flux de datas !?!

On se situe là dans la propagande la plus absurde en affirmant que le Fisc serait votre ami, votre partenaire, celui qui va vous aider et à qui il faut faire confiance !

Il faut quand même rappeler certaines évidences : Le fisc n’est pas et n’a jamais été un ami ni un partenaire ! Un partenaire est quelqu’un qui participe à votre entreprise et qui vous aide dans votre activité. Le fisc ne vous aide pas, il n’est qu’une sangsue qui suce vos ressources et vous pompe comme un parasite sans procurer aucun avantage ni contrepartie hormis celui de vous laisser subsister ; un peu comme la mafia qui vient voir le petit commerçant pour lui expliquer qu’il a besoin de protection contre l’incendie …

Le partenariat fiscal et l’accompagnement fiscal personnalisé consistant à mobiliser des équipes d’experts de l’administration fiscale pour apporter de la sécurité juridique aux entreprises sur leurs principaux enjeux fiscaux ne sont au minimum que des vœux pieux, des formules de styles destinées à rassurer l’administration fiscale elle-même.

D’ailleurs, on atterrit rapidement en lisant la suite : « Sont éligibles les entreprises qui respectent leurs obligations déclaratives et de paiement et qui n’ont pas fait l’objet de pénalités pour manquement intentionnel au cours des trois dernières années ».

Le bâton n’est jamais loin de la carotte !

Contrairement à une idée malheureusement trop répandue en France, le véritable prédateur ce n’est pas le riche (qui aurait volé les pauvres), c’est bien l’Etat et son administration qui ne produisent rien tout en profitant de la loi pour opérer sa prédation. La seule issue raisonnable, pour résoudre nos problèmes et difficultés, est la diminution des dépenses de l’Etat qui entraînera la diminution des impôts et par voie de conséquence l’amélioration des niveaux de revenus de chacun !

On n’en prend malheureusement pas le chemin alors que, s’il y a bien une chose que l’on sait, c’est bien que c’est une pression fiscale excessive qui est la cause de la perte de compétitivité des entreprises françaises, de la dégradation des finances publiques et du chômage de masse !

Un bon système fiscal est un système simple et peu coûteux et un bon impôt est un impôt de faible montant sur une base large parce qu’il limite sa nuisance économique. Or, depuis 40 ans, nous faisons exactement l’inverse en adoptant, dans le cadre d’un système fiscal abominablement complexe, un impôt étroit et spoliateur qui décourage et fait fuir ou dissuade !

La dérive du pouvoir est totale … les français doivent se rappeler des errements lamentables de la période Hollande pour se dire qu’aujourd’hui c’est … pire !

Il ne faut pas avoir peur de le dire : la République exemplaire si chère à E Macron a sombré dans la médiocrité et le ridicule !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (5 avis)
Loading...
2 166 vues

Le Deep State ou l’imposture d’un Etat démocratique

Quand on parle avec la population des revendications des gilets jaunes, il apparaît qu’elle en veut à une caste qu’elle qualifie de profiteurs dans laquelle elle place certes certaines grandes fortunes mais surtout les politiciens et les hauts fonctionnaires (qui sont souvent les mêmes) ainsi que les journalistes (surtout de l’audio visuel)  que la proximité avec le pouvoir rend nécessairement suspects.

Ces français expriment le sentiment intuitif qu’il y aurait une connivence entre différentes personnes qu’ils assimilent à des nantis et des profiteurs du système ; c’est à dire des personnes qui bénéficieraient d’avantages dérogatoires considérables par rapport à la moyenne de la population. Et, dans leur esprit, il incombe logiquement d’abord à ces profiteurs du système de faire les efforts que l’on leur demande, à eux, de faire !

Entre ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas, on aurait donc affaire à un système informel, puissant et dissimulé qui nourrit fatalement les thèses complotistes !

Or, il se trouve que cette notion intuitive a été théorisée par le professeur canadien Peter Dale Scott sous l’appellation de Deep State (qu’on peut traduire par Etat profond) et qui reviendrait à un gouvernement de l’ombre.

A quoi correspond le Deep State ?

Selon Scott, il s’agit d’un ou plusieurs groupes de personnes, au sein d’une entité informelle représentant une certaine communauté d’intérêts, qui, à travers un jeu complexe de relations (de lobbying selon l’expression anglo-saxonne), influencent ou tentent d’influencer secrètement le pouvoir décisionnel de l’État, au-delà du pouvoir légal ; c’est à dire d’orienter le pouvoir décisionnaire de l’administration (la bureaucratie) et des politiciens.

