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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Pour moi, le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

Le naufrage de la vision française du couple franco allemand

Les dirigeants français nous ont expliqué doctement pendant des dizaines d’années que le couple franco allemand était une réalité intangible, éternelle et inexpugnable ; que la France et l’Allemagne étaient les « moteurs » de l’Europe après en avoir été les promoteurs à la fin des années 50’ (la fondation de la communauté économique européenne remonte à 1957).

Sauf, qu’on a oublié de vous dire qu’il s’agit là essentiellement d’une vision purement française des relations entre l’Allemagne et la France ; autrement dit de la propagande française à destination de sa population !

Nous aurait-on menti une fois de plus ?

Disons que la vision française de l’Europe n’est pas tout à fait celle de l’Allemagne.

Alors que les dirigeants français aiment à se lancer dans des envolées lyriques à propos de l’Europe, les allemands regardent leur porte-monnaie pour savoir combien ça coûte ; et ils se méfient des dirigeants français qui ont tendance à voir dans la relation franco-allemande une France qui est le grand décideur et une Allemagne qui est le simple exécutant !

Ce schéma a pu fonctionner pendant un certain temps ; essentiellement parce que l’Allemagne souhaitait faire oublier son passé nazi mais trois générations plus tard, les politiciens allemands ne veulent plus se limiter à ce rôle du pénitent !

La seule vraie réussite de la classe politique française a été d’obtenir de l’Allemagne la création d’une monnaie commune en échange de la réunification des deux Allemagnes ; ce qui a permis à la France, à partir de 1999 (date de création de l’€), de bénéficier de la crédibilité germanique sur le plan monétaire et d’une monnaie forte et stable permettant de juguler l’inflation.

Néanmoins, il aurait fallu, pour en tirer de véritables bénéfices, que la France entre dans le chemin de l’orthodoxie budgétaire et accepte l’ordo libéralisme allemand ; ce que nous avons commencé à faire dans les années 90.

Mais, par opportunisme politique et par lâcheté, nos brillants dirigeants ont préféré emprunter à tout va sur les marchés, à des taux certes très bas, pour financer à crédit le train de vie des français.

Vous me direz, nous ne sommes pas les seuls puisque les grecs et les italiens ont fait de même !

On en connaît aujourd’hui le résultat : la dette publique culmine officiellement à 2.300 mds € soit 100% du PIB et elle est désormais virtuellement impossible à rembourser car le rendement fiscal de l’impôt est inférieur à la charge de la dette (remboursement du capital compris).

Coté allemand, on a en fait vite compris que la France, habituelle donneuse de leçon, ne suivrait aucune des règles communes et que, de ce fait, il convenait d’être particulièrement prudent si on ne voulait pas se trouver embarqué dans des situations ingérables !

Cela explique notamment que les allemands ont toujours refusé la mutualisation des dettes au niveau européen, pourtant ardemment souhaitée par les français, parce qu’ils n’avaient pas envie de payer pour les pays du club Med !

En outre, les allemands n’aiment pas, depuis l’épisode d’hyperinflation de 1923, que l’on manipule la monnaie … alors qu’il s’agit d’une pratique qui n’a jamais gêné les autorités françaises qui ont toujours eu une vision « politique » de la monnaie. En France, la monnaie doit être au service des politiques et non l’inverse ; quitte à ruiner l’épargnant !

L’arrogance française, qui est essentiellement celle de son élite administrative, n’a eu de cesse de tenter d’inverser cette tendance … sans succès jusqu’ici ; à tel point qu’ E Macron, président d’une France aux déficits budgétaires constants depuis 1976 et aux comptes publics fermement stabilisés dans le rouge, a, lors d’une réunion à Aix la Chapelle, manifesté son agacement en fustigeant « les excédents budgétaires compulsifs de l’Allemagne » !?!

Toujours le même schéma avec des français qui décident et des allemands qui exécutent … l’arrogance en plus !

Les modèles économiques des deux pays sont en fait totalement opposés, pour ne pas dire incompatibles puisque le modèle allemand est fondé, depuis la fin du 19ème siècle, sur l’exportation massive de produits industriels générant une balance des paiements très largement excédentaire (de l’ordre de 250 Md € par an) alors que le modèle français, qui était essentiellement agricole jusque dans les années 50, est fondé sur la consommation et enregistre de manière constante des déficits de la balance des paiements de l’ordre de 60 Md € par an !

On serait d’ailleurs bien en peine d’exporter des produits industriels puisque notre industrie est désormais réduite à sa plus simple expression … après avoir été dûment assassinée par nos politiciens fonctionnaires à grands coups d’impôts et de règlements !

Cela n’a néanmoins pas empêché notre président de se lancer, une nouvelle fois, en mars dernier, dans une tirade lyrique d’une refondation de l’Europe à destination des dirigeants des 27 ; ce qui a permis de se rendre compte que le pseudo libéral élu en 2017 n’est en fait qu’un technocrate manichéen et autoritaire voulant faire renaître l’Europe à grands coups de dirigisme centralisateur, d’impôts et de machins administratifs !

Evidemment, la réponse allemande ne s’est pas fait attendre par la voix d’AKK supposée successeur d’Angela Merkel, qui  a précisé qu’elle entendait bien ne rien mutualiser (surtout pas les dettes publiques ni les systèmes de protection sociale) mais qu’elle était d’accord pour partager la police des frontières, la force nucléaire et le siège de la France au conseil permanent de l’ONU tout en demandant le déménagement à Bruxelles du siège du Parlement européen actuellement situé à Strasbourg (ce qui peut se justifier car ce siège à Strasbourg, qui n’était à l’origine qu’un caprice français, génère des déplacements inutiles et coûteux entre Bruxelles et Strasbourg – c’est donc une mesure d’économie).

Autrement dit, c’était la réponse du berger à la bergère ou … un bon coup de pied de l’âne qui a laissé notre président … sans voix et qui pourrait bien indiquer que le ton patelin et plein de rondeurs de Madame Merkel va prendre fin !

En fait, dans le cadre de cette « relation privilégiée entre l’Allemagne et la France »,  les élites françaises naviguent dans l’hypocrisie la plus complète en souhaitant pouvoir dépenser bien au-delà des capacités fiscales de la France et que … l’Allemagne paie la note !

Par contre, elles ne sont pas d’accord pour partager la puissance militaire française (traditionnelle et nucléaire) avec une Allemagne dont l’armée n’a, il est vrai, plus rien à voir avec la Wehrmacht ; même si son industrie conserve un véritable savoir faire en matière d’armes légères, de missiles, de blindés et de sous-marins !

Nous savons que les Etats n’ont pas d’amis mais seulement des intérêts ; ce qui revient à poser la question à laquelle il faudra bien un jour répondre : combien de temps ce faux-semblant de l’amitié franco-allemande va-t-il encore pouvoir durer alors que l’Allemagne se recentre sur son périmètre historique de l’Europe centrale et de l’Europe du nord ?

Car, il n’est pas sûr que les allemands acceptent ad vitam æternam les « caprices de diva » des français alors que se profilent à l’horizon les problèmes d’une Italie « insoumise » qui veut pouvoir violer ses engagements européens en dépit du risque réel que cela fait courir à la fragile construction européenne !

La construction européenne n’est pas une banque formée par les pays de l’Europe du nord à seule fin de financer les déficits et les caprices des pays de l’Europe du sud alors que l’Allemagne voit, du fait de la guerre idéologique engagée contre les énergies fossiles et de l’affrontement commercial entre la Chine et les USA, son modèle économique et sa puissante industrie mécanique (dont l’automobile) mis à mal avec le risque d’une diminution sensible des excédents budgétaires et des exportations !

L’avenir ne peut passer nécessairement que par une harmonisation des politiques budgétaires mais pour cela il faudrait que les politiciens fonctionnaires français renoncent à leurs pratiques antérieures et constantes et qu’ils diminuent la dépense publique pour revenir à l’équilibre budgétaire, sans recourir à l’habituel tabassage fiscal, et surtout qu’ils l’expliquent à des français qui … ne voudront certainement pas l’entendre de cette oreille !

Car, quand on sait que cela représente environ 100 Md € de dépenses par an, on ne peut que se dire : Ce n’est pas gagné !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

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Les chevaliers blancs de la lutte contre la fraude fiscale.

Nos fidèles lecteurs le savent déjà ; TÉMOIGNAGE FISCAL a fait l’objet d’une mesure arbitraire de fermeture qui l’a rendu inaccessible du vendredi 17 au dimanche 19 mai.

Passé le moment de l’incompréhension, il a fallu savoir ce qui se passait … et il s’avère que cette fermeture a eu lieu à la suite de l’intervention du syndicat des impôts solidaires finances publiques !

En l’espèce, ce syndicat n’a pas apprécié les propos tenus sur TÉMOIGNAGE FISCAL mais il est vrai que nous devons confesser que nous n’aimons ni les impôts ni la DGFIP (Direction générale des finances publiques).

Voici le communiqué qu’ils ont fait paraître :

Un site nauséabond dénoncé par Solidaires Finances Publiques

Le syndicat Solidaires Finances Publiques a dénoncé avec la plus grande fermeté les agissements et la campagne aux relents nauséabonds publiés par le site “témoignage fiscal”.

Les acteurs de cette campagne, dont la finesse d’esprit, la hauteur de vue et la tolérance ne semblent manifestement pas constituer leurs principales qualités, ne se contentent pas de tenir un discours violent et excessif sur l’impôt. Ils publient aussi les noms de certains de nos collègues vérificateurs en se permettant de les noter dans un « palmarès des contrôleurs fiscaux ». Pour ce faire, ils appellent les lecteurs du site à participer à cette campagne. Cette initiative, qui prend les allures de dénonciation calomnieuse et de diffamation, met clairement nos collègues en danger, elle doit être dénoncée et stoppée sans ambiguïté.

Le syndicat Solidaires Finances Publiques s’est adressé le 17 mai à la Direction générale en ce sens et a effectué un signalement au ministère de l’intérieur et auprès de l’hébergeur du site. Le site a été temporairement fermé le 17 après-midi. Solidaires Finances Publiques s’en félicite, mais dénonce néanmoins les publications de son auteur sur les réseaux sociaux (ce qui lui permet de « contourner » le blocage de son site). Nous les porterons à la connaissance des autorités. Publication : 20 mai 2019

Au-delà de ce communiqué de victoire, il s’avère que ce syndicat a fait pression sur l’hébergeur de TÉMOIGNAGE FISCAL pour l’obliger à rendre impossible tout accès au site et ceci est évidemment incontestable puisque cela résulte des propos mêmes du syndicat en question.

On peut d’ailleurs aisément imaginer la nature des pressions qui ont pu être exercées ; la moindre étant la menace (voilée ou pas) de l’engagement d’un contrôle fiscal. Mais bien évidemment les personnes concernées nieront avec véhémence une telle occurrence.

Ce sont pourtant des pratiques usuelles au sein de l’administration fiscale et même Michel Charasse, en son temps ministre du budget, avait pris l’habitude de menacer de sa vindicte fiscale ses adversaires politiques ou les gens qui lui déplaisaient. Ici et encore .

Et tout le monde sait qu’un contrôle fiscal peut mener à de graves ennuis voire …. à la ruine du contrôlé. Je connais même des gens qui se sont suicidés à la suite d’un contrôle fiscal qui a « cartonné » !

Cette fermeture résulte d’un abus manifeste car il n’existe à ce jour aucun jugement intimant l’ordre de fermer le site. L’hébergeur du site n’a donc fait qu’obéir à des injonctions (probablement menaçantes de ce syndicat sinon pourquoi l’aurait-il fait ?).

S’il y avait eu jugement, toute requête vers TÉMOIGNAGE FISCAL aurait abouti à une page indiquant l’existence d’un jugement prononçant la fermeture et les raisons de cette fermeture alors, qu’ici, nous étions seulement en présence d’un message d’erreur et d’une page blanche.

La vérité est en fait très simple : les agents des impôts n’aiment pas que l’on parle d’eux et surtout que l’on révèle leurs agissements ou même seulement que l’on délivre une appréciation peu flatteuse les concernant.

En effet, ils se perçoivent comme les chevaliers blancs de la lutte contre la fraude fiscale sans se poser, outre mesure, de questions à propos des dégâts qu’ils occasionnent du fait de ces contrôles ! De plus, c’est bien connu, ce sont juste de simples exécutants des ordres qui leurs sont donnés !

En fait, c’est un biais bien connu en psychologie que l’on retrouve particulièrement chez les narcissiques et les pervers narcissiques qui veulent masquer, vis-à-vis des tiers, leurs mauvaises actions derrière le masque de l’innocence. C’est tout bêtement l’histoire du tortionnaire qui veut minimiser son rôle et souhaite se faire passer pour une victime parce que la victime est innocente … forcément !

Il est important de dissiper ici toute ambiguïté : Ces gens sont partisans non pas de l’Etat de droit mais d’un Etat qui a tous les droits y compris celui de l’impunité. Selon eux, leur lutte est légitime : c’est la sempiternelle lutte contre l’abominable fraude fiscale qui ruine la France ; fraude qui est un crime social devant être absolument éradiqué et dont les montants augmentent au fur et à mesure que s’accumulent les déficits budgétaires et qu’augmente le montant de la dette du pays (50, 60, 80 puis 100 milliards €) !

C’est d’ailleurs ce qu’un de leurs membres a écrit dans les commentaires de l’article « les pauvres chéris » : « D’un côté avec moins de voleurs, magouilleurs, de sociétés écran, d’évasion etc, on aurait moins de déficit et moins besoin de contrôle ».

Ils sont dans un monde bipolaire se répartissant entre contrôleurs et fraudeurs et les victimes de contrôles fiscaux abusifs … ça n’existe tout simplement pas ; sans voir que le problème numéro un de la France ce n’est pas la fraude fiscale mais une pression fiscale excessive en raison d’une dépense publique anormalement élevée !

Il existe d’ailleurs de nombreuses statistiques montrant que la dépense publique a progressé ces trente dernières années beaucoup plus vite que le PIB ; tout comme l’on sait que la France ne cesse de chuter dans les classements internationaux à cause d’une dépense publique devenue trop lourde à supporter.

En outre, il n’y a pas d’autre exemple en Europe d’une administration présentant des caractéristiques de puissance et d’impunité qui font de la France un enfer fiscal et tous les autres pays de l’Union Européenne des relatifs paradis fiscaux !

On sait que les impôts sont nécessaires au fonctionnement d’un Etat mais ce que l’on oublie bien souvent de rappeler c’est que d’une part le consentement à l’impôt, tel qu’il a été fixé dans la Déclaration des droits l’homme de 1789 (préambule de la constitution de 1958 et ayant valeur constitutionnelle) a été purement et simplement bafoué du fait de la pratique des trente dernières années et que d’autre part 80% des dépenses de l’Etat ne sont pas des dépenses en rapport avec les missions régaliennes énoncées en 1789 mais avec des missions de « redistribution » ou de soutien à des pans entiers de l‘économie.

Or, il ne faut pas oublier que l’impôt n’est qu’un vol légalisé qui est arrivé à un niveau tel qu’il a provoqué le raz le bol fiscal manifesté par les gilets jaunes en novembre dernier ; ce qui démontre clairement que le consentement à l’impôt républicain n’est qu’une vue de l’esprit pour faire « passer la pilule » !

Evidemment, ces professionnels du contrôle fiscal vous répondront : « mais si vous estimez avoir été maltraités, vous pouvez saisir le Tribunal Administratif » !

Le problème est que le Tribunal Administratif n’est pas un tribunal où vous pouvez vous défendre puisqu’il entérine dans plus de 80% des cas les contrôles et redressements opérés !

Ils vous répondront alors : « c’est donc bien la preuve que ces contrôles ont été bien faits » !

Hélas non, cela prouve seulement que la justice administrative est partiale et qu’elle a décidé de sacrifier les contribuables aux intérêts de l’Etat ; ce qui, vous en conviendrez, n’est pas tout à fait la même chose ! La statistique ne peut pas donner un tel résultat sans qu’il y ait un parti pris évident en faveur de l’Etat et de son administration et il n’est pas rare de devoir porter sa cause devant la CJUE à Luxembourg pour obtenir gain de cause contre l’Etat français !

En fait, ces gens là sont essentiellement les grands prêtres d’une religion (dont le dieu TOUTALETA est célébré en son temple de Bercy), qui tend à transférer à l’Etat tous les pouvoirs et tous les biens privés de ce pays. Ils se perçoivent comme les redresseurs des tords faits à l’Etat sans voir qu’ils se font juste les agents d’un instrument de répression.

Pour donner une idée de ce dont il s’agit je vais prendre pour exemple la Suisse. Dans ce pays, l’inspecteur des impôts est perçu comme un conseiller fiscal qui n’hésitera à donner des renseignements et aider le contribuable. Rien de tout cela n’est envisageable en France où la menace est toujours latente mais il est vrai que vu de France, la Suisse est seulement le paradis des fraudeurs fiscaux ….

Le pire, c’est que, non contents de maltraiter les contribuables contrôlés, ils veulent que personne ne s’insurge contre leurs pratiques et qu’en plus on les aime dans le cadre de ce que l’on est obligé d’appeler un véritable syndrome de Stockholm !

Or, cette vision du monde n’est tout simplement pas possible car il faudrait à tout le moins que le contribuable ait les mêmes droits que le fisc et là nous en sommes très très loin ; surtout dans un pays qui détient le record mondial de la pression fiscale des pays membres de l’OCDE et qui a pris l’habitude de créer un nouvel impôt à chaque nouveau problème !

Non messieurs les contrôleurs, l’impôt n’est pas la solution, c’est seulement un problème et un syndicat, même des impôts, n’est ni un juge, ni la loi ni même une simple autorité administrative ; c’est juste une organisation professionnelle dont le but est de défendre les intérêts de ses adhérents.

L’administration, même fiscale, ne doit pas être au dessus des lois et ses membres encore moins et en réponse à leur propos, il est légitime de se poser la question des pratiques nauséabondes des agents des impôts et de leur syndicat !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (de la Grèce).

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

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Le Brexit : Plus mauvaise idée depuis les nationalisations après la deuxième guerre mondiale ?

Nous reprenons nos publications après une interruption à propos de laquelle je reviendrai prochainement.

Ce n’est pas moi qui le dis, c’est un britannique écoeuré par ce qu’il a vu et entendu à propos du Brexit !

D’ailleurs, curieusement, tous les britanniques que j’ai interrogés m’ont répondu la même chose : le Brexit est une erreur mais …  il se trouvera toujours des détracteurs pour me dire que questionner des anglais qui font du bateau en Grèce ne peut pas constituer un sondage significatif ….

Néanmoins, il ne faut pas croire tout ce que l’on vous dit et spécialement ceux qui prétendent détenir la vérité en promouvant des idées aussi simplistes que miraculeuses ; surtout celles qui permettraient de redresser une situation en mauvaise posture sans faire d’efforts et auxquelles, curieusement, personne n’aurait pensé ! En effet, il n’existe pas dans l’Histoire de cas où le bonheur d’une population a résulté d’une décision gouvernementale ou politique et le Brexit est l’archétype de la promesse électoraliste, populiste et démagogique qui n’engage que ceux qui y croient ou y ont cru !

Historique

David Cameron, premier ministre en 2016, a cru qu’il pourrait faire taire la partie anti-européenne frondeuse de son parti (conservateur) en organisant un référendum ; persuadé qu’une majorité de britanniques voteraient pour le Remain !

On sait que ce qu’il en est advenu, à la surprise générale ; alors que ce référendum a donné lieu à un déferlement de mensonges insensés de la part des brexiters (pro-brexit)!

La population la plus pauvre et la plus âgée du Royaume Uni a cru à trois affirmations proférées par Boris Johnson et Nigel Farage, principaux promoteurs du Brexit ; lesquels ne croyaient même pas à une possibilité de succès de leur action puisqu’ils n’avaient strictement rien prévu en une telle occurrence !

Les arguments

Les arguments utilisés sont ceux qui sont habituellement de nature à exploiter les penchants les plus irrationnels de la population et ils pourraient l’être tout aussi bien en France !

– La sortie de l’UE allait arrêter l’immigration alors que l’immigration est une constante humaine depuis la nuit des temps. En outre, il ne faut pas oublier que l’Europe est un îlot de prospérité au milieu d’un océan de pauvreté et que ces migrants sont pour l’essentiel économiques. Les USA rencontrent le même problème avec les sud-américains !

– La sortie de l’UE allait leur faire économiser de l’argent puisqu’ils ne contribueraient plus au budget de l’Union Européenne ; sans voir qu’en contrepartie se poserait le problème des droits de douane et des taxes et sans voir que nombre d’activités dépendent d’une organisation industrielle européenne ni que certains secteurs économiques sont largement subventionnés par l’Europe !

– Ils n’auraient plus à subir les diktats de Bruxelles alors que ce que l’on peut reprocher à Bruxelles c’est essentiellement un manque d’autorité et de cohésion mais surtout pas l’inverse ! D’ailleurs, le Royaume-Uni et son parlement sont restés souverains tout au long de la participation du Royaume-Uni à l’Union européenne en participant aux prises de décisions.

Le drame de cette histoire est que la politique tolère le mensonge ; c’est même le lieu où se concentre le plus le mensonge ; et, à ces mensonges, s’est ajouté l’inconscience car, détail stupéfiant, les brexiters avaient oublié l’Ulster c’est à dire l’Irlande du nord et la frontière entre l’Irlande et l’Ulster dont les irlandais ne veulent plus.

En outre, certains brexiters se sont imaginés que le Royaume Uni pourrait sortir de l’Union Européenne tout en conservant le libre accès au marché européen ; c’est à dire que les britanniques pourraient conserver les avantages de l’Europe sans en supporter les inconvénients. Cette démarche était en outre empreinte d’un certain machiavélisme puisqu’ils ont aussi spéculé à propos de la possibilité d’enfoncer un coin entre les membres de l’Union Européenne afin de provoquer, si ce n’est une désagrégation de l’Union, du moins un amoindrissement de la résistance à la négociation qui aurait permis de retirer les plus d’avantages possibles !

En fait, ils rêvaient tout éveillés en s’imaginant que l’Union Européenne n’avait plus qu’à se plier aux volontés du Royaume Uni.

Theresa May, membre du parti conservateur, est devenue premier ministre avec pour mission de mener à bien les négociations de sortie de l’Union Européenne alors qu’elle était partisan du Remain ; c’est-à-dire qu’elle s’est engagée à prêcher contre ses propres convictions.

Cela est à tout le moins contre nature et complètement illogique ; mais y-a-t-il une logique derrière tout ça ?

L’impasse démocratique

On peut se le demander car curieusement, personne n’a vu ou voulu voir que la situation allait être ingérable avec d’un côté les députés de l’Ulster, une partie des conservateurs (dont Boris Johnson) et le UKIP de Nigel Farage pour le Brexit et de l’autre côté une autre partie des conservateurs et les travaillistes (gauche) pour le Remain !

Aujourd’hui, certains britanniques essaient de se rassurer en s’imaginant que le Royaume Uni va pouvoir compenser sa sortie de l’Union Européenne par des relations avec l’Australie, la Nouvelle Zélande, l’Inde alors que plus de 60% de ses échanges se font avec les pays de l’Union Européenne ! En fait, ils persistent à croire que le Royaume Uni est toujours à la tête de l’Empire Britannique…

Or, la zone géographique du Royaume Uni est bien l’Europe et non l’Océan Indien. Le Royaume Uni est d’ailleurs le premier client de la France puisque c’est avec lui que nous enregistrons notre plus fort excédent !

Désormais, et parce que le Royaume Uni est une vraie démocratie représentative, les députés britanniques votent pour le Brexit tout en votant contre l’accord obtenu par Mme May auprès de l’Union Européenne mais aussi contre une sortie sans accord ! Les votes à la chambre des communes se sont enchaînés dans des sens contradictoires, sans résultat avec un minuscule parti unioniste (le NIDUP Northern Irish Democratic Unionist Party pour le Brexit) qui en a profité pour pratiquer une opposition systématique tout en faisant monter (au sens propre) les enchères !

En fait, au-delà des postures médiatiques, les députés redoutent désormais les effets du no deal et veulent donc d’un Brexit négocié mais pas celui négocié par Mme May ! Ils en veulent un sans doute plus favorable alors que les brexiters purs et durs veulent surtout une sortie sans accord mais sans savoir de quoi demain sera fait !

Autrement dit, dans cette histoire, on navigue entre l’inconscience et la perplexité et personne aujourd’hui ne sait exactement ce qu’il va se passer tant les avis divergent ; avec des écossais prêts à demander leur indépendance pour demander leur intégration à l’Union Européenne et des nord irlandais qui ont voté pour le Remain et vont demander leur rattachement à l’Irlande historique !

Ce serait un cruel retour en arrière, à une histoire de l’an mil, où l’Angleterre n’était que l’Angleterre. La situation est devenue complètement chaotique. Les britanniques n’en peuvent plus, ils finissent par souhaiter une solution … n’importe laquelle mais une solution ; alors que les promoteurs du Brexit sans deal n’ont rien à proposer de constructif puisqu’ils sont juste dans l’idéologie anti européenne (on a les mêmes en France) !

Personne ne sait désormais ce qu’il va se passer et on nage en plein incohérence. Le premier ministre a essayé, sans succès, de négocier une union avec les travaillistes (socialistes) …. Aux dernières nouvelles, il y aurait soit un Brexit négocié, soit pas de Brexit, du tout. Theresa May a sollicité un nouveau délai et le RU va participer aux élections européennes alors que la majorité des votants a souhaité s’extraire de l’Europe !

Il est plus que probable que le Brexit aura lieu mais beaucoup ont peur de ses conséquences imprévisibles car personne ne sait ce que cela peut donner hormis, assurément, un tas de problèmes alors que 500.000 français vivent au Royaume Uni et 200.000 britanniques en France.

En fait, Brexit ou pas, le Royaume Uni se trouve, qu’il le veuille ou non, très imbriqué dans l’Europe, entité géographique. Il ne pourra en fait jamais vraiment sortir de l’Union Européenne, entité économique, car trop de liens existent ; compte non tenu du fait que, depuis 40 ans, il a intégré des milliers de règlements européens.

Des conséquences difficilement appréciables

Les milieux économiques savent qu’évidemment le Brexit aura des effets collatéraux et que nos entreprises (et nos emplois) pâtiront eux aussi de la situation car on sait que tout le monde sera perdant dans l’affaire même si l’économie du RU se maintient pour l’instant en raison de la faiblesse de la GB£.

On prévoit déjà des effets cataclysmiques au niveau des mouvements de marchandises avec des files de camions de plusieurs centaines de km de part et d’autre du Channel, plusieurs grandes banques ont décidé de déplacer leurs sièges vers l’Union Européenne, Airbus menace de fermer ses sites de construction d’ailes d’avions (35.000 emplois) et les constructeurs automobiles révisent leurs plans d’investissements (Nissan, Honda, Toyota, BMW) !

Seuls des inconscients ou des idéologues obtus peuvent prétendre que le Royaume Uni ira mieux après sa sortie de l’Union Européenne ! Il pourra seulement s’adapter, ce qu’il ne manquera pas de faire, mais il n’est pas sûr que la population qui a voté pour le Brexit en tirera le bénéfice qu’on lui a fait miroiter.

Le bouc émissaire

Et quel était l’argument de départ à ce délire ? C’est la faute de l’Europe ; cette organisation totalitaire !

Brandir l’existence d’une pseudo dictature européenne à l’appui de ses propres convictions antieuropéennes est juste risible mais désigner un responsable extérieur est une (classique) solution de facilité qui permet de ne pas aborder les vrais problèmes qui fâchent …l’électeur !

Seulement, l’Europe n’est ni la foire d’empoigne ni l’auberge espagnole (celle où l’on apporte son repas) ni le lieu où le génie français ou britannique peut imposer ses vues à tous les autres !

Malheureusement, il était facile de s’en prendre à l’Europe qui joue en l’espèce le rôle du bouc émissaire car, l’Europe, ce n’est personne et, d’ailleurs, c’est si loin que même les politiciens nationaux ne veulent pas être élus du parlement européen ; c’est un exil, un ostracisme (au sens grec).

On préfère, à propos de l’Europe, parler de dictature, d’organisation non démocratique alors que les directives européennes sont des textes votés par le parlement européen élu par tous les européens. On ne peut pas faire plus démocratique même si on peut se poser la question du bien fondé de certains textes. Mais, il en est de même au niveau de notre droit purement national !

En fait, on a plutôt l’impression d’une incapacité générale de l’Union Européenne à régler les problèmes posés par certains Etats membres, France et Italie en tête !

Un éclair de lucidité ?

En fait, le mieux ce serait d’arrêter tout ça mais les politiciens en sont-ils capables ?

Dans cette affaire, la population a manifestement été trompée et l’argument populiste du peuple souverain n’empêche pas que le peuple n’est pas infaillible ; il peut être trompé par ses élus et dirigeants !

Cela pose in fine la question déjà posée dans mon précédent article : que faire si la décision du peuple est mauvaise car ce n’est pas parce que la majorité a décidé une chose aberrante que cette chose devient bonne ?

Bien entendu, il y aura toujours des gens pour vous expliquer que tout serait tellement mieux retranchés derrière des frontières avec de gros droits de douanes pour protéger notre industrie qui … n’existe pratiquement plus !

