Tous les articles par Claude Reichman

Les jeunes doivent donner le signal de la réforme !

Les jeunes doivent donner le signal de la réforme !

La retraite est l’antichambre de la mort. On s’étonne que tant de Français en rêvent. Cela signifie simplement que leur vie ne leur plaît pas. De là à rêver de la mort …

La crise actuelle est en fait le révélateur d’une crise beaucoup plus profonde, celle de l’Etat. Celui-ci pèse les deux tiers de la production, ce qui est pire qu’excessif : déraisonnable. Et pire, l’Etat est incapable de se réformer. Dans un monde qui change vite, c’est pire qu’un défaut, c’est une tare. Et même une tare mortelle.

Les Français ont bien conscience de la nécessité des réformes. C’est la raison pour laquelle ils ont élu Macron, après avoir été privés de Fillon par un coup d’Etat judiciaire. Fillon représentait une apparence de sagesse vaguement libérale. Il n’a pas eu l’occasion de le démontrer. Macron, c’était la jeunesse et la modernité. Elles étaient censées nous débarrasser des vieilleries d’une République usée jusqu’à la corde. Il n’en a rien été. Macron ne sait en réalité que remplacer les cordons des rideaux d’apparat.

Ce n’était évidemment pas un Macron qu’il fallait. Mais personne ne sonnait à la grille du parc. Alors ce fut lui. Et c’est toujours lui. Et rien ne bouge. Sauf la rue, qui retrouve les cortèges d’antan, leurs slogans, leurs étals de merguez, leurs militants professionnels au ventre rebondi, bref la vie comme avant. Avant quoi ? Avant rien. « On va tous pareil, moyen moyen », chante Souchon.

La France, au destin sans pareil, pays grandiose et spirituel, n’est plus qu’une petite famille bourgeoise attendant la soupe du soir, tandis que les laissés pour compte grognent de plus en plus fort au risque de perturber la sieste. Triste tableau.

Les primatologues nous l’ont pourtant dit. Nous sommes des peuples hiérarchiques. Quand le chef n’est pas bon, tout va mal. Quelle erreur alors de ne pas attacher tous ses soins au choix du primus inter pares ! La malédiction du mauvais chef nous frappe depuis près d’un demi-siècle. Les plus blasés disent que c’est une statistique normale. Cela ne nous console pas. Car pendant la statistique, notre vie a passé.

Comme Macron ne peut se représenter, un début de compétition a lieu. Pour le moment, personne ne se détache vraiment. C’est un mauvais signe. Car le chef, cela se sent. Il y a alors comme un frétillement joyeux dans le peuple. Mais voilà, aujourd’hui cela ne frétille pas. Pire même, il y a comme un air de ridicule autour des prétendants.

Inutile de se désoler. C’est ainsi, et c’est la vie. Mais il y a une conséquence à en tirer. Comme on ne peut pas se résigner à la décadence de son pays, il faut prendre d’autres chemins. Ma certitude est que la réforme ne peut passer que par celle de la protection sociale. Nous y consacrons 872 milliards chaque année. Vite, les sels, des Français viennent de s’évanouir. Ils ne savaient pas.

872 milliards ! Vous savez ce que cela représente ? Cela représente la première armée du monde, celle des Etats-Unis d’Amérique. Elle domine la planète, obligée qu’elle est de sauvegarder la liberté, qui est consubstantielle au régime de son pays et de l’Occident. Certains, assez nombreux, accusent ce pays de vouloir coloniser le monde et de se constituer un empire. Ils se trompent. Les Américains n’ont aucun besoin d’un empire, leur pays est assez grand pour leur suffire. Ils sont même plutôt « isolationnistes » et ils doivent se forcer pour s’engager ailleurs que chez eux. Ce qui ne les garde pas de fréquentes maladresses, voire de conduites parfois stupides. Mais ils sont les garants de nos libertés, que cela nous plaise ou non.

Alors le poids du système social français apparaît pour ce qu’il est : un boulet au pied d’un forçat. Tant qu’on ne l’aura pas compris en France, rien ne sera possible. Les jeunes Français sont les mieux placés pour s’en rendre compte. Le système de retraite à lui seul les condamne à une vie médiocre. On leur prend 345 milliards chaque année pour payer la retraite de leurs anciens, et eux ne toucheront jamais rien car le régime est en voie de faillite rapide.

C’est donc d’eux que doit venir la révolte. Ils peuvent d’un simple geste donner le départ à  la réforme. Il leur suffit de contracter une assurance vie, qui est une assurance retraite pour la législation, et de refuser de payer toute cotisation au régime de répartition. L’Etat n’aura d’autre choix que de s’incliner et de prendre ses dispositions pour honorer les engagements qu’il a bien légèrement pris à l’endroit des retraités.

Et le temps des réformes aura ainsi commencé. Suivront toute une série de mesures de libération, au terme desquelles la France sera redevenue un pays équilibré, porteur d’un avenir digne de son grand passé.

Claude Reichman

 

 

 

 

 

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La pharmacie Lopez sera de garde dimanche à Mexico !

La pharmacie Lopez sera de garde dimanche à Mexico !

Vous prenez un journaliste classé « à droite » et qu’on voit souvent sur les plateaux de télévision. Un présentateur le dit «  de droite ». Le journaliste s’incline gracieusement et précise « pas libéral », avec un gentil sourire de connivence. Le journaliste s’appelle Louis de Raguenel. En fait, c’est Louis de Raguenel de Montmorel, apprend-on en consultant sa fiche sur Internet. Ses parents l’ont appelé Louis, comme beaucoup de nos rois de France. Sa mère est une descendante de Montesquieu. Et il n’est « pas libéral » !

Où en est-on arrivé en France ! La mère du libéralisme et, plus précisément des libertés, a banni de son territoire le libéralisme, sanction que même le communisme n’a pas reçue. Les libéraux n’existent plus dans l’espace médiatique, ni même dans leur espace propre, qui fut longtemps universitaire, et où Jacques Garello, Pascal Salin et quelques autres développèrent leurs brillantes analyses. Dans le morne désert de la pensée où les maîtres des médias font vivre les Français, les seuls libéraux qui ont le droit de s’exprimer, en fait ne le sont pas. Le bon Vincent Bolloré a bien invité personnellement Ivan Rioufol à s’exprimer sur CNEWS, mais il n’a rien fait de plus, alors qu’il a la possibilité de faire de ses chaînes des espaces de vraie liberté, où l’on se sente en Occident et non dans une dictature.

On se souvient de cette vieille chanson de carabin où, « dans un amphithéâtre un macchabée gueulait Ah ! c’qu’on s’emmerde ici ». J’éprouve une irrésistible envie de la chanter quand je regarde les débats des plateaux télévisés sur les chaînes d’infos. Le pire, c’est la génuflexion obligatoire des invités envers la pensée dominante du moment. Par exemple il est de mise de pousser un cri d’horreur au seul mot d’hydroxychloroquine. Le culte enjoint l’impétrant à la chasuble médiatique de prononcer ces mots «  Ca ne marche pas ! ». « Et ainsi de suite », comme le faisait dire le docteur Tchekhov à un des personnages de son théâtre.

Oui, ainsi de suite. La morne plaine de Waterloo n’est plus seule au monde. L’information française l’a rejointe au panthéon de nos citations préférées. Bien entendu, nous savons que cela ne durera pas éternellement. Comme le dit Pascal Praud, « la nature de l’homme n’est pas d’aller toujours ; elle a ses allées et venues ». Rectificatif : la citation est de Blaise Pascal, un supporter du Football Club de Nantes. Un jour viendra où l’on s’exprimera librement à la télévision française, où l’on pourra dire tout le mal qu’on pense d’une politique qui piétine l’avenir du pays, où les intervenants connaîtront le poids de l’histoire et ne seront plus bannis des écrans à la moindre référence au passé, à la moindre critique du pouvoir en place. Bref un jour où la France reprendra sa place au sein du monde occidental.

Le pire est que le président de l’ARCOM, héritière du CSA, a absous CNEWS de toute partialité en faveur de la droite. Cela signifie que la peur du gendarme audiovisuel et de l’interdiction d’émettre a conduit les dirigeants de cette chaîne à s’aligner sur les autres et à faire de la guimauve politique. La pensée est morte en France. Il ne reste plus que des amuseurs qui ne savent même pas faire rire. J’éprouve de la peine à voir sur les réseaux sociaux, que les stations de radio colonisent de plus en plus jusqu’à en faire des annexes, des journalistes rire aux éclats aux tristes plaisanteries de l’humoriste maison. On dirait De Funès dans « Le grand restaurant », qui pouffe à s’en étouffer en écoutant l’histoire que le ministre Noël Roquevert n’a pas encore commencé de raconter.

On peut se dire qu’après tout il n’y a guère qu’un million de personnes qui écoutent les chaînes d’information en France, et que le bon sens populaire est à l’abri. C’est une erreur. Les gens qui s’informent sont ceux qui font l’opinion. En leur faisant avaler une pâtée indigeste, on  empêche la France d’avancer dans la voie des réformes. Et on permet aux gouvernants de dormir paisiblement dans leur bonbonnière. Bref, tout va mal, ce qui se dit «  tout va bien » dans la novlangue qui a supplanté le français dans les allées du pouvoir.

Heureusement que Chateaubriand a dit : « Je suis économe de mon mépris, étant donné le nombre des nécessiteux ». Cela console. De tous temps, il a été difficile de se faire entendre dans un groupe de chimpanzés en mal de progrès à faire. Mais ils ont fini par les faire, peut-on se dire. Et même par parler, d’accord. Et comme de plus, à Mexico, c’est la pharmacie Lopez qui sera de garde dimanche, on peut finalement se dire que tout n’est pas perdu !

Claude Reichman

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Les Français sont libres et ne le savent pas !

Les Français sont libres et ne le savent pas !

Tous les textes permettant aux Français de choisir leur mode de protection sociale, c’est-à-dire leur assurance maladie, leur régime de retraite, et leur assurance chômage figurent depuis 1992 dans les lois françaises. La raison en est simple. Les gouvernants de notre pays ne sont jamais revenus sur leur choix d’adhérer à la Communauté européenne, devenue l’Union européenne. Et de crainte de se mettre en porte-à-faux vis-à-vis de celle-ci, ils ont approuvé, voté et transposé toutes les dispositions découlant du traité de l’Acte unique européen de 1986.

Bien entendu, selon une tradition française bien établie, ils ont tout fait pour ne pas appliquer ce texte. C’est la justice qui a été chargée de cette basse besogne. Elle a été pilotée par un idéologue nommé Xavier Prétot qui, sans être magistrat, a été désigné à la 2e chambre civile de la cour de cassation pour en être l’inspirateur. Je tiens de la bouche d’éminents magistrats de la cour de cassation que M. Prétot y était surnommé l’ayatollah. Jusqu’à sa retraite, en septembre dernier, il a veillé à ce que la cour interdise toute remise en cause du monopole de la Sécurité sociale. Le plus « amusant » de l’affaire est que la 2e chambre civile avait été désignée pour traiter les problèmes de sécurité sociale en remplacement de la chambre sociale lorsque les directives d’application de l’Acte unique sont entrées en vigueur, au motif que la Sécurité sociale relevait désormais du contrat, et donc d’une chambre civile. On ne pouvait mieux enterrer le monopole … à ceci près qu’on l’a maintenu en vie par une réanimation artificielle permanente.

Comment cela a-t-il marché ? Un jour, la police a pris contact ave une de nos avocates pour lui demander si elle connaissait le propriétaire d’une serviette bleue trouvé dans le métro. Dans celle-ci figurait en effet des conclusions de cette avocate, qui n’a eu aucune difficulté à en désigner le destinataire, un président de tribunal des affaires de sécurité sociale de province. Celui-ci a ainsi pu récupérer sa serviette bleue et s’est confondu en remerciements envers l’avocate, lui expliquant qu’il avait oublié sa serviette alors qu’il se rendait à une réunion à la cour de cassation organisée par la présidente de la 2e chambre civile, Mme Flise. Celle-ci avait en effet convoqué tous les présidents de tribunaux de sécurité sociale, dont les jugements lui étaient soumis par les justiciables, pour leur donner ses consignes.

Comment cela, comment cela ? va s’indigner le lecteur. Des consignes à des juges indépendants ? Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Cette histoire, mon bon monsieur, c’est tout simplement l’histoire de la justice française, où tous les coups sont permis en faveur du mensonge et interdits quand il s’agit du droit et de la vérité ! Bon, me direz-vous, il en a toujours été ainsi. Peut-être. Mais il n’est pas interdit de s’indigner. Et encore moins de protester.

Cette histoire est connue de plusieurs journalistes, à qui nous l’avons racontée. Aucun n’a cru devoir en faire un article.

Voulez-vous une autre histoire ? Un jour on m’informe qu’à l’Assemblée nationale un député, ancien ministre, Frédéric Lefebvre, a dénoncé les mauvais traitements infligés aux commerçants et aux artisans par leur régime de sécurité sociale, le RSI. Je prends contact avec lui, que je ne connaissais que de nom, et nous décidons d’unir nos forces pour venir en aide aux victimes du RSI. Il ne nous a fallu que quelques mois pour le faire supprimer. Puis, M. Lefebvre n’ayant pas été réélu, l’administration s’est empressée de ressusciter le RSI sous un autre nom. Il est ainsi démontré que si les politiques veulent bien s’intéresser aux problèmes des Français, une amélioration se fait rapidement sentir. Mais elle ne se maintient que si on exerce une pression suffisamment longue pour que tout ne recommence pas comme avant.

Le lecteur comprendra pourquoi la liberté dans les textes ne s’est pas traduite par la liberté dans les faits. Les journalistes et les hommes politiques n’ont pas fait leur devoir. Il n’en reste pas moins que les textes que nous avons obligé la France à transposer sont là et bien là. Et que rien, hormis une sortie de l’Union européenne, ne pourra les supprimer. Les Français ont à leur disposition un véritable trésor qui a nom liberté et prospérité. Il ne tient qu’à eux de s’en saisir et de le faire fructifier.

Je dédis cet article à tous ceux que j’ai sollicités pendant plus de vingt-cinq ans et qui m’ont témoigné une amitié impuissante. Quelques-uns sont encore en vie et officient dans les médias. Autrement dit parlent en vain. C’est dommage !

Claude Reichman

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Il faut supprimer les régimes de retraite !

Il faut supprimer les régimes de retraite !

Au lycée, j’avais un copain qui portait une vieille canadienne été comme hiver. Je lui ai demandé un jour pourquoi il ne l’enlevait pas l’été. Il m’a regardé avec stupeur. Il ne voyait aucune raison de se défaire de son vêtement selon la saison. La conversation entre nous ne s’est même pas engagée. Il a tourné le dos et s’est éloigné comme on prend ses distances avec un fou.

