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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

Grand débat, grande manipulation, grande claque fiscale ?

Le président affecte de continuer ses réunions électorales comme si de rien n’était et pendant ce temps le pays s’enfonce dans un espèce de marasme jaune ou noir selon que l’on y voit des gilets jaunes ou des blacks blocks d’extrême droite (le gauchiste anar est de gauche quand il se contente de manifester mais devient d’extrême droite quand il casse tout !)

B Le Maire et son acolyte G Darmanin accusent à qui mieux mieux les gilets jaunes d’avoir coulé le pays avec leurs manifs à répétition et ils annoncent d’ores et déjà 200 millions de pertes pour expliquer que ça va mal. D’ailleurs, cela va si mal qu’après avoir fait voter une loi pour interdire les manifs (ou du moins certaines d’entre-elles), on va faire appel à l’armée qui … n’est pas faite pour le maintien de l’ordre. Cette option est en outre extrêmement risquée compte tenu des risques de dérapage.

Il faut dire que le préfet, révoqué (et 4 autres personnes avec lui) depuis, ne s’est apparemment pas montré assez violent lors de l’épisode XVIII alors que, curieusement, aucun casseur n’a été arrêté malgré la présence en nombre des forces de police. Faut-il y voir l’émergence de scrupules administratifs dus aux interrogations du parlement européen et de l’ONU à la suite de l’usage intensif et tout à fait excessif des LBD/LBA si controversés et d’une hiérarchie qui ne souhaite plus cautionner les dérives policières du pouvoir politique ?

Evidemment, il y a bien quelques manipulations politiques de la part de nos Dupont et Dupont de la fiscalité car, s’il y a bien des dégâts, il n’y a pas de véritable ralentissement économique. Selon l’INSEE, la France devrait faire 1.1% de croissance en 2019 pendant que l’Italie est déjà en récession et que l’Allemagne ne devrait pas faire mieux que 0.6%. Il est sur que ce n’est pas autant que les 1.7% claironnés initialement en 2018, mais dans le concert de ralentissement économique global, le chiffre de 1.1% n’est pas si mal et l’influence du mouvement des gilets jaunes n’aurait peut-être pas l’importance que l’on veut bien lui prêter !

Par ailleurs, ce que le gouvernement et ses membres éminents n’évoquent pas ce sont les dégâts que lui et ses fonctionnaires occasionnent à la France et aux français au titre de la prédation et de la spoliation fiscale ; et ces dégâts se chiffrent en centaines de milliards € tous les ans !

Le pays est en train de s’enfoncer lentement, mais sûrement, dans une espèce de crise institutionnelle que le pouvoir politique est incapable de résoudre ; bien qu’il affecte un détachement hautain et moralisateur vis-à-vis des évènements !

On le voit en particulier avec la demande de renvoi en correctionnelle de quatre collaborateurs proches ou très proches de E Macron par le sénat dans le cadre de cette ténébreuse affaire Benalla qui n’en finit plus d’empoisonner la vie de l’exécutif ; à tel point que le premier ministre a décidé de boycotter la séance de questions au gouvernement du sénat parce qu’il ne supporte pas l’application de la constitution et le contrôle démocratique d’un sénat qui joue parfaitement son rôle !

Définitivement, se faire passer pour une victime de l’exercice démocratique et régulier par le sénat de ses pouvoirs de contrôle de l’exécutif a quelque chose à la fois d’odieux et minable !

On entend aussi des déclarations quelque peu discordantes avec notamment B Le Maire qui accuse les odieux capitalistes américains (Ford) de vouloir adapter, en Gironde, leur outil industriel à la structure du marché automobile et aux normes invraisemblables qu’on est en train de leur imposer, les GAFA qui ne paieraient pas d’impôts mais aussi avec des élus LREM qui ont trouvé une nouvelle journée de solidarité (comprendre une journée de travail gratuite) pour payer la dépendance tandis que Mme Buzyn, ministre des solidarités, nous annonce un recul de l’age de la retraite à 65 ans avant de devoir battre en retraite et se désavouer, sur pression de l’Elysée ou de Matignon, en raison du risque d’explosion sociale face à une annonce aussi brutale d’une modification qui apparaît pourtant totalement inévitable compte tenu de l’évolution de l’espérance de vie, du nombre de chômeurs qui ne cotisent pas et des dettes accumulées !

Ces « idées » font suite, je vous le rappelle, à celles déjà évoquées à propos de la taxation des plus-values sur les résidences principales, des successions, du rétablissement ou non de l’ISF, de la suppression de certaines niches fiscales, de l’augmentation de la progressivité de l’impôt sur le revenu ….

G Darmanin a reconnu sur France info que la non indexation des retraites sur l’inflation faisait économiser 2 à 3 Md€ à l’Etat et a déclaré, dans le cadre d’une passe oratoire qui mérite d’être soulignée : « Certes, on peut revenir dessus mais on prend l’argent où ? » ; ce qui laisse à penser qu’il ne peut pas le faire ! Mais il est vrai qu’il part du postulat qu’on ne peut pas réduire les dépenses (car ce serait au détriment des français) alors que, à aucun moment, il n’a parlé de réduire l’emprise de l’Etat et le nombre des fonctionnaires !

Au-delà du florilège fiscal, on sent les hésitations d’un gouvernement qui tremble, à la fois de peur et de colère, (E Macron serait à bout de nerfs …) alors qu’il voit se profiler l’échec aux prochaines élections, l’échec des réformes, l’échec de l’amélioration de la situation économique et fiscale, la décrédibilisation totale du gouvernement aux yeux des français, la désapprobation européenne quant aux déclarations inappropriées de E Macron vis-à-vis des membres de l’UE et du RU, et in fine le risque de sanctions par Bruxelles du fait de la transgression répétée des règles communes par une France complètement à la dérive !

E Macron, avec l’appui de ses technocrates de Bercy collègues de promotion à l’ENA, a cru qu’il pourrait redresser sournoisement la situation par le biais d’une augmentation de la fiscalité équivalant à une dévaluation interne (augmentation de la CSG, non revalorisation des pensions en fonction de l’inflation, fiscalité écologique) : seulement la population ne l’a pas accepté ; c’est un échec et il n’a pas de solution de rechange !

Le grand débat va s’arrêter tout en continuant encore, entre les manifs pour sauver le climat d’une planète qui serait en train de mourir, entre les manifs des fonctionnaires pour sauver la fonction publique (et surtout leurs petits avantages), et une espèce d’anarchie générale à travers une opposition entre les bobos de Paris et le reste de la population, si loin au fin fond de sa province !

Tout cela n’augure rien de bon … mais vous allez pouvoir constater avec effarement la déconnexion des élites qui croient encore pouvoir sauver leur monde avec toujours les mêmes recettes inappropriées !

Si vous tapez en rubrique de recherche sur Internet «concours Lépine de la fiscalité » vous serez surpris par le nombre d’articles qui a adopté ce titre et qui est consacré à ce sujet. Cela en dit long quant à l’opinion générale à propos de la situation du pays et de l’utilisation constante et abusive de la fiscalité pour résoudre les problèmes français !

Et pourtant, vous allez voir que cela n’arrête pas nos génies de Bercy et de Matignon puisque vient de se tenir à Bercy, ce 14 mars, un colloque destiné à établir une « nouvelle relation de confiance entre les entreprises et l’administration fiscale» dont les principales initiatives sont constituées par 7 mesures dont je vous livre la teneur et dont la mesure phare est « le partenariat fiscal et l’accompagnement fiscal personnalisé » !

Ces 7 mesures, que vous pourrez détailler par vous mêmes, sont les suivantes :

1 – L’accompagnement fiscal personnalisé pour les PME :

la mobilisation d’experts dédiés au sein des directions régionales de la DGFiP,

– une aide au diagnostic des enjeux fiscaux associés à la croissance et l’innovation,

– une offre de sécurité juridique pour concentrer l’énergie du chef d’entreprise sur le développement de son activité.

2 – Le partenariat fiscal pour les ETI et les grandes entreprises :

un service partenaire des entreprises distinct du contrôle,

– un dialogue contemporain sur les principales questions fiscales de l’exercice,

– une sécurisation des points fiscaux à enjeu, un allégement du contrôle,

3 – La démarche spontanée de mise en conformité :

un cadre clair pour régulariser spontanément des questions fiscales complexes,

– un guichet unique de dépôt et traitement des demandes,

4 – L’examen de conformité fiscale par un tiers de confiance :

une attestation de conformité délivrée par un certificateur professionnel,

– la sécurisation de points fiscaux usuels,

– des corrections sans pénalité ni intérêt de retard en cas d’erreur du certificateur.

5 – L’amélioration du dialogue et des recours dans le contrôle :

le traitement des problématiques « de place » au sein d’une instance de dialogue,

– la publication des rappels d’intérêt général,

– un accès accéléré à l’interlocution, collégiale lorsque nécessaire,

– la mise en œuvre de la garantie fiscale,

6 – La mobilisation pour les rescrits :

un guichet unique pour le dépôt des demandes,

– une standardisation des demandes pour assurer la complétude des dossiers,

– la publication des rescrits d’intérêt général,

7 – L’appui de nos entreprises à l’international :

le recensement des difficultés avec les autorités fiscales étrangères,

– la mobilisation de notre administration en soutien de nos entreprises,

– le renforcement de la mission expertise juridique et économique internationale

Le tout se terminant par cette affirmation dont je vous prie d’apprécier le jargon bureaucratique : « Reposant sur la confiance, la transparence et la contemporanéité, l’objectif de cette offre nouvelle est de renforcer la sécurité juridique et la conformité fiscale des entreprises via un dialogue continu avec l’administration sur des points déterminés conjointement. »

Quand on sait que la plaquette de présentation commence par affirmer « L’administration fiscale a un rôle essentiel à jouer pour faciliter la vie économique et contribuer à la compétitivité de l’économie », on est fatalement conduit à apprécier à sa juste valeur ce chef d’œuvre de novlangue (Cf. : 1984 de G Orwell) alors que l’on sait que, parallèlement à ces déclarations dégoulinantes de bonnes intentions factices, la DGFIP a mis en service un logiciel, pour le moins opaque et posant de graves problèmes d’exercice de contrôle et des droits de la défense, de traque fiscale utilisant l’intelligence artificielle et appelé « ciblage de la fraude et valorisation des requêtes » dont d’ailleurs il semblerait qu’elle ait quelques difficultés à en exploiter les flux de datas !?!

On se situe là dans la propagande la plus absurde en affirmant que le Fisc serait votre ami, votre partenaire, celui qui va vous aider et à qui il faut faire confiance !

Il faut quand même rappeler certaines évidences : Le fisc n’est pas et n’a jamais été un ami ni un partenaire ! Un partenaire est quelqu’un qui participe à votre entreprise et qui vous aide dans votre activité. Le fisc ne vous aide pas, il n’est qu’une sangsue qui suce vos ressources et vous pompe comme un parasite sans procurer aucun avantage ni contrepartie hormis celui de vous laisser subsister ; un peu comme la mafia qui vient voir le petit commerçant pour lui expliquer qu’il a besoin de protection contre l’incendie …

Le partenariat fiscal et l’accompagnement fiscal personnalisé consistant à mobiliser des équipes d’experts de l’administration fiscale pour apporter de la sécurité juridique aux entreprises sur leurs principaux enjeux fiscaux ne sont au minimum que des vœux pieux, des formules de styles destinées à rassurer l’administration fiscale elle-même.

D’ailleurs, on atterrit rapidement en lisant la suite : « Sont éligibles les entreprises qui respectent leurs obligations déclaratives et de paiement et qui n’ont pas fait l’objet de pénalités pour manquement intentionnel au cours des trois dernières années ».

Le bâton n’est jamais loin de la carotte !

Contrairement à une idée malheureusement trop répandue en France, le véritable prédateur ce n’est pas le riche (qui aurait volé les pauvres), c’est bien l’Etat et son administration qui ne produisent rien tout en profitant de la loi pour opérer sa prédation. La seule issue raisonnable, pour résoudre nos problèmes et difficultés, est la diminution des dépenses de l’Etat qui entraînera la diminution des impôts et par voie de conséquence l’amélioration des niveaux de revenus de chacun !

On n’en prend malheureusement pas le chemin alors que, s’il y a bien une chose que l’on sait, c’est bien que c’est une pression fiscale excessive qui est la cause de la perte de compétitivité des entreprises françaises, de la dégradation des finances publiques et du chômage de masse !

Un bon système fiscal est un système simple et peu coûteux et un bon impôt est un impôt de faible montant sur une base large parce qu’il limite sa nuisance économique. Or, depuis 40 ans, nous faisons exactement l’inverse en adoptant, dans le cadre d’un système fiscal abominablement complexe, un impôt étroit et spoliateur qui décourage et fait fuir ou dissuade !

La dérive du pouvoir est totale … les français doivent se rappeler des errements lamentables de la période Hollande pour se dire qu’aujourd’hui c’est … pire !

Il ne faut pas avoir peur de le dire : la République exemplaire si chère à E Macron a sombré dans la médiocrité et le ridicule !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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Le Deep State ou l’imposture d’un Etat démocratique

Quand on parle avec la population des revendications des gilets jaunes, il apparaît qu’elle en veut à une caste qu’elle qualifie de profiteurs dans laquelle elle place certes certaines grandes fortunes mais surtout les politiciens et les hauts fonctionnaires (qui sont souvent les mêmes) ainsi que les journalistes (surtout de l’audio visuel)  que la proximité avec le pouvoir rend nécessairement suspects.

Ces français expriment le sentiment intuitif qu’il y aurait une connivence entre différentes personnes qu’ils assimilent à des nantis et des profiteurs du système ; c’est à dire des personnes qui bénéficieraient d’avantages dérogatoires considérables par rapport à la moyenne de la population. Et, dans leur esprit, il incombe logiquement d’abord à ces profiteurs du système de faire les efforts que l’on leur demande, à eux, de faire !

Entre ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas, on aurait donc affaire à un système informel, puissant et dissimulé qui nourrit fatalement les thèses complotistes !

Or, il se trouve que cette notion intuitive a été théorisée par le professeur canadien Peter Dale Scott sous l’appellation de Deep State (qu’on peut traduire par Etat profond) et qui reviendrait à un gouvernement de l’ombre.

A quoi correspond le Deep State ?

Selon Scott, il s’agit d’un ou plusieurs groupes de personnes, au sein d’une entité informelle représentant une certaine communauté d’intérêts, qui, à travers un jeu complexe de relations (de lobbying selon l’expression anglo-saxonne), influencent ou tentent d’influencer secrètement le pouvoir décisionnel de l’État, au-delà du pouvoir légal ; c’est à dire d’orienter le pouvoir décisionnaire de l’administration (la bureaucratie) et des politiciens.

Ce ou ces groupes comprennent des représentants ou des membres de différents cercles d’influence, qui peuvent être liés à la finance, l’armée, l’industrie (militaire notamment), les télécoms, la religion, les syndicats ou même à des communautés ethniques.

Cet « État profond » n’est pas une institution ayant pignon sur rue mais ce n’est pas non plus une société secrète ni un ensemble organisé. C’est plutôt un ensemble de cercles de contacts de haut niveau, souvent personnels, entre des gens qui défendent des intérêts divers et dont la plupart se connaît un minimum sans nécessairement avoir les mêmes intérêts et qui cherchent à influencer le pouvoir politique en vue d’en retirer des avantages financiers, sociaux, politiques ou même religieux.

A s’en tenir à une vision complotiste, on pourrait affirmer que c’est la composante la plus restreinte, la plus agissante et la plus secrète de l’establishment, de l’élite ; celle des gens secrets et infiltrés, qui « tirent les ficelles dans l’ombre ».

Seulement, ce n’est pas un concept conspirationniste, même si ses détracteurs le désignent comme tel ; c’est une réalité occultée du fonctionnement général du pouvoir. Les travaux de Scott ont d’ailleurs démontré que les Etats-Unis, parangon des démocraties libérales occidentales, censé garantir les libertés publiques fondamentales et censé être doté de contre-pouvoirs efficaces, d’une presse pluraliste et d’un état de droit authentique, ont été peu à peu minés et dévoyés par l’État profond américain.

Ce système peut même aller bien plus loin que la simple influence et on l’a vu en URSS avec les apparatchiks et le complexe militaro-industriel (ce que Soljenitsyne appelait « le premier cercle » du pouvoir) mais aussi aux USA, pendant la deuxième guerre du golfe, dite guerre d’Irak (2003-2006), à l’occasion de laquelle ont été évoqués les liens étroits et troubles entre l’administration américaine et certaines sociétés spécialisées qu’elles soient pétrolières (Halliburton), ou des sociétés militaires privées (Dyncorp et Blackwater).

Clairement, on peut parler d’Etat informel dans l’Etat officiel dont l’action se situe au delà du discours public officiel. Curieusement, ces notions, qui sont largement développées dans les pays anglo-saxons, sont quasiment inexistantes en France … ce qui ne veut bien sûr pas dire que cela n’existe pas chez nous !

L’Etat profond en France :

On a compris que le Deep state ne recouvre pas une seule catégorie de groupes d’influence mais qu’il est lui-même un assemblage hétérogène de plusieurs cercles d’influence ; lesquels peuvent prendre des formes très diverses, avec toujours le même but : défendre certains intérêts considérés comme importants par ces groupes ou plus vulgairement d’en retirer des avantages matériels.

L’élection de 2017 a démontré qu’une certaine oligarchie, bien avant le scrutin présidentiel, avait fait son choix et avait adoubé E Macron ; l’homme qui ne remettrait pas en cause le système. Ce choix a été entériné par les électeurs à la suite d’une opération évidente de manipulation de l’opinion et de « dézinguage » du seul concurrent sérieux (F Fillon) dans le cadre d’une action coordonnée tout à fait évidente relevant du complot !

Si, aux USA, ces groupes d’influence sont le plus souvent en relation avec les milieux d’affaires, en France, ce Deep State recouvre surtout les rentiers de la République c’est à dire tous ceux qui vivent, à des degrés divers, des largesses de l’Etat.

Le premier de ces cercles d’influence est bien connu : ce sont les anciens élèves de nos grandes écoles, au premier rang desquels il faut ranger l’ENA (mais aussi l’X – Polytechnique) qui fédère des intérêts au-delà des clivages politiques ; cette école de c(r)apacité et du pouvoir, pour des hauts fonctionnaires qui s’auto désignent comme l’élite, qui a fini par totalement prendre le contrôle du pays et dont les membres estiment qu’ils sont les seuls aptes à décider pour le peuple ignare.

En fait, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que tout le système est faussé dès le départ et que, notamment, si vous ne naissez pas dans un certain milieu social, vos chances d’arriver en haut sont infimes car le parcours républicain et la promotion sociale pour tous ne sont qu’une fable, un roman pour les naïfs qui ignorent les règles de l’élitisme républicain !

Mais, ces cercles s’agrandissent aussi à bon nombre de profiteurs du système au sein desquels il faut placer les syndicats de la fonction publique, les partis politiques et leurs élus, mais aussi certaines organisations écologistes qui vivent directement au sein de l’Etat ainsi que différents clubs et cercles de réflexion (think tank en anglais), les réseaux francs maçons dont on sait qu’ils sont très répandus en politique avec de possibles croisements et imbrications entre les uns et les autres.

Les effets collatéraux du Deep state

La « France des réseaux ».

Le problème est que cette main mise d’une caste sur tous les rouages du pays a des effets collatéraux qui sont bien connus : pantouflage, conflits d’intérêts en toute impunité, incompétence provoquant des catastrophes industrielles (on ne compte plus tous ces énarques qui ont mis dans l’ornière de grandes entreprises (Crédit Lyonnais, SNCF, AREVA, Air France), allers et retours entre privé et administration, entre postes politiques et administration dans un complet mélange des genres, tout en conservant une progression automatique de carrière dans l’administration avec à la clé une retraite plus que confortable !

Lors des remaniements ministériels ou des alternances électorales, contrairement aux USA où tout le monde retourne dans le privé, ici les gouvernements passent mais l’administration reste et au pire chacun retourne dans son administration d’origine ou alors on recase les partants dans des maroquins républicains du type CESE (anciennement conseil économique et social) , ou par des nominations au tour extérieur à la discrétion du pouvoir, dans le cadre d’un véritable fait du prince, à des postes pour lesquels ils n’ont aucune compétence ; voire même au Conseil Constitutionnel comme on vient de le voir à travers un exercice indécent de chaises musicales et ce même si « l’élu » est un repris de justice.

L’Etat se trouve alors complètement noyauté et son organisation administrative sert à recaser des copains dans le cadre d’un système endogamique à la fois malsain et dispendieux.

Par ailleurs, notre système électoral favorise la main mise par une minorité et son maintien au pouvoir en faisant croire que les élections sont l’expression du peuple et le résultat de la volonté populaire. On peut être président de la République avec 23% des voix exprimées ou député avec moins de 15% du corps électoral.

Par ailleurs, on ne compte plus tous ces textes de lois préparés dans le secret des ministères, par des personnes inconnues, non élues, qui ne rendent aucun compte, et qui sont votés ensuite par des députés sans même avoir été lus ni compris et encore moins discutés !

 Cette élite contrôle aussi indirectement la presse par le biais d’un système élaboré de subventions quand ce n’est pas carrément de la presse d’Etat. La presse audio visuelle française n’a d’équivalent qu’en … Chine communiste ; ce qui n’est pas un hasard !

On sait même que la haute fonction publique, qui se scinde elle-même en promotions, est en mesure d’opposer une résistance non seulement à toute transparence mais aussi à tout changement qui serait de nature à porter atteinte à son statut hégémonique.

Il peut exister différents stades d’évolution d’un tel système, le plus « développé » aboutissant à la main mise d’une caste sur presque tous les domaines de l’économie qui sont plus ou moins sous son contrôle. Toute l’économie du pays se trouve sous le contrôle d’une caste bureaucratique sans laquelle aucune entreprise ne peut fonctionner normalement. Le système bureaucratique devient incontournable et l’administration réglemente les entreprises alors que personne ne réglemente l’administration.

En France, on appelle ça le colbertisme (ce qui en fait remonter l’origine au 17°s) ; ailleurs, on appelle ça le dirigisme technocratique, l’économie planifiée !

L’ordre républicain au service de l’élite

Cette caste se voit évidemment dans le camp du bien ; ce sont les défenseurs de la morale et de l’ordre républicain. Cela lui permet de défendre énergiquement ses privilèges en utilisant les moyens les plus répressifs ; en particulier lorsqu’ils sont contestés par les gilets jaunes : 8400 interpellations, 1796 condamnations, des milliers de blessés dont au moins une centaine de blessés graves, 20 éborgnés du fait de l’utilisation massive (13.000 projectiles tirés) d’armes appelées improprement LBD (lanceurs de balles de défense) alors que ce sont en réalité des LBA (lanceurs de balles d’attaque) dont le  but est clairement de casser les manifs au prix du sang !

 Et ce contrôle de la société augmente sans cesse avec l’enchaînement perpétuel de lois contre les terroristes, les casseurs, les contestataires, les usagers des voitures …

La France est devenue l’un des pires Etats d’Europe en matière de droits de l’homme et de respect de l’individu à tel point que ces violences ont entraîné des réactions inquiètes de l’ONU et du parlement européen.

 Ces dernières ont été balayées d’un revers de main méprisant à la fois par le premier ministre qui a répondu qu’on n’avait pas attendu les protestations étrangères pour faire des enquêtes sur les violences policières (lesquelles curieusement n’ont connu pour l’instant aucune suite) et par le président qui a, pour sa part affirmé, qu’il ne pouvait pas y avoir (forcément) de violences policières dans un Etat de droit (comme la France) ! Qu’aurait-on dit de Poutine s’il avait envoyé ses zomons effectuer semblable répression avec de tels résultats ?

Un pognon de dingues

Autre effet collatéral d’un système qui fonctionne sans aucun contrôle ni contre pouvoir : la dépense publique n’est absolument pas maîtrisée et les gabegies sont légions sans aucun effort de redressement. Il suffit de lire le rapport annuel de la Cour des comptes pour se rendre compte du gaspillage qui règne au sein des élites et des rentiers de la République.

La dégradation continue de la situation française ne peut pas s’expliquer autrement que par la main mise d’une caste sur le pays qui en contrôle tous les rouages et qui bloque toute possibilité de réforme : cette fameuse aristocratie d’Etat identifiée par les français comme des profiteurs et qui ne prend aucun risque, qui bénéficie d’un emploi à vie bien qu’elle ne produise rien, et qui vit très bien aux crochets de la société.

Cette prédation était peu visible lorsque la croissance économique était suffisamment importante pour en masquer les effets délétères ; mais ceux-ci deviennent désormais flagrants dans un pays sans croissance, avec un chômage de masse incompressible, une dette en expansion constante.

Or, le pouvoir d’achat chute ou stagne en France depuis dix ans du fait de l’envolée des prélèvements de toutes sortes et du ralentissement économique parce que la caste bureaucratique n’obéit pas aux impératifs économiques de rentabilité et d’optimisation des ressources puisqu’elle vit de la spoliation fiscale exercée à son profit.

La réalité du pouvoir est désormais exercée par des cyniques qui n’auront aucun scrupule à ruiner les français du moment qu’eux-mêmes s’en tirent bien ! Et le comble est que ces prédateurs se font passer pour les bienfaiteurs de la population qu’ils exploitent. Nous nous situons clairement dans un système immoral qui pratique la prédation par l’impôt au nom d’un prétendu intérêt général !

Le gros problème c’est que nous en sommes arrivés à un stade où rien ne peut plus désormais faire changer le système qui s’auto contrôle ; même un réformateur ne peut plus rien y changer et tout cela ne pourra finir que lorsque ce système se fracassera sur le mur de la réalité !

Bien cordialement à tous !

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L’euro a-t-il appauvri les Français ?

Vous avez probablement entendu parler de ce cercle de réflexion allemand qui a produit une étude tendant à démontrer que les Français se seraient appauvris en moyenne de 56 000 €/français depuis l’avènement de l’€ en 1999. Pour les italiens, ce serait encore pire avec 73 000 €/italien.

Evidemment, les anti € et les anti Européens sont aux anges puisque les conclusions de cette étude vont dans leur sens !

Au-delà du biais de comportement qui fait que chaque individu a tendance à accréditer, consciemment ou non, tous les arguments avec lesquels il se sent en adéquation ou qui sont susceptibles de donner du poids à ses propres raisonnements et allégations, et au-delà du coté spectaculaire d’une « information » relayée, sans réflexion ni esprit critique, par une presse se vautrant dans l’argument susceptible de faire le buzz, il s’avère que cette affirmation, délivrée tel quel, est fausse !

D’après ce que j’ai compris, elle consisterait à évaluer l’évolution du PIB de la France si elle avait gardé le Franc ; ce qui relève d’opérations extrêmement complexes dont certaines relèvent de décisions politiques qui, par définition, ne peuvent pas entrer dans une équation mathématique. Cela rend fatalement la « démonstration » hasardeuse surtout que le chiffre n’est qu’une moyenne qui ne tient pas compte des situations particulières.

Le principal risque de distorsion se situe notamment dans le fait, qu’avant l’€, l’inflation était beaucoup plus forte et qu’après l’€, les gouvernements n’ont plus pu pratiquer, comme avant, des politiques de dévaluation répétées de la monnaie pour corriger les effets négatifs de leur mauvaise gestion budgétaire.

Rien ne dit d’ailleurs que ces dévaluations répétées étaient une bonne chose pour l’économie, puisqu’une dévaluation se traduit toujours par l’appauvrissement de la population (les revenus, salaires notamment, diminuent dans les mêmes proportions que la dévaluation).