Ce ou ces groupes comprennent des représentants ou des membres de différents cercles d’influence, qui peuvent être liés à la finance, l’armée, l’industrie (militaire notamment), les télécoms, la religion, les syndicats ou même à des communautés ethniques.

Cet « État profond » n’est pas une institution ayant pignon sur rue mais ce n’est pas non plus une société secrète ni un ensemble organisé. C’est plutôt un ensemble de cercles de contacts de haut niveau, souvent personnels, entre des gens qui défendent des intérêts divers et dont la plupart se connaît un minimum sans nécessairement avoir les mêmes intérêts et qui cherchent à influencer le pouvoir politique en vue d’en retirer des avantages financiers, sociaux, politiques ou même religieux.

A s’en tenir à une vision complotiste, on pourrait affirmer que c’est la composante la plus restreinte, la plus agissante et la plus secrète de l’establishment, de l’élite ; celle des gens secrets et infiltrés, qui « tirent les ficelles dans l’ombre ».

Seulement, ce n’est pas un concept conspirationniste, même si ses détracteurs le désignent comme tel ; c’est une réalité occultée du fonctionnement général du pouvoir. Les travaux de Scott ont d’ailleurs démontré que les Etats-Unis, parangon des démocraties libérales occidentales, censé garantir les libertés publiques fondamentales et censé être doté de contre-pouvoirs efficaces, d’une presse pluraliste et d’un état de droit authentique, ont été peu à peu minés et dévoyés par l’État profond américain.

Ce système peut même aller bien plus loin que la simple influence et on l’a vu en URSS avec les apparatchiks et le complexe militaro-industriel (ce que Soljenitsyne appelait « le premier cercle » du pouvoir) mais aussi aux USA, pendant la deuxième guerre du golfe, dite guerre d’Irak (2003-2006), à l’occasion de laquelle ont été évoqués les liens étroits et troubles entre l’administration américaine et certaines sociétés spécialisées qu’elles soient pétrolières (Halliburton), ou des sociétés militaires privées (Dyncorp et Blackwater).

Clairement, on peut parler d’Etat informel dans l’Etat officiel dont l’action se situe au delà du discours public officiel. Curieusement, ces notions, qui sont largement développées dans les pays anglo-saxons, sont quasiment inexistantes en France … ce qui ne veut bien sûr pas dire que cela n’existe pas chez nous !

L’Etat profond en France :

On a compris que le Deep state ne recouvre pas une seule catégorie de groupes d’influence mais qu’il est lui-même un assemblage hétérogène de plusieurs cercles d’influence ; lesquels peuvent prendre des formes très diverses, avec toujours le même but : défendre certains intérêts considérés comme importants par ces groupes ou plus vulgairement d’en retirer des avantages matériels.

L’élection de 2017 a démontré qu’une certaine oligarchie, bien avant le scrutin présidentiel, avait fait son choix et avait adoubé E Macron ; l’homme qui ne remettrait pas en cause le système. Ce choix a été entériné par les électeurs à la suite d’une opération évidente de manipulation de l’opinion et de « dézinguage » du seul concurrent sérieux (F Fillon) dans le cadre d’une action coordonnée tout à fait évidente relevant du complot !

Si, aux USA, ces groupes d’influence sont le plus souvent en relation avec les milieux d’affaires, en France, ce Deep State recouvre surtout les rentiers de la République c’est à dire tous ceux qui vivent, à des degrés divers, des largesses de l’Etat.

Le premier de ces cercles d’influence est bien connu : ce sont les anciens élèves de nos grandes écoles, au premier rang desquels il faut ranger l’ENA (mais aussi l’X – Polytechnique) qui fédère des intérêts au-delà des clivages politiques ; cette école de c(r)apacité et du pouvoir, pour des hauts fonctionnaires qui s’auto désignent comme l’élite, qui a fini par totalement prendre le contrôle du pays et dont les membres estiment qu’ils sont les seuls aptes à décider pour le peuple ignare.

En fait, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que tout le système est faussé dès le départ et que, notamment, si vous ne naissez pas dans un certain milieu social, vos chances d’arriver en haut sont infimes car le parcours républicain et la promotion sociale pour tous ne sont qu’une fable, un roman pour les naïfs qui ignorent les règles de l’élitisme républicain !

