Tous les articles par Claude Reichman

A tous ceux qui se sont associés à nos combats !

A tous ceux qui se sont associés à nos combats !

Dans sa liste des péchés capitaux, l’Eglise en a oublié un. Qui est à l’origine de tous nos maux : le fanatisme. L’homme doit être capable de se contenir. Il n’y a pas de société ni de civilisation sans cette vertu. Le fanatique se met à l’écart de la condition humaine. Si on ne le tient pas en bride, il peut créer des désastres irréparables. Et quoi de plus irréparable pour les hommes que de mourir ?

Le fanatisme est inséparable de l’esprit religieux, quelle que soit la religion et si laïque soit-elle. Le « wokisme » qui s’étend actuellement en Amérique et en Occident est une religion. Qui se substitue à des croyances en voie d’extinction. Rien de nouveau d’ailleurs. Le « wokisme », c’est l’éveil. Bouddha, qui vécut au sixième siècle avant notre ère, signifie « l’éveillé ». « Rien de nouveau sous le soleil », dirait l’Ecclésiaste, qu’on attribue au roi Salomon. Qui vécut quatre siècles avant le Bouddha.

Ainsi les 1400 cm3 et les 85 milliards de neurones du cerveau humain sont capables de produire autant de merveilles que d’horreurs. On pourrait presque dire : l’homme, c’est un progrès, un massacre, un progrès, un massacre, et ainsi de suite … De quoi désespérer. Mais pour lutter contre le désespoir, il y a l’action. Et celle-ci obéit à des lois. La première d’entre elles est la nécessité d’un commandement. Non pas un ordre, mais un chef. Il suffit d’étudier l’histoire pour le comprendre et le vérifier. L’existence d’un chef est la condition de l’action. Sinon, il n’y a que pagaille et souvent sauvagerie.

Les chefs, ce n’est pas ce qui manque dans les sociétés humaines. Où presque chacun veut être chef. Pas forcément chef suprême, ce qui demande des qualités rares, mais chef de quelque chose. En somme, la société des petits chefs. Pas agréable à vivre. Le mieux est que chacun soit son propre chef  et fasse preuve de discipline collective si besoin. L’Occident a fondé sa culture sur ce principe. Jusqu’à présent, on n’a rien trouvé de mieux. Quant au grand chef, il vaut mieux Churchill ou De Gaulle que Gengis Khan ou Mao. Là encore, c’est l’Occident qui marque des points.

Dans les conflits qui déchirent le monde, le fanatisme joue un rôle majeur. Pour l’Occident, qui est et reste, pour nous Français, notre univers naturel, la stratégie doit être double : combattre le fanatisme chez nous, s’unir aux autres occidentaux pour le vaincre là où il cherche à s’imposer contre nous. Il ne suffit évidemment pas de proclamer ces objectifs. Il faut se rendre capable de les atteindre. Et là encore la méthode ne peut réussir que si elle s’incarne en un chef qu’on respecte et qu’on écoute. La France s’est dotée d’une constitution qui le permet. L’élection du président au suffrage universel n’a pas que des avantages, mais du moins produit-elle à chaque échéance un gouvernant suprême. Le tout est qu’il soit digne de la fonction.

Force nous est de constater – et de regretter – que ce procédé de désignation n’a produit depuis plusieurs décennies que des résultats médiocres. Nos présidents, depuis Pompidou, n’ont pas été à la hauteur du poste. Et l’actuel est encore pire, car à sa médiocrité il ajoute une prétention insoutenable, qui le conduit à faire en permanence la leçon et la morale au peuple, alors qu’il n’a rien accompli dans sa vie de ce qui forme un homme. Subissons-nous une malchance interminable ou y a-t-il d’autres causes ? En fait, la seule raison de notre incapacité à nous doter d’un bon président est le système administratif qui gouverne la France. Quand l’Etat en arrive à prélever près des deux tiers de ce que produit le pays, il détruit toute liberté d’entreprendre et de décider. Si bien que personne ne conduit vraiment les destinées de la France.