Par ailleurs,

– l’effet réel de la dévaluation est décalé dans le temps et ne se fait sentir que quelques semaines à quelques mois plus tard ; notamment en ce qui concerne l’évolution des produits importés, surtout ceux de consommation courante (Télévisions, smart phones, ordinateurs, automobiles ….), mais aussi ceux des produits intermédiaires importés et qui entrent dans la fabrication de produits finis assemblés en France,

– les économies étaient, en 1999, moins internationalisées ; ce qui fait que l’on ressentait moins l’effet négatif de la dévaluation sur le pouvoir d’achat qui est surtout le résultat d’une comparaison avec les revenus des habitants des pays limitrophes,

Je ne connais pas les conditions dans lesquelles cette étude a été conduite mais les conclusions produites m’apparaissent extrêmement suspectes car depuis 20 ans nous avons connu une période de croissance, faible il est vrai, mais de croissance. Le niveau de vie a donc progressé, même faiblement, même de manière inégalitaire, mais il a progressé en moyenne ; ce qui exclut a priori une perte, surtout à hauteur du montant indiqué.

Toutefois, et vous allez être surpris, cette étude n’a pas complètement tord si l’on se penche sur le montant des déficits budgétaires accumulés par la France depuis l’an 2000.

En effet, lorsque l’on reprend le tableau des soldes budgétaires depuis l’an 2000, on s’aperçoit que le total des déficits accumulés s’élève à 1.418 Md €.

2000 58,9 % −1,3 % −870,6 −19,5
2001 58,9 % −1,4 % −897,4 −22,1
2002 60,3 % −3,2 % −956,8 −50,2
2003 64,4 % −4,0 % −1 050,4 −65,5
2004 65,9 % −3,6 % −1 123,6 −61,2
2005 67,4 % −3,4 % −1 189,9 −59,3
2006 64,6 % −2,4 % −1 194,1 −45,2
2007 64,5 % −2,6 % −1 252,9 −51,2
2008 68,8 % −3,3 % −1 370,3 −65,0
2009 83,0 % −7,2 % −1 607,9 −138,9
2010 85,3 % −6,9 % −1 701,1 −137,4
2011 87,8 % −5,2 % −1 807,9 −106,1
2012 90,6 % −5,0 % −1 892,5 −104,0
2013 93,4 % −4,1 % −1 977,7 −86,5
2014 94,9 % −3,9 % −2 039,9 −83,9
2015 95,6 % −3,6 % −2 101,3 −79,7
2016 96,6 % −3,4 % −2 152,5 −75,9
2017 96,8 % −2,6 % −2 218,4 −59,5
2018 (PLF 2018) 99,3 % ? –2 322,0  -107
2019 (PLF 2019) 98,6 % −2,8 % ?

Ce qui représente tout de même la somme de 21.000 € par français (1418/65).

Cela permet de rappeler deux points importants :

– Les dettes accumulées sont, sans aucune ambiguïté, un appauvrissement lorsqu’elles ne sont pas contrebalancées par des actifs tangibles, et c’est ici le cas puisqu’il s’est agi seulement de financer notre modèle social à crédit, (ce n’est pas le cas lorsque vous achetez une maison avec un crédit – la dette du crédit est contrebalancée par l’immeuble qui est un actif réel),

– Les dettes accumulées sont fatalement les impôts de demain (ou pour nous, ceux des deux prochaines générations),

On peut donc en conclure effectivement que si les français ne se sont pas appauvris individuellement, stricto sensu, la France, elle, c’est à dire les français pris dans leur ensemble collectivement, s’est bien appauvrie à concurrence de ce montant qui représente 21.000 €/français.

Il faut toutefois formuler ici une précision et elle est d’importance : c’est que ce résultat n’est ni la faute de l’€ ni la faute de l’Europe !

La cause de ces déficits est exclusivement de la responsabilité des gouvernements français qui ont délibérément fait voter, à des fins de clientélisme électoral, des budgets déficitaires ; car, si la politique monétaire ressort de la BCE de Frankfort, la politique budgétaire et fiscale ressort, elle, bien de la seule responsabilité des gouvernements nationaux !

Dépenser plus que ne l’on gagne n’est jamais la faute du voisin !

Cela méritait d’être précisé pour … éviter toute ambiguïté car, quitte à rechercher des responsables, autant désigner les bons !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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Un avenir compromis

Un lecteur qui se reconnaîtra m’a demandé de regarder dans ma boule de cristal et de prédire l’avenir économique et fiscal de la France !

Bien évidemment, l’art de la prédiction est un exercice difficile et la constante de toutes les prédictions qui ont pu être faites est qu’elles se sont toutes trompées !

Néanmoins, je pense qu’on peux faire objectivement un constat et à partir de celui-ci imaginer ce qui peut se passer ; le tout en essayant de rester le plus objectif possible et sans tomber dans le complotisme ou le catastrophisme.

Quel est le constat objectif de la situation de la France ?

Le budget de l’Etat est d’environ 400 Mds € par an alors que la dette accumulée s’élève à  2.350 Md€ ! La France est donc très endettée et les recettes de l’Etat sont d’ores et déjà obérées pour plusieurs générations puisque nous savons que les dettes d’aujourd’hui sont les impôts de demain. Elle enregistre d’ailleurs un plus haut niveau d’endettement de son histoire en dehors des périodes de guerre avec une dette désormais de 100% du PIB.

Côté recettes, la marge fiscale est faible voire nulle ; ce qui n’a rien d’étonnant puisque nous avons le taux record de pression fiscale et sociale de tous les pays développés ! La solution habituelle de l’augmentation de la pression fiscale a fini par connaître ses limites conformément au principe de Laffer !

Côté dépenses, et bien que tous les comptes soient dans le rouge, la marge est tout aussi faible puisque le gouvernement ne peut pas diminuer les aides sociales après avoir distribué 10 Md en décembre pour calmer une population en colère. La population se révolterait tant ces aides sociales sont assimilées à un revenu. Il ne peut pas non plus diminuer ses frais de fonctionnement (ses fonctionnaires) parce qu’il se trouverait face à un mouvement social qui le bloquerait (il est devenu l’otage de son administration).

J’ai aussi expliqué dans un article en deux parties (ici) et (là) ce qu’il faudrait prélever par ménage de 4 personnes pour rembourser la dette de la France sur 40 ans ; ce qui permet de constater, sans aucune ambiguïté, que notre niveau d’endettement excède désormais notre potentiel fiscal.

Le gouvernement, qui n’a même pas pu revenir à une politique budgétaire restrictive lorsqu’il y avait un peu de croissance, en est réduit à naviguer à vue, sans vision prospective ou d’avenir, avec la crainte permanente d’une révolte. Malgré les déclarations et les attitudes de E Macron, celui-ci et son gouvernement subissent les évènements et ne font que gagner du temps, sans autre but.

En fait, le gouvernement, qui n’a plus aucune marge d’action, est contraint de « gérer » une dette hors de contrôle, dans un fragile équilibre entre faillite du système et soulèvement de la population qui s’accroche à l’illusion d’un modèle social protecteur ; lequel a définitivement pris le pas sur le modèle économique. Plus aucune réforme n’est désormais possible ; le pays est bloqué ; ce qui permet à certains d’affirmer qu’il est devenu irréformable.

 Les causes de cette situation

Cette situation est le résultat de 40 années de laxisme budgétaire pratiqué par tous les gouvernements ; lesquels, dans un mouvement unanime, ont poursuivi une politique irresponsable de développement de la dépense publique, avec un recours systématique au déficit public (et donc d’accroissement de la dette) dans le cadre de ce qu’on appelle désormais l’Etat providence.

La population était d’ailleurs demanderesse des largesses de l’Etat ; lesquelles étaient réputées être, à tort, gratuites ; alors que l’on sait que la progression constante des dépenses publiques et du niveau d’endettement a nécessairement un effet négatif sur l’économie ! La lâcheté des élus et des politiciens, ainsi que le clientélisme électoral, ont fait que l’on a poussé le modèle trop loin et qu’un retour en arrière apparaît pour l’instant impossible.

L’avenir

On ne peut pas évoquer la situation française sans se placer dans le contexte à la fois européen et mondial qui est dominé lui aussi par un même problème général de dettes publiques excessives (250.000 Md$ à ce jour) ; lequel contient, en germe, un risque de solvabilité. Pour l’instant le système apparaît stable mais ce n’est peut-être qu’une illusion car, à terme et même sans évènement fortuit accidentel, se posera inévitablement un jour le problème de la soutenabilité d’une dette qui enfle sans cesse.

Du fait de notre appartenance à la zone €, alors que la politique budgétaire relève bien des Etats membres, la politique monétaire dépend désormais exclusivement de la banque centrale (BCE) qui fixe le loyer de l’argent et en fin de compte sa valeur et son abondance dans le but de favoriser l’économie et l’emploi (enfin en principe).

En 2009, on a cru sauver la planète avec l’émission monétaire massive des QE mais on n’a fait que reculer dans le temps un problème qui n’a trouvé à ce jour aucune solution. La crise de 2012, en Europe, était bien une crise de la dette (excessive) des Etats qui n’a pu être évitée que par le QE de la BCE qui a pris fin en décembre 2018.

Or, compte tenu du niveau d’endettement de la plupart des Etats membres de la zone €, (la moyenne de l’endettement s’établit à 110% du PIB), la BCE ne peut pas faire autrement que de continuer à maintenir des taux bas pour éviter une crise de solvabilité des Etats membres. En effet, la défaillance d’un Etat aurait, compte tenu des sommes en jeu, de l’interpénétration des économies, des conséquences incalculables.

En fait, dans un monde sans croissance, on en est arrivé au point où la BCE ne peut plus ni diminuer les taux pour soutenir l’activité (ils sont déjà à zéro depuis 10 ans) ni les augmenter (avec une politique monétaire restrictive) pour revenir à la normale ; et il n’y a plus aucune solution de rechange hormis l’émission de toujours plus de monnaie !

L’inflation n’est même plus une solution puisque si l’inflation augmente, la dette, qui est déjà trop élevée, va s’emballer avec l’augmentation corrélative des taux d’intérêts et c’est alors tout le système qui s’écroule. Et si la BCE tentait de maintenir des taux nuls avec une forte inflation, il se produirait alors une fuite devant la monnaie.

Compte tenu du ralentissement désormais visible de l’activité économique en Europe, la BCE vient d’annoncer qu’elle va renforcer son soutien à l’économie en lançant une troisième vague de grande ampleur, de prêts pour les banques, à échéance de deux ans à des conditions très favorables dits TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations) au taux négatif de -0,4% ; avec pour but de relancer les prêts aux entreprises.

Cela signifie sans ambiguïté qu’on ne peut plus sortir des techniques monétaires non conventionnelles ; alors que, dans le passé, dans les périodes d’expansion, la politique budgétaire redevenait suffisamment restrictive pour que la solvabilité budgétaire soit rétablie (suppression des déficits) et la politique monétaire pouvait donc en conséquence être normalement contra cyclique (avec augmentation des taux).

On voit très clairement qu’aujourd’hui la politique budgétaire ne rétablit pas la solvabilité budgétaire et que celle-ci n’est plus assurée que par des taux d’intérêt anormalement bas associés à une politique monétaire fortement expansionniste

Le bilan de la BCE, enfle et s’alourdit de milliers de milliards € de créances sur les Etats et les banques de la zone € ; créances dont on ne peut même pas être certain qu’elles pourront un jour être remboursées !

Evidemment, ce genre de situation comporte des risques de distorsions économiques qui sont pour l’instant difficilement mesurables bien que l’on puisse d’ors et déjà discerner certains effets induits qui sont loin d’être tous favorables.

– Parce que les taux d’intérêts sont faibles, les banques de détail n’arrivent plus à gagner d’argent autrement qu’en se lançant dans la spéculation boursière (ou en prélevant des frais bancaires). Elles sont donc indirectement fragilisées (leurs cours ont été divisés par deux en 10 ans) et il n’est pas sûr que les prêts de la BCE soient suffisants pour leur permettre de redresser la situation.

– avec des taux à zéro, les rendements obligataires sont nuls. Les caisses de retraite et les fonds de pensions ne peuvent plus faire fructifier leurs avoirs et les sociétés d’assurance ne peuvent plus verser de dividendes sur les contrats d’assurance vie.

– Désormais, la période bénie des placements à 3 ou 4% d’intérêts par an net d’impôt est terminée pour une durée non évaluable pour l’instant mais qui peut s’avérer (très) longue ; ce qui veut dire que désormais ce n’est plus combien vous gagnez avec un placement mais combien vous perdez ! Le meilleur placement n’est plus celui qui vous fait gagner le plus mais celui qui vous fait perdre le moins, ce qui n’est une démarche ni logique ni saine ! Nous sommes entrés dans une phase d’euthanasie lente de l’épargnant pour une durée pour l’instant indéfinie …. Et il ne faut pas s’attendre à une diminution de la fiscalité puisqu’on ne peut pas réduire les dépenses.

– Des placements tels que l’assurance vie, ce placement préféré des français (pour des raisons essentiellement fiscales) basé pour l’essentiel sur des placements obligataires (OAT de l’Etat), deviendront fatalement à un moment ou un autre des placements à risque puisqu’ils sont basés sur la dette de l’Etat et que celle-ci est à terme compromise. De plus, ces contrats ne rapportent désormais plus que 1,5% d’intérêts bruts l’an ; desquels il faut décompter 1.5 à 2% d’inflation l’an et des prélèvements sociaux (CSG) et fiscaux au taux de 30%. Le rendement est donc désormais largement négatif.

– du fait d’une absence de rémunération et d’une forte fiscalité, votre épargne sera inéluctablement laminée … lentement ; ce qui amènera à se poser la question de l’intérêt d’épargner alors que se profile un laminage identique des pensions de retraites (du fait du manque de cotisants et du vieillissement de la population). Il apparaît évident que cette évolution de la situation nous forcera, enfin pour ceux qui le pourront, à constituer une épargne, même non rémunérée et érodée par une inflation d’1 à 2% l’an, pour pouvoir disposer d’une masse d’argent suffisante permettant de conserver, à la retraite, un train de vie correct et éviter de passer de 2.000 € de revenus par mois à 800 !

– Evidemment, les placements financiers, du fait de leur manque de rendement, risquent à terme d’être boudés au profit de placements réels (maison ou or) mais on ne peut même pas être sûr de la pertinence de ces derniers dans le temps car l’Etat peut très bien interdire la détention d’or, comme ce fut le cas aux USA dans les années 30, ou encore les taxer lourdement ; l’Etat s’appropriant toute plus value potentielle.

– Les marchés actions, qui restent très volatiles et très spéculatifs, sont actuellement essentiellement dopés par les perspectives d’argent gratuit déversé par la BCE ou la FED américaine. Compte tenu du caractère artificiel, pour ne pas dire irréaliste de l’évolution des cours boursiers, personne ne sait ce qu’il en sera dans six mois alors qu’on s’attend à une correction brutale du fait du ralentissement économique et des mauvais indices d’activité !

– Reste à compléter ce tableau avec les risques d’un conflit politique, d’une guerre, d’un crack boursier ou bancaire, d’une subite pénurie de matières premières (pétrole) de nature à provoquer une violente remontée des taux, une atteinte à la solvabilité de l’Etat. Mis en défaut, il n’aurait alors pas d’autre solution que d’exercer une prédation fiscale ultime (prélèvement sur les comptes bancaires) précédée ou suivie d’une suppression des espèces pour empêcher toute échappatoire !

On aura compris qu’à notre niveau de pays moyen, largement décrédibilisé avec nos mauvais comptes et nos gros déficits, sans influence économique notable, nous n’avons aucune emprise sur les évènements ; nous ne pourrons que les subir !

L’hypothèse la plus probable est que nous sommes entrés dans une phase de long et lent déclin avec une paupérisation progressive de la population ; une espèce de japonisation du pays, avec une population qui vieillit, une croissance très faible ou nulle (sauf coup de chance d’une croissance mondiale tirée soit par les USA soit par la Chine), la poursuite d’un endettement inexorable (le Japon en est à 240% du PIB avec des taux à 0 depuis 30 ans).

L’économie ne fonctionne plus normalement, mais, tout ce que l’on peut faire c’est juste espérer que le système dure le plus longtemps possible alors que certains en appellent à un jubilée ; c’est à dire à une annulation générale des dettes qui remettrait les compteurs à zéro. Seulement, il ne faut pas oublier que ce scénario, improbable et totalement inédit, aboutirait à ruiner complètement la moitié de la population mondiale avec le cortège de désordres que l’on peut imaginer puisque cette issue ne pourrait intervenir qu’au détriment des créanciers dont vous faites tous partie !

Bien cordialement à tous !

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Un capitalisme d’Etat rien qu’à nous !

Vous en avez évidemment entendu parler : L’Etat néerlandais vient de rafler, en bourse, 14% du capital d’Air France-KLM ; se plaçant de facto à parité avec l’Etat français lui-même actionnaire à hauteur de 14% !

La réaction française

 Nos grands dirigeants ont fait savoir qu’ils n’étaient pas contents !

Spécialement, ont réagi vivement Bruno Le Maire, ce ministre de l’économie grand partisan du libéralisme sous la férule stricte de la haute administration et favorable au développement de l’impôt tous azimuts, et Michel Sapin, cet ancien ministre de l’économie de F Hollande, grand spécialiste du matraquage fiscal et du budget truqué !

Que du lourd, de l’efficace et du méchant !

Et ils sont scandalisés. L’Etat néerlandais n’a pas prévenu Paris au préalable et, cette action est considérée à Paris comme inamicale ; à tel point que même les services de Bercy ne comprennent pas car, selon eux, la stratégie du nouveau Pdg « ne remet pas en cause les intérêts néerlandais » !

C’est dire si l’heure est grave !

Il est vrai que cette méthode est plutôt inhabituelle de la part de l’Etat néerlandais ; les Pays Bas étant une nation de commerçants (Compagnie des Indes Orientales) depuis la fin du moyen age dont les pratiques sont à l’opposé du socialisme franchouillard et dirigiste pratiqué chez nous !

Selon Michel Sapin, « ce qui est frappant, choquant, violent, c’est la méthode. C’est une méthode hostile et boursière », entraînant « une détérioration très forte entre les autorités françaises et néerlandaises » et donnant une mauvaise image de l’Europe ! Car « l’Europe doit être en capacité de créer et de conforter de grandes entreprises mondiales ».

Bercy enfonce le clou et invoque une « forme de duplicité du gouvernement hollandais » et lui reproche de se comporter « comme un fond activiste».

 Dans le français tel qu’il est pratiqué par notre haute administration « méthode hostile et boursière » et « fond activiste » font référence aux Hedge funds américains « sans foi ni loi » qui ne respecteraient rien ni personne ! Vous savez, ces « fonds vautours anglo-saxons», la pire engeance de la planète financière qui agissent sous contrôle de la SEC (autorité des marchés financiers US) et qui ont gagné tous leurs procès à l’époque bénie de l’Argentine socialiste de Mme Kirchner qui a ruiné sa population avant d’essayer ensuite de tordre le bras à ses créanciers pour ne pas payer ses dettes !

En langage diplomatique, « inamicale » veut dire qu’on considère à Paris que l’Etat néerlandais s’est comporté comme un bandit !

C’est dire si à Paris on n’est pas content !

D’ailleurs, le ministre de l’Économie des Pays-Bas est fermement attendu à Paris pour venir s’expliquer car il est en effet à la fois inconcevable et incongru qu’un État étranger puisse ainsi faire intrusion  dans le capital d’un « groupe privé français» fleuron du capitalisme d’Etat !

L’Etat français dispose-t-il d’une sorte de propriété morale inattaquable, peut-on parler d’un crime de lèse-majesté ?

Le capitalisme d’Etat à la française

 On savait la haute administration française capable de toutes les arrogances mais on restera quand même surpris par cette réaction car il apparaît un peu surprenant que l’Etat français puisse s’indigner que d’autres Etats puissent utiliser les mêmes méthodes que lui !

Il dispose pourtant d’une certaine expérience en la matière puisqu’il est actionnaire, majoritaire ou non, d’environ 1800 sociétés au nombre desquelles EDF,  la SNCF,  PSA, Renault, ADP (aéroport de Paris), Engie, Areva, Thales ; et il n’hésite d’ailleurs pas à brandir régulièrement l’arme de la nationalisation ou encore la désormais fameuse loi Florange de 2014 qui lui permet de faire irruption dans le capital des entreprises par le biais du droit de vote double !

Il faut se rappeler que l’attribution de droits de vote double lui conférant le contrôle au sein du capital de Renault, a été obtenue de force en 2015, malgré l’opposition de Carlos Ghosn ; et que cette façon d’agir inquiète beaucoup Nissan, l’entreprise japonaise détenue par Renault à hauteur de 45% de son capital. De facto, Nissan se trouve être la propriété de l’Etat français !

En effet, dans certains pays, on n’aime pas le mélange des genres … surtout que l’Etat français, eu égard à l’interventionnisme forcené qu’il a toujours pratiqué, est bien loin d’être un parangon de vertu :

– Comme tous les Etats, il obéit à des considérations politiques qui interfèrent nécessairement avec la bonne gestion de toute entreprise détenue par lui ; que ce soit au niveau de ses dirigeants (on nomme les copains … énarques forcément) ou au niveau de la politique industrielle (on oblige l’entreprise sous contrôle à se lancer dans des opérations rentables politiquement, pour le pouvoir, mais ruineuses pour elle),

– Particulièrement désargenté, il a aussi la détestable manie de pomper les entreprises dont il est actionnaire par le biais de la distribution de dividendes ; au détriment bien entendu des investissements ! En fait, l’Etat français a tendance à se comporter avec les sociétés dont il est actionnaire, comme en matière fiscale, tel un vampire !

La situation d’Air francce-KLM

 La création d’Air France-KLM remonte à 2004, lorsque Air France a pris le contrôle de KLM.

Les principaux actionnaires sont l’Etat français (qui, en tant qu’actionnaire historique d’Air France, dispose d’un droit de vote double), l’américain Delta Air lines (1ère compagnie mondiale) et le chinois China Eastern qui détiennent chacun 8,8% (et qui disposeront aussi à compter de septembre prochain, d’un droit de vote double comme le permet la réglementation pour les actions détenues nominativement depuis au moins deux ans).

Le reste du capital se répartit entre 3,9% pour le personnel et 50% de « flottant »  (petits actionnaires privés).

Avec cette acquisition, l’Etat hollandais vient en fait contester le contrôle qu’exerçait l’Etat français avec seulement 14% des actions sur une société au capital très dispersé et notre haute administration vient subitement de réaliser avec effroi que cela pourrait être l’opportunité pour un raid boursier.

En effet, une alliance capitalistique entre l’Etat néerlandais et l’américain Delta pourrait renverser le pouvoir au sein d’Air France-KLM dont le capital ne serait finalement peut-être pas aussi bien verrouillé que prévu  ! A eux deux, ils représenteraient 23% du capital, et pas loin du double en droit de vote le jour où, dans deux ans, les droits hollandais vaudront le double.

En fait, au-delà des déclarations ridicules appelant au patriotisme économique pour sauver un « fleuron des entreprises françaises », la réaction française trahit surtout la surprise d’une haute administration, pleine de morgue et de suffisance, qui se plait à penser que les raids boursiers ne sont qu’une perversion du capitalisme sauvage tel qu’il est pratiqué aux USA et qui n’imaginait pas qu’un autre Etat puisse utiliser les mêmes méthodes qu’elle.

Rappelons nous quand même :

– le raid infructueux lancé par l’Etat français en 1988 sur la Société Générale, privatisée sous Balladur, à l’initiative de F Mitterrand, fraîchement réélu, à travers et sous couvert d’un pool d’entreprises publiques et privées.

– le raid lancé par EDF, filiale à 85% de l’Etat français, sur le producteur italien d’électricité Edison.

Autrement dit, la haute administration française est prise à son propre jeu ; celui qu’elle aime jouer avec ses règles à elle ; celles du capitalisme de connivence avec les copains et de la prédation avec les autres !

Or, il faut rappeler qu’Air France-KLM va mal et perd des parts de marché. Il y a aussi de grosses tensions entre Air-France et sa filiale KLM pour au moins trois raisons :

– la situation d’origine s’est retournée puisque, aujourd’hui, le pole de bénéfices se situe désormais chez KLM. Air France a bien du mal à faire face à la fois à la concurrence des compagnies low cost et à l’opposition des syndicats maison qui ont bloqué le développement des filiales Hop et Joon ! En 2018, le bénéfice d’exploitation de 1 milliard € a été réalisé près de 80% par KLM.

– Ben Smith, le PDG canadien (qui, exceptionnellement, n’est pas un énarque parce que les énarques se sont montrés …bien incapables de redresser la situation) a été nommé par l’Etat français ; apparemment sans concertation ni avec les salariés d’Air France ni avec les dirigeants de KLM !

– le personnel et les dirigeants de KLM ont été scandalisés par les grèves à répétition qui ont fragilisé Air France alors qu’il s’agit d’un personnel aux salaires … plus que confortables. On évoque aussi l’existence de féodalités sociales rendant le groupe difficilement gouvernable.

L’Etat hollandais a donc décidé de se mêler des affaires de sa compagnie aérienne nationale parce qu’il ne voudrait pas que KLM fasse les frais des errances d’Air France.

Evidemment, l’affaire n’en n’est qu’à ses débuts car, au-delà du conflit de personnes qui existerait entre le Pdg du groupe et Pieter Elbers, le Pdg de KLM, cette intrusion de l’Etat hollandais n’a pas été faite juste pour faire de la figuration mais bien pour défendre des vues qui ne seront pas nécessairement en accord avec celles de Paris !

Il y a donc bien des désaccords entre la gouvernance d’Air France et l’Etat hollandais ; désaccords qu’il faudra éclaircir même s’ils sont niés par notre haute administration.

Les aspects politiques

 A ces considérations purement économiques, s’ajoutent des considérations politiques. E Macron est très affaibli en France mais tout aussi faible en Europe dans la mesure où, du fait de ses attitudes et ses déclarations pas toujours très heureuses, il s’est brouillé avec quasiment tout le monde (les allemands, les britanniques, les hollandais, les baltes, les hongrois, les italiens, les polonais, les USA,  …) !

Et, bien qu’E Macron se perçoive encore comme le leader de l’Europe ( !?!), plus personne n’a confiance en la France dont la situation économique et financière se dégrade à grande vitesse ; alors même que notre haute administration, rançon inévitable de sa mainmise sur tous les secteurs du pays, se trouve sur tous les fronts et ne sait plus où donner de la tête !

On ne peut donc pas s’étonner que les néerlandais n’aient pas confiance non plus !

En conclusion

Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’Etat français, qui ère entre naïveté et arrogance, et qui demande aujourd’hui à l’Etat hollandais de faire marche arrière, veut bien des actionnaires mais seulement des sleeping partners, des actionnaires dormants et passifs pour que nos élites puissent n’en faire qu’à leur tête !

Pour nos hauts fonctionnaires, le capitalisme d’Etat ne peut être rien que français …et, pour faire quoique ce soit, il faut leur demander leur autorisation préalable !?! Car, comme l’a si bien dit Michel Sapin : « l’Europe doit être en capacité de créer et de conforter de grandes entreprises mondiales »  mais … sous la direction de la France !

On peut toujours rêver !

Bien cordialement à tous !

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Les petits malheurs de la famille GAVE (polémique)

J’ai suivi, avec quelque intérêt, les péripéties de la famille GAVE tout en vous avouant que je n’ai pas compris l’engagement en politique de Charles Gave aux côtés de Nicolas Dupont-Aignan (NDA).

Je ne suis pas du tout d’accord avec les idées de Charles Gave qui est un souverainiste, un partisan de l’Etat nation et un anti-européen, anti € ; ce en quoi on pourrait penser qu’il est en adéquation avec les idées de NDA.