Mais, ces cercles s’agrandissent aussi à bon nombre de profiteurs du système au sein desquels il faut placer les syndicats de la fonction publique, les partis politiques et leurs élus, mais aussi certaines organisations écologistes qui vivent directement au sein de l’Etat ainsi que différents clubs et cercles de réflexion (think tank en anglais), les réseaux francs maçons dont on sait qu’ils sont très répandus en politique avec de possibles croisements et imbrications entre les uns et les autres.

Les effets collatéraux du Deep state

La « France des réseaux ».

Le problème est que cette main mise d’une caste sur tous les rouages du pays a des effets collatéraux qui sont bien connus : pantouflage, conflits d’intérêts en toute impunité, incompétence provoquant des catastrophes industrielles (on ne compte plus tous ces énarques qui ont mis dans l’ornière de grandes entreprises (Crédit Lyonnais, SNCF, AREVA, Air France), allers et retours entre privé et administration, entre postes politiques et administration dans un complet mélange des genres, tout en conservant une progression automatique de carrière dans l’administration avec à la clé une retraite plus que confortable !

Lors des remaniements ministériels ou des alternances électorales, contrairement aux USA où tout le monde retourne dans le privé, ici les gouvernements passent mais l’administration reste et au pire chacun retourne dans son administration d’origine ou alors on recase les partants dans des maroquins républicains du type CESE (anciennement conseil économique et social) , ou par des nominations au tour extérieur à la discrétion du pouvoir, dans le cadre d’un véritable fait du prince, à des postes pour lesquels ils n’ont aucune compétence ; voire même au Conseil Constitutionnel comme on vient de le voir à travers un exercice indécent de chaises musicales et ce même si « l’élu » est un repris de justice.

L’Etat se trouve alors complètement noyauté et son organisation administrative sert à recaser des copains dans le cadre d’un système endogamique à la fois malsain et dispendieux.

Par ailleurs, notre système électoral favorise la main mise par une minorité et son maintien au pouvoir en faisant croire que les élections sont l’expression du peuple et le résultat de la volonté populaire. On peut être président de la République avec 23% des voix exprimées ou député avec moins de 15% du corps électoral.

Par ailleurs, on ne compte plus tous ces textes de lois préparés dans le secret des ministères, par des personnes inconnues, non élues, qui ne rendent aucun compte, et qui sont votés ensuite par des députés sans même avoir été lus ni compris et encore moins discutés !

 Cette élite contrôle aussi indirectement la presse par le biais d’un système élaboré de subventions quand ce n’est pas carrément de la presse d’Etat. La presse audio visuelle française n’a d’équivalent qu’en … Chine communiste ; ce qui n’est pas un hasard !

On sait même que la haute fonction publique, qui se scinde elle-même en promotions, est en mesure d’opposer une résistance non seulement à toute transparence mais aussi à tout changement qui serait de nature à porter atteinte à son statut hégémonique.

Il peut exister différents stades d’évolution d’un tel système, le plus « développé » aboutissant à la main mise d’une caste sur presque tous les domaines de l’économie qui sont plus ou moins sous son contrôle. Toute l’économie du pays se trouve sous le contrôle d’une caste bureaucratique sans laquelle aucune entreprise ne peut fonctionner normalement. Le système bureaucratique devient incontournable et l’administration réglemente les entreprises alors que personne ne réglemente l’administration.

En France, on appelle ça le colbertisme (ce qui en fait remonter l’origine au 17°s) ; ailleurs, on appelle ça le dirigisme technocratique, l’économie planifiée !

L’ordre républicain au service de l’élite

Cette caste se voit évidemment dans le camp du bien ; ce sont les défenseurs de la morale et de l’ordre républicain. Cela lui permet de défendre énergiquement ses privilèges en utilisant les moyens les plus répressifs ; en particulier lorsqu’ils sont contestés par les gilets jaunes : 8400 interpellations, 1796 condamnations, des milliers de blessés dont au moins une centaine de blessés graves, 20 éborgnés du fait de l’utilisation massive (13.000 projectiles tirés) d’armes appelées improprement LBD (lanceurs de balles de défense) alors que ce sont en réalité des LBA (lanceurs de balles d’attaque) dont le  but est clairement de casser les manifs au prix du sang !