Je vais prendre aujourd’hui le risque que mes lecteurs m’infligent le même sort que mon copain. En effet, je vais affirmer que la retraite est une institution qu’il faut faire disparaître d’urgence. On a commencé à prendre sa retraite depuis que les êtres vivants ont existé. On se retirait tout simplement. Selon les mœurs en vigueur dans l’espèce à laquelle on appartenait, on était secouru ou éliminé. Quand l’homme est devenu agriculteur, il s’est bâti une maison assez vaste pour y accueillir sa famille. Et quand l’âge venait, les anciens y gardaient toujours une place, aidant les plus jeunes comme ils le pouvaient par des travaux que permettait leur âge.

Quand l’ère industrielle est survenue, au XIXe siècle, les usines ont eu besoin de bras et les ont naturellement trouvés dans la population paysanne. C’est ainsi que les agriculteurs sont devenus des ouvriers. Ceux-ci durent se loger dans les villes et l’habitat urbain ne permit plus aux familles d’abriter leurs anciens devenus âgés. La solution retenue par la société fut donc de donner à ces derniers les moyens de subsister pendant leur vieillesse en créant des régimes de retraite.

Les régimes de retraite ont été créés sous l’égide des Etats. C’est la raison pour laquelle aucun, aujourd’hui, ne fonctionne très bien, même si certains vont mieux que d’autres parce qu’ils ont choisi la capitalisation plutôt que la répartition. La différence entre les deux réside dans le fait que la capitalisation est fondée sur l’épargne, au contraire de la répartition, qui elle consomme du capital. Mais le point essentiel est que ces régimes ne laissent pas aux travailleurs leur choix de vie. Et c’est cela qui les rend odieux. Car un travailleur moderne, dans les pays développés, est parfaitement capable de choisir où placer son épargne et à quel moment se retirer de la vie active.

Autrement dit, ce que prédisait Bastiat au milieu du XIXe siècle s’est réalisé. L’Etat s’est emparé de la mutualité et celle-ci a perdu son lien avec les individus, qui eux-mêmes ont perdu leur liberté. Le terme de mutualité ne vise évidemment pas ce qu’on appelle ainsi en France, mais simplement l’association de personnes autonomes qui se groupent pour donner plus d’assise à leurs efforts. La mutualité peut ainsi désigner tout ce qui se fait mutuellement, qu’il s’agisse de fonds de pension ou de placement. Le critère absolu dans tous les cas où l’on prépare son avenir de travailleur âgé est la liberté.

C’est la raison pour laquelle il faut supprimer les régimes de retraite et les remplacer par une fiscalité de l’épargne moderne et juste. Tout placement doit être traité de la même manière, dans une limite correspondant à ce qu’il est raisonnable de consacrer à son avenir. On en finira ainsi avec tous ces débats vaseux et parfois sordides où chacun a son opinion sur l’âge auquel on doit cesser de travailler, alors que ce choix ne doit relever que d’une décision personnelle au vu de ce que chacun a librement épargné.

En France, la retraite dirigée par l’Etat stérilise chaque année 350 milliards d’euros. Cette somme énorme ne vitalise pas l’économie mais est détruite chaque année par les retraités. Certes ces derniers consomment, mais l’impact de la consommation sur l’économie est sans commune mesure avec celui de l’investissement. On a donc détruit l’économie française par la retraite par répartition, et c’est l’œuvre du communisme qui a imposé ce système dans l’objectif évident de priver les citoyens de leur indépendance et de laisser ainsi libre cours aux menées collectivistes.

Le débat actuel sur les retraites dans notre pays illustre parfaitement les méfaits du système français. On va finir par s’entretuer entre compatriotes pour savoir qui doit partir plus tard ou plus tôt en retraite. Alors même que la diminution tragique du nombre de cotisants rend impossible le maintien du système. De grâce, enlevons notre canadienne dès cet été et revêtons des tenues adaptées au monde moderne. Et pour l’hiver, il existe des manteaux légers et chauds qui n’entravent pas nos mouvements. Bref, évoluons. C’est la loi de l’humanité !

Claude Reichman

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Retraites, un débat inutile : tout est réglé depuis trente ans !

Retraites, un débat inutile : tout est réglé depuis trente ans !

C’est vraiment l’escroquerie du siècle. Cela fait trente ans que les Français ont le droit de choisir librement leur régime de retraite et qu’ils en sont empêchés par l’Etat. Mais au fait, qui est l’Etat ? Ce sont d’abord les gouvernements successifs, c’est l’administration qui leur obéit, et les juges, en principe indépendants, mais qui obéissent aussi aux gouvernants. Si une protestation de rue s’organise, ce sont les gendarmes et les policiers (au total 250 000 hommes) qui sont chargés de protéger les manifestants et, le cas échéant, de les réprimer.
Bref, en ma qualité de citoyen respectueux de la loi, j’ai tout pour être rassuré, puisque cette foule d’employés de l’Etat est à mon service.

Bien entendu, je suis moins naïf que j’en ai l’air. Je sais très bien que l’intérêt public, qui correspond tout à fait à mon intérêt particulier, est une notion qui, en France, a perdu beaucoup de sa vertu. Et que les allées du pouvoir, et plus largement celles de l’Etat, sont emplies d’individus qui pensent plus à eux-mêmes qu’à moi. Mais enfin, agissons comme si tout devait toujours bien se passer, car sinon il ne reste plus qu’à se renfermer dans sa coquille.

L’idée maîtresse qui nous conduit est que la France a choisi d’être dans l’Union européenne, dont elle est d’ailleurs une des fondatrices, et que cette appartenance l’oblige à se réformer. Ne serait-ce que parce que la concurrence entre pays européens est largement plus vive que celle qui régnait à l’intérieur de nos frontières avant qu’elles ne s’étendent. Nombre de citoyens français sont très sceptiques à l’égard de la construction européenne, qu’ils rendent responsable de nos difficultés. La réalité est que ces difficultés, nous les avons créées nous-mêmes en refusant de nous adapter au nouveau cours des choses.

Mais le plus piquant est que les partis politiques qui détestent l’Europe finissent par dire qu’ils ne veulent pas la quitter et qu’ils resteront dans la zone euro. Il est quand même rare que la détestation s’accompagne d’une telle fidélité ! La conclusion de tout cela, c’est qu’étant dans l’Union européenne, la France doit cesser de tricher avec ses règles.

La règle de base de l’Union, c’est la concurrence. Celle-ci est meilleure pour les nations que le monopole. Quand un gouvernant français se risque à l’affirmer, c’est avec la crainte d’être précipité dans la Seine ou pendu haut et court en place de Grève. Or ceux qui le menaceraient d’un tel sort ne sont pas la majorité de la population, loin de là. Cette dernière pense qu’une concurrence loyale ne peut qu’améliorer leur situation, d’autant qu’ils n’ont pas à se féliciter des agissements de leur Etat qui ne songe qu’à les opprimer et non à les servir.

Bref, l’Europe, c’est plutôt un bon choix, qui n’exclut évidemment pas la vigilance. Ce long préambule était nécessaire pour en venir à une décision fondamentale de l’Europe, l’adoption du traité européen de 1986, qui fait du marché intérieur un espace sans frontières où les produits, les services et les personnes peuvent circuler et s’installer librement. La date fixée pour cette formidable avancée était le 1er janvier 1993.

Pour ceux qui, comme nous, considèrent que la politique sociale française est une aberration, puisqu’elle rend notre pays incapable de rivaliser avec les pays développés, le traité de 1986 était une date fondatrice et libératoire. Désormais, les Français allaient pouvoir s’assurer librement pour la maladie, le chômage et la retraite, et ce serait une formidable avancée pour notre nation.

Las ! Les hommes politiques français ne l’entendaient pas de cette oreille. Ils mirent en œuvre toutes les ficelles de la tricherie pour retarder l’échéance de la liberté, et ils y sont si bien parvenus que les caisses sociales françaises veulent toujours assujettir de force ceux qui résident dans notre pays. Ces caisses s’appuient sur des jurisprudences fabriquées à la hâte par des tribunaux affolés par la situation, tandis que la Commission européenne se garde d’intervenir, circonvenue qu’elle a été par la France qui en a fait une clause vitale, ce qu’elle n’est évidemment pas sauf peut-être pour ceux qui ronronnent dans leur corbeille ministérielle.

Mais le moment devait forcément venir où les difficultés des régimes sociaux français rendraient les réformes inévitables. C’est ce qui se passe en ce moment pour les retraites, qu’on ne pourra bientôt plus payer faute de cotisants. La France se débat à coup d’arguments plus fallacieux les uns que les autres pour tenter d’échapper au couperet de l’allongement de l’âge de retraite, mais elle n’a plus d’autre choix que de laisser les actifs s’envoler vers la liberté et d’assumer du mieux possible les responsabilités prises à l’égard des retraités qui, sinon, n’auront plus qu’à « crever la gueule ouverte », comme on le dit poétiquement dans les récit des grandes catastrophes.

L’Etat a vraiment trahi les Français au-delà des limites acceptables. Il doit maintenant nous laisser faire et nous laisser vivre. Sinon, d’autres citoyens moins démocrates que nous se chargeront de faire un ménage dont il ne sortira rien de bon.

Claude Reichman

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Allez les petits !

Allez les petits !

Mais qu’arrive-t-il à la France ? Ce pays de l’équilibre, de l’esprit, de l’intelligence, de la mesure est devenu comme fou. C’est une souffrance d’écouter ou de lire les propos insensés qui peuplent l’actualité des médias et des réseaux sociaux. Et que relatent religieusement les journalistes, qu’on a pourtant connus – mais il y a longtemps – plus regardants.

Sur les deux principaux sujets de l’actualité, la guerre en Ukraine et la réforme des retraites, c’est le même délire. Plus personne ne semble avoir une notion sérieuse des faits et de leurs conséquences. Et il semble ne plus y avoir que deux catégories d’individus dans le monde : les Français, que l’étranger ne pense qu’à détruire, et les Américains, qui attendent en ricanant le moment de s’enrichir de nos dépouilles.

De temps à autre, une réflexion lucide parvient à émerger du fatras ambiant. Ce fut le cas cette semaine du géographe bien connu Christophe Guilluy qui dans une longue interview au Figaro explique que « les classes moyennes ne croient plus et n’écoutent plus ceux qui les dépossèdent ». L’effondrement des services publics, l’insécurité, l’emploi, l’inquiétude de l’avenir font que la classe moyenne ne se reconnaît plus dans la France d’aujourd’hui. A quoi il faut ajouter le fait que les retraites, qui étaient jusque là, l’épanouissement d’une société heureuse, ressemblent de plus en plus au nez de Pinocchio mais à l’envers : elles se rétrécissent autant qu’il s’allongeait !

Il manque cependant à l’analyse de M. Guilluy un élément essentiel : la politique de rechange. Autrement dit, s’il était médecin, il aurait fait une bonne observation du malade mais n’aurait pas énoncé un plan de traitement. Or c’est bien d’un tel plan que la France a besoin. Car on ne guérit pas le mal français par des saignées comme au temps de Molière, ni par des incantations, comme à présent.

Ce qui est en jeu dans la guerre d’Ukraine, c’est le régime politique et le mode de vie occidental. La démocratie donc, et la liberté économique. Même imparfaites, elles sont irremplaçables. Jusqu’à présent, les pays occidentaux, y compris les Européens, ont fait preuve dans ce conflit de maîtrise et de détermination. C’est une heureuse surprise, car ils ne sous avaient pas habitués à cela. Ceux qui craignent la troisième guerre mondiale ont raison. Mais tout le monde la craint. Y compris ceux qui ne veulent pas laisser les Russes s’emparer de l’Ukraine. Le débat n’est pas nouveau. Depuis que l’arme atomique est entre les mains de plusieurs puissances, on peut redouter la vitrification du monde. La lâcheté n’est cependant pas la garantie qui écarterait son emploi. Au contraire. Et c’est là une des rares lois crédibles de l’histoire.

Quant à l’effondrement de la France, il a une cause majeure : l’inflation des dépenses sociales. Rappelons qu’elles se montent à plus de 800 milliards d’euros, dépassant de peu le budget américain de la défense ! Nous sommes donc bien une grande puissance mondiale, mais nous consacrons nos forces à la destruction de notre économie, les dépenses sociales n’étant en rien un investissement et donc en aucun cas un gage de prospérité.

Le plus navrant, c’est que l’Europe avait très bien compris ce qui péchait chez elle. En 1986, elle avait adopté l’Acte unique européen, un traité qui signait la fin du communisme chez ses signataires. En faisant du marché intérieur communautaire un espace de libre concurrence, on hissait nos pays au rang des gagnants de la compétition mondiale. Tous ont bénéficié de cette formidable réforme. Sauf la France. Qui l’a stupidement rejetée pour sauver « la Sécurité sociale que le monde entier nous envie », selon le cantique en vigueur chez nous.

J’ai eu le triste privilège, en tant que combattant de première ligne de la liberté, de vivre chaque minute de ce drame et de fouler chaque pouce de terrain du champ de bataille. Je n’ai jamais douté de notre victoire finale, même si l’Etat français a déployé contre nous toute son administration et tous ses juges. Tout simplement parce que l’on ne peut, comme le fait la France, être favorable à la construction européenne et mettre toute sa force à la combattre.

La mise en concurrence de la Sécurité sociale sauvera notre économie et redonnera vie à l’emploi. Elle nous redonnera aussi le moral. Au lieu de se dire qu’il n’y a rien à espérer dans notre pays, nos jeunes retrouveront « la pêche ». Et ils infuseront de nouveau leur joie de vivre dans les familles. Qui au lieu de se confiner dans l’univers de la retraite regarderont vers l’avenir de tous ceux qu’elles aiment et vers le succès de leur pays.

Ayant dépassé l’âge d’être un enfant, je me retrouve à crier, comme dans le conte d’Andersen, que le roi est nu. Franchement, je n’en suis pas vraiment gêné. Car celui sur qui se pose le doigt du destin n’a en général rien fait pour cela. Sauf ce qu’il estimait être son devoir. Chaque matin, j’ouvre ma fenêtre et je regarde les enfants que leurs parents conduisent à l’école. Et j’ai envie de leur crier « Allez les petits ! ». Comme Roger Couderc aux grands costauds de l’équipe de France de rugby. Oui, tout cela, c’est la France. Et je l’aime !

Claude Reichman

 

 

 

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Lettre à Bernard Arnault

Lettre à Bernard Arnault

Cher Monsieur Arnault,

Nous ne nous connaissons pas, mais cela n’empêche pas de se parler. Vous êtes souvent mis en cause en ce moment sur ce qu’on appelle « les réseaux sociaux », que j’appellerais plutôt « les réseaux asociaux ». On y dit que votre fortune permettrait de sauver notre régime de retraite et qu’il suffirait en somme de vous la confisquer. Passons sur le fait qu’il s’agit tout simplement de vous voler, ce qui à ma connaissance est interdit par la loi, et venons-en à ce qui est l’essentiel de cette revendication.