Néanmoins, j’aime bien lire ses écrits sur son site (institut des libertés) ou regarder ses vidéos (sur le site Business Bourse). Il possède une espèce de pensée magique qui lui permet d’éclairer nombre de situations ; notamment en ce qui concerne le pouvoir, l’exercice du pouvoir et ceux qui le détiennent (qu’il appelle les ODS – les oints du seigneur) …

Néanmoins, ce n’est pas un naïf, c’est un financier (sans y voir la connotation négative qu’on y attache en France) qui a fait fortune sur les marchés actions/obligations/monnaies.

On aimerait donc comprendre … au-delà du règlement de comptes qu’il essaie d’organiser par le biais d’Internet et des réseaux sociaux.

Donner une explication des faits est une chose mais dire la vérité c’est mieux …

Et la vérité est à mon avis toute simple et légèrement différente …

Son dernier billet racontant sa mésaventure, qui est en l’occurrence celle ratée du lancement de sa fille en politique, m’a fait sourire car j’y ai vu une bonne dose de naïveté !

Il y raconte, par le menu, que les propos de sa fille, tenus en diverses circonstances, ont amené à son éviction pure et simple par un NDA subitement devenu bien soucieux de morale et de politiquement correct !

Ces propos, aussi insignifiants soient-ils, racistes ou pas, ont été tenus et développés par elle sur les réseaux sociaux dont il faut souligner le danger (tout ce que vous pourrez y dire sera retenu contre vous pour l’éternité) et Emmanuelle Gave, qui est avocate, devrait le savoir.

Sortis de leur contexte, ils ont été exploités par les tenants du politiquement correct, du bien, les moralisateurs … et NDA a pris peur !

Charles Gave n’avait probablement pas envie ni n’a jamais eu l’idée, à 75 ans, de se lancer dans la politique mais il est aussi un père et en l’occurrence celui de sa fille Emmanuelle qui, me semble-t-il, avait, elle, très envie de se lancer en politique et cherchait une place sur une liste.

Mais pas n’importe quelle place ; une place lui permettant d’être élue à coup sûr !

Député européen est une sinécure ; une vraie, avec de grosses indemnités et de nombreux avantages !

Cela valait bien quelques petites compromissions …

Mon explication est donc qu’Emmanuelle Gave a voulu se lancer en politique, qu’elle eu l’occasion de rencontrer NDA et que celui-ci lui a proposé une place en position éligible (numéro 2 ou 3) sur sa liste anti-européenne et souverainiste.

Le ticket d’entrée a été fixé à deux millions d’€ !

Ce point est d’ailleurs confirmé par Charles Gave lui-même dans son dernier billet ; sans être toutefois dit clairement.

Lui-même n’était pas en position éligible.

Il avait donc conclu un petit marché et avait donc tout simplement accepté de financer l’entrée en politique de sa fille Emmanuelle … ou, si l’on veut voir les choses de manière cynique, d’acheter une place de député européen pour sa fille …

Finalement, ce sont les petits « à côtés de la politique », dont évidemment on ne parle pas à l’électeur, … qui font les ressorts de la politique !

Pour le reste, NDA n’est qu’un petit monsieur, un professionnel de la politique, un rentier et un profiteur du système, un petit chef à l’ego délirant et dont l’image publique n’est qu’une façade. Il est de ce modèle d’homme que l’on rencontre sans cesse en politique, avec toutes ses forfanteries et toutes ses lâchetés !

Je rappelle qu’il a fait alliance, avec un opportunisme indécent, avec Marine Le Pen lors des dernières élections présidentielles lorsqu’il a vu que la droite (Fillon) avait été torpillée et que les jeux semblaient ouverts !

Enarque (administrateur civil), maire d’Yerres (Essonne) jusqu’en 2017, député depuis juin 2017, étatiste bon teint, il est le tenant d’idées pour moi soit complètement dépassées (la nation et le souverainisme) soit complètement idiotes pour ne pas dire criminelles (faire financer la dette de l’Etat par la Banque de France c’est à dire faire marcher la planche à billets – ce qu’on appelle la monétisation de la dette – qui nous entraînerait dans l’hyper inflation et la ruine – il n’est qu’à regarder le Venezuela).

Je suis sûr que Charles Gave, qui sait tout ça, n’a que mépris pour un individu comme NDA, qui a créé sa petite entreprise (Debout la France) et qui survit confortablement grâce à ses indemnités parlementaires (payées par nos impôts), depuis de longues années, sur son petit créneau politique.

Mais, il serait mieux inspiré de ne pas se faire passer pour une victime.

Raconter les faits c’est bien mais dire la vérité c’est mieux

Bien cordialement à tous !

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Assurance-chômage, la faillite organisée du paritarisme

Les dernières négociations salariés/patronat à propos du mécanisme de l’assurance chômage de l’UNEDIC viennent se terminer sur un échec.

Les propos vengeurs d’E Macron (Jupiter est de retour) :

E Macron y est allé de sa phrase à la fois narquoise et assassine : « On a dit aux partenaires sociaux : Trouvez-nous une solution pour le chômage, vous êtes autour de la table, vous êtes responsables, alors même que les syndicats ne financent plus le chômage, c’est le contribuable. » « On est dans un drôle de système ! Chaque jour dans le pays, on dit : “corps intermédiaires, démocratie territoriale, démocratie sociale, laissez-nous faire.” Et quand on donne la main, on dit : mon bon monsieur, c’est dur, reprenez-la. Et le gouvernement va devoir la reprendre, car on ne peut pas avoir un déficit cumulé sur le chômage comme on a depuis tant d’années. »

Pour E Macron, il est clair que les partenaires sociaux sont juste des incapables et, finalement, heureusement que l’Etat est là pour sauver le système !

La réponse cinglante des partenaires sociaux :

 La sortie de E Macron a été peu appréciée du côté des syndicats.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a répondu : « Et si la démocratie ne passait pas par des petites phrases polémiques ou médias interposés ? Nul doute qu’elle fonctionnerait mieux dans notre pays. » « La démocratie sociale a souvent prouvé son efficacité et sa responsabilité lorsqu’elle n’est pas soumise à des lettres de cadrage impossibles, menant sciemment une négociation dans l’impasse » « Rechercher des boucs émissaires peut être tentant à court terme mais contre-productif pour l’avenir ».

De son côté, la CGT reproche à E Macron « de se livrer à une belle opération de communication qui relève du scandale, avec une opération de destruction depuis plusieurs mois » « Macron est un menteur, en prétendant que la protection sociale n’appartient plus aux salariés, et que les syndicats sont responsables de l’échec,(…) Macron est aussi un manipulateur : il a exigé une négociation impossible pour faire des économies sur le dos des chômeurs et au passage mettre la main sur la gestion de l’assurance-chômage. Le résultat possible est une exclusion de tous les contre-pouvoirs dans l’assurance-chômage. »

Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière a ajouté : « Non, monsieur le président de la République, on ne vient pas d’avoir une vraie négociation sociale ; la lettre de cadrage que votre gouvernement a imposée, d’une part, et certaines de vos interventions publiques durant le déroulement de la négociation, d’autre part, ne nous ont pas donné la main mais allaient à l’encontre de ce principe. »

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, a complété la salve par « Le gouvernement n’a pas donné la main aux partenaires sociaux, il leur a dit de négocier en indiquant publiquement les résultats de la négociation à l’avance, y compris pendant la négociation. »

 Ces critiques unanimes permettent de comprendre que les partenaires sociaux étaient libres de négocier … dans le cadre d’un schéma strictement défini par le gouvernement.

Quelle est la nature du problème ?

La situation de l’UNEDIC, qui est gérée depuis 1958 selon les principes du paritarisme, conjointement entre les syndicats patronaux et les syndicats de salariés, est particulièrement mauvaise avec un déficit de 3,4 Mds en 2017 et une dette accumulée de 35 Md€ à fin 2019 alors que le chômage touche, toutes catégories confondues, plus de 6 millions de personnes.

L’assurance chômage, pensée à l’origine dans un monde comptant peu de chômeurs et beaucoup de cotisants, doit faire face depuis 30 ans à un chômage structurel de masse (entre 9 et 10% officiels mais 24% en réalité).

Le gouvernement a donc demandé aux partenaires sociaux de se mettre d’accord sur un plan d’économies de plus d’un Milliard € chaque année durant au moins trois ans et de prévoir un mécanisme de pénalisation destiné à limiter l’usage des contrats courts.

Conscients que les économies demandées devront forcément être faites sur les allocations versées, les syndicats de salariés ont refusé d’endosser le rôle de celui qui va déterminer qui va perdre au niveau de son indemnisation (on pense que ce sera d’abord les cadres).

Le refus du Medef est fondé, quant à lui, sur le fait que la pénalisation des employeurs, par le biais d’un Bonus/malus, aboutirait à alourdir les charges de fonctionnement des entreprises et à fragiliser encore plus celles qui le sont déjà.

Le gouvernement a donc décidé de se débarrasser du paritarisme et de passer outre les résistances des partenaires sociaux afin de permettre une reprise en main par l’administration alors le nombre des créations d’emplois s’est effondré en passant de 300.000 en 2017 à 100.000 en 2018 ; ce qui n’augure rien de bon !

Le cadre fixé par le gouvernement est-il justifié ?

– concernant les économies demandées :

On sait que le système peut apparaître comme trop favorable et qu’il n’incite pas au retour à l’emploi alors qu’il accumule des déficits qui devront être bouchés à terme par les impôts. Or, les comptes publics sont très mauvais et il va falloir les redresser pour respecter les règles de l’UE.

– concernant la pénalisation du recours aux CDD

Il faut savoir que la distinction entre CDI et CDD est une spécificité française liée à l’existence d’une législation particulièrement contraignante en matière de droit du travail et à la pénalisation excessive de l’employeur lorsqu’il doit se séparer de salariés.

L’entrepreneur-employeur, s’est donc trouvé dans l’obligation de s’adapter à ces contraintes et le CDD a été le seul moyen légal trouvé pour pouvoir adapter la masse salariale (surtout dans les cas où l’activité apparaît fragile) au niveau d’activité du fait des contraintes imposées par l’Etat.

Autrement dit, l’Etat se plaint aujourd’hui de la situation qu’il a lui-même provoquée mais veut néanmoins empêcher le recours aux CDD qui deviennent effectivement la norme en matière d’embauche ! C’est donc une nouvelle fois la solution du « toujours plus de réglementation » qui, pourtant, n’a mené à rien sur les 30 dernières années, qui est à nouveau adoptée.

Le gouvernement prend le problème à l’envers et, plutôt que de favoriser l’embauche, il préfère pénaliser le licenciement en partant de l’idée qu’en empêchant les licenciements (ou les fins de CDD), le chômage ne va pas augmenter. Il n’est d’ailleurs même plus question de le diminuer puisque, en France, il est admis que le chômage structurel doit être de 9 à 10% de la population active !

Or, plutôt que d’accumuler de nouvelles règles pénalisantes, il faudrait d’abord se poser la question de savoir si l’abus de réglementation, typiquement français, peut être de nature à régler le problème ? On peut légitimement en douter lorsque l’on sait que les pays où il y a le moins de chômage sont, juste par hasard, ceux où le code du travail est réduit à sa plus simple expression voire carrément inexistant : le RU et les USA.

J’entends déjà hurler les contradicteurs : Ce sont des anglo-saxons, ils ne respectent pas les règles (on se demande bien lesquelles ?).  D’accord, mais en Suisse  (dont le code du travail fait 65 pages tandis que le notre dépasse les 3.300 pages) et en Allemagne (où, au moins jusqu’à 11 salariés, l’employeur dispose d’une liberté totale d’embauche et de licenciement), le taux de chômage est de 3 à 4 %.

Par ailleurs, l’expérience du marché de l’automobile permet de savoir que le principe du Bonus/malus se termine toujours en malus/malus !

Comment expliquer cette vision du monde du travail ?

La haute administration est coutumière de ces concepts à la fois douteux et inefficaces qui donnent l’impression de l’action ; mais ce n’est qu’une impression ! Par ailleurs, les hauts fonctionnaires n’ont qu’une connaissance livresque du marché du travail ; pour l’essentiel à travers les statistiques de l’Insee et les rapports de la Dares (qui dépendent la première de Bercy et la seconde du ministère du travail). Autrement dit de deux organismes administratifs !

Or, si l’entrepreneur obéit au marché et essaie de satisfaire sa clientèle, le fonctionnaire obéit à son chef, dans un cadre hiérarchique. Il n’a que faire du marché puisqu’il est payé par les impôts des autres extorqués de force ! Ne risquant dès lors jamais ni chômage ni faillite, avec son emploi à vie, il n’est donc certainement pas le mieux placé pour apprécier la situation d’une entreprise exerçant son activité dans un cadre concurrentiel !

Malheureusement, la France est un pays qui fonctionne avec une économie administrée sous contrôle de l’administration au sein de laquelle persiste une idéologie anti-entreprise ; et cette situation a des effets collatéraux particulièrement délétères. Avec un chômage structurel très important, les salariés sont tétanisés par la peur de perdre leur emploi car ils sont à peu près certains de ne jamais en retrouver un autre et qu’ils vont alors se retrouver dans un cycle dramatique de perte de revenus,  de maison et de dissolution du lien familial à la fin !

En conclusion :

Contrairement à une idée trop répandue, l’abus de réglementation, dans une France déjà hyper régulée, n’a jamais créé d’emploi et pénaliser les CDD constitue seulement un pas supplémentaire vers l’interdiction pure et simple de licencier ; laquelle n’a jamais empêché le chômage !

Le durcissement de la législation ne pourra avoir qu’un effet néfaste : l’employeur s’adaptera et préfèrera ne pas embaucher en anticipant les problèmes liés à la suppression d’effectifs. Le Bonus/malus provoquera une augmentation du chômage !

Il se confirme donc qu’E Macron, qui n’envisage à aucun moment une libéralisation du marché du travail, est bien un étatiste de la tendance mussolinienne. C’est d’ailleurs une tendance lourde du quinquennat puisque cette stratégie de « reprise en main » porte sur l’ensemble des secteurs paritaires y compris l’assurance maladie et la retraite !

Mitterrand avait annoncé péremptoirement : « contre le chômage on a tout essayé ! ». Effectivement, on a tout essayé sauf … ce qui marche et on persiste dans la mauvaise voie puisque, quelle que soit la couleur politique du gouvernement, la prise de contrôle par l’administration de l’ensemble des aspects économiques continue de s’accentuer.

Seulement, résoudre le problème du chômage reste complexe car il ne suffit pas de libéraliser les règles d’embauche et de licenciement ; il faut aussi restaurer la compétitivité des entreprises en diminuant les charges sociales eu égard à leur poids excessif par rapport à la moyenne européenne ; et cela ne peut se faire qu’à travers la réduction du train de vie de l’Etat et d’une pression fiscale excessive.

Là encore ce n’est pas la voie choisi par le gouvernement puisque E Macron n’a pas l’intention de réduire les dépenses publiques et que chaque semaine connaît son idée de taxe ou d’impôt nouveau.

Or, dans tout produit ou dans tout service vendu se trouve incorporée la fiscalité exercée par l’Etat (en ce compris une fraction du salaire de tous ces fonctionnaires qui ne produisent rien) et la preuve en est que plus la dépense publique augmente et plus le chômage augmente ! Il y a là une corrélation qui devrait interpeller le gouvernement …

Il faut sortir du mensonge habituel tendant à faire croire que l’Etat permet l’emploi alors que c’est juste le contraire et la sur-administration n’est pas la solution. Ce n’est pas en transformant le droit social en champ de mines pour l’employeur qu’on sortira du problème du chômage de masse !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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Les paravents de l’incompétence

Le gouvernement cherche toujours la solution de sortie de crise des gilets jaunes tout en n’arrivant pas à se dépêtrer de cette effroyable affaire Benalla qui vient de connaître une issue temporaire avec un rapport très critique du Sénat !

L’affaire Benalla

Je n’aborderai pas le fond de l’affaire, très complexe avec de nombreux rebondissements, mais on peut quand même se poser la question suivante : y a-t-il une association de malfaiteurs au plus haut niveau de l’Etat ; dans les cercles de l’Élysée ?

L’exécutif n’a qu’une crainte : c’est que le sparadrap Benalla ne finisse par atteindre E Macron. Pourtant, cela avait bien commencé avec le blocage de la commission d’enquête lancée par l’Assemblée Nationale. La proximité de la majorité LREM avec le pouvoir avait bloqué tout le système … en toute démocratie !

Il n’en n’a pas été de même avec le Sénat qui vient de rendre son rapport après 7 mois de travaux et, plutôt que de répondre sur le fond, le gouvernement s’est lancé dans une critique en règle des conclusions :

– Selon B Griveaux (la voix de son maître) le rapport serait plein de contre vérités ; bien qu’il ait avoué ne pas l’avoir lu !?!

– Selon E Philippe, premier ministre, les conclusions du rapport sont incompréhensibles et injustes. De plus, pour lui, la commission du Sénat s’est livrée à une appréciation très politique de l’affaire et aurait violé le principe de séparation des pouvoirs en se mêlant des affaires de l’exécutif tout ne respectant pas l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Or, il faut saluer le fait que c’est une des premières fois (en 60 ans) que le Parlement remplit une mission de contrôle de l’Exécutif et que ses conclusions sont aussi défavorables. Il faut probablement en chercher l’origine dans l’antagonisme grandissant entre le pouvoir exécutif et la majorité parlementaire du sénat (LR).

Néanmoins, la lecture littérale de la constitution, en son article 24, ne donne pas vraiment raison au Sénat car il y est dit : « Le Parlement vote la loi. Il contrôle l’action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques. »

Or le président de République n’est pas le gouvernement ; lequel ne comprend que le premier ministre, les ministres et secrétaires d’Etat !

Nous touchons ici l’anomalie fondamentale de cette constitution qui organise un pouvoir exécutif bicéphale, unique en Europe, dont l’un est totalement hors de tout contrôle ; en bénéficiant d’une totale immunité tout en ayant tous les pouvoirs !

Ceux qui veulent donner raison au Sénat parleront de « l’esprit du texte » mais il n’y a pas d’esprit, il n’y a que le texte mais ici la guerre médiatique semble avoir été perdue par le gouvernement !

Par ailleurs, il faut rappeler une nouvelle fois, que le pouvoir judiciaire n’existe pas en tant que tel en France, c’est une simple « autorité » soumise au pouvoir présidentiel (art 64 de la constitution). Il n’y a donc pas de séparation des pouvoirs entre Exécutif et Judiciaire ; celui-ci lui étant totalement inféodé à l’autre. D’ailleurs on a pu mesurer toute l’indépendance du pouvoir judiciaire dans la répression féroce des gilets jaunes !

En fait, le pouvoir ne brandit l’indépendance de la justice que lorsque cela l’arrange et on attend, avec impatience, l’action indépendante du parquet dans les poursuites à engager contre Benalla et ses amis alors que l’on sait que l’Élysée est intervenue dans la nomination du procureur de la République de Paris afin d’obtenir la mise en place d’un homme « compatible » (comprendre aux ordres).

On sait que la seule véritable action du pouvoir judiciaire dans cette affaire, jusqu’à la mise en prison de Benalla (qui n’est qu’une mesure de sécurité en raison de la violation du contrôle judiciaire et ne préjuge en aucun cas des suites judiciaires à donner à cette affaire), a été de tenter d’effectuer une perquisition dans les bureaux de Médiapart pour connaître l’origine des fuites alimentant le dossier de presse !

Nous sommes aux antipodes d’un système comme celui des USA (dont la Constitution est inchangée depuis 1787) dans lequel on a bien trois pouvoirs séparés, en application des règles fixées par Montesquieu, avec un exécutif n’ayant aucun pouvoir sur le pouvoir judiciaire et un Parlement (Congrès) disposant d’un pouvoir d’investigation sur toutes les actions du gouvernement ; y compris celles du président (il n’y a pas de premier ministre) !

Il n’est qu’à suivre les péripéties des différentes affaires Trump pour s’en convaincre.

Nous sommes donc en présence d’une différence conceptuelle fondamentale car, en France, les libertés publiques n’ont qu’une valeur législative et peuvent donc être modifiées. En France, c’est l’Etat qui le garant des libertés alors qu’aux USA c’est le juge judiciaire indépendant qui veille au respect de la constitution par les lois à travers la Cour suprême.

En France, contrairement aux USA, la liberté publique n’est pas un droit fondamental et l’intérêt général doit toujours avoir l’avantage sur les intérêts individuels. On comprend alors très vite qu’un Etat « garant des libertés » ne garantit in fine que les libertés qui ne le dérangent pas.

Il faut rappeler encore une fois que la base de toute démocratie est l’équilibre des pouvoirs et le contrôle réciproque (checks and balances en anglais). On voit qu’en France ce n’est pas le cas car cette absence de contrôle autorise toutes les dérives ; et en matière de dérives, l’Exécutif français en connaît un rayon !

L’antisémitisme des gilets jaunes

On sait que le rêve de l’exécutif est de se débarrasser des gilets jaunes d’autant plus qu’il n’arrive pas à les briser malgré les violences policières !

La médiatisation opportuniste des insultes proférées à l’encontre de Finkielkraut a permis de monter en épingle un antisémitisme des gilets jaunes avec mobilisation de tout le gouvernement et intervention du président devant le Crif.

Le but est clairement d’influencer l’opinion publique afin de la ramener à des idées conformes à la pensée des élites ; en insistant lourdement sur le souvenir de la France des années 30, celle des ligues d’extrême droite (avec un clin d’œil en direction du RN), même si l’on sait que cet antisémitisme, de manière prouvée, trouve son origine, pour l’essentiel, au sein de la communauté musulmane (et pas seulement des islamistes) !

 Il faut rappeler que tous les attentats antisémites des 10 dernières années ont été le fait de fanatiques musulmans, exclusivement !

 Au passage, le pouvoir procède commodément à un amalgame entre l’anti-sémitisme (réprimé à juste titre) et l’anti-sionisme, qui n’est pas un délit (opposition à l’Etat d’Israël) mais qui ne va pas tarder à le devenir. Et ce prétexte est utilisé pour tenter, encore une fois, de verrouiller les réseaux sociaux qui, à la différence de l’audio visuel, échappent complètement au contrôle de l’autorité étatique.

Quels sont les chiffres au delà de ces manipulations ?

Ch Castaner a proclamé : « L’antisémitisme a augmenté de 74% » ; ce qui a été traduit par la presse mainstream au summum de la complaisance par « explosion de l’antisémitisme » ; en se plaçant volontairement dans un registre dramatisant, particulièrement anxiogène, destiné à jouer sur les peurs de la population à la fois pour justifier la répression policière et pour améliorer l’image du président (et sur ce dernier point cela semble réussi puisqu’il remonte dans les sondages).

Les actes antisémites pour 2018 ont été de 541. On peut d’abord estimer que, pour une population de 67 millions d’habitants, ces faits restent relativement marginaux.

Par ailleurs, au delà de la seule variation annuelle, l’examen des données depuis l’an 2000 indique que :

– les variations annuelles sont très importantes ;
– le chiffre a été plus élevé 9 fois (sur 19) ;
– le chiffre 2018 est en dessous de la moyenne (574) ;
– il est très en deçà des niveaux de 2000 (743), 2002 (936), 2003 (601), 2004 (974), 2009 (832), 2012 (614), 2014 (851) et 2015 (800).

L’examen des données démontre donc clairement que l’instrumentalisation de l’antisémitisme n’est qu’un écran de fumée opportuniste et qu’il n’y a aucune explosion !

Au-delà de ces polémiques, il convient donc de se poser la question sous-jacente ; celle de la dévalorisation complète d’E Macron aux yeux des français et de la recherche d’une nouvelle légitimité.

E Macron un président mal élu ?

Le fond du problème est que E Macron, élu dans des conditions acrobatiques (ici), fait du Hollande ; ce qui n’est, après tout, pas vraiment surprenant de la part du conseiller économique de l’ancien président. La comm’ poussée à son extrême en sus !

En fait, loin de l’image pseudo libérale et pro entreprises du départ, il s’avère qu’il n’a trouvé pour l’instant qu’une seule solution : toujours plus de contrôle étatique dans tous les domaines de la société et toujours plus d’augmentation de l’oppression fiscale. Il a augmenté les impôts sans réduire les dépenses tout en augmentant les déficits avec l’indicateur qui ne trompe pas d’une dette en expansion rapide à 2.350 Md€. (99% du PIB).

E Macron a cru que « c’était arrivé » fin 2017 alors que la relative forte croissance n’était due, pour l’essentiel, qu’à la croissance exogène mondiale. Désormais, l’espoir des réformes du moment de l’élection présidentielle s’est évanoui dans les sables de la réalité. E Macron et son gouvernement errent désormais dans l’immobilisme ; sans autre but que celui de se maintenir en place !

Il y aurait bien une issue de sortie avec la démission du président mais l’application gaullienne de la Vème République n’est pas dans les intentions d’E Macron.

Le problème est qu’il est bloqué pour faire les réformes qu’il … n’a pas faites. Le gouvernement tire ses dernières cartouches et, très vite, il va se trouver aux prises avec des contraintes budgétaires insolubles. Ce n’est donc pas par hasard qu’il explore des options fiscales « nouvelles » (taxer la résidence principale, les héritages, …)

Faute de mieux, il pousse le cynisme jusqu’à agiter le risque de l’extrême droite, raciste et antisémite, pour mieux canarder les gilets jaunes ; c’est à dire pour museler une forme d’opposition qui ne lui convient pas !

Il envoie un missile en la personne de Mme M Schiappa qui déclare qu’il y a une convergence idéologique entre les milieux catholiques et les terroristes islamistes ?!?

Il se lance aussi dans le sociétal en recevant la petite « écolo intégriste » suédoise Greta Thunberg ; tout comme Hollande s’était impliqué (avec un certain ridicule) avec la jeune Kosovar Leonarda … mais l’instrumentalisation de la justice puis l’instrumentalisation de l’antisémitisme ne font pas une politique de redressement du pays …

Deux ans d’immobilisme, avec un E Macron qui pérore, en s’écoutant parler, à propos de l’air du temps et d’un monde idéal complètement fantasmé devant des aréopages complaisants tout en s’étourdissant lui-même de ses propres paroles (en s’imaginant sans doute que cela aura un effet identique, voire hypnotisant, sur les français),  puis un an de distribution électoraliste d’argent qu’on n’a pas avant les élections présidentielles de 2022, histoire de reconquérir l’électeur perdu ; tel est l’avenir du pays !

A ce moment là, en 2022, il sera bien temps de chercher des responsables à la situation !

Bien cordialement à tous !

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Une déconnexion inquiétante des élites

Les gilets jaunes, qui sont désormais abondamment présentés dans la presse « officielle » comme des ultras violents, des antisémites, des incendiaires et des complotistes, voudraient, à en croire cette même presse, le rétablissement de l’ISF et « moins d’impôts pour eux-mêmes » mais plus de dépenses publiques ; ce qui permet de moquer à bon compte leurs contradictions, voire leurs incohérences !

Ceci m’amène à faire trois observations contredisant une version officielle un peu trop complaisamment répandue pour être vraiment honnête :

– A propos de la dérive violente et raciste du mouvement

La presse, qui sait tout, développe désormais de manière intensive un argumentaire à propos de la radicalisation des gilets jaunes !

Pourtant, il n’est un secret pour personne que de multiples mouvements, aux motivations extrêmement diverses, essaient de s’infiltrer dans le mouvement ou de le récupérer à bon compte. On ne sera donc pas surpris qu’il soit permis de se poser la question si les propos et attitudes soulignés et reprochés ne sont pas le fait d’extrémistes en tous genres, de militants islamistes, de la France insoumise ou de la droite nationaliste ou encore de casseurs anti-tout !

Bien évidemment, on peut même se poser la question s’il n’est pas de l’intérêt du pouvoir de monter en épingle ces dérives pour liquider, par le discrédit, cette contestation populaire des « élites éclairées » … autrement dit, d’exploiter cette dérive, vraie ou fausse, pour en tirer un bénéfice comme savent le faire si bien des politiciens rompus à toutes roueries !