 Et ce contrôle de la société augmente sans cesse avec l’enchaînement perpétuel de lois contre les terroristes, les casseurs, les contestataires, les usagers des voitures …

La France est devenue l’un des pires Etats d’Europe en matière de droits de l’homme et de respect de l’individu à tel point que ces violences ont entraîné des réactions inquiètes de l’ONU et du parlement européen.

 Ces dernières ont été balayées d’un revers de main méprisant à la fois par le premier ministre qui a répondu qu’on n’avait pas attendu les protestations étrangères pour faire des enquêtes sur les violences policières (lesquelles curieusement n’ont connu pour l’instant aucune suite) et par le président qui a, pour sa part affirmé, qu’il ne pouvait pas y avoir (forcément) de violences policières dans un Etat de droit (comme la France) ! Qu’aurait-on dit de Poutine s’il avait envoyé ses zomons effectuer semblable répression avec de tels résultats ?

Un pognon de dingues

Autre effet collatéral d’un système qui fonctionne sans aucun contrôle ni contre pouvoir : la dépense publique n’est absolument pas maîtrisée et les gabegies sont légions sans aucun effort de redressement. Il suffit de lire le rapport annuel de la Cour des comptes pour se rendre compte du gaspillage qui règne au sein des élites et des rentiers de la République.

La dégradation continue de la situation française ne peut pas s’expliquer autrement que par la main mise d’une caste sur le pays qui en contrôle tous les rouages et qui bloque toute possibilité de réforme : cette fameuse aristocratie d’Etat identifiée par les français comme des profiteurs et qui ne prend aucun risque, qui bénéficie d’un emploi à vie bien qu’elle ne produise rien, et qui vit très bien aux crochets de la société.

Cette prédation était peu visible lorsque la croissance économique était suffisamment importante pour en masquer les effets délétères ; mais ceux-ci deviennent désormais flagrants dans un pays sans croissance, avec un chômage de masse incompressible, une dette en expansion constante.

Or, le pouvoir d’achat chute ou stagne en France depuis dix ans du fait de l’envolée des prélèvements de toutes sortes et du ralentissement économique parce que la caste bureaucratique n’obéit pas aux impératifs économiques de rentabilité et d’optimisation des ressources puisqu’elle vit de la spoliation fiscale exercée à son profit.

La réalité du pouvoir est désormais exercée par des cyniques qui n’auront aucun scrupule à ruiner les français du moment qu’eux-mêmes s’en tirent bien ! Et le comble est que ces prédateurs se font passer pour les bienfaiteurs de la population qu’ils exploitent. Nous nous situons clairement dans un système immoral qui pratique la prédation par l’impôt au nom d’un prétendu intérêt général !

Le gros problème c’est que nous en sommes arrivés à un stade où rien ne peut plus désormais faire changer le système qui s’auto contrôle ; même un réformateur ne peut plus rien y changer et tout cela ne pourra finir que lorsque ce système se fracassera sur le mur de la réalité !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (3 avis)
Loading...
2 557 vues

L’euro a-t-il appauvri les Français ?

Vous avez probablement entendu parler de ce cercle de réflexion allemand qui a produit une étude tendant à démontrer que les Français se seraient appauvris en moyenne de 56 000 €/français depuis l’avènement de l’€ en 1999. Pour les italiens, ce serait encore pire avec 73 000 €/italien.

Evidemment, les anti € et les anti Européens sont aux anges puisque les conclusions de cette étude vont dans leur sens !

Au-delà du biais de comportement qui fait que chaque individu a tendance à accréditer, consciemment ou non, tous les arguments avec lesquels il se sent en adéquation ou qui sont susceptibles de donner du poids à ses propres raisonnements et allégations, et au-delà du coté spectaculaire d’une « information » relayée, sans réflexion ni esprit critique, par une presse se vautrant dans l’argument susceptible de faire le buzz, il s’avère que cette affirmation, délivrée tel quel, est fausse !

D’après ce que j’ai compris, elle consisterait à évaluer l’évolution du PIB de la France si elle avait gardé le Franc ; ce qui relève d’opérations extrêmement complexes dont certaines relèvent de décisions politiques qui, par définition, ne peuvent pas entrer dans une équation mathématique. Cela rend fatalement la « démonstration » hasardeuse surtout que le chiffre n’est qu’une moyenne qui ne tient pas compte des situations particulières.

Le principal risque de distorsion se situe notamment dans le fait, qu’avant l’€, l’inflation était beaucoup plus forte et qu’après l’€, les gouvernements n’ont plus pu pratiquer, comme avant, des politiques de dévaluation répétées de la monnaie pour corriger les effets négatifs de leur mauvaise gestion budgétaire.