Nous avons besoin d’un programme de redressement national. Il ne nous faut ni roulements de tambour ni proclamations guerrières. Il nous faut de l’intelligence et de la détermination. Et un sincère désintéressement au profit de l’intérêt général. Ces qualités ne manquent pas aux Français. Chacun peut témoigner que dans son environnement il existe des citoyens qui ne dépareraient pas à la tête de l’Etat. Alors c’est à eux que nous devons nous intéresser, et non aux politiciens professionnels qui se voient déjà en haut de l’échelle. Plutôt que de prendre rang dans une écurie présidentielle, réunissons-nous dans des rassemblements locaux et échangeons des idées avec tous ceux, et ils sont nombreux, qui ont quelque chose à dire. C’est ainsi que la Révolution s’est faite.

L’inquiétude sur l’avenir de notre pays est réelle chez les Français. Une mobilisation doit être possible. Evidemment, certains joueront la carte du pire. Mais le patriotisme dominera, comme chaque fois qu’il en va de l’essentiel. Je lance un appel à mes amis, à mes lecteurs. Et à tous ceux qui se sont associés à nos combats pour la liberté. Le temps est venu pour chacun de vous de reprendre le combat. Certains me diront qu’ils n’ont plus l’âge. Je leur répondrai par ces mots qu’Homère met dans la bouche de Laërte, le père d’Ulysse, qui se définit ainsi : « Soldat aux cheveux gris, contraint par la nécessité ».

Claude Reichman

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La chute de la France se poursuit inexorablement !

La chute de la France se poursuit inexorablement !

Tandis que les massacres du 7 octobre ont horrifié le monde, la France poursuit sereinement sa course à l’abîme. Rien n’est plus paisible qu’un corps qui tombe. On dirait que la chute est une anesthésie. Reste que l’arrivée est toujours horrible. Nous allons nous fracasser sur la réalité du monde. Que nous n’avons pas voulu voir depuis des décennies, nous berçant de notre grandeur passée, écoutant de piètres gouvernants qui en fait ne gouvernaient rien du tout. Comment tout cela a-t-il été possible ?

Comment ? Tout simplement par la tyrannie du statu quo. C’était comme ça hier, ce sera comme ça demain. Et ainsi de suite …Un peuple sans projet ne va pas loin. Il attend son oppresseur. Et celui-ci se présente toujours. Regardez Byzance. L’empire romain d’Orient, peuplé de Grecs. Une troupe d’Ottomans et de bachibouzouks les soumet et en fait des musulmans. Et depuis, ils le sont restés. Et nous Français ? Avec nos gouvernants épris de soumission, allons-nous devenir musulmans, par l’effet du dynamisme démographique de ceux-ci et de l’apport régulier qu’ils reçoivent de l’Afrique ? C’est fort possible. On voit déjà des conversions se préparer. Une seule condition : qu’on laisse aux impétrants le droit de continuer à causer dans le poste. Pour le reste, ils sont d’accord sur tout.

Et c’est ainsi que la classe parlante aura tué la France. D’abord en la laissant aux mains du communisme social, qui a stérilisé ses défenses naturelles, ensuite par le repentir colonial, si bien exprimé par notre sultan Macron à Alger où il a fustigé la colonisation qui fut, a-t-il dit «  un crime contre l’humanité ». Et voilà les Barbaresques réhabilités. Mânes de Jules Ferry, qui voulait « civiliser les races inférieures », tremblez sous les foucades de Clemenceau, qui lui pensait qu’on n’avait rien à faire là-bas.