Or, du mouvement des gilets jaunes, « canal historique » dont les membres ont tous plus de 40 ans, il faut d’abord retenir l’élément sociologique déterminant qui se trouve à son origine : c’est une population qui habite en province et dans un milieu rural ou péri urbain (France périphérique) dont la vie quotidienne nécessite la possession d’une, voire de deux voitures (si les deux époux travaillent ce qui est le cas la plupart du temps).

– Concernant la demande de plus de dépenses publiques

Cette population a opté pour cet habitat parce que le foncier y est moins cher qu’en ville ; à condition toutefois que le coût du déplacement reste modéré.

Or, elle a fait le constat que ses impôts continuent d’augmenter alors qu’elle doit faire face à la disparition des services publics dans le cadre local ; disparition qui la contraint à un usage encore plus intensif de la voiture. Si la moindre démarche exige de se rendre à la ville située entre 15 et 30 km parce qu’il n’y a plus aucun service public local, et qu’en même temps le prix du carburant explose, c’est tout le mode de vie de cette population qui s’écroule !

Cette population a donc vite compris que, dans un monde fait de dépenses contraintes pour au moins 80% du salaire, quand ce n’est pas 100% voire 110%, l’évolution de la fiscalité, même verdie, allait la conduire dans une impasse économique ; sans solution de rechange.

Cette population s’est donc jetée sur les ronds points avant d’être jetée sur la paille !

Plutôt qu’une demande de plus de dépenses publiques, il s’agit en fait essentiellement du simple maintien de services publics locaux pour lesquels, il faut quand même le rappeler, ils paient des impôts alors qu’il est notoire que tous les services publics, tous les équipements, ont une fâcheuse tendance à se regrouper exclusivement dans les agglomérations au minimum de moyenne et de grande importance.

– Concernant l’ISF

Pour ma part, je n’ai pas entendu de demande de rétablissement de cet impôt sujet à controverse ; cette revendication semblant être plutôt le fait de gauchistes infiltrés dans le mouvement. Par contre, les gilets jaunes expriment clairement une inquiétude quant à l’avenir en raison de la faiblesse de leurs revenus et souhaitent logiquement une amélioration de leur condition de vie tout en redoutant une dégradation de celle-ci.

Ce faisant, ils ont compris que la fiscalité (abusive) était bien un élément déterminant de leur niveau de vie.

Vu sous cet angle, on comprend donc que la formulation médiatisée des revendications des gilets jaunes, à travers le prisme éminemment subjectif de la presse mainstream, ne correspond peut être pas tout à faire à la réalité exprimée sur les ronds points !

Est-ce que les élus l’ont compris ?

Apparemment pas, puisque l’on a appris que 86 députés de la majorité LREM venaient de demander le rétablissement de la taxe carbone sur le carburant parce que (sic) « elle serait un outil efficace et qu’il suffirait de la modifier pour la rendre acceptable » !

Et quelle est cette modification (resic) : « La taxe deviendrait intelligente et plus juste socialement !?! »

L’impôt social et intelligent ? Il y a de quoi se poser des questions quant à la lucidité de ces élus à propos d’une affirmation qui a tout l’air d’une véritable provocation !

Comment expliquer une telle vision (on n’ose même pas parler de raisonnement) ?

Pour le comprendre, il faut savoir que ce groupe d’élus part d’un triple présupposé :

– la variation du climat dépend du seul taux de CO2 dans l’atmosphère et la planète est en (grand) danger ; il faut donc absolument abandonner les sources d’énergie fossiles. Seulement,  cette double affirmation n’est pas prouvée et la France est déjà le pays le plus vertueux d’Europe en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre,

– l’impôt est social. Bien au contraire il n’y a pas plus anti-social que l’impôt qui n’est qu’un racket, un vol légalisé. Il n’y a que chez les marxistes et les socialistes qu’on attribue à l’impôt une fonction redistributive et égalisatrice. Quant à l’intelligence …

– on pourrait orienter le comportement du consommateur par l’impôt. Or, il a été prouvé que l’impôt comportemental ne fonctionne pas ; surtout quand le consommateur n’a pas le choix !

Ces affirmations ne sont donc rien moins qu’erronées alors que l’on sait que la taxe carbone n’est, à bien y regarder, qu’une taxe sur du vent ; même lorsqu’elle est revêtue des oripeaux démagogiques d’un habillage pseudo scientifique.

Accessoirement il faut rappeler que les recettes de la taxe carbone servaient, pour l’essentiel, à boucher les trous budgétaires d’un Etat impécunieux et qu’avec cette nouvelle idée on va juste aboutir à mettre en place une nouvelle usine à gaz fiscale dans un pays qui est déjà le champion du monde de la pression fiscale.

Encore une fois, on est obligé de constater qu’il se trouve toujours des inconscients (ou des idiots) pour vouloir dérouler le rouleau compresseur fiscal !

Toutefois, on est moins surpris lorsqu’on apprend que Mathieu Orphelin, initiateur de cette idée, est un proche de … N Hulot ; le pape auto-proclamé de l’écologie !

On comprend alors qu’on a juste affaire à un idéologue doctrinaire qui a réussi à enrôler 85 députés n’ayant sans doute aucune opinion sur le sujet !

La mission de l’élu

Le député devrait se souvenir qu’il est là pour représenter la volonté populaire, et pour défendre l’électeur qui l’a élu ; ce qui revient à poser la question : « qui t’a fait roi ? ».

Avant de se faire le vecteur de telles inepties, il devrait donc se poser d’abord la question de l’utilité et de la justification de l’impôt qu’on veut mettre en place car sa mission n’est pas de massacrer fiscalement ses électeurs. Tout au contraire sa mission est de protéger ses électeurs contre une fiscalité abusive !

Avant la faillite financière, c’est donc à la faillite démocratique du système à laquelle on assiste !

Tout ceci est en fait symptomatique de la déconnexion entre les élites et la population car comment expliquer autrement cette furie écolo, anti-voiture, et spécialement anti-diesel, qui a saisi ces élites parisiennes qui n’ont pas besoin de voiture puisqu’elles disposent, le plus souvent gratuitement, de toutes les infrastructures et que, pour voyager, elles prennent l’avion.

On fustige souvent l’inculture économique des français.

Je pense que cette inculture s’étend aussi aux élus car persister à vouloir accabler le citoyen français de taxes qu’il rejette et lui expliquer ensuite que c’est parce que c’est « plus juste socialement » est un discours qui ne peut que mener à la révolte.

E Macron l’a d’ailleurs bien compris en stoppant net (au moins pour l’instant) cette perversion conceptuelle.

Ainsi que le disait Einstein « la folie c’est de se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent ».

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

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Avec les normes anti pollution l’Europe marche sur la tête

Le mouvement des gilets jaunes s’est déclenché à la suite de la mise en place d’une taxe carbone ayant pour but, officiellement, de modifier le comportement de l‘automobiliste en provoquant une augmentation du prix du carburant et plus particulièrement du gazole routier.

Ce mouvement nous a permis pour l’instant d’échapper au nouveau contrôle technique auto qui devait entrer en application le 1er janvier dernier et destiné, par le biais du contrôle de l’opacité des fumées d’échappement, à éliminer « officiellement » tous les vieux véhicules diesel mais aussi essence. Les effets réels de ces nouvelles contraintes apparaissent d’ailleurs pour l’instant largement sous-évalués (réparations hors de prix même pour des véhicules relativement récents de 5 à 10 ans).

Normalement, ce contrôle, qui est tellement technique que même votre garage habituel n’est pas équipé pour vous permettre de savoir si vous êtes « dans les clous », devrait néanmoins entrer en application en juillet prochain.

Il faut savoir que ce « nouveau » contrôle technique auto résulte des dispositions de la loi sur la transition énergétique et qu’elle n’a aucun rapport avec les dispositions européennes entrées en application le 1er mai 2018. Il ne s’agit donc même pas d’une surinterprétation (comprendre durcissement), typiquement française, des directives européennes.

Néanmoins, la mise en place de ce contrôle fait partie d’un phénomène de chasse aux sorcières engagée contre la voiture à moteur thermique ; et spécialement à moteur diesel pourtant présenté il y a peu comme un parangon en matière d’émission de CO2.

La taxe carbone existe sous différentes formes dans tous les pays de l’UE et le but avoué est l’éradication totale des véhicules (neufs) à moteur thermique d’ici 2030. Cette échéance, qui est extrêmement proche, résulte d’une volonté exclusivement politique qui n’est fondée sur aucune donnée scientifique justifiant une telle urgence.

On peut néanmoins lier cette volonté au scandale dit des “moteurs truqués” du groupe Volkswagen-Porsche-Audi qui a connu des développements non seulement aux USA mais aussi en Europe puisque tous les constructeurs automobiles ont été suspectés de frauder et qu’il a entraîné l’adoption, fin 2018, de nouvelles normes d’homologation (dites WLTP) concernant les consommations normalisées et les émissions polluantes.

Ce faisant, l’administration bruxelloise a édicté des règles en matière d’émissions des moteurs thermiques extrêmement difficiles à atteindre et pour tout dire complètement irréalistes qui vont pourtant se renforcer dans les années qui viennent.

Le danger de la normalisation à outrance

Cette démarche tient de la tragédie en trois actes que l’on peut résumer comme suit :

Acte I – depuis une trentaine d’années, le discours écologique s’est emparé de l’opinion tout en devenant de plus en plus alarmiste : il faut sauver la planète parce qu’elle est en grand danger … il y aurait une urgence absolue qui ne repose sur … rien si ce n’est sur des affirmations d’organisations non gouvernementales présentées comme scientifiques tout en ne l’étant pas (GIEC) !

Acte II – les écologistes à force de propagande ont réussi à prendre le pouvoir, au moins dans les esprits, y compris chez les gouvernants ; ce qui fait que les affirmations proférées sont validées sans même être vérifiées et qu’il a été décidé de combattre énergiquement les émissions polluantes et autres des voitures à moteur thermique par … leur interdiction pure et simple !

Acte III – des fonctionnaires bruxellois normateurs, ignorants des contingences industrielles, ont décidé d’imposer aux constructeurs des normes impossibles à respecter avec la menace de l’application dès 2021 de sanctions financières extrêmement lourdes qui pourraient varier entre 500 millions et 1 milliard € … par constructeur et par an !

Les problèmes qui en résultent sont à la fois nombreux et inquiétants.

Sans tenir compte des formidables progrès accomplis, on demande aux constructeurs européens de respecter des normes qui nécessitent d’adapter un outil industriel dans un espace de temps beaucoup trop court alors que rien ne le justifie.

Cette exigence a d’ores et déjà un effet négatif puisque l’Allemagne est entrée en stagnation (croissance 0) au 4ème trimestre 2018 parce que son industrie automobile, pourtant la plus puissante du monde, rencontre des problèmes techniques et économiques qu’elle a du mal à surmonter.

La promotion fiscale de la voiture électrique

Parallèlement, à coup de subventions payées par nos impôts, on essaie à toute force d’imposer, à peu près partout en Europe, la voiture électrique à batterie présentée désormais comme la panacée. Pourtant, elle présente plusieurs caractéristiques et défauts qu’on passe sous silence mais qui commencent à être bien connus :

– les batteries (très coûteuses) sont fabriquées en Chine ; ce qui signifie qu’à ce jour, nous subventionnons l’industrie chinoise avec nos impôts.

– nous n’avons pas les infrastructures pour charger les véhicules, il n’y a pas de prises de courant, et nous n’avons même pas les capacités industrielles pour recharger des millions de voitures électriques ; sauf à construire de nouvelles centrales nucléaires honnies par ces mêmes écologistes qui veulent imposer ce type de véhicule,

– la construction de ce type de voiture est très polluante, notamment du fait de la batterie qui utilise des métaux rares (lithium).

– de récentes études ont prouvé qu’il fallait parcourir au moins 50.000 km avec une voiture électrique pour en amortir le surcoût par rapport à une voiture thermique,

– il n’y a rien de prévu en ce qui concerne le recyclage des batteries,

– l’autonomie de ces voitures est très largement insuffisante et correspond essentiellement à un trajet domicile-travail à condition que le lieu de travail ne soit pas trop éloigné. La voiture électrique qui fera Paris-Marseille sans s’arrêter n’existe pas encore, loin s’en faut, même si on nous annonce régulièrement le progrès technologique miraculeux déterminant !?!

– la durabilité des batteries, qui se calcule en cycles (un cycle étant une charge/décharge), est « pudiquement » passée sous silence alors que l’on sait qu’actuellement, en l’état de la technologie, la batterie est cuite au bout de 500 cycles ; compte non tenu du fait que la batterie perd aussi ses capacités en vieillissant, même si on ne s’en sert pas. Si vous êtes propriétaire de la batterie, la facture finale risque donc d’être salée !

Les dégâts industriels liés au changement imposé de technologie

Ce que l’on sait moins, et que l’on n’a visiblement pas mesuré en « haut lieu », c’est que le process industriel de construction d’une voiture électrique est sensiblement différent de celui d’une voiture thermique ; notamment parce que les composants sont moins nombreux : un simple moteur électrique, pas de boite de vitesses, un intérieur minimaliste (voir la Tesla model 3 sur le site Caradisiac).

De ce fait, les besoins de main d’œuvre seront bien moins importants. Celà entraînera à terme, ainsi que l’a averti Carlos Tavarès, PDG de PSA Peugeot Citroën, une réduction des effectifs ; compte non tenu du fait qu’on met inutilement en danger de grands groupes industriels qui ont mis plus de cent ans à se constituer.

Un quadruple constat s’impose :

– on veut imposer un modèle de véhicule qui ne présente aucun avantage par rapport à une voiture thermique ; bien au contraire,

– la construction de ces véhicules électriques aboutit à subventionner l’industrie asiatique des batteries avec nos impôts (puisqu’on nous l’impose),

– la construction de ces voitures et l’abandon contraint des voitures thermiques va entraîner des réductions massives de personnel chez les constructeurs et leurs très nombreux sous-traitants et je ne suis pas sûr que les intéressés vont apprécier de se trouver ainsi au chômage, alors que l’Europe dans son ensemble se trouve déjà face à un chômage structurel de masse,

– les amendes monstrueuses mises à la charge des constructeurs seront, quoiqu’il arrive, payées par le consommateur final car, forcément, les constructeurs répercuteront ces amendes sur les prix des voitures vendues ; ce qui est une véritable hérésie économique !

Mais rassurez vous, tous ces thuriféraires conscientisés de l’écologie à l’origine de ces décisions aberrantes aux conséquences dévastatrices continueront à utiliser l’avion (dont le kérosène n’est pas taxé) pour se rendre à ces grands raouts tout autour de la planète qu’on appelle les COP !

En conclusion :

Clairement, en subventionnant l’industrie chinoise avec nos impôts et en détruisant l’emploi en Europe à travers la fragilisation des constructeurs de voitures, l’UE se tire une balle dans le pied !

Quand le pouvoir est confié à des fonctionnaires, qui agissent sans contrôle et qui décident pour les autres , le résultat s’apparente le plus souvent à du n’importe quoi et cela est vrai que ce soit au niveau étatique (France) ou au niveau de l’administration de l’UE !

Bien cordialement à tous !

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Les grandes manœuvres du gouvernement face aux gilets jaunes

Le mouvement des gilets jaunes continue, sans qu’on puisse voir l’amorce d’une solution, alors que la répression violente entraîne à son tour des réactions violentes. Le gouvernement, qui cherche une issue de sortie à cette crise, se trouve de ce fait contraint à devoir zigzaguer entre d’un côté le non rétablissement de l’ISF, les demandes concernant le RIC, le pouvoir d’achat, la fiscalité et de l’autre les contraintes budgétaires au regard des règles européennes … que nous ne respectons pas !

Ce faisant, E Macron et son gouvernement agissent selon plusieurs axes :

– la distribution en urgence de 12 milliards € pour calmer la population et stopper les émeutes,

– une vaste opération de dénigrement des gilets jaunes avec l’aide de nombreux médias qui n’ont rien à refuser au pouvoir puisqu’ils vivent de ses subventions.

– une répression extrêmement violente des manifestations du fait de l’utilisation, quoiqu’en dise le ministre de l’intérieur, d’armes de guerre. Le but est clairement d’intimider la population qui serait tentée par la rue.

– l’adoption d’une loi « anti-casseurs » dont l’aspect sécuritaire et attentatoire aux libertés n’a échappé à personne alors que toutes les dispositions pénales existent déjà.

– l’engagement d’un grand débat national qui doit recueillir les doléances des français et dont on est à peu près sûr qu’il aboutira à une neutralisation de la parole populaire.

– une vaste opération de communication avec des réunions pendant lesquelles E Macron fait le spectacle, pendant des heures, relayé par les chaînes d’info continue. Nous en sommes déjà à l’épisode VI alors que ce procédé fait penser à cette émission bien connue des sud américains : «Aló Presidente » pendant laquelle le président vénézuélien Hugo Chavez répondait à la population pendant des journées entières tout en se lançant dans de longs monologues destinés à défendre sa « politique ».

– la recherche de solutions budgétaires et fiscales pour redresser les comptes publics.

Les comptes de la France sont mauvais

Il faut le dire tout net : la peur (du gouvernement) a été mauvaise conseillère car la distribution de 12 milliards € au mois de décembre est intervenue au plus mauvais moment, alors que les déficits sont au plus haut et que la croissance économique est en train de sombrer ; ce que confirme la cour des comptes qui vient d’écrire : « Le scénario macroéconomique du gouvernement, qui reste celui présenté en septembre 2018 lors du dépôt du projet de loi de finances, ne tient compte ni de l’impact macroéconomique des mesures prises en fin d’année, ni, en sens inverse, de la dégradation de la conjoncture survenue depuis lors en Europe. » (ici)

En outre, la France est le dernier pays d’Europe à présenter un budget en déficit de plus de 3% et il est absolument exclu que le dépassement de 2019 puisse se renouveler en 2020 alors que les marges de manœuvres sont extrêmement réduites.

Derrière cette question, se profile le risque d’une trajectoire à l’italienne qui fait peur car, si pour l’instant les taux d’intérêts restent très bas, une augmentation de 2 points pourrait s’avérer catastrophique (ce serait +50 Md € de charges en plus) alors que la croissance tend vers 0 ! Or, on sait que si les taux d’intérêts sont plus élevés que la croissance, on court à la catastrophe.

La conjoncture internationale est mauvaise

D’ores et déjà, on sait que les prévisions de croissance de 1.7% l’an pour 2019 ne seront pas atteintes dans un contexte général de ralentissement de l’économie mondiale et spécialement de la zone €. On ne pourra pas bénéficier, comme en 2017, d’une croissance mondiale qui tractera la française et ce sera déjà un véritable miracle si on arrive à faire 1% avec probablement une phase de récession vers le milieu de l’année.

Les pistes du gouvernement

Les pistes rejetées

La donnée principale est que la population modeste n’a pas accepté la taxation du prix du carburant au nom de l’écologie et rien ne laisse espérer qu’on pourra la rétablir prochainement alors que le redressement des finances publiques passe soit par la réduction des dépenses publiques soit par, encore une fois, par l’augmentation de la fiscalité.

On sait que la réduction des dépenses de l’Etat ne peut porter que sur le nombre de fonctionnaires et/ou les prestations sociales.

Seulement, s’attaquer à la citadelle des fonctionnaires, c’est courir au clash avec la fonction publique ; ce qui ne serait pas bon après les gilets jaunes. Il semblerait donc que, après mure réflexion, le gouvernement ait exclu de se mettre à dos les fonctionnaires. Seulement, cela impose de trouver d’urgence des ressources supplémentaires pour boucher les trous béants d’un budget désormais catastrophique !

Cette raison a été, à elle seule, suffisante pour que soit rejetée l’hypothèse d’une TVA à 0% sur les produits alimentaires de base ; elle serait beaucoup trop coûteuse pour des finances publiques exsangues car (sic) elle serait sans gain pour le consommateur. Cette affirmation est basée sur le précédent de la restauration qui aurait confisqué la baisse de la TVA sans bénéfice pour le consommateur (en oubliant que cette confiscation a surtout consisté en une reconstitution de marges extrêmement faibles, pour ne pas dire nulles, dans la profession).

E Macron a aussi rejeté le rétablissement de l’ISF en raison de ses effets désastreux sur l’économie mais aussi en raison de l’image extrêmement négative d’instabilité fiscale et de spoliation qui serait donnée de la France à l’étranger.

Les pistes fiscales

Si s’attaquer aux fonctionnaires a été exclu, la réduction des prestations sociales et plus particulièrement des pensions de retraite reste d’actualité alors que le gouvernement hésite fortement à engager la réforme prévue initialement et ayant pour but de repousser l’age de la retraite de 2 à 3 ans.

Il est donc probable que, en dépit de l’annulation du prélèvement de CSG de 1.7% sur les retraites de moins de 2.000 € par mois, la non revalorisation des pensions sera poursuivie puisqu’elle n’a pas provoqué de contestation. Le problème est que cela va provoquer une paupérisation relativement rapide d’une population souvent à la limite du seuil de pauvreté.

La taxation des GAFA a d’ores et déjà été engagée, de manière isolée et alors que les autres pays de l’UE soit réfléchissent encore soit sont carrément contre. L’urgence budgétaire française est telle qu’on ne peut pas se permettre de négliger une recette complémentaire de 500 millions €.

La publicité donnée à l’alourdissement de l’impôt sur les successions, surtout sur les tranches les plus élevées, par le biais de Terra Nova, think tank de gauche, ne peut pas être considérée comme innocente ; alors que cet impôt est déjà l’un des plus lourds d’Europe !

Un possible réaménagement de l’impôt sur le revenu serait aussi à l’étude pour en accentuer la progressivité ; avec le défaut d’accentuer l’imposition sur les plus aisés alors que plus de la moitié des français ne paient pas d’impôt sur le revenu !

Si l’on en croit la parole présidentielle, rien demain n’interdit non plus que le gouvernement ne se mette pas à taxer aussi les plus values immobilières sur la résidence principale (pour l’instant exonérées) ; ce qui provoquerait une véritable explosion de la fiscalité immobilière !

Le ministre des comptes publics (G Darmanin) n’a pas caché qu’il s’intéressait à certaines niches fiscales, dont le coût total pour l’Etat, en terme de pertes de recettes fiscales, est évalué à 100 Md €. E Macron a pour l’instant déclaré qu’il n’en n’était pas question.

Le problème est que la France est un pays à la fiscalité si lourde qu’il faut créer des dérogations, les fameuses niches, pour atténuer une imposition excessive. En gros, on fait un cadeau fiscal pour faire passer la pilule de la spoliation … Or, organiser une remise en cause sélective des avantages fiscaux procurés par les niches fiscales va inéluctablement provoquer une hausse de la fiscalité avec le risque évident d’accélérer l’exil des classes moyennes supérieures !

Les pistes politiques

Le référendum

On sait que E Macron réfléchit à haute voix à propos d’un éventuel référendum ; sans qu’on puisse connaître évidemment la nature des questions qui pourraient être posées.

Ce dont on peut être sûr, c’est qu’il ne sera pas du tout fait dans l’esprit de celui de 1969 et qu’il n’y aura aucune application gaullienne de la Vème république : celle qui voudrait que le président remettre son mandat en jeu. Les questions posées, si elles sont posées, seront calculées pour que la personne de E Macron ne soit pas remise en cause !

Le RIC et la grande consultation

Une partie de la population manifeste un sentiment d’injustice et estime ne plus être représentée ou mal représentée par les élus et c’est pour cette raison principale que le RIC a fait son apparition.

Or, le RIC est un véritable danger pour la caste au pouvoir car ce serait une abominable atteinte à son droit de tout décider, au nom du peuple, sans le consulter ! Imaginez une seule seconde qu’un RIC soit formulé pour empêcher un budget en déficit et que ce RIC recueille l’assentiment majoritaire de la population : tout l’édifice mis en place par Bercy et E Macron s’écroule !

Il ne faut jamais perdre de vue que E Macron et son gouvernement ne sont que dans le calcul politique afin de sauver le système mis en place et qui leur bénéficie au premier chef. D’ailleurs, cela se voit au fait qu’E Macron n’a redécouvert les corps intermédiaires (maires, syndicats, partis politiques …) que pour mieux les utiliser afin de reprendre la main et avoir des interlocuteurs approuvant son action et surtout le faisant savoir !

La grande consultation se résume, pour l’instant, à une opération d’auto-promotion … aux frais du contribuable ! Ce n’est qu’une manière d’occuper la population pour la distraire des idées subversives des gilets jaunes. E Macron pense d’ailleurs qu’il a raison puisque les sondages lui seraient favorables. Il bénéficierait d’une amélioration sensible de sa côte (+6 points selon un sondage IFOP) ; ce qui va forcément l’inciter à penser que les français approuvent son action !

Le seul moyen de faire échec à cette manoeuvre de basse politique serait que les français, dans le cadre du grand débat national, demandent, de manière massive, la réalisation de ce que ne veut surtout pas E Macron et son gouvernement ; à savoir le RIC, la fin du statut des fonctionnaires et la réduction de leur nombre, la publication annuelle des salaires, primes comprises, des 1.500 hauts fonctionnaires les mieux rémunérés, la suppression des nombreuses agences gouvernementales de type CESE (conseil économique et social) à l’utilité plus que douteuse et qui ne servent qu’à recaser les amis politiques, la fin de la transition écologique.

En conclusion :

Le gouvernement doit manœuvrer entre la réduction des dépenses sociales sans provoquer de soulèvement populaire et la taxation toujours plus lourde des classes moyennes supérieures.

La base (les gilets jaunes) ne voulant plus payer, le gouvernement et Bercy en ont tiré la conclusion qu’il faut faire payer les autres et en l’occurrence ceux qui ont du « savoir vivre » c’est à dire ceux qui n’iront pas sur les ronds points se colleter avec les forces de l’ordre et qui se laisseront faire en criant mais qui se laisseront faire jusqu’au moment … où ils quitteront la France !

Il n’est pas sûr que la voie choisie par le gouvernement soit la bonne car l’effet Laffer (ici) sera là pour corriger les abus d’une fiscalité excessive alors que la France est le pire enfer fiscal d’Europe et que, de ce fait, il est normal que les gens qui paient trop d’impôts cherchent des cieux fiscaux plus cléments !

Quelles sont les pistes explorées actuellement par le gouvernement pour nous tirer de cette mauvaise situation alors que le mouvement des gilets jaunes est né d’une révolte contre une pression fiscale excessive ? Augmenter les impôts !

Nous sommes en pleine fuite en avant ; comme si l’élévation de la fiscalité à des niveaux himalayens allait sauver le système.

On a du mal à comprendre cet acharnement à poursuivre un modèle dont on sait qu’il ne fonctionne pas si l’on ne prend pas en considération le fait que ce gouvernement, ainsi que ceux qui l’ont précédé, ont poussé trop loin l’exercice de la dette et qu’ils n’ont, à ce jour, plus aucune marge de manœuvre en dehors de l’augmentation de la dette et des impôts ; notamment parce qu’ils ont refusé de prendre en considération le fait qu’avec l’€ il n’est plus possible de monétiser la dette publique (en actionnant la planche à billets) et de la lessiver au moyen de l’inflation.

Or, en dépit d’une pression fiscale déjà trop forte, la solvabilité budgétaire n’est plus assurée et il n’est pas sûr, loin s’en faut, que la logorrhée hyper médiatisée d’un président glissant vers l’autoritarisme et le culte de la personnalité soit suffisamment efficace et persuasive pour redresser la situation …

Bien cordialement à tous !

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La politique macronienne deviendrait-elle une affaire de famille ?

Nous connaissons tous la propension de notre cher président à brandir régulièrement le spectre d’une terrible menace qui pèserait sur la vieille démocratie qu’est la France et dont il serait l’ultime rempart !