Rien ne dit d’ailleurs que ces dévaluations répétées étaient une bonne chose pour l’économie, puisqu’une dévaluation se traduit toujours par l’appauvrissement de la population (les revenus, salaires notamment, diminuent dans les mêmes proportions que la dévaluation).

Par ailleurs,

– l’effet réel de la dévaluation est décalé dans le temps et ne se fait sentir que quelques semaines à quelques mois plus tard ; notamment en ce qui concerne l’évolution des produits importés, surtout ceux de consommation courante (Télévisions, smart phones, ordinateurs, automobiles ….), mais aussi ceux des produits intermédiaires importés et qui entrent dans la fabrication de produits finis assemblés en France,

– les économies étaient, en 1999, moins internationalisées ; ce qui fait que l’on ressentait moins l’effet négatif de la dévaluation sur le pouvoir d’achat qui est surtout le résultat d’une comparaison avec les revenus des habitants des pays limitrophes,

Je ne connais pas les conditions dans lesquelles cette étude a été conduite mais les conclusions produites m’apparaissent extrêmement suspectes car depuis 20 ans nous avons connu une période de croissance, faible il est vrai, mais de croissance. Le niveau de vie a donc progressé, même faiblement, même de manière inégalitaire, mais il a progressé en moyenne ; ce qui exclut a priori une perte, surtout à hauteur du montant indiqué.

Toutefois, et vous allez être surpris, cette étude n’a pas complètement tord si l’on se penche sur le montant des déficits budgétaires accumulés par la France depuis l’an 2000.

En effet, lorsque l’on reprend le tableau des soldes budgétaires depuis l’an 2000, on s’aperçoit que le total des déficits accumulés s’élève à 1.418 Md €.

2000 58,9 % −1,3 % −870,6 −19,5
2001 58,9 % −1,4 % −897,4 −22,1
2002 60,3 % −3,2 % −956,8 −50,2
2003 64,4 % −4,0 % −1 050,4 −65,5
2004 65,9 % −3,6 % −1 123,6 −61,2
2005 67,4 % −3,4 % −1 189,9 −59,3
2006 64,6 % −2,4 % −1 194,1 −45,2
2007 64,5 % −2,6 % −1 252,9 −51,2
2008 68,8 % −3,3 % −1 370,3 −65,0
2009 83,0 % −7,2 % −1 607,9 −138,9
2010 85,3 % −6,9 % −1 701,1 −137,4
2011 87,8 % −5,2 % −1 807,9 −106,1
2012 90,6 % −5,0 % −1 892,5 −104,0
2013 93,4 % −4,1 % −1 977,7 −86,5
2014 94,9 % −3,9 % −2 039,9 −83,9
2015 95,6 % −3,6 % −2 101,3 −79,7
2016 96,6 % −3,4 % −2 152,5 −75,9
2017 96,8 % −2,6 % −2 218,4 −59,5
2018 (PLF 2018) 99,3 % ? –2 322,0  -107
2019 (PLF 2019) 98,6 % −2,8 % ?

Ce qui représente tout de même la somme de 21.000 € par français (1418/65).

Cela permet de rappeler deux points importants :

– Les dettes accumulées sont, sans aucune ambiguïté, un appauvrissement lorsqu’elles ne sont pas contrebalancées par des actifs tangibles, et c’est ici le cas puisqu’il s’est agi seulement de financer notre modèle social à crédit, (ce n’est pas le cas lorsque vous achetez une maison avec un crédit – la dette du crédit est contrebalancée par l’immeuble qui est un actif réel),

– Les dettes accumulées sont fatalement les impôts de demain (ou pour nous, ceux des deux prochaines générations),

On peut donc en conclure effectivement que si les français ne se sont pas appauvris individuellement, stricto sensu, la France, elle, c’est à dire les français pris dans leur ensemble collectivement, s’est bien appauvrie à concurrence de ce montant qui représente 21.000 €/français.

Il faut toutefois formuler ici une précision et elle est d’importance : c’est que ce résultat n’est ni la faute de l’€ ni la faute de l’Europe !

La cause de ces déficits est exclusivement de la responsabilité des gouvernements français qui ont délibérément fait voter, à des fins de clientélisme électoral, des budgets déficitaires ; car, si la politique monétaire ressort de la BCE de Frankfort, la politique budgétaire et fiscale ressort, elle, bien de la seule responsabilité des gouvernements nationaux !