Votre fortune est estimée à 195 milliards d’euros. Elle fait de vous l’homme le plus riche du monde. Félicitations. Et en même temps je vous plains bien, car vous êtes exposé à toutes les concupiscences et à tous les sentiments violents qui peuplent l’âme humaine. Imaginons qu’on vous vole cette somme et qu’on la verse au régime français de retraite. Celui-ci distribue chaque année 345 milliards d’euros. Grâce à votre argent, les cotisations de retraite des Français seront payées pendant 7 mois. Mais le huitième mois, ils devront à nouveau verser 28 milliards d’euros pour leur retraite …et ainsi de suite. Vous n’aurez sauvé nos retraites que pendant un peu plus de la moitié d’une année. Vous verrez : on vous traitera de minable !

Bien entendu, on se mettra aussitôt en chasse d’autres milliardaire, et comme la plupart de ceux-ci ont mis leur fortune à l’abri à l’étranger, on se rabattra sur la classe moyenne, puis, faute de rapines suffisantes, on finira – comme toujours – par taxer les pauvres. Alors, comme toutes ces manœuvres n’auront rien rapporté, on baissera drastiquement les pensions, avant de les ramener à l’euro symbolique.

Cette histoire n’a rien d’original. Partout où l’on a voulu croire que voler les riches enrichirait les pauvres, les choses se sont terminées de cette manière. Le plus bel exemple est celui du communisme qui a appauvri le peuple partout où il s’est imposé. Et qui a ruiné les productions des pays où il régnait. C’est ainsi que des milliers de Cubains sont morts d’avoir ingurgité des boissons frelatées, le rhum ayant disparu de leur pays. Plus de rhum à Cuba, il fallait le faire ! Eh bien ils l’ont fait.

Pour autant, cher Monsieur Arnault, votre fortune n’est pas sauvée. A défaut d’être vraiment utile, sa confiscation sera une belle satisfaction pour tous les envieux qui peuplent notre beau pays, comme – soyons juste – tous les autres. Mais vous le savez certainement, ce qui caractérise un bon régime politique, c’est le fait qu’il soit capable par des moyens démocratiques de tenir en lisière le peuple des envieux. Le régime politique français n’a pas cette qualité.

Vous préparez votre retraite, cher Monsieur Arnault, en confiant la direction de vos entreprises à vos enfants. C’est une façon comme une autre de se retirer. C’est surtout une façon de gérer votre fortune. Les retraités français ne peuvent pas en faire autant. D’abord parce qu’ils n’ont pas de fortune, leur épargne étant engloutie au fur et à mesure par leurs cotisations à la retraite par répartition et, quand ils meurent, leur retraite ne va pas à leurs enfants. Car leurs droits disparaissent à l’instant même de leur mort ! Alors ça, pour être social, c’est social !

De vous à moi, cher Monsieur Arnault, le régime français de retraite est une pure folie. Une folie communiste, instituée par le parti du même nom à la Libération, alors qu’il était en position de force. Et tous les prétendus politiciens de droite n’y ont rien changé depuis cette époque. Mieux : les Français défilent en foule aujourd’hui pour le conserver. Oh non, ils ne sont pas fous. Ils sont simplement aveugles.

Vous possédez, cher Monsieur Arnault, des médias. Que ne menez-vous pas une campagne d’information sur ce que pourrait être une véritable retraite pour les Français ? Ce n’est vraiment pas compliqué à expliquer. Les Français savent qu’il faut placer de l’argent pour parer les mauvais coups du destin. C’est ce qu’il faut leur permettre en supprimant l’abominable régime de répartition qui les ruine. Nous avons fait le calcul : un smicard peut se faire un appréciable capital en plaçant pendant quarante ans une somme équivalente à celle que le régime actuel de retraite lui confisque. Avec en plus une rente mensuelle supérieure à ce qu’il touche aujourd’hui. Voilà ce dont on prive les Français.

Cher Monsieur Arnault, pardonnez-moi de vous avoir importuné. C’était pour le bien de la France, qui m’importe au plus haut point. En fait, ce que je voulais expliquer à mes compatriotes, c’est qu’il est facile et inutile de s’en prendre aux milliardaires. Ce qu’il faut, c’est permettre à tous les Français de vivre dans une aisance qui corresponde à l’état de leur pays. Et pour cela, cesser de leur confisquer plus de 80 % de leurs revenus en impôts, taxes et cotisations, comme le fait un Etat qu’ils ont eu grand tort de laisser croître à ce point. Voilà le programme qu’il faut à la France. On n’attend plus que les hommes pour l’appliquer !

Claude Reichman

 

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Il est temps que les médias disent la vérité !

Il est temps que les médias disent la vérité !

Le débat sur la réforme des retraites a été particulièrement éclairant. Il a permis de vérifier que les Français sont privés d’information. Comment ! vont hurler certains. Privés d’information ? Alors que nous avons quatre chaînes d’information continue et que les innombrables chaînes dont l’évolution technologique a gratifié notre pays (comme tous les autres) ont toutes des bulletins d’information !

Bien sûr, ce ne sont pas les informations qui manquent. Mais qu’appelle-t-on « information » ? N’importe quel observateur impartial peut constater que sur toutes les chaînes de télévision et de radio, ce sont les mêmes nouvelles, les mêmes analyses, les mêmes commentaires. Et les mêmes invités sur les plateaux. Chacun a les siens, ils circulent parfois un peu de l’un à l’autre, certains, les plus nombreux, sont plutôt à gauche, d’autres plutôt à droite (une espèce rare) et aucun n’est libéral. Bref, c’est partout la même bouillie.

Pour se faire une opinion éclairée, il faut beaucoup de patience, ne pas hésiter à se plonger dans des publications austères et surtout beaucoup réfléchir. Cette dernière occupation est devenue une rareté à l’ère de l’immédiateté. Les réseaux sociaux permettent à n’importe qui de réagir à la seconde par écrit sur n’importe quel sujet, de préférence sur un sujet où l’on n’a aucune compétence, car ce qui compte c’est l’opinion. Il fut un temps où le mot d’opinion avait un sens. Il impliquait un minimum (et même plutôt un maximum) d’information et de réflexion, et l’on avait un peu honte de se risquer sur ce terrain sans y être sérieusement préparé. Ce temps est révolu et même oublié.

Un autre phénomène peut être constaté, mais surtout par ceux à qui il arrive d’être invités sur un plateau de télévision. Ils s’aperçoivent vite qu’il existe un code non écrit mais férocement appliqué qui oblige les invités à ne pas sortir du cadre de pensée qui règne dans les médias. Le malheureux qui fait l’erreur de s’en écarter le paie d’une mise à l’écart définitive. Il ne s’agit évidemment pas d’un caprice de rédacteur en chef. Celui qui a ce titre ne le conservera pas longtemps s’il laisse quelqu’un s’éloigner de la doxa dominante. En fait, la consigne vient des propriétaires des médias.

Ces derniers sont tous des hommes d’affaires milliardaires, qui ont des intérêts si divers qu’il est parfois difficile de déterminer ceux qui prédominent. Mais ce qui est certain, c’est que sur tous leurs terrains d’action, ils sont en rapport avec l’Etat. Et là, le même scénario qu’avec le plus humble rédacteur en chef se répète. Les détenteurs du pouvoir leur font comprendre qu’ « au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable », pour reprendre un titre célèbre de Romain Gary.

On a compris qu’il règne en France un climat d’unanimité ! Bien entendu, cette expression n’est qu’un trait d’humour. Il règne en France un climat pesant de censure et d’autocensure, de menace permanente sur tous les acteurs du débat public et finalement de mort intellectuelle qui n’est pas sans évoquer celui des pays de l’Est quand y régnait le communisme.

Alors que peut-on faire ? Se pelotonner sous l’édredon pour jouir de la chaleur fœtale ? Se consoler dans la boisson ? Se passionner pour le sport sans en faire jamais ? Rien de tout cela évidemment pour un citoyen conscient de ses devoirs. Mais continuer de miser sur la force de conviction. Tout en sachant que l’homme met du temps à se faire précisément … une opinion.

Nous avons peu d’alliés dans le désert français. Mais il en est un qui, à coup sûr, ne nous fera pas défaut. Il s’agit d’un chiffre. Celui de la dette. La France est gouvernée par la dépense publique. Et celle-ci a franchi les limites de la raison. Les deux universitaires américains Reinhardt et Rogoff ont étudié huit siècles de crises financières dans le monde. Ils en concluent ceci : « Ce qu’on constate de manière répétée dans l’histoire des crises financières, c’est que lorsqu’un accident menace de se produire, il finit par se produire. » Personne ne peut douter qu’avec 3000 milliards d’euros de dette, la France soit à la merci d’un accident.

Un accident financier n’est pas un simple épisode. Il peut jeter un peuple dans la misère. Tel est précisément l’enjeu de notre combat. Il faut absolument faire de vraies réformes avant qu’il ne soit trop tard. Et c’est pour cela que la bataille de l’information est essentielle. Que ceux qui se pavanent sur les plateaux de télévision veuillent bien réfléchir quelques instants. Beaucoup d’entre eux connaissent la vérité et savent que notre pays est gouverné au mépris du raisonnable. Un peu de courage, Mesdames et Messieurs, est-ce trop vous demander ?

Claude Reichman

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Libérons-nous de la retraite !

Libérons-nous de la retraite !

Depuis que l’homme est homme, il a toujours pris sa retraite. On peut même affirmer qu’il en est de même chez tous les grands singes. Les choses n’ont changé qu’au dix-neuvième siècle de notre ère quand l’industrialisation a attiré les paysans dans les villes. Les ouvriers n’avaient plus le refuge familial des campagnes pour s’y retirer l’âge venu en attendant la mort.

Le mécontentement et l’inquiétude de la population ouvrière donnèrent naissance à des mouvements sociaux qui conduisirent les autorités à se préoccuper du sort des ouvriers âgés. C’est ainsi que Bismarck créa pour eux un régime de retraite destiné à les calmer mais certainement pas à leur assurer une vieillesse heureuse. En effet le chancelier consulta, au moment de créer ce régime, un expert à qui il fit cette demande : « A quel âge faut-il fixer la retraite pour qu’on ne la touche jamais ? » Après étude des statistiques, l’expert trancha : « A soixante-cinq ans, Excellence, car c’est l’âge auquel les Prussiens décèdent. »

Depuis, les progrès de l’espérance de vie ont quelque peu modifié la donne, et du coup on arrive à rester retraité, dans la plupart des pays développés, pendant une bonne vingtaine d’années, ce qui ne va pas sans poser des problèmes de financement. Les régimes de retraite adoptés dans ces pays mêlent généralement la répartition et la capitalisation. La France, quant à elle, a fait le choix exclusif de la répartition, ce qui l’a conduite, faute de réformes et d’adaptations en temps utile, à l’impasse actuelle où il n’y a plus que 1,4 cotisant pour un retraité, ce qui signifie que le régime est en faillite.

Les gouvernants français se disent de temps en temps qu’il faudrait prendre des mesures pour « sauver la répartition », mais ils se heurtent aux partis et syndicats de gauche qui disent qu’il ne faut rien changer et qui inventent des chiffres pour prétendre que le régime est à l’équilibre. Aucun d’entre eux, ni d’ailleurs personne, n’ose affirmer que le nombre des cotisants ne fait rien à l’affaire. Mais les « réformes » des gouvernants ne jouent que sur l’âge de la prise de retraite, ce qui devrait mécaniquement augmenter le rapport cotisants-retraités… à condition que les travailleurs prolongés restent des travailleurs et ne se transforment pas en chômeurs. Ce qui est en effet à craindre, les salariés âgés étant mieux payés que les jeunes et coûtant donc plus cher, en salaires et en cotisations sociales, à leurs employeurs en raison des bienfaits de la Sécurité sociale qui, ayant ruiné l’économie du pays se voit bien ruinant définitivement les dernières entreprises encore en vie.

Les rares politiciens un peu raisonnables proposent qu’on ajoute de la capitalisation à la répartition, ce qui donnerait un « mix » plus gérable, et c’est en effet la solution choisie par plusieurs pays occidentaux.  Mais même ainsi « réparé », le régime de retraite reste une incongruité dans le monde actuel. Il s’agit en effet d’un bloc de béton noué au cou des centaines de millions de salariés des pays occidentaux. Nous sommes en effet à l’heure du mouvement et de la souplesse. Il en faut pour bénéficier de la liberté d’initiative que requièrent les économies modernes. Un régime de retraite, même mixte, n’est vraiment pas ce qu’il faut conserver pour évoluer dans le monde actuel !

Alors faut-il supprimer le régime de retraite ? Bien sûr, car cela ne signifie nullement la suppression de la retraite elle-même. Ce que les hommes veulent vraiment dans le fond de leur pensée, c’est prendre leur retraite au moment qu’ils choisiront, en fonction des investissements et des placements qu’ils auront faits librement durant toute leur vie et de ce qu’ils peuvent en attendre de revenus d’inactivité.

On n’a pas attendu les retraites organisées par l’Etat pour épargner. Seuls le peuple des moutons a besoin d’un gardien. Les hommes normalement constitués n’ont besoin que de liberté. Et c’est cette liberté qui les rend responsables. L’Etat ne doit conserver, dans ce domaine, qu’une mission : veiller à ce que l’investissement et l’épargne respectent des règles d’honnêteté et de saine gestion. Le reste appartient aux individus.

Et la solidarité ? objecteront certains. Elle a bien d’autres occasions de se manifester, ne serait-ce que par l’impôt. Et qu’on cesse de nous rebattre les oreilles de cette vertu quand on sait à quel point elle est détournée de son sens par les combines et les magouilles des mieux placés et des plus influents dans l’appareil du pouvoir.

Rendons la retraite à ceux qui en sont les véritables propriétaires, à savoir ceux qui la financent. Parmi les immenses avantages que cela procurera à l’humanité, figure au premier rang l’extraordinaire capacité d’initiative que l’évolution a offerte à l’homme et qui lui permet d’affronter les situations les plus difficiles. Ne nous privons pas de notre plus grande qualité pour le maintien d’une vieillerie paralysante.

Claude Reichman

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La France doit se reprendre ! 

La France doit se reprendre ! 

Parmi les vœux que nous formons tous pour notre pays, il en est un qui devrait faire l’unanimité, tant les opinions convergent pour se désoler de l’effondrement de la France. Ce vœu n’est en fait que l’expression de la volonté de vivre, que tous les humains ont en commun, mais qu’ils ne traduisent pas toujours en actes. Oui, la France doit se reprendre.

La France a commis une grande faute, qu’elle paie aujourd’hui au prix fort. Elle s’est laissé entraîner dans une spirale dont elle n’avait en fait nul besoin. L’empire romain a distribué du blé à tous les paysans qui avaient quitté la terre pour la ville de Rome parce qu’ils ne pouvaient plus subsister sur leur ferme, étranglée par l’appétit insatiable de l’empire. Rome n’avait pas le choix. Une révolte de la faim aurait eu raison d’elle. Mais la France ?