Moi ou le chaos,

Moi ou le populisme,

Moi ou le désordre,

Cette vision à la fois prétentieuse et narcissique de soi-même, associée à des petites phrases assassines qui ont fini par vexer le gouvernement italien après avoir tout de même déclenché le mouvement des gilets jaunes qui ressemble bien au désordre, n’a pas pu vous échapper.

Par contre, peut-être avez-vous manqué l’information de ces derniers jours ?

https://www.ouest-france.fr/politique/grand-debat-national/grand-debat-national-la-fille-de-brigitte-macron-va-animer-une-soiree-dans-le-pas-de-calais-6213658

Bien entendu, on ne peut pas reprocher à la belle-fille d’E Macron de vouloir soutenir son beau-père.

Néanmoins, cela laisse une impression de déjà vu … l’effet Le Pen dont il est notoire que la politique est une affaire de famille !

Bis repetita ?

Faites ce que je dis, pas ce que je fais ?

Il est quand même un peu curieux de reprocher leur comportement à certains pour ensuite faire la même chose …

Certes, certes, mais on vous expliquera qu’il y a une grande différence ….

Emmanuel, Brigitte et les leurs sont dans le camp du bien et c’est pour vous sauver de la bête immonde qu’ils le font.

S’ils le disent, c’est que ça doit être vrai, n’est-ce pas ?

Bien cordialement à tous !

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Loi « alimentation » : la collecte des impôts continue !

Vous en avez forcément entendu parler ; la loi « alimentation » entre en application aujourd’hui et elle a pour but de permettre l’amélioration des revenus de nos agriculteurs en contraignant les professionnels de la grande distribution à appliquer une marge obligatoire de 10% sur les produits revendus ; ce qui interdit de facto à ces derniers la vente à prix coûtant.

Des milliers d’articles vont donc augmenter jusqu’à 10% (hors taxes) et ce sera pour le plus grand bien du consommateur qui gagne 1.200 € par mois ; lequel va voir, encore une fois, son pouvoir d’achat entamé !

J’ai entendu sur France Info, hier soir, dans l’émission bien mal nommée « les informés », des ignorants affirmer en vrac que Michel-Edouard Leclerc est un bandit, un menteur et un profiteur et que cette loi allait effectivement apporter des bienfaits appréciables à nos agriculteurs en si grande difficulté. Ils ont même poussé le raisonnement jusqu’à rappeler que 3 agriculteurs se suicidaient par jour (en fait c’est un tous les trois jours) mais sans indiquer toutefois les causes de ces suicides (isolement social, dettes sociales et fiscales, dettes au Crédit Agricole, dettes au fournisseur dans le cadre de marchés intégrés où l’agriculteur n’est qu’un prestataire de service à qui on fournit les animaux en bas age, à charge pour lui de les engraisser avec des aliments fournis par l’industriel qui les reprend à l’age adulte en vue de leur abattage).

J’avais l’impression d’entendre une émission de propagande en faveur du gouvernement …

Or, on peut douter sérieusement que les agriculteurs voient jamais le bénéfice de l’augmentation des prix de détail des produits concernés notamment parce que, comme le rappelait Michel Edouard Leclerc, beaucoup des produits visés sont des produits d’appels qui ne sont nullement fabriqués par les agriculteurs français (Pastis, Nutella, Coca cola, chocolats, …) et que les bénéfices de cette marge obligatoire vont se perdre dans les méandres des circuits de distribution.

Par ailleurs,  il faut rappeler que la situation des agriculteurs n’est pas uniforme car certains s’en tirent très bien (céréaliers de la Beauce et de la Brie) même s’ils vivent essentiellement de subventions de la PAC (politique agricole commune dont la France est le premier bénéficiaire) et d’autres (producteurs de lait et éleveurs) beaucoup moins bien.

On sait que les agriculteurs ont souvent des revenus très faibles mais on oublie aussi de prendre en compte le fait qu’ils ont, bien souvent, une économie opaque faite de vente aux particuliers, en dehors des circuits de distribution, d’animaux (poulets, lapins, moutons) et de légumes.

En outre, la situation des agriculteurs a beaucoup évolué ces dernières années ; notamment en raison des modifications survenues au niveau du marché mondial alors que la France est un gros exportateur de produits agricoles :

– Le marché du cochon s’est effondré en raison de l’embargo décidé à l’encontre de la Russie (suite à l’invasion de la Crimée) ; laquelle a décidé, en retour, des mesures de rétorsion sur les importations européennes,

– Le marché du poulet s’est effondré parce que le débouché des pays du moyen orient a été perdu au profit des producteurs sud américains moins chers !

Enfin, il faut quand même rappeler que l’agriculture française fait l’objet d’un dirigisme administratif et économique, digne de l’URSS, évidemment complètement néfaste mais totalement passé sous silence par le gouvernement et ces journalistes qui parlent sans savoir !

On peut ainsi s’étonner qu’il y ait 16.000 fonctionnaires au ministère de l’agriculture (regroupés dans une trentaine d’administrations différentes) contre 900 en Allemagne (cherchez l’erreur) ; c’est à dire un fonctionnaire pour 20 exploitations !?!

Et ces fonctionnaires contrôlent, réglementent et subventionnent toutes les activités associées à l’agriculture ; que ce soit la vente de terres, le droit de cultiver, la manière de produire, la quantité et la qualité des productions. Le foncier agricole est aussi entièrement sous la domination des SAFER ; ce qui fait que toute personne qui s’installe, agrandit, amenuise une exploitation ou réunit des exploitations est soumise à autorisation d’exploiter. Vous pouvez consulter (ici) l’article très complet de l’IREF sur le sujet.

En fait, le marché agricole est complètement faussé par une hyper réglementation et par des subventions qui font du paysan un chasseur de primes avant d’être un agriculteur !

Le résultat de cette dérive est que la France, premier exportateur mondial il y a 15 ans, est aujourd’hui devenu le sixième derrière les USA, Pays Bas, le Brésil, la Chine et l’Allemagne et il est douteux que cela soit à cause des centres Leclerc !

Par ailleurs, d’une manière générale, on n’a jamais vu des dispositions législatives ou réglementaires contraignantes améliorer un marché car il y a toujours des effets non prévus, indésirables ou pervers, avec des contournements et des abus. On peut d’ailleurs légitimement se poser la question de savoir s’il y a un seul secteur où l’intervention étatique dans les mécanismes de régulation économique a eu, une seule fois, un effet bénéfique pour le consommateur.

Par contre, il est évident que l’Etat français, virtuellement en faillite et à la recherche de ressources fiscales nouvelles, va récupérer des taxes sur les marges augmentées de force par le biais de la TVA aux taux de 5.5, 10 voire même 20% (ce dernier taux s’appliquant sur bon nombre de produits : ce sera le cas pour les alcools, produits de confiserie et tous les produits à base de sucre, margarines et graisses végétales).

Un jour on augmente le prix du carburant pour sauver la planète, le lendemain on augmente le prix du panier de la ménagère pour sauver les agriculteurs !?!

Ce type de raisonnement relève au minimum de l’ineptie et au maximum de la manipulation la plus malhonnête !

Conclusion qui s’impose : des incompétents, pour qui le budget alimentation ne représente presque rien dans le budget familial (le budget alimentation n’est proportionnellement pas le même quand on gagne 1.200 € et quand on gagne 6.000 €, et plus, par mois ce qui explique d’ailleurs le succès des magasins dit discounts de type Lidl) ont décidé, de manière purement idéologique et sans aucune preuve de l’efficacité d’une telle mesure, d’augmenter les prix de produits au détriment de la population la plus pauvre.

En l’espèce, il faut être conscient que la grande distribution sert ici d’exutoire à l’incapacité des politiciens et de l’administration à résoudre le problème de l’agriculture et des agriculteurs ; et nul doute que, comme il en a l’habitude, le ministre de l’économie, devant la grogne qui va immanquablement monter, convoquera prochainement les représentants de la grande distribution pour les sermonner afin qu’ils réduisent leurs marges en vue de restaurer le pouvoir d’achat des français entamé par une fiscalité excessive !

Cette vision technocratique, typiquement française, de l’économie, à travers le prisme d’un monde hyper régulé, présenté comme idéal bien qu’il soit complètement utopique, est bien la cause de tous nos maux !

Evidemment, le gouvernement, qui apparemment ne tire aucune conclusion des derniers évènements, pourra ensuite difficilement s’étonner de se trouver face à la révolte d’une partie de la population ; que ce soit sur les ronds points en gilets jaunes ou autrement !

Bien cordialement à tous !

 

 

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EDF – ses pratiques tarifaires opaques et prédatrices

Comme la plupart des français, je suis abonné à EDF pour la fourniture d’électricité.

Etant absent la moitié de l’année, ayant très peu de matériels électriques, toutes mes ampoules étant à basse consommation et mon chauffage étant classé dans la catégorie des renouvelables, ma consommation d’électricité annuelle est extrêmement réduite.

Or, après avoir reçu ma facture du 15 janvier 2019, j’ai constaté que le montant à payer avait fortement augmenté ; ce qui m’a amené à me poser quelques questions et à évoquer avec vous quelques points pour le moins étonnants quant aux pratiques d’EDF.

Les observations qui vont suivre concernent tout un chacun. Il vous appartient donc de les confronter à votre situation personnelle.

Le tarif qui m’est applicable est un tarif réglementé dit « tarif bleu » 3 Kva (kilovoltampère). Cela signifie qu’il est fixé par l’Etat.

– les factures sont assez complexes et apparaissent finalement difficiles à décrypter par le français moyen surtout qu’elles mentionnent des taux de TVA différents en fonction des rubriques (les abonnements sont à 5.5% et la consommation est à 20%), avec des avances de facturation sur l’abonnement qui sont déduites ensuite (c’est pour se faire de la trésorerie).

– ces factures font apparaître toute une série de taxes dont on ne sait pas trop à quoi elles correspondent (contribution tarifaire d’acheminement CTA, Contribution au Service Public de l’Electricité CSPE, taxe sur la consommation finale d’électricité TCFE).

Premier constat : il existe une disproportion flagrante entre le montant de la consommation et le montant des taxes et abonnement.

– 13€ pour la consommation,

– 61€ pour les taxes et abonnements.

Ce qui m’a conduit à consulter mes factures précédentes et à constater que le prix mensuel de l’abonnement avait subi une augmentation exponentielle en passant de 3.55 € HT par mois au 31 juillet 2017 à 6.22 € HT au 1er août 2018.

En pourcentage, et vous m’excuserez du peu, l’augmentation est tout de même de 75% ! Elle a pour l’instant échappé à la vigilance des gilets jaunes car il est entendu que cette augmentation est subie par tous, dans les proportions de la puissance du compteur installé au domicile de chacun.

J’ai approfondi l’examen pour constater que nulle part n’apparaissait une explication quant à cette augmentation (que finalement le consommateur est sans doute censé ne pas voir) et quant aux causes de cette augmentation.

Augmenter l’abonnement de 75% n’est pourtant pas anodin mais EDF n’a donc absolument rien à dire à ce sujet !?!

Avantage ou inconvénient de disposer d’Internet, nous sommes régulièrement assaillis par des messages de nature publicitaire plus ou moins orientés et EDF fait partie de ces grandes entreprises qui ne peuvent pas s’empêcher de communiquer mais … seulement sur certains aspects soigneusement sélectionnés de leur politique commerciale et tarifaire.

J’ai donc reçu un message « vantant » le montant réduit du coût quotidien de l’électricité basé sur … la seule consommation ; ce qui ne prouve évidemment absolument rien et m’a amené à expédier en retour une réclamation au service approprié.

Ma réclamation a été rapidement prise en compte puisque j’ai fait l’objet d’un appel à partir du n°0970833333 et une charmante dame a essayé de m’expliquer ce que je devais comprendre ; à savoir que :

– EDF n’est pas responsable de la pratique tarifaire puisque, s’agissant d’un tarif réglementé, il est fixé par l’Etat !

– les modifications tarifaires sont bien indiquées en page 3 de la facture.

Je me suis permis de pousser un peu plus la conversation. Il en ressort :

– que mon interlocutrice travaille pour une plate forme d’appels. Elle n’appartient absolument pas à EDF et n’en connaît pas plus que n’importe lequel d’entre nous ! Elle n’est donc absolument pas compétente pour réponse à des questions techniques ; elle est juste là pour donner une apparence de prise en considération des revendications ou sollicitations de la clientèle dans le cadre de ce qu’on peut appeler « le désamorçage des crises » ! C’est juste une technique de communication !

– qu’elle avait sollicité au préalable sa chef de service afin d’obtenir les explications nécessaires c’est à dire essentiellement les « éléments de langage » à me communiquer et notamment qu’évidemment tout le monde subissait la même augmentation et qu’EDF n’y était pour rien.

– Pour ce qui concerne les causes de l’augmentation de l’abonnement, elle n’a pas été en mesure de me les communiquer.

Je n’ai évidemment pas manqué de lui faire observer l’opacité de la facture et le silence flagrant quant à l’augmentation de l’abonnement et ses causes.

Il m’a été aussi nécessaire de rétablir la vérité à propos du tarif car, s’il est bien fixé par l’Etat, c’est seulement à la demande d’EDF car c’est bien entendu EDF qui sollicite les services de l’Etat pour obtenir une modification tarifaire.

Prétendre qu’EDF n’y est pour rien constitue donc un véritable travestissement de la vérité aux termes duquel EDF se donne le beau rôle de l’innocent qui n’a rien demandé et n’est donc responsable de rien !

L’entretien s’est terminé cordialement et j’ai reçu sur ma boite mail le message suivant qui n’a pas manqué de me surprendre :

« Suite à notre dernier échange et à la réponse apportée, je clôture votre réclamation. Merci pour votre confiance. »

Conclusion qui s’impose : la non réponse à une question posée est considérée par EDF comme une réponse satisfaisante !?!

J’hésite entre la désinvolture et la provocation !

En ce qui concerne la page 3 de la facture, elle fait apparaître un certain nombre de rubriques et pour plus de renseignements le client est invité à consulter les sites :

– particulier.edf.fr/taxes.

– particulier.edf.fr/facture.

– particulier.edf.fr/prix.

J’ai donc poussé la curiosité jusqu’à leur consultation ce qui m’a permis de constater que le seul qui soit digne d’intérêt est le troisième mais, pas de chance, il ne fournit même pas le tarif annuel pour ma puissance de compteur et ne comporte aucune explication quant à l’augmentation tarifaire de l’abonnement. Nous sommes donc clairement dans la rétention d’informations et chacun évidemment en tirera les conclusions qu’il voudra …

Je vais donc apporter ma contribution au rétablissement de la vérité …

La vérité est que la consommation globale d’électricité française diminue et qu’EDF se trouve de surcroît contrainte, par l’administration et le gouvernement, d’engager des actions non rentables, notamment dans les énergies renouvelables (achat de courant éolien et photovoltaïque à perte), pour des raisons essentiellement politiques.

Par ailleurs, EDF s’est lancée, à l’international, dans des opérations industrielles de (très) grande envergure en prenant des risques considérables, notamment en Amérique (avec quelques gamelles mémorables) (ici). La dernière opération en date est le contrat dit « Hinkley Point » pour la fourniture de deux énormes réacteurs nucléaires EPR au Royaume Uni à des conditions contractuelles pour le moins hasardeuses et notamment un investissement entièrement pris en charge par EDF de 23,2 milliards € ! (ici).

Quand on sait qu’EDF est une société déjà surendettée (avec 34 mds € de dettes), il est permis de se poser quelques questions quant au bien fondé de prendre de tels engagements alors que certains parlent même de quasi faillite !?! (ici)

Il faut aussi compenser l’opération désastreuse de l’EPR de Flamanville avec des coûts qui ont littéralement explosé (multiplication par trois du coût initial à plus de 10 milliards € si … tout va bien) du fait d’une absence totale de maîtrise technologique (nombreux défauts gravissimes dont certains touchant à la cuve du réacteur) et contractuelle de l’opération industrielle qui a connu des dérives de coûts pour le moins étonnantes ! (ici)

Il faut enfin digérer l’absorption imposée par l’Etat de la fraction « centrales » d’AREVA, le grand spécialiste de l’énergie nucléaire, après sa faillite spectaculaire en raison de ses aventures technologiques (EPR en Finlande) (ici) et minières ratées sous la direction de la flamboyante Anne Lauvergeon, ancienne sherpa de Mitterrand recasée dans l’industrie nucléaire sans pour autant disposer des compétences nécessaires. (ici)

On ne sera donc pas surpris d’apprendre que le consommateur français est, indirectement et à son insu, le garant et le banquier de toutes ces opérations extrêmement coûteuses et à la rentabilité plus qu’incertaine car la seule solution trouvée jusqu’ici par EDF, pour sauvegarder l’entreprise et reconstituer la trésorerie perdue ou manquante, a été de mettre à contribution le consommateur français et d’augmenter les tarifs pour compenser les pertes.

EDF jongle avec les milliards, joue au casino et c’est le consommateur français qui paie !

Ce n’est évidemment pas une méthode de gestion mais une méthode de prédation sur une clientèle que l’on doit bien considérer comme captive. D’ailleurs, la Poste, autre « fleuron » de l’Etat, fait exactement la même chose en augmentant sans cesse le prix du timbre pour compenser la diminution du trafic courrier (du fait d’Internet) ; ce qui n’est qu’une fuite en avant puisque plus le prix du timbre augmente et plus le nombre d’utilisateurs diminue !

Constat qui s’impose : EDF a de gros progrès à faire pour améliorer son service commercial et pour améliorer la clarté de ses tarifs. Il est par ailleurs présomptueux de sa part d’imaginer que le client ne voit rien !

En ce qui concerne le prix de l’électricité, il est probable qu’il faudra s’attendre, entre le développement des énergies renouvelables inefficaces et les pertes enregistrées sur les différentes opérations industrielles en cours, à une augmentation considérable des tarifs pour les prochaines années ; alors même que nous avons évité, pour l’instant du fait de la reculade temporaire du gouvernement, l’impact violent de la taxe carbone au titre de la transition énergétique.

Il y a manifestement encore de quoi énerver les gilets jaunes !

Bien cordialement à tous !

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Gilets Jaunes quelle issue ?

L’intermède des fêtes pouvait permettre au gouvernement d’espérer que le mouvement allait s’éteindre. Les manifs des 12 et 19 janvier ont montré le contraire ; même si le pouvoir sous estime fortement le nombre des manifestants pour en réduire la portée médiatique.

Néanmoins, on ne sait plus trop où on en est ; si ce n’est qu’on sait désormais que personne ne veut céder ni les gilets jaunes qui augmentent et diversifient leurs revendications ni le gouvernement qui se retranche derrière des postures martiales.

Le mouvement, qui est parti d’un raz le bol fiscal, évolue désormais vers des aspirations constitutionnelles qui sont inacceptables pour l’Exécutif puisque ce serait nécessairement une remise en cause de son pouvoir.

Face à ce mouvement d’un nouveau genre, le gouvernement cherche une issue qui, si elle ne lui laisse pas totalement la main, lui soit néanmoins favorable !

Le constat

Ce mouvement anti-système semble être surtout l’agglomération d’opinions disparates, voire même contradictoires, mêlant  un conflit de classes, une révolte fiscale, l’opposition de la province contre l’élite parisienne, les bobos et les technocrates. Ce mouvement s’accompagne aussi d’une vague de défiance généralisée extrêmement grave vis-à-vis du personnel politique qui apparaît comme complètement décrédibilisé.

Cette France de la province, qui sent depuis plusieurs années sa situation se dégrader, perçoit, même de manière instinctive, qu’elle est sur la voie de l’appauvrissement (lequel constitue une angoisse fort légitime au demeurant). Elle a le sentiment qu’on ne l’écoute plus, de ne plus y arriver, tout étant obligée de payer des impôts toujours plus lourds pour des services (publics) qui n’existent plus. Elle semble aspirer à une restauration de la souveraineté du peuple ; ce qui est surtout une façon de contester le pouvoir parisien.

Les gilets jaunes parlent aussi d’injustice fiscale, ce qui est une notion éminemment subjective surtout lorsqu’ils réclament que les impôts soient payés par les autres. La responsabilité des politiques est ici totale puisqu’on y reconnaît les totems idéologiques du pouvoir entre la fraude fiscale à 100 Milliards €, l’imposition des riches via l’ISF, la taxation des GAFA et les « honteux profits » du CAC 40 !

Ils souhaitent voir instaurés de nouveaux mécanismes de démocratie directe et notamment le RIC (référendum d’initiative citoyenne) qui peut jouer sur plusieurs niveaux : législatif (adoption ou abrogation de lois), constitutionnel (modification de la constitution), électoral (destitution d’un élu et ici c’est clairement le président de la république qui est visé).

Les causes

Le mouvement est parti d’une augmentation inconsidérée de la fiscalité des carburants effectuée dans le cadre d’une démarche démontrant que, comme d’habitude, en France, on prend le problème à l’envers.

A partir d’un volume de dépenses estimé, le pouvoir adapte la fiscalité dans le cadre d’une vision purement technocratique sans tenir compte des réalités de terrain, des conditions de vie des personnes concernées (assujettis) et sans rechercher ni l’efficience ni l’impact des nouvelles taxes et impôts !

Or, le Point a révélé que ce mécontentement populaire n’est pas du tout une découverte pour le pouvoir ; en particulier parce qu’une correspondance abondante a été reçue par l’Élysée et qu’elle traduisait un haut niveau de détresse, de désarroi et de colère parmi la population. (ici). Certains maires avaient aussi averti Matignon que la forte hausse des taxes constituait une injustice vis-à-vis des populations rurales mais le pouvoir y est resté sourd en pensant sans doute que la population concernée était suffisamment soumise pour l’accepter.

Le refus du pouvoir de l’entendre n’est donc pas dû à un manque de communication mais bien à une volonté délibérée de ne pas en tenir compte et sa responsabilité apparaît totale. Il peut bien ensuite accuser les gilets jaunes d’user de violence mais il oublie la violence administrative et fiscale exercée par l’Etat sur cette partie de la population ; ce qui permet d‘en tirer deux leçons :

– il est improductif, voire dangereux, de pousser une population ou une partie de celle-ci à bout car la réaction ne peut être que violente,

– la violence a servi la cause des Gilets Jaunes car c’est seulement en raison des débordements constatés qu’E Macron, jusque là inflexible, a annoncé un certain nombre de mesures. S’ils étaient restés pacifiquement sur leurs ronds-points de province, les Gilets Jaunes n’auraient rien obtenu !

On se trouve donc dans le cadre d’un rapport de force et dans l’affrontement de deux mondes avec d’un côté l’exécutif qui se prétend légitime parce qu’il résulte des élections et de l’autre un groupe qui s’est lancé dans la contestation de la légitimité du pouvoir et qui se prétend tout aussi légitime parce qu’il est le peuple (ou du moins une fraction de celui-ci) !

Et, dans cet affrontement, la violence est instrumentalisée car, après la bataille dans les rues, les deux camps se livrent une guerre de l’image via les médias traditionnels pour le pouvoir et via les réseaux sociaux pour les gilets jaunes !

En France, à la grande différence d’un pays comme la Suisse, nous n’avons aucune culture du consensus et de la discussion. Aucune décision importante ou avancée ne peut être obtenue en dehors du conflit, de la grève (la France est le pays des grèves) et éventuellement de la violence.

Néanmoins, le gouvernement a pris peur et semble désemparé devant un mouvement qui n’obéit pas aux règles habituelles ; ce qui permet de rappeler que les politiciens français sont pour la plupart issus de l’administration et de milieux favorisés et qu’ils n’ont ni les codes ni les ancrages sur le terrain pour réagir face à ce type de mouvement qui vient de la base et n’est filtré par aucun pouvoir intermédiaire (syndicats).

On se trouve désormais dans le schéma de l’opposition des bobos parisiens (en ce compris la presse qui s’acharne sur les gilets jaunes) et de la population de là bas, du désert ; au fin fond de la brousse !

Les conséquences

Le pouvoir cherche une issue en suivant deux axes :

– la mise en place d’une « grande consultation nationale » dont tout laisse à penser qu’il s’agit avant tout d’une manipulation pour enfumer la population en lui faisant croire qu’elle a décidé ce qu’a finalement décidé le pouvoir. Par ailleurs, la rédaction de cahiers de doléances « fleure bon l’ancien régime », celui de 1788 et des Etats généraux, qui devaient déjà statuer sur la fiscalité. On peut difficilement croire qu’il s’agit là d’un progrès !

Pis, ce grand débat a connu un « malheureux accident médiatique » lorsque l’on a su que Chantal Jouanno allait percevoir 14.700 € par mois pour diriger la commission nationale du débat public ; ce qui ne peut être pris que comme une provocation pour des gens qui gagnent 1.300 € par mois et ont des fins de mois difficiles. Celà montre clairement, qu’à un certain niveau de pouvoir, on s’autorise tout ou à peu près sans aucun complexe et qu’il existe bien une fracture entre ce milieu parisien bobo et cette France d’en bas ; celle des sans dents !

– l’utilisation de la force et de la violence pour venir à bout de la fraction la plus dure au moyen de l’utilisation abusive des tirs tendus de flash balls (LBD) avec de nombreux cas de blessures extrêmement graves (plusieurs dizaines de blessés éborgnés ou dans le coma). (ici). Evidemment, la police justifie les violences en se présentant comme systématiquement agressée et en état de défense urgente au mépris des images qui circulent !

Quelle issue ?

Au-delà du semblant de sincérité manifesté officiellement, lequel est avant tout un artifice médiatique destiné à cacher des calculs politiques, E Macron se lance en campagne électorale dans le but évident de reconquérir l’opinion en imaginant pouvoir reprendre la main ; tout en s’arrogeant le droit d’écarter les propositions qui ne lui conviendraient pas.

Sa lettre aux français est tout à fait explicite puisque les thèmes sont d’ores et déjà choisis (fiscalité et dépenses publiques, organisation de l’État et des services publics, transition écologique, démocratie et citoyenneté) avec un discours promouvant une vision exclusivement positive de l’impôt (qui permet et non qui opprime) et dans lequel on nous vante nos services publics oubliant de signaler leur coût exorbitant !

Ce grand débat a commencé avec des réunions Potemkine (ici) avec des maires triés sur le volet (par les préfets) et sans gilets jaunes (soigneusement tenus à distance) au cours desquels Macron peut faire le show (retransmis par les télés pour saluer la performance) ; ce qui ne donne finalement que l’image du monarque s’adressant à son peuple !

Soyons lucides, la manœuvre n’a pas d’autre but que de marginaliser les gilets jaunes et de les contourner tout en entortillant l’opinion pour qu’il n’en sorte rien ; en tout cas rien de gênant pour le pouvoir. Il s’agit clairement d’une action de neutralisation avec pour but essentiellement de maintenir le système en place au profit de ses bénéficiaires. Evidemment, cela ne résoudra aucun des problèmes de la France et cela ne fera qu’aggraver la crise de défiance ; mais l’essentiel n’est-il pas de gagner du temps, conformément à une doctrine en vigueur dans le milieu politique selon laquelle il faut d’abord gérer le court terme ?

Les conclusions de ce grand débat ne vont évidemment pas permettre de poser les bonnes questions à savoir la réduction du train de vie de l’Etat, l’efficience des dépenses publiques et leur réduction. Il est probable qu’il n’en résultera, au mieux, qu’un ensemble contradictoire, voire incohérent, de réponses qui seront inexploitables mais qui permettront à l’Exécutif d’en retirer exclusivement ce qui l’intéresse.

La tromperie qui circule sur les médias officiels est que la démarche du pouvoir est faite pour permettre de continuer les réformes. Le problème est qu’il n’y a eu, jusqu’ici, … aucune réforme. La « méthode Macron », basée sur du verbiage et de la comm’, est confrontée au réel c’est à dire au manque total de résultats hormis l’augmentation de la pression fiscale, de la dette et du chômage ; avec à la fin la paupérisation de la population.