Le RU comme la France restent des petits marchés qui ne peuvent en aucun cas concurrencer des poids lourds comme les USA et la Chine et nous dépendons de marchés complexes avec des flux croisés d’échanges commerciaux et industriels sans lesquels nous ne saurions exister !

Sortir de cette intégration économique ne peut se faire sans dégâts majeurs sur la structure économique et sociale et il est probable que les britanniques le découvriront à leurs dépens car, in fine, ce sont eux qui paieront les droits de douanes appliqués aux produits importés alors que nous, nous pourrons trouver des substituts ailleurs, en Europe, sans droits de douane !

L’Union Européenne est imparfaite mais il faut être conscient que, face à des géants comme les USA et la Chine, et dans une moindre mesure la Russie, il n’y a pas d’issue pour les pays européens en dehors de l’Europe, Suisse et Norvège comprises, et il en est de même pour la France … n’en déplaise aux partisans du Frexit !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (de la Grèce).

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

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Quand des imbéciles font n’importe quoi !

Un certain nombre d’entre vous savent que je pratique la navigation de plaisance en Grèce pendant la saison estivale.

Pourquoi la Grèce ? Parce que ce pays est un paradis de la navigation avec du beau temps assuré, de nombreuses îles, de nombreux mouillages et du vent à peu près constant entre juillet et août ; le fameux Meltem, mot turc qui désigne un vent du nord balayant la mer Egée avec quelque fois une certaine violence.

Les plaisanciers ne s’y sont pas trompés tout comme les loueurs de bateaux ; il y a beaucoup de bateaux de plaisance en Grèce et encore plus depuis qu’il y a des problèmes islamiques en Turquie. Beaucoup de bateaux ont en effet fui ce pays devant les risques d’attentats mais aussi en raison des tracasseries policières ; compte non tenu de la mise en application d’une législation contraignante et d’une augmentation très sensible du prix des marinas.

Par ailleurs, la Grèce fait partie de l’Europe et utilise l’€ ; il n’y a donc pas de problème de change.

Par contre, les infrastructures sont souvent défaillantes car la Grèce est le pays le plus pauvre de l’Union Européenne ! Il existe quelques marinas, souvent en l’état de futur achèvement depuis de nombreuses années notamment parce qu’il arrive que les financements (souvent européens) aient été dissipés au profit d’acteurs locaux dans le cadre de détournements relevant de la justice pénale.

On sait aussi que la Grèce est un pays en faillite avérée pour des raisons que j’ai largement développées dans cet article.

Fiscalité défaillante, fonction publique abondante, coûteuse et inefficace, dette publique énorme (185% du PIB) impossible à rembourser ; la Grèce paie aujourd’hui ses errances budgétaires des 20 dernières années tout en vivant complètement à la charge des autres pays de l’Union Européenne. En effet, l’Union Européenne continue à subventionner son économie par le biais de prêts remboursant des prêts précédents et permettant d’affirmer que la Grèce ne se trouve pas en défaut de paiement.

La fiscalité y a néanmoins connu un développement considérable avec notamment une TVA portée à 23% depuis deux ans (sauf dans certaines iles notamment du Dodécannèse) mais il y a toujours quelques approximations puisqu’il n’y a toujours pas de cadastre et que l’église orthodoxe, premier propriétaire foncier, ne paie pas d’impôts !

La Grèce vit essentiellement du tourisme puisqu’elle a peu d’industrie et qu’elle importe à peu près tout hormis les fruits et légumes, les produits des fermes marines et bien sûr l’huile d’olive. Les céréales viennent souvent de Turquie (l’ennemi héréditaire car les turcs ont beaucoup massacré pendant leurs 400 ans d’occupation), le pétrole de Russie, d’Iran ou de Libye.

J’ai connu la Grèce dans un état de sous développement dramatique avec des routes étroites, en très mauvais état (la terre bouge beaucoup ici) et très dangereuses (avec un record européen de mortalité routière), un parc automobile digne d’un pays en voie de développement, des maisons en très mauvais état.

Et pourtant, la Grèce est un pays calme où la sécurité n’est pas un vain mot si l’on fait abstraction des grandes villes que sont Athènes, Thessalonique et Patras. Les risques de vols sont à peu près inexistants … ce qui s’explique par le fait que la Grèce est un pays de villages où tout le monde se connaît.

Son intégration à l’Union Européenne à la requête de François Mitterrand, parce que la Grèce classique (celle de Périclès) est le berceau de la civilisation européenne, et surtout son intégration à la zone €, lui ont permis un développement spectaculaire par le biais des fonds structurels mais aussi en raison d’un recours abusif à l’emprunt … qui, à une époque, finançait presque totalement son économie. Grâce à l’€, elle a pu contracter une dette extérieure de 350 milliards € ; ce qui lui aurait été absolument impossible avec la drachme !?!

Le pays est toujours en faillite notamment parce que l’Allemagne a refusé d’annuler les dettes du pays pour des motifs tenant essentiellement à la morale : on doit rembourser l’argent que l’on a emprunté et il est vrai que la Grèce a beaucoup emprunté mais très peu remboursé.

J’ai vu, lorsque les vannes du crédit étaient ouvertes, les grecs se lancer dans l’acquisition de biens de consommation et notamment de voitures allemandes mais aussi dans des programmes de construction immobilière complètement débridés qui ont été stoppés net par la crise de 2012-2015.

Mais cela n’inquiète pas, outre mesure, les grecs qui ont toujours vécu plus ou moins au jour le jour avec une monnaie à la valeur plus qu’incertaine. Il ne faut pas oublier que, depuis 1830, la Grèce a fait au moins six fois faillite !

Seulement, du fait de son intégration à l’Union Européenne et à la zone €, elle doit désormais respecter certaines règles ; compte non tenu du fait qu’elle s’est lancée dans une politique de grands travaux notamment routiers et autoroutiers. La technique est d’ailleurs assez curieuse car on commence par faire une moitié d’autoroute, une moitié des ponts ( !?!) et on fait le reste ensuite en fonction des fonds disponibles ! Les routes sont construites par tronçons successifs ; la tâche étant compliquée par le fait que la Grèce est un pays montagneux avec des communications difficiles.

Entre ses dettes, ses aménagements et ses dépenses courantes, l’Etat grec a évidemment besoin d’argent ; ce qui n’a rien de surprenant et nous savons qu’il n’est pas le seul dans ce cas !

Et il pense avoir trouvé une partie de la solution à ses besoins de financement ; laquelle est vieille comme le concept de finances publiques : faire payer les autres et en l’occurrence les propriétaires de bateaux de plaisance stationnant dans les eaux helléniques !

L’année 2013 avait déjà donné lieu à une première tentative qui avait tourné court mais cette année la taxe TEPAI est obligatoire et elle est d’une rationalité à toute épreuve !

– la taxe est obligatoire dès que le bateau est dans les eaux grecques, et tout mois commencé est dû en totalité même si vous ne naviguez qu’un jour dans le mois,

– la taxe, fixée à 8€ par mètre linéaire, explose littéralement pour les bateaux de plus de 12 m sans que l’on sache pourquoi ! Pour ce qui me concerne cela monte à 110 € par mois soit donc pour 5 mois la somme non négligeable de 550 € !

– le paiement, pour les étrangers, doit être impérativement fait en espèces. Or, il faut savoir que les retraits en espèces aux ATM font l’objet de frais (entre 2 et 5 € par retrait) et que la banque prend aussi des frais (commissions) pour paiement en espèces !?! L’impression d’être une boule dans un flipper fiscal est finalement assez désagréable,

– il n’y a aucun coefficient de vétusté ; ce qui fait le propriétaire d’un bateau de 30 ans joignant difficilement les deux bouts paie comme le millionnaire qui vient de s’acheter un 50 pieds (15 m) flambant neuf à un million € !

– les bateaux paient déjà une taxe de navigation appelée DEKPA, dont on ne connait même pas l’utilité,

– la plupart des bateaux paient par ailleurs une taxe de pavillon national (en France c’est un droit de francisation),

Évidemment, toute tentative d’échapper au paiement de la taxe fait l’objet de menaces explicites d’amendes à des montants faramineux s’accompagnant de l’arraisonnement du bateau !

Autrement dit, l’Etat grec après avoir dépensé sans compter l’argent qu’il n’avait pas, après avoir été renfloué par les autres Etats de l’Union Européenne, a décidé de récupérer de la main gauche ce qu’il est obligé de donner de la main droite en rançonnant les ressortissants de ces pays !

Le problème qui se pose est triple :

– un impôt, quelque soit sa justification, n’est qu’un vol ou une extorsion de fonds exercée à l’encontre d’une certaine catégorie de personnes,

– les plaisanciers dépensent pendant leur séjour en Grèce notamment au niveau de l’alimentation, du carburant et fréquentent les tavernas (restaurants) ; ils paient donc des taxes à la consommation et contribuent à l’économie du pays et dans des proportions non négligeables … mais cela n’était sans doute pas suffisant !

– d’autres pays se sont essayés à cet exercice du racket fiscal et s’y sont toujours cassés les dents car les bateaux sont des meubles immatriculés ; ils peuvent bouger et ils ne vont pas s’en priver. La France a ainsi essayé de taxer les gros yachts fréquentant la côte d’Azur et spécialement la baie de St Tropez avec pour résultat immédiat le départ des bateaux pour des mers plus accueillantes et un bénéfice pour le fisc français pratiquement nul !

Conclusion :

Les autorités helléniques s’imaginent sans doute qu’elles vont pouvoir impunément rançonner les plaisanciers et certes cela va fonctionner au moins cette année ; le temps que les intéressés trouvent une solution de rechange mais il est douteux qu’elles puissent en retirer à long terme les bénéfices escomptés.

Le résultat final sera inexorable : les plaisanciers vont fuir les eaux helléniques avec pour corollaire une diminution des rentrées fiscales … pour l’Etat grec et des pertes de chiffre d’affaires pour les commerçants et restaurateurs qui ont eu beaucoup de mal à se remettre de la crise de 2015 !

Car, la règle intangible est que nul n’est irremplaçable !

E Macron a appris à ses dépens qu’il fallait manier l’arme fiscale avec beaucoup de discernement mais, comme on peut le voir, la France n’a malheureusement pas le monopole des politiciens imbéciles !

l’Etat grec pourra toujours revenir ultérieurement sur cette loi mais le mal sera fait …

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

 

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Le dilemme du président : Désastre démocratique ou désastre économique ?

Si l’on revient sur les interventions de E Macron, en ne s’intéressant qu’aux dispositions à caractère fiscal, on s’aperçoit qu’à aucun moment il n’est question de réduire les dépenses de l’Etat.

Les annonces du 10 décembre au coût total estimé de 10 milliards € sont :

– la suppression de la hausse de la CSG pour les pensions inférieures à 2.000 €

– la suppression de la taxe carbone,

– la hausse de la prime d’activité pour les petits salaires

– la défiscalisation de la prime de 1.000€ de fin d’année pour les salariés,

Les annonces du 25 avril au coût estimé de 7 à 10 milliards € sont :

– la réduction de l’impôt sur le revenu de 5 milliards € pour 12 millions de contribuables

– la ré indexation des pensions de retraite sur l’inflation (coût 2 milliards €) qui est en fait une sous indexation des retraites supérieures à 2.000 € car la sous indexation n’avait été décidée que pour deux ans (2019 et 2020) et a été disqualifiée par le conseil constitutionnel pour 2020,

– la réduction de 120.000 fonctionnaires est ajournée,

et il ne faut oublier la suppression de la taxe d’habitation totalement non financée dont le coût est estimé à 10 milliards € (il s’agissait d’une mesure purement démagogique destinée à permettre à E Macron de gagner les élections de 2017).

On remarque d’ailleurs, qu’à l’exception de la hausse de la prime d’activité et de la réduction du nombre des fonctionnaires qui sont des mesures de dépenses, les autres ne sont que des mesures d’annulation (immédiate ou rétroactive) d’impôts c’est à dire que l’Etat renonce à percevoir certains impôts.

Le problème est qu’avec un budget 2019, à l’origine largement déficitaire, ces nouvelles mesures, vont fortement amplifier le déficit alors qu’aucune mesure d’économie n’est prévue. Le gouvernement n’aura donc pas d’autre choix que de se livrer à son activité favorite : le bonneteau fiscal pour tenter de récupérer sur certains contribuables ces nouvelles « dépenses » et emprunter pour le surplus !

Après avoir beaucoup tabassé les ménages, le gouvernement veut désormais s’attaquer aux niches fiscales des entreprises qui (sic) « doivent se montrer solidaires ».

Le problème est que cet argument, totalement démagogique, est en parfaite contradiction avec les règles du droit commercial car l’objet social d’une entreprise n’est pas d’être solidaire. Le gouvernement affecte « d’oublier » aussi qu’en cas d’alourdissement de leurs impôts, les entreprises les répercutent toujours sur le client final parce qu’une entreprise, contrairement à un Etat, doit impérativement ajuster ses prix et ses coûts.

Néanmoins, on sait que la règle en politique est de prendre l’argent où l’on peut et peu importe si les entreprises françaises subissent déjà les impôts les plus lourds et ont les marges les plus faibles de l’Union Européenne ! Les chômeurs attendront pour retrouver un emploi …

Clairement, on sent que, dans un accès de pure démagogie, E Macron cherche à caresser l’électeur dans le sens du poil alors que tout le monde sait que les comptes publics sont mauvais et que la seule issue passe impérativement par la réduction des dépenses publiques.

Le problème qui se pose à lui est le suivant : Une politique de redressement des comptes publics et de la compétitivité passe nécessairement par la fin de la dérive budgétaire et des déficits constants car l’amélioration des revenus des français passe par une forte diminution de la pression fiscale (et non pas par une augmentation des salaires qui aurait un effet inflationniste sur les prix des marchandises et des services).

La diminution de la pression fiscale peut passer entre autres par :

– la réduction du nombre des fonctionnaires, la suppression du statut de la fonction publique sauf pour les domaines régaliens, des avantages discrets et exorbitants de la haute fonction publique (détachement, cumuls de retraites, pantouflage …), le blocage voire la réduction des rémunérations de certains fonctionnaires,

– la réduction du mille feuille administratif et du nombre d’élus (nationaux et locaux),

– la réduction des allocations chômage et des durées d’indemnisation, la réduction du nombre des aides sociales, le report de l’age de la retraite à 65 ans, la suppression des régimes spéciaux de retraite, l’obligation pour les fonctionnaires de cotiser au chômage et à la retraite,

– la fin du monopole de la sécurité sociale et la suppression des 35 heures avec une durée hebdomadaire du travail fixée par accord d’entreprises, en établissant la liberté d’embauche et de licencier pour l’employeur, et de 90% du code du travail (comme en Suisse),

– la simplification du Code Général des Impôts, la suppression des niches fiscales et des tribunaux administratifs (l’Etat serait soumis aux règles de droit commun),

– la privatisation des entreprises publiques, la suppression du monopole étatique dans les secteurs concurrentiels et des subventions aux organismes sans utilité économique avérée,

– la suppression du financement public des syndicats,

On notera qu’aucune de ces mesures n’a été envisagée par E Macron mais on sait aussi qu’engager de telles réformes mettra aussitôt la population dans la rue. Pire, si l’on organisait un référendum à leur propos, ces mesures seraient rejetées massivement et surtout par ceux qui ont intérêt au maintien du système et notamment les fonctionnaires, les bénéficiaires des régimes spéciaux, des situations de rente et des régimes sociaux !

Cela explique que E Macron ait essayé de rétablir les comptes en augmentant la pression fiscale sous prétexte d’écologie car il pensait que celle-ci faisait consensus ; avec le succès que l’on sait.

Ce constat amène nécessairement à la question suivante : Un président est-il légitime à poursuivre des réformes malgré l’opposition de la population ou doit-il s’incliner et faire ce que veut cette dernière alors que l’on sait qu’il se trouvera toujours une majorité de la population pour vouloir l’augmentation de la dépense publique, le recrutement de nouveaux fonctionnaires, le rétablissement de l’age de la retraite à 60 ans, l’augmentation des dépenses sociales ; c’est à dire toujours plus d’avantages et toujours moins d’efforts. Même si, pour cela, il faut creuser les déficits et emprunter massivement sur les marchés tout en sachant que cette voie mènera au mieux à reporter sur les générations futures des dettes insupportables et au pire à la faillite pure et simple ….

Interpréter la volonté populaire ou la respecter ressort en principe de la mission du politicien dans le cadre de son mandat. Autrement dit, un politicien responsable doit-il nécessairement se soumettre à la volonté de la majorité même s’il sait que celle-ci se trompe ? Mais, n’est-ce pas tromper l’électeur que de lui laisser croire que ce qu’il veut est bon bien que ce soit mauvais ?

Cela reviendrait donc à s’incliner devant la majorité ou plus exactement devant la plus forte minorité, ou encore devant la plus agissante, la plus motivée, la plus nuisible, la plus violente … et n’est ce pas qu’est en train de faire E Macron qui a abandonné ses timides réformes pour se soumettre à la « volonté populaire » et ne plus rien faire du tout !

Peut-on parler de lâcheté ou de lucidité lorsqu’un dirigeant accepte de renoncer à son programme du fait d’une opposition populaire et, au contraire, devrait-on parler de trahison s’il refuse de faire ce que veut la population parce qu’il sait que ce qu’elle veut n’est pas conforme aux intérêts du pays ?

Clairement, Macron se trouve face au dilemme du politicien et que l’on peut résumer comme suit :

– promettre des efforts, la réduction des dépenses et des aides sociales ainsi que des temps difficiles avec l’assurance de n’être ni élu ni réélu,

– promettre la facilité et faire l’inverse avec l’assurance d’une contestation massive et de ne pas être réélu,

– être élu et ne rien faire avec l’assurance d’être réélu même si cela aboutit, à la fin, à la faillite du pays.

Car cela revient à expliquer à la population qu’il faut désormais faire l’inverse de ce que l’on a toujours fait depuis 40 ans avec l’argent public réputé gratuit et inépuisable mais qui … n’existe pas.

La question apparaît à ce jour pratiquement insoluble avec une France en plein déni de sa situation économique réelle et qui profite pour l’instant des facilités bancaires de la BCE. La France est actuellement dans la situation de la personne surendettée qui continue à dépenser tant que le crédit ne lui est pas coupé.

Il semble bien que E Macron, au-delà de ses discours emphatiques mais creux qui n’abusent personne, ait transformé, du fait du mouvement des gilets jaunes, sa toute petite intention réformatrice et très peu libérale du début de mandat en étatisme bon teint ; ce qui veut dire que la « start up nation » tant vantée est passée à la trappe tout comme le redressement du pays.

Finalement, on est passé des grands principes au misérable bricolage budgétaire …tout comme F Hollande !

Le dérapage budgétaire apparaît inévitable et il va exactement à l’encontre de toute possibilité de redressement du pays ! Aucune réforme d’envergure telle que les ont faites les autres pays de l’Union Européenne ne sera d’ailleurs esquissée !

Ce faisant, E Macron a choisi la troisième option du dilemme du politicien ; c’est à dire celle de celui qui préfère le (futur) désastre économique pour ne pas être confronté au désastre démocratique (présent).

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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La réalité occultée par le président.

Je voudrais faire avec vous un petit tour de la situation financière et fiscale telle que ne l’a pas évoquée le président dans son grand oral et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas brillant !

Une situation économique mondiale sous tension

La situation économique mondiale est en plein ralentissement ; surtout en Europe et à un degré moindre en Amérique et en Asie ; et cela ne va pas s’arranger car nous allons vers des tensions sur les cours de l’or noir qui trouvent leur source à quatre niveaux :

– D Trump a décidé de faire tomber le régime iranien, coûte que coûte, et a donc durci les sanctions en interdisant à la planète entière ( !?!) d’acheter le pétrole iranien afin d’asphyxier le régime. La lex americana …ou l’extra territorialité de la loi américaine s’applique encore une fois au monde entier sous la menace de représailles qui se terminent toujours par des amendes colossales ! Hormis les russes et les chinois, tout le monde tremble …

– Le Venezuela s’enfonce un peu plus dans la crise économique et politique et ses exportations de pétrole s’effondrent tandis que la Libye connaît une guerre civile qui limite ses exportations de pétrole. L’Arabie saoudite a finalement renoncé à inonder le marché mondial de pétrole à bas coût pour essayer de faire s’effondrer le système d’exploitation du pétrole de schiste américain ! Cette stratégie s’est avérée ruineuse pour les finances saoudiennes et sans effet alors que ce pays commence à entrevoir la fin de la rente pétrolière (les gisements s’épuisent).

– le dollar est sur une tendance haussière par rapport à l’€ alors que les achats de pétrole sont libellés en dollars,

– Du fait de la faiblesse des rendements obligataires, certains gros investisseurs se sont tournés vers le pétrole pour y spéculer ; histoire de trouver un peu de rendement.

Evidemment, tout cela ne peut se faire qu’à notre détriment car le prix du pétrole, exprimé en dollars, ne cesse d’augmenter. Il est passé en quelques mois de 50 à 75$ le baril et certains pensent qu’il devrait atteindre les 100 dollars avant la fin de l’année. Cela nous promet un carburant à la pompe hors de prix (avec 75% de taxes sur le prix payé à la pompe).

L’inflation officielle est certes relativement faible (entre 1 et 2% l’an) mais le ressenti est quand même bien différent rien qu’avec une augmentation constante du prix de l’énergie (carburant, fuel de chauffage, électricité abonnement puis consommation, gaz ….). On ne peut pas en douter puisque l’on sait que cela a déclenché le mouvement des gilets jaunes !

Un marché de l’emploi en pleine mutation

Parallèlement, on sait qu’il y a actuellement une dégradation du marché de l’emploi avec une tendance à la disparition des emplois intermédiaires ; ce qui tire les salaires vers le bas dans la mesure où il y a un déplacement du marché du travail des emplois qualifiés vers des emplois dans les services à la personne qui sont beaucoup moins qualifiés et moins bien payés.

Le système de production semble aussi en pleine mutation avec une tendance au retour du nationalisme économique alors que se met en place une transition énergétique non justifiée qui va avoir des effets désastreux sur l’emploi et les entreprises. Sont concernés le secteur de l’automobile qui est contraint de se convertir à l’électrique et qui anticipe déjà un fort recul de son activité alors que la valeur ajoutée (batterie) est en train de se déplacer vers l’Asie (puisque Chine et Corée ont le quasi monopole de fabrication des batteries au Lithium) et celui de la production d’énergie du fait de l’obligation de subventionner par l’impôt des ENR aléatoires, très coûteuses et non rentables !

Une fiscalité qui reste pesante

Certes l’ISF a été supprimé mais cela ne concerne que quelques milliers de personnes, essentiellement les plus riches. Certes aussi, une flat tax a été mise en place pour limiter les prélèvements fiscaux mais ne nous leurrons pas, elle n’est pas flat du tout avec un taux très élevé de 30%. (flat c’est en dessous de 15%). Il y a néanmoins une amélioration car auparavant le prélèvement de base était de 39,5% et pouvait monter jusqu’à 65% !?!

Néanmoins, la fiscalité a largement continué à progresser (même si elle a subi un coup d’arrêt au niveau de la pseudo taxe carbone) notamment avec la CSG (impôt à haut rendement) qui a augmenté de 1.7% ; à la fois pour les pensions de retraite et les salaires (le taux est désormais de 9,1%) mais aussi pour les revenus de placement (le taux s’est envolé à 17,2%). Néanmoins, les pensions des retraités dont les revenus sont en dessous de 2.000€ par mois devraient se voir exonérer de cette hausse.

Les pensions de retraite subissent en outre un blocage de leur revalorisation à 0,3% par an ; ce qui revient à les taxer par le biais sournois d’un impôt invisible : l’inflation ! Le président vient néanmoins de promettre de revenir sur cette décision.

Une épargne sans taux

Néanmoins, il convient de relativiser l’effet de la diminution de la pression fiscale car ce que vous payiez auparavant en impôts vous ne le regagnez plus du fait de l’écrasement des taux d’intérêts lié aux politiques monétaires accommodantes des banques centrales (Fed US, BCE, Bank of Japan) qui ont ramené les taux des emprunts obligataires à presque zéro !

Pour l’instant, le placement obligataire ne paraît pas très dangereux même si les émissions des OAT (dette de l’Etat) ne rapportent plus rien. Il reste à la merci d’un accident imprévisible qui ne pourrait pas être corrigé ou compensé par la BCE car une brutale augmentation des taux provoquerait en effet un effondrement de la valeur des OAT émises à taux zéro !

L’effet induit de cette situation est que, l’assurance vie, placement préféré des français avec 1.700 milliards € d’encours, a désormais des rendements négatifs (revalorisation 1,8% – Flat tax 30% – inflation 1,8% = -0,54%) puisque l’argent confié par les épargnants aux compagnies d’assurances est placé en OAT qui ne rapportent désormais plus rien ! Et le pire est encore à venir car les rendements actuels ne sont obtenus qu’à partir des titres anciens qui arrivent à maturité et vont être remboursés.

Evidemment, l’effet induit de cette politique du taux zéro est double :

– l’épargnant ne gagne plus rien !

– les banques ne gagnent plus rien et voient leur valeur boursière s’effondrer puisque leur rentabilité est devenue nulle !

Il devient donc très difficile de trouver des placements qui permettront de s’assurer un complément de retraite alors que l’on sait que, d’un autre coté, les pensions sont appelées à être laminées, elles aussi, par le biais d’un allongement de la durée de cotisation qui ne dit pas clairement son nom et à propos duquel le président s’est montré très évasif !

Il s’agit donc bien d’un mécanisme de spoliation lente et continue des épargnants dans le cadre d’une répression financière qui ne dit pas son nom et qui est opérée dans le but de sauver des Etats surendettés ; car normaliser les taux déclencherait une crise des dettes étatiques de pays comme la France et l’Italie, l’Espagne et le Portugal, qui sont tous plus ou moins au bord de la faillite (l’Italie devrait porter le taux de TVA à 25% à la fin de l’année !). Le but de la BCE est d’éviter un défaut de paiement de l’un d’entre eux et un redoutable effet de contagion !

 Une économie à la peine

En fait, les taux nuls ne peuvent se comprendre que dans le cadre d’une économie déflationiste c’est à dire avec des prix qui baissent ; sinon c’est du suicide économique. Et cela semble bien être le cas car la situation de la zone € est globalement mauvaise avec des perspectives de croissance à peu près nulles ; même en Allemagne, ce qui est loin d’être rassurant !

En fait, le ralentissement économique mondial est aggravé dans l’Union Européenne par une crise de la dette étatique qui semble ne pas pouvoir trouver de solution et particulièrement en France où la pression fiscale a atteint des niveaux tels que le pouvoir sait que ses marges de manœuvres en la matière sont désormais presque nulles !

Or, faute de croissance, il n’y aura pas d’augmentation du PIB, pas d’augmentation des marges fiscales et donc …pas de diminution de la dette qui va finir par nous étouffer alors que vous aurez noté qu’E Macron n’a annoncé aucune mesure de réduction de la dépense publique (la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires est même renvoyée sine die) !

Il est même probable que, sans les mesures de relance de décembre dernier, prises sous la pression des gilets jaunes, nous serions tombés en récession !

Seulement ces mesures de relance ne pourront pas durer d’abord parce que les traités européens l’interdisent mais surtout parce que la course à la dette est une activité dangereuse qui finit toujours mal !

Les poids excessifs de la fiscalité et des prélèvements de notre modèle social ont eu des répercussions économiques dont nous n’avons pas fini de mesurer les effets délétères à long terme. La dégradation permanente de la compétitivité des entreprises a eu pour effet d’entraîner un niveau de chômage élevé aujourd’hui considéré comme pratiquement incompressible ; avec l’effet évident de peser sur les finances publiques en mettant tous les régimes sociaux en péril !

La seule issue désormais, pour rétablir les comptes, va être, dans un environnement défavorable, de réduire les dépenses et il est probable que le gouvernement va devoir adopter une politique budgétaire plus restrictive en 2020 ; ce qui va être rejeté probablement violemment par la population. Le président a soigneusement évité d’en parler !

La réponse du pouvoir à la contestation populaire a été pour l’instant surtout policière  mais il n’est pas sûr que cette réponse soit adaptée …et praticable longtemps et c’est pour cela qu’il a promis une diminution de l’impôt sur le revenu, sous conditions, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les “adaptations”.

Une stratégie patrimoniale délicate

On peut être tenté de compenser l’absence de rendement par un investissement en actions. Il apparaît néanmoins relativement risqué car nous sommes, quoiqu’en disent certains, en présence d’une bulle liée au fait que l’émission d’argent gratuit de la BCE ne permet plus de gagner d’argent sur les taux d’intérêts et que la seule solution trouvée par les investisseurs institutionnels, pour avoir du rendement, est de prendre des risques ! Cela explique grandement, la montée continue du cours des actions alors que les indices économiques sont …mauvais !

Certains pensent avoir trouvé la solution avec l’investissement en Asie et notamment en Chine. Néanmoins, plusieurs risques entrent en ligne de compte :

Certes la zone Asie est beaucoup plus dynamique que l’Europe et elle est devenue l’usine du monde. Mais, spécialement concernant la Chine, le pays reste une dictature, la comptabilité publique est sujette à caution et, s’il existe un capitalisme débridé, c’est surtout un capitalisme d’Etat avec un crédit abusif qui laisse subsister des entreprises à la rentabilité incertaine et des prix faux qui ne correspondent à rien.