A la Libération, les Français étaient pauvres. Mais ils étaient pleins d’ardeur pour reconstruire le pays. Une aide de circonstance pouvait se justifier, mais certes pas un nouveau système de vie passant par une assistance de chaque instant. Bien entendu, le nouveau système n’entra en vigueur que progressivement et sous des dehors vertueux. Il fallait permettre aux Français de se soigner, d’avoir une retraite, et d’élever une famille. On reconnaît là les trois branches de la Sécurité sociale.

On peut aussi y reconnaître la main du parti communiste, fort de plus de 28 % des voix (et armé, comme le fit observer le général de Gaulle à  un visiteur). Mais il y avait aussi 72 % des Français qui n’étaient pas communistes et qui ne voulaient en aucune manière vivre dans une « démocratie populaire », nom dont les communistes avaient baptisé les dictatures qu’ils créaient dans la partie de l’Europe que l’armée rouge occupait. Mais la vertu a ceci de pernicieux qu’elle peut tromper les plus lucides des citoyens en leur faisant croire que son déploiement n’est fait que pour leur bien.

Aujourd’hui, alors que nous allons nous engager dans l’an 2022, le budget social de la France est égal au budget militaire des Etats-Unis ! Avec ce budget, l’Amérique protège le monde libre. Avec le même budget, la France s’enfonce et toutes ses structures s’effondrent les unes après les autres.

Nous n’avions nul besoin de ces prélèvements gigantesques sur l’activité économique. Le général de Gaulle disait : « La Sécurité sociale, c’est bon pour un million de pauvres types ! » Que n’a-t-il mis ce précepte en vigueur quand la Sécurité sociale a commencé son périple déficitaire. Georges Pompidou, alors premier ministre, confia à Jean-Marcel Jeanneney le soin de prendre des ordonnances qui devaient conduire la Sécu à l’équilibre. Elles ne la conduisirent qu’a d’autres déficits, et il en fut ainsi de tous les plans de « redressement » qui se sont succédé jusqu’à aujourd’hui.

Non, nous n’avions aucun besoin de cette débauche de dépenses incontrôlées et de pertes abyssales. La Sécurité sociale se décline, pour l’essentiel, en deux assurances : assurance maladie, assurance vieillesse, et en une allocation dite familiale. Les deux premiers régimes doivent fonctionner comme les assurances qu’ils sont, et le troisième dépend de choix politiques libres et révocables.

Rien n’empêchait donc la France de faire un choix assurantiel pour la Sécurité sociale et de l’assortir de dispositifs d’aide pour les moins favorisés. Au lieu de cela, le système communiste l’a emporté, et a emporté la France avec lui dans le gouffre où elle agonise. Ce fut bien un choix politique, et une grande victoire pour le parti communiste, qui l’a célébré en disparaissant. On n’avait plus besoin de lui, ses idées régnaient sur la France.

Alors puisque les choses sont claires, pourquoi les gouvernements français successifs refusent-ils d’appliquer la mise en concurrence de la Sécurité sociale, décidée par le traité européen de 1986, qui la ramènera à l’équilibre et cessera de faire plonger notre économie dans l’abîme du sous-développement ? Il n’y a pas de réponse sérieuse à cette question, car l’attitude des politiciens français s’apparente à celle des habitants du royaume qui ne voyaient pas que le roi était nu. Il fallut, chacun le sait mais n’en tire pas de leçon, un enfant pour faire éclater la vérité.

La France, pour se reprendre, n’a besoin que d’un coup de fouet : celui que donnera à notre économie la fin de la torture sociale que lui inflige le communisme. Cette révolution se fera sans effusion de sang et même sans violence. Il y suffit d’une simple phrase : vous êtes libres !

Claude Reichman

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Voici pourquoi la France s’abandonne !

Voici pourquoi la France s’abandonne !

Triste Noël en France. Mais l’espérance est au cœur des croyants. Et pour ceux qui ne croient pas, il y a toujours cette fête de famille, le souvenir de la neige qui crisse sous les pas, et de la mandarine qui attend tout près de l’âtre.

Un pays divisé et qui ne devrait pas l’être. Les politiciens ont fait leur oeuvre : ils ont semé leur poison dans les âmes. Tel qui vivait serein est empli de haine, tel autre qui aimait son voisin lui trouve une drôle de tête, pour tout dire une tête d’étranger. Et pourtant, quand une équipe de France joue sur le terrain, la Marseillaise retentit chaque fois qu’il faut encourager la nation au combat. Comment avons-nous pu devenir aussi malheureux dans un si beau pays, avec des compatriotes qui respirent le même air que nous et qui savent qu’être un Français est un cadeau du ciel ?

Il y a hélas un mal français. Et l’on a le sentiment que les Français ne veulent pas le combattre. Volonté de ne pas voir ? Inconscience ? Sentiment que tout est perdu ?  Peu importe, le résultat est là : notre pays s’enfonce lentement – mais de plus en plus vite – dans l’eau obscure et glacée des fleuves immenses qui se jettent dans des mers dont nul ne revient.

Il ya de quoi enrager quand la connaissance et l’expérience qu’une éducation aimante et éclairée vous ont apportées, et que des études que tout le monde peut faire en France, parce que la gratuité n’y est pas un vain mot, vous ont préparé à être un citoyen responsable. Oui, il y a, en France, des hommes et des femmes en très grand nombre qui sont prêts à se porter au secours de leur pays. Pourquoi ne le font-ils pas ?

Il est important de répondre à cette question, car notre avenir commun en dépend. La seule explication vraiment convaincante est le découragement général. Encore faut-il expliquer sérieusement ce découragement. Les tentatives politiques n’ont pas manqué, visant à renverser les équipes en place. Toutes ont échoué, même si l’assise du pouvoir n’a cessé de se réduire. Le pouvoir actuel représente moins du tiers des électeurs, et beaucoup moins encore des inscrits. Il est plus que minoritaire. Mais l’opposition n’a aucune unité et cultive plus la chimère que la raison. Le régime se maintient donc cahin-caha, ment à gorge déployée et se perd dans une gestion qui ne se fait même plus au jour le jour mais de minute en minute. Un tel pouvoir est voué à tomber avant longtemps.

Néanmoins, il se maintient, même dans des conditions déplorables. Le plus terrible pour lui, est que maintenant tout se sait très vite par la grâce d’Internet. On peut revoir en ce moment des déclarations d’il y a moins de trois ans du premier ministre de l’époque, Edouard Philippe, et de sa ministre des transports, Elisabeth Borne, se vantant de réaliser le recul du nucléaire au profit des énergies renouvelables, alors que cette décision imbécile aura pour seul avantage de faire vivre les Français dans le froid. Philippe est au sommet des sondages aujourd’hui, et Borne est première ministre, alors que leur place devrait être dans les poubelles de l’histoire.

On touche là la principale raison du découragement : la désinformation. Le sacrifice de notre industrie nucléaire aurait dû faire l’objet de unes répétés de tous les journaux. Il n’en a rien été. Inutile de se révolter se sont dit les Français lucides, l’opinion n’est pas avec nous. Or c’eût été le contraire si les médias avaient exposé les enjeux.

Mais n’oublions pas la raison des échecs répétés de remplacement des gouvernants. C’est l’emprise de l’Etat. Elle est actuellement de 62 % de la production. On ne peut plus entreprendre ni même faire un pas sans se heurter à l’Etat, qui continue de croire qu’il est la solution aux problèmes, alors qu’il en est le créateur.

On pourra remettre l’Etat à sa place et rendre le pouvoir aux Français en libérant ces derniers de la Sécurité sociale. Un traité européen l’a décidé en 1986. La France à l’obligation constitutionnelle de l’appliquer. Il faut faire cesser le viol permanent de notre état de droit. La liberté et la prospérité sont au bout de ce chemin.

Pourquoi se battre encore, alors que la France s’abandonne ? Tout simplement parce que nous sommes français et que nous n’avons pas le droit de trahir notre pays. Alors plus que jamais, vive la France !

Joyeux Noël à tous.

Claude Reichman

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Exigez votre liberté !

Exigez votre liberté !

La dépense publique fait le lit de la dictature. Il faudrait graver cette formule dans le marbre. Et bien sûr dans la Constitution. Il n’est pas difficile de démontrer comment s’effectue le passage de la démocratie à la dictature par l’effet de la dépense publique. Il suffit de considérer l’histoire de la France depuis 1958, date de création de la Ve République.

Tant que le général de Gaulle a été aux commandes, le risque a été contenu. Le général pensait – et le disait à ses ministres – que la dépense ne devait pas dépasser le tiers de la production. Malheureusement, le chef de l’Etat avait aussi fait sienne l’idée que les hauts fonctionnaires étaient les plus qualifiés pour diriger l’Etat. Le ver était donc dans le fruit. Car dès que la dépense publique s’est envolée, les énarques s’y sont ébroués comme les crocodiles dans la mare. Et ils ont dévoré tout ce qui passait à leur proximité, sans compter les razzias plus lointaines.

A mesure que les énarques créaient des organismes censés diriger l’action de l’Etat, et s’y taillaient de juteuses sinécures, l’argent du secteur privé disparaissait dans ces officines tandis qu’on ajoutait des impôts à l’impôt pour alimenter le flux. Et à chaque prélèvement supplémentaire, c’était une liberté qui disparaissait. Par exemple la liberté, pour un entrepreneur, d’engager du personnel pour améliorer son efficacité. Sachant que toute embauche se traduisait par des charges nouvelles, le patron y renonçait et l’entreprise se recroquevillait sur elle-même. Ce fut le début d’un cycle infernal dans lequel a disparu l’industrie française. En même temps le chômage de masse faisait son apparition et ne disparut plus jamais, même si la virtuosité des technocrates à dissimuler la réalité fit merveille dans la création de formations bidon et d’emplois inutiles.

Ajoutons aussi que le patron étant devenu l’ennemi, le régime fit en sorte d’éliminer les plus prestigieux pour faire peur aux autres et débarrasser le terrain pour y implanter en majesté de somptueuses satrapies. En fait, la France revivait l’affrontement d’Athènes et de l’empire perse, à ceci près qu’il n’y eut pas, cette fois, de courageux citoyens pour affronter et vaincre l’immense flotte de Xerxès Ier et gagner les quelques décennies de répit qui permirent l’éclosion de la culture occidentale.

C’est alors que la France a perdu la partie. Par la faute de ses citoyens, mais surtout par l’emprise croissante de l’Etat, qui présent dans chaque acte libre par un impôt, une taxe, une loi, un règlement, paralysait toute tentative de vie autonome. Même la vie politique y perdit sa liberté, les citoyens donnant la préférence aux partis qui promettaient une large distribution de subsides étatiques.

Depuis, notre pays vit une interminable agonie civique. L’Etat interdit par son omniprésence toute initiative privée. Les populations immigrées qui sont venues en foule jouir de l’Etat providence ne se sont pas assimilées, sans doute parce qu’elles étaient trop nombreuses, et fournissent un support passif mais précieux aux actions de l’Islam conquérant. L’insécurité croît de façon exponentielle, à mesure que la France s’appauvrit, et l’on ne voit pas l’issue du drame qui se déroule sous nos yeux et en notre présence.

La dictature n’est pas à venir, elle s’est déjà installée. Pendant l’épidémie de Covid, les médecins ont eu à subit les diktats et les sanctions de leur Ordre professionnel, qui obéit avec le petit doigt sur la couture du pantalon aux injonctions du gouvernement, en contravention avec les lois qui protègent le libre exercice médical. La libre expression des opinions est traquées par les officines du pouvoir qui n’hésitent pas à embastiller, contre toute garantie constitutionnelle, ceux qui, flamberge au vent, croient qu’on peut encore jouer les Cyrano de Bergerac au pays des petits hommes gris.

Y aura-t-il un évènement imprévu qui portera le peuple aux barricades ? Nul ne peut le savoir. Les situations languides s’achèvent rarement en sursaut salvateur. Mais le meilleur espoir que peuvent nourrir les démocrates tient à la force de la construction européenne. Ses défauts ne sont plus à démontrer, mais elle porte en elle un principe magnifique que les Etats européens ont gravé dans le traité de l’Acte unique en 1986 et qui s’énonce ainsi : « L’Union européenne constitue un espace sans frontières intérieures où les marchandises, les personnes, les services et les capitaux peuvent circuler librement. »

Face à l’obscurantisme de l’Etat français, seule la concurrence peut apporter le salut à nos entreprises et rendre à la France la force économique qui balaiera toutes les menées dictatoriales.

Pour une fois, je conclurai par une citation du gouvernement chinois de Xi Jinping, mais à l’envers. Dans les rues de Shanghai des drones ont diffusé cette injonction : « Contrôlez votre désir de liberté ! » Je propose que dans les rues de toutes les villes de France des haut-parleurs proclament : « Exigez votre liberté ! »

Claude Reichman

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Françaises, Français, réveillez-vous, votre pays a besoin de vous !

Françaises, Français, réveillez-vous, votre pays a besoin de vous !

« Docteur Folamour », le chef d’œuvre de Stanley Kubrick, est le film qu’il faut voir et revoir en ces temps où la guerre nucléaire est revenue au premier plan des préoccupations de l’humanité. Non pas seulement parce que le film n’a rien perdu de son actualité militaire, mais aussi parce qu’un de ses épisodes nous en dit long sur l’organisation de notre société occidentale.

Le colonel britannique qui a réussi à trouver le code secret permettant de rappeler les quarante deux bombardiers fonçant avec leurs charges nucléaires vers la Russie tente de le communiquer par téléphone au président des Etats-Unis, mais n’a pas assez de pièces pour établir la communication. Le colonel américain qui le surveille finit par accepter de tirer dans un distributeur de coca-cola afin d’obtenir la monnaie nécessaire, non sans avoir mis l’Anglais en garde sur le fait qu’il s’agit d’une propriété privée : « Si vous ne parvenez pas à joindre le président des Etats-Unis, vous aurez des comptes à rendre à Coca-Cola ! ».

La force de l’épisode tient au véritable face à face entre la propriété privée et le salut du monde. Episode impensable ailleurs qu’aux Etats-Unis. Partout ailleurs, on tirerait dans le distributeur sans la moindre hésitation, et même sans y réfléchir. Or toute la force de l’Amérique est dans cette scène. Un pays où un tel face à face est possible saura toujours respecter ses droits fondamentaux, dont la propriété est l’un des principaux.

Nous devons, en France, faire à cet égard notre examen de conscience. Notre pays est l’auteur de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789. Rappelons l’article 2 de ce texte sublime :
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. » La propriété vient aussitôt après la liberté, et lui est d’ailleurs consubstantielle. C’est si vrai qu’il n’est jamais arrivé que la propriété soit remise en cause sans que la liberté ne trépasse.