Dépenser plus que ne l’on gagne n’est jamais la faute du voisin !

Cela méritait d’être précisé pour … éviter toute ambiguïté car, quitte à rechercher des responsables, autant désigner les bons !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (1 avis)
Loading...
2 617 vues

Un avenir compromis

Un lecteur qui se reconnaîtra m’a demandé de regarder dans ma boule de cristal et de prédire l’avenir économique et fiscal de la France !

Bien évidemment, l’art de la prédiction est un exercice difficile et la constante de toutes les prédictions qui ont pu être faites est qu’elles se sont toutes trompées !

Néanmoins, je pense qu’on peux faire objectivement un constat et à partir de celui-ci imaginer ce qui peut se passer ; le tout en essayant de rester le plus objectif possible et sans tomber dans le complotisme ou le catastrophisme.

Quel est le constat objectif de la situation de la France ?

Le budget de l’Etat est d’environ 400 Mds € par an alors que la dette accumulée s’élève à  2.350 Md€ ! La France est donc très endettée et les recettes de l’Etat sont d’ores et déjà obérées pour plusieurs générations puisque nous savons que les dettes d’aujourd’hui sont les impôts de demain. Elle enregistre d’ailleurs un plus haut niveau d’endettement de son histoire en dehors des périodes de guerre avec une dette désormais de 100% du PIB.

Côté recettes, la marge fiscale est faible voire nulle ; ce qui n’a rien d’étonnant puisque nous avons le taux record de pression fiscale et sociale de tous les pays développés ! La solution habituelle de l’augmentation de la pression fiscale a fini par connaître ses limites conformément au principe de Laffer !

Côté dépenses, et bien que tous les comptes soient dans le rouge, la marge est tout aussi faible puisque le gouvernement ne peut pas diminuer les aides sociales après avoir distribué 10 Md en décembre pour calmer une population en colère. La population se révolterait tant ces aides sociales sont assimilées à un revenu. Il ne peut pas non plus diminuer ses frais de fonctionnement (ses fonctionnaires) parce qu’il se trouverait face à un mouvement social qui le bloquerait (il est devenu l’otage de son administration).

J’ai aussi expliqué dans un article en deux parties (ici) et (là) ce qu’il faudrait prélever par ménage de 4 personnes pour rembourser la dette de la France sur 40 ans ; ce qui permet de constater, sans aucune ambiguïté, que notre niveau d’endettement excède désormais notre potentiel fiscal.

Le gouvernement, qui n’a même pas pu revenir à une politique budgétaire restrictive lorsqu’il y avait un peu de croissance, en est réduit à naviguer à vue, sans vision prospective ou d’avenir, avec la crainte permanente d’une révolte. Malgré les déclarations et les attitudes de E Macron, celui-ci et son gouvernement subissent les évènements et ne font que gagner du temps, sans autre but.

En fait, le gouvernement, qui n’a plus aucune marge d’action, est contraint de « gérer » une dette hors de contrôle, dans un fragile équilibre entre faillite du système et soulèvement de la population qui s’accroche à l’illusion d’un modèle social protecteur ; lequel a définitivement pris le pas sur le modèle économique. Plus aucune réforme n’est désormais possible ; le pays est bloqué ; ce qui permet à certains d’affirmer qu’il est devenu irréformable.

 Les causes de cette situation

Cette situation est le résultat de 40 années de laxisme budgétaire pratiqué par tous les gouvernements ; lesquels, dans un mouvement unanime, ont poursuivi une politique irresponsable de développement de la dépense publique, avec un recours systématique au déficit public (et donc d’accroissement de la dette) dans le cadre de ce qu’on appelle désormais l’Etat providence.

La population était d’ailleurs demanderesse des largesses de l’Etat ; lesquelles étaient réputées être, à tort, gratuites ; alors que l’on sait que la progression constante des dépenses publiques et du niveau d’endettement a nécessairement un effet négatif sur l’économie ! La lâcheté des élus et des politiciens, ainsi que le clientélisme électoral, ont fait que l’on a poussé le modèle trop loin et qu’un retour en arrière apparaît pour l’instant impossible.