Colombey-les-Deux-Mosquées, nous y sommes presque. Le cauchemar du général de Gaulle se réalise chaque jour en France. Cela lui sera d’autant plus facile qu’il ne nous restera bientôt plus que la religion, quelle qu’elle soit, tant nous serons désœuvrés et mal nourris par suite de la disparition de nos industries. Voyez nos usines automobiles. Le Figaro nous dit cette semaine qu’elles se battent pour leur survie. En fait elles sont déjà mortes. Des concurrents européens affichent un coût horaire du travail de moitié inférieur au nôtre. Et savez-vous pourquoi ? Là, Le Figaro se tait pudiquement. Mais c’est bien sûr, à cause de la Sécu ! N’écoutant que mon grand cœur, j’ai fait une folie, un acte désespéré. J’ai écrit à Alexis Brézet, le directeur du Figaro, pour lui proposer un article. J’attends encore sa réponse.

Au temps où Max Clos dirigeait Le Figaro, et Joseph Macé-Scaron Le Figaro Magazine, j’avais pu alerter leurs lecteurs du désastre qui se préparait. Depuis, chez Monsieur de Beaumarchais, on s’est habitué au désastre. Et l’on ne craint plus qu’une chose : que le ciel médiatique leur tombe sur la tête. Ainsi M. Brézet et les siens seront morts en Gaulois, un rêve de gosse. En réalité leur sort ne dépend que de traînées dans le ciel. Celles des Rafales, ces beaux avions que fabrique la maison Dassault.

Quant au destin de la France, il ne dépend plus que de quelques talents politiques que, pour l’instant, on ne voit pas venir. Ceux qui viennent respirer un moment en surface replongent rapidement en profondeur, où ils sont plus « confortables », comme disent les Anglais. Il est vrai que l’Assemblée nationale est devenue un repaire de hyènes enragées qui ne font que du bruit mais rêvent de mordre les chairs de quiconque passe à leur portée. A Athènes, les citoyens avaient rapidement déserté l’Agora, où les sycophantes exerçaient leurs ravages.

Le grand échec de notre classe politique est de n’avoir pas su exploiter au mieux, dans l’intérêt de la France, les possibilités de réforme offertes par l’Europe. La France seule est, dans la deuxième moitié du 20e siècle, irréformable. L’administration et la Sécurité sociale étouffent la croissance. Tous ceux qui ont fréquenté ces institutions savent qu’il est vain de vouloir y changer quelque chose. Je peux en témoigner. Ce n’est pas qu’on vous envoie au goulag. Cette sanction est inutile. Car le pays est tout entier un goulag. Non violent, mais tout aussi tyrannique. Quel que soit le moyen employé, on n’obtient aucune réforme, aucun progrès. On peut s’exprimer, mais à condition que cela n’entraîne aucune décision.

C’est ainsi que le temps passe et qu’un beau jour – non, un vilain jour – on apprend qu’une industrie de plus, et pas n’importe laquelle, va disparaître. Et que cela ne provoque aucune émotion dans le pays. L’Europe permettait – et permet toujours – de libérer la protection sociale. Nous avons permis à un demi-million d’entreprises de se libérer et de survivre. Mais c’est tout le pays qu’il faut libérer. Nous continuons notre combat. Fellini disait que Rome était un lieu idéal pour attendre la fin du monde. On peut en dire autant de Paris. En sachant que le monde qui s’en va n’est pas le monde entier. Des milliards d’homo sapiens vivent sur la planète. Aucun d’entre eux n’a l’idée de la sauver, pas plus qu’ils ne rêvent de se doter de la Sécu. Ils veulent simplement vivre. Et nous, nous voulons mourir. En assurés sociaux. Sic transit gloria mundi !

Claude Reichman

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Que va-t-il advenir de la France ?

Que va-t-il advenir de la France ?