Un pays, comme la France, où les dépenses publiques dépassent 70 % de la production, n’est plus un pays de liberté. Ce n’est pas non plus un pays démocratique. Rappelons ces phrases lumineuses de Friedrich  Hayek : « En Allemagne, les autorités centrales et locales contrôlaient en 1928, d’après une revue officielle allemande, 53 % du revenu national. En pareil cas, ces autorités contrôlent presque toute la vie économique de la nation. Alors il n’y a guère de fin individuelle dont l’achèvement ne dépende de l’action de l’Etat, et l’ « échelle sociale de valeurs » qui guide l’action de l’Etat doit embrasser pratiquement toutes les fins individuelles. » (La route de la servitude). Dans ces conditions, le nazisme n’avait plus qu’à s’installer.

Une telle situation n’a pu se créer en France que par l’expansion des dépenses sociales, dont la Sécurité sociale est le bras armé. N’oublions pas que c’est sous la pression du parti communiste que cet organisme s’est imposé, dans le but évident de mettre en place une société collectiviste. Les partis politiques de droite ne s’y sont jamais opposés, ajoutant la veulerie à l’aveuglement et déméritant honteusement de la République.

La France est aujourd’hui menacée de dictature. Pire : il est certain que sans une réaction du peuple, une dictature s’établira. On en voit aisément les prémices. L’épidémie de Covid a permis à l’Etat de dicter aux médecins les traitements qu’il jugeait appropriés. Mais surtout, il s’est autorisé à interdire toute liberté médicale à cet égard. Et il a intimé l’ordre aux conseils du même nom de condamner tout médecin respectant le serment d’Hippocrate et prescrivant librement ses traitements.

Il ne s’agit que d’un début. Dans un pays en mauvais état comme l’est la France en raison de plusieurs décennies de mauvaise gouvernance, les difficultés ne peuvent que s’accumuler, offrant à chaque occasion la possibilité au pouvoir d’imposer ses choix. Et du même coup multipliant les actes dictatoriaux, dont l’issue ne peut être qu’une dictature pleine et entière.

Les Français qui s’opposent à la dictature sont traités de « complotistes » par le pouvoir. On ne voit vraiment pas de quel complot il pourrait s’agir. Ces Français se contentent de parler et de manifester au grand jour, comme on en a le droit dans toute démocratie. Mais le fait que le pouvoir ne sache pas comment traiter leur contestation en dit long sur le risque d’un véritable coup d’Etat. Ce risque est aggravé par la personnalité impérieuse de M. Macron, et par sa certitude de détenir la vérité en toutes circonstances. Sous sa houlette, les fonctionnaires s’enhardissent et n’hésitent plus à embastiller les opposants. La dictature n’est plus à venir, elle est là.

Qu’on me permette de citer à nouveau la phrase d’Edmund Burke : « La seule condition au triomphe du mal, c’est l’inaction des gens de bien. » Françaises, Français, gens de bien de toute opinion, réveillez-vous, votre pays a besoin de vous.

Claude Reichman

 

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L’heure du grand vent est enfin venue !

L’heure du grand vent est enfin venue !

Il y a des chiffres qui sont pires que significatifs. Ils sont accablants. La France dépenses 850 milliards d’euros en prestations sociales. Les Etats-Unis dépensent une somme légèrement inférieure pour entretenir leur armée, la première du monde. Et alors ? diront certains. On fait ce qu’on veut. Bien sûr. Chacun est libre de se suicider.

Chacun est libre aussi d’avoir une opinion. Et de l’exprimer. En France, il n’y a pas foule pour dénoncer l’abus des dépenses sociales. Pour tout dire, il n’y a même personne. Même ceux qui ont gardé un peu de raison n’osent pas s’élever contre cette folie dépensière, de peur d’être attaqué en blasphème. Tant il est vrai que la politique sociale est devenue en France une religion.

Le recul du catholicisme en France a laissé une large place à d’autres croyances. Celle qui l’a emporté – et de loin – est la religion sociale. En fait, celle-ci n’a gagné que parce qu’elle s’est appuyée sur une organisation de fer. Le principe de base étant la cotisation, qui signe l’appartenance, il fallait rendre celle-ci obligatoire pour sceller la fin de la liberté dans notre pays. Et pour faire triompher la religion sociale.

La majorité des Français ne connaît pas les dessous de l’organisation sociale. Ils sont salariés et les cotisations leur sont tout simplement prélevées. Ils ne s’en aperçoivent même pas. On a voulu rendre cette cotisation visible il y a une vingtaine d’années en faisant apparaître le salaire réel sur la feuille de paye. Ce fut un échec cuisant. Personne n’a réagi à la spoliation du travail par les prélèvements sociaux. Et l’opération de vérité a été abandonnée.

Depuis, le chien crevé continue sa croisière au fil de l’eau. Et la France s’enfonce dans la régression économique et sociale, tandis qu’il y a toujours des politiciens pour parader sur les estrades et faire semblant de gouverner. Mais la régression la pire est politique. Les vingt-trois millions de Français largués, c’est-à-dire pour lesquels la fin du mois commence le premier, ne votent plus et, quand ils le font, choisissent des votes extrêmes ou le vote nul. La dissidence politique représente la moitié du corps électoral. Dans n’importe quelle démocratie, on s’en inquièterait vivement. Pas en France. Officiellement on gémit sur la maladie démocratique. Dans le secret des officines, on se réjouit de rester entre soi et de pouvoir présider seuls ou presque aux destinées de la nation.

Pourtant la solution existe. Elle est européenne. L’Europe n’a pas bonne presse en France. Et pourtant à chaque fois qu’un parti a voulu abandonner les disciplines européennes, il a été contraint de faire machine arrière. Les Français savent très bien que l’Europe leur apporte plus qu’elle ne leur enlève. En 1986, les pays membres ont voté un Traité dénommé l’Acte unique –  parce qu’il rassemble les dispositions des traités précédents – dont l’article 13 mérite d’être cité en toutes lettres. Le voici : « Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée selon les dispositions du présent traité. »

On ne peut pas être plus précis. Tout ce qui est monopole, entrave commerciale, tricherie fiscale ou autre filouterie d’Etat est interdit. C’est plus qu’une révolution, c’est une bénédiction. Le vainqueur de ce traité est le citoyen européen. Sa victoire est plus qu’historique, elle est civilisationnelle. Toute personne ayant subi les horribles tracas de l’administration d’Etat ne peut qu’être sincèrement reconnaissante aux Etats européens d’avoir ainsi sacrifié leurs privilèges régaliens sur l’autel du progrès économique et social et de la civilisation occidentale.

L’obligation de respecter les traités découle, en France, de l’article 55 de la Constitution, qui dispose : « Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie. »

Il n’y a donc aucune possibilité légale de ne pas appliquer la libre circulation sauf à la supprimer dans un autre traité. Ce n’est évidemment pas le cas. Depuis 1993, date d’application de l’Acte unique, le monopole de la sécurité sociale est supprimé. Les juges ont eu beau s’échiner, ils n’ont jamais pu réussir qu’à retarder l’application de ces heureuses dispositions. Depuis 1993 donc, la France sacrifie son avenir à des dispositions mortes, et donc, pour reprendre l’expression de Maurice Druon, s’est mise « aux ordres d’un cadavre ». Mais le cadavre empeste de plus en plus. L’air est devenu irrespirable. L’heure du grand vent est enfin venue !

Claude Reichman

 

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L’air de France peut nous sauver !

L’air de France peut nous sauver !

Qu’est-ce qu’un complotiste ? C’est quelqu’un qui n’est pas d’accord avec le gouvernement. C’est en tout cas ce que je crois avoir compris en entendant les voix officielles. Celles-ci laissent entendre que ceux qui s’opposent au pouvoir ne sont pas mus seulement par des idées opposées aux siennes, mais qu’ils sacrifient aussi à on ne sait quel culte méphitique né dans des marécages idéologiques qui rappellent « les heures les plus sombres de notre histoire ».

Aucun individu sensé ne peut croire à ces sornettes. Et pourtant tous ceux qui gravitent dans l’orbite officielle les répètent à l’envi. En fait, la connerie est devenue un cri de ralliement. Le ralliement d’une majorité d’Allemands au nazisme a longtemps été un mystère. Aujourd’hui on l’explique très bien. Les nazis se sont imposés par la violence et non par la conviction. C’est cette violence qui a convaincu les Allemands qu’il leur fallait devenir nazi. Si demain la violence s’impose en France, ceux qui la dirigent deviendront sans difficulté les maîtres du pays. Jusqu’à ce qu’une violence adverse les détruise.

Le pouvoir actuel en France n’a aucune assise démocratique. Il repose sur un président qui n’est là que pour se faire admirer et sur des élus – aujourd’hui minoritaires – dont on se demande de quelle catégorie sociale ils viennent. Bref, il s’agit d’un pouvoir artificiel, qui ne repose sur aucun socle solide. Ce qui ne l’empêche pas de revendiquer haut et fort une légitimité qu’il n’a pas.

Ce que les observateurs n’ont pas encore compris, c’est qu’une telle structure de pouvoir appelle inéluctablement la guerre civile. La première évidence est qu’un pouvoir aussi intolérant est incompatible avec la minorité politique. Les incidents de vote à l’Assemblée démontrent que le pouvoir use d’expédients éculés pour faire passer ses idées ou empêcher le vote de celles des autres. Le spectacle est délétère pour la démocratie.

La seconde évidence est que la coexistence d’une immense classe de fonctionnaires, qui a droit à tout, avec le reste du peuple français, qui n’a droit à rien, ne peut aboutir qu’à une immense révolte. Quant à la troisième évidence, elle nous dit sans fard que la haine que le peuple éprouve pour ses dirigeants ne peut conduire qu’à la destruction de ces derniers, y compris à leur destruction physique.

La seule interrogation qui demeure, est la date prévisible de ces évènements chaotiques. Elle dépendra d’une erreur supplémentaire du pouvoir, de cette fameuse goutte d’eau qui fait déborder le vase.

En ce moment, le pouvoir iranien subit une révolte de la jeunesse, le pouvoir chinois voit les travailleurs des usines se révolter contre la tyrannie sanitaire, le pouvoir russe affronte l’indignation des mères de famille qui ne veulent pas voir leurs fils mourir dans une guerre stupide et criminelle. Partout dans le monde, des peuples prennent la parole, et parfois les armes. Rien d’étonnant. Avec 8 milliards d’hommes sur terre, la planète sent la poudre !

Tout cela n’empêche pas l’incoyable Macron (oui, j’ai bien écrit « incoyable », puisque c’est ainsi que le mot se prononçait sous le Directoire et que notre président ne dépare pas dans la faune de l’époque) de faire ses cabrioles, ses mimines et ses hurlements sous la lune afin de séduire un peuple abasourdi par tant d’inconscience et qui se demande comme tout cela va se terminer.

Comment ? Nous le savons tous. Ca va chauffer. La seule façon d’éviter le chaos, c’est qu’émerge un individu en qui les Français se reconnaissent et qu’il ramène la sérénité par des propositions raisonnables et par une énergie que l’on ressente jusqu’au cœur de nos villes et de nos villages.

La France n’est pas un mystère. C’est un superbe et vieux pays que tout Français aime au plus profond de son cœur. Ses échecs nous désolent, mais ne tuent pas notre espérance. Parce qu’il en est ainsi de l’amour humain : c’est un sentiment à la force incomparable, qui ne disparaît pas avec les corps et qui, comme le dit cette magnifique chanson, « flotte dans l’air à la ronde ». Oui, l’air de France peut nous sauver. Il suffit de le respirer à pleins poumons !

Claude Reichman

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On ne sait vraiment pas où l’on va !

On ne sait vraiment pas où l’on va !

Un troupeau de moutons court vers un but inconnu. L’un d’eux interroge celui qui court à côté de lui. « Qui a donné l’ordre ? », lui demande-t-il. Et l’autre répond : « Quel ordre ? ».

Il s’agit évidemment d’un dessin humoristique. Nos deux moutons seraient français que cela ne nous étonnerait pas. Tant il est vrai que notre pays ne sait manifestement pas où il va. Certes nous avons un président de la République qui multiplie les discours. Nous avons aussi des hommes et des femmes politiques qui parlent à longueur de temps. Et les réseaux sociaux regorgent de déclarations péremptoires. Au bout du compte, on n’est pas plus avancé qu’au début.

L’homme préhistorique était un sacré bavard. Il parlait sans cesse. La raison était qu’il ne prenait pas le temps de réfléchir, et probablement qu’il n’en était guère capable. Il a fallu un million et demi d’années pour que la pensée grecque s’épanouisse. Depuis, l’humanité n’a pas fait beaucoup de progrès intellectuels, sauf bien sûr en matière scientifique au cours des deux derniers siècles, où ses avancées ont été fulgurantes.

La médecine a progressé de façon spectaculaire au cours du dernier demi-siècle. Mais si la science des médecins nous éblouit aujourd’hui, il n’en va pas de même de leurs discours. On a pu le constater au cours de la pandémie de covid 19. Les disputes académiques ont donné une triste image de l’art médical. Les hommes de l’art se sont disputés comme des chiffonniers sur le bon traitement de la maladie, alors que les bases du diagnostic et du traitement étaient évidentes. Et si l’on en était resté à la dispute ! Les politiciens s’en sont mêlés avec passion, comme si leur autorité était mise en jeu par l’administration d’hydroxychloroquine ou d’ivermectine ! La figure haute en couleur (et en savoir) du Pr Raoult a donné au tableau général les teintes éclatantes d’une dispute homérique.

Les chaînes d’information ont donné un spectacle navrant, où d’éminents médecins racontaient n’importe quoi, au mépris de toute logique, et se chamaillaient sans dignité, arbitrés par des journalistes dépassés par les évènements et qui finissaient par trancher les débats du haut de leur ignorance. Mais si les journalistes ont des excuses, n’étant pas omniscients, les professeurs de médecine n’en ont aucune, au moins quand ils parlent de leur discipline.

J’en suis arrivé à réclamer une réforme des études de médecine, où l’on inclurait la philosophie grecque, de façon à permettre aux futurs praticiens de raisonner à la façon d’Aristote.

Quand les élites d’un pays – et Dieu sait que les médecins constituent une élite – en sont arrivées à ne pas mieux se conduire qu’un marchand de frites, il est temps de réagir. Je m’aperçois d’ailleurs que je suis injuste avec les marchands de frites. Ceux qui nous régalaient au sortir de la faculté de médecine méritent toute notre gratitude. Ainsi va l’humanité. La solidarité des hommes est le maître mot. A condition de la laisser entre des mains sincères.

L’aventure humaine a quelque chose de stupéfiant. L’homme est capable de construire n’importe quoi et d’en faire un usage inattendu. Puis de le transformer à nouveau jusqu’à ce qu’il ressemble à un animal apocalyptique. Bref, à force d’inventer, l’homme finit par ne plus savoir où il va.

Mais l’objectif majeur de l’homme est d’aller aussi loin que possible en direction de l’horizon. Puis d’en dépasser la ligne. « Et ainsi de suite », disait Tchékhov. C’est ainsi que les hommes ont atteint le chiffre de 8 milliards et rien ne dit qu’ils s’arrêteront là.