L’avenir

On ne peut pas évoquer la situation française sans se placer dans le contexte à la fois européen et mondial qui est dominé lui aussi par un même problème général de dettes publiques excessives (250.000 Md$ à ce jour) ; lequel contient, en germe, un risque de solvabilité. Pour l’instant le système apparaît stable mais ce n’est peut-être qu’une illusion car, à terme et même sans évènement fortuit accidentel, se posera inévitablement un jour le problème de la soutenabilité d’une dette qui enfle sans cesse.

Du fait de notre appartenance à la zone €, alors que la politique budgétaire relève bien des Etats membres, la politique monétaire dépend désormais exclusivement de la banque centrale (BCE) qui fixe le loyer de l’argent et en fin de compte sa valeur et son abondance dans le but de favoriser l’économie et l’emploi (enfin en principe).

En 2009, on a cru sauver la planète avec l’émission monétaire massive des QE mais on n’a fait que reculer dans le temps un problème qui n’a trouvé à ce jour aucune solution. La crise de 2012, en Europe, était bien une crise de la dette (excessive) des Etats qui n’a pu être évitée que par le QE de la BCE qui a pris fin en décembre 2018.

Or, compte tenu du niveau d’endettement de la plupart des Etats membres de la zone €, (la moyenne de l’endettement s’établit à 110% du PIB), la BCE ne peut pas faire autrement que de continuer à maintenir des taux bas pour éviter une crise de solvabilité des Etats membres. En effet, la défaillance d’un Etat aurait, compte tenu des sommes en jeu, de l’interpénétration des économies, des conséquences incalculables.

En fait, dans un monde sans croissance, on en est arrivé au point où la BCE ne peut plus ni diminuer les taux pour soutenir l’activité (ils sont déjà à zéro depuis 10 ans) ni les augmenter (avec une politique monétaire restrictive) pour revenir à la normale ; et il n’y a plus aucune solution de rechange hormis l’émission de toujours plus de monnaie !

L’inflation n’est même plus une solution puisque si l’inflation augmente, la dette, qui est déjà trop élevée, va s’emballer avec l’augmentation corrélative des taux d’intérêts et c’est alors tout le système qui s’écroule. Et si la BCE tentait de maintenir des taux nuls avec une forte inflation, il se produirait alors une fuite devant la monnaie.

Compte tenu du ralentissement désormais visible de l’activité économique en Europe, la BCE vient d’annoncer qu’elle va renforcer son soutien à l’économie en lançant une troisième vague de grande ampleur, de prêts pour les banques, à échéance de deux ans à des conditions très favorables dits TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations) au taux négatif de -0,4% ; avec pour but de relancer les prêts aux entreprises.

Cela signifie sans ambiguïté qu’on ne peut plus sortir des techniques monétaires non conventionnelles ; alors que, dans le passé, dans les périodes d’expansion, la politique budgétaire redevenait suffisamment restrictive pour que la solvabilité budgétaire soit rétablie (suppression des déficits) et la politique monétaire pouvait donc en conséquence être normalement contra cyclique (avec augmentation des taux).

On voit très clairement qu’aujourd’hui la politique budgétaire ne rétablit pas la solvabilité budgétaire et que celle-ci n’est plus assurée que par des taux d’intérêt anormalement bas associés à une politique monétaire fortement expansionniste

Le bilan de la BCE, enfle et s’alourdit de milliers de milliards € de créances sur les Etats et les banques de la zone € ; créances dont on ne peut même pas être certain qu’elles pourront un jour être remboursées !

Evidemment, ce genre de situation comporte des risques de distorsions économiques qui sont pour l’instant difficilement mesurables bien que l’on puisse d’ors et déjà discerner certains effets induits qui sont loin d’être tous favorables.

– Parce que les taux d’intérêts sont faibles, les banques de détail n’arrivent plus à gagner d’argent autrement qu’en se lançant dans la spéculation boursière (ou en prélevant des frais bancaires). Elles sont donc indirectement fragilisées (leurs cours ont été divisés par deux en 10 ans) et il n’est pas sûr que les prêts de la BCE soient suffisants pour leur permettre de redresser la situation.

– avec des taux à zéro, les rendements obligataires sont nuls. Les caisses de retraite et les fonds de pensions ne peuvent plus faire fructifier leurs avoirs et les sociétés d’assurance ne peuvent plus verser de dividendes sur les contrats d’assurance vie.