En conclusion :

Le régime de la Vème république avait, dès l’origine, des tendances autoritaires ; lesquelles ont été aggravées par des modifications constitutionnelles qui ont donné un rôle absolu à l’exécutif et retiré tout pouvoir au Parlement ; lequel se trouve totalement évincé des débats en cours, alors qu’il est le représentant du « peuple souverain ».

L’absence de contre pouvoirs, qui n’est rien moins qu’une faillite de la démocratie, a entraîné une dérive de la pratique gouvernementale vers un système complètement fermé, endomorphe, coupé de la population et qui décide seul avec désormais une oligarchie administrative qui fonctionne sans contrôle avec le risque avéré d’une dérive du pouvoir vers plus d’autoritarisme !

On s’oriente clairement vers un système de « démocratie dirigée » à la russe, selon un concept développé par Vladimir Poutine (ici).

Les partis politiques traditionnels ont été balayés sur la promesse d’E Macron de faire de la politique autrement. Un an et demi après, il apparaît que la nouvelle politique ressemble furieusement à l’ancienne … en pire et les français s’en sont rendus compte ! La demande d’instauration du RIC est clairement une réaction à cette dégradation démocratique !

E Macron, candidat de la nomenklatura et des élites, avec son ascension météorique sans véritable programme, a été flatté dans son ego narcissique d’enfant roi tout puissant ; ce point est clairement perçu dans son style personnel à la fois moqueur, méprisant, hautain, totalement dénué d’empathie, sans capacité d’écoute et finalement … improductif.

Ce faisant, il a complètement oublié qu’il ne représente qu’une minorité d’électeurs (23%) et qu’il doit faire face à un rejet épidermique de la part d’une majorité de la population et se trouve face à un mouvement contestataire qui dure et qu’il n’arrive ni à contrôler ni à juguler. L’image de « président des riches » lui colle à la peau ; bien qu’il soit surtout le représentant d’une élite parisienne qui s’estime incontournable et seule apte à diriger le pays et à recevoir les gros salaires qui vont avec leurs fonctions !

Alors qu’il se percevait comme le leader de l’Europe, E Macron est désormais englué dans une situation dont il s’arrive plus à se sortir et les réformes (chômage et retraites) qu’il prétendait entreprendre n’ont désormais aucune chance d’aboutir. D’ailleurs, histoire d’enfoncer le clou dans le cercueil, aux yeux des allemands, E Macron n’apparaît « plus comme un partenaire pour sauver l’Europe et la zone euro mais comme un facteur de risque » !

La « révolution Macron », avant de s’écrouler tout à fait, va s’enfoncer dans les sables mouvants de la politique à la Chirac ; avec un président qui ne va plus faire que gérer le court terme et qui va éviter de prendre des décisions qui fâchent pour ne pas se retrouver en difficulté.

Reste à savoir si la population (gilets jaunes en tête) va s’en contenter ?

Bien cordialement à tous !

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La vérité sur le réchauffement climatique (vidéo)

On nous répète en boucle que nous sommes confrontés à un changement climatique, qu’il va falloir faire de gros efforts pour sauver la planète et que c’est pour cela que le pouvoir, depuis Sarkozy, a mis en route toute une série de dispositions législatives et réglementaires afin d’assurer une transition écologique qui nous fera échapper aux mortifères énergies fossiles.

Je vous avais déjà fait part de mon scepticisme dans trois articles :

– l’écologie est un caprice d’enfants gâtés (ici)

– de la transition écologique à la transition fiscale (ici)

– l’arnaque écologique du prix des carburants (ici)

et rappelé, en ces diverses occasions, que l’écologie est avant tout un prétexte à générer des recettes fiscales pour un Etat aux abois.

Le mouvement des gilets jaunes est d’ailleurs né d’un raz le bol fiscal à propos du prix des carburants qui allaient littéralement s’envoler et pénaliser de ce fait tous les habitants à revenus modestes et spécialement ceux habitant à la campagne ou dans la périphérie des villes et qui sont obligées d’utiliser la voiture.

Comme l’a fait remarquer un internaute : « avec la loi sur la transition énergétique, le porte monnaie fond beaucoup plus vite que la banquise » !

Je vous invite donc à visionner cette intéressante vidéo de 44 minutes dans laquelle Etienne Vernaz, un scientifique éminent, ancien directeur de recherche au CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) revient sur les données scientifiques disponibles, le rôle du CO2 dans le réchauffement climatique, la véritable nature du GIEC et rappelle certaines vérités tout en tordant le cou à certains mensonges ; notamment en ce qui concerne la présentation des données, leur interprétation et leur diffusion.

Le changement climatique info ou intox ? (ici)

C’est simple, c’est clair et vous pourrez mesurer l’ampleur du mensonge qui nous est fait alors que vient de s’engager le « grand débat national » destiné à recueillir l’opinion et les propositions des français dans un cadre entièrement contrôlé par l’Exécutif.

Bien cordialement à tous !

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J’ai testé pour vous la modulation du prélèvement à la source (épilogue)

Il est toujours intéressant de communiquer le résultat de ses expériences avec l’administration.

En l’occurrence, je reviens sur mon « expérience » à propos du prélèvement à la source (PALS) qui est entré en application le 02 janvier dernier.

A la suite de mon article (ici), à l’occasion duquel je vous ai exposé les difficultés rencontrées pour obtenir une réduction du taux de PALS, j’ai pu enfin me connecter (la nuit à 2 heures du matin !?!) à mon « espace personnel » sur le portail Internet impôts.gouv.fr.

J’ai formulé, dans la rubrique « contacts » ma réclamation dans les termes de mon article.

Cela m’a permis de recevoir, 3 jours plus tard, une réponse de la DGFIP me demandant de lui fournir :

– mes éléments de revenus et charges pour 2018,

– mes éléments de revenus et charges pour 2019.

Les éléments communiqués doivent opérer une ventilation entre les différentes catégories de revenus (salaires, pensions, revenus du patrimoine) et les différentes charges déductibles.

Après une semaine d’attente, je viens de recevoir la réponse de la DGFIP.

Ma demande était parfaitement justifiée et le taux du prélèvement (PALS) a bien été modifié dans le sens de ma demande ; à savoir 0.

Cette histoire me permet donc de tirer une quintuple conclusion à propos du PALS :

– la modulation tant vantée par nos ministres est peut-être possible mais en ce qui me concerne elle n’a pas fonctionné pour des raisons qui ne m’ont pas été communiquées (mauvais paramétrage informatique, blocage intentionnel des demandes ?). L’effet immédiat de ce genre de situation est qu’il permet à l’administration de refouler a priori une quantité notable de réclamations …

– la réduction du prélèvement reste encore possible par les voies traditionnelles qui étaient déjà celles utilisées avant la mise en place du PALS ; ce qui démontre à tout le moins un manque flagrant d’efficacité du nouveau système !

– le PALS n’a absolument pas été mis en place dans l’intérêt du contribuable qui se trouve à batailler, sans interlocuteur, avec un système informatique dont on peut lui faire dire ce que l’on veut (on sait que c’est juste une question de paramétrage),

– il ne faut pas hésiter à insister auprès de l’administration, lorsque vous êtes sûr de votre bon droit, et, en l’occurrence, la DGFIP n’a pas pu opposer un quelconque argument à ma démarche. Les commentaires agressifs ou injurieux reçus à la suite de mon article et qui émanaient sans nul doute de fonctionnaires des impôts mécontents des termes de mon exposé reçoivent donc un démenti flagrant !

– en fait de simplification, le PALS apparaît être une abominable usine à gaz dont l’usage est malheureusement limité à ceux qui d’une part maîtrisent suffisamment la fiscalité pour pouvoir argumenter utilement (et clairement) auprès de la DGFIP et d’autre part utilisent avec suffisamment d’aisance le système informatique mis en place par l’administration.

N’hésitez donc pas à utiliser la même voie pour formuler vos réclamations ; la DGFIP est tenue de vous répondre et de faire droit à votre demande si celle-ci est justifiée.

Pour finir, quatre précisions importantes si vous vous trouvez dans la même situation et que vous souhaitez effectuer la même démarche :

– si vous ne l’avez pas déjà fait, il vous faut impérativement ouvrir un compte personnel sur le portail de la DGFIP car il n’est désormais plus possible d’échapper à ce système de relation avec l’administration. Il faut préciser qu’après un petit temps d’adaptation, on y arrive très bien et que cela fonctionne même plutôt bien ; en tout cas bien mieux que le système SIV pour les cartes grises de véhicules. Evidemment, ceux qui n’ont pas Internet ainsi que ceux qui n’ont pas d’ordinateur sont pénalisés ….

– préparez bien votre dossier avec un décompte précis de vos revenus et charges des années 2018 et 2019 avant de vous connecter. L’idéal est de les exposer clairement au préalable (avec des colonnes) dans un fichier de type Word (Microsoft) ou ODS (OpenOffice) afin de vous permettre d’en faire ensuite un copier/coller sur la partie de la page destinée à l’exposé de votre demande. Vous devez communiquer les éléments sans effectuer ni déduction ni abattement ; exactement de la même façon que si vous remplissiez votre déclaration de revenus ! Pour ma part, j’utilise aussi un tableur qui permet de connaître immédiatement mon taux d’imposition, le montant de l’impôt ainsi que celui des cotisations dites sociales (CSG et autres) ; je sais donc immédiatement à quoi m’en tenir.

– vous devez engager votre demande rapidement car il y a un délai minimum théorique de 3 mois avant la mise en application de la modification sollicitée (enfin quand elle n’est pas refoulée) et les restitutions de trop prélevé ne seront examinées qu’en 2020 ! Plus vous attendez, plus le montant prélevé à tord va augmenter et … plus vous ferez crédit à l’Etat des impôts que vous ne devez pas !

– la complexité des situations personnelles, qui sont toutes différentes, ne plaide malheureusement pas pour une simplification administrative. (ici) et les difficultés rencontrées pour se connecter sur mon « espace personnel » démontrent évidemment que le portail Internet de la DGFIP était littéralement pris d’assaut par des contribuables en difficulté, en demande d’explications ou de réclamation à la suite d’une erreur.

Dernier point : ne vous amusez pas à écrire n’importe quoi pour obtenir une réduction du PALS (du style tout à zéro). Vous encourrez des sanctions administratives. (Pénalités).

N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience et des difficultés rencontrées.

Bien cordialement à tous !

 

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Le gouvernement … ment encore !

Cela va devenir une rubrique habituelle mais ce n’est pas de notre faute ; le gouvernement ment et il ne peut pas s’en empêcher car influencer l’opinion et éventuellement la manipuler est une constante du pouvoir …

Et nous, nous nous sentons obligés d’en parler !

1er mensonge : A tout seigneur tout honneur, le président de la république qui, lors de ses vœux du 31 décembre, nous a péremptoirement déclaré : « le capitalisme ultralibéral et financier, trop souvent guidé par le court terme et l’avidité de quelques-uns, va vers sa fin ».

Le problème est que sa déclaration réduit le capitalisme à une vision doublement négative : le court terme et l’avidité alors que nos sociétés occidentales sont toutes basées sur le capitalisme qui, seul, a permis de créer les richesses qui sont la base de notre développement économique depuis le 18°s.

Par ailleurs, aucun système collectiviste, socialiste ou autre, n’a jamais réussi. Ils n’ont conduit qu’à la ruine et à la misère des populations qui les ont subis.

Quant à l’épithète « ultralibéral », il ne correspond à rien : on est libéral ou on l’est pas et lui visiblement ne l’est pas malgré les affirmations de certains de ses détracteurs !

Préjuger de la « fin du capitalisme » est enfin une affirmation pour le moins audacieuse puisqu’il n’y a pas de modèle économique de remplacement ; sauf à penser que E Macron pense que le système si peu efficient du capitalisme d’Etat à la française pourrait être de nature à être ce modèle de substitution…

Quel est finalement le but de cette déclaration : conviction ou manipulation ?

Il est probable que cette affirmation est surtout destinée aux populations de gauche qu’il faut amadouer en vue de leur récupération pour les prochaines élections … ce qui n’exclut pas, par ailleurs, qu’il dévoile ainsi sa véritable pensée de socialiste pur jus !

Enfin, on peut fustiger le capitalisme mais il faut quand même ne pas perdre de vue que ce sont l’étatisme français et l’Etat providence qui sont essentiellement la cause de tous nos maux voir (ici) et (là).

2ème mensonge : les gilets jaunes, qui refusent de rentrer chez eux, sont tous des fascistes ou des membres de mouvements d’extrême droite ; car c’est bien connu seuls les gens d’extrême droite troublent l’ordre public républicain !?!

Ce discours a, bien entendu, été relayé abondamment par la presse subventionnée dont l’opinion politique se situe clairement à gauche puisque … la morale est forcément de gauche.

Pas de chance, il s’avère que les casseurs arrêtés étaient en majorité d’extrême gauche ou non affiliés (black blocks ou gilets jaunes entraînés par les circonstances).

La distorsion entre le discours officiel et la réalité ne semble toutefois pas troubler le pouvoir et ses affidés ; surtout lorsque l’on sait que le but de ces déclarations est avant tout de discréditer un mouvement exclusivement populaire (du moins à l’origine) et spontané ; le président ayant lui-même “enfoncé le clou” en insistant, lors de ses « vœux », sur le retour nécessaire à l’ordre républicain.

3ème mensonge : les gilets jaunes ont agressé la police – ce sont des voyous et le président l’a dit lui-même en parlant de « foule haineuse ».

On tombe là dans le manichéisme le plus primaire, style URSS des années 70 ; ce qui ne constitue évidemment pas un progrès.

Le problème c’est que j’ai vu la police charger, après un gazage massif, un rassemblement pacifique de retraités et de personnes âgées en gilets jaunes … Faudra-t-il sortir à l’avenir avec un déambulateur pour éviter le matraquage policier ?

La vérité est que le pouvoir a eu très, très peur et qu’il a envoyé au casse pipe des forces de l’ordre conditionnées et embrigadées pour faire le sale boulot pendant que, selon le Canard Enchaîné, E Macron se terrait à l’Élysée ; protégé par 600 policiers et gendarmes et un hélicoptère prêt à décoller … pour le cas où !

On a appris aussi que la police avait tiré au flash-ball à très faible distance (4 m) sur plusieurs jeunes filles et que le cas est avéré pour 3 autres adolescents dont un à Toulouse qui a perdu un oeil.

J’aimerais bien connaître la nature des agressions intolérables commises par ces jeunes filles pour justifier de telles violences policières !

La seule vérité est que le pouvoir tremble de peur devant une « populace en colère » et incontrôlable qui n’obéit pas aux codes habituels et qu’il est prêt à justifier tous les abus commis en son nom, de l’ordre public, de la République … alors qu’il est seulement inadmissible d’utiliser de telles méthodes sur des enfants et qu’il n’y aura jamais aucun argument qui puisse les justifier.

Il faut quand même rappeler que le nombre des blessés dépasse les 1.000 et que certains véhicules de police (non équipés de la vignette Crit’air) disposaient de réservoirs contenant des produits chimiques incapacitants toxiques (il s’agirait de poudre) … pour le cas où (sic).

En outre :

– La police se met désormais à confisquer les masques de plongée et les lunettes de natation car, fait nouveau, ce serait des armes par destination … bien qu’on n’ait jamais vu quelqu’un être tué à coup de masque de plongée. On a compris qu’il s’agit en fait de rendre les manifestants totalement vulnérables aux gaz lacrymogènes pour les empêcher de résister aux attaques de la police. Bientôt, chercher à se protéger des attaques de la police deviendra un délit … comme dans toutes les bonnes dictatures !

– La justice, en toute indépendance, a décidé aussi de matraquer à sa façon les manifestants politiquement incorrects qui ne détiennent pas les codes des corps intermédiaires (syndicats patentés subventionnés qui ne représentent personne). C’est le cas notamment de 3 personnes qui ont, le 21 décembre, pendu et décapité un pantin à l’effigie d’ E Macron car ces faits constitueraient « une incitation au meurtre ». Un jeune est aussi poursuivi pour avoir parlé de guillotine à un élu !?! Enfin, la police a arrêté M Drouet, meneur des gilets jaunes, parce qu’il a été pris sur le fait en train de commettre un acte extrêmement dangereux : il déposait des bougies en commémoration des gilets jaunes morts (12) mais ne l’avait pas déclaré en préfecture !

Enfin, des ordres ont été donnés pour évacuer, manu militari, les ronds points encore occupés.

Le pouvoir peut dormir tranquille, la police et la justice font le boulot … même si on se situe clairement dans la répression de la liberté politique, en parfaite violation avec les dispositions de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ; laquelle a valeur constitutionnelle.

Toutefois, il faut être conscient que ces poursuites sont essentiellement destinées à intimider, voire à effrayer, les manifestants et la population en général … surtout si celle-ci avait dans l’idée de se joindre au mouvement !

Pour le pouvoir, il faut casser le mouvement à tout prix mais il n’est toutefois pas sûr que cela soit efficace à en juger par ce qui s’est passé le 05 janvier !

 4ème mensonge : la rémunération des livrets A a été bloquée à 0.75% l’an jusqu’en 2020 pour, officiellement, faciliter le financement du logement social via la Caisse des Dépôts et Consignations.

On sait que le livret A est le placement préféré des classes populaires et qu’il est présenté comme sûr ; sauf qu’il est loin de l’excellence !

Auparavant, le taux de rémunération de l’épargne était indexé sur l’inflation ; ce qui en faisait un placement permettant au moins de sauvegarder son épargne ; même s’il était loin d’être performant.

Son autre avantage est qu’il échappe aux « cotisations sociales » (CSG et autres au taux actuel de 17.2%) ; ce qui est loin d’être anodin.

Mais c’était sans doute trop … c’est pourquoi le gouvernement a modifié, en 2016, les règles de calcul des intérêts pour les plafonner à 0.75% l’an.

Lorsque l’inflation était très faible (moins de 1% l’an) ; le problème de la rémunération était relativement anodin mais il se trouve qu’en 2018, l’inflation s’est élevée (officiellement) à 1.8%.

De ce fait, ce placement de père de famille fait désormais perdre de l’argent (en toute sécurité) à chacun de ses détenteurs puisque le taux de rémunération est largement inférieur à l’inflation.

Par contre, le gain pour l’Etat a été évalué à 3.5 milliards € ; économisés sur le dos du petit épargnant !

Il faut y voir, en fait, une manière de subventionner les dépenses de l’Etat ou si vous préférez un impôt qui ne dit pas son nom !

Il n’y a pas de petites économies mais rassurez-vous l’inflation devrait à nouveau diminuer vers les 1% l’an en 2019 du fait du ralentissement économique et du tassement du prix du pétrole. Cela devrait réduire les pertes des détenteurs de Livrets A.

5ème mensonge : Le pouvoir se plaint de la destruction des radars et surtout prétend que leur réparation va lui coûter très cher. Il affirme aussi que, du fait de la destruction de ces appareils, les conducteurs vont se défouler et se remettre à conduire n’importe comment avec à la clé une augmentation vertigineuse des accidents !

À l’occasion des fêtes, j’ai parcouru 800 km ; ce qui m’a permis de constater qu’effectivement 80% des radars automatiques avaient été neutralisés mais que tous avaient été bâchés ou tagués à la peinture jaune. Je n’en n’ai pas vu un seul brûlé ou détruit ; ce qui ne veut bien entendu pas dire qu’il n’y n’a pas eu …

Par ailleurs, durant ces trajets, je n’ai pas vu une seule infraction ni une seule fois un conducteur incivique … ce qui tend à démontrer que les radars n’ont pas tout à fait la fonction ni l’utilité qu’on prétend qu’ils ont !

Le pouvoir peut pleurer sur les frais de réparation mais ils seront en fait à peu près nuls (il suffit de retirer la bâche) ; compte non tenu du fait qu’il « oublie » de vous dire ce que les radars lui rapportent : 1.2 milliards €/an !

En fait, on sait que les radars ont été implantés en masse essentiellement pour piéger l’automobiliste et rapporter des impôts sous couvert de répression pénale forfaitaire ( !?!) et que la réduction à 80 km/h n’a pas eu d’autre but que de renforcer les possibilités de répression sous couvert d’un argument sécuritaire non prouvé.

Enfin, à bien y regarder, ces radars sont essentiellement des instruments d’oppression dont le but évident est de sanctionner. On passe très vite de conducteur discipliné à délinquant routier (il suffit de 4 km/h car la marge d’erreur admise est 2.5%) et cela les français ont fini par le comprendre !

La suite au prochain mensonge gouvernemental … Ce qui devrait être relativement rapide.

Bien cordialement à tous !

 

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J’ai testé pour vous la modulation du prélèvement à la source

Le prélèvement à la source (PALS) vient d’entrer en application à la suite d’une longue période d’explications, relevant surtout de la propagande, au cours de laquelle on nous a expliqué que ce serait facile, bien mieux qu’avant et que vous pourriez de toutes les façons adapter le montant du PALS en fonction de votre situation.

Aussitôt dit, aussitôt fait, j’ai testé le PALS et les possibilités de modulation du taux de prélèvement puisque … c’est si facile !

Autant vous prévenir de suite, cela ne marche pas !

Démonstration :

Confronté à une diminution très importante de mes revenus qui me rend désormais non assujetti à l’IRPP (impôt sur le revenu) aussi bien pour 2018 que pour 2019, je viens donc de me connecter sur l’espace impôts.gouv.fr afin de modifier le taux du prélèvement à la source.

Le but de l’opération était de ramener à zéro le taux du PALS fixé initialement à 2% dans mon avis d’imposition reçu en septembre 2018.

J’ai donc rempli le formulaire apparu à l’écran en vue de demander l’application d’un taux de prélèvement à la source de 0 (zéro) ; ce qui m’a permis de lire la réponse suivante :

La modulation à la baisse du prélèvement est possible lorsque le montant du prélèvement au titre de la situation et des revenus de l’année en cours est inférieur de plus de 10 % et 200 euros au montant du prélèvement supporté en l’absence de cette modulation.

Compte tenu des éléments déclarés, vous ne remplissez pas ces conditions. Vous ne pouvez donc pas modifier votre prélèvement à la source.

 Le montant de mon impôt passant de 370 € à 0, le montant du prélèvement est bien supérieur à 200 € et à 10% puisqu’il est de 100%.

La réponse qui m’a été faite est visiblement inappropriée puisque je rentre bien dans le critère de réduction du PALS.

Or, contrairement à ce qui nous a été affirmé depuis des mois, il n’est pas possible de le moduler !

Doit-on en conclure que la DGFIP (Bercy) a ajouté des paramétrages non prévus ou non stipulés à seule fin de faire obstacle à toute réduction du prélèvement ? il est permis de le penser …

Bien décidé à en avoir le coeur net, je me connecte immédiatement sur mon « espace personnel particulier » afin d’opérer une réclamation.

Malheureusement, et ce n’est vraiment pas de chance, il est impossible de se connecter ; le service concerné (qui n’est pas le même que celui dédié au PALS), est « momentanément » indisponible !

Mais voilà au moins un moyen simple de couper court à toute réclamation !

Conclusion :

Comme je l’avais prévu (ici), le PALS ne marche pas; en tout cas il ne fonctionne pas dans les conditions qui nous ont été indiquées. Ce sont surtout des complications inutiles et, alors qu’auparavant il était possible de moduler le montant des prélèvements fiscaux pour l’adapter aux revenus réels, aujourd’hui ce n’est plus possible.

Malgré des revenus très faibles, je me trouve donc contraint de faire l’avance à l’Etat d’impôts que je ne dois pas ! Mais, je peux espérer un remboursement sous 18 mois …

Le contribuable ne peut pas être tenu pour responsable des insuffisances de l’administration … mais c’est pourtant bien lui qui en fait les frais !

Il est évident qu’il n’y a aucune simplification, bien au contraire, et les buts poursuivis ne sont évidemment pas ceux qui ont été affichés !

Conclusion qui s’impose : le gouvernement ment et avec lui le sémillant ministre du budget, le désormais fameux Darmanin, dont l’arrogance le dispute à l’incompétence la plus absolue, qui pense que le français disposant d’un revenu de 900 € par mois peut se permettre d’aller au restaurant et se payer des additions de 200 € ; sans les vins (ce détail ajouté par ses soins est évidemment d’importance).

Le jour où le gouvernement et ses hauts fonctionnaires cesseront de prendre les français pour des imbéciles, ils auront fait un grand progrès ; mais je ne pense pas que cela soit pour un avenir proche compte tenu de la situation générale absolument catastrophique des finances publiques.

N’hésitez pas à nous faire part, dans la rubrique VOS TEMOIGNAGES, de vos expériences personnelles ; je sens qu’on va bien s’amuser …

Bien cordialement à tous !

 

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Cette dette qui va nous exploser à la figure suite (les méfaits de la fiscalamité)

Les gouvernements français ont toujours préféré dépenser plus ; plutôt que de réformer le pays et réduire les dépenses lorsque les conditions économiques le permettaient.

C’est dans cette ligne qu’E Macron et F Hollande ont donc délibérément opté pour l’augmentation du matraquage fiscal en escomptant que le surplus de croissance économique allait absorber le surplus de fiscalité … sans succès.

Cela prouve que l’augmentation perpétuelle des impôts ne sert à rien si l’Etat ne réduit pas ses dépenses et que le poids de la fiscalité, au-delà d’un certain niveau, constitue pour l’économie et les agents économiques un handicap qui finit par devenir insurmontable. On peut légitimement parler de fiscalamité.

De plus, le mouvement des gilets jaunes a établi une novation qui relève toutefois de l’évidence : il n’est pas possible d’aller au-delà d’un certain seuil de confiscation fiscale surtout quand il n’y a pas de croissance (ce seuil étant toutefois subjectif et difficile à déterminer).

Le projet de budget initial pour 2019 prévoyait des recettes de 291 milliards € avec un déficit de -98 milliards € c’est à dire un déficit supérieur à 33%. Il contenait en outre une présentation pour le moins hypocrite du budget en affirmant que « le déficit budgétaire supportera l’essentiel de la baisse des prélèvements obligatoires réalisée au profit des ménages et des entreprises et s’établira à 98,7 Md€. L’Etat assumant la plus grande partie de l’impact des baisses de prélèvements obligatoires ». 

Quand on sait que l’Etat n’est qu’une fiction recouvrant l’ensemble des contribuables et que les déficits d’aujourd’hui sont en fait les impôts de demain, on comprend qu’il n’y a, dans les faits, aucune diminution de la fiscalité mais juste un … report de la fiscalité dans le temps !

Or, avec la crise des gilets jaunes, qui n’a pas du tout été anticipée, le gouvernement s’est trouvé dans l’obligation de freiner sa prédation et de distribuer un peu de pouvoir d’achat afin de calmer une population excédée par un niveau de fiscalité excessif et de creuser, un peu plus, un déficit qui atteint déjà un niveau alarmant.

Le gouvernement s’est trouvé le dos au mur et contraint de céder, dans une improvisation totale, face à des revendications se levant les unes après les autres ; tout le monde espérant bien recevoir sa part dans la distribution gratuite de l’argent qu’on n’a pas !

Ce déficit, à hauteur de la panique qui a saisi le gouvernement devant la contestation populaire, constitue la manifestation la plus évidente d’un phénomène malheureusement constant : l’Etat dépense trop et sa marge de manœuvre se réduit sans cesse pour devenir pratiquement nulle ; sauf à creuser un peu plus les déficits !

Seulement, cette pratique, qui tient essentiellement du pompier pyromane, ne peut durer indéfiniment car, un jour, nous serons coincés entre trop de dettes, plus de crédit et des rentrées fiscales « qui ne suivent plus » ; en gros dans la situation grecque !

Pour seulement stopper les déficits accumulés, il faudrait amputer le pouvoir d’achat des français, en moyenne, de 967 € par an par français et, pour rembourser en suivant une pente descendante sur une durée identique de 40 ans, à nouveau de 967 € par an.