Quant aux hommes qui vont devoir patienter jusqu’au moment de savoir s’ils seront encore plus nombreux, on leur souhaite bien du plaisir ! Il reste encore quelques disciples de Malthus. Mais l’Angleterre ne règne plus sur le monde et leurs propos se diluent dans la masse humaine. Il n’empêche que le problème est posé. Certains pays asiatiques semblent l’avoir résolu. Ils nous annoncent une forte réduction de leur population dans une cinquantaine d’années.

Que l’homme ne sache pas où il va, c’est une évidence. Que l’humanité n’ait pu, jusqu’à présent, faire émerger en son sein de véritables grands penseurs en est une autre. Ce n’est pas faire injure aux penseurs que vénère l’humanité que de leur donner finalement une note médiocre. Au fond, ils n’en savent pas plus que l’homme moyen. Peut-être faudrait-il chercher dans les rangs des humoristes. Leur art de cibler tel trait de caractère ou de comportement nous en dit beaucoup plus sur la nature humaine que les écrits de tel philosophe.

Qu’on me permette de terminer sur un propos de Louis de Funès. Interrogé sur ce qu’il aimerait jouer, alors qu’il a atteint la célébrité, il a répondu que ce qu’il aimerait tourner, ce sont des scènes comme dans « Les belles bacchantes », où il joue un policier et imite les cris du poulet. Bien entendu, De Funès a compris depuis toujours que la dérision et l’absurde nous renseignent sur la condition humaine mieux que de savantes études. Au fond, ce qui nous manque le plus dans les temps de crise, ce sont des acteurs capables de ramener les évènements à leur aspect comique et donc de nous les faire craindre moins. Autrement dit, de nous donner du courage !

Claude Reichman

 

 

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Qui est la jeune fille au tambour ?

Qui est la jeune fille au tambour ?

En fait, il vaudrait mieux dire, si l’on veut être fidèle à l’image, la jeune fille à la grosse caisse. Mais cela fait un titre moins joli.

Tout est parti d’un article du Figaro, le 10 novembre dernier. « Bridé par les écolos, Bridor délocalise un projet d’usine ». Signé par Mathilde Visseyrias, l’article raconte que la société Bridor, présidée par le breton Louis Le Duff, veut créer une usine de boulangerie industrielle à Liffré, en Ille-et-Vilaine. Très implantée en Bretagne, Bridor est un leader mondial de la boulangerie. Mathilde Visseyrias résume ainsi le projet : « Le projet coche toutes les cases : réindustrialisation de la France, création d’emplois et exportation d’un savoir faire français. Las. Malgré la promesse de 500 créations de postes et 250 millions d’euros d’investissement, il est menacé. » Louis Le Duff est consterné : « Face à des opposants au projet, je ne peux encore attendre dix ans sans rien faire.

Samedi dernier une manifestation a réuni 500 personnes à Liffré. La présidente du groupe écologiste à la région Bretagne explique que « le problème essentiel est la consommation d’eau de  l’usine, alors que la ressource est rare en Bretagne. Nous reprochons également au projet l’artificialisation des sols et la destruction de terres agricoles. Il y a aussi une zone naturelle à préserver. » Pourtant, après trois ans de procédures administratives, Bridor a obtenu l’autorisation environnementale du préfet, et la commune a délivré le permis de construire, indique Le Figaro.

Nous voilà donc en plein cœur du mal français. Ne pouvant se développer en France, Bridor, qui possède une dizaine de sites dans le monde, faute de pouvoir créer une usine à Liffré, va le faire en Allemagne ou au Portugal. La photo qui illustre l’article du Figaro montre une petite foule de manifestants portant une pancarte « Bridor dehors », ainsi que des participants jouant de la trompette et du tambour et une jeune femme blonde, joyeuse et décidée qui frappe sur une grosse caisse.

J’ai grande envie d’interroger la jeune fille à la grosse caisse. Qu’attend-elle de la vie ? Espère-t-elle un emploi ? Dans quel domaine ? A-t-elle des parents à la retraite ou près de la prendre ? Oui, j’ai très envie qu’elle parle, pour que nous comprenions mieux encore le désastre français.

Je n’ai évidemment pas de conseils à donner à l’excellente Mathilde Visseyrias, mais ce serait bien qu’elle retrouve cette jeune fille et la fasse parler.

Parce qu’à un moment ou à un autre, il va falloir crever l’abcès français, si l’on veut que notre pays survive. Jusqu’à présent, nos gouvernants n’ont rien fait d’autre que des discours. L’actuel président de la République excelle dans le genre. Il y est si bon, que plus personne ne l’écoute. On se contente de la musique des mots. Mais s’agit-il encore de politique ?

L’éducation du genre humain se fait surtout par l’exemple. Bien entendu, il y a depuis vingt-cinq siècles au moins des enseignants de métier qui doivent en principe faire mieux que les bénévoles que sont les parents. Ceux qui y sont le mieux parvenu sont les instituteurs français de la troisième République, qui menaient leurs ouailles au certificat d’études. Après, les choses se sont gâchées. L’enseignement ne fut plus un sacerdoce, mais un boulot comme un autre, avec pas mal de vacances. Les parents les mieux placés ont parfaitement su pallier les insuffisances de l’éducation nationale. Mais ils l’ont fait pour leurs enfants. Les enfants des autres ont été livrés au hasard d’un bon maître et à la déréliction de tous les autres enseignants.

Et puis la catastrophe finale est arrivée avec la main mise des gauchistes sur les canaux de communication. Même si les grands médias sont la propriété d’industriels ayant une saine conception de l’économie, ceux-ci en ont laissé la direction à des journalistes sommés de ne pas provoquer de troubles dans l’opinion et donc de donner mieux qu’une tribune, un monopole, à tous les braillards de gauche que n’a pas manqué de produire une société où la quête de subvention est le sport roi.

Ainsi les idées de gauche les plus saugrenues règnent dans les médias et produisent des générations de pauvres jeunes gens habitués à vivre dans la stupidité et dressés à militer pour elle.

Tout cela, nous sommes nombreux à le savoir. Mais pas assez nombreux pour en persuader le pays. C’est pourquoi il serait très utile d’interroger la jeune fille au tambour, en espérant que ses drôles d’idées provoqueront dans l’opinion un choc salutaire.

Claude Reichmann

PS Henri Dumas

Je me permets Claude de rajouter, sous ma responsabilité, la photo publique du Figaro. Je le fais par ce PS, les commentaires ne peuvent pas recevoir de photo.

J’avais tant envie de la voir en lisant le billet… Amicalement. H. Dumas

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Les fanatiques sont aux portes du pouvoir !

Les fanatiques sont aux portes du pouvoir !

« Qui eût cru que la tolérance même aurait ses fanatiques ? » Cette remarque désabusée est de Malesherbes, qui eut le courage d’être l’avocat de Louis XVI, avant de finir lui aussi sur l’échafaud. La France était alors sous le régime de la Terreur, un des épisodes les plus honteux de la vie nationale. Même si certains en font porter la responsabilité aux fautes de la monarchie.

Quelques années plus tard, Fouché, le ministre de la police de Napoléon, émit cette pensée ô combien précieuse, un véritable sésame : « N’attaquez pas les sots. En période de crise, ils sont tout puissants. »

Quiconque a vu à la télévision l’épisode du député de couleur de la France insoumise face à une interjection émanant d’un député du Rassemblement national et visant on ne sait qui, aura pu contempler un spectacle de haine pure sur les bancs des mélenchoniens. Bouches tordues, regards injectés, postures menaçantes, tout y était. Et le plus étonnant était que les haineux faisaient semblant de croire à un propos raciste du député adverse, mais ne faisaient pas semblant du tout d’exprimer de la haine. Formidable leçon de choses, formidable leçon de paléoanthropologie. Les spécialistes de cctte dernière discipline se sont demandés si le lynchage en bande existe chez nos plus proches parents, les chimpanzés. La réponse est oui. Nos liens de parenté sont là et bien là. Et l’espèce a ses lois, que nul ne peut nier.

Le fanatisme a du mal à survivre à l’effacement des religions. Alors il s’en crée d’autres. L’écologie est l’une d’elles. « Sauver la planète » est devenu une bondieuserie que l’on place à tout propos dans une conversation pour montrer qu’on est du bon côté de la croyance. L’antiracisme occupe aussi une belle place dans le nouveau panthéon. Il permet d’aimer son prochain en paroles et de s’en dispenser dans les faits. Jean-Jacques Rousseau l’avait dit : « Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins. »

Toute idée est bonne qui permet à l’homme d’exprimer le fanatisme inhérent à sa constitution psychique. Même le football, qui n’est pas une idée mais une occasion de se réunir en foule et d’oublier sa propre personne pour se fondre dans la masse et agir en toute impunité. La politique offre d’aussi belles occasions, comme toute réunion. D’ailleurs le code pénal lui-même utilise l’expression pour qualifier un délit commis « en réunion ».

La foule, comme l’a admirablement expliqué Gustave Le Bon, n’est pas l’addition de ses constituants individuels, mais un être nouveau qui a ses caractéristiques propres. Et c’est ce qui rend si difficile le combat contre le fanatisme, car l’homme est habitué à se battre contre des individus, mais pas contre un élément de foule, fût-il même isolé de celle-ci mais lui appartenant par tous les pores de sa peau.

La guerre est une des plaies de l’humanité. Même quand on la croit disparue, elle ressurgit, comme on le voit en ce moment en Ukraine. Son déclenchement est typiquement un phénomène de foule, même si la responsabilité d’un seul, le chef suprême, peut être mise en cause. Pendant les périodes de paix, les belliqueux ne cessent jamais de s’agiter. Jusqu’à mettre en péril la domination du chef et le pousser à un conflit qu’il ne souhaite pas. Un belliqueux est un individu doté d’un tempérament agressif et qui cherche à celui-ci une occasion de s’exprimer. Le rôle d’un Etat digne de ce nom est de contenir l’agressivité des belliqueux afin de ne pas avoir à déclencher une guerre à tout propos. Mais quand l’Etat est faible, tout devient possible.

La France vit actuellement une de ces périodes à haut risque. La situation économique est à elle seule un facteur de conflit, puisque la moitié du corps électoral est en déshérence, ne parvenant plus à joindre les deux bouts, ses fins de mois commençant le premier. La révolte des gilets jaunes aurait dû pousser le pouvoir à l’action. Elle ne l’a poussé qu’aux discours.

L’arrivée de députés de la France insoumise à l’assemblée nationale est un signe de plus de la déstabilisation du pays. Les solutions qu’ils préconisent ne peuvent qu’aggraver la crise, mais ils n’en ont cure, leur véritable but étant la destruction de la société afin de lui substituer une société idéale à leurs yeux, mais qui a le tort de n’avoir jamais pu réunir des êtres humains.

En période de crise, Fouché avait raison, les sots sont tout puissants. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille renoncer à l’intelligence, qui est quand même le plus bel attribut de l’homme. Le meilleur espoir qu’on puisse nourrir en France est que se constitue autour de quelques personnalités de valeur un groupe actif qui ne se contente pas d’analyser la situation, mais prenne des initiatives de terrain. Car c’est sur le terrain que se gagnent ou se perdent les conflits. Alors, comme le disaient nos gardes champêtres, avis à la population !

Claude Reichman

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Au secours, on se noie !

Au secours, on se noie !

On a rarement vu un peuple se noyer comme le peuple français aujourd’hui. Le pire est que personne ne se jette à l’eau pour le sauver. Il est vrai qu’il s’agit d’un sauvetage à haut risque et qu’il y faut un sauveteur aussi costaud que bon nageur. Pas facile à trouver par les temps qui courent !

Je n’ai pas du tout le culte de l’homme providentiel. Mais quand même un type solide serait le bienvenu. Car il faut être solide intellectuellement et mentalement pour affronter l’océan de stupidités qui submerge la France. S’il faut absolument se référer à quelqu’un, je dirai que c’est vers un Pompidou qu’il faut aller. Je veux dire quelqu’un qui allie la culture, le bon sens et la détermination. Pompidou est hélas mort, mais il ne manque pas dans notre pays d’hommes de sa trempe. Et quand je dis homme, je dis aussi femme.

Point n’est besoin d’élaborer un programme complet de gouvernement. Il faut avant tout, en bon médecin, identifier le mal dont souffre le patient et prescrire un traitement. J’y vais de mon diagnostic : la France souffre d’une grave insuffisance de liberté. A chaque fois qu’un problème se présente à elle, c’est l’Etat qu’elle charge de le résoudre. Ou plus exactement, ce sont les hommes de l’Etat qui se présentent en blouse blanche et, se prétendant docteurs, prennent en main son traitement. Lequel échoue à chaque fois, car on n’a jamais vu un médecin imaginaire guérir un vrai malade.

Or la bonne thérapeutique, c’est de faire confiance aux qualités naturelles du patient et de ne rien faire qui nuisent à sa mise en œuvre. Les Français sont un peuple intelligent et courageux. Plein « d’infinie- ressource- et- sagacité ». L’expression est de Rudyard Kipling, qui ne parlait pas de la France, mais il ne faut pas trop demander à un Anglais. Il n’empêche que la formule qualifie bien notre peuple. Alors c’est à lui qu’il faut faire confiance.

Tant que la France sera enserrée dans les liens enchevêtrés que les années ont noués sur elle, rien ne sera possible. Mais comment faire disparaître les milliers d’administrations, de hautes autorités, de comités Théodule et autres entités indéfinies chargées de missions de service public qui se sont entassées sur le corps souffrant de la nation au fil des décennies ? Le seul moyen est de les priver de ressources. Mais qui, alors, se chargera de leurs missions ? se demandera l’honnête homme qui n’a jamais rien connu d’autre que cet embrouillamini inutile et nuisible. La réponse est simple : personne. Car on n’a pas besoin de ce que ces organismes font. Et si telle ou telle de leurs activités a un intérêt, laissons les citoyens s’en charger.

Le pays soutiendra d’autant plus cette politique que les contribuables bénéficieront de l’argent ainsi épargné. Il s’enclenchera un cycle vertueux ou économies et responsabilité s’allieront dans un élan joyeux. Celui dont l’absence fait du plus gai des peuples un morne troupeau.

Qu’on ne s’y trompe pas. La liberté n’est pas un don du ciel. Elle se conquiert et se défend. Le besoin de liberté est patent en France. Chaque semaine, des cortèges s’ébranlent qui la revendiquent et qui ne se lassent pas de manifester. Malheureusement, beaucoup de ces rassemblements se font au nom de protestations douteuses.

Revendiquer la liberté et dans la phase suivante traiter notre plus ancien allié d’assassin est un slogan qui s’autodétruit. L’Amérique est obligée de mener le monde pour protéger l’Occident, qui est le plus grand espace de civilisation que le monde ait connu. Nous n’avons évidemment pas à nous laisser mener par le bout du nez, ni à cautionner toute initiative de notre allié. Mais n’oublions jamais qu’il y a une grande différence entre un allié et une puissance qui ne vous a jamais défendu.