Que va-t-il advenir de la France ? Il n’y a pas si longtemps la question relevait des figures imposées dans les discours politiques. Personne n’était vraiment inquiet. Mais aujourd’hui il faut la prendre au sérieux. Notre pays risque-t-il d’être envahi par une puissance étrangère ? On ne voit pas laquelle. C’est plutôt le désordre intérieur qui la menace. Certains parlent de guerre civile. On ne voit pas non plus les camps qui seraient en présence. Mais un pays sans direction, on sait ce que c’est. C’est la France d’aujourd’hui.

Le mot « direction » signifie à la fois un chemin à emprunter et un commandement. Il convient donc parfaitement à notre pays qui ne sait pas où il va et qui n’est pas commandé. Pourtant la voie avait été tracée quand nous avons créé la communauté européenne. Sans la France, celle-ci n’aurait jamais vu le jour. Les réticences françaises ont été nombreuses, et le restent. Nous sommes une ancienne grande puissance et nous avons encore de beaux restes, notamment grâce au choix du nucléaire pour notre défense et notre électricité. On doit en remercier le général de Gaulle. Mais nous n’avons jamais pu vraiment bénéficier de notre choix européen car nous n’avons accepté la concurrence économique, qui en est le fondement, que du bout des lèvres. Et nous l’avons complètement refusée en matière sociale, dont dépend l’essentiel de notre budget. Si bien qu’il a été facile aux adversaires de l’Europe de la critiquer férocement, la rendant responsable de tous nos malheurs.

La crise économique dans laquelle se débat notre pays est aggravée par une double crise sociale. Notre Etat providence a dévasté nos entreprises, et notamment celles de taille moyenne ou petite, qui sont les meilleurs vecteurs d’emplois. Le chômage de masse qui en a résulté s’est transformé, à coup de statistiques truquées et de création de faux emplois, en une gigantesque marée humaine de Français délaissés, qui ne s’en sortent plus, vivotent comme ils peuvent, votent aux extrêmes ou désertent les urnes, et laissent la direction du pays à une caste hors sol qui ne se rend même pas compte de la situation. Chacun aura reconnu Macron et ses affidés.

Ce pouvoir minoritaire ne tient que par deux cordages : les forces de l’ordre et les médias. Que les premières soient débordées et les seconds envahis, c’en sera fini du régime. On doit évidemment ajouter le facteur de désordre que représente une forte immigration musulmane travaillée en permanence par des fanatiques et qui peut s’enflammer à tout moment.

On comprend aisément que la situation de notre pays est très fragile. Le président de la République fait dire qu’il est déprimé. Franchement, il y a de quoi. Surtout parce que son truc unique, c’est le baratin et que plus personne ne l’écoute vraiment. Il n’a pas de solution pour la France. La sagesse serait de changer de président. Mais il n’est en rien décidé à laisser la place. Le patriotisme pourtant l’exigerait. Mais Macron n’est patriote que de lui-même. Et sa camarilla n’est patriote que de ses intérêts. On est vraiment mal barré. Car la seule solution est l’émeute, que personne de raisonnable ne veut et que les allocations multiples versées au peuple rendent moins probable que jamais.

Raymond Barre que je voyais régulièrement me disait chaque fois quand nous nous quittions : « Toujours l’inattendu arrive. » Une façon comme une autre de garder espoir, face à la dérive déjà bien engagée  de notre pays. Soit. Mais l’inattendu commence furieusement à ressembler au trop prévisible attendu. Alors il faudrait vraiment que ceux qui veulent le bien de leur pays se réveillent. S’accrocher aux grands principes est certes une solution moralement satisfaisante, mais inefficace dans les circonstances présentes. L’ordre républicain doit être évidemment maintenu, mais la situation économique et sociale doit être énergiquement rétablie.