Alors que le déficit de 2019, initialement annoncé à 2.6% va exploser à 3,7% du PIB et -107 milliards € (représentant pas moins de 1.646 € par français), c’est au contraire pas moins de 1.935 € par an, en moyenne et en € constants, qu’il faudrait ponctionner sur chaque français (bébés compris) par le biais d’une diminution des salaires, des pensions et « aides sociales » pour revenir au niveau zéro de la dette ; ce qui représente, pour une famille de 4 personnes, rien moins que 7.740 € par an !

C’est tout simplement à la fois inconcevable et irréalisable ; et encore, ce calcul est-il fait en escomptant un maintien des taux d’intérêts à des niveaux actuels (0.8% l’an). S’il y a des tensions sur les taux, la dette augmentera avec la perspective du pire : que le service de la dette soit supérieur au taux de croissance ; ce qui nous amènerait dans une trappe à dette provoquant une accélération de la dette malgré l’adoption de mesures d’austérité.

Evidemment, aucun de nos politiciens/hauts fonctionnaires, si prompts à trouver des solutions à quelque problème que ce soit, n’est prêt à proférer une telle « grossièreté » et les français refuseraient tout simplement d’entendre une telle déclaration en criant au vol et à la trahison !

On comprend dès lors que le gouvernement recule face à cette échéance en poursuivant pour l’instant « l’oeuvre engagée » en espérant que ça tienne le plus longtemps possible tout en escomptant que les taux d’intérêts restent faibles … ce qui est un pari pour le moins hasardeux sur l’avenir.

Le pouvoir a opté pour la solution de facilité : rouler la dette, colmater les brèches les plus criantes, endormir la population tout en poursuivant, consciemment et en toute connaissance de cause, une trajectoire qui ne peut que conduire à la catastrophe !

Car il est désormais exclu de pouvoir en sortir indemnes !

Il faut être lucide ; il est impossible, avec une fiscalité aussi pesante et un Etat incapable de se réformer, dans un environnement concurrentiel, de retrouver de manière durable une croissance supérieure à 3% l’an de nature à dégager les marges budgétaires permettant de rembourser les dettes accumulées.

Le défaut (suspension voire annulation pure et simple des dettes) sera repoussé, autant que possible, car il aurait des effets catastrophiques dont le moindre serait la fermeture du marché du crédit pour 30 ans et la ruine de la population ; mais il ne peut pas être exclu en cas de crise grave.

La dévaluation (ou le lessivage de la dette par l’inflation) n’est pas possible avec l’€ (puisqu’on ne peut pas dévaluer).

On pourrait opter pour la solution des souverainistes (sortir de l’€ et faire tourner la planche à billets en FF pour payer la dette en FF) mais elle posera de très graves problèmes aux conséquences difficilement appréciables car cette monnaie nationale subirait une très forte dépréciation (-40% dans les six premiers mois) et elle ne serait pas acceptée par nos créanciers ; ce qui reviendrait à un défaut. Celà nous ferait tomber dans le mécanisme fatal de l’hyperinflation qui ruinerait tout le monde, et d’abord les français eux-mêmes.

Cela signifie clairement que l’on ne peut sortir de l’€ que si l’on n’a pas de dettes en €.

La dernière option est la dévaluation interne dont le but est d’obtenir une réduction importante des coûts de production et une amélioration de la compétitivité avec, en théorie, une augmentation des exportations et des rentrées fiscales de nature à dégager des marges permettant de commencer à rembourser … à condition de ne pas augmenter les dépenses.

E Macron avait commencé à engager ce processus, qui peut prendre des aspects extrêmement sournois, par le biais de la taxe carbone, en ciblant les français de la périphérie … qui ne l’ont pas accepté !

La conclusion qui s’impose est qu’il n’y a désormais plus de solution.

L’adoption de l’€ prévoyait le respect de disciplines budgétaires que l’Italie et la France refusent de respecter … mais l’Allemagne ne voit pas pourquoi elle paierait pour des pays qui refusent de respecter les règles qu’elle-même s’oblige à respecter !

C’est donc une grossière erreur que d’écrire que l’Allemagne ne conçoit l’€ et les institutions européennes que comme « un outil d’expression de sa puissance et de sa domination en Europe » et que ce serait pour cette raison qu’elle refuse que la France puisse accumuler, année après année, des déficits effrénés !

Il faut aussi rappeler que la BCE a fait de l’émission monétaire massive (QE) pendant 10 ans pour stabiliser les budgets des états membres ; ce qui creusé le passif de la banque à 4.670 milliards soit 42% du PIB de l’UE.

Ce qu’on ne dit jamais, c’est que tous les membres de la zone € sont solidairement responsables du passif de la BCE et, en cas d’effondrement de la zone €, que chaque membre devrait contribuer indéfiniment aux pertes à proportion de sa participation au capital. (Voir tableau en fin d’article). Pour la France sa part de responsabilité s’élève donc à 662 milliards € (en plus des 2.322 milliards de déficit accumulés).

Car, finalement, creuser des déficits pose inévitablement le problème de leur remboursement alors que personne n’a envie de payer les dettes des autres et que des signaux alarmants apparaissent :

– La BCE vient d’annoncer la fin du financement accommodant, et bien qu’il soit permis de penser qu’elle va faire en sortie de limiter la progression des taux pour éviter des effets catastrophiques sur la solvabilité des Etats sur endettés et des intermédiaires financiers qui les ont financés, il ne faut surtout pas croire qu’elle va se mettre à financer, à fonds perdus, les dettes italiennes et françaises à hauteur de 200 milliards € par an et par pays !

– Les investisseurs étrangers sont actuellement vendeurs de la dette française et une augmentation du déficit budgétaire va inéluctablement provoquer une tension sur les taux qui vont monter entraînant une hausse du déficit et de la dette.

Avec une croissance économique qui sera, au mieux, de 1.2% en 2019, nous sommes en pleine dérive budgétaire. Nous avons dépassé le seuil de la gestion de la dette pour tomber dans le surendettement pur et simple et l’image qui vient à l’idée est celle d’un train, en haut de la montagne, dont les freins ont lâché !

Paralysé par la contestation populaire, le gouvernement ne fera désormais plus rien jusqu’aux élections de 2022 alors que le surendettement des Etats a failli emporter l’UE en 2012 et que l’on sait que c’est une bombe à retardement aux conséquences dévastatrices. (C’est pour cela que la Commission Européenne exige des pays membres de l’UE qu’ils présentent des budgets se rapprochant du déficit zéro).

Distribuer l’argent qu’on n’a pas nous rapproche seulement d’un précipice qui apparaît désormais comme inéluctable et ce n’est sûrement pas ce qu’ont voulu les français !

Quoiqu’il en soit,  il faut être persuadé qu’on arrive au bout du cycle dispendieux de l’Etat providence et qu’il y aura des révisions déchirantes chez les retraités et les bénéficiaires en tous genres de l’argent public! Le réveil risque d’être brutal et on peut affirmer, sans risque, que la France aura sauté bien avant qu’on ait sauvé la planète grâce à la taxe carbone.

On a habitué les français au mythe de l’argent gratuit mais, à la fin, comme viennent de s’en rendre compte les gilets jaunes, ne restent plus que les impôts.

Il est plus que probable que nous aurons à l’avenir quelques révoltes !

Bien cordialement et meilleurs vœux à tous !

 

Répartition du capital de la BCE

 

Actionnaire

Part du capital (%) Part dans l’eurozone (%)
Banque nationale de Belgique 2,48 3,53
Banque fédérale d’Allemagne 17,99 25,57
Banque centrale et autorité des services financiers d’Irlande 1,16 1,65
Banque de Grèce 2,03 2,89
Banque d’Espagne 8,84 12,57
Banque de France 14,18 20,16
Banque d’Italie 12,31 17,50
Banque centrale de Chypre 0,15 0,21
Banque centrale du Luxembourg 0,20 0,28
Banque centrale de Malte 0,06 0,09
Banque des Pays-Bas 4,00 5,69
Banque nationale d’Autriche 1,96 2,79
Banque du Portugal 1,74 2,47
Banque de Slovénie 0,34 0,48
Banque nationale de Slovaquie 0,77 1,09
Banque de Finlande 1,26 1,79
Banque d’Estonie 0,19 0,27
Banque de Lituanie 0,41 0,58
Banque de Lettonie 0,28 0,40
Sous-total groupe des BCN appartenant à la zone euro 70,35 100
Banque nationale de Bulgarie 0,86
Banque nationale tchèque 1,61
Banque nationale du Danemark 1,49
Banque nationale de Hongrie 1,38
Banque nationale de Pologne 5,12
Banque nationale de Roumanie 2,60
Banque de Suède 2,27
Banque d’Angleterre 13,67
Sous-total groupe des BCN n’appartenant pas à la zone euro 29,61
Total 100

Source Wikpedia

 

 

 

 

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Cette dette qui va nous exploser à la figure

A la suite de la décision du gouvernement de « desserrer les cordons de la bourse » en réponse au mouvement des gilets jaunes, il apparaît intéressant de se pencher sur une question qui va finir se poser de manière lancinante et inéluctable : la dette de l’Etat qui n’est rien d’autre que la dette collective de tous les français.

En 1978 la dette publique était de 74 milliards €. En novembre 2018, elle s’est établie à 2.322 milliards € et représente 99.3% du PIB. Cela signifie qu’en 40 ans, l’Etat a dépensé, en € courants, 2.248 milliards € de plus que ses recettes fiscales et revenus annexes ; ce qui représente une moyenne de 56,2 milliards € par an.

Année Proportion du PIB Valeur (en milliards d’euros courants)
Dette publique Solde public Dette publique Solde public
1978 21,2 % −1,8 % −74,0 −6,3
1979 21,1 % −0,5 % −84,4 −1,8
1980 20,8 % −0,4 % −94,1 −1,9
1981 22,0 % −2,4 % −112,4 −12,3
1982 25,4 % −2,8 % −148,6 −16,6
1983 26,7 % −2,5 % −173,6 −16,5
1984 29,1 % −2,7 % −205,7 −19,3
1985 30,7 % −3,0 % −232,6 −22,5
1986 31,3 % −3,2 % −255,0 −26,0
1987 33,7 % −2,0 % −288,3 −17,2
1988 33,6 % −2,6 % −311,2 −23,7
1989 34,4 % −1,8 % −343,4 −17,8
1990 35,6 % −2,4 % −374,9 −25,6
1991 36,5 % −2,9 % −398,2 −31,3
1992 40,2 % −4,6 % −454,9 −52,0
1993 46,6 % −6,4 % −531,7 −72,6
1994 49,9 % −5,4 % −588,6 −64,0
1995 56,1 % −5,1 % −683,5 −62,2
1996 60,0 % −3,9 % −751,3 −48,9
1997 61,4 % −3,7 % −794,1 −47,2
1998 61,4 % −2,4 % −829,4 −32,2
1999 60,5 % −1,6 % −847,6 −22,5
2000 58,9 % −1,3 % −870,6 −19,5
2001 58,9 % −1,4 % −897,4 −22,1
2002 60,3 % −3,2 % −956,8 −50,2
2003 64,4 % −4,0 % −1 050,4 −65,5
2004 65,9 % −3,6 % −1 123,6 −61,2
2005 67,4 % −3,4 % −1 189,9 −59,3
2006 64,6 % −2,4 % −1 194,1 −45,2
2007 64,5 % −2,6 % −1 252,9 −51,2
2008 68,8 % −3,3 % −1 370,3 −65,0
2009 83,0 % −7,2 % −1 607,9 −138,9
2010 85,3 % −6,9 % −1 701,1 −137,4
2011 87,8 % −5,2 % −1 807,9 −106,1
2012 90,6 % −5,0 % −1 892,5 −104,0
2013 93,4 % −4,1 % −1 977,7 −86,5
2014 94,9 % −3,9 % −2 039,9 −83,9
2015 95,6 % −3,6 % −2 101,3 −79,7
2016 96,6 % −3,4 % −2 152,5 −75,9
2017 96,8 % −2,6 % −2 218,4 −59,5
2018 (PLF 2019) 99,3 % ? –2 322,0  -107
2019 (PLF 2019) 98,6 % −2,8 % ? ?

Source Wikipedia

Si l’on divise le montant total de la dette par le nombre de français (60 millions) nous aboutissons à un solde de -38.700 € par français (bébés compris) ; laquelle somme représente le montant du niveau de vie qui a été distribué aux français, en 40 ans … sans qu’il y ait création de richesse correspondante.

Pour dire les choses autrement, l’Etat a dopé, par l’emprunt, le niveau de vie de chaque français en moyenne de 967 € par an au moyen d’allocations sociales, de services gratuits, de retraites, de salaires … la liste est très longue.

On peut dire enfin, ce qui ne manquera pas d’en faire hurler certains, que les français se sont collectivement enrichis sur le dos de l’Etat à hauteur de 2.322 milliards € !

Il s’agit évidemment d’une moyenne ; certains n’ont rien reçu ou presque et d’autres beaucoup.

Certains vous expliqueront, pour la justifier, que la « dette est bonne » ce qui est une affirmation tronquée. La dette peut être bonne s’il s’agit d’investissements durables, que le capital emprunté est remboursé et si le taux de croissance du PIB est supérieur à celle de la charge de la dette car alors la croissance permet de dégager les ressources nécessaires pour rembourser les sommes empruntées.

Or, l’examen du tableau fait apparaître que la dette enfle sans fin et progresse beaucoup plus vite que le PIB. L’Etat emprunte donc toujours plus d’abord pour rembourser les anciens emprunts venus à échéance mais aussi pour payer une partie de ses frais de fonctionnement et cette situation n’est évidemment pas tenable sur la durée surtout qu’au-delà de 100% du PIB, une dette est considérée comme dangereuse pour l’économie du pays.

Que recouvre le PIB (produit intérieur brut).

Le PIB est censé retracer l’activité économique et incorpore, de manière arbitraire, le PIB marchand et le PIB non marchand ; alors qu’ils n’ont pas la même nature. Le PIB marchand est celui dégagé par l’activité économique – c’est la production de biens et services qui correspond à une création de richesse. Le PIB non marchand est celui des administrations publiques qui ne produisent … rien !

Le PIB apparaît donc complètement artificiel car, à bien y regarder, l’activité des administrations ne constitue pas un poste de recettes mais une charge !

Il est dès lors facile de comprendre que seule l’activité économique, correspondant au PIB marchand, est de nature à dégager les ressources qui permettront de rembourser les dettes contractées.

Or, le PIB marchand ne cesse de décliner. En 1974, il représentait 70 % du PIB total, en 2007 il ne représentait plus que 50% et, en 2012, il est tombé à 43 % du PIB total (avec 57% de dépense publique) ; ce qui explique par ailleurs que 75% des produits manufacturés vendus en France soient importés !

Il y a un moment où il faut tirer les conséquences de la situation : La soutenabilité de la dette repose sur la seule économie marchande et sur la valeur ajoutée qu’elle dégage ; laquelle est, pour l’essentiel, le fait des entreprises puisque nous payons nos importations grâce aux marchandises et aux services que nous vendons et que l’énorme déficit du commerce extérieur (62 Milliards € en 2017) correspond globalement à l’endettement contracté annuellement ; c’est à dire à la richesse que nous empruntons pour financer notre train de vie.

Conclusion qui s’impose : plus notre création de richesse diminue et plus nous devons emprunter si nous voulons conserver notre train de vie ; ce qui n’est pas possible !

Comment en est-on arrivé là ?

On peut fustiger l’Europe, l’€, les fraudeurs, les paradis fiscaux, les GAFA ; la vérité est toute simple et abrupte : cette dette accumulée tient au fait que nous vivons depuis 40 ans au dessus de nos moyens et les autres n’y sont absolument pour rien !

En effet, les politiciens, par clientélisme, ont distribué de l’argent que l’Etat n’avait pas à l’occasion « d’aventures économiques » très coûteuses, telles que :

– la relance de 1981 qui a failli nous mettre en faillite et nous placer sous la tutelle du FMI,

– le recrutement abusif de fonctionnaires utilisé comme variable d’ajustement du chômage. On estime que, rapporté à la population, il y a un million de fonctionnaires en trop qui représente, sur 60 ans, une charge budgétaire de 3.600 milliards € en comptabilisant à la fois la carrière professionnelle et la retraite. voir (ici) !

– la retraire à 60 ans, alors que la démographie montrait de manière certaine que c’était une fausse solution qui menait à la faillite de nos régimes de retraite,

– les 35 heures qui ont désorganisé le marché du travail,

– le traitement social du chômage et les mises en préretraite à 56 ans pour faire baisser artificiellement un taux chômage à propos duquel Mitterrand a déclaré « on a tout essayé »,

Cette pratique n’est pas propre à la France mais elle a été rarement faite sur une aussi grande échelle qu’en France ; avec des effets collatéraux particulièrement néfastes (coût élevé du travail, défaillances d’entreprises, délocalisations, chômage élevé, taux d’emploi faible, durée du travail faible, administration pléthorique, coûts sociaux élevés) engendrant des prélèvements obligatoires et des transferts sociaux très élevés qu’il faut financer.

Pour seulement stopper les déficits, il faudrait donc amputer le pouvoir d’achat des français, en moyenne, de 967 € par an par français et, pour rembourser en suivant une pente descendante sur une durée identique de 40 ans, à nouveau de 967 € par an.

C’est donc pas moins de 1.935 € par an, en moyenne et en € constants, qu’il faudrait ponctionner sur chaque français (bébés compris) par le biais d’une diminution des salaires, des pensions et « aides sociales ». Cela représente, pour une famille de 4 personnes, rien moins que 7.740 € par an !

Les conséquences en découlant sont à la fois effrayantes et redoutables ; ce qui nous amènera, dans un prochain article, à rechercher des solutions à cette situation tout en situant à sa vraie place le faux débat de la répudiation d’une dette qui serait illégitime …

Bien cordialement à tous !

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Gilets jaunes, la fin ou seulement fin du premier acte ?

Le pouvoir est satisfait, le mouvement des gilets jaunes est en train de s’essouffler ; il devrait péricliter prochainement et tout devrait finalement rentrer dans l’ordre !

E Macron et son gouvernement sont absolument persuadés que ce sont les mesures, annoncées le 10 décembre, qui ont permis de dynamiter le mouvement de contestation populaire.

Ce faisant, c’est possible, mais il y a été aussi bien aidé, de manière fortuite, par l’attentat de Strasbourg qui a légitimement choqué la population et l’a involontairement détournée de ses idées revendicatrices !

Le pouvoir, évidemment jamais au bout d’une idée et de l’exploitation cynique d’une situation aussi dramatique soit-elle, y a vu l’occasion de faire un coup de comm’ destiné à améliorer son image au sein du public en partant du principe selon lequel “ce qui est bon pour nous sera forcément mauvais pour les gilets jaunes” … même si pour l’instant cela ne semble pas être franchement le cas puisque E Macron vient d’atteindre un nouveau plus bas dans les sondages.

Le problème de fond de l’affaire des gilets jaunes est que ce mouvement pratiquement spontané, sans coordination et sans leader, n’avait pas de revendications structurées hormis la question initiale du prix du carburant. Il se développe ou s’affaiblit au gré des circonstances ou de facteurs eux-mêmes sans contrôle.

E Macron, dont il n’est pas exagéré de dire qu’il a découvert l’existence de cette France profonde plus ou moins rurale qui utilise sa voiture pour aller travailler tout en ayant des revenus extrêmement modestes (cette France « qui fume des clopes et roule au diesel »), a essayé de désamorcer cette crise, après avoir résisté pendant 15 jours d‘abord en utilisant le dénigrement et la force, en distribuant 10 à 15 milliards d’argent que … nous n’avons pas !

Cette distribution aura donc lieu en creusant un peu plus un déficit qui n’avait pas besoin de ça puisque nous nous approchons des 100% de dette par rapport au PIB avec 2.300 milliards €.

Il s’agit évidemment d’une technique traditionnelle en matière de politique française que de calmer la population en lui faisant quelques cadeaux avec … son propre argent !

Le problème est qu’il s’agit là d’une politique à court terme ayant pour but officiellement de rétablir la paix républicaine et officieusement de sauver le système mis en place par l’élite et mis en danger par un mouvement complètement incontrôlable n’émanant ni de partis ni de syndicats.

Evidemment, les problèmes de fond ne sont nullement réglés à savoir :

– des dépenses de l’Etat beaucoup trop élevées,

– une dette abyssale,

– une fiscalité la plus élevée des pays de l’UE !

Ces mesures ne peuvent donc être que transitoires et temporaires car l’Etat va continuer sa course folle entre dette et pression fiscale ; jusqu’à la prochaine révolte.

Car soyez assurés que, même si le mouvement des gilets jaunes disparaît, de nouveaux mouvements de même nature feront leur apparition car ils sont la conséquence d’un système complètement dévoyé au sein duquel certains (les bobos parisiens bénéficiant de tous les avantages subventionnés par les impôts des autres) vivent très bien et d’autres (la France profonde périphérique) vivent de plus en plus mal tout en bénéficiant de moins en moins d’avantages …

Il s’agit évidemment d’une situation explosive !

Or, la situation de cette population de la France profonde ne peut que se dégrader car la situation du pays se dégrade elle-même sans cesse malgré les camouflages rassurants d’une élite au pouvoir qui cherche d’abord à préserver ses acquis et ses avantages ; même si cela se fait au détriment d’une France périphérique censée, dans l’ordre des choses conçu par l’élite, comme devant obéir et être soumise.

La fiscalité énergétique en est d’ailleurs le meilleur exemple puisqu’à force de matraquage écolo-idéogique la population était censée accepter une fiscalité confiscatoire destinée à sauver la planète, rien de moins !

Seulement, cette « urgence climatique » est quand même apparue pour ce qu’elle était réellement : Un prétexte à une spoliation fiscale destinée à sauver un système étatique à bout de souffle et au bord de l’implosion alors que cette urgence climatique n’est qu’un caprice de pays développés.

Il n’est pas inutile de rappeler que, pour les trois quarts de la planète, cette urgence climatique n’a aucune raison d’être face à la nécessité de gagner sa vie !

C’est d’ailleurs à partir d’un raisonnement de même nature que les gilets jaunes, du moins au début, ont délibérément procédé à un arbitrage entre leur train de vie (aussi faible soit-il) et la sauvegarde d’une planète qui n’a rien demandé !

Ces crises réapparaîtront et seront de plus en plus graves au fur et à mesure que la situation du pays se dégradera car elle va se dégrader comme elle le fait d’ailleurs avec constance depuis au moins 25 ans.

En effet, seul un inconscient ou un fou peut penser, qu’avec tous les comptes dans le rouge et surtout sans l’engagement d’aucune mesure d’aucune sorte pour rétablir la situation, les choses pourront s’arranger puisque qu’aucune réforme de l’Etat, ni dans son organisation ni dans ses missions ni dans son fonctionnement, n’est envisagée !

Le pouvoir, depuis mai 2009, a bénéficié d’une période particulièrement faste : celle de l’argent gratuit distribué par la BCE (2.600 milliards € de création monétaire). (ici)

La France en a reçu sa part mais elle n’en n’a rien fait car l’élite de nos hauts fonctionnaires a délibérément refusé de toucher à notre modèle étatique dispendieux ; notamment parce qu’ils en sont les premiers bénéficiaires !

Alors, pour l’instant, on continue à distribuer mais arrivera un jour où cette pratique devra se modifier c’est à dire que les distributions se réduiront ; certes pas d’un seul coup mais progressivement et de manière ciblée en essayant de gratter l’argent là où le pouvoir est susceptible de faire face à un minimum de contestation (le « coup » de l’augmentation de la CSG sur les retraités ressort très clairement de cette technique).

En effet, cette politique de l’argent gratuit inépuisable (qui nous ramène d’ailleurs à nos anciennes pratiques d’émission monétaire et d’épisodes de forte inflation) va prendre fin un jour ou l’autre et probablement de manière très progressive ; la BCE ayant annoncé la fin des opérations d’émission monétaire pour le début de l’année prochaine (ici) et ce même si les taux d’intérêts (taux de base de la BCE) seront encore très faibles.

Les facilités financières deviendront alors plus rares et de sérieuses tensions se feront alors jour dans la mesure où l’Etat devra faire face à des dépenses excessives qu’il ne pourra plus financer par la dette !

Le meilleur exemple de cette situation, qui apparaît inéluctable, est l’Italie qui vient de rencontrer de sérieux échecs à lever des fonds ; même auprès de sa propre population ! (ici)

Ne resteront alors que deux solutions :

– faire des économies c’est à dire essentiellement diminuer les distributions sociales ; étant entendu que l’élite prendra d’abord des mesures impactant les français de la France périphérique par application du vieux principe : « plutôt eux que nous ! »

– augmenter les impôts avec évidemment la question de l’acceptation de l’augmentation de la pression fiscale par une population qui a l’habitude de subir mais qui vient de comprendre qu’elle est la véritable détentrice du pouvoir !

Autrement dit, les marges de manœuvres vont se réduire jusqu’à devenir inexistantes ; c’est à dire qu’à ce moment là nous n’aurons plus le choix !

Soyez néanmoins assurés que le pouvoir et l’élite, entre eux et vous, ont clairement choisi de vous sacrifier parce que vous êtes remplaçables alors que eux se perçoivent comme absolument indispensables !

Ils feront donc tout, absolument tout, pour vous sacrifier à leur place !

Reste à savoir si les français l’accepteront …

Bien cordialement à tous !

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Dépenser plus pour gagner plus ?

Le président a parlé et, comme prévu (ici), n’a annoncé que quelques mesures destinées, par le biais d’un arrosage ciblé d’argent public, à réduire l’effet désastreux d’une fiscalité devenue excessive. Ce faisant, il a paré au plus pressé !

Il en découle deux observations :

– On ne sait pas pour l’instant qui va être le dindon de la farce de cette partie de bonneteau fiscal ; c’est à dire qui va payer cette dépense fiscale évaluée à 12 milliards € puisque l’Etat n’a que des dettes et n’a pas d’autre argent que celui qu’il vole par le biais des impôts ou qu’il emprunte sur les marchés ?

Cela veut dire qu’il n’y a que deux options : soit l’Etat va emprunter sur les marchés et creuser le déficit soit il va (probablement) augmenter les impôts pour certaines catégories de contribuables.

– Comme prévu, l’option de la réduction de la pression fiscale du fait d’une réduction de la dépense publique permettant de redonner du pouvoir d’achat par le biais de la diminution des impôts a été délibérément mise de côté.

Or, on sait que la solution à l’hyper fiscalité française est la diminution des dépenses publiques et notamment des frais de fonctionnement de l’Etat.

Néanmoins, les français, pour leur immense majorité, vivent toujours dans le mythe de l’Etat tout puissant, qui a de l’argent, (j’ai entendu : “du fric il y en a !”) et de la distribution de l’argent gratuit (tout le monde se souvient de la déclaration de F Hollande « ça ne coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie ») alors que l’on sait depuis F Bastiat (1801-1850) que « L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde ».

Comme certaines enseignes de supermarchés qui essaient de faire croire dans leurs publicités que « plus on dépense plus on fait d’économies », l’opinion publique pense donc, alors que l’argent gratuit n’existe pas, que plus on dépense d’argent public … plus on va soi-même « gagner » d’argent ; preuve évidente que le socialisme a complètement intoxiqué la société française au sein de laquelle l’Etat conserve, quoiqu’il arrive, son rôle central de collecteur puis de redistributeur d’argent !

Manifestement, les gilets jaunes et autres, dont on peut aisément comprendre qu’il leur soit difficile de vivre avec 1.200 €/mois, estiment que le moyen le plus simple de résoudre leur problème de pouvoir d’achat est de se lancer dans la spirale inflationniste de la progression des salaires alors que le mauvais état de l’économie ne permet pas de gains de productivité, que la croissance est extrêmement faible et que l’inflation reste contenue à des niveaux très bas.

Ces mêmes français ne veulent en fait absolument pas d’une diminution du rôle de l’Etat (qui se mêle de tout et souvent en faisant n’importe quoi avec un coût induit désastreux) mais seulement d’une « réorientation de la politique fiscale » à leur profit ; notamment en s’en prenant aux « riches » qui bénéficieraient d’avantages indus et de cadeaux indécents, obtenus « sur le dos du peuple ».

Ce faisant, c’est le vieux couplet sur les inégalités qui ressort et ils expriment donc un sentiment d’injustice qu’ils souhaitent voir compensé par la spoliation d’autres contribuables en espérant qu’ils en retireront eux-mêmes un bénéfice indirect.

Seulement, l’égalitarisme est une illusion et une hérésie et s’attaquer aux riches (comprendre les gens qui en ont plus que soi) est une mauvaise idée surtout que dans cette catégorie figurent les petits patrons et les petits commerçants dont les revenus sont bien souvent très inférieurs à ceux payés, par nos impôts, aux fonctionnaires des catégories A et supérieures. Il existe à Bercy, à l’assemblée nationale et au sénat notamment, des fonctionnaires qui gagnent discrètement entre 10.000 et 20.000 € par mois, primes en sus ! Voir (ici) et (là).

Or, cette vérité là est complètement occultée alors que les petits patrons et petits commerçants ont été laissés pour compte dans l’affaire mais devront subir, lorsqu’ils sont employeurs, une nouvelle pression à la baisse sur leurs marges.

E Macron a pour l’instant résisté à la tentation de rétablir l’ISF ; mais il faut quand même rappeler que supprimer un impôt n’est pas un cadeau mais seulement une diminution du vol étatique ; puisque l’impôt n’est qu’un vol légalisé !

Par ailleurs, un pays ne s’est jamais appauvri d’avoir « trop de riches » mais il s’est bien appauvri de voir ses riches partir à l’étranger pour échapper à la spoliation fiscale ; et c’est cet exode fiscal de Macron a tenté d’enrayer, sans succès pour l’instant !

Par ailleurs, l’effort de solidarité tant demandé par les gilets jaunes et auquel les riches échapperaient (comme si ceux-ci ne payaient aucun impôt) passe complètement à coté de cette question fondamentale : quel effort de solidarité l’Etat fait-il lui-même ?

En effet, le débat apparaît complètement faussé puisque, en l’occurrence,  l’Etat se place au dessus de la mêlée, en censeur moralisateur, redistributeur de richesse mais continue en fait à dépenser à tort et à travers, dans une gabegie insensée, l’argent des français.

L’Etat apparaît donc être la première cause des difficultés des français !

Or, E Macron n’a, à aucun moment de son intervention, exprimé l’intention de résoudre les problèmes structurels du pays liés au coût de fonctionnement de l’Etat ; ce que l’on peut résumer par l’aphorisme suivant : L’austérité pour les français moyens certainement, pour l’Etat sûrement pas !

Il apparaît donc évident que le but poursuivi par E Macron est seulement de gagner du temps en faisant ce que les politiciens font de « mieux » (de pire en fait) : dépenser l’argent qu’on n’a pas pour (r)acheter la paix sociale en désamorçant la grogne populaire tout en menaçant avec insistance les « fauteurs de troubles » !

La vieille recette de la carotte et du bâton !

Il n’a pas non plus évoqué le sort de la fiscalité écologique dont on sait pourtant qu’il s’agit essentiellement d’une transition fiscale (ici). Mais, comme il a clairement annoncé que la « lutte contre le réchauffement climatique » devait continuer, il faut donc en conclure qu’elle sera remise en œuvre dès que les esprits se seront calmés. L’augmentation fiscale du prix de l’énergie continuera donc !

Néanmoins, les réactions entendues font plutôt apparaître une insatisfaction quant au montant des distributions, jugées insuffisantes, alors que les partis extrémistes (LFI et autres) et certains syndicats institutionnels tentent de récupérer le train de la contestation populaire et n’hésitent pas à remettre de l’huile sur le feu !

Il n’est donc pas sûr que ces distributions d’argent gratuit soient de nature à faire cesser la révolte.

Seulement, c’est ignorer le principe fondamental rappelé par Margaret Thatcher selon lequel « le socialisme s’arrête avec la fin de l’argent des autres ! ».

Il n’est pas non plus inutile de préciser que cette politique de distribution de pouvoir d’achat (comprendre d’argent gratuit des autres), laquelle va probablement nous entraîner dans un déficit abyssal au-delà des 3% du PIB, est aussi celle voulue par le gouvernement italien et qu’elle a été rejetée par Bruxelles en raison des risques financiers qu’elle fait courir aux autres membres de la zone € !

Nous poursuivons donc notre course dans le cercle mortifère des déficits, de la dette et des impôts dont l’issue ne peut qu’être fatale alors que la réduction des dépenses publiques est la seule solution permettant de réduire les prélèvements fiscaux.

Or, sur ce dernier plan, il faut bien reconnaître que l’action d’E Macron, depuis son élection, est absolument inexistante !

Reste à savoir si cette « politique » sera viable au regard des besoins de financement de l’Etat (plus de 200 milliards € par an) et si les marchés ne vont pas nous faire payer notre laxisme budgétaire ; ce qui ne pourrait qu’aggraver la situation en provoquant une envolée de la dette, du chômage et un effondrement de la faible croissance qui nous reste.

Grâce à E Macron qui devait faire de la politique « autrement », la France est devenue un risque systémique au sein de l’UE ; au même titre que l’Italie.

Nous nous rapprochons malheureusement du précipice et venons de faire un grand pas en avant !

Bien cordialement à tous !

 

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Comment E. Macron a-t-il pu se tromper à ce point ?

Le président va parler aux français et tenter de rattraper une situation qui lui a complètement échappé.

Au début de la contestation, E. Macron avait bien proposé que l’on ouvre des discussions avec la ferme intention d’enterrer le problème dans des considérations fumeuses et au besoin en récupérant le mouvement. Seulement, l’ampleur et la profondeur du mouvement ont été complètement sous-estimées et cette manoeuvre n’a pas marché car les gilets jaunes n’ont pas été dupes !

La question qu’on peut donc légitimement se poser est celle-ci : comment E. Macron et son gouvernement ont-ils pu se tromper au point d’amener toute une partie de la population à descendre dans la rue ?

La raison principale tient essentiellement au constat suivant : La compétitivité économique de la France est en perte constante de vitesse et nous ne cessons de dégringoler dans les classements mondiaux. Cela tient au fait que les prix de revient des entreprises françaises (en ce compris les salaires) sont trop élevés pour la gamme de produits fabriqués (moyenne gamme) ; ce qui fait qu’elles ont beaucoup de mal à être compétitives et que le tissus industriel ne cesse de se déliter depuis 30 ans et qu’il est aujourd’hui l’un des plus faibles de l’UE (avec la Grèce).

E Macron, qui n’ignore bien évidemment rien de la situation réelle du pays, a donc décidé d’engager des réformes pour redonner de la compétitivité aux entreprises françaises et, ce faisant, a reconnu leur rôle fondamental dans l’économie.

Il a donc décidé, dans le cadre d’une logique complètement technocratique non dénuée de cynisme, sans toutefois l’annoncer clairement, de procéder à un ajustement structurel, ayant pour but transférer un certain nombre de charges des entreprises vers les ménages.

Pourquoi un ajustement structurel ?

Quand la France avait sa propre monnaie, elle pouvait se permettre d’adopter une « politique monétaire » laxiste ; expression destinée en fait à masquer la réalité de ce qu’on est obligé d’appeler des manipulations monétaires et spécialement des dévaluations qui permettaient de récupérer, par le biais de la diminution de la valeur de la monnaie et d’un appauvrissement sournois des français, les marges de compétitivité perdues du fait de la dérive des dépenses publiques et des coûts. Le gouvernement pouvait décider d’augmenter le SMIC de 5% et ensuite de dévaluer de 10% le mois suivant !

Avec l’€, toute dévaluation est devenue impossible et il ne reste donc que la seule issue de la réduction des coûts ; ce que l’on appelle restaurer la compétitivité/coût.

Autrement dit, il a décidé d’engager des réformes pour alléger la fiscalité des entreprises … en alourdissant la fiscalité des ménages.

– du coté des entreprises :

Il a décidé de pérenniser le CICE sous forme de réduction de charges (Le montant n’est d’ailleurs pas innocent puisqu’il s’élève à 20 milliards €) et d’organiser un transfert de certaines charges sociales vers la CSG qui n’est rien d’autre qu’un impôt sur le revenu bis.

Il a fait voter aussi une loi modifiant, à la marge, le droit du travail … sans que ces modifications aient une incidence sérieuse sur le fonctionnement des entreprises.

– du côté des ménages :

On sait qu’il a supprimé l’ISF (transformé en un impôt sur la propriété immobilière) afin de rassurer les classes les plus aisées qui se sont souvent expatriées pour échapper à une fiscalité excessive. Il espère donc clairement leur retour en France dans le but du rapatriement de plusieurs milliards € qui seraient réinvestis dans l’économie française.

Mais cet allègement ne concerne en fin de compte qu’un nombre limité de personnes et leur retour apparaît par ailleurs plus qu’hypothétique eu égard à l’instabilité fiscale chronique et au fait que la fiscalité sur le capital demeure encore extrêmement lourde (l’une des plus élevées d’Europe).

La principale mesure à destination des ménages a donc été, après la réduction des APL, d’alourdir la CSG, avec au passage la décision de sacrifier les retraités. Mais on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ; n’est-ce pas ?

L’autre mesure a été d’alourdir fortement la fiscalité écologique en utilisant de manière plus qu’insistante l’argument d’une « urgence climatique » qui justifierait de lever de nouveaux impôts ; pour la bonne cause, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de sauver la planète !

On peut se poser légitimement la question de savoir pourquoi le levier fiscal a été actionné dans le sens de l’écologie.

Nul doute que cette idée est partie d’un double constat qui ouvrait deux options :

Encore alourdir la fiscalité alors que l’impôt direct est très mal accepté par la population (53% des français ne paient pas d’impôt sur le revenu). L’idéal était de mettre en place une taxe sur la consommation et surtout sur la consommation de produits dont on ne peut pas se passer. La facilité étant le propre de l’homme (y compris politique), il est devenu évident que l’énergie (carburant, fuel de chauffage, gaz, électricité) était l’archétype du produit indispensable facile à taxer puisqu’utilisé par tous et qu’on ne peut absolument pas s’en passer ; il n’y avait qu’à utiliser le subterfuge écologique avec lequel on a conditionné la population depuis 30 ans et dont on pensait, en haut lieu, qu’il était bien accepté par la population. Le rendement fiscal est colossal puisque évalué à 65 milliards € par an et, vu sous cet angle, le sacrifice de la partie de la population la plus pauvre n’a pas pesé lourd dans la balance !

Réduire la pression fiscale et les dépenses publiques d’un même montant. Cette option a été délibérément écartée d’abord parce que ce n’est pas dans les habitudes d’une haute fonction publique qui a toujours été habituée à résoudre tout nouveau problème par la création d’un nouvel impôt mais aussi parce qu’elle aurait été très mal acceptée par les fonctionnaires eux-mêmes (on risquait de se heurter à des mouvements sociaux organisés par les syndicats institutionnels) alors que l’Etat est devenu l’otage de ses fonctionnaires mais aussi par l’ensemble de la population dans l’hypothèse d’une réduction des aides sociales qui sont souvent financées par l’impôt.

Cette orientation de la politique fiscale présentait évidemment des incohérences qui n’ont toutefois pas arrêté le gouvernement.

L’argument écologique est un non sens absolu puisqu’on demande notamment à la population la plus pauvre d’adopter un comportement vertueux dont elle n’a pas les moyens ; alors que ceux qui ont les revenus les plus élevés ont les moyens de ne pas avoir ce comportement vertueux !?! (Quand on gagne 15.000 € par mois ce n’est pas un problème d’avoir une voiture qui consomme 9 litres d’un carburant à 1.60€/litre alors que cela devient insupportable pour un employé payé au SMIC et qui doit utiliser sa voiture tous les jours pour aller travailler).

La possibilité d’acheter une voiture électrique fiscalement subventionnée n’est ouverte qu’à des populations aisées eux égard à leur prix d’achat (Tesla model S à 53.000 € ou Audi e-tron à 83.000 €). Les français les plus pauvres n’ont donc pas de solution de rechange !

La future interdiction du diesel (futur contrôle technique des fumées d’échappement à compter du 1er janvier 2019) va entraîner une augmentation de la consommation de produits pétroliers puisque les voitures à moteur essence consomment structurellement plus que les voitures à moteur diesel (jusqu’à 50%) ; ce qui est anti écologique. Toutefois, cela permettait de « relancer » la collecte des taxes sur le carburant puisque plus les voitures brûlent d’essence plus l’Etat collecte d’impôts.

Accessoirement, cette mesure avantageait outrageusement les urbains, qui sont par ailleurs la fraction de la population la plus aisée, alors qu’ils bénéficient aussi de transports en communs dont l’usage est par ailleurs subventionné à hauteur de 50 à 75%.

Le gros défaut de cette « politique » est que le secteur public est resté totalement en dehors du champ de toute réforme car, sur ce point, il faut bien reconnaître que l’action d’E. Macron se résume à … rien. David Cameron, lorsqu’il était premier ministre du RU, a supprimé 900.000 postes de fonctionnaires en 3 ans. En Grèce, les salaires des fonctionnaires ont été divisés par 2 et un grand nombre d’entre-eux a été purement et simplement licencié !

Le fond du problème est, qu’en France, la haute fonction publique, principale bénéficiaire de cette situation n’a jamais voulu qu’on s’attaque au montant des dépenses publiques et au coût de fonctionnement dispendieux de l’Etat, en dérive constante.

Vous l’avez compris : Cette solution a été retenue parce qu’elle permettait de faire payer le plus grand nombre, sans issue de secours, en comptant sur la soumission de la population et sans que la fonction publique se trouve au milieu de réformes douloureuses qui auraient probablement provoqué le blocage de l’Etat par ses fonctionnaires. Autrement dit, c’est par pure lâcheté que les vraies réformes ont été repoussées.

Alors, certes, on ne connaît pas encore la nature des déclarations qu’E. Macron va faire ce soir alors qu’aucune de ses promesses électorales n’a été remplie et que la situation du français moyen, celui qui représente la majorité de la population et qui vote, s’est dégradée ; mais les pistes sont les suivantes :

Au niveau politique :

– sa démission est une hypothèse extrêmement peu probable, ce serait un aveu d’échec,

– la dissolution de l’assemblée est tout aussi improbable car il est pratiquement certain que ses députés LREM ne seraient pas réélus et qu’il se trouverait en situation de cohabitation impuissante jusqu’à la fin de son mandat ; ce qui ne serait qu’une variante de la première hypothèse,

– Il est par contre probable qu’il annonce un changement de politique et de premier ministre. C’est un grand classique sous la Vème république pour faire croire qu’on va faire autre chose … en continuant à faire la même chose ; le changement d’homme étant juste un marqueur pour frapper l’opinion. Cette hypothèse est sans risque pour lui surtout qu’il va essayer de faire porter le chapeau des échecs à son premier ministre (il est fait pour ça) ; la difficulté étant toutefois de trouver l’homme adéquat, c’est à dire susceptible de tenir ses troupes mais sans trop de personnalité pour ne pas s’opposer au président,

Au niveau économique et fiscal :

Il est très peu probable qu’il se lance dans de vraies réformes en ce qui concerne les coûts de fonctionnement de l’Etat par peur de mouvements sociaux ; d’autant plus que ce n’est pas ce que demandent les gilets jaunes.

Il va falloir qu’E. Macron se lance dans une partie de bonneteau fiscal de haute voltige pour faire avaler la pilule surtout que les revendications des gilets jaunes sont financières (le fric, il y en a, il n’y a qu’à le prendre là où il est) (sic) alors que les français attendent beaucoup (trop) de l’Etat et, forcément, sont déçus. Car l’Etat, malgré les promesses, ne peut pas tout, mais il est vrai que, comme l’Etat se mêle de tout, il est considéré comme responsable de tout !

Il se contentera donc de promettre de distribuer de l’argent qu’on n’a pas et de creuser un peu plus le déficit ; au risque d’entrer en conflit avec Bruxelles tout en fragilisant encore plus la situation du pays.

On a d’ailleurs une petite idée des mesures qu’il va proposer/décider :

L’augmentation du SMIC semble pour l’instant exclue, eu égard à ses effets collatéraux sur l’emploi, mais cette question pourrait être contournée par le biais de la distribution d’aides diverses à hauteur de 15 milliards €.

Il aurait aussi l’intention de demander aux entreprises de financer une prime mobilité afin d’atténuer l’augmentation du prix de l’énergie car, bien qu’annulée pour l’instant, il est évident que cette taxe carbone fera sa réapparition ultérieurement. Cette prime serait donc payée par les entreprises et ne coûterait rien à l’Etat ; mais c’est une habitude de celui-ci que de faire payer par les autres sa démagogie clientéliste. On en a un bon exemple avec le prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source.

On pense enfin qu’il va récupérer des marges de manœuvre budgétaires en rognant très sérieusement sur le CICE ; c’est à dire qu’il va supprimer une bonne partie des réductions de charges des entreprises.

Il va aussi reporter la réduction de l’impôt sur les sociétés (actuellement le plus élevé d’Europe).

C’est-à-dire qu’en fin de compte, il va faire exactement … l’inverse de ce qu’il faudrait faire ; mais la politique a ses raisons que la bonne gestion d’un pays ignore …

Reste, pour E Macron,  à “espérer” que cela calmera la contestation; mais cela on ne peut pas en être sûr !

E Macron devait faire de la politique autrement ; à aucun moment, cela n’est arrivé. On continue donc à faire de la politique « comme toujours » !

La réalité est malheureusement que nous avons su pousser si loin le bouchon de la dette et de la spoliation fiscale qu’un retour en arrière apparaît désormais pratiquement impossible alors que nous avons atteint pratiquement le maximum de la dette acceptable et que les français ont atteint le maximum de la spoliation fiscale acceptable.

Tous les pays de l’UE, à l’exception de la France et de l’Italie, ont engagé des réformes structurelles afin d’alléger le poids de l’Etat et nous allons en payer le prix. Car, un ajustement structurel est obligatoire et inévitable, tout comme une réforme de l’Etat et de ses coûts mais E. Macron n’aura évidemment pas le courage de le dire et encore moins de le faire.

Ne restera à la fin que la solution de faire défaut sur la dette et de quitter l’UE et la zone € afin de retrouver des marges de compétitivité par le biais d’une dévaluation de la monnaie … au prix d’une diminution du niveau de vie des français de 50% !

Car, toute chose à un prix !

Bien cordialement à tous !

 

 

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Gilets jaunes : la victoire ?

On peut marquer la journée du 05 décembre 2018 d’une pierre blanche car c’est une des rares fois où le pouvoir technocratique recule devant la revendication et la contestation populaires !

On peut imaginer aisément que les gilets jaunes prennent cette reculade pour une grande victoire !

L’Élysée a décidé : la taxe carbone sur le carburant, le redoutable contrôle technique du mois prochain et l’augmentation du prix de l’électricité sont soit annulés soit gelés !

Autrement dit, l’urgence climatique tant annoncée par le pouvoir et les médias à sa disposition (radios et télés publiques) apparaît n’être plus aussi urgente (ici) !

Ce revirement pose néanmoins plusieurs questions :

– l’attitude du président :

On sait que c’est le refus obstiné du président de revenir sur une fiscalité à la fois abusive et confiscatoire qui a entraîné une radicalisation du mouvement ; lequel devient désormais incontrôlable. On a fait sortir le mauvais génie de la bouteille alors que la révolte est comme la pâte dentifrice : Il est plus facile de la faire sortir du tube que de l’y faire retourner !

L’explication ne peut venir que d’une sous estimation, de la part de E. Macron et de son gouvernement, de la réaction populaire. L’élite, dans un processus d’auto confirmation de ses propres certitudes, s’est imaginée que les « gens de rien » allaient rentrer chez eux et retourner travailler car ils n’ont pas le choix (tout comme les grévistes mineurs de charbon décrits par E. Zola dans le trop fameux Germinal).

Seulement, ce n’est pas ce qui s’est passé !

Par ailleurs, E. Macron, avec ses remarques, trop souvent méprisantes et blessantes, a agacé fortement la population qui s’est sentie inutilement humiliée. L’empathie et la compréhension ne coûtent rien mais cela, E. Macron ne semble pas l’avoir compris !

– un problème démocratique :

Cela fait longtemps que je fustige la parodie de démocratie de la Vème république et une nouvelle preuve vient d’en être donnée. Le premier ministre a passé sa journée du 05 décembre devant l’Assemblée Nationale en vue d’obtenir un vote (certes assuré) quant à un moratoire de la taxation du carburant.

Or, en fin de journée, après l’acquisition du vote des représentants de la nation, l’Élysée, par un simple communiqué, a annoncé que l’augmentation prévue était purement et simplement annulée et non pas reportée comme venait de le voter l’assemblée nationale et que la suppression de l’ISF était maintenue.

Il apparaît donc clairement que l’Assemblée Nationale ne sert à rien, pas plus que le premier ministre puisque tout ce qu’ils ont dit et fait, ce 05 décembre, a été barré d’un trait de plume par les services du président.

Autrement dit, le monarque capricieux, enfermé dans son palais, protégé par des milliers de policiers et vexé de la résistance populaire à ses décisions, a décidé, tout seul dans son coin ; sans en référer ni informer personne !

Le procédé apparaît tout à fait inadmissible mais, pour ceux qui trouveraient cela normal, il serait temps d’en finir avec ces hypocrisies constitutionnelles visant à faire croire que la France est une démocratie. voir (ici)

– Une autre forme de l’effet Laffer.

 L’effet Laffer (ici) est cette théorie empirique qui explique qu’au-delà d’un certain seuil d’imposition, le rendement de l’impôt stagne et tend même à diminuer. Il ne s’agit rien moins que d’une allergie à la pression fiscale qui se traduit soit par un découragement (l’agent économique ne cherche pas à gagner plus pour voir le surplus de revenu complètement confisqué par les impôts) soit par une stratégie d’évitement de l’impôt (fraudes en tous genres) soit enfin par l’expatriation pure et simple des victimes de l’oppression fiscale avec évidemment, pour corollaire, une diminution des recettes fiscales !

Les évènements récents sont manifestement une forme de l’effet Laffer en ce sens que le pouvoir, du fait de l’augmentation permanente de la pression fiscale, a fini par excéder la population la plus modeste et que cette dernière a fini par se révolter.

– quelles solutions ?

L’utilisation abusive du levier fiscal pour résoudre tous les problèmes est une arme à double tranchant qui peut s’avérer risquée. La preuve vient d’en être donnée !

Le gouvernement, bien mal conseillé par les technocrates de Bercy, a pris le problème à l’envers ; mais c’est une habitude de notre haute administration. Au lieu de diminuer les dépenses, ils ont délibérément choisi d’augmenter les impôts ; au besoin en utilisant des subterfuges climatiques … (ici) !

Reste à savoir comment le gouvernement va résoudre le problème du budget 2019 car aucun des problèmes atteignant la France n’est pour l’heure résolu ; bien au contraire, puisque la loi de finances pour 2019 est à refaire et que le trou budgétaire se chiffre pour l’instant au minimum à 4 milliards €.

Et il ne faut pas exclure une augmentation des revendications ; les gilets jaunes pouvant escompter tirer parti de la situation pour obtenir d’autres avantages qui ne sont absolument pas financés !

Le pouvoir a été surpris par la violence de la réaction populaire et il va avoir beaucoup de mal à reprendre la main et engager des réformes vers ce qu’il a obstinément refusé de faire : La réforme du secteur public et ses dépenses insensées !

Le problème est que le pouvoir va se heurter à une résistance différente mais qui ne sera pas moins efficace ; à preuve les premières déclarations des élus du sénat, par la voix de G. Larcher, son président.

Celui-ci, pour ne pas avoir à réformer l’institution qu’il préside et subir de coupe budgétaire, vient d’ores et déjà d’affirmer que la facture du sénat ne représente presque rien : Pas plus de 5€ par français (bébés compris).

Vu sous cet angle, on doit évidemment comprendre que le sénat ne coûte vraiment pas cher et que, s’il y a des économies à faire, ce n’est vraiment pas de ce côté-là qu’il faut chercher !

La même question se pose évidemment à propos de l’Assemblée Nationale et des salaires mirobolants qui sont pratiqués au sein de ces institutions (ici) et (là) et encore (là) qui ne sont pas vraiment habituées à se serrer la ceinture !

On voit déjà l’orientation des futures réactions des personnes concernées. Ce sont toujours les mêmes : Le petit peuple des classes « inférieures » estime qu’il faut taxer les autres et les nantis de la caste « supérieure » estiment que, s’il faut faire des économies, c’est exclusivement en s’en prenant aux autres car, eux, ne coûtent vraiment pas cher !

Tout le monde se renvoyant la balle, il est évident que l’on n’aboutira à aucune économie. Cela est franchement honteux ; surtout qu’en ce qui concerne les députés et sénateurs, il s’agit « d’argent gratuit des autres » c’est à dire d’impôts collectés ; souvent durement !

Restera à leur faire accepter de gérer la pénurie ; ce qui risque d’être nouveau mais ce n’est pas gagné !

– quid de l’avenir ?

Le sentiment général est qu’il règne au plus haut niveau de l’Etat un niveau de confusion qui laisse une mauvaise impression ; laquelle sera très difficile à dissiper.

Le mouvement de contestation semble par ailleurs ne pas vouloir s’arrêter ; ce qui signifie que le pouvoir se trouve en position défensive et qu’il risque de devoir reculer sans cesse alors qu’entrent dans la danse les lycéens, les agriculteurs, les chauffeurs de poids lourds et même les syndicats institutionnels ; compte non tenu du fait que certains politiciens opportunistes (Mélenchon en particulier) sont prêts à promettre, à tous la lune, d’un monde tellement meilleur en s’imaginant tirer les marrons du feu de la situation.

Il est urgent que tout cela s’arrête car c’est en fait très mauvais pour l’image et l’économie du pays. Ce qu’il y a au bout de cette révolte c’est ni plus ni moins que la survie de l’Europe et de l’€ !

Il ne faut pas se leurrer ; la situation est extrêmement grave car elle établit une novation dans la situation financière de la France.

En effet, pour l’instant, les dépenses prévues de l’année 2019 ne sont pas financées ; ce qui signifie un accroissement significatif du déficit au-delà des 3% du PIB.

Sans solution, et pour l’instant on ne voit pas comment le pouvoir compte s’y prendre, cela entraînera au minimum des sanctions de la part de Bruxelles et au pire de graves problèmes de cohésion notamment parce que l’Italie se trouve, ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, (ici) et (là) dans la même situation et que la France et l’Italie sont les deuxième et troisième économies de l’UE et qu’il n’y a aucune raison pour qu’on applique à l’Italie des sanctions qu’on n’appliquerait pas à la France !

Mais là n’est pas le plus grave …

On sait que la crédibilité de la France tient à sa capacité à lever et percevoir l’impôt ; c’est à dire à obtenir les moyens de rembourser les dettes contractées !

Jusque là les français râlaient mais ils acceptaient de payer !

Or, les évènements récents viennent d’établir, sans aucune ambiguïté, que ce schéma n’a plus cours et que la limite de la confiscation fiscale vient d’être atteinte.

Nul doute que l’on assistera dans les prochaines semaines à une remontée sensible des taux d’intérêts demandés pour placer de la dette française ; ce qui ne fera que renchérir celle-ci et aggraver la situation du pays !

Il est donc urgent que le président vienne à la télévision faire amende honorable, et abandonne son attitude à la fois hautaine et méprisante, afin d’expliquer la réalité de la situation et ce qu’il compte faire.

Bien cordialement à tous !

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