Et c’est là qu’intervient l’homme qu’il nous faut. C’est à lui, et à ses larges épaules qu’il appartient de tracer la voie juste et de la défendre. La persuasion doit suffire. Et rien de mieux pour persuader qu’un argumentaire que le peuple comprend. Ronald Reagan a abattu le communisme non seulement par la force dissuasive de son armée, la première du monde, de ses fusées et de ses bombes, mais aussi par ses bonnes histoires qu’il aimait raconter dans ses causeries radiophoniques, comme à des amis devant un bon feu de bois. Depuis que l’homme est homme, il a raconté des histoires. Ce sont elles qui ont fini par créer la civilisation.

Alors il faut qu’on nous raconte des histoires de liberté. Pour nous défendre de l’oppression et pour la vaincre. Dans l’histoire de Kipling que j’ai évoquée, c’est l’alliance d’un petit poisson et d’un naufragé qui vainc la voracité de la baleine. Tout lecteur qui y voit un symbole aura mille fois raison.

Claude Reichman

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« La tête entière est malade, et tout le cœur souffrant ! »

« La tête entière est malade, et tout le cœur souffrant ! »

« Tout se paye un jour », dit un proverbe qui semble bien oublié. Oublié en tout cas de ceux qui nous gouvernent. L’horrible drame de la mort de Lola est venu nous rappeler les règles éternelles de l’équilibre des sociétés humaines.

De la horde originelle aux sociétés contemporaines, le progrès a été mince. Nous sommes toujours en proie à des pulsions collectives conduisant parfois à des guerres et des massacres, et parfois seulement à des crimes individuels. Mais la mince couche de morale que certaines religions ont apposée sur l’homme résiste toujours aussi mal à ses instincts primaires.

Dans le monde fini et totalement médiatisé qui est le nôtre, sont apparus des inconnus qui donnent le ton à la société et qu’on appelle des influenceurs. Leur domaine est celui des réseaux sociaux, car ils n’ont pas pignon sur rue dans les grands médias. La simple existence de ces nouveaux leaders pose un problème existentiel à la démocratie.

Traditionnellement, la démocratie a pour base constitutive la désignation de représentants du peuple. Celle-ci passe par l’élection. Mais à partir du moment où l’élection se voit concurrencée par de nouveaux procédés, la démocratie chancelle, faute de légitimité.

La France vit un de ces moments où le destin hésite. Toutes les prédictions sont fragiles, et le pessimisme semble gagner de jour en jour de nouvelles couches de la population. Tant il est vrai qu’à défaut de tout comprendre, faute d’informations le plus souvent, le peuple sait parfaitement se faire son opinion et ne tient plus le moindre compte des docteurs de l’opinion qu’on entend à longueur de temps dans les médias et qui illustrent à merveille l’immortelle formule de Raymond Devos : «  On m’a demandé de faire un discours, mais je tiens à vous indiquer que je vais parler pour ne rien dire. »

Personne aujourd’hui ne peut revendiquer le rôle d’influenceur du peuple. Tous ceux qui s’égosillent en espérant obtenir la faveur du pays et donc le pouvoir le font en pure perte. Certes le hasard d’une élection peut leur faire obtenir la fonction suprême, mais ils ne pourront rien en faire. On peut être élu par défaut, mais on ne gouverne pas par défaut. Le meilleur exemple de cette dichotomie est Emmanuel Macron.

L’actuel président de la République souffre d’un mal congénital à sa première élection. Sans un coup d’Etat judiciaire, il ne pouvait être élu. Il a porté les stigmates de ce viol de la démocratie pendant tout son premier quinquennat, et sa réélection mal acquise ne l’a pas guéri d’un mal qu’il portera jusqu’à la fin de ses jours. Car on ne guérit pas d’avoir trahi la confiance du peuple.

Tous les efforts de M. Macron visant à lui assurer au moins un semblant de confiance sombrent dans son intarissable logorrhée. Il avait formulé, au début, l’idée qu’un président devait être jupitérien, c’est-à-dire parler le moins possible pour que chacun de ses mots soit attendu comme la manne dans le désert. Cette idée n’a pas tenu quelques heures. Et depuis, il parle, parle, parle.

Les Français ont un président qu’ils ne respectent pas. Et aucun de ses rivaux ne bénéficie non plus d’un vrai crédit. C’est pour cela que notre société vacille. Tous les problèmes ne sont pas créés par les politiciens, mais il appartient à ces derniers de les résoudre. Ou à tout le moins d’essayer, avec l’appui du peuple. Malheureusement, tout ce qu’a fait M. Macron a été d’user d’artifices pour séduire le peuple ou pour désarmer sa colère.

On n’a pas suffisamment mesuré à cet égard l’erreur tragique qu’a été la lutte contre la pandémie du Covid 19. L’erreur, la grave faute du président de la République, a été de faire du traitement de cette infection un enjeu de pouvoir. Tous les suppôts de l’Etat se sont voués à dénigrer le traitement du Pr Raoult, voire à l’interdire, alors même que tout médecin de bon sens pouvait juger ce traitement judicieusement construit et appliqué dans le respect du serment d’Hippocrate. Aujourd’hui encore, des médecins sont traînés devant le Conseil de l’Ordre pour avoir soigné, en leur âme et conscience, des malades du Covid. Mais des procès commencent qui verront les accusateurs accusés à leur tour devant la justice, et notamment les responsables gouvernementaux.

Une important partie de la population a refusé et refuse encore la vaccination contre le Covid, la jugeant inappropriée, voire dangereuse. Les révélations récentes semblent leur donner raison. Si cela s’avère devant les juges, ce n’est pas d’une sanction qu’il s’agira, mais d’un séisme.

La confiance du peuple est le bien le plus précieux de la démocratie. Sa défiance ouvre la voie à toutes les aventures, à tous les débordements, à tous les drames. « Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé de fautes, à la race des malfaiteurs, aux fils corrompus. La tête entière est malade, et tout le cœur souffrant. » Quand on gouverne, il n’est pas inutile de méditer le jugement du prophète Esaïe !

Claude Reichman

 

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La France face à 100 000 gendarmes !

La France face à 100 000 gendarmes !

J’ai vu défiler sous la pluie, hier, les internes en médecine. Un troupeau mouillé et malheureux. On traite ces jeunes gens d’élite comme des valets taillables et corvéables à merci. Les énarques du ministère, qui n’ont pas le tiers des années d’études des internes, ont eu l’idée d’imposer aux jeunes médecins une année d’internat de plus et de les affecter ainsi dans ce qu’il est convenu d’appeler les déserts médicaux.

Le régime politique français a pour principale caractéristique l’irresponsabilité des politiciens, et singulièrement des gouvernants. La figure emblématique de cette caste est Georgina Dufoix. Mise en cause en 1991, en tant que ministre des affaires sociales, dans l’affaire du sang contaminé, elle se déclare « responsable mais pas coupable ». Elle a fait école depuis. Tous ceux qui gouvernent la France le font sous cette égide.

Rien n’est plus grave pour la démocratie que la fuite des gouvernants face à leur responsabilité. Refuser d’assortir celle-ci de la culpabilité en cas de faute, c’est ôter tout son sens à la notion de responsabilité. Et c’est bien le vœu profond de la classe politique française, constituée d’individus qui ont fait de la politique un métier et non plus une mission.

Aucun des problèmes qui se posent aujourd’hui à la France n’est imputable à d’autres qu’aux politiciens français. Ce sont leur choix, leurs actions et leur inaction qu’on retrouve à chaque détour de notre vie collective. Le climat de profond mécontentement et de révolte qui règne en ce moment en France est le résultat de plusieurs décennies de mauvaise gouvernance. Il ne s’apaisera pas tant que des élus dignes de considération et efficients n’auront pas pris les rênes du pays.

La première condition au redressement de la France est l’analyse lucide de ses problèmes. Pour le moment, ce n’est pas la voie choisie. On cherche plutôt des boucs émissaires, selon la tradition multiséculaire de l’humanité. Le bouc émissaire a pour caractéristique d’être innocent. Si tel n’était pas le cas, il ne serait qu’un coupable ordinaire, dont la société se débarrasse selon les moyens du temps. Si le bouc émissaire remplit son office, les victimes oublieront leurs souffrances et leur ressentiment. Sinon …

Sinon, c’est la révolte et parfois, beaucoup plus grave, la révolution. Aujourd’hui, en France, les conditions de la révolte sont réunies. Tout le pays est mécontent. Si le peuple se met à défiler, il faudra des changements. Mais s’il s’empare de préfectures et de ministères, ce sera la révolution. Face à elle 100 000 gendarmes et 14 000 CRS. C’est tout. C’est beaucoup face à une émeute. C’est peu, pire ce n’est rien face à des émeutes dans tout le pays.

Le tableau est dressé. Reste à savoir ce que fera la pouvoir. La probabilité est qu’il prendra la fuite. Car face au nombre, on est impuissant. Verra-t-on alors surgir un homme providentiel ? Forcément. Car quand on n’en a pas, on en invente un. Et s’il n’est pas bon, un autre peut prendre la place. Jusqu’à ce que s’installe la  chienlit.

Les politiciens ne peuvent plus grand-chose dans une telle situation. Seuls les médias peuvent conduire à une solution. A condition qu’ils fassent honnêtement leur travail. Vu ce qu’ils font actuellement, on peut être pessimiste. Quant aux réseaux sociaux, ils sont la grande déception de la révolution technologique qui leur a donné naissance. A quelques rares exceptions près, ils ne charrient que des torrents de haine et de déraison.

Tocqueville a dit : «  Ce qui met en danger la société, ce n’est pas la corruption de quelques-uns, c’est le relâchement de tous. » Il n’y a qu’une explication possible au relâchement de tous en France : l’Etat providence. L’abroger est une nécessité vitale pour notre pays. Le faire est d’autant plus nécessaire que l’Etat providence n’est en rien une nécessité pour la France du 21e siècle. L’assurance maladie n’est qu’une assurance banale, qui peut s’obtenir au meilleur coût si on la contracte jeune, l’assurance vieillesse doit surtout se défier de la répartition, qui est le meilleur chemin de la faillite, et ne peut garantir une retraite qu’à la suite d’une capitalisation diversifiée. Quant aux autres subventions à l’inactivité, elles peuvent facilement faire le tri entre les victimes de la vie et les paresseux.

On a presque envie de crier : « Mais enfin, chers compatriotes, un peu de bon sens, un peu de considération pour votre patrie et pour vos concitoyens ! » Mais ce serait crier dans le désert. Si l’on veut être entendu, il faut d’abord agir. Et parmi les actions à privilégier, il y a surtout celles qui vous libèrent. Des abus de l’Etat et des liens qu’ont jetés sur vous ceux qui ne voient de sens à la vie que dans l’asservissement du plus grand nombre au profit d’une caste de voleurs. Il n’y faut qu’un peu de courage. Je suis certain que l’avez !

Claude Reichman

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Le camp de la liberté doit s’unir !

Le camp de la liberté doit s’unir !

J’ai été militaire à l’époque où l’armée française se repliait d’Afrique du Nord. Nous avions noté que lorsque des travaux étaient engagés sur une de nos bases, c’était le signe qu’elle allait être bientôt évacuée. Les chefs militaires n’étaient évidemment pas idiots. Ils obéissaient aux ordres. Et ceux-ci étaient incohérents parce que le pouvoir politique ne maîtrisait pas la situation.

Ces réflexions me viennent quand je vois la police se révolter contre une réforme dont elle ne voit pas les bienfaits et dont elle craint qu’elle désorganise ce qui marche encore à peu près bien.

De quoi s’agit-il ? L’insécurité est devenue un problème brûlant en France. Le ministère de l’Intérieur est donc logiquement mis en cause par l’opinion et il réagit comme toute administration contestée : il fait une réforme. Soyons objectifs. Une réforme est parfois réussie. Encore faut-il qu’elle soit conduite par des responsables compétents et surtout assurés du soutien de la majorité politique et de l’opinion publique. Tel n’est pas le cas aujourd’hui. Les auteurs de la réforme ne sont pas incompétents, mais il n’y a pas de majorité politique et le pays gronde face à l’insécurité qui s’étend partout.

La réforme Darmanin vise à donner plus d’efficacité à la police en la mettant sous les ordres du préfet du département, chargé de centraliser le commandement et d’affecter les hommes aux missions les plus urgentes. A quoi les officiers de la police judiciaire, soutenus par nombre de procureurs et même d’avocats, rétorquent que le banditisme se rit des limites départementales et nécessite souvent des enquêtes longues et difficiles qui demandent de la détermination et de la patience aux policiers. Ils sont donc vent debout contre cette réforme et manifestent publiquement leur hostilité.

Bien entendu, à la conduite de Grenoble subie, à Marseille, par le directeur de la police nationale succède logiquement un acte d’autorité, le limogeage du patron de la PJ locale. Décidément, ils n’ont pas de chance dans le sud : après Raoult, le pouvoir a trouvé sur place une autre tête de turc.

Cet évènement est un signe de plus de l’affaiblissement du pouvoir en France et l’annonce de sa chute prochaine. Les gazettes nous disent que Macron songe à se présenter à nouveau quand il en aura le droit, c’est-à-dire après le mandat de son successeur. Vraiment, le pouvoir rend fou. Ce garçon n’a toujours pas compris qu’il n’a pas les qualités d’un président de la République.

La Ve République souffre d’un mal congénital. Elle a confié le pouvoir à la haute administration et celle-ci a pratiquement tout raté au long de ses soixante années de règne. Le plus grave est qu’elle a laissé la protection sociale étouffer l’économie du pays, produisant déficits, chômage et démoralisation. Aujourd’hui, la France a besoin d’un sursaut salvateur et elle ne voit pas à qui elle pourrait en confier la responsabilité.

J’ai la conviction que le salut ne peut venir que du peuple. A condition qu’on lui rende la conduite de ses destinées. La première condition est de lui laisser la liberté de ses choix de vie. Un Français est parfaitement capable d’assurer personnellement sa protection sociale, qu’il s’agisse de la maladie ou de la retraite. Il est tout aussi capable d’exprimer son opinion, à condition que les chaînes de radio et de  télévision ne donnent pas à quelques invités permanents et peu représentatifs le pouvoir de s’exprimer à sa place. Il sait enfin faire des choix importants, à condition que l’institution du référendum ne dorme pas dans les arcanes de la Constitution.

En définitive, ce qui manque le plus aux Français, c’est la liberté. Celle-ci n’est pas qu’un prétexte à défiler dans les rues. C’est un état d’esprit. Qui ne peut s’établir qu’à la suite de mesures concrètes qui forgent l’âme et les conduites. Il n’est pas acceptable que ceux qui s’expriment dans les tribunes des médias n’abordent jamais les vrais sujets. Certes, les rédactions veillent à les leur interdire (je peux en témoigner), mais pourquoi ne protestent-ils pas ? On le sait bien : parce qu’ils espèrent que la prochaine fois on passera leur article. L’espoir, dit-on, fait vivre. Dans ce cas, il fait aussi mourir.