Ce qu’il faut donc, c’est supprimer tous les freins qui bloquent la croissance. Le premier d’entre eux est le monopole de la sécurité sociale. Le second est la présence envahissante de l’administration dans toutes les actions des agents économiques. Pour commencer, supprimons toutes les « hautes autorités » et autres « agences de l’Etat » et laissons le parlement délibérer des problèmes, comme c’est son rôle. Et ramenons l’impôt à la portion congrue, ce qui supprimera du même coup la fraude et la persécution fiscale. Rien de tout cela n’est difficile à faire. Il suffit d’un peu de volonté et de conviction.
Mais je ne crois capable de cette tâche que quelqu’un qui y aura pensé toute sa vie, comme Ronald Reagan et Margaret Thatcher le firent pour leur pays. L’un était un acteur syndicaliste, l’autre une fille d’épicier. Les meilleures universités. Cela ne doit pas être impossible à trouver dans un pays aussi divers que le nôtre.

Je lance un appel aux médias. Qu’ils fassent un effort pour diversifier les invités de leurs plateaux. Cela ne demande qu’un peu d’attention à la vie de notre pays. On finira par découvrir celui ou celle qui, ceint de l’auréole de la sincérité et de la connaissance des choses, sera hissé  sur le pavois pour sauver la France. Cela s’est déjà fait bien des fois dans notre passé. Une fois de plus ne serait pas mal !

Claude Reichman

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Chassons les fanatiques !

Chassons les fanatiques !

« N’attaquez pas les sots. En période de crise, ils sont tout puissants », disait Fouché, le ministre de la police de Napoléon. Je remplacerais volontiers, dans ce jugement, les sots par les fanatiques. Car ce sont eux qui sont devenus les principaux ennemis des sociétés modernes. J’en ai croisé un bon nombre dans ma vie. Ils ont tous la même caractéristique : l’effacement en eux de ce que les hommes appellent le sens commun. Ils sont littéralement aveuglés par la passion. Et n’imaginent jamais les conséquences de leurs actes. Quand ces derniers les rattrapent, ils sombrent dans l’abattement. Et pour toujours. Le fanatisme et une denrée périssable. Mais avant de périr, il fait périr, et c’est tout le problème.

Il y a pourtant des fanatiques qui gagnent. Cela dépend de la justesse de leur cause. Si celle-ci embrasse le sentiment majoritaire d’une société, le fanatique peut devenir un authentique révolutionnaire. Les causes qui ont triomphé dans l’histoire ont toutes été portées par des fanatiques, mais ceux-ci étaient en fait modérés par leur appartenance forte au peuple qu’ils défendaient. Alors il en est du fanatisme comme du cholestérol. Il y a le bon et le mauvais. Et je dirais volontiers, parodiant Audiard, que les bons fanatiques « de temps en temps, ils se reposent ». Le plus souvent, c’est quand ils ont gagné.

Soyons réalistes, les mauvais fanatiques sont l’immense majorité de l’espèce. Tant que la société parvient à les contenir, ils ne sont que désagréables. Mais quand la société vacille, ils deviennent des dangers publics. Et le trouble qu’ils sèment peut être fatal à cette dernière. C’est ce qui arrive à la France aujourd’hui. Notre pays cumule un double handicap : il est gouverné par des hauts fonctionnaires et, fille aînée de l’Eglise, il a largement perdu la foi, puisque seule la moitié de ses habitants se dit encore catholique. La religion, quoi qu’on en pense, était un frein à certaines dérives humaines. A présent, le frein ne fonctionne plus.

Alors les tordus fleurissent et quand certains sont à la fois intelligents et fanatiques, ils font de sérieux dégâts dans la société. Quand on observe le spectacle de notre classe politique, on peut être inquiet. Beaucoup de députés racontent n’importe quoi, et ils sont invités régulièrement par les médias pour que nul n’en ignore. C’est pourquoi, quand il se produit des évènements majeurs, on a le sentiment que notre pays a perdu la boule.

Tout observateur avisé peut constater que l’islamisme produit de terribles affrontements là où il se manifeste. On vient de le voir en Israël, où le Hamas palestinien a commis d’effroyables massacres, et on peut le voir, à une moindre échelle pour l’instant, en France où une nouvelle fois un professeur a été poignardé à mort. Ni en Israël ni en France ces drames n’ont été sérieusement prévus et empêchés. Or dans les deux cas il s’agit d’un aveuglement volontaire des autorités. Les principaux dirigeants israéliens ont un grand passé militaire, mais cela n’en fait pas d’habiles politiques. Ils ont cru qu’en encourageant la division des Palestiniens ils les affaibliraient, alors qu’ils ont follement renforcé les plus fanatiques d’entre eux. En France, où une immigration musulmane est devenue plus que nombreuse, les politiciens n’ont pas songé un instant à l’empêcher, soit parce qu’ils avaient peur de se faire traiter de « racistes », soit plus simplement parce qu’il est plus confortable de ne rien faire que d’agir. Certes tous les musulmans ne sont pas fanatiques, mais plus il y en a, plus augmente statistiquement le nombre de fanatiques.

On voit mal comment, finalement, les Français ne réagiraient pas. Leur devoir c’est de faire émerger un dirigeant qui soit à la fois intelligent, ferme et courageux. Je n’ai pas le culte de l’homme providentiel, mais sans un bon chef on ne gagne pas. Il faut aussi faire taire les partisans du chaos, dont ils attendent qu’il les conduise à la tête du pays. Point n’est besoin à cet effet d’autre chose que d’un ferme refus de leurs élucubrations. Et puisqu’elles justifient cette appellation, il faut le dire haut et fort. Ils ne prospèrent que dans le silence gêné de ceux qui ne les approuvent pas.

J’ai eu l’opportunité de diriger plusieurs organisations. Ma règle a toujours été de vérifier régulièrement que j’avais la confiance de mes mandants. Et de ne pas leur mentir. Ces règles élémentaires ne sont plus celles de nos dirigeants politiques. Il faut exiger qu’elles le redeviennent. Je suis effaré par le mensonge ambiant. Il a atteint de telles dimensions que, comme le disait Hannah Arendt, on finit par ne plus croire personne. Aucune société ne peut fonctionner ainsi. Il faut d’urgence rétablir l’expression de la vérité. La plus grande erreur de Macron a été, et est encore, de croire qu’à force de parler, il serait cru. En fait il est plutôt cuit !

Claude Reichman

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L’Etat ne contrôle plus la situation. Le temps de la réforme est venu !

L’Etat ne contrôle plus la situation. Le temps de la réforme est venu !

En médecine, parfois un seul petit signe suffit à établir le diagnostic. En politique, il peut parfois en aller de même, mais le plus souvent les signes s’accumulent et rendent le diagnostic évident. Tel est le cas en France actuellement. Les seuls à ne pas s’en apercevoir sont les politiciens et au premier rang d’entre eux les gouvernants. Pourtant ces signes crèvent les yeux. Ils font même la une des médias. Mais tout affairée à inventer des faux remèdes, la classe politique fait comme s’ils n’étaient que de petits nuages voletant dans un ciel d’azur.

Quand on en est à fermer une faculté en raison du commerce de drogue qui y sévit, on se dit que si le pouvoir n’a pas la capacité d’y mettre fin, c’est qu’il n’est plus un pouvoir. Mais un soliveau. Et que le peuple n’a pas d’autre devoir que de le remplacer. Ou quand des canots débarquent des milliers de migrants sur les côtes européennes et que les autorités n’ont à la bouche que le devoir d’humanisme et de solidarité, on pense qu’arrivés à ce point d’inconsistance, les élus européens et nationaux sont à virer d’urgence. Et que penser du président français qui a endetté le pays dans des proportions jamais atteintes et qui continue à dépenser allègrement l’argent public au point que la dette est devenue abyssale ?

On pourrait poursuivre pendant des heures cet effarant état des lieux, mais à quoi bon ? Le seul problème est de passer à l’acte. Mais la procrastination de la société français et, plus généralement, des Européens paraît impossible à lever. D’autant que les opposants les plus déterminés se contentent d’invectiver les gouvernants sur les réseaux sociaux et reviennent très vite se blottir sous la couette. Nous nous sommes tellement habitués à une démocratie paisible qu’il ne nous vient même pas à l’idée de la secouer vraiment pour en changer le comportement.

Alors quel espoir de changement nous reste-t-il ? La débâcle et le chaos ? Ils paraissent inévitables, mais leurs conséquences sont plus qu’incertaines. Le plus souvent de telles circonstances offrent le pouvoir à un dictateur. L’Europe a payé pour savoir. La seule solution raisonnable est donc la mobilisation du peuple pour un changement de politique. Jusqu’à présent, les seuls qui ont essayé d’agir sont des personnages de peu d’envergure. Ils n’ont pas été jugés crédibles par les Français. Tant il est vrai que le cursus honorum est à la base de toute véritable démocratie, parce qu’il offre au peuple la garantie que ceux qu’il choisit ont fait leurs preuves auparavant.

Il ne reste donc plus d’autre espoir véritable que dans la mobilisation des élites. Encore faut-il que ces élites n’aient pas été stérilisées par un statut de fonctionnaire, idéal pour garantir l’immobilisme. Le seul vivier possible d’hommes politiques dignes de ce nom est donc dans le secteur privé. Mais il a été si bien neutralisé par l’énarchie régnante qu’on ne voit naître en lui aucune vocation de gouvernant. Sans doute la dégringolade du pays n’a-t-elle pas encore été assez brutale ! Mais le doute n’est pas permis : elle va s’accentuer et devenir violente. Le moment est donc proche où chacun va devoir prendre ses responsabilités.

Nous avons la meilleure arme de changement dans les dispositions sociales européennes. Elles permettent de révolutionner les pratiques actuelles dans un esprit de liberté, et sans que cela provoque le moindre trouble sérieux dans la population. Il s’agit tout simplement de rendre les individus libres dans leurs choix de vie sans attenter à la stabilité des institutions ni à la saine gestion du pays. Il est stupéfiant  que les Français, peuple intelligent et prompt à saisir toute opportunité de liberté ne se soient pas emparés massivement de ces nouvelles possibilités. Sans doute la nouveauté leur fait-elle peur, habitués qu’ils sont à ce que rien ne change sous la Ve République.

Quoi qu’il en soit, ces dispositions, toutes transposées dans le droit national, vont s’appliquer très rapidement. Car le système qu’elles remplacent est moribond. Un régime social qui ne peut même plus assurer les urgences médicales et qui fait les poches des régimes de retraite pour boucler son budget ne peut plus que disparaître. Et pourquoi voudrait-on, au 21e siècle, que la collectivité supplante l’individu dans les choix qu’il peut parfaitement assumer seul ?
Pour dire les choses simplement, on peut s’assurer personnellement contre la maladie et placer de l’argent pour sa retraite. Que l’Etat s’occupe de garder nos frontières, puisqu’elles existent encore, et de nous préserver des voleurs et des agresseurs. Et qu’il le fasse bien, puisque c’est son rôle. Un tel programme serait vraiment novateur dans le grand corps malade qu’est devenu notre pays. Alors qu’attend-on pour le mettre en œuvre ?

En fait on attend que les gens se prennent par la main et remplissent leur devoir d’homme. Homo sapiens a été une aventure extraordinaire. Il ne serait pas fier de nous, qui savons envoyer des fusées sur la planète Mars mais pas nous occuper de nos propres affaires ! On sait que les civilisations sont mortelles. La nôtre est menacée. Seule la liberté rendue à ses membres peut la sauver. Aurons-nous l’intelligence de le comprendre ?

Claude Reichman

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Le mieux serait de donner la parole aux Français !

Le mieux serait de donner la parole aux Français !

Faire des économies est toujours très difficile. Ce couple très