Le risque sur la valeur des actions se double en outre d’un risque monétaire car la monnaie (le Yuan) n’a aucune garantie de stabilité ; la Chine n’ayant jamais hésité à utiliser l’arme de la dévaluation pour améliorer sa compétitivité et ses exportations. Ce risque semble néanmoins s’éloigner puisqu’elle cherche actuellement à mettre en place une zone monétaire propre sur toute l’Asie afin d’en éjecter le dollar (ce qui d’ailleurs énerve beaucoup D Trump) !

Quant au Japon, il est en stagnation depuis 30 ans avec des taux complètement à zéro et un marché sous le contrôle de la Bank of Japan qui est elle-même complètement aux ordres du gouvernement. Il n’y a plus de marché. Il est probable que le Japon soit simplement en avance sur nous ; ce qui signifie qu’il suffit de regarder ce qu’il s’y passe pour comprendre ce qui va nous arriver (la dette publique est à 250% du PIB).

En conclusion

L’avenir apparaît bien incertain car nous nous situons actuellement à un moment de l’histoire monétaire et financière complètement nouveau avec des développements totalement inconnus puisque les Etats et les banques centrales créent de la monnaie qui ne correspond à rien sans provoquer d’hyperinflation ni même d’inflation !

Nous vivons dans un monde de dettes avec des records de dettes des Etats, des entreprises et des particuliers pendant que les banques centrales continuent d’émettre de l’argent gratuit ! Les dettes se sont plus la contrepartie d’une épargne et certains organismes acceptent même de payer pour prêter de l’argent (taux négatifs).

L’épargne est devenue inutile alors que le président a demandé aux français de travailler plus et plus longtemps pour gagner … moins ! Il n’est pas sûr qu’il soit entendu !

L’Etat providence des années 80 et 90 n’est plus adapté au monde tel qu’il est aujourd’hui et nul ne sait aujourd’hui ce qu’il va se passer. Il existe néanmoins une constante : Quand le politique prend le contrôle de la monnaie, cela se termine toujours par la manipulation et l’hyperinflation qui ruine les peuples !

Le risque évidemment se situe le jour où tout ce système complètement artificiel va s’effondrer car les dégâts seront alors colossaux !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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Suppression de l’ENA : mesure efficace ou gadget électoraliste ?

Le président de la république a différé sa communication aux français du fait de l’incendie de  la cathédrale de Paris.

Il faut dire que, comme nous l’avons déjà écrit, E Macron est en fait très ennuyé parce qu’il ne sait pas vraiment comment clore le grand débat ; en particulier parce qu’il n’a pas grand-chose à annoncer aux français. La raison essentielle est qu’il n’a, du fait du poids à la fois des dépenses et des dettes publiques, pratiquement aucune marge de manœuvre. Il redoute donc, avec quelque raison, que son annonce soit mal accueillie.

Certaines informations ont néanmoins « fuité » dans la presse. En fait, l’Élysée a communiqué au préalable aux rédactions des médias la teneur des déclarations du président afin qu’elles ne soient pas prises au dépourvu ; mais l’incendie s’est développé quelques minutes seulement avant la communication présidentielle.

L’une d’entre elles peut apparaître surprenante de la part d’un ancien élève : la suppression de l’ENA !

On peut donc se poser la question : La suppression de cette école de la haute fonction publique serait-elle de nature à résoudre nos problèmes ou ne serait-ce pas plutôt une mesure gadget, cosmétique pour calmer les français et les revendications que le pouvoir ne peut pas satisfaire … avec l’avantage que cela ne coûterait pas grand-chose aux finances publiques ?

Un peu d’histoire :

L’ENA n’est pas apparue de but en blanc ; elle est en fait la suite « l’école des cadres » d’Uriage (à côté de Grenoble) créée en 1940 sous le très controversé régime de Vichy.

Bien que celle-ci ait été qualifiée d’école de la collaboration, le concept, comme souvent à la libération à propos de nombre des institutions créées pendant la période de l’Etat français du maréchal Pétain, a été conservé (c’est aussi le cas des ordres professionnels).

L’ENA  a été créée par une ordonnance (du 09 octobre 1945) du gouvernement provisoire de la république française et elle est devenue, au fil des ans, une véritable école de management à la française.

L’ENA une école très décriée :

Cette école apparaît être en fait conforme à la tradition française qui a eu très tôt un Etat fortement centralisé avec la monarchie absolue, le jacobinisme, l’Empire napoléonien et la troisième République. D’ailleurs, les promoteurs de cette école (le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, Michel Debré, maître des requêtes au conseil d’Etat et Maurice Thorez, secrétaire général du parti communiste et vice président du conseil c’est à dire vice premier ministre) étaient tous des partisans d’un Etat fort.

On sait d’ailleurs aujourd’hui ce que signifie Etat fort : c’est un pays avec une administration pesante et intrusive et des impôts très lourds !

La principale critique formulée à l’encontre de l’ENA est que l’aristocratie de l’ancien régime liée à la naissance s’est mutée en méritocratie du diplôme qui ouvre toutes les portes ; avec cette réserve toutefois que l’on sait que l’origine sociologique des élèves se concentre, pour l’immense majorité, dans des familles de cadres supérieurs donc aisées à très aisées.

On peut donc parler d’élitisme de classe et il est vrai que l’ENA ouvre en effet toutes les portes. Si vous avez réussi le concours de l’ENA, le monde est à vous ; enfin avec cette réserve que ce monde ne sera jamais que français car, curieusement, ce mode de formation n’a pas été copié dans les autres pays de l’OCDE ou de l’Union Européenne. La vision étatisée de la société reste donc essentiellement une vision française liée à son centralisme historique !

Aux USA, il se trouve que c’est exactement l’inverse car les meilleurs étudiants vont dans le privé – l’administration étant réservée aux « autres ». Mais, aux USA, on cultive la réussite sociale à travers la réussite dans les affaires alors qu’en France on glorifie le service de l’Etat et le dévouement désintéressé des hauts fonctionnaires …Image à la fois trompeuse et hypocrite … s’il en est !

Véritable caricature de l’élite technocratique, les anciens élèves cultivent un entre soi avec ses codes et ses réseaux tout en permettant à des jeunes gens de 25 ans n’ayant aucune expérience professionnelle d’accéder à des postes à responsabilité voire à très haute responsabilité.

Et pourtant, ce ne sont pas forcément les meilleurs qui entrent à l’ENA car c’est aussi, en dehors du fait qu’il faut connaître les codes d’accès, une question de moyens financiers.

Pour faire simple, il existe des boites de prépa qui permettent, contre confortable rémunération et dans le cadre d’un véritable entraînement d’une année, de former les candidats aux sujets et questions posés tant à l’écrit qu’au grand oral. On comprend alors que le système est surtout ouvert aux candidats dont les parents disposent de revenus confortables.

De temps en temps, un candidat isolé, en dehors de ce circuit de formation, soit par chance soit en raison de ses aptitudes intellectuelles, réussit le concours sans passer par le canal de ces instituts de formation spécialisés. J’ai connu un cas mais c’est très rare et c’est presque considéré comme un « accident » ! On comprend dès lors où se situe la norme !

Il n’est pas inutile de savoir que ce système de prépa est exactement le même pour le concours d’entrée à l’ENM (école de la magistrature).

Les non initiés découvrent alors que les conditions d’accès sont en fait biaisées ; compte non tenu du fait qu’il y a une sorte de déterminisme social et une tendance à la reproduction des cursus professionnels au cours des générations (les enfants d’énarques font l’ENA et les enfants de magistrats font l’ENM) ! Cela ne peut pas évidement être le fruit du seul hasard … et du seul mérite individuel !

On sait que la classe politique française se recrute majoritairement au sein des anciens élèves de l’ENA, surtout depuis les années 1970, mais il faut quand même préciser tous les énarques ne font pas de la politique…loin s’en faut !

On remarquera quand même que depuis 1958, 4 présidents de la république sur 9 sont issus de l’ENA (Giscard, Chirac, Hollande, Macron) ; avec une fréquence qui tend à s’intensifier puisque, sur les quatre derniers, trois sont issus de l’ENA  (N Sarkozy était avocat) !

On ne peut pas considérer que l’ENA soit une école politique ; mais tous ceux qui ont approché les énarques se sont aperçus d’une caractéristique commune à tous les élèves : un formatage intellectuel et une fermeture d’esprit qui leur donne une vision du monde limitée à une note de synthèse en trois parties !

On pourrait même ajouter qu’ils font preuve d’un grand conformisme intellectuel en ce sens qu’ils sont tous des étatistes bon teint (on peut même parler de fétichisme de l’Etat) ; c’est à dire des tenants de l’interventionnisme d’Etat, de l’économie dirigée (sous leur férule) et que ce sont donc des adversaires du libéralisme.

D’ailleurs, comme on ne connaît pas d’énarque libéral … on doit en conclure que cette école dispense bien une formation spécifique aboutissant clairement à une conception bien particulière du rôle de l’Etat et de son administration !

L’un des effets pervers de ce mode de recrutement est qu’il aboutit à une société rigide avec ses codes et ses règles de fonctionnement. On ne peut accéder à certaines fonctions que parce qu’on a fait l’ENA … pas parce qu’on est compétent ! Or, l’ENA est avant tout un mode de recrutement …pas une preuve de compétence ; surtout dans ce monde de l’administration où la promotion se fait à l’ancienneté et non au mérite (en fonction des compétences) !

On comprend dès lors pourquoi la population a un sentiment de système bloqué au profit de quelques uns ! Dans l’ex URSS, il y avait un nom pour désigner ces insiders du pouvoir : les apparatchiks ; ce qui revient à décrire un système figé … au profit des anciens élèves et laisse le sentiment d’une caste fermée sur elle-même, protégeant ses privilèges au détriment de la population entière !

On voit des énarques partout, même à des postes où ils ne devraient pas être, et le ressenti de la population est celui d’une mafia qui a pris le contrôle de l’Etat alors que l’on connaît les liens, voire le copinage entre la politique et l’administration, en raison du fait que le fonctionnaire est devenu un intermédiaire obligatoire du fonctionnement de la société aboutissant à un développement anormal de privilèges, de clientélisme, de gabegie et de pillage de l’économie privée.

Certains ont brocardé cette main mise en évoquant le fait que le service de l’Etat était devenu se servir de l’Etat (à des fins personnelles pour établir des baronnies) !

On sait aussi qu’un certain nombre d’entre eux à Bercy bénéficient de privilèges insensés avec des salaires hors échelle, des primes substantielles (on parle de 100.000 à 150.000€) versées, en toute discrétion, en dehors de tout contrôle et de surcroît non imposables !?!

Vivant de l’impôt collecté, ils sont assurés en outre de pouvoir toujours survivre quelles que soient les conditions et sont de ce fait impitoyables dans la perception de celui-ci ! Cela peut expliquer aussi, au moins partiellement, la culture de l’impôt qui domine au sein de cette élite.

Néanmoins, il faut souligner l’opacité du système car l’élite concernée ne tient pas trop à ce que tout cela s’ébruite ! Cela fait immanquablement penser à  un véritable Etat dans l’Etat avec ses codes, ses règles, ses avantages. La cour des comptes a d’ailleurs eu beaucoup de difficultés pour obtenir communication de l’organigramme et les grilles de rémunération des 5 ou 600 plus hauts fonctionnaires de Bercy.

Suppression : Mesure efficace ou gadget ?

En fait, ce n’est pas l’ENA en tant que telle qui pose problème, c’est :

– d’une part, le système abusivement avantageux, et tout à fait dérogatoire, qui a été mis en place au profit des énarques. Il permet à des hauts fonctionnaires de faire de la politique tout en étant encore fonctionnaire, de faire des allers et retours entre politique et mandats électifs et leur corps d’origine mais aussi entre administration et entreprises privées ou publiques avec l’assurance de retrouver leur poste tout en bénéficiant de la progression de carrière dans leur corps administratif d’origine et de cumuler des rémunérations et des retraites à des montants tout à fait stupéfiants (pour des gens comme Hollande, Eyrault et Chirac ce sont des retraites de l’ordre de 35.000 € par mois).

C’est un jeu dans lequel l’énarque gagne à tous les coups !

– d’autre part, le fait que ces hauts fonctionnaires ont pris le contrôle de l’Etat et de son fonctionnement et qu’ils sont passés d’exécutants à décideurs en étendant, telle une araignée, une toile de réseaux qui aboutit à un véritable auto contrôle sans contrôle extérieur.

Les élus sont contraints de composer avec cette technocratie d’État devenue incontournable, car sans elle, il est impossible de faire quoique ce soit ; et cette emprise tend à s’étendre au secteur privé par le biais de réglementations, normes et instructions diverses et nombreuses !

Or, malgré leur formation et malgré leur pouvoir, ces élites présentent un handicap lié à leur formation : ils ont une vision dépassée du monde avec un Etat centralisé, lourd et inefficace, totalement sous contrôle d’une administration fonctionnant de manière autonome avec ses règles propres ! Pour eux, le marché ne compte pas ; seule compte la hiérarchie !

Ce mode de fonctionnement, qui pouvait se comprendre dans les années 50, est désormais  totalement obsolète dans le monde ouvert et concurrentiel d’aujourd’hui mais il n’a pas évolué !

Quelles mesures seraient efficaces ?

Plutôt qu’une suppression de l’ENA, qui serait de toute façon compensée par la mise en place d’un autre système de recrutement, il vaudrait mieux prendre un certain nombre de mesures destinées à empêcher le mélange des genres ; et notamment :

– la suppression du statut de la fonction publique,

– la démission obligatoire du fonctionnaire qui se lance en politique (comme au Royaume Uni),

– l’interdiction de cumuler des missions d’élu ou ministérielles sans avoir, au préalable, quitté la fonction publique,

– la suppression de la possibilité de faire du pantouflage et des allers et retours entre fonction publique et entreprises privées ou publiques,

– la modification du mode de recrutement des dirigeants d’entreprises publiques pour limiter l’accès des énarques,

L’ENA resterait alors seulement l’école de formation des cadres de l’administration ; mais sans être rien d’autre et sans pouvoir interférer ou noyauter tout le système !

En conclusion :

La suppression de l’ENA n’est probablement pas la solution pour limiter l’influence de la haute administration sur la vie publique si elle n’est pas accompagnée des préconisations ci-dessus ; compte non tenu du fait que cette élite, qui monopolise tous les postes de contrôle de la structure administrative, va s’opposer  à toute réforme… tout comme elle s’oppose actuellement à la réduction du nombre (excessif) des fonctionnaires qui constituent l’armée des petites mains du pouvoir !

Car, les anciens élèves de l’ENA ont fini par former une espèce de caste se répartissant les meilleurs postes et se protégeant les uns et les autres en s’opposant à toute tentative de remise en cause de leurs avantages.

Faute d’une véritable volonté politique dans le cadre d’un ensemble de mesures cohérent, E Macron se limitera donc à faire ce qu’il fait depuis son arrivée au pouvoir : De la réforme cosmétique tout en proclamant, à grand renfort de comm’, qu’il réforme à tout va. Il se limitera donc encore une fois à l’apparence des choses.

La suppression de l’ENA est en fait l’archétype de la mesure spectaculaire qui ne coûte pas grand-chose et qui n’engage à rien ! C’est donc avant tout une manœuvre politicienne pour « donner des gages » à ses électeurs et à ses détracteurs.

On s’aperçoit, à cette occasion, que les fonctionnaires lancés en politique ont bien du mal à passer à l’acte car consciemment ou inconsciemment, il leur est pratiquement impossible de remettre en cause le système qui les a créés !

Fatalement, ce n’est pas comme cela qu’on sortira la France de l’ornière … et qu’on réduira le poids de l’Etat.

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

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Ceux qui parlent, savent-ils vraiment de quoi ils parlent ?

Nous vivons dans un monde dominé par l’information ; bonne ou mauvaise, vraie ou fausse … avec des chaînes d’information permanente, radio ou télé et des intervenants qui deviennent des habitués ou des « stars » du petit écran et des ondes hertziennes. Ces intervenants deviennent des valeurs « sures » de l’audimat et en viennent à donner des avis qui deviennent « la vérité ».

Le problème est que ces chaînes et stations ne font pas toujours de l’information mais de l’interprétation des faits et même quelquefois tout simplement de la propagande ; surtout lorsque les « débats » sont clairement orientés par les animateurs.

Ainsi, j’écoute régulièrement la désormais bien connue émission de radio des « informés » sur France info ; sans que je soie un adepte ou un partisan de cette station de radio particulièrement orientée dans le sens d’un « certain conformisme vis-à-vis du pouvoir ». Mais il est vrai qu’en sa qualité de station de radio publique, elle ne doit sa survie qu’à la bienveillance du pouvoir et, c’est bien connu, on ne mord pas la main qui vous donner à manger …

J’ai pu constater qu’interviennent régulièrement dans cette émission des personnes dont la caractéristique principale est, là aussi, le conformisme politique et économique et un manque total d’imagination et de référence à la liberté.

Dernièrement, il m’a été donné d’entendre deux énormités qui sont aussi des horreurs économiques. Elles ont trait aux demandes formulées dans le cadre du « grand débat » et de la réponse qui devrait être faite par E Macron :

– la première portait sur la demande de diminution d’impôts qui semble être la demande principale apparaissant dans les contributions.

Alors que nous savons tous que la France est un pays à la fiscalité pesante, (en fait la plus lourde des pays de l’OCDE et de l’Union Européenne), un des intervenants a pu affirmer sans provoquer ni indignation ni même une quelconque réaction : « le problème de la demande de diminution d’impôts, c’est qu’elle risque d’être sans fin, c’est à dire que les gens vont demander sans cesse des diminutions d’impôts » avec le sous-entendu qu’elles allaient fatalement mettre en danger les finances publiques.

Pouvoir proférer, sans faire sursauter ses interlocuteurs, une telle absurdité m’a laissé perplexe !

– la seconde était la solution proposée par plusieurs intervenants pour satisfaire les revendications et améliorer les revenus des français. Une seule solution a été suggérée : une augmentation de la redistribution.

Prôner la redistribution n’est pas innocent ; c’est admettre le rôle central de l’Etat providence en ce qu’il a de plus intrusif dans la vie des gens dans la mesure où c’est lui qui attribue des aides sociales et des revenus.

Par ailleurs, pour distribuer il faut … prélever or les impôts ne sont pas neutres ; ils pénalisent l’activité économique surtout dans un pays comme la France où l’on sait qu’ils sont déjà les plus élevés d’Europe !

Conclusion qui s’impose selon les intervenants : il faut augmenter les prélèvements pour augmenter la distribution alors qu’ils sont déjà trop élevés !

On sait pourtant que le système de la redistribution a atteint ses limites puisqu’il pénalise trop ceux qui doivent payer pour les autres ; sans compter que c’est en fin de compte le choix du maintien dans l’assistanat au lieu d’encourager les gens vers l’emploi.

A ce stade, nous avons deux solutions : soit les intervenants n’ont rien compris aux mécanismes économiques et ne sont donc pas vraiment « informés » soit ce sont des adeptes de la dépense publique, des socialistes, des étatistes et des idéologues et l’émission n’est alors plus de l’information mais juste de la propagande !

Personne n’a eu l’idée de suggérer qu’il serait peut-être plus simple et plus neutre de réduire les impôts (directs et indirects y compris la CSG) et que cela permettrait à tout le monde de regagner du pouvoir d’achat … sans avoir besoin des services de l’Etat !

Car, ce que n’ont pas l’air de savoir ces « informés », c’est que lorsque l’argent transite par les services de l’Etat, se produisent deux effets significatifs :

– d’une part, l’Etat et ses fonctionnaires ont tendance à choisir ceux qui auront droit à la distribution c’est à dire à choisir d’avantager leur clientèle ; ce qui fait que la distribution devient inéluctablement ciblée idéologiquement. La redistribution ne devient plus un moyen de liberté mais au contraire un instrument de servitude puisque ceux qui perçoivent ces aides et redistributions deviennent dépendants des faveurs de l’Etat !

On touche là toute la perversité d’un système qui maintient toute une population dans l’assistanat !

– d’autre part, les services de l’Etat ne sont pas gratuits, contrairement à ce que pensent beaucoup. Il faut payer les fonctionnaires qui interviennent sur les missions ainsi dévolues à l’Etat ; et ils sont d’autant plus nombreux que la redistribution est importante. L’effet induit est évidemment qu’il se produit une « évaporation » au niveau des sommes redistribuées et qu’en fait, la redistribution bénéficie en premier lieu, sous forme de salaires, aux fonctionnaires chargés de l’effectuer et de la contrôler.

Tout cela pour dire, que nous avons la preuve éclatante qu’à force de propagande permanente depuis 40 ans, la vision d’un Etat dispensateur de ses bienfaits reste dominante en France ; ce qui amène d’ailleurs au constat que bon nombre de bénéficiaires de ces redistributions n’ont même pas conscience que l’argent qu’ils reçoivent a été extorqué à d’autres qui ne sont même pas des riches !

Évidemment, l’auditeur, qui n’est pas mesure d’appréhender tous les aspects des affirmations fondées ou non qui lui sont assénées, devient la victime toute désignée de cette pensée unique dont il faut bien dire qu’elle est totalement erronée !

Nous savons que la dépense publique est trop élevée en France, qu’elle a mené au surendettement et qu’elle pénalise l’économie. Ce dont nous avons besoin c’est de moins d’impôts et de prélèvements et de plus de liberté, pas de plus d’impôts et de redistribution !

Par ailleurs, avant de prendre la mauvaise habitude de réclamer sans arrêt des diminutions d’impôts, ainsi qu’il a été dit, je crois que nous pourrions déjà commencer par un début de diminution de la pression fiscale. Après 30 ans d’alourdissement continu des impôts, et compte tenu du niveau actuellement atteint, nous disposons en effet d’une marge … tout à fait confortable avant de simplement revenir au niveau d’un pays comme l’Allemagne !

Conclusion qui s’impose : à la question posée « ceux qui parlent, savent-ils vraiment de quoi ils parlent ? » on peut clairement répondre : Non !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

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Peut-on faire confiance à quelqu’un qui se prend pour … Dieu !

On se souvient des propos méprisants et condescendants délivrés par notre président de la république à propos de certains français incultes, analphabètes, fainéants alors qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du travail et se payer un costard …

Ces propos traduisent non seulement un mépris de classe mais l’expression de la négation des autres qui ne sont, à ses yeux, que des bons à rien et des incapables ; bref des gens qui ne représentent rien ni personne et qui ne méritent aucune considération ….

On en arrive fatalement à s’interroger sur la raison de pareilles attitudes et déclarations envers des gens pour lesquels il est censé agir et qui ont même peut-être voté pour lui ?

On avait déjà le sentiment très net que E Macron ne supportait pas la contradiction ; ce qui a été amplement démontré lorsqu’il a organisé une répression violente du mouvement de contestation des gilets jaunes (20 personnes éborgnées au minimum) puis le vote de lois liberticides (loi anti fake news et contre la liberté de manifester).

Il faut quand même rappeler qu’en novembre dernier, E Macron s’est muré dans une attitude psycho-rigide de refus méprisant à propos de la contestation populaire de la taxe carbone qui, si elle avait été suspendue rapidement, n’aurait pas eu les développements violents qui durent depuis 5 mois. Le résultat de cette attitude intransigeante est que le ton est monté, les demandes se sont exacerbées, le mouvement s’est radicalisé, des groupes violents ont profité de l’opportunité et les revendications sont devenues à la fois excessives et inacceptables !

On avait aussi le sentiment qu’il se sentait devenir un demi dieu et certains lui ont attribué le qualificatif de Jupiter !

On avait vu aussi qu’il était tombé non seulement dans la tentation autoritaire mais aussi dans le manichéisme le plus absurde : moi ou le chaos, moi ou les fachos, moi ou le désordre alors qu’au stade où nous en sommes ce serait plutôt « moi cause du désordre ! »

Beaucoup ont alors pensé que E Macron avait une très, très haute opinion de lui-même et une très mauvaise opinion des autres ; surtout de ceux qui ne sont pas d’accord avec lui ou qui n’adhèrent pas à ses idées sans réserve et l’on sait que cette tendance peut être aggravée par l’esprit de cour et de servilité obséquieuse qui règne dans les cercles du pouvoir proche du président.

Certains de ses proches ont même déclaré qu’ils étaient prêts à tout pour le « protéger » car, malheureusement, en toutes époques, y compris lors des plus troublées, il se trouve toujours des gens pour légitimer et justifier les agissements des personnes qu’elles servent !

Seulement, cela ne s’arrête pas là car il n’est pas non plus l’ami des dirigeants des autres Etats. En effet, de propos en attitudes inutilement vexatoires, notre président est en train de se tailler, auprès d’eux, une image absolument détestable. Les français ne sont visiblement à ses yeux que des gueux, ils ne comptent pas (sauf quand ils commencent à tout casser) mais, visiblement, les autres dirigeants étrangers ne sont pas mieux traités !

On se souvient de ses propos incroyables tenus à Aix la Chapelle lorsqu’il a tancé l’Allemagne pour ses excédents budgétaires compulsifs !?!

On se rappelle aussi ses propos particulièrement désagréables vis-à-vis des dirigeants italiens Salvini et Di Maio dont le principal défaut est de ne pas penser comme lui ! On a frisé à ce moment là l’incident diplomatique …

Il s’en est pris aussi au dirigeant hongrois, à la Pologne (pour ses travailleurs détachés) … s’attirant à chaque fois des réparties peu amènes !

Il nourrit aussi une rancoeur visible vis à vis de D Trump à la suite de cette fameuse entrevue où E Macron a cru qu’il pourrait en imposer au président américain mais n’était finalement apparu que comme … un petit garçon ! Cela peut expliquer qu’il soit désormais opposé au traité de libre échange avec les USA alors qu’il y était favorable au départ.

On a vu enfin que, incroyablement sûr de lui, il s’était auto désigné chef implicite de l’Union Européenne en adressant à tous les chefs d’Etats membres de l’Union Européenne une « lettre de cadrage » du futur de l’Europe. E Macron y a proclamé sa vision napoléonienne de l’Europe (Napoléon était européen mais seulement pour mettre tous les pays d’Europe à sa botte ce qui avait déjà provoqué l’opposition des britanniques et … sa chute).

Evidemment, il est apparu particulièrement audacieux aux yeux des autres membres de l’Union Européenne que le dirigeant du pays qui présente les plus mauvais résultats économiques puisse venir s’auto ériger en moralisateur et donneur de leçon pour tous les autres !

Il a eu droit à quelques réparties cinglantes …

Et voilà qu’il vient de remettre ça lors du dernier conseil européen en s’opposant à ce que le Royaume Uni bénéficie d’autre chose que d’un bref délai pour résoudre ses problèmes liés au Brexit !

Seulement, l’autoritarisme qu’il peut se permettre d’exprimer vis-à-vis des français ne peut que prêter à sourire et à moquerie de la part de dirigeants d’Etats souverains.

Il n’a pas été suivi par les autres européens qui ont été agacés par son attitude jusqu’au-boutiste et le délai pour obtenir un accord négocié de sortie de l’Union Européenne par le Royaume Uni a été prorogé de 6 mois (jusqu’au 31 octobre 2019). Certains se sont d’ailleurs demandés s’il n’essayait pas de régler ses problèmes de politique intérieure sur la scène européenne.

Certes, nous savons que les Etats n’ont pas d’amis mais seulement des intérêts. Toutefois, tenir systématiquement des propos négatifs, désagréables ou carrément désobligeants ne fait pas une politique étrangère et n’est pas de nature à créer des relations de confiance entre les Etats …

Les britanniques sont nos alliés de longue date, nous entretenons avec eux des liens très étroits dans les domaines industriels, militaires et stratégiques. Alors pourquoi essayer de leur compliquer la tache alors qu’ils sont en train de se débattre à propos d’un Brexit dont tout le monde (sauf les habituels extrémistes) redoute les conséquences ?

Ce genre d’attitude est inutile et sans intérêt ! Il y a là manifestement un problème comportemental … et peut-on raisonnablement penser que cela va nous rendre service à l’avenir et améliorer les relations entre les deux pays ?

Fatalement, les britanniques n’ont pas vraiment apprécié … et ils sauront s’en souvenir.

Une question vient alors à l’esprit : est-ce volontaire et réfléchi (mais peut-être E Macron est-il pour un Brexit with no deal ?) ou simplement compulsif ; c’est à dire qu’il n’a pas pu s’en empêcher ?

Il se trouve qu’il existe un mot d’origine grecque pour décrire ce genre de comportement : l’hubris ! Et il n’a rien de rassurant …

Il s’agit de la tentation de la démesure ou de la folie imprudente des hommes, tentés de rivaliser avec les dieux et, de nos jours, ce terme est souvent utilisé pour désigner l’orgueil démesuré d’un dirigeant. On en revient à l’image déjà évoquée dans ces colonnes d’enfant roi, de tyran tout puissant et capricieux …

Beaucoup pensent que nos dirigeants politiques sont souvent des malades mentaux et on avait d’ailleurs déjà utilisé cette notion d’hubris à propos de N Sarkozy …

Le problème, c’est qu’en France, en raison des dispositions de la constitution de la Vème république, laquelle n’a rien de démocratique, le président dispose de tous les pouvoirs tout n’étant pas responsable politiquement. Le premier ministre n’est qu’un collaborateur, les autres ministres des faire-valoir et le parlement une chambre d’enregistrement des décisions du président. Il n’y a pas de pouvoir judiciaire. C’est la mise en pratique de cette détestable culture française du chef …

Il peut donc dire et faire n’importe quoi pendant 5 ans ; ce qui n’est pas de nature à calmer les ardeurs autoritaires d’un individu jeune qui, en raison de sa victoire aux élections de 2017 alors qu’il n’a jamais élu et n’a jamais rempli un seul mandat électif, pense avoir toujours raison envers et contre tous !

Un individu de ce genre est dangereux à tous points de vue, narcissique, dépourvu d’empathie, méprisant et hautain… il n’y a rien à en attendre ; il n’écoute que lui-même et ne respecte personne ! Il ne fait mine de s’intéresser aux autres que lors de la parade de la séduction …c’est à dire avant les élections.

Notre presse si conformiste, très marquée à gauche et si complaisante avec le pouvoir, s’en prend régulièrement aux propos et attitudes de D Trump, ce président américain hors normes définitivement classé parmi les personnes infréquentables et dont effectivement on peut se demander s’il n’a pas certains problèmes de comportement.

Curieusement, elle semble ne rien voir à propos du président de la république …

Seulement, les règles constitutionnelles font qu’il existe une grande différence entre les USA et la France. Trump peut tempêter, vitupérer, menacer … si le Congrès (parlement) ne veut pas lui donner les moyens de sa politique, il ne peut rien faire et s’il enfreint le droit constitutionnel, la Cour suprême est là pour le sanctionner ! On l’a nettement vu avec sa prétention farfelue à ériger un mur entre le Mexique et les USA.

Ces précautions constitutionnelles ne peuvent pas être considérées comme inutiles ; elles sont la garantie de la démocratie.

Or, en France, rien de tout cela, il n’existe aucune barrière, aucune limite au pouvoir du président ; bien au contraire, on lui permet même les dérives autoritaires. Mais il est vrai que si les américains se sont toujours méfiés des dictateurs, les français, eux, aiment les « grands hommes » providentiels. Question de culture sans doute.

Or, il se trouve qu’il va devoir répondre aux contributions du grand débat à l’occasion duquel on a surtout remarqué qu’il était capable de parler pendant des heures devant un auditoire « respectueux » et docile. Il est noter que le premier ministre n’a pas été en mesure d’évoquer ni devant le Sénat ni devant l’Assemblée Nationale la nature des propositions qui vont être faites. Il n’en sait rien … tout est décidé à l’Élysée !

Quels sont les points auxquels il va devoir répondre ?

– la hausse des bas salaires est impossible car elle provoquerait une dégradation de l’économie entraînant la dégradation de l’emploi peu qualifié (qui part alors à l’étranger s’il revient trop cher)

– la hausse globale des salaires n’est pas non plus possible car la France est mal placée avec des salaires trop élevés pour la gamme de produits (non compétitifs), sauf à diminuer fortement la fiscalité sur les entreprises ce qui provoquerait une forte dégradation du budget déjà en bien mauvaise posture,

– la hausse des retraites est impossible puisque tous les régimes sont au bord de l’effondrement alors qu’il faudra repousser l’age de départ en retraite à 65 ans ; ce recul de l’age de la retraite à 65 ans étant d’ores et déjà rejeté !

– l’alourdissement de la fiscalité sur les riches et le capital serait l’aveu d’une instabilité fiscale et le meilleur moyen de faire fuir les riches et les investisseurs,

– la baisse des impôts est impossible pour cause de surendettement et de frais de fonctionnements trop élevés de l’Etat ; notamment en raison d’une fonction publique trop développée qui résiste à toutes les tentatives de réformes,

– le développement des services publics est impossible sans alourdir les impôts que les français veulent voir diminuer,

– la diminution des aides sociales provoquerait une révolte.

L’aggravation de la dette est donc l’hypothèse la plus probable mais restera difficile à réaliser du fait des dispositions européennes qui nous interdisent de le faire !

Les conséquences de son attitude générale sont donc extrêmement graves et absolument insolubles actuellement …il ne pourra proposer que des mesures cosmétiques qui ne vont évidemment satisfaire personne. Sans aucune marge de manœuvre, il va devoir faire face à une forte contestation sans pouvoir y répondre sauf … par la force !

Il faut être conscient que la France est en passe de devenir le passager clandestin de l’Europe ; c’est à dire celui qui ne respecte aucune règle commune, qui rend la vie des français plus dure et plus compliquée (taxe carbone et chasse aux voitures), qui aggrave les dettes pour les générations futures et qui en plus se met à dos tous les autres membres de l’Union Européenne !

Est-ce que c’est pour cela que les français ont voté ?

Le haut fonctionnaire fort en thème, qui a une parfaite vision théorique du monde mais qui n’a rien vu tout en sachant tout et n’écoutant personne tout en méprisant tout le monde est juste … dangereux. On se situe évidemment à mille lieues d’un président bonhomme comme G Pompidou qui avait sermonné ses hauts  fonctionnaires en leur intimant : « arrêtez d’emmerder les français » !

On ne peut pas gouverner en prétendant avoir raison seul contre le reste du monde tout en méprisant celui-ci. Diriger un pays c’est faire en sorte que, dans le cadre évidemment de ce qui est possible compte tenu d’évènements extérieurs qui peuvent être imprévisibles, la situation de la population s’améliore ; pas que tout aille de plus en plus mal et finisse par provoquer un affrontement généralisé !

L’attitude du chef déifié, omnipotent et cassant qu’il manifeste en menant une politique irresponsable est plus le signe d’un trouble du comportement que de la capacité à diriger un pays. Or, dans une démocratie, la population ne doit jamais devenir l’otage, l’instrument ou la victime des écarts de comportement de ses dirigeants !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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L’imposture des politiciens

Nos vieilles démocraties partent en lambeaux et comportent de nombreux vices.

L’une de leurs caractéristiques est de permettre la liberté d’expression et en particulier celle de politiciens en mal d’électeurs, de popularité et de mandats électoraux confortablement rémunérés … et les périodes électorales constituent le terreau favorable aux élucubrations politiciennes.

Cultivant des apparences trop souvent trompeuses, quelques uns de ces candidats au vote populaire sont de vulgaires agitateurs et d’autres des idéologues bornés dont il est d’ailleurs curieux d’observer qu’ils se recrutent le plus souvent dans les classes sociales les plus aisées ; ce qui laisse à penser soit qu’il faut un certain confort de vie pour réfléchir à des problèmes qui n’ont pas lieu de se poser (réchauffement climatique) soit qu’ils ont besoin, eu égard à leur confort matériel, de se faire penseurs et créateurs d’idées pour s’occuper l’esprit et, croyant alors détenir la vérité, qu’ils ont bien entendu envie d’imposer aux autres sans en mesurer les conséquences !

Etonnamment, ils trouvent toujours des responsables à la (mauvaise) situation et, curieusement, ce sont toujours les autres ! En vrac, l’Europe, l’€, l’Allemagne trop riche et trop industrielle, l’Irlande ou le Luxembourg pour leur fiscalité trop légère, les GAFA, les fraudeurs, les gilets jaunes ….

La seule vérité est que les seuls responsables sont les politiciens français qui ont « joué du modèle social à la française » en « s’appuyant » sur la dette et en distribuant sans compter l’argent qu’on n’avait pas.

Le revers de cette politique a été un alourdissement insensé de la fiscalité et des prélèvements obligatoires qui font, qu’en comparaison, tous les autres pays de l’Union Européenne sont désormais, en regard, des paradis fiscaux !

Il ne faut donc pas être dupe du manichéisme irresponsable des politiciens qui promettent tout et n’importe quoi avec l’argent des autres ; d’autant plus que promettre tout et n’importe quoi n’a jamais fait une politique.

Le casino fiscal où l’on gagne à tous les coups est un mythe, pour ne pas dire une imposture. On ne peut pas promettre en même temps une baisse des impôts et une hausse des services publics et des aides sociales.

Accessoirement, demander à Bercy, « créateur d’impôts », de réduire les impôts, c’est comme demander à un alcoolique de réduire sa consommation d’alcool !

Les premiers résultats de la grande consultation montrent que le premier souhait des contributeurs est la diminution de la fiscalité … ce qui n’est pas une grande nouvelle puisque c’était déjà la revendication première des gilets jaunes !

On s’est demandé pendant longtemps quel était le niveau maximum de fiscalité admissible : aujourd’hui on le sait, on l’a atteint !

On a donc réussi l’exploit de passer 4 mois à discutailler pour en arriver au point que tout le monde connaissait déjà.

E Macron et son gouvernement, dont la principale politique a été d’essayer d’alourdir fortement la fiscalité en utilisant l’argument écologique, sans engager aucune autre réforme, l’ont bien senti et claironnent désormais à qui mieux mieux qu’ils vont réduire les impôts !

Suprême audace, par une véritable inversion de la réalité, ils essaient même désormais de se faire passer pour des réformateurs !?!

L’éloquence a toujours bénéficié en France d’un a priori favorable. Seulement, on ne dirige pas un pays en se gargarisant de mots et on le voit de manière magnifique avec E Macron qui a réussi, sous les commentaires laudateurs d’une presse largement complaisante, à faire détester le libéralisme, en se faisant passer un libéral, sans avoir jamais eu une seule mesure ou attitude libérale ; ce qui est quand même un comble !

On peut même affirmer qu’il en est à l’exact opposé puisqu’il a essentiellement une vision mussolinienne de l’Etat (tout dans l’Etat rien en dehors de l’Etat).

Seulement, quand l’Etat prend le contrôle de tout il devient … le responsable de tout et E Macron ne peut pas ensuite en tirer un argument selon lequel les français ne vivraient que d’assistanat et seraient réfractaires aux réformes; surtout quand les réformes consistent en une couche supplémentaire d’impôts !

On attend donc de voir quelle issue triomphale sera donnée à ce fameux grand moment de propagande dont le but premier était d’étouffer le mouvement de contestation populaire auquel le gouvernement était confronté ?

On ne diminuera pas les impôts parce que l’Etat dépense trop, on ne peut pas non plus augmenter les impôts sous peine de révolte, on va donc … augmenter l’endettement des générations futures !

On va donc continuer à faire ce qu’il ne faut pas faire alors que nous n’avons plus de marge de manœuvre et que le pays vient, depuis mars, d’entrer en récession !

Bien cordialement à tous !

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Selon l’INSEE, une baisse des impôts appauvrirait les français !

Il résulte des contributions déposées dans le cadre de la grande consultation organisée par le président de la république que l’un des souhaits principaux serait de diminuer les impôts notamment l’impôt sur le revenu.

Cette revendication apparaît tout à fait légitime dans un pays où l’impôt règne en maître à un niveau inégalé par rapport à ce qui existe dans les autres pays de l’Union Européenne.

On peut discuter du fait que l’impôt sur le revenu ne soit pas payé par 57% des français, mais une baisse d’impôt apparaît compréhensible ; même si on peut se demander comment, en l’absence de toute diminution des dépenses, le gouvernement va bien pouvoir accéder à pareille demande.

Or, l’INSEE vient se sortir une étude à propos de la diminution des impôts ; laquelle pourrait intervenir par le biais d’un relèvement de 5% du montant des tranches de l’impôt sur le revenu. Cela entraînerait une exonération pour plus d’un million de ménages

Et, tenez-vous bien, il résulte de cette étude qu’une baisse d’impôts va … appauvrir les français car les statisticiens de l’INSEE ont calculé qu’un tel relèvement des tranches de l’impôt sur le revenu augmenterait le seuil de pauvreté de 0,4% et le taux de pauvreté de 0,2 point !?!

Serions-nous à Témoignage Fiscal  dans l’erreur en répétant sans cesse que l’impôt c’est le vol et l’extorsion, en bande organisée, des revenus ?

Doit-on en conclure que, au contraire, ce serait l’inverse, l’impôt enrichirait les français ?

La conclusion inévitable serait donc que « plus tu paies d’impôt plus tu es riche » !

Ou ils sont très forts et je n’ai rien compris ou alors ils sont … complètement fous !

Je ne vais pas faire durer plus longtemps ce suspens intolérable à propos de cette affirmation qui semble aller contre toute logique.

Il y a une explication mais … ce n’est sans doute pas celle à laquelle on peut penser au premier abord.

Cette étude fait référence à l’indice de Gini qui calcule la pauvreté de la population d’un pays donné par rapport à un niveau de richesse et de revenu médians ! C’est donc une mesure statistique permettant de rendre compte de la répartition d’une variable (salaire, revenus, patrimoine) au sein d’une population.

Vous pouvez consulter la page Wikipédia dédiée.

Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec cette notion, et pour faire simple, sachez seulement que dans un pays où le salaire moyen est de 30.000 € par an le seuil de pauvreté, selon Gini, est fixé à 15.000 € par an (et en dessous). Pour une population dont le revenu moyen est de 50.000 € par an, le seuil de pauvreté est fixé à 25.000 € (et en dessous).

On comprend dès lors qu’il ne s’agit nullement d’un indicateur de richesse absolue mais seulement d’une notion relative par rapport au niveau de vie général moyen d’un pays donné.

On peut d’ailleurs bien le comprendre bien qu’on ne puisse pas être sûr que cette règle puisse s’appliquer en tous lieux et en toutes occasions.

Un exemple significatif peut être donné avec la Suisse où la moyenne des salaires se situe aux alentours de 4.500 € par mois. Lorsque l’on sait qu’en France, la moyenne des salaires de situe à 1.772 € par mois, on comprend dès lors très vite qu’avec un pareil montant, on ne peut pas vivre en Suisse puisque le coût de la vie s’établit en proportion.

Quelle conclusion en tirer ?

Nous savons, depuis Mark Twain, qu’il y a les mensonges, les gros mensonges et les statistiques !

Ça tombe bien, l’INSEE est l’institut national des statistiques et il dépend de Bercy, ce temple de l’impôt, des gros salaires et des primes illégales !

Evidemment, l’affirmation de l’INSEE n’est pas, à proprement parler, un mensonge mais il n’en demeure pas moins que ce ne sont que des statistiques et que l’on peut leur faire dire à peu près ce que l’on veut !

C‘est d’ailleurs grâce à ce genre de manipulation statistique que les défenseurs du modèle socialiste français et soutiens de F Hollande en sont arrivés à affirmer qu’il y a avait plus de pauvres en Allemagne qu’en France !

La meilleure preuve, c’est qu’ils roulent en Mercedes, BMW et Audi … au pire en VW !

Dit autrement, on peut affirmer que les pauvres allemands sont plus riches que les pauvres français puisque le niveau de vie moyen est plus élevé en Allemagne qu’en France et qu’un salarié français aisé avec 3.000 € par mois serait un pauvre en Suisse !

En fait, cette affirmation ne prouve strictement rien si ce n’est qu’il y aurait, du fait de l’élévation du niveau de vie, un déplacement vers le haut du curseur de l’indice de Gini et, et c’est la toute la subtilité, que cela aboutirait à dégrader la situation économique de la France au niveau des statistiques économiques par comparaison avec les autres pays de l’OCDE et de l’UE !

Mais ce ne sont que des statistiques et dans les faits, il y aurait bien élévation du niveau de vie mais évidement seulement pour ceux qui paient de l’impôt sur le revenu !

Madame Ndiaye, nouvelle porte parole du gouvernement, ayant officialisé le mensonge comme méthode de gouvernement, non dans l’intérêt du pays mais dans l’intérêt d’une personne seule, en l’occurrence le président de la république, on comprend aisément que la manipulation et le mensonge seront désormais omniprésents !

Il faudra s’y faire ; simplement, maintenant il faudra ajouter aussi les statistiques !

Restons néanmoins lucides : payer plus d’impôt n’a jamais enrichi personne hormis ceux qui ne vivent que de la prédation fiscale ; c’est à dire essentiellement nos fonctionnaires !

D’ailleurs, l’INSEE reconnaît aussi, dans cette étude, que le relèvement des tranches de l’impôt sur le revenu permettrait de redonner 5 milliards € aux contribuables, que le niveau de vie des ménages assujettis à l’impôt sur le revenu augmenterait en moyenne de 0,7 % et celui de l’ensemble de la population progresserait de 0,5 % en moyenne.

Bien cordialement à tous !

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La lutte contre les fake news et autres manipulations

Nous allons aborder aujourd’hui les intrications entre deux points sensibles pour le pouvoir : les fake news et l’interminable affaire Benalla.

Nous savons que E Macron et son gouvernement veulent faire voter une loi contre les fake news ; ces fausses nouvelles qui circulent sans contrôle sur Internet et qui empoisonnent la vie publique !

Un certain nombre d’arguments sont fournis à titre de justification et notamment celui principal selon lequel la population, présumée inapte à faire  le tri entre les informations disponibles, serait la victime d’opérations d’intoxication et de propagande qui fausseraient son jugement ; notamment en ce qui concerne sa vision des hommes (et femmes) de pouvoir, du gouvernement, du président ….et que cela pourrait notamment fausser le jeu normal des élections !

Ce faisant, il est clairement fait référence aux élections américaines qui ont vu la victoire de D Trump ; ce candidat, honni par les médias américains qui votent tous démocrate, ayant été élu, selon eux, à la suite de l’intervention de fake news d’origine russe et d’une collusion entre les équipes de Trump et ces mêmes russes. (On sait d’ailleurs que cette accusation vient de tomber à l’eau à la suite des conclusions déposées par le juge en charge de mener des investigations sur cette affaire).

Evidemment, même si cette volonté officielle de mettre un frein à la diffusion de fausses nouvelles peut sembler partir d’un bon sentiment, il faut se montrer extrêmement circonspect quant aux réelles intentions et motivations du pouvoir.

On sait en effet que la tentation du pouvoir, quelque soit le régime politique, est de contrôler l’information dans le but évident de contrôler les populations par le biais du contrôle de leurs pensées ; surtout que l’on sait que l’opinion publique est à la fois influençable, fragile et versatile.

E Macron n’échappe pas à la règle puisqu’il a récemment clairement affirmé qu’il souhait mettre en place, au-delà du service public de l’audio-visuel, (dont pourtant l’aspect à la fois tentaculaire, hypertrophié et coûteux est patent), un tel système de contrôle des journalistes.

Emmanuel Berretta, journaliste au Point, a ainsi rendu compte d’une déclaration de ce dernier :

“Le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’Etat doit financer. Le bien public, ce n’est pas le caméraman de France 3. Le bien public, c’est l’information sur BFM, sur LCI, sur TF1, et partout. Il faut s’assurer qu’elle est neutre, financer des structures qui assurent la neutralité. Que pour cette part-là, la vérification de l’information, il y ait une forme de subvention publique assumée, avec des garants qui soient des journalistes. Cette rémunération doit être dénouée de tout intérêt. Mais quelque part, cela doit aussi venir de la profession.”

On comprend dès lors bien que ce que souhaite E Macron : C’est le contrôle pur et simple des journalistes et de l’information ; ce que l’on peut résumer par la tentation de la Pravda (vérité en russe).

Or, là où cette déclaration prend tout son sens, c’est lorsque l’on apprend, au détour d’une page Web, qu’il y aurait eu quelques petites manipulations à l’origine de la ténébreuse affaire Benalla.

Et, savez-vous qui serait à l’origine de cette opération ?

Monsieur Ismael Emelien, ce conseiller très spécial du président à la pensée magique mais totalement hors sol, qui vient de quitter les services de l’Elysée et qui vient de se répandre dans un livre au contenu à la fois douteux et inquiétant.

De quoi s’agit-il ?

Vous vous souvenez sans doute que l’affaire Benalla prend sa source dans une échauffourée intervenue le 1er mai 2018 entre un couple et le sieur Benalla, garde du corps du président.

La version officielle de l’évènement a eu quelques difficultés à s’élaborer puisqu’on a présenté, à l’Élysée, au départ la rixe comme étant une agression de M Benalla par ce couple qui a d’ailleurs été placé en garde à vue … avant que finalement on ne reconnaisse en haut lieu que ce ne serait peut-être pas tout à fait comme ça que cela se serait passé !

Des vidéos prouvaient en effet le contraire ….

Or, le journal Le Monde vient de révéler que M Emelien « a fait diffuser un montage vidéo trompeur pour tenter d’excuser Benalla » !

Bien que l’article du Monde soit réservé aux abonnés, vous pouvez prendre connaissance de son contenu par le biais des liens renvoyant vers le Huffington Post.

A la lecture de l’article on comprend que, selon Emelien, il fallait convaincre l’opinion que Benalla n’a fait que répondre à l’extrême violence des manifestants. Il “trouve” alors des images censées disculper son collègue et les fait parvenir à Pierre Le Texier, le responsable du “pôle e-influence” d’En Marche! de l’époque. Ce dernier posséde de nombreux comptes Twitter, dont un anonyme baptisé ”@Frenchpolitic”.

L’Élysée va donc organiser la fuite de la vidéo en question …

On peut donc voir, dans un premier extrait, le jeune couple de la Contrescarpe lancer des projectiles sur les policiers présents sur la place, juste avant qu’Alexandre Benalla n’intervienne.

Ces images ont été obtenues par Emelien auprès de la Préfecture de Police de Paris et de son système de vidéosurveillance. Emelien aurait donc ajouté cette séquence -sur laquelle on voit un homme très agité poursuivre un policier avec une chaise à la main- au montage et envoyé le tout à Pierre Le Texier qui le publie via son compte anonyme @frenchpolitic le 19 juillet à 13 heures.

Le tout avec cette légende: OK, même si ce n’était pas à Alexandre Benalla de le faire, ne faisons pas passer cet étudiant pour un garçon bien sous tous rapports. C’était un individu violent qui était sciemment venu place de la Contrescarpe pour casser du flic.”

La conseillère « presse » d’Emmanuel Macron aurait proposé, dans le même temps à plusieurs journalistes de prendre connaissance de ce montage, pour voir “que Benalla n’est pas celui qu’on dit.”

Cette conseillère est la bientôt célèbre Sibeth Ndiaye, devenue, depuis le dernier remaniement ministériel, porte parole du gouvernement (en remplacement de M Griveaux) et qui, interrogée sur des propos rapportés par l’hebdomadaire L’Express en juillet 2017 avait déclaré : « J’assume parfaitement de mentir pour protéger le président. »

Le problème est que la personne qui poursuit le policier avec une chaise n’est absolument pas le jeune homme dit “de la Contrescarpe.”

On se situe donc clairement dans le cadre d’une opération d’intoxication et de tentative de manipulation de l’opinion via les reseaux sociaux !

Selon Le Monde, il apparaît clairement -grâce notamment à la luminosité- que les images ont été tournées le soir, quelques heures après l’intervention de Benalla. Par ailleurs, les deux hommes ne sont pas habillés de la même façon. Fait que ni le montage, ni la légende de Pierre Le Texier ne précisent à aucun moment.

Interrogé dans “C à vous” (France 5), sur cet aspect de la tentaculaire affaire Benalla, l’ex-conseiller du président de la République a indiqué qu’il ne savait pas que l’homme du deuxième extrait n’était pas celui qui avait subi les coups de l’ancien chargé de mission à l’Élysée. “Vous savez, sur Twitter, c’est un peu la règle”, a-t-il admis au sujet de l’utilisation de comptes anonymes.

Cette affaire, dont on est encore loin de connaître tous les développements à la fois délirants et inquiétants, m’amène à tirer trois conclusions que je livre à votre réflexion :

– Internet permet à l’information de circuler, sans contrôle de la part du pouvoir ; évidemment au grand dam de ce dernier qui voit ses petites magouilles révélées au public.

– le pouvoir souhaite donc évidemment contrôler Internet pour pouvoir contrôler l’information; et cela n’est pas acceptable.

– parallèlement, et malgré des déclarations lénifiantes, le pouvoir n’hésite pas à utiliser lui-même des techniques de manipulation de l’information à des fins politiques ; c’est à dire clairement à utiliser les fake news !

Le cynisme du pouvoir n’a décidément plus de limites … et il ne faut dès lors pas s’étonner du discrédit de la classe politique dans son ensemble et d’E Macron en particulier car on ne pourra pas me faire croire que le conseiller spécial de l’Élysée a pris l’initiative de se livrer à pareille manipulation sans, au minimum, en avertir l’homme qui veut tout contrôler ; à savoir le président de la république !

Précision ultime : j’ai vérifié, cette histoire n’est pas un poisson d’avril … malheureusement !

La liberté de la presse et d’Internet reste donc absolument indispensable au fonctionnement d’une démocratie moderne car elle constitue un contrepouvoir et une limite aux manipulations du pouvoir.

Il faudrait être bien naïf pour croire le contraire !

Bien cordialement à tous !

 

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La tentation autoritaire du pouvoir

Que penser d’un pays où …

– La constitution régissant le cadre institutionnel est un brin autoritaire et, à vrai dire, pas vraiment démocratique en ce qu’elle attribue tous les pouvoirs à l’exécutif ; c’est à dire au chef de l’Etat alors qu’elle n’accorde qu’un faible rôle au parlement doté en principe du pouvoir législatif et censé représenter les électeurs et … absolument rien au pouvoir judiciaire qui n’est d’ailleurs même pas reconnu comme un pouvoir mais une simple autorité.

– Le gouvernement gouverne et décide seul avec son administration, sous la tutelle étroite du président qui détient la réalité du pouvoir, dans le secret des ministères avec des fonctionnaires qui ne rendent compte à personne et en tout cas jamais aux citoyens et jamais au parlement ; c’est à dire à la représentation nationale. Le président n’est même pas responsable politiquement devant le parlement qui ne peut rien faire contre lui !

– L’assemblée nationale est aux ordres et ne doit jamais prendre aucune initiative ni jamais exercer aucune de ses prérogatives – elle doit juste entériner les décisions du gouvernement ou du président, le petit doigt sur la couture du pantalon ; ses membres devant se limiter à faire les propagandistes de la « bonne parole » du gouvernement et du président.

– Le président peut engager seul, sans demander l’aval du parlement, les forces armées dans un conflit étranger (Syrie ) où le pays qu’il dirige n’a rien à y faire ni aucun intérêt à défendre, ni politique ni économique,

– Le pouvoir refuse l’intrusion de la justice dans ses petites affaires louches et s’estime au dessus des lois tout en refusant tout contrôle parlementaire. Le président et son gouvernement refusent le jeu démocratique du contrôle par la chambre haute (Sénat) de ses faits et gestes dans le cadre prévu et les prérogatives prévues par la constitution. Dans une démocratie normale (RU, Allemagne, Suisse ou pays scandinaves) tout ce petit monde aurait été au minimum poussé à la démission.

– Lorsqu’un journal révèle des aspects peu ragoûtants des petites magouilles de l’entourage proche du président, la justice, visiblement aux ordres, s’empresse d’ordonner aussitôt une perquisition au siège dudit journal dans le but essentiel de connaître le responsable à l’origine … des fuites qui ont permis cette révélation !

– La presse audio visuelle publique (radio et télé) comporte 8 stations de radio et 11 chaînes de télé entièrement sous le contrôle de l’Etat et de son administration ; ce qui est une manière sûre de pouvoir diffuser à la population un message conforme à la volonté et aux vues gouvernementales. On peut appeler cela de la propagande !

– Le président nomme ou fait nommer des proches ou des camarades de promo à la tête de chaînes de télé publiques ; histoire de récompenser sans doute des amis tout en s’assurant de la conformité de la ligne éditoriale …

– Le système de radio-télé public est complété par un système de subventions massives (400 millions € par an) à la presse pour l’aider « officiellement » avec l’effet induit de la rendre plus servile vis-à-vis du pouvoir (on ne mord pas la main qui donne à manger … grassement !) et où Le président de la République propose que l’Etat rémunère certains journalistes dans les rédactions dans le cadre d’une nationalisation partielle de la presse.

– Lorsque le président va en déplacement, la presse nationale et locale est soigneusement tenue à l’écart et ne sont transmises à cette dernière que les images tournées par le service de presse du président. Au mieux, ne sont admis que certains journalises agréés ; les autres étant invités à déguerpir !?!

– Lorsque des articles portant sur des interviews du président ou des ministres font l’objet d’un rewriting qui ressemble plus à des pratiques de censure pure et simple (le texte à l’arrivée ne correspond pas au texte de départ) qu’à l’apport de simples précisions.

– Le pouvoir a fait voter une loi sur les fake news pour mieux contrôler l’information ; surtout celle qui pourrait échapper à son contrôle notamment parce qu’elle émane des réseaux sociaux,

– Le chef de l’Etat, en vertu de ses pouvoirs (art 15 de la constitution) pousse à la démission le chef d’état major des armées parce que ce dernier n’est pas d’accord avec la stratégie décidée seul par le président notamment en ce qui concerne les coupes budgétaires,

– Le président essaie, dans le cadre évident d’une opération de copinage, de nommer au poste prestigieux de consul de Los Angeles un écrivain de ses amis au mépris des règles de compétence,

– La population est soumise, dans le cadre d’une vaste campagne de propagande et d’auto promotion, à la logorrhée d’un président qui s’écoute parler pendant des heures et qui n’entend rien ni personne et exerce un pouvoir personnel et narcissique (moi ou le chaos)

– Le pouvoir fait face à une contestation populaire sans précédant à laquelle il ne répond que par le mépris, une décrédibilisation et un dénigrement manichéen puis par la force brutale avec l’usage abusif d’armes d’attaque (appelées de défense pour en réduire le rôle réel aux yeux de l’opinion publique), tout en procédant à des arrestations massives et la menace ultime de l’utilisation de l’armée réduite finalement à la surveillance de bâtiments officiels ;

– Le pouvoir demande au parlement d’entériner une loi contre les casseurs qui devrait permettre, entre autres, d’interdire purement et simplement les manifestations qui ne lui conviendraient pas et de poursuivre tous ceux qu’il estime suspects !

– Le pouvoir a fait de l’impôt et de la traque fiscale une arme de destruction massive exercée sans contrôle ni parlementaire ni même judiciaire, avec la création d’une véritable police fiscale, tandis que l’administration met en place, sous de fallacieux prétextes, des méthodes d’investigations fiscales de plus en plus intrusives et agressives tout en affectant de faire croire le contraire ; y compris des méthodes d’espionnage notamment des réseaux sociaux afin de vérifier que votre train de vie est conforme à vos revenus ….

– La détention d’armes de défense est strictement interdite car seul l’Etat a le monopole de la violence présentée abusivement, puisque exercée par cet Etat, comme légitime,

– Le gouvernement a décidé sans concertation, sur la base d’études bidonnées et malgré l’opposition des trois quarts de la population, de réduire la vitesse sur route à 80 kmh, et qui parallèlement a organisé le déploiement massif de radars en tous genres et en tous endroits et de toutes les manières avec le but avéré de piéger et de rançonner l’automobiliste ; la combinaison de la première mesure avec la seconde ayant entraîné une explosion du nombre d’amendes routières (dont les recettes sont évaluées à 1.2 Md€ par an),

– Le pouvoir s’appuie sur une administration omniprésente et toute puissante qui agit sans contrôle ; ce qui a permis la mise en place d’une caste d’Etat composée de mercenaires de l’impôt s’arrogeant tous les droits, tout en fraudant eux-mêmes !

– Le pouvoir conclut des accords secrets pour la cession d’autoroutes publiques et refuse ensuite d’en révéler le contenu. Il refuse même de déférer aux décisions judiciaires lui enjoignant de le faire.

– Le pouvoir finance les syndicats institutionnels de manière totalement opaque ; ce qui n’est quand même pas un signe de défense des intérêts des salariés !

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir un Etat totalitariste qui souhaite contrôler les médias et les informations qui y transitent !

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir un Etat totalitariste qui souhaite contrôler les citoyens et tous leurs faits et gestes !

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir un Etat totalitariste qui souhaite contrôler les députés et sénateurs du parlement !

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir un Etat totalitariste qui bafoue l’Etat de droit et viole les règles qu’il impose à ses propres citoyens !

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir un Etat totalitariste qui essaie de placer ses amis aux bons postes, (télé, diplomatie), ce qui fait immanquablement penser à une république bananière !

Vous trouvez que j’exagère ?

La consultation des liens vous permettra d’apprécier toute l’étendue de la situation ; laquelle nous montre, sans ambiguité, que nous sommes en présence d’une dérive à la fois autoritaire et corporatiste et même parfois mafieuse, du pouvoir.

Et, le pire, c’est qu’on a même réussi à faire dire aux français qu’ils seraient majoritairement favorables à ce que la direction de l’Etat soit assurée par un militaire en cas de terrorisme (ou de situation difficile) … de là à penser qu’on les prépare à une transition autoritaire … il n’y a qu’un pas !?!

Que penser alors d’un pays où le libéralisme, le libre choix sont exclus du fait de contrôles administratifs incessants, alors que, dans ce pays, le président est le garant des libertés publiques ; ce qui sous entendu que ces libertés ne sont tolérées que dans la mesure où elles ne contrarient pas le pouvoir lui-même ?

Sauf que ce pays, vous le connaissez bien, c’est le votre, c’est la France, le pays des droits de l’homme (enfin on les a énoncés clairement en 1789 ce qui a permis de mieux les violer 3 ans plus tard avec l’épisode de la Terreur) ; ce pays où le président, entouré d’une caste, d’une cour composée de gens « abstraits » « hors sol » persuadés de détenir LA vérité,  tellement pleins de leur fatuité qu’ils en deviennent dangereux, se fait appeler « Jupiter » !

Alors certes, nous sommes encore loin des dictatures brutales telles qu’on se les représente habituellement (stalinisme, nazisme, castrisme, chavisme …) mais nous glissons néanmoins lentement, progressivement vers une tendance de plus en plus autoritaire du pouvoir, vers un anti libéralisme de mauvais aloi.

Or, cet anti libéralisme des hommes de pouvoir ne constitue que la vision d’une société soumise à leur volonté sous le prétexte fallacieux de nous protéger d’un monde affreux alors qu’à bien y regarder, il ne s’agit que d’une posture destinée à mettre en place des systèmes complexes et incontournables pour mieux nous contrôler !

Il faut donc que vous soyiez conscients que ce qui se passe sous vos yeux, c’est la démocratie qui part en lambeaux. Il appartient à tout un chacun d’en être conscient et de refuser une telle évolution qui ne peut se faire qu’à notre détriment !

En abandonnant votre liberté pour la sécurité, vous n’aurez, à la fin, ni liberté ni sécurité !

Bien cordialement à tous !

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Grand débat, grande manipulation, grande claque fiscale ?

Le président affecte de continuer ses réunions électorales comme si de rien n’était et pendant ce temps le pays s’enfonce dans un espèce de marasme jaune ou noir selon que l’on y voit des gilets jaunes ou des blacks blocks d’extrême droite (le gauchiste anar est de gauche quand il se contente de manifester mais devient d’extrême droite quand il casse tout !)

B Le Maire et son acolyte G Darmanin accusent à qui mieux mieux les gilets jaunes d’avoir coulé le pays avec leurs manifs à répétition et ils annoncent d’ores et déjà 200 millions de pertes pour expliquer que ça va mal. D’ailleurs, cela va si mal qu’après avoir fait voter une loi pour interdire les manifs (ou du moins certaines d’entre-elles), on va faire appel à l’armée qui … n’est pas faite pour le maintien de l’ordre. Cette option est en outre extrêmement risquée compte tenu des risques de dérapage.

Il faut dire que le préfet, révoqué (et 4 autres personnes avec lui) depuis, ne s’est apparemment pas montré assez violent lors de l’épisode XVIII alors que, curieusement, aucun casseur n’a été arrêté malgré la présence en nombre des forces de police. Faut-il y voir l’émergence de scrupules administratifs dus aux interrogations du parlement européen et de l’ONU à la suite de l’usage intensif et tout à fait excessif des LBD/LBA si controversés et d’une hiérarchie qui ne souhaite plus cautionner les dérives policières du pouvoir politique ?

Evidemment, il y a bien quelques manipulations politiques de la part de nos Dupont et Dupont de la fiscalité car, s’il y a bien des dégâts, il n’y a pas de véritable ralentissement économique. Selon l’INSEE, la France devrait faire 1.1% de croissance en 2019 pendant que l’Italie est déjà en récession et que l’Allemagne ne devrait pas faire mieux que 0.6%. Il est sur que ce n’est pas autant que les 1.7% claironnés initialement en 2018, mais dans le concert de ralentissement économique global, le chiffre de 1.1% n’est pas si mal et l’influence du mouvement des gilets jaunes n’aurait peut-être pas l’importance que l’on veut bien lui prêter !

Par ailleurs, ce que le gouvernement et ses membres éminents n’évoquent pas ce sont les dégâts que lui et ses fonctionnaires occasionnent à la France et aux français au titre de la prédation et de la spoliation fiscale ; et ces dégâts se chiffrent en centaines de milliards € tous les ans !

Le pays est en train de s’enfoncer lentement, mais sûrement, dans une espèce de crise institutionnelle que le pouvoir politique est incapable de résoudre ; bien qu’il affecte un détachement hautain et moralisateur vis-à-vis des évènements !

On le voit en particulier avec la demande de renvoi en correctionnelle de quatre collaborateurs proches ou très proches de E Macron par le sénat dans le cadre de cette ténébreuse affaire Benalla qui n’en finit plus d’empoisonner la vie de l’exécutif ; à tel point que le premier ministre a décidé de boycotter la séance de questions au gouvernement du sénat parce qu’il ne supporte pas l’application de la constitution et le contrôle démocratique d’un sénat qui joue parfaitement son rôle !

Définitivement, se faire passer pour une victime de l’exercice démocratique et régulier par le sénat de ses pouvoirs de contrôle de l’exécutif a quelque chose à la fois d’odieux et minable !

On entend aussi des déclarations quelque peu discordantes avec notamment B Le Maire qui accuse les odieux capitalistes américains (Ford) de vouloir adapter, en Gironde, leur outil industriel à la structure du marché automobile et aux normes invraisemblables qu’on est en train de leur imposer, les GAFA qui ne paieraient pas d’impôts mais aussi avec des élus LREM qui ont trouvé une nouvelle journée de solidarité (comprendre une journée de travail gratuite) pour payer la dépendance tandis que Mme Buzyn, ministre des solidarités, nous annonce un recul de l’age de la retraite à 65 ans avant de devoir battre en retraite et se désavouer, sur pression de l’Elysée ou de Matignon, en raison du risque d’explosion sociale face à une annonce aussi brutale d’une modification qui apparaît pourtant totalement inévitable compte tenu de l’évolution de l’espérance de vie, du nombre de chômeurs qui ne cotisent pas et des dettes accumulées !

Ces « idées » font suite, je vous le rappelle, à celles déjà évoquées à propos de la taxation des plus-values sur les résidences principales, des successions, du rétablissement ou non de l’ISF, de la suppression de certaines niches fiscales, de l’augmentation de la progressivité de l’impôt sur le revenu ….

G Darmanin a reconnu sur France info que la non indexation des retraites sur l’inflation faisait économiser 2 à 3 Md€ à l’Etat et a déclaré, dans le cadre d’une passe oratoire qui mérite d’être soulignée : « Certes, on peut revenir dessus mais on prend l’argent où ? » ; ce qui laisse à penser qu’il ne peut pas le faire ! Mais il est vrai qu’il part du postulat qu’on ne peut pas réduire les dépenses (car ce serait au détriment des français) alors que, à aucun moment, il n’a parlé de réduire l’emprise de l’Etat et le nombre des fonctionnaires !

Au-delà du florilège fiscal, on sent les hésitations d’un gouvernement qui tremble, à la fois de peur et de colère, (E Macron serait à bout de nerfs …) alors qu’il voit se profiler l’échec aux prochaines élections, l’échec des réformes, l’échec de l’amélioration de la situation économique et fiscale, la décrédibilisation totale du gouvernement aux yeux des français, la désapprobation européenne quant aux déclarations inappropriées de E Macron vis-à-vis des membres de l’UE et du RU, et in fine le risque de sanctions par Bruxelles du fait de la transgression répétée des règles communes par une France complètement à la dérive !

E Macron, avec l’appui de ses technocrates de Bercy collègues de promotion à l’ENA, a cru qu’il pourrait redresser sournoisement la situation par le biais d’une augmentation de la fiscalité équivalant à une dévaluation interne (augmentation de la CSG, non revalorisation des pensions en fonction de l’inflation, fiscalité écologique) : seulement la population ne l’a pas accepté ; c’est un échec et il n’a pas de solution de rechange !

Le grand débat va s’arrêter tout en continuant encore, entre les manifs pour sauver le climat d’une planète qui serait en train de mourir, entre les manifs des fonctionnaires pour sauver la fonction publique (et surtout leurs petits avantages), et une espèce d’anarchie générale à travers une opposition entre les bobos de Paris et le reste de la population, si loin au fin fond de sa province !

Tout cela n’augure rien de bon … mais vous allez pouvoir constater avec effarement la déconnexion des élites qui croient encore pouvoir sauver leur monde avec toujours les mêmes recettes inappropriées !

Si vous tapez en rubrique de recherche sur Internet «concours Lépine de la fiscalité » vous serez surpris par le nombre d’articles qui a adopté ce titre et qui est consacré à ce sujet. Cela en dit long quant à l’opinion générale à propos de la situation du pays et de l’utilisation constante et abusive de la fiscalité pour résoudre les problèmes français !

Et pourtant, vous allez voir que cela n’arrête pas nos génies de Bercy et de Matignon puisque vient de se tenir à Bercy, ce 14 mars, un colloque destiné à établir une « nouvelle relation de confiance entre les entreprises et l’administration fiscale» dont les principales initiatives sont constituées par 7 mesures dont je vous livre la teneur et dont la mesure phare est « le partenariat fiscal et l’accompagnement fiscal personnalisé » !

Ces 7 mesures, que vous pourrez détailler par vous mêmes, sont les suivantes :

1 – L’accompagnement fiscal personnalisé pour les PME :

la mobilisation d’experts dédiés au sein des directions régionales de la DGFiP,

– une aide au diagnostic des enjeux fiscaux associés à la croissance et l’innovation,

– une offre de sécurité juridique pour concentrer l’énergie du chef d’entreprise sur le développement de son activité.

2 – Le partenariat fiscal pour les ETI et les grandes entreprises :

un service partenaire des entreprises distinct du contrôle,

– un dialogue contemporain sur les principales questions fiscales de l’exercice,

– une sécurisation des points fiscaux à enjeu, un allégement du contrôle,

3 – La démarche spontanée de mise en conformité :

un cadre clair pour régulariser spontanément des questions fiscales complexes,

– un guichet unique de dépôt et traitement des demandes,

4 – L’examen de conformité fiscale par un tiers de confiance :

une attestation de conformité délivrée par un certificateur professionnel,

– la sécurisation de points fiscaux usuels,

– des corrections sans pénalité ni intérêt de retard en cas d’erreur du certificateur.

5 – L’amélioration du dialogue et des recours dans le contrôle :

le traitement des problématiques « de place » au sein d’une instance de dialogue,

– la publication des rappels d’intérêt général,

– un accès accéléré à l’interlocution, collégiale lorsque nécessaire,

– la mise en œuvre de la garantie fiscale,

6 – La mobilisation pour les rescrits :

un guichet unique pour le dépôt des demandes,

– une standardisation des demandes pour assurer la complétude des dossiers,

– la publication des rescrits d’intérêt général,

7 – L’appui de nos entreprises à l’international :

le recensement des difficultés avec les autorités fiscales étrangères,

– la mobilisation de notre administration en soutien de nos entreprises,

– le renforcement de la mission expertise juridique et économique internationale

Le tout se terminant par cette affirmation dont je vous prie d’apprécier le jargon bureaucratique : « Reposant sur la confiance, la transparence et la contemporanéité, l’objectif de cette offre nouvelle est de renforcer la sécurité juridique et la conformité fiscale des entreprises via un dialogue continu avec l’administration sur des points déterminés conjointement. »

Quand on sait que la plaquette de présentation commence par affirmer « L’administration fiscale a un rôle essentiel à jouer pour faciliter la vie économique et contribuer à la compétitivité de l’économie », on est fatalement conduit à apprécier à sa juste valeur ce chef d’œuvre de novlangue (Cf. : 1984 de G Orwell) alors que l’on sait que, parallèlement à ces déclarations dégoulinantes de bonnes intentions factices, la DGFIP a mis en service un logiciel, pour le moins opaque et posant de graves problèmes d’exercice de contrôle et des droits de la défense, de traque fiscale utilisant l’intelligence artificielle et appelé « ciblage de la fraude et valorisation des requêtes » dont d’ailleurs il semblerait qu’elle ait quelques difficultés à en exploiter les flux de datas !?!

On se situe là dans la propagande la plus absurde en affirmant que le Fisc serait votre ami, votre partenaire, celui qui va vous aider et à qui il faut faire confiance !

Il faut quand même rappeler certaines évidences : Le fisc n’est pas et n’a jamais été un ami ni un partenaire ! Un partenaire est quelqu’un qui participe à votre entreprise et qui vous aide dans votre activité. Le fisc ne vous aide pas, il n’est qu’une sangsue qui suce vos ressources et vous pompe comme un parasite sans procurer aucun avantage ni contrepartie hormis celui de vous laisser subsister ; un peu comme la mafia qui vient voir le petit commerçant pour lui expliquer qu’il a besoin de protection contre l’incendie …

Le partenariat fiscal et l’accompagnement fiscal personnalisé consistant à mobiliser des équipes d’experts de l’administration fiscale pour apporter de la sécurité juridique aux entreprises sur leurs principaux enjeux fiscaux ne sont au minimum que des vœux pieux, des formules de styles destinées à rassurer l’administration fiscale elle-même.

D’ailleurs, on atterrit rapidement en lisant la suite : « Sont éligibles les entreprises qui respectent leurs obligations déclaratives et de paiement et qui n’ont pas fait l’objet de pénalités pour manquement intentionnel au cours des trois dernières années ».

Le bâton n’est jamais loin de la carotte !

Contrairement à une idée malheureusement trop répandue en France, le véritable prédateur ce n’est pas le riche (qui aurait volé les pauvres), c’est bien l’Etat et son administration qui ne produisent rien tout en profitant de la loi pour opérer sa prédation. La seule issue raisonnable, pour résoudre nos problèmes et difficultés, est la diminution des dépenses de l’Etat qui entraînera la diminution des impôts et par voie de conséquence l’amélioration des niveaux de revenus de chacun !

On n’en prend malheureusement pas le chemin alors que, s’il y a bien une chose que l’on sait, c’est bien que c’est une pression fiscale excessive qui est la cause de la perte de compétitivité des entreprises françaises, de la dégradation des finances publiques et du chômage de masse !

Un bon système fiscal est un système simple et peu coûteux et un bon impôt est un impôt de faible montant sur une base large parce qu’il limite sa nuisance économique. Or, depuis 40 ans, nous faisons exactement l’inverse en adoptant, dans le cadre d’un système fiscal abominablement complexe, un impôt étroit et spoliateur qui décourage et fait fuir ou dissuade !

La dérive du pouvoir est totale … les français doivent se rappeler des errements lamentables de la période Hollande pour se dire qu’aujourd’hui c’est … pire !

Il ne faut pas avoir peur de le dire : la République exemplaire si chère à E Macron a sombré dans la médiocrité et le ridicule !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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Le Deep State ou l’imposture d’un Etat démocratique

Quand on parle avec la population des revendications des gilets jaunes, il apparaît qu’elle en veut à une caste qu’elle qualifie de profiteurs dans laquelle elle place certes certaines grandes fortunes mais surtout les politiciens et les hauts fonctionnaires (qui sont souvent les mêmes) ainsi que les journalistes (surtout de l’audio visuel)  que la proximité avec le pouvoir rend nécessairement suspects.

Ces français expriment le sentiment intuitif qu’il y aurait une connivence entre différentes personnes qu’ils assimilent à des nantis et des profiteurs du système ; c’est à dire des personnes qui bénéficieraient d’avantages dérogatoires considérables par rapport à la moyenne de la population. Et, dans leur esprit, il incombe logiquement d’abord à ces profiteurs du système de faire les efforts que l’on leur demande, à eux, de faire !

Entre ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas, on aurait donc affaire à un système informel, puissant et dissimulé qui nourrit fatalement les thèses complotistes !

Or, il se trouve que cette notion intuitive a été théorisée par le professeur canadien Peter Dale Scott sous l’appellation de Deep State (qu’on peut traduire par Etat profond) et qui reviendrait à un gouvernement de l’ombre.

A quoi correspond le Deep State ?

Selon Scott, il s’agit d’un ou plusieurs groupes de personnes, au sein d’une entité informelle représentant une certaine communauté d’intérêts, qui, à travers un jeu complexe de relations (de lobbying selon l’expression anglo-saxonne), influencent ou tentent d’influencer secrètement le pouvoir décisionnel de l’État, au-delà du pouvoir légal ; c’est à dire d’orienter le pouvoir décisionnaire de l’administration (la bureaucratie) et des politiciens.

Ce ou ces groupes comprennent des représentants ou des membres de différents cercles d’influence, qui peuvent être liés à la finance, l’armée, l’industrie (militaire notamment), les télécoms, la religion, les syndicats ou même à des communautés ethniques.

Cet « État profond » n’est pas une institution ayant pignon sur rue mais ce n’est pas non plus une société secrète ni un ensemble organisé. C’est plutôt un ensemble de cercles de contacts de haut niveau, souvent personnels, entre des gens qui défendent des intérêts divers et dont la plupart se connaît un minimum sans nécessairement avoir les mêmes intérêts et qui cherchent à influencer le pouvoir politique en vue d’en retirer des avantages financiers, sociaux, politiques ou même religieux.

A s’en tenir à une vision complotiste, on pourrait affirmer que c’est la composante la plus restreinte, la plus agissante et la plus secrète de l’establishment, de l’élite ; celle des gens secrets et infiltrés, qui « tirent les ficelles dans l’ombre ».

Seulement, ce n’est pas un concept conspirationniste, même si ses détracteurs le désignent comme tel ; c’est une réalité occultée du fonctionnement général du pouvoir. Les travaux de Scott ont d’ailleurs démontré que les Etats-Unis, parangon des démocraties libérales occidentales, censé garantir les libertés publiques fondamentales et censé être doté de contre-pouvoirs efficaces, d’une presse pluraliste et d’un état de droit authentique, ont été peu à peu minés et dévoyés par l’État profond américain.

Ce système peut même aller bien plus loin que la simple influence et on l’a vu en URSS avec les apparatchiks et le complexe militaro-industriel (ce que Soljenitsyne appelait « le premier cercle » du pouvoir) mais aussi aux USA, pendant la deuxième guerre du golfe, dite guerre d’Irak (2003-2006), à l’occasion de laquelle ont été évoqués les liens étroits et troubles entre l’administration américaine et certaines sociétés spécialisées qu’elles soient pétrolières (Halliburton), ou des sociétés militaires privées (Dyncorp et Blackwater).

Clairement, on peut parler d’Etat informel dans l’Etat officiel dont l’action se situe au delà du discours public officiel. Curieusement, ces notions, qui sont largement développées dans les pays anglo-saxons, sont quasiment inexistantes en France … ce qui ne veut bien sûr pas dire que cela n’existe pas chez nous !

L’Etat profond en France :

On a compris que le Deep state ne recouvre pas une seule catégorie de groupes d’influence mais qu’il est lui-même un assemblage hétérogène de plusieurs cercles d’influence ; lesquels peuvent prendre des formes très diverses, avec toujours le même but : défendre certains intérêts considérés comme importants par ces groupes ou plus vulgairement d’en retirer des avantages matériels.

L’élection de 2017 a démontré qu’une certaine oligarchie, bien avant le scrutin présidentiel, avait fait son choix et avait adoubé E Macron ; l’homme qui ne remettrait pas en cause le système. Ce choix a été entériné par les électeurs à la suite d’une opération évidente de manipulation de l’opinion et de « dézinguage » du seul concurrent sérieux (F Fillon) dans le cadre d’une action coordonnée tout à fait évidente relevant du complot !

Si, aux USA, ces groupes d’influence sont le plus souvent en relation avec les milieux d’affaires, en France, ce Deep State recouvre surtout les rentiers de la République c’est à dire tous ceux qui vivent, à des degrés divers, des largesses de l’Etat.

Le premier de ces cercles d’influence est bien connu : ce sont les anciens élèves de nos grandes écoles, au premier rang desquels il faut ranger l’ENA (mais aussi l’X – Polytechnique) qui fédère des intérêts au-delà des clivages politiques ; cette école de c(r)apacité et du pouvoir, pour des hauts fonctionnaires qui s’auto désignent comme l’élite, qui a fini par totalement prendre le contrôle du pays et dont les membres estiment qu’ils sont les seuls aptes à décider pour le peuple ignare.

En fait, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que tout le système est faussé dès le départ et que, notamment, si vous ne naissez pas dans un certain milieu social, vos chances d’arriver en haut sont infimes car le parcours républicain et la promotion sociale pour tous ne sont qu’une fable, un roman pour les naïfs qui ignorent les règles de l’élitisme républicain !

Mais, ces cercles s’agrandissent aussi à bon nombre de profiteurs du système au sein desquels il faut placer les syndicats de la fonction publique, les partis politiques et leurs élus, mais aussi certaines organisations écologistes qui vivent directement au sein de l’Etat ainsi que différents clubs et cercles de réflexion (think tank en anglais), les réseaux francs maçons dont on sait qu’ils sont très répandus en politique avec de possibles croisements et imbrications entre les uns et les autres.

Les effets collatéraux du Deep state

La « France des réseaux ».

Le problème est que cette main mise d’une caste sur tous les rouages du pays a des effets collatéraux qui sont bien connus : pantouflage, conflits d’intérêts en toute impunité, incompétence provoquant des catastrophes industrielles (on ne compte plus tous ces énarques qui ont mis dans l’ornière de grandes entreprises (Crédit Lyonnais, SNCF, AREVA, Air France), allers et retours entre privé et administration, entre postes politiques et administration dans un complet mélange des genres, tout en conservant une progression automatique de carrière dans l’administration avec à la clé une retraite plus que confortable !

Lors des remaniements ministériels ou des alternances électorales, contrairement aux USA où tout le monde retourne dans le privé, ici les gouvernements passent mais l’administration reste et au pire chacun retourne dans son administration d’origine ou alors on recase les partants dans des maroquins républicains du type CESE (anciennement conseil économique et social) , ou par des nominations au tour extérieur à la discrétion du pouvoir, dans le cadre d’un véritable fait du prince, à des postes pour lesquels ils n’ont aucune compétence ; voire même au Conseil Constitutionnel comme on vient de le voir à travers un exercice indécent de chaises musicales et ce même si « l’élu » est un repris de justice.

L’Etat se trouve alors complètement noyauté et son organisation administrative sert à recaser des copains dans le cadre d’un système endogamique à la fois malsain et dispendieux.

Par ailleurs, notre système électoral favorise la main mise par une minorité et son maintien au pouvoir en faisant croire que les élections sont l’expression du peuple et le résultat de la volonté populaire. On peut être président de la République avec 23% des voix exprimées ou député avec moins de 15% du corps électoral.

Par ailleurs, on ne compte plus tous ces textes de lois préparés dans le secret des ministères, par des personnes inconnues, non élues, qui ne rendent aucun compte, et qui sont votés ensuite par des députés sans même avoir été lus ni compris et encore moins discutés !

 Cette élite contrôle aussi indirectement la presse par le biais d’un système élaboré de subventions quand ce n’est pas carrément de la presse d’Etat. La presse audio visuelle française n’a d’équivalent qu’en … Chine communiste ; ce qui n’est pas un hasard !

On sait même que la haute fonction publique, qui se scinde elle-même en promotions, est en mesure d’opposer une résistance non seulement à toute transparence mais aussi à tout changement qui serait de nature à porter atteinte à son statut hégémonique.

Il peut exister différents stades d’évolution d’un tel système, le plus « développé » aboutissant à la main mise d’une caste sur presque tous les domaines de l’économie qui sont plus ou moins sous son contrôle. Toute l’économie du pays se trouve sous le contrôle d’une caste bureaucratique sans laquelle aucune entreprise ne peut fonctionner normalement. Le système bureaucratique devient incontournable et l’administration réglemente les entreprises alors que personne ne réglemente l’administration.

En France, on appelle ça le colbertisme (ce qui en fait remonter l’origine au 17°s) ; ailleurs, on appelle ça le dirigisme technocratique, l’économie planifiée !

L’ordre républicain au service de l’élite

Cette caste se voit évidemment dans le camp du bien ; ce sont les défenseurs de la morale et de l’ordre républicain. Cela lui permet de défendre énergiquement ses privilèges en utilisant les moyens les plus répressifs ; en particulier lorsqu’ils sont contestés par les gilets jaunes : 8400 interpellations, 1796 condamnations, des milliers de blessés dont au moins une centaine de blessés graves, 20 éborgnés du fait de l’utilisation massive (13.000 projectiles tirés) d’armes appelées improprement LBD (lanceurs de balles de défense) alors que ce sont en réalité des LBA (lanceurs de balles d’attaque) dont le  but est clairement de casser les manifs au prix du sang !

 Et ce contrôle de la société augmente sans cesse avec l’enchaînement perpétuel de lois contre les terroristes, les casseurs, les contestataires, les usagers des voitures …

La France est devenue l’un des pires Etats d’Europe en matière de droits de l’homme et de respect de l’individu à tel point que ces violences ont entraîné des réactions inquiètes de l’ONU et du parlement européen.

 Ces dernières ont été balayées d’un revers de main méprisant à la fois par le premier ministre qui a répondu qu’on n’avait pas attendu les protestations étrangères pour faire des enquêtes sur les violences policières (lesquelles curieusement n’ont connu pour l’instant aucune suite) et par le président qui a, pour sa part affirmé, qu’il ne pouvait pas y avoir (forcément) de violences policières dans un Etat de droit (comme la France) ! Qu’aurait-on dit de Poutine s’il avait envoyé ses zomons effectuer semblable répression avec de tels résultats ?

Un pognon de dingues

Autre effet collatéral d’un système qui fonctionne sans aucun contrôle ni contre pouvoir : la dépense publique n’est absolument pas maîtrisée et les gabegies sont légions sans aucun effort de redressement. Il suffit de lire le rapport annuel de la Cour des comptes pour se rendre compte du gaspillage qui règne au sein des élites et des rentiers de la République.

La dégradation continue de la situation française ne peut pas s’expliquer autrement que par la main mise d’une caste sur le pays qui en contrôle tous les rouages et qui bloque toute possibilité de réforme : cette fameuse aristocratie d’Etat identifiée par les français comme des profiteurs et qui ne prend aucun risque, qui bénéficie d’un emploi à vie bien qu’elle ne produise rien, et qui vit très bien aux crochets de la société.

Cette prédation était peu visible lorsque la croissance économique était suffisamment importante pour en masquer les effets délétères ; mais ceux-ci deviennent désormais flagrants dans un pays sans croissance, avec un chômage de masse incompressible, une dette en expansion constante.

Or, le pouvoir d’achat chute ou stagne en France depuis dix ans du fait de l’envolée des prélèvements de toutes sortes et du ralentissement économique parce que la caste bureaucratique n’obéit pas aux impératifs économiques de rentabilité et d’optimisation des ressources puisqu’elle vit de la spoliation fiscale exercée à son profit.

La réalité du pouvoir est désormais exercée par des cyniques qui n’auront aucun scrupule à ruiner les français du moment qu’eux-mêmes s’en tirent bien ! Et le comble est que ces prédateurs se font passer pour les bienfaiteurs de la population qu’ils exploitent. Nous nous situons clairement dans un système immoral qui pratique la prédation par l’impôt au nom d’un prétendu intérêt général !

Le gros problème c’est que nous en sommes arrivés à un stade où rien ne peut plus désormais faire changer le système qui s’auto contrôle ; même un réformateur ne peut plus rien y changer et tout cela ne pourra finir que lorsque ce système se fracassera sur le mur de la réalité !

Bien cordialement à tous !

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L’euro a-t-il appauvri les Français ?

Vous avez probablement entendu parler de ce cercle de réflexion allemand qui a produit une étude tendant à démontrer que les Français se seraient appauvris en moyenne de 56 000 €/français depuis l’avènement de l’€ en 1999. Pour les italiens, ce serait encore pire avec 73 000 €/italien.

Evidemment, les anti € et les anti Européens sont aux anges puisque les conclusions de cette étude vont dans leur sens !

Au-delà du biais de comportement qui fait que chaque individu a tendance à accréditer, consciemment ou non, tous les arguments avec lesquels il se sent en adéquation ou qui sont susceptibles de donner du poids à ses propres raisonnements et allégations, et au-delà du coté spectaculaire d’une « information » relayée, sans réflexion ni esprit critique, par une presse se vautrant dans l’argument susceptible de faire le buzz, il s’avère que cette affirmation, délivrée tel quel, est fausse !

D’après ce que j’ai compris, elle consisterait à évaluer l’évolution du PIB de la France si elle avait gardé le Franc ; ce qui relève d’opérations extrêmement complexes dont certaines relèvent de décisions politiques qui, par définition, ne peuvent pas entrer dans une équation mathématique. Cela rend fatalement la « démonstration » hasardeuse surtout que le chiffre n’est qu’une moyenne qui ne tient pas compte des situations particulières.

Le principal risque de distorsion se situe notamment dans le fait, qu’avant l’€, l’inflation était beaucoup plus forte et qu’après l’€, les gouvernements n’ont plus pu pratiquer, comme avant, des politiques de dévaluation répétées de la monnaie pour corriger les effets négatifs de leur mauvaise gestion budgétaire.

Rien ne dit d’ailleurs que ces dévaluations répétées étaient une bonne chose pour l’économie, puisqu’une dévaluation se traduit toujours par l’appauvrissement de la population (les revenus, salaires notamment, diminuent dans les mêmes proportions que la dévaluation).

Par ailleurs,

– l’effet réel de la dévaluation est décalé dans le temps et ne se fait sentir que quelques semaines à quelques mois plus tard ; notamment en ce qui concerne l’évolution des produits importés, surtout ceux de consommation courante (Télévisions, smart phones, ordinateurs, automobiles ….), mais aussi ceux des produits intermédiaires importés et qui entrent dans la fabrication de produits finis assemblés en France,

– les économies étaient, en 1999, moins internationalisées ; ce qui fait que l’on ressentait moins l’effet négatif de la dévaluation sur le pouvoir d’achat qui est surtout le résultat d’une comparaison avec les revenus des habitants des pays limitrophes,

Je ne connais pas les conditions dans lesquelles cette étude a été conduite mais les conclusions produites m’apparaissent extrêmement suspectes car depuis 20 ans nous avons connu une période de croissance, faible il est vrai, mais de croissance. Le niveau de vie a donc progressé, même faiblement, même de manière inégalitaire, mais il a progressé en moyenne ; ce qui exclut a priori une perte, surtout à hauteur du montant indiqué.

Toutefois, et vous allez être surpris, cette étude n’a pas complètement tord si l’on se penche sur le montant des déficits budgétaires accumulés par la France depuis l’an 2000.

En effet, lorsque l’on reprend le tableau des soldes budgétaires depuis l’an 2000, on s’aperçoit que le total des déficits accumulés s’élève à 1.418 Md €.

2000 58,9 % −1,3 % −870,6 −19,5
2001 58,9 % −1,4 % −897,4 −22,1
2002 60,3 % −3,2 % −956,8 −50,2
2003 64,4 % −4,0 % −1 050,4 −65,5
2004 65,9 % −3,6 % −1 123,6 −61,2
2005 67,4 % −3,4 % −1 189,9 −59,3
2006 64,6 % −2,4 % −1 194,1 −45,2
2007 64,5 % −2,6 % −1 252,9 −51,2
2008 68,8 % −3,3 % −1 370,3 −65,0
2009 83,0 % −7,2 % −1 607,9 −138,9
2010 85,3 % −6,9 % −1 701,1 −137,4
2011 87,8 % −5,2 % −1 807,9 −106,1
2012 90,6 % −5,0 % −1 892,5 −104,0
2013 93,4 % −4,1 % −1 977,7 −86,5
2014 94,9 % −3,9 % −2 039,9 −83,9
2015 95,6 % −3,6 % −2 101,3 −79,7
2016 96,6 % −3,4 % −2 152,5 −75,9
2017 96,8 % −2,6 % −2 218,4 −59,5
2018 (PLF 2018) 99,3 % ? –2 322,0  -107
2019 (PLF 2019) 98,6 % −2,8 % ?

Ce qui représente tout de même la somme de 21.000 € par français (1418/65).

Cela permet de rappeler deux points importants :

– Les dettes accumulées sont, sans aucune ambiguïté, un appauvrissement lorsqu’elles ne sont pas contrebalancées par des actifs tangibles, et c’est ici le cas puisqu’il s’est agi seulement de financer notre modèle social à crédit, (ce n’est pas le cas lorsque vous achetez une maison avec un crédit – la dette du crédit est contrebalancée par l’immeuble qui est un actif réel),

– Les dettes accumulées sont fatalement les impôts de demain (ou pour nous, ceux des deux prochaines générations),

On peut donc en conclure effectivement que si les français ne se sont pas appauvris individuellement, stricto sensu, la France, elle, c’est à dire les français pris dans leur ensemble collectivement, s’est bien appauvrie à concurrence de ce montant qui représente 21.000 €/français.

Il faut toutefois formuler ici une précision et elle est d’importance : c’est que ce résultat n’est ni la faute de l’€ ni la faute de l’Europe !

La cause de ces déficits est exclusivement de la responsabilité des gouvernements français qui ont délibérément fait voter, à des fins de clientélisme électoral, des budgets déficitaires ; car, si la politique monétaire ressort de la BCE de Frankfort, la politique budgétaire et fiscale ressort, elle, bien de la seule responsabilité des gouvernements nationaux !

Dépenser plus que ne l’on gagne n’est jamais la faute du voisin !

Cela méritait d’être précisé pour … éviter toute ambiguïté car, quitte à rechercher des responsables, autant désigner les bons !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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Un avenir compromis

Un lecteur qui se reconnaîtra m’a demandé de regarder dans ma boule de cristal et de prédire l’avenir économique et fiscal de la France !

Bien évidemment, l’art de la prédiction est un exercice difficile et la constante de toutes les prédictions qui ont pu être faites est qu’elles se sont toutes trompées !

Néanmoins, je pense qu’on peux faire objectivement un constat et à partir de celui-ci imaginer ce qui peut se passer ; le tout en essayant de rester le plus objectif possible et sans tomber dans le complotisme ou le catastrophisme.

Quel est le constat objectif de la situation de la France ?

Le budget de l’Etat est d’environ 400 Mds € par an alors que la dette accumulée s’élève à  2.350 Md€ ! La France est donc très endettée et les recettes de l’Etat sont d’ores et déjà obérées pour plusieurs générations puisque nous savons que les dettes d’aujourd’hui sont les impôts de demain. Elle enregistre d’ailleurs un plus haut niveau d’endettement de son histoire en dehors des périodes de guerre avec une dette désormais de 100% du PIB.

Côté recettes, la marge fiscale est faible voire nulle ; ce qui n’a rien d’étonnant puisque nous avons le taux record de pression fiscale et sociale de tous les pays développés ! La solution habituelle de l’augmentation de la pression fiscale a fini par connaître ses limites conformément au principe de Laffer !

Côté dépenses, et bien que tous les comptes soient dans le rouge, la marge est tout aussi faible puisque le gouvernement ne peut pas diminuer les aides sociales après avoir distribué 10 Md en décembre pour calmer une population en colère. La population se révolterait tant ces aides sociales sont assimilées à un revenu. Il ne peut pas non plus diminuer ses frais de fonctionnement (ses fonctionnaires) parce qu’il se trouverait face à un mouvement social qui le bloquerait (il est devenu l’otage de son administration).

J’ai aussi expliqué dans un article en deux parties (ici) et (là) ce qu’il faudrait prélever par ménage de 4 personnes pour rembourser la dette de la France sur 40 ans ; ce qui permet de constater, sans aucune ambiguïté, que notre niveau d’endettement excède désormais notre potentiel fiscal.

Le gouvernement, qui n’a même pas pu revenir à une politique budgétaire restrictive lorsqu’il y avait un peu de croissance, en est réduit à naviguer à vue, sans vision prospective ou d’avenir, avec la crainte permanente d’une révolte. Malgré les déclarations et les attitudes de E Macron, celui-ci et son gouvernement subissent les évènements et ne font que gagner du temps, sans autre but.

En fait, le gouvernement, qui n’a plus aucune marge d’action, est contraint de « gérer » une dette hors de contrôle, dans un fragile équilibre entre faillite du système et soulèvement de la population qui s’accroche à l’illusion d’un modèle social protecteur ; lequel a définitivement pris le pas sur le modèle économique. Plus aucune réforme n’est désormais possible ; le pays est bloqué ; ce qui permet à certains d’affirmer qu’il est devenu irréformable.

 Les causes de cette situation

Cette situation est le résultat de 40 années de laxisme budgétaire pratiqué par tous les gouvernements ; lesquels, dans un mouvement unanime, ont poursuivi une politique irresponsable de développement de la dépense publique, avec un recours systématique au déficit public (et donc d’accroissement de la dette) dans le cadre de ce qu’on appelle désormais l’Etat providence.

La population était d’ailleurs demanderesse des largesses de l’Etat ; lesquelles étaient réputées être, à tort, gratuites ; alors que l’on sait que la progression constante des dépenses publiques et du niveau d’endettement a nécessairement un effet négatif sur l’économie ! La lâcheté des élus et des politiciens, ainsi que le clientélisme électoral, ont fait que l’on a poussé le modèle trop loin et qu’un retour en arrière apparaît pour l’instant impossible.

L’avenir

On ne peut pas évoquer la situation française sans se placer dans le contexte à la fois européen et mondial qui est dominé lui aussi par un même problème général de dettes publiques excessives (250.000 Md$ à ce jour) ; lequel contient, en germe, un risque de solvabilité. Pour l’instant le système apparaît stable mais ce n’est peut-être qu’une illusion car, à terme et même sans évènement fortuit accidentel, se posera inévitablement un jour le problème de la soutenabilité d’une dette qui enfle sans cesse.

Du fait de notre appartenance à la zone €, alors que la politique budgétaire relève bien des Etats membres, la politique monétaire dépend désormais exclusivement de la banque centrale (BCE) qui fixe le loyer de l’argent et en fin de compte sa valeur et son abondance dans le but de favoriser l’économie et l’emploi (enfin en principe).

En 2009, on a cru sauver la planète avec l’émission monétaire massive des QE mais on n’a fait que reculer dans le temps un problème qui n’a trouvé à ce jour aucune solution. La crise de 2012, en Europe, était bien une crise de la dette (excessive) des Etats qui n’a pu être évitée que par le QE de la BCE qui a pris fin en décembre 2018.

Or, compte tenu du niveau d’endettement de la plupart des Etats membres de la zone €, (la moyenne de l’endettement s’établit à 110% du PIB), la BCE ne peut pas faire autrement que de continuer à maintenir des taux bas pour éviter une crise de solvabilité des Etats membres. En effet, la défaillance d’un Etat aurait, compte tenu des sommes en jeu, de l’interpénétration des économies, des conséquences incalculables.

En fait, dans un monde sans croissance, on en est arrivé au point où la BCE ne peut plus ni diminuer les taux pour soutenir l’activité (ils sont déjà à zéro depuis 10 ans) ni les augmenter (avec une politique monétaire restrictive) pour revenir à la normale ; et il n’y a plus aucune solution de rechange hormis l’émission de toujours plus de monnaie !

L’inflation n’est même plus une solution puisque si l’inflation augmente, la dette, qui est déjà trop élevée, va s’emballer avec l’augmentation corrélative des taux d’intérêts et c’est alors tout le système qui s’écroule. Et si la BCE tentait de maintenir des taux nuls avec une forte inflation, il se produirait alors une fuite devant la monnaie.

Compte tenu du ralentissement désormais visible de l’activité économique en Europe, la BCE vient d’annoncer qu’elle va renforcer son soutien à l’économie en lançant une troisième vague de grande ampleur, de prêts pour les banques, à échéance de deux ans à des conditions très favorables dits TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations) au taux négatif de -0,4% ; avec pour but de relancer les prêts aux entreprises.

Cela signifie sans ambiguïté qu’on ne peut plus sortir des techniques monétaires non conventionnelles ; alors que, dans le passé, dans les périodes d’expansion, la politique budgétaire redevenait suffisamment restrictive pour que la solvabilité budgétaire soit rétablie (suppression des déficits) et la politique monétaire pouvait donc en conséquence être normalement contra cyclique (avec augmentation des taux).

On voit très clairement qu’aujourd’hui la politique budgétaire ne rétablit pas la solvabilité budgétaire et que celle-ci n’est plus assurée que par des taux d’intérêt anormalement bas associés à une politique monétaire fortement expansionniste

Le bilan de la BCE, enfle et s’alourdit de milliers de milliards € de créances sur les Etats et les banques de la zone € ; créances dont on ne peut même pas être certain qu’elles pourront un jour être remboursées !

Evidemment, ce genre de situation comporte des risques de distorsions économiques qui sont pour l’instant difficilement mesurables bien que l’on puisse d’ors et déjà discerner certains effets induits qui sont loin d’être tous favorables.

– Parce que les taux d’intérêts sont faibles, les banques de détail n’arrivent plus à gagner d’argent autrement qu’en se lançant dans la spéculation boursière (ou en prélevant des frais bancaires). Elles sont donc indirectement fragilisées (leurs cours ont été divisés par deux en 10 ans) et il n’est pas sûr que les prêts de la BCE soient suffisants pour leur permettre de redresser la situation.

– avec des taux à zéro, les rendements obligataires sont nuls. Les caisses de retraite et les fonds de pensions ne peuvent plus faire fructifier leurs avoirs et les sociétés d’assurance ne peuvent plus verser de dividendes sur les contrats d’assurance vie.

– Désormais, la période bénie des placements à 3 ou 4% d’intérêts par an net d’impôt est terminée pour une durée non évaluable pour l’instant mais qui peut s’avérer (très) longue ; ce qui veut dire que désormais ce n’est plus combien vous gagnez avec un placement mais combien vous perdez ! Le meilleur placement n’est plus celui qui vous fait gagner le plus mais celui qui vous fait perdre le moins, ce qui n’est une démarche ni logique ni saine ! Nous sommes entrés dans une phase d’euthanasie lente de l’épargnant pour une durée pour l’instant indéfinie …. Et il ne faut pas s’attendre à une diminution de la fiscalité puisqu’on ne peut pas réduire les dépenses.

– Des placements tels que l’assurance vie, ce placement préféré des français (pour des raisons essentiellement fiscales) basé pour l’essentiel sur des placements obligataires (OAT de l’Etat), deviendront fatalement à un moment ou un autre des placements à risque puisqu’ils sont basés sur la dette de l’Etat et que celle-ci est à terme compromise. De plus, ces contrats ne rapportent désormais plus que 1,5% d’intérêts bruts l’an ; desquels il faut décompter 1.5 à 2% d’inflation l’an et des prélèvements sociaux (CSG) et fiscaux au taux de 30%. Le rendement est donc désormais largement négatif.

– du fait d’une absence de rémunération et d’une forte fiscalité, votre épargne sera inéluctablement laminée … lentement ; ce qui amènera à se poser la question de l’intérêt d’épargner alors que se profile un laminage identique des pensions de retraites (du fait du manque de cotisants et du vieillissement de la population). Il apparaît évident que cette évolution de la situation nous forcera, enfin pour ceux qui le pourront, à constituer une épargne, même non rémunérée et érodée par une inflation d’1 à 2% l’an, pour pouvoir disposer d’une masse d’argent suffisante permettant de conserver, à la retraite, un train de vie correct et éviter de passer de 2.000 € de revenus par mois à 800 !

– Evidemment, les placements financiers, du fait de leur manque de rendement, risquent à terme d’être boudés au profit de placements réels (maison ou or) mais on ne peut même pas être sûr de la pertinence de ces derniers dans le temps car l’Etat peut très bien interdire la détention d’or, comme ce fut le cas aux USA dans les années 30, ou encore les taxer lourdement ; l’Etat s’appropriant toute plus value potentielle.

– Les marchés actions, qui restent très volatiles et très spéculatifs, sont actuellement essentiellement dopés par les perspectives d’argent gratuit déversé par la BCE ou la FED américaine. Compte tenu du caractère artificiel, pour ne pas dire irréaliste de l’évolution des cours boursiers, personne ne sait ce qu’il en sera dans six mois alors qu’on s’attend à une correction brutale du fait du ralentissement économique et des mauvais indices d’activité !

– Reste à compléter ce tableau avec les risques d’un conflit politique, d’une guerre, d’un crack boursier ou bancaire, d’une subite pénurie de matières premières (pétrole) de nature à provoquer une violente remontée des taux, une atteinte à la solvabilité de l’Etat. Mis en défaut, il n’aurait alors pas d’autre solution que d’exercer une prédation fiscale ultime (prélèvement sur les comptes bancaires) précédée ou suivie d’une suppression des espèces pour empêcher toute échappatoire !

On aura compris qu’à notre niveau de pays moyen, largement décrédibilisé avec nos mauvais comptes et nos gros déficits, sans influence économique notable, nous n’avons aucune emprise sur les évènements ; nous ne pourrons que les subir !

L’hypothèse la plus probable est que nous sommes entrés dans une phase de long et lent déclin avec une paupérisation progressive de la population ; une espèce de japonisation du pays, avec une population qui vieillit, une croissance très faible ou nulle (sauf coup de chance d’une croissance mondiale tirée soit par les USA soit par la Chine), la poursuite d’un endettement inexorable (le Japon en est à 240% du PIB avec des taux à 0 depuis 30 ans).

L’économie ne fonctionne plus normalement, mais, tout ce que l’on peut faire c’est juste espérer que le système dure le plus longtemps possible alors que certains en appellent à un jubilée ; c’est à dire à une annulation générale des dettes qui remettrait les compteurs à zéro. Seulement, il ne faut pas oublier que ce scénario, improbable et totalement inédit, aboutirait à ruiner complètement la moitié de la population mondiale avec le cortège de désordres que l’on peut imaginer puisque cette issue ne pourrait intervenir qu’au détriment des créanciers dont vous faites tous partie !

Bien cordialement à tous !

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Un capitalisme d’Etat rien qu’à nous !

Vous en avez évidemment entendu parler : L’Etat néerlandais vient de rafler, en bourse, 14% du capital d’Air France-KLM ; se plaçant de facto à parité avec l’Etat français lui-même actionnaire à hauteur de 14% !

La réaction française

 Nos grands dirigeants ont fait savoir qu’ils n’étaient pas contents !

Spécialement, ont réagi vivement Bruno Le Maire, ce ministre de l’économie grand partisan du libéralisme sous la férule stricte de la haute administration et favorable au développement de l’impôt tous azimuts, et Michel Sapin, cet ancien ministre de l’économie de F Hollande, grand spécialiste du matraquage fiscal et du budget truqué !

Que du lourd, de l’efficace et du méchant !

Et ils sont scandalisés. L’Etat néerlandais n’a pas prévenu Paris au préalable et, cette action est considérée à Paris comme inamicale ; à tel point que même les services de Bercy ne comprennent pas car, selon eux, la stratégie du nouveau Pdg « ne remet pas en cause les intérêts néerlandais » !

C’est dire si l’heure est grave !

Il est vrai que cette méthode est plutôt inhabituelle de la part de l’Etat néerlandais ; les Pays Bas étant une nation de commerçants (Compagnie des Indes Orientales) depuis la fin du moyen age dont les pratiques sont à l’opposé du socialisme franchouillard et dirigiste pratiqué chez nous !

Selon Michel Sapin, « ce qui est frappant, choquant, violent, c’est la méthode. C’est une méthode hostile et boursière », entraînant « une détérioration très forte entre les autorités françaises et néerlandaises » et donnant une mauvaise image de l’Europe ! Car « l’Europe doit être en capacité de créer et de conforter de grandes entreprises mondiales ».

Bercy enfonce le clou et invoque une « forme de duplicité du gouvernement hollandais » et lui reproche de se comporter « comme un fond activiste».

 Dans le français tel qu’il est pratiqué par notre haute administration « méthode hostile et boursière » et « fond activiste » font référence aux Hedge funds américains « sans foi ni loi » qui ne respecteraient rien ni personne ! Vous savez, ces « fonds vautours anglo-saxons», la pire engeance de la planète financière qui agissent sous contrôle de la SEC (autorité des marchés financiers US) et qui ont gagné tous leurs procès à l’époque bénie de l’Argentine socialiste de Mme Kirchner qui a ruiné sa population avant d’essayer ensuite de tordre le bras à ses créanciers pour ne pas payer ses dettes !

En langage diplomatique, « inamicale » veut dire qu’on considère à Paris que l’Etat néerlandais s’est comporté comme un bandit !

C’est dire si à Paris on n’est pas content !

D’ailleurs, le ministre de l’Économie des Pays-Bas est fermement attendu à Paris pour venir s’expliquer car il est en effet à la fois inconcevable et incongru qu’un État étranger puisse ainsi faire intrusion  dans le capital d’un « groupe privé français» fleuron du capitalisme d’Etat !

L’Etat français dispose-t-il d’une sorte de propriété morale inattaquable, peut-on parler d’un crime de lèse-majesté ?

Le capitalisme d’Etat à la française

 On savait la haute administration française capable de toutes les arrogances mais on restera quand même surpris par cette réaction car il apparaît un peu surprenant que l’Etat français puisse s’indigner que d’autres Etats puissent utiliser les mêmes méthodes que lui !

Il dispose pourtant d’une certaine expérience en la matière puisqu’il est actionnaire, majoritaire ou non, d’environ 1800 sociétés au nombre desquelles EDF,  la SNCF,  PSA, Renault, ADP (aéroport de Paris), Engie, Areva, Thales ; et il n’hésite d’ailleurs pas à brandir régulièrement l’arme de la nationalisation ou encore la désormais fameuse loi Florange de 2014 qui lui permet de faire irruption dans le capital des entreprises par le biais du droit de vote double !

Il faut se rappeler que l’attribution de droits de vote double lui conférant le contrôle au sein du capital de Renault, a été obtenue de force en 2015, malgré l’opposition de Carlos Ghosn ; et que cette façon d’agir inquiète beaucoup Nissan, l’entreprise japonaise détenue par Renault à hauteur de 45% de son capital. De facto, Nissan se trouve être la propriété de l’Etat français !

En effet, dans certains pays, on n’aime pas le mélange des genres … surtout que l’Etat français, eu égard à l’interventionnisme forcené qu’il a toujours pratiqué, est bien loin d’être un parangon de vertu :

– Comme tous les Etats, il obéit à des considérations politiques qui interfèrent nécessairement avec la bonne gestion de toute entreprise détenue par lui ; que ce soit au niveau de ses dirigeants (on nomme les copains … énarques forcément) ou au niveau de la politique industrielle (on oblige l’entreprise sous contrôle à se lancer dans des opérations rentables politiquement, pour le pouvoir, mais ruineuses pour elle),

– Particulièrement désargenté, il a aussi la détestable manie de pomper les entreprises dont il est actionnaire par le biais de la distribution de dividendes ; au détriment bien entendu des investissements ! En fait, l’Etat français a tendance à se comporter avec les sociétés dont il est actionnaire, comme en matière fiscale, tel un vampire !

La situation d’Air francce-KLM

 La création d’Air France-KLM remonte à 2004, lorsque Air France a pris le contrôle de KLM.

Les principaux actionnaires sont l’Etat français (qui, en tant qu’actionnaire historique d’Air France, dispose d’un droit de vote double), l’américain Delta Air lines (1ère compagnie mondiale) et le chinois China Eastern qui détiennent chacun 8,8% (et qui disposeront aussi à compter de septembre prochain, d’un droit de vote double comme le permet la réglementation pour les actions détenues nominativement depuis au moins deux ans).

Le reste du capital se répartit entre 3,9% pour le personnel et 50% de « flottant »  (petits actionnaires privés).

Avec cette acquisition, l’Etat hollandais vient en fait contester le contrôle qu’exerçait l’Etat français avec seulement 14% des actions sur une société au capital très dispersé et notre haute administration vient subitement de réaliser avec effroi que cela pourrait être l’opportunité pour un raid boursier.

En effet, une alliance capitalistique entre l’Etat néerlandais et l’américain Delta pourrait renverser le pouvoir au sein d’Air France-KLM dont le capital ne serait finalement peut-être pas aussi bien verrouillé que prévu  ! A eux deux, ils représenteraient 23% du capital, et pas loin du double en droit de vote le jour où, dans deux ans, les droits hollandais vaudront le double.

En fait, au-delà des déclarations ridicules appelant au patriotisme économique pour sauver un « fleuron des entreprises françaises », la réaction française trahit surtout la surprise d’une haute administration, pleine de morgue et de suffisance, qui se plait à penser que les raids boursiers ne sont qu’une perversion du capitalisme sauvage tel qu’il est pratiqué aux USA et qui n’imaginait pas qu’un autre Etat puisse utiliser les mêmes méthodes qu’elle.

Rappelons nous quand même :

– le raid infructueux lancé par l’Etat français en 1988 sur la Société Générale, privatisée sous Balladur, à l’initiative de F Mitterrand, fraîchement réélu, à travers et sous couvert d’un pool d’entreprises publiques et privées.

– le raid lancé par EDF, filiale à 85% de l’Etat français, sur le producteur italien d’électricité Edison.

Autrement dit, la haute administration française est prise à son propre jeu ; celui qu’elle aime jouer avec ses règles à elle ; celles du capitalisme de connivence avec les copains et de la prédation avec les autres !

Or, il faut rappeler qu’Air France-KLM va mal et perd des parts de marché. Il y a aussi de grosses tensions entre Air-France et sa filiale KLM pour au moins trois raisons :

– la situation d’origine s’est retournée puisque, aujourd’hui, le pole de bénéfices se situe désormais chez KLM. Air France a bien du mal à faire face à la fois à la concurrence des compagnies low cost et à l’opposition des syndicats maison qui ont bloqué le développement des filiales Hop et Joon ! En 2018, le bénéfice d’exploitation de 1 milliard € a été réalisé près de 80% par KLM.

– Ben Smith, le PDG canadien (qui, exceptionnellement, n’est pas un énarque parce que les énarques se sont montrés …bien incapables de redresser la situation) a été nommé par l’Etat français ; apparemment sans concertation ni avec les salariés d’Air France ni avec les dirigeants de KLM !

– le personnel et les dirigeants de KLM ont été scandalisés par les grèves à répétition qui ont fragilisé Air France alors qu’il s’agit d’un personnel aux salaires … plus que confortables. On évoque aussi l’existence de féodalités sociales rendant le groupe difficilement gouvernable.

L’Etat hollandais a donc décidé de se mêler des affaires de sa compagnie aérienne nationale parce qu’il ne voudrait pas que KLM fasse les frais des errances d’Air France.

Evidemment, l’affaire n’en n’est qu’à ses débuts car, au-delà du conflit de personnes qui existerait entre le Pdg du groupe et Pieter Elbers, le Pdg de KLM, cette intrusion de l’Etat hollandais n’a pas été faite juste pour faire de la figuration mais bien pour défendre des vues qui ne seront pas nécessairement en accord avec celles de Paris !

Il y a donc bien des désaccords entre la gouvernance d’Air France et l’Etat hollandais ; désaccords qu’il faudra éclaircir même s’ils sont niés par notre haute administration.

Les aspects politiques

 A ces considérations purement économiques, s’ajoutent des considérations politiques. E Macron est très affaibli en France mais tout aussi faible en Europe dans la mesure où, du fait de ses attitudes et ses déclarations pas toujours très heureuses, il s’est brouillé avec quasiment tout le monde (les allemands, les britanniques, les hollandais, les baltes, les hongrois, les italiens, les polonais, les USA,  …) !

Et, bien qu’E Macron se perçoive encore comme le leader de l’Europe ( !?!), plus personne n’a confiance en la France dont la situation économique et financière se dégrade à grande vitesse ; alors même que notre haute administration, rançon inévitable de sa mainmise sur tous les secteurs du pays, se trouve sur tous les fronts et ne sait plus où donner de la tête !

On ne peut donc pas s’étonner que les néerlandais n’aient pas confiance non plus !

En conclusion

Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’Etat français, qui ère entre naïveté et arrogance, et qui demande aujourd’hui à l’Etat hollandais de faire marche arrière, veut bien des actionnaires mais seulement des sleeping partners, des actionnaires dormants et passifs pour que nos élites puissent n’en faire qu’à leur tête !

Pour nos hauts fonctionnaires, le capitalisme d’Etat ne peut être rien que français …et, pour faire quoique ce soit, il faut leur demander leur autorisation préalable !?! Car, comme l’a si bien dit Michel Sapin : « l’Europe doit être en capacité de créer et de conforter de grandes entreprises mondiales »  mais … sous la direction de la France !

On peut toujours rêver !

Bien cordialement à tous !

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Les petits malheurs de la famille GAVE (polémique)

J’ai suivi, avec quelque intérêt, les péripéties de la famille GAVE tout en vous avouant que je n’ai pas compris l’engagement en politique de Charles Gave aux côtés de Nicolas Dupont-Aignan (NDA).

Je ne suis pas du tout d’accord avec les idées de Charles Gave qui est un souverainiste, un partisan de l’Etat nation et un anti-européen, anti € ; ce en quoi on pourrait penser qu’il est en adéquation avec les idées de NDA.

Néanmoins, j’aime bien lire ses écrits sur son site (institut des libertés) ou regarder ses vidéos (sur le site Business Bourse). Il possède une espèce de pensée magique qui lui permet d’éclairer nombre de situations ; notamment en ce qui concerne le pouvoir, l’exercice du pouvoir et ceux qui le détiennent (qu’il appelle les ODS – les oints du seigneur) …

Néanmoins, ce n’est pas un naïf, c’est un financier (sans y voir la connotation négative qu’on y attache en France) qui a fait fortune sur les marchés actions/obligations/monnaies.

On aimerait donc comprendre … au-delà du règlement de comptes qu’il essaie d’organiser par le biais d’Internet et des réseaux sociaux.

Donner une explication des faits est une chose mais dire la vérité c’est mieux …

Et la vérité est à mon avis toute simple et légèrement différente …

Son dernier billet racontant sa mésaventure, qui est en l’occurrence celle ratée du lancement de sa fille en politique, m’a fait sourire car j’y ai vu une bonne dose de naïveté !

Il y raconte, par le menu, que les propos de sa fille, tenus en diverses circonstances, ont amené à son éviction pure et simple par un NDA subitement devenu bien soucieux de morale et de politiquement correct !

Ces propos, aussi insignifiants soient-ils, racistes ou pas, ont été tenus et développés par elle sur les réseaux sociaux dont il faut souligner le danger (tout ce que vous pourrez y dire sera retenu contre vous pour l’éternité) et Emmanuelle Gave, qui est avocate, devrait le savoir.

Sortis de leur contexte, ils ont été exploités par les tenants du politiquement correct, du bien, les moralisateurs … et NDA a pris peur !

Charles Gave n’avait probablement pas envie ni n’a jamais eu l’idée, à 75 ans, de se lancer dans la politique mais il est aussi un père et en l’occurrence celui de sa fille Emmanuelle qui, me semble-t-il, avait, elle, très envie de se lancer en politique et cherchait une place sur une liste.

Mais pas n’importe quelle place ; une place lui permettant d’être élue à coup sûr !

Député européen est une sinécure ; une vraie, avec de grosses indemnités et de nombreux avantages !

Cela valait bien quelques petites compromissions …

Mon explication est donc qu’Emmanuelle Gave a voulu se lancer en politique, qu’elle eu l’occasion de rencontrer NDA et que celui-ci lui a proposé une place en position éligible (numéro 2 ou 3) sur sa liste anti-européenne et souverainiste.

Le ticket d’entrée a été fixé à deux millions d’€ !

Ce point est d’ailleurs confirmé par Charles Gave lui-même dans son dernier billet ; sans être toutefois dit clairement.

Lui-même n’était pas en position éligible.

Il avait donc conclu un petit marché et avait donc tout simplement accepté de financer l’entrée en politique de sa fille Emmanuelle … ou, si l’on veut voir les choses de manière cynique, d’acheter une place de député européen pour sa fille …

Finalement, ce sont les petits « à côtés de la politique », dont évidemment on ne parle pas à l’électeur, … qui font les ressorts de la politique !

Pour le reste, NDA n’est qu’un petit monsieur, un professionnel de la politique, un rentier et un profiteur du système, un petit chef à l’ego délirant et dont l’image publique n’est qu’une façade. Il est de ce modèle d’homme que l’on rencontre sans cesse en politique, avec toutes ses forfanteries et toutes ses lâchetés !

Je rappelle qu’il a fait alliance, avec un opportunisme indécent, avec Marine Le Pen lors des dernières élections présidentielles lorsqu’il a vu que la droite (Fillon) avait été torpillée et que les jeux semblaient ouverts !

Enarque (administrateur civil), maire d’Yerres (Essonne) jusqu’en 2017, député depuis juin 2017, étatiste bon teint, il est le tenant d’idées pour moi soit complètement dépassées (la nation et le souverainisme) soit complètement idiotes pour ne pas dire criminelles (faire financer la dette de l’Etat par la Banque de France c’est à dire faire marcher la planche à billets – ce qu’on appelle la monétisation de la dette – qui nous entraînerait dans l’hyper inflation et la ruine – il n’est qu’à regarder le Venezuela).

Je suis sûr que Charles Gave, qui sait tout ça, n’a que mépris pour un individu comme NDA, qui a créé sa petite entreprise (Debout la France) et qui survit confortablement grâce à ses indemnités parlementaires (payées par nos impôts), depuis de longues années, sur son petit créneau politique.

Mais, il serait mieux inspiré de ne pas se faire passer pour une victime.

Raconter les faits c’est bien mais dire la vérité c’est mieux

Bien cordialement à tous !

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Assurance-chômage, la faillite organisée du paritarisme

Les dernières négociations salariés/patronat à propos du mécanisme de l’assurance chômage de l’UNEDIC viennent se terminer sur un échec.

Les propos vengeurs d’E Macron (Jupiter est de retour) :

E Macron y est allé de sa phrase à la fois narquoise et assassine : « On a dit aux partenaires sociaux : Trouvez-nous une solution pour le chômage, vous êtes autour de la table, vous êtes responsables, alors même que les syndicats ne financent plus le chômage, c’est le contribuable. » « On est dans un drôle de système ! Chaque jour dans le pays, on dit : “corps intermédiaires, démocratie territoriale, démocratie sociale, laissez-nous faire.” Et quand on donne la main, on dit : mon bon monsieur, c’est dur, reprenez-la. Et le gouvernement va devoir la reprendre, car on ne peut pas avoir un déficit cumulé sur le chômage comme on a depuis tant d’années. »

Pour E Macron, il est clair que les partenaires sociaux sont juste des incapables et, finalement, heureusement que l’Etat est là pour sauver le système !

La réponse cinglante des partenaires sociaux :

 La sortie de E Macron a été peu appréciée du côté des syndicats.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a répondu : « Et si la démocratie ne passait pas par des petites phrases polémiques ou médias interposés ? Nul doute qu’elle fonctionnerait mieux dans notre pays. » « La démocratie sociale a souvent prouvé son efficacité et sa responsabilité lorsqu’elle n’est pas soumise à des lettres de cadrage impossibles, menant sciemment une négociation dans l’impasse » « Rechercher des boucs émissaires peut être tentant à court terme mais contre-productif pour l’avenir ».

De son côté, la CGT reproche à E Macron « de se livrer à une belle opération de communication qui relève du scandale, avec une opération de destruction depuis plusieurs mois » « Macron est un menteur, en prétendant que la protection sociale n’appartient plus aux salariés, et que les syndicats sont responsables de l’échec,(…) Macron est aussi un manipulateur : il a exigé une négociation impossible pour faire des économies sur le dos des chômeurs et au passage mettre la main sur la gestion de l’assurance-chômage. Le résultat possible est une exclusion de tous les contre-pouvoirs dans l’assurance-chômage. »

Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière a ajouté : « Non, monsieur le président de la République, on ne vient pas d’avoir une vraie négociation sociale ; la lettre de cadrage que votre gouvernement a imposée, d’une part, et certaines de vos interventions publiques durant le déroulement de la négociation, d’autre part, ne nous ont pas donné la main mais allaient à l’encontre de ce principe. »

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, a complété la salve par « Le gouvernement n’a pas donné la main aux partenaires sociaux, il leur a dit de négocier en indiquant publiquement les résultats de la négociation à l’avance, y compris pendant la négociation. »

 Ces critiques unanimes permettent de comprendre que les partenaires sociaux étaient libres de négocier … dans le cadre d’un schéma strictement défini par le gouvernement.

Quelle est la nature du problème ?

La situation de l’UNEDIC, qui est gérée depuis 1958 selon les principes du paritarisme, conjointement entre les syndicats patronaux et les syndicats de salariés, est particulièrement mauvaise avec un déficit de 3,4 Mds en 2017 et une dette accumulée de 35 Md€ à fin 2019 alors que le chômage touche, toutes catégories confondues, plus de 6 millions de personnes.

L’assurance chômage, pensée à l’origine dans un monde comptant peu de chômeurs et beaucoup de cotisants, doit faire face depuis 30 ans à un chômage structurel de masse (entre 9 et 10% officiels mais 24% en réalité).

Le gouvernement a donc demandé aux partenaires sociaux de se mettre d’accord sur un plan d’économies de plus d’un Milliard € chaque année durant au moins trois ans et de prévoir un mécanisme de pénalisation destiné à limiter l’usage des contrats courts.

Conscients que les économies demandées devront forcément être faites sur les allocations versées, les syndicats de salariés ont refusé d’endosser le rôle de celui qui va déterminer qui va perdre au niveau de son indemnisation (on pense que ce sera d’abord les cadres).

Le refus du Medef est fondé, quant à lui, sur le fait que la pénalisation des employeurs, par le biais d’un Bonus/malus, aboutirait à alourdir les charges de fonctionnement des entreprises et à fragiliser encore plus celles qui le sont déjà.

Le gouvernement a donc décidé de se débarrasser du paritarisme et de passer outre les résistances des partenaires sociaux afin de permettre une reprise en main par l’administration alors le nombre des créations d’emplois s’est effondré en passant de 300.000 en 2017 à 100.000 en 2018 ; ce qui n’augure rien de bon !

Le cadre fixé par le gouvernement est-il justifié ?

– concernant les économies demandées :

On sait que le système peut apparaître comme trop favorable et qu’il n’incite pas au retour à l’emploi alors qu’il accumule des déficits qui devront être bouchés à terme par les impôts. Or, les comptes publics sont très mauvais et il va falloir les redresser pour respecter les règles de l’UE.

– concernant la pénalisation du recours aux CDD

Il faut savoir que la distinction entre CDI et CDD est une spécificité française liée à l’existence d’une législation particulièrement contraignante en matière de droit du travail et à la pénalisation excessive de l’employeur lorsqu’il doit se séparer de salariés.

L’entrepreneur-employeur, s’est donc trouvé dans l’obligation de s’adapter à ces contraintes et le CDD a été le seul moyen légal trouvé pour pouvoir adapter la masse salariale (surtout dans les cas où l’activité apparaît fragile) au niveau d’activité du fait des contraintes imposées par l’Etat.

Autrement dit, l’Etat se plaint aujourd’hui de la situation qu’il a lui-même provoquée mais veut néanmoins empêcher le recours aux CDD qui deviennent effectivement la norme en matière d’embauche ! C’est donc une nouvelle fois la solution du « toujours plus de réglementation » qui, pourtant, n’a mené à rien sur les 30 dernières années, qui est à nouveau adoptée.

Le gouvernement prend le problème à l’envers et, plutôt que de favoriser l’embauche, il préfère pénaliser le licenciement en partant de l’idée qu’en empêchant les licenciements (ou les fins de CDD), le chômage ne va pas augmenter. Il n’est d’ailleurs même plus question de le diminuer puisque, en France, il est admis que le chômage structurel doit être de 9 à 10% de la population active !

Or, plutôt que d’accumuler de nouvelles règles pénalisantes, il faudrait d’abord se poser la question de savoir si l’abus de réglementation, typiquement français, peut être de nature à régler le problème ? On peut légitimement en douter lorsque l’on sait que les pays où il y a le moins de chômage sont, juste par hasard, ceux où le code du travail est réduit à sa plus simple expression voire carrément inexistant : le RU et les USA.

J’entends déjà hurler les contradicteurs : Ce sont des anglo-saxons, ils ne respectent pas les règles (on se demande bien lesquelles ?).  D’accord, mais en Suisse  (dont le code du travail fait 65 pages tandis que le notre dépasse les 3.300 pages) et en Allemagne (où, au moins jusqu’à 11 salariés, l’employeur dispose d’une liberté totale d’embauche et de licenciement), le taux de chômage est de 3 à 4 %.

Par ailleurs, l’expérience du marché de l’automobile permet de savoir que le principe du Bonus/malus se termine toujours en malus/malus !

Comment expliquer cette vision du monde du travail ?

La haute administration est coutumière de ces concepts à la fois douteux et inefficaces qui donnent l’impression de l’action ; mais ce n’est qu’une impression ! Par ailleurs, les hauts fonctionnaires n’ont qu’une connaissance livresque du marché du travail ; pour l’essentiel à travers les statistiques de l’Insee et les rapports de la Dares (qui dépendent la première de Bercy et la seconde du ministère du travail). Autrement dit de deux organismes administratifs !

Or, si l’entrepreneur obéit au marché et essaie de satisfaire sa clientèle, le fonctionnaire obéit à son chef, dans un cadre hiérarchique. Il n’a que faire du marché puisqu’il est payé par les impôts des autres extorqués de force ! Ne risquant dès lors jamais ni chômage ni faillite, avec son emploi à vie, il n’est donc certainement pas le mieux placé pour apprécier la situation d’une entreprise exerçant son activité dans un cadre concurrentiel !

Malheureusement, la France est un pays qui fonctionne avec une économie administrée sous contrôle de l’administration au sein de laquelle persiste une idéologie anti-entreprise ; et cette situation a des effets collatéraux particulièrement délétères. Avec un chômage structurel très important, les salariés sont tétanisés par la peur de perdre leur emploi car ils sont à peu près certains de ne jamais en retrouver un autre et qu’ils vont alors se retrouver dans un cycle dramatique de perte de revenus,  de maison et de dissolution du lien familial à la fin !

En conclusion :

Contrairement à une idée trop répandue, l’abus de réglementation, dans une France déjà hyper régulée, n’a jamais créé d’emploi et pénaliser les CDD constitue seulement un pas supplémentaire vers l’interdiction pure et simple de licencier ; laquelle n’a jamais empêché le chômage !

Le durcissement de la législation ne pourra avoir qu’un effet néfaste : l’employeur s’adaptera et préfèrera ne pas embaucher en anticipant les problèmes liés à la suppression d’effectifs. Le Bonus/malus provoquera une augmentation du chômage !

Il se confirme donc qu’E Macron, qui n’envisage à aucun moment une libéralisation du marché du travail, est bien un étatiste de la tendance mussolinienne. C’est d’ailleurs une tendance lourde du quinquennat puisque cette stratégie de « reprise en main » porte sur l’ensemble des secteurs paritaires y compris l’assurance maladie et la retraite !

Mitterrand avait annoncé péremptoirement : « contre le chômage on a tout essayé ! ». Effectivement, on a tout essayé sauf … ce qui marche et on persiste dans la mauvaise voie puisque, quelle que soit la couleur politique du gouvernement, la prise de contrôle par l’administration de l’ensemble des aspects économiques continue de s’accentuer.

Seulement, résoudre le problème du chômage reste complexe car il ne suffit pas de libéraliser les règles d’embauche et de licenciement ; il faut aussi restaurer la compétitivité des entreprises en diminuant les charges sociales eu égard à leur poids excessif par rapport à la moyenne européenne ; et cela ne peut se faire qu’à travers la réduction du train de vie de l’Etat et d’une pression fiscale excessive.

Là encore ce n’est pas la voie choisi par le gouvernement puisque E Macron n’a pas l’intention de réduire les dépenses publiques et que chaque semaine connaît son idée de taxe ou d’impôt nouveau.

Or, dans tout produit ou dans tout service vendu se trouve incorporée la fiscalité exercée par l’Etat (en ce compris une fraction du salaire de tous ces fonctionnaires qui ne produisent rien) et la preuve en est que plus la dépense publique augmente et plus le chômage augmente ! Il y a là une corrélation qui devrait interpeller le gouvernement …

Il faut sortir du mensonge habituel tendant à faire croire que l’Etat permet l’emploi alors que c’est juste le contraire et la sur-administration n’est pas la solution. Ce n’est pas en transformant le droit social en champ de mines pour l’employeur qu’on sortira du problème du chômage de masse !

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article est autorisée à condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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Les paravents de l’incompétence

Le gouvernement cherche toujours la solution de sortie de crise des gilets jaunes tout en n’arrivant pas à se dépêtrer de cette effroyable affaire Benalla qui vient de connaître une issue temporaire avec un rapport très critique du Sénat !

L’affaire Benalla

Je n’aborderai pas le fond de l’affaire, très complexe avec de nombreux rebondissements, mais on peut quand même se poser la question suivante : y a-t-il une association de malfaiteurs au plus haut niveau de l’Etat ; dans les cercles de l’Élysée ?

L’exécutif n’a qu’une crainte : c’est que le sparadrap Benalla ne finisse par atteindre E Macron. Pourtant, cela avait bien commencé avec le blocage de la commission d’enquête lancée par l’Assemblée Nationale. La proximité de la majorité LREM avec le pouvoir avait bloqué tout le système … en toute démocratie !

Il n’en n’a pas été de même avec le Sénat qui vient de rendre son rapport après 7 mois de travaux et, plutôt que de répondre sur le fond, le gouvernement s’est lancé dans une critique en règle des conclusions :

– Selon B Griveaux (la voix de son maître) le rapport serait plein de contre vérités ; bien qu’il ait avoué ne pas l’avoir lu !?!

– Selon E Philippe, premier ministre, les conclusions du rapport sont incompréhensibles et injustes. De plus, pour lui, la commission du Sénat s’est livrée à une appréciation très politique de l’affaire et aurait violé le principe de séparation des pouvoirs en se mêlant des affaires de l’exécutif tout ne respectant pas l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Or, il faut saluer le fait que c’est une des premières fois (en 60 ans) que le Parlement remplit une mission de contrôle de l’Exécutif et que ses conclusions sont aussi défavorables. Il faut probablement en chercher l’origine dans l’antagonisme grandissant entre le pouvoir exécutif et la majorité parlementaire du sénat (LR).

Néanmoins, la lecture littérale de la constitution, en son article 24, ne donne pas vraiment raison au Sénat car il y est dit : « Le Parlement vote la loi. Il contrôle l’action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques. »

Or le président de République n’est pas le gouvernement ; lequel ne comprend que le premier ministre, les ministres et secrétaires d’Etat !

Nous touchons ici l’anomalie fondamentale de cette constitution qui organise un pouvoir exécutif bicéphale, unique en Europe, dont l’un est totalement hors de tout contrôle ; en bénéficiant d’une totale immunité tout en ayant tous les pouvoirs !

Ceux qui veulent donner raison au Sénat parleront de « l’esprit du texte » mais il n’y a pas d’esprit, il n’y a que le texte mais ici la guerre médiatique semble avoir été perdue par le gouvernement !

Par ailleurs, il faut rappeler une nouvelle fois, que le pouvoir judiciaire n’existe pas en tant que tel en France, c’est une simple « autorité » soumise au pouvoir présidentiel (art 64 de la constitution). Il n’y a donc pas de séparation des pouvoirs entre Exécutif et Judiciaire ; celui-ci lui étant totalement inféodé à l’autre. D’ailleurs on a pu mesurer toute l’indépendance du pouvoir judiciaire dans la répression féroce des gilets jaunes !

En fait, le pouvoir ne brandit l’indépendance de la justice que lorsque cela l’arrange et on attend, avec impatience, l’action indépendante du parquet dans les poursuites à engager contre Benalla et ses amis alors que l’on sait que l’Élysée est intervenue dans la nomination du procureur de la République de Paris afin d’obtenir la mise en place d’un homme « compatible » (comprendre aux ordres).

On sait que la seule véritable action du pouvoir judiciaire dans cette affaire, jusqu’à la mise en prison de Benalla (qui n’est qu’une mesure de sécurité en raison de la violation du contrôle judiciaire et ne préjuge en aucun cas des suites judiciaires à donner à cette affaire), a été de tenter d’effectuer une perquisition dans les bureaux de Médiapart pour connaître l’origine des fuites alimentant le dossier de presse !

Nous sommes aux antipodes d’un système comme celui des USA (dont la Constitution est inchangée depuis 1787) dans lequel on a bien trois pouvoirs séparés, en application des règles fixées par Montesquieu, avec un exécutif n’ayant aucun pouvoir sur le pouvoir judiciaire et un Parlement (Congrès) disposant d’un pouvoir d’investigation sur toutes les actions du gouvernement ; y compris celles du président (il n’y a pas de premier ministre) !

Il n’est qu’à suivre les péripéties des différentes affaires Trump pour s’en convaincre.

Nous sommes donc en présence d’une différence conceptuelle fondamentale car, en France, les libertés publiques n’ont qu’une valeur législative et peuvent donc être modifiées. En France, c’est l’Etat qui le garant des libertés alors qu’aux USA c’est le juge judiciaire indépendant qui veille au respect de la constitution par les lois à travers la Cour suprême.

En France, contrairement aux USA, la liberté publique n’est pas un droit fondamental et l’intérêt général doit toujours avoir l’avantage sur les intérêts individuels. On comprend alors très vite qu’un Etat « garant des libertés » ne garantit in fine que les libertés qui ne le dérangent pas.

Il faut rappeler encore une fois que la base de toute démocratie est l’équilibre des pouvoirs et le contrôle réciproque (checks and balances en anglais). On voit qu’en France ce n’est pas le cas car cette absence de contrôle autorise toutes les dérives ; et en matière de dérives, l’Exécutif français en connaît un rayon !

L’antisémitisme des gilets jaunes

On sait que le rêve de l’exécutif est de se débarrasser des gilets jaunes d’autant plus qu’il n’arrive pas à les briser malgré les violences policières !

La médiatisation opportuniste des insultes proférées à l’encontre de Finkielkraut a permis de monter en épingle un antisémitisme des gilets jaunes avec mobilisation de tout le gouvernement et intervention du président devant le Crif.

Le but est clairement d’influencer l’opinion publique afin de la ramener à des idées conformes à la pensée des élites ; en insistant lourdement sur le souvenir de la France des années 30, celle des ligues d’extrême droite (avec un clin d’œil en direction du RN), même si l’on sait que cet antisémitisme, de manière prouvée, trouve son origine, pour l’essentiel, au sein de la communauté musulmane (et pas seulement des islamistes) !

 Il faut rappeler que tous les attentats antisémites des 10 dernières années ont été le fait de fanatiques musulmans, exclusivement !

 Au passage, le pouvoir procède commodément à un amalgame entre l’anti-sémitisme (réprimé à juste titre) et l’anti-sionisme, qui n’est pas un délit (opposition à l’Etat d’Israël) mais qui ne va pas tarder à le devenir. Et ce prétexte est utilisé pour tenter, encore une fois, de verrouiller les réseaux sociaux qui, à la différence de l’audio visuel, échappent complètement au contrôle de l’autorité étatique.

Quels sont les chiffres au delà de ces manipulations ?

Ch Castaner a proclamé : « L’antisémitisme a augmenté de 74% » ; ce qui a été traduit par la presse mainstream au summum de la complaisance par « explosion de l’antisémitisme » ; en se plaçant volontairement dans un registre dramatisant, particulièrement anxiogène, destiné à jouer sur les peurs de la population à la fois pour justifier la répression policière et pour améliorer l’image du président (et sur ce dernier point cela semble réussi puisqu’il remonte dans les sondages).

Les actes antisémites pour 2018 ont été de 541. On peut d’abord estimer que, pour une population de 67 millions d’habitants, ces faits restent relativement marginaux.

Par ailleurs, au delà de la seule variation annuelle, l’examen des données depuis l’an 2000 indique que :

– les variations annuelles sont très importantes ;
– le chiffre a été plus élevé 9 fois (sur 19) ;
– le chiffre 2018 est en dessous de la moyenne (574) ;
– il est très en deçà des niveaux de 2000 (743), 2002 (936), 2003 (601), 2004 (974), 2009 (832), 2012 (614), 2014 (851) et 2015 (800).

L’examen des données démontre donc clairement que l’instrumentalisation de l’antisémitisme n’est qu’un écran de fumée opportuniste et qu’il n’y a aucune explosion !

Au-delà de ces polémiques, il convient donc de se poser la question sous-jacente ; celle de la dévalorisation complète d’E Macron aux yeux des français et de la recherche d’une nouvelle légitimité.

E Macron un président mal élu ?

Le fond du problème est que E Macron, élu dans des conditions acrobatiques (ici), fait du Hollande ; ce qui n’est, après tout, pas vraiment surprenant de la part du conseiller économique de l’ancien président. La comm’ poussée à son extrême en sus !

En fait, loin de l’image pseudo libérale et pro entreprises du départ, il s’avère qu’il n’a trouvé pour l’instant qu’une seule solution : toujours plus de contrôle étatique dans tous les domaines de la société et toujours plus d’augmentation de l’oppression fiscale. Il a augmenté les impôts sans réduire les dépenses tout en augmentant les déficits avec l’indicateur qui ne trompe pas d’une dette en expansion rapide à 2.350 Md€. (99% du PIB).

E Macron a cru que « c’était arrivé » fin 2017 alors que la relative forte croissance n’était due, pour l’essentiel, qu’à la croissance exogène mondiale. Désormais, l’espoir des réformes du moment de l’élection présidentielle s’est évanoui dans les sables de la réalité. E Macron et son gouvernement errent désormais dans l’immobilisme ; sans autre but que celui de se maintenir en place !

Il y aurait bien une issue de sortie avec la démission du président mais l’application gaullienne de la Vème République n’est pas dans les intentions d’E Macron.

Le problème est qu’il est bloqué pour faire les réformes qu’il … n’a pas faites. Le gouvernement tire ses dernières cartouches et, très vite, il va se trouver aux prises avec des contraintes budgétaires insolubles. Ce n’est donc pas par hasard qu’il explore des options fiscales « nouvelles » (taxer la résidence principale, les héritages, …)

Faute de mieux, il pousse le cynisme jusqu’à agiter le risque de l’extrême droite, raciste et antisémite, pour mieux canarder les gilets jaunes ; c’est à dire pour museler une forme d’opposition qui ne lui convient pas !

Il envoie un missile en la personne de Mme M Schiappa qui déclare qu’il y a une convergence idéologique entre les milieux catholiques et les terroristes islamistes ?!?

Il se lance aussi dans le sociétal en recevant la petite « écolo intégriste » suédoise Greta Thunberg ; tout comme Hollande s’était impliqué (avec un certain ridicule) avec la jeune Kosovar Leonarda … mais l’instrumentalisation de la justice puis l’instrumentalisation de l’antisémitisme ne font pas une politique de redressement du pays …

Deux ans d’immobilisme, avec un E Macron qui pérore, en s’écoutant parler, à propos de l’air du temps et d’un monde idéal complètement fantasmé devant des aréopages complaisants tout en s’étourdissant lui-même de ses propres paroles (en s’imaginant sans doute que cela aura un effet identique, voire hypnotisant, sur les français),  puis un an de distribution électoraliste d’argent qu’on n’a pas avant les élections présidentielles de 2022, histoire de reconquérir l’électeur perdu ; tel est l’avenir du pays !

A ce moment là, en 2022, il sera bien temps de chercher des responsables à la situation !

Bien cordialement à tous !

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Une déconnexion inquiétante des élites

Les gilets jaunes, qui sont désormais abondamment présentés dans la presse « officielle » comme des ultras violents, des antisémites, des incendiaires et des complotistes, voudraient, à en croire cette même presse, le rétablissement de l’ISF et « moins d’impôts pour eux-mêmes » mais plus de dépenses publiques ; ce qui permet de moquer à bon compte leurs contradictions, voire leurs incohérences !

Ceci m’amène à faire trois observations contredisant une version officielle un peu trop complaisamment répandue pour être vraiment honnête :

– A propos de la dérive violente et raciste du mouvement

La presse, qui sait tout, développe désormais de manière intensive un argumentaire à propos de la radicalisation des gilets jaunes !

Pourtant, il n’est un secret pour personne que de multiples mouvements, aux motivations extrêmement diverses, essaient de s’infiltrer dans le mouvement ou de le récupérer à bon compte. On ne sera donc pas surpris qu’il soit permis de se poser la question si les propos et attitudes soulignés et reprochés ne sont pas le fait d’extrémistes en tous genres, de militants islamistes, de la France insoumise ou de la droite nationaliste ou encore de casseurs anti-tout !

Bien évidemment, on peut même se poser la question s’il n’est pas de l’intérêt du pouvoir de monter en épingle ces dérives pour liquider, par le discrédit, cette contestation populaire des « élites éclairées » … autrement dit, d’exploiter cette dérive, vraie ou fausse, pour en tirer un bénéfice comme savent le faire si bien des politiciens rompus à toutes roueries !

Or, du mouvement des gilets jaunes, « canal historique » dont les membres ont tous plus de 40 ans, il faut d’abord retenir l’élément sociologique déterminant qui se trouve à son origine : c’est une population qui habite en province et dans un milieu rural ou péri urbain (France périphérique) dont la vie quotidienne nécessite la possession d’une, voire de deux voitures (si les deux époux travaillent ce qui est le cas la plupart du temps).

– Concernant la demande de plus de dépenses publiques

Cette population a opté pour cet habitat parce que le foncier y est moins cher qu’en ville ; à condition toutefois que le coût du déplacement reste modéré.

Or, elle a fait le constat que ses impôts continuent d’augmenter alors qu’elle doit faire face à la disparition des services publics dans le cadre local ; disparition qui la contraint à un usage encore plus intensif de la voiture. Si la moindre démarche exige de se rendre à la ville située entre 15 et 30 km parce qu’il n’y a plus aucun service public local, et qu’en même temps le prix du carburant explose, c’est tout le mode de vie de cette population qui s’écroule !

Cette population a donc vite compris que, dans un monde fait de dépenses contraintes pour au moins 80% du salaire, quand ce n’est pas 100% voire 110%, l’évolution de la fiscalité, même verdie, allait la conduire dans une impasse économique ; sans solution de rechange.

Cette population s’est donc jetée sur les ronds points avant d’être jetée sur la paille !

Plutôt qu’une demande de plus de dépenses publiques, il s’agit en fait essentiellement du simple maintien de services publics locaux pour lesquels, il faut quand même le rappeler, ils paient des impôts alors qu’il est notoire que tous les services publics, tous les équipements, ont une fâcheuse tendance à se regrouper exclusivement dans les agglomérations au minimum de moyenne et de grande importance.

– Concernant l’ISF

Pour ma part, je n’ai pas entendu de demande de rétablissement de cet impôt sujet à controverse ; cette revendication semblant être plutôt le fait de gauchistes infiltrés dans le mouvement. Par contre, les gilets jaunes expriment clairement une inquiétude quant à l’avenir en raison de la faiblesse de leurs revenus et souhaitent logiquement une amélioration de leur condition de vie tout en redoutant une dégradation de celle-ci.

Ce faisant, ils ont compris que la fiscalité (abusive) était bien un élément déterminant de leur niveau de vie.

Vu sous cet angle, on comprend donc que la formulation médiatisée des revendications des gilets jaunes, à travers le prisme éminemment subjectif de la presse mainstream, ne correspond peut être pas tout à faire à la réalité exprimée sur les ronds points !

Est-ce que les élus l’ont compris ?

Apparemment pas, puisque l’on a appris que 86 députés de la majorité LREM venaient de demander le rétablissement de la taxe carbone sur le carburant parce que (sic) « elle serait un outil efficace et qu’il suffirait de la modifier pour la rendre acceptable » !

Et quelle est cette modification (resic) : « La taxe deviendrait intelligente et plus juste socialement !?! »

L’impôt social et intelligent ? Il y a de quoi se poser des questions quant à la lucidité de ces élus à propos d’une affirmation qui a tout l’air d’une véritable provocation !

Comment expliquer une telle vision (on n’ose même pas parler de raisonnement) ?

Pour le comprendre, il faut savoir que ce groupe d’élus part d’un triple présupposé :

– la variation du climat dépend du seul taux de CO2 dans l’atmosphère et la planète est en (grand) danger ; il faut donc absolument abandonner les sources d’énergie fossiles. Seulement,  cette double affirmation n’est pas prouvée et la France est déjà le pays le plus vertueux d’Europe en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre,

– l’impôt est social. Bien au contraire il n’y a pas plus anti-social que l’impôt qui n’est qu’un racket, un vol légalisé. Il n’y a que chez les marxistes et les socialistes qu’on attribue à l’impôt une fonction redistributive et égalisatrice. Quant à l’intelligence …

– on pourrait orienter le comportement du consommateur par l’impôt. Or, il a été prouvé que l’impôt comportemental ne fonctionne pas ; surtout quand le consommateur n’a pas le choix !

Ces affirmations ne sont donc rien moins qu’erronées alors que l’on sait que la taxe carbone n’est, à bien y regarder, qu’une taxe sur du vent ; même lorsqu’elle est revêtue des oripeaux démagogiques d’un habillage pseudo scientifique.

Accessoirement il faut rappeler que les recettes de la taxe carbone servaient, pour l’essentiel, à boucher les trous budgétaires d’un Etat impécunieux et qu’avec cette nouvelle idée on va juste aboutir à mettre en place une nouvelle usine à gaz fiscale dans un pays qui est déjà le champion du monde de la pression fiscale.

Encore une fois, on est obligé de constater qu’il se trouve toujours des inconscients (ou des idiots) pour vouloir dérouler le rouleau compresseur fiscal !

Toutefois, on est moins surpris lorsqu’on apprend que Mathieu Orphelin, initiateur de cette idée, est un proche de … N Hulot ; le pape auto-proclamé de l’écologie !

On comprend alors qu’on a juste affaire à un idéologue doctrinaire qui a réussi à enrôler 85 députés n’ayant sans doute aucune opinion sur le sujet !

La mission de l’élu

Le député devrait se souvenir qu’il est là pour représenter la volonté populaire, et pour défendre l’électeur qui l’a élu ; ce qui revient à poser la question : « qui t’a fait roi ? ».

Avant de se faire le vecteur de telles inepties, il devrait donc se poser d’abord la question de l’utilité et de la justification de l’impôt qu’on veut mettre en place car sa mission n’est pas de massacrer fiscalement ses électeurs. Tout au contraire sa mission est de protéger ses électeurs contre une fiscalité abusive !

Avant la faillite financière, c’est donc à la faillite démocratique du système à laquelle on assiste !

Tout ceci est en fait symptomatique de la déconnexion entre les élites et la population car comment expliquer autrement cette furie écolo, anti-voiture, et spécialement anti-diesel, qui a saisi ces élites parisiennes qui n’ont pas besoin de voiture puisqu’elles disposent, le plus souvent gratuitement, de toutes les infrastructures et que, pour voyager, elles prennent l’avion.

On fustige souvent l’inculture économique des français.

Je pense que cette inculture s’étend aussi aux élus car persister à vouloir accabler le citoyen français de taxes qu’il rejette et lui expliquer ensuite que c’est parce que c’est « plus juste socialement » est un discours qui ne peut que mener à la révolte.

E Macron l’a d’ailleurs bien compris en stoppant net (au moins pour l’instant) cette perversion conceptuelle.

Ainsi que le disait Einstein « la folie c’est de se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent ».

Bien cordialement à tous !

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Avec les normes anti pollution l’Europe marche sur la tête

Le mouvement des gilets jaunes s’est déclenché à la suite de la mise en place d’une taxe carbone ayant pour but, officiellement, de modifier le comportement de l‘automobiliste en provoquant une augmentation du prix du carburant et plus particulièrement du gazole routier.

Ce mouvement nous a permis pour l’instant d’échapper au nouveau contrôle technique auto qui devait entrer en application le 1er janvier dernier et destiné, par le biais du contrôle de l’opacité des fumées d’échappement, à éliminer « officiellement » tous les vieux véhicules diesel mais aussi essence. Les effets réels de ces nouvelles contraintes apparaissent d’ailleurs pour l’instant largement sous-évalués (réparations hors de prix même pour des véhicules relativement récents de 5 à 10 ans).

Normalement, ce contrôle, qui est tellement technique que même votre garage habituel n’est pas équipé pour vous permettre de savoir si vous êtes « dans les clous », devrait néanmoins entrer en application en juillet prochain.

Il faut savoir que ce « nouveau » contrôle technique auto résulte des dispositions de la loi sur la transition énergétique et qu’elle n’a aucun rapport avec les dispositions européennes entrées en application le 1er mai 2018. Il ne s’agit donc même pas d’une surinterprétation (comprendre durcissement), typiquement française, des directives européennes.

Néanmoins, la mise en place de ce contrôle fait partie d’un phénomène de chasse aux sorcières engagée contre la voiture à moteur thermique ; et spécialement à moteur diesel pourtant présenté il y a peu comme un parangon en matière d’émission de CO2.

La taxe carbone existe sous différentes formes dans tous les pays de l’UE et le but avoué est l’éradication totale des véhicules (neufs) à moteur thermique d’ici 2030. Cette échéance, qui est extrêmement proche, résulte d’une volonté exclusivement politique qui n’est fondée sur aucune donnée scientifique justifiant une telle urgence.

On peut néanmoins lier cette volonté au scandale dit des “moteurs truqués” du groupe Volkswagen-Porsche-Audi qui a connu des développements non seulement aux USA mais aussi en Europe puisque tous les constructeurs automobiles ont été suspectés de frauder et qu’il a entraîné l’adoption, fin 2018, de nouvelles normes d’homologation (dites WLTP) concernant les consommations normalisées et les émissions polluantes.

Ce faisant, l’administration bruxelloise a édicté des règles en matière d’émissions des moteurs thermiques extrêmement difficiles à atteindre et pour tout dire complètement irréalistes qui vont pourtant se renforcer dans les années qui viennent.

Le danger de la normalisation à outrance

Cette démarche tient de la tragédie en trois actes que l’on peut résumer comme suit :

Acte I – depuis une trentaine d’années, le discours écologique s’est emparé de l’opinion tout en devenant de plus en plus alarmiste : il faut sauver la planète parce qu’elle est en grand danger … il y aurait une urgence absolue qui ne repose sur … rien si ce n’est sur des affirmations d’organisations non gouvernementales présentées comme scientifiques tout en ne l’étant pas (GIEC) !

Acte II – les écologistes à force de propagande ont réussi à prendre le pouvoir, au moins dans les esprits, y compris chez les gouvernants ; ce qui fait que les affirmations proférées sont validées sans même être vérifiées et qu’il a été décidé de combattre énergiquement les émissions polluantes et autres des voitures à moteur thermique par … leur interdiction pure et simple !

Acte III – des fonctionnaires bruxellois normateurs, ignorants des contingences industrielles, ont décidé d’imposer aux constructeurs des normes impossibles à respecter avec la menace de l’application dès 2021 de sanctions financières extrêmement lourdes qui pourraient varier entre 500 millions et 1 milliard € … par constructeur et par an !

Les problèmes qui en résultent sont à la fois nombreux et inquiétants.

Sans tenir compte des formidables progrès accomplis, on demande aux constructeurs européens de respecter des normes qui nécessitent d’adapter un outil industriel dans un espace de temps beaucoup trop court alors que rien ne le justifie.

Cette exigence a d’ores et déjà un effet négatif puisque l’Allemagne est entrée en stagnation (croissance 0) au 4ème trimestre 2018 parce que son industrie automobile, pourtant la plus puissante du monde, rencontre des problèmes techniques et économiques qu’elle a du mal à surmonter.

La promotion fiscale de la voiture électrique

Parallèlement, à coup de subventions payées par nos impôts, on essaie à toute force d’imposer, à peu près partout en Europe, la voiture électrique à batterie présentée désormais comme la panacée. Pourtant, elle présente plusieurs caractéristiques et défauts qu’on passe sous silence mais qui commencent à être bien connus :

– les batteries (très coûteuses) sont fabriquées en Chine ; ce qui signifie qu’à ce jour, nous subventionnons l’industrie chinoise avec nos impôts.

– nous n’avons pas les infrastructures pour charger les véhicules, il n’y a pas de prises de courant, et nous n’avons même pas les capacités industrielles pour recharger des millions de voitures électriques ; sauf à construire de nouvelles centrales nucléaires honnies par ces mêmes écologistes qui veulent imposer ce type de véhicule,

– la construction de ce type de voiture est très polluante, notamment du fait de la batterie qui utilise des métaux rares (lithium).

– de récentes études ont prouvé qu’il fallait parcourir au moins 50.000 km avec une voiture électrique pour en amortir le surcoût par rapport à une voiture thermique,

– il n’y a rien de prévu en ce qui concerne le recyclage des batteries,

– l’autonomie de ces voitures est très largement insuffisante et correspond essentiellement à un trajet domicile-travail à condition que le lieu de travail ne soit pas trop éloigné. La voiture électrique qui fera Paris-Marseille sans s’arrêter n’existe pas encore, loin s’en faut, même si on nous annonce régulièrement le progrès technologique miraculeux déterminant !?!

– la durabilité des batteries, qui se calcule en cycles (un cycle étant une charge/décharge), est « pudiquement » passée sous silence alors que l’on sait qu’actuellement, en l’état de la technologie, la batterie est cuite au bout de 500 cycles ; compte non tenu du fait que la batterie perd aussi ses capacités en vieillissant, même si on ne s’en sert pas. Si vous êtes propriétaire de la batterie, la facture finale risque donc d’être salée !

Les dégâts industriels liés au changement imposé de technologie

Ce que l’on sait moins, et que l’on n’a visiblement pas mesuré en « haut lieu », c’est que le process industriel de construction d’une voiture électrique est sensiblement différent de celui d’une voiture thermique ; notamment parce que les composants sont moins nombreux : un simple moteur électrique, pas de boite de vitesses, un intérieur minimaliste (voir la Tesla model 3 sur le site Caradisiac).

De ce fait, les besoins de main d’œuvre seront bien moins importants. Celà entraînera à terme, ainsi que l’a averti Carlos Tavarès, PDG de PSA Peugeot Citroën, une réduction des effectifs ; compte non tenu du fait qu’on met inutilement en danger de grands groupes industriels qui ont mis plus de cent ans à se constituer.

Un quadruple constat s’impose :

– on veut imposer un modèle de véhicule qui ne présente aucun avantage par rapport à une voiture thermique ; bien au contraire,

– la construction de ces véhicules électriques aboutit à subventionner l’industrie asiatique des batteries avec nos impôts (puisqu’on nous l’impose),

– la construction de ces voitures et l’abandon contraint des voitures thermiques va entraîner des réductions massives de personnel chez les constructeurs et leurs très nombreux sous-traitants et je ne suis pas sûr que les intéressés vont apprécier de se trouver ainsi au chômage, alors que l’Europe dans son ensemble se trouve déjà face à un chômage structurel de masse,

– les amendes monstrueuses mises à la charge des constructeurs seront, quoiqu’il arrive, payées par le consommateur final car, forcément, les constructeurs répercuteront ces amendes sur les prix des voitures vendues ; ce qui est une véritable hérésie économique !

Mais rassurez vous, tous ces thuriféraires conscientisés de l’écologie à l’origine de ces décisions aberrantes aux conséquences dévastatrices continueront à utiliser l’avion (dont le kérosène n’est pas taxé) pour se rendre à ces grands raouts tout autour de la planète qu’on appelle les COP !

En conclusion :

Clairement, en subventionnant l’industrie chinoise avec nos impôts et en détruisant l’emploi en Europe à travers la fragilisation des constructeurs de voitures, l’UE se tire une balle dans le pied !

Quand le pouvoir est confié à des fonctionnaires, qui agissent sans contrôle et qui décident pour les autres , le résultat s’apparente le plus souvent à du n’importe quoi et cela est vrai que ce soit au niveau étatique (France) ou au niveau de l’administration de l’UE !

Bien cordialement à tous !

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Les grandes manœuvres du gouvernement face aux gilets jaunes

Le mouvement des gilets jaunes continue, sans qu’on puisse voir l’amorce d’une solution, alors que la répression violente entraîne à son tour des réactions violentes. Le gouvernement, qui cherche une issue de sortie à cette crise, se trouve de ce fait contraint à devoir zigzaguer entre d’un côté le non rétablissement de l’ISF, les demandes concernant le RIC, le pouvoir d’achat, la fiscalité et de l’autre les contraintes budgétaires au regard des règles européennes … que nous ne respectons pas !

Ce faisant, E Macron et son gouvernement agissent selon plusieurs axes :

– la distribution en urgence de 12 milliards € pour calmer la population et stopper les émeutes,

– une vaste opération de dénigrement des gilets jaunes avec l’aide de nombreux médias qui n’ont rien à refuser au pouvoir puisqu’ils vivent de ses subventions.

– une répression extrêmement violente des manifestations du fait de l’utilisation, quoiqu’en dise le ministre de l’intérieur, d’armes de guerre. Le but est clairement d’intimider la population qui serait tentée par la rue.

– l’adoption d’une loi « anti-casseurs » dont l’aspect sécuritaire et attentatoire aux libertés n’a échappé à personne alors que toutes les dispositions pénales existent déjà.

– l’engagement d’un grand débat national qui doit recueillir les doléances des français et dont on est à peu près sûr qu’il aboutira à une neutralisation de la parole populaire.

– une vaste opération de communication avec des réunions pendant lesquelles E Macron fait le spectacle, pendant des heures, relayé par les chaînes d’info continue. Nous en sommes déjà à l’épisode VI alors que ce procédé fait penser à cette émission bien connue des sud américains : «Aló Presidente » pendant laquelle le président vénézuélien Hugo Chavez répondait à la population pendant des journées entières tout en se lançant dans de longs monologues destinés à défendre sa « politique ».

– la recherche de solutions budgétaires et fiscales pour redresser les comptes publics.

Les comptes de la France sont mauvais

Il faut le dire tout net : la peur (du gouvernement) a été mauvaise conseillère car la distribution de 12 milliards € au mois de décembre est intervenue au plus mauvais moment, alors que les déficits sont au plus haut et que la croissance économique est en train de sombrer ; ce que confirme la cour des comptes qui vient d’écrire : « Le scénario macroéconomique du gouvernement, qui reste celui présenté en septembre 2018 lors du dépôt du projet de loi de finances, ne tient compte ni de l’impact macroéconomique des mesures prises en fin d’année, ni, en sens inverse, de la dégradation de la conjoncture survenue depuis lors en Europe. » (ici)

En outre, la France est le dernier pays d’Europe à présenter un budget en déficit de plus de 3% et il est absolument exclu que le dépassement de 2019 puisse se renouveler en 2020 alors que les marges de manœuvres sont extrêmement réduites.

Derrière cette question, se profile le risque d’une trajectoire à l’italienne qui fait peur car, si pour l’instant les taux d’intérêts restent très bas, une augmentation de 2 points pourrait s’avérer catastrophique (ce serait +50 Md € de charges en plus) alors que la croissance tend vers 0 ! Or, on sait que si les taux d’intérêts sont plus élevés que la croissance, on court à la catastrophe.

La conjoncture internationale est mauvaise

D’ores et déjà, on sait que les prévisions de croissance de 1.7% l’an pour 2019 ne seront pas atteintes dans un contexte général de ralentissement de l’économie mondiale et spécialement de la zone €. On ne pourra pas bénéficier, comme en 2017, d’une croissance mondiale qui tractera la française et ce sera déjà un véritable miracle si on arrive à faire 1% avec probablement une phase de récession vers le milieu de l’année.

Les pistes du gouvernement

Les pistes rejetées

La donnée principale est que la population modeste n’a pas accepté la taxation du prix du carburant au nom de l’écologie et rien ne laisse espérer qu’on pourra la rétablir prochainement alors que le redressement des finances publiques passe soit par la réduction des dépenses publiques soit par, encore une fois, par l’augmentation de la fiscalité.

On sait que la réduction des dépenses de l’Etat ne peut porter que sur le nombre de fonctionnaires et/ou les prestations sociales.

Seulement, s’attaquer à la citadelle des fonctionnaires, c’est courir au clash avec la fonction publique ; ce qui ne serait pas bon après les gilets jaunes. Il semblerait donc que, après mure réflexion, le gouvernement ait exclu de se mettre à dos les fonctionnaires. Seulement, cela impose de trouver d’urgence des ressources supplémentaires pour boucher les trous béants d’un budget désormais catastrophique !

Cette raison a été, à elle seule, suffisante pour que soit rejetée l’hypothèse d’une TVA à 0% sur les produits alimentaires de base ; elle serait beaucoup trop coûteuse pour des finances publiques exsangues car (sic) elle serait sans gain pour le consommateur. Cette affirmation est basée sur le précédent de la restauration qui aurait confisqué la baisse de la TVA sans bénéfice pour le consommateur (en oubliant que cette confiscation a surtout consisté en une reconstitution de marges extrêmement faibles, pour ne pas dire nulles, dans la profession).

E Macron a aussi rejeté le rétablissement de l’ISF en raison de ses effets désastreux sur l’économie mais aussi en raison de l’image extrêmement négative d’instabilité fiscale et de spoliation qui serait donnée de la France à l’étranger.

Les pistes fiscales

Si s’attaquer aux fonctionnaires a été exclu, la réduction des prestations sociales et plus particulièrement des pensions de retraite reste d’actualité alors que le gouvernement hésite fortement à engager la réforme prévue initialement et ayant pour but de repousser l’age de la retraite de 2 à 3 ans.

Il est donc probable que, en dépit de l’annulation du prélèvement de CSG de 1.7% sur les retraites de moins de 2.000 € par mois, la non revalorisation des pensions sera poursuivie puisqu’elle n’a pas provoqué de contestation. Le problème est que cela va provoquer une paupérisation relativement rapide d’une population souvent à la limite du seuil de pauvreté.

La taxation des GAFA a d’ores et déjà été engagée, de manière isolée et alors que les autres pays de l’UE soit réfléchissent encore soit sont carrément contre. L’urgence budgétaire française est telle qu’on ne peut pas se permettre de négliger une recette complémentaire de 500 millions €.

La publicité donnée à l’alourdissement de l’impôt sur les successions, surtout sur les tranches les plus élevées, par le biais de Terra Nova, think tank de gauche, ne peut pas être considérée comme innocente ; alors que cet impôt est déjà l’un des plus lourds d’Europe !

Un possible réaménagement de l’impôt sur le revenu serait aussi à l’étude pour en accentuer la progressivité ; avec le défaut d’accentuer l’imposition sur les plus aisés alors que plus de la moitié des français ne paient pas d’impôt sur le revenu !

Si l’on en croit la parole présidentielle, rien demain n’interdit non plus que le gouvernement ne se mette pas à taxer aussi les plus values immobilières sur la résidence principale (pour l’instant exonérées) ; ce qui provoquerait une véritable explosion de la fiscalité immobilière !

Le ministre des comptes publics (G Darmanin) n’a pas caché qu’il s’intéressait à certaines niches fiscales, dont le coût total pour l’Etat, en terme de pertes de recettes fiscales, est évalué à 100 Md €. E Macron a pour l’instant déclaré qu’il n’en n’était pas question.

Le problème est que la France est un pays à la fiscalité si lourde qu’il faut créer des dérogations, les fameuses niches, pour atténuer une imposition excessive. En gros, on fait un cadeau fiscal pour faire passer la pilule de la spoliation … Or, organiser une remise en cause sélective des avantages fiscaux procurés par les niches fiscales va inéluctablement provoquer une hausse de la fiscalité avec le risque évident d’accélérer l’exil des classes moyennes supérieures !

Les pistes politiques

Le référendum

On sait que E Macron réfléchit à haute voix à propos d’un éventuel référendum ; sans qu’on puisse connaître évidemment la nature des questions qui pourraient être posées.

Ce dont on peut être sûr, c’est qu’il ne sera pas du tout fait dans l’esprit de celui de 1969 et qu’il n’y aura aucune application gaullienne de la Vème république : celle qui voudrait que le président remettre son mandat en jeu. Les questions posées, si elles sont posées, seront calculées pour que la personne de E Macron ne soit pas remise en cause !

Le RIC et la grande consultation

Une partie de la population manifeste un sentiment d’injustice et estime ne plus être représentée ou mal représentée par les élus et c’est pour cette raison principale que le RIC a fait son apparition.

Or, le RIC est un véritable danger pour la caste au pouvoir car ce serait une abominable atteinte à son droit de tout décider, au nom du peuple, sans le consulter ! Imaginez une seule seconde qu’un RIC soit formulé pour empêcher un budget en déficit et que ce RIC recueille l’assentiment majoritaire de la population : tout l’édifice mis en place par Bercy et E Macron s’écroule !

Il ne faut jamais perdre de vue que E Macron et son gouvernement ne sont que dans le calcul politique afin de sauver le système mis en place et qui leur bénéficie au premier chef. D’ailleurs, cela se voit au fait qu’E Macron n’a redécouvert les corps intermédiaires (maires, syndicats, partis politiques …) que pour mieux les utiliser afin de reprendre la main et avoir des interlocuteurs approuvant son action et surtout le faisant savoir !

La grande consultation se résume, pour l’instant, à une opération d’auto-promotion … aux frais du contribuable ! Ce n’est qu’une manière d’occuper la population pour la distraire des idées subversives des gilets jaunes. E Macron pense d’ailleurs qu’il a raison puisque les sondages lui seraient favorables. Il bénéficierait d’une amélioration sensible de sa côte (+6 points selon un sondage IFOP) ; ce qui va forcément l’inciter à penser que les français approuvent son action !

Le seul moyen de faire échec à cette manoeuvre de basse politique serait que les français, dans le cadre du grand débat national, demandent, de manière massive, la réalisation de ce que ne veut surtout pas E Macron et son gouvernement ; à savoir le RIC, la fin du statut des fonctionnaires et la réduction de leur nombre, la publication annuelle des salaires, primes comprises, des 1.500 hauts fonctionnaires les mieux rémunérés, la suppression des nombreuses agences gouvernementales de type CESE (conseil économique et social) à l’utilité plus que douteuse et qui ne servent qu’à recaser les amis politiques, la fin de la transition écologique.

En conclusion :

Le gouvernement doit manœuvrer entre la réduction des dépenses sociales sans provoquer de soulèvement populaire et la taxation toujours plus lourde des classes moyennes supérieures.

La base (les gilets jaunes) ne voulant plus payer, le gouvernement et Bercy en ont tiré la conclusion qu’il faut faire payer les autres et en l’occurrence ceux qui ont du « savoir vivre » c’est à dire ceux qui n’iront pas sur les ronds points se colleter avec les forces de l’ordre et qui se laisseront faire en criant mais qui se laisseront faire jusqu’au moment … où ils quitteront la France !

Il n’est pas sûr que la voie choisie par le gouvernement soit la bonne car l’effet Laffer (ici) sera là pour corriger les abus d’une fiscalité excessive alors que la France est le pire enfer fiscal d’Europe et que, de ce fait, il est normal que les gens qui paient trop d’impôts cherchent des cieux fiscaux plus cléments !

Quelles sont les pistes explorées actuellement par le gouvernement pour nous tirer de cette mauvaise situation alors que le mouvement des gilets jaunes est né d’une révolte contre une pression fiscale excessive ? Augmenter les impôts !

Nous sommes en pleine fuite en avant ; comme si l’élévation de la fiscalité à des niveaux himalayens allait sauver le système.

On a du mal à comprendre cet acharnement à poursuivre un modèle dont on sait qu’il ne fonctionne pas si l’on ne prend pas en considération le fait que ce gouvernement, ainsi que ceux qui l’ont précédé, ont poussé trop loin l’exercice de la dette et qu’ils n’ont, à ce jour, plus aucune marge de manœuvre en dehors de l’augmentation de la dette et des impôts ; notamment parce qu’ils ont refusé de prendre en considération le fait qu’avec l’€ il n’est plus possible de monétiser la dette publique (en actionnant la planche à billets) et de la lessiver au moyen de l’inflation.

Or, en dépit d’une pression fiscale déjà trop forte, la solvabilité budgétaire n’est plus assurée et il n’est pas sûr, loin s’en faut, que la logorrhée hyper médiatisée d’un président glissant vers l’autoritarisme et le culte de la personnalité soit suffisamment efficace et persuasive pour redresser la situation …

Bien cordialement à tous !

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La politique macronienne deviendrait-elle une affaire de famille ?

Nous connaissons tous la propension de notre cher président à brandir régulièrement le spectre d’une terrible menace qui pèserait sur la vieille démocratie qu’est la France et dont il serait l’ultime rempart !

Moi ou le chaos,

Moi ou le populisme,

Moi ou le désordre,

Cette vision à la fois prétentieuse et narcissique de soi-même, associée à des petites phrases assassines qui ont fini par vexer le gouvernement italien après avoir tout de même déclenché le mouvement des gilets jaunes qui ressemble bien au désordre, n’a pas pu vous échapper.

Par contre, peut-être avez-vous manqué l’information de ces derniers jours ?

https://www.ouest-france.fr/politique/grand-debat-national/grand-debat-national-la-fille-de-brigitte-macron-va-animer-une-soiree-dans-le-pas-de-calais-6213658

Bien entendu, on ne peut pas reprocher à la belle-fille d’E Macron de vouloir soutenir son beau-père.

Néanmoins, cela laisse une impression de déjà vu … l’effet Le Pen dont il est notoire que la politique est une affaire de famille !

Bis repetita ?

Faites ce que je dis, pas ce que je fais ?

Il est quand même un peu curieux de reprocher leur comportement à certains pour ensuite faire la même chose …

Certes, certes, mais on vous expliquera qu’il y a une grande différence ….

Emmanuel, Brigitte et les leurs sont dans le camp du bien et c’est pour vous sauver de la bête immonde qu’ils le font.

S’ils le disent, c’est que ça doit être vrai, n’est-ce pas ?

Bien cordialement à tous !

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