Lorsque surgit une épreuve, la vraie nature d’un régime politique se révèle. Le Covid n’a toujours pas disparu. En Chine, quand un cas est détecté dans un établissement, les personnes présentes n’ont qu’une hâte : décamper le plus vite possible pour échapper au confinement autoritaire. La Chine est bien une dictature. En France, de lourdes menaces planent sur nos libertés. Le Covid rôde encore et l’électricité risque de manquer. Chaque jour nous apporte l’annonce d’un projet étatique de mesures contraignantes. La France est en train de devenir une dictature.

A un parlementaire qui se félicitait, sur Twitter, qu’une mesure autoritaire ait finalement été repoussée, j’ai écrit : « Non, la liberté n’est pas sauvée. Ils recommenceront encore et encore, tant qu’ils ne seront pas chassés du pouvoir. Le camp de la liberté doit s’unir ! ». Mon message a été massivement approuvé. C’est sans doute parce qu’il disait vrai !

Claude Reichman

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La retraite par répartition est morte !

La retraite par répartition est morte !

La notion de retraite est née au 19e siècle quand les paysans sont partis en masse vers la ville pour être employés par l’industrie naissante. Jusqu’alors, on arrêtait de travailler aux champs quand on n’en était plus physiquement capable et on restait à la ferme, en famille, rendant les services qu’on pouvait. En ville la vieillesse était synonyme d’abandon. De ce fait le besoin d’une assistance, sous la forme d’une pension, devenait une revendication évidente pour les syndicats et ils sont parvenus à l’obtenir des employeurs.

Mais aujourd’hui ? Certes, il n’y a plus beaucoup d’agriculteurs et ceux qui restent ne sont plus le vivier des travailleurs de la ville. Ces derniers ne sont plus exclusivement des travailleurs des usines, mais des employés de bureau. Ils ne doivent pas compter plus qu’avant pour leur vieillesse sur l’assistance familiale, mais leur vie est plus longue et moins dure et ils ont le temps de prévoir ce que seront leurs moyens d’existence à la retraite.

Le monde moderne bénéficie d’une des plus grandes conquêtes de l’humanité : les intérêts composés. Placer de l’argent rapporte d’autant plus que les intérêts, s’ajoutant chaque année aux sommes précédemment épargnées, produisent un cycle vertueux qui culmine au terme des quarante années habituelles d’activité en un capital conséquent qui produit lui-même des intérêts annuels pouvant constituer une pension appréciable.

Bien entendu, ce n’est pas le seul moyen pour un actif de se constituer une retraite. Il peut, s’il a créé une entreprise, la vendre le moment venu, ou avoir placé de l’argent dans divers investissements immobiliers ou commerciaux. Bref, la retraite est restée un problème, mais il existe d’excellents moyens de le résoudre.

Or on continue, en France, d’imposer aux travailleurs une retraite du 19e siècle qu’on a l’incroyable impudence de présenter comme une immense « conquête sociale » qu’il faut préserver à toue force et au mépris des évidences.

Il n’est pas étonnant que la France soit en pointe dans cette religion des retraites. Le type de retraite en vigueur dans notre pays explique tout. La retraite, dans notre pays, doit être collective et par répartition, ce  qui veut dire que toute initiative individuelle dans ce domaine est interdite, tout comme la constitution et le placement d’une épargne personnelle. Bien entendu, vous pouvez toujours le faire, mais après avoir alimenté la retraite collectiviste, donc quand il ne vous reste plus rien à placer. Autrement dit, le travailleur est captif de la collectivité, ce qui est la caractéristique du communisme et n’a rien d’étonnant puisque le régime français de retraite s’est constitué et fonctionne encore sous l’égide du parti communiste et de ses substituts et pseudopodes.

A l’imbécillité doctrinale, s’ajoute l’imprévoyance. Quand vous instituez une retraite par répartition, c’est-à-dire où les actifs paient pour les retraités, votre principal souci doit être le nombre des actifs. Or celui-ci, en France, n’a cessé de se réduire en raison des charges imposées aux entreprises, sous la pression de ceux qui ont institué la répartition. Et que nous en sommes arrivés au point où il n’y a plus que 1,4 cotisant pour un retraité, et que nous allons vers l’égalité complète, ce qui signifie la mort inévitable du régime.

Alors quand on apprend que le président de la République va réformer les retraites, alors qu’on sait que sa seule idée est de retarder à 65 ans la cessation d’activité, on se dit qu’il y a urgence à avoir enfin un vrai débat sur ce sujet. Est-ce que nous allons devoir subir encore longtemps la mort lente de nos retraites ? Est-ce que l’épargne continuera d’être asphyxiée au détriment de l’investissement dans l’économie ? Est- ce que la France continuera d’être aux ordres d’un cadavre, le communisme ?

Autant de questions qu’il n’est pas prévu de poser dans la pseudo-réforme qui vient. Il ne reste plus qu’à espérer qu’un vrai débat s’ouvrira au moins dans les médias. Et finira par convaincre les politiciens qu’il est temps d’être lucide.

Le général Franco agonisait depuis des semaines. Au conseil des ministres, l’un d’eux annonça : « Messieurs, Franco est mort. » Un long silence s’ensuivit. Puis l’un des ministres posa une question : « Oui, Franco est mort. Mais qui va aller le lui annoncer ? ».

Il est vraiment temps d’annoncer aux politiciens  français que la retraite par répartition est morte.

Claude Reichman

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Les femmes ont eu la peau du petit rouquin !

Les femmes ont eu la peau du petit rouquin !

Admirable permanence de l’âme humaine. Les évènements qui se déroulent dans la France contemporaine n’ont rien de très différent de ceux de la Grèce antique au IVe siècle avant JC. La seule vraie différence, c’est que nous n’avons pas encore trouvé l’Aristophane qui les tournera en dérision. Dans « L’Assemblée des femmes », l’auteur grec met en scène la prise du pouvoir par les Athéniennes, au détriment des citoyens mâles qui ne parviennent pas à réformer les institutions de la cité. Inutile de rappeler que les nouvelles institutions vont sombrer dans le ridicule et dans l’égoïsme des intérêts particuliers. Ainsi, les femmes, quand elles sont au pouvoir, ne font pas mieux que les hommes. Ni plus mal, doit-on ajouter, car Athènes avait à nouveau sombré dans la tyrannie alors que les hommes la dirigeaient sans partage.

Dans tout évènement digne de ce nom, il faut une victime emblématique. Là, nous avons « un petit rouquin », comme le dit la belle chanson de Michel Delpech. Il n’est pas antipathique, malgré ses idées, Adrien. Il s’exprime plutôt bien et ne ridiculise pas la classe politique. Mais il a deux défauts. Le premier est d’avoir proclamé il y a peu son extrême aversion pour les violences faites aux femmes. Le second, c’est d’avoir une femme qui a eu envie de le quitter. Alors il s’est un peu mis en colère, Adrien, et, dans une dispute avec Céline, il l’a giflée. Pourquoi Céline, un ou deux ans plus tard, est-elle allée porter plainte au commissariat ? Probablement parce que le divorce n’avançait pas assez vite à son gré. Et c’est alors que la France s’est enflammée.

L’histoire d’Adrien et Céline est des plus banales. Depuis que les hommes et les femmes vivent ensemble, ils se disputent. Ils s’aiment aussi, soyons équitables. Mais les gens heureux, dit-on, n’ont pas d’histoire. Le problème, ici, c’est qu’Adrien est député et qu’il a vocation à succéder à Méluche, dit Mélenchon pour les intimes. C’est donc un garçon en vue, qui a en outre un talent de chanteur de rock et qu’il frappe bien …la batterie. Bref, il y a de quoi faire du bruit.

Et c’est là que, sans le concours d’Aristophane, les Insoumis, puisque tel est le nom de leur parti, nous offrent un spectacle du plus haut comique. Car les femmes du groupe ne défendent guère leur collègue Adrien, qui se voit pousser à la démission, tandis que les hommes en arrivent à dire qu’administrer une gifle à sa femme est moins grave que la battre tous les jours ! Je me souviens d’une phrase que j’ai souvent entendue dans ma jeunesse : « On ne doit toucher à une femme qu’avec une rose. » Adrien ne la connaissait peut-être pas, ou alors il l’a oubliée dans un instant de colère. Le pauvre garçon risque de le payer pendant toute sa vie.

Car nous sommes entrés dans une époque de sorcières. Et pour leur plus grand malheur, les hommes ont pris la place des femmes dans la chasse que l’on fait aux jeteuses de sort. C’est la vie, diront certains. C’est bien fait, diront d’autres. Mais tous feraient bien de se demander pourquoi notre société est entrée en déraison. Car enfin, cela faisait un bon moment qu’on avait cessé de s’attaquer aux sorcières. Mais voilà : le peuple se trouve en face de politiciens qui ne sont jamais responsables de rien. Alors il faut bien trouver des innocents pour payer à leur place. Ce n’est certes pas nouveau. La Grèce antique et la Bible parlent l’une et l’autre du bouc émissaire. Adrien est en bonne compagnie !

Adrien n’est certes pas tout à fait innocent. Mais il est coupable de participer d’un mouvement qui, sous prétexte de protéger les femmes, veut surtout détruire la société actuelle. Celle-ci est bien loin d’être parfaite, et il faut assurément la réformer. Les femmes, en France, ne votent que depuis 1945, et il a fallu attendre le milieu du siècle pour qu’elles puissent ouvrir un compte bancaire sans l’aval de leur époux. Aujourd’hui, les femmes travaillent, sont chefs d’entreprise, pilotes d’avion et officiers dans l’armée. Personne ne s’en insurge, preuve que la société a totalement admis ces évolutions. Il n’en reste pas moins qu’elles sont des femmes, que les hommes sont des hommes, et que leur coexistence n’est pas toujours un chemin de roses, surtout quand ils ont envie de quelqu’un d’autre. A ce moment là, le seul salut des couples est dans la civilisation, qui nous apprend à ne pas gérer nos conflits dans la violence.

Adrien voulait, avec ses amis politiques, imposer aux Français un système qu’ils refusent en majorité. Il aurait mieux fait d’en rabattre un peu et de s’occuper plus de son épouse. Tout se serait mieux passé pour lui. Pauvre petit rouquin. Si coupable et si à plaindre finalement. Même si la politique, depuis toujours, ne connaît qu’une règle : « Vae victis ! »

Claude Reichman

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Le temps des seconds couteaux !

Le temps des seconds couteaux !

Et si la crise française était tout simplement une affaire d’hommes ? La pensée politique moderne raisonne surtout en termes de structures, et à bien des égards ce choix est justifié. D’autant que les structures sélectionnent un certain type d’hommes, qui assurent le maintien des structures dont ils ont les commandes. Et c’est ainsi, comme le dit le langage populaire, que la boucle est bouclée.

La France contemporaine offre un parfait exemple de ce phénomène. L’Etat a progressivement mis la main sur l’économie du pays, régnant actuellement sur 63 % du Pib. Cela signifie que toute entreprise privée ne peut se maintenir qu’en respectant les consignes de l’administration. Il ne s’agit évidemment pas du respect des lois, qui s’impose dans toute démocratie, mais de la paralysie des initiatives qui résulte de l’omniprésence des règlements et des contrôles. Un entrepreneur aujourd’hui ne doit pas être audacieux, mais malin afin de parvenir à contourner les règles absurdes qui lui sont imposées.

De ce fait, les meilleurs esprits et surtout les plus capables se détournent de la vie publique, qui ne peut leur offrir qu’un destin bridé, et cherchent meilleure fortune dans une activité qui ne dépend pas de l’Etat. Il en reste encore, mais surtout à l’étranger. Près de trois millions de nos compatriotes se sont expatriés, désespérant de pouvoir s’accomplir en France. La politique n’a donc plus d’autre choix que d’attirer les moins doués et les moins entreprenants. C’est ainsi qu’on est arrivé à n’être plus régi que par des seconds couteaux.

Macron a bâti son pouvoir en s’appuyant sur trois seconds ou même troisièmes couteaux de la République (Collomb, Ferrand, Castaner) et sur quelques gamins et gamines n’ayant jamais eu de responsabilités. Macron lui-même n’est qu’un employé de banque illuminé, qui croit que la politique consiste à faire des discours. Et voilà comment la France est gouvernée depuis cinq ans et pour cinq ans encore.

L’opposition n’est pas mieux lotie. On ne peut mieux mesurer la dégradation du personnel politique qu’en considérant les candidats à la direction des Républicains. Retailleau et Ciotti se la disputent et ne sont pas des ténors. Voilà ce qu’il est advenu du parti fondé par le général de Gaulle !

Arrêtons ici cet inventaire. Il est suffisamment éloquent. La France va mal, elle a un impérieux besoin de réformes, et elle n’a personne pour les faire. Il ne reste sur le devant de la scène que de médiocres imprécateurs et de laborieux récitants, dont la cacophonie ne finit que par inspirer du dégoût au peuple.

Alors faut-il désespérer ? La réponse est dans le caractère de chacun. Et dans la vie, qui est synonyme d’espoir. Mais elle est aussi dans les actions de libération que certains conduisent. La liberté est la solution à la plupart de nos maux. Car elle permet l’initiative, et donc le changement. De nombreux exemples historiques, dont certains sont récents, montrent qu’un système oppressif s’effondre souvent très vite. Et que ce qui semblait impossible devient soudain évident.

Le plus tyrannique des systèmes est celui qui a le plus à craindre. Car il a à faire non pas à des groupements, qu’on peut toujours disperser, mais à des individus irréductibles. On a beau les emprisonner ou les tuer, il en surgit toujours quelques autres. Si peu nombreux soient-ils, ils empoisonnent l’existence du tyran. Qui ne sait plus quel artifice utiliser pour en finir avec leur contestation, et qui finit par faire une faute qui emporte le régime.

La France n’est pas la Russie de Poutine, ni la Chine de Xi. Mais elle est gravement affaiblie par son absence de démocratie. Or ce ne sont pas les remèdes préconisés par certains, comme le fait de ramener le pouvoir au niveau local ou régional, qui changeront quoi que ce soit au mal français. Ce mal, c’est le pouvoir donné aux structures officielles au détriment non pas d’autres structures, mais au détriment des individus. De Gaulle pensait que les prélèvements obligatoires ne devaient pas dépasser le tiers du produit intérieur. Il avait évidemment raison, même si le régime qu’il a créé a fini par doubler ce prélèvement. Pour revenir au tiers, il faut diminuer précisément d’un tiers ce qu’on prend dans la poche des Français. Et cela, on ne peut le faire qu’en libérant la protection sociale, qui coûte, excusez du peu, plus de 800 milliards d’euros et pèse lourdement sur toute activité.

Pour conclure, je vous propose une chanson :
Rêver un impossible rêve,
Porter le chagrin des départs,
Brûler d’une possible fièvre,
Partir où personne ne part.

C’est « L’homme de la Mancha ».  Eh oui, Don Quichotte. L’éternelle image du combattant.

Claude Reichman

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