– Désormais, la période bénie des placements à 3 ou 4% d’intérêts par an net d’impôt est terminée pour une durée non évaluable pour l’instant mais qui peut s’avérer (très) longue ; ce qui veut dire que désormais ce n’est plus combien vous gagnez avec un placement mais combien vous perdez ! Le meilleur placement n’est plus celui qui vous fait gagner le plus mais celui qui vous fait perdre le moins, ce qui n’est une démarche ni logique ni saine ! Nous sommes entrés dans une phase d’euthanasie lente de l’épargnant pour une durée pour l’instant indéfinie …. Et il ne faut pas s’attendre à une diminution de la fiscalité puisqu’on ne peut pas réduire les dépenses.

– Des placements tels que l’assurance vie, ce placement préféré des français (pour des raisons essentiellement fiscales) basé pour l’essentiel sur des placements obligataires (OAT de l’Etat), deviendront fatalement à un moment ou un autre des placements à risque puisqu’ils sont basés sur la dette de l’Etat et que celle-ci est à terme compromise. De plus, ces contrats ne rapportent désormais plus que 1,5% d’intérêts bruts l’an ; desquels il faut décompter 1.5 à 2% d’inflation l’an et des prélèvements sociaux (CSG) et fiscaux au taux de 30%. Le rendement est donc désormais largement négatif.

– du fait d’une absence de rémunération et d’une forte fiscalité, votre épargne sera inéluctablement laminée … lentement ; ce qui amènera à se poser la question de l’intérêt d’épargner alors que se profile un laminage identique des pensions de retraites (du fait du manque de cotisants et du vieillissement de la population). Il apparaît évident que cette évolution de la situation nous forcera, enfin pour ceux qui le pourront, à constituer une épargne, même non rémunérée et érodée par une inflation d’1 à 2% l’an, pour pouvoir disposer d’une masse d’argent suffisante permettant de conserver, à la retraite, un train de vie correct et éviter de passer de 2.000 € de revenus par mois à 800 !

– Evidemment, les placements financiers, du fait de leur manque de rendement, risquent à terme d’être boudés au profit de placements réels (maison ou or) mais on ne peut même pas être sûr de la pertinence de ces derniers dans le temps car l’Etat peut très bien interdire la détention d’or, comme ce fut le cas aux USA dans les années 30, ou encore les taxer lourdement ; l’Etat s’appropriant toute plus value potentielle.

– Les marchés actions, qui restent très volatiles et très spéculatifs, sont actuellement essentiellement dopés par les perspectives d’argent gratuit déversé par la BCE ou la FED américaine. Compte tenu du caractère artificiel, pour ne pas dire irréaliste de l’évolution des cours boursiers, personne ne sait ce qu’il en sera dans six mois alors qu’on s’attend à une correction brutale du fait du ralentissement économique et des mauvais indices d’activité !

– Reste à compléter ce tableau avec les risques d’un conflit politique, d’une guerre, d’un crack boursier ou bancaire, d’une subite pénurie de matières premières (pétrole) de nature à provoquer une violente remontée des taux, une atteinte à la solvabilité de l’Etat. Mis en défaut, il n’aurait alors pas d’autre solution que d’exercer une prédation fiscale ultime (prélèvement sur les comptes bancaires) précédée ou suivie d’une suppression des espèces pour empêcher toute échappatoire !

On aura compris qu’à notre niveau de pays moyen, largement décrédibilisé avec nos mauvais comptes et nos gros déficits, sans influence économique notable, nous n’avons aucune emprise sur les évènements ; nous ne pourrons que les subir !

L’hypothèse la plus probable est que nous sommes entrés dans une phase de long et lent déclin avec une paupérisation progressive de la population ; une espèce de japonisation du pays, avec une population qui vieillit, une croissance très faible ou nulle (sauf coup de chance d’une croissance mondiale tirée soit par les USA soit par la Chine), la poursuite d’un endettement inexorable (le Japon en est à 240% du PIB avec des taux à 0 depuis 30 ans).

L’économie ne fonctionne plus normalement, mais, tout ce que l’on peut faire c’est juste espérer que le système dure le plus longtemps possible alors que certains en appellent à un jubilée ; c’est à dire à une annulation générale des dettes qui remettrait les compteurs à zéro. Seulement, il ne faut pas oublier que ce scénario, improbable et totalement inédit, aboutirait à ruiner complètement la moitié de la population mondiale avec le cortège de désordres que l’on peut imaginer puisque cette issue ne pourrait intervenir qu’au détriment des créanciers dont vous faites tous partie !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (1 avis)
Loading...
1 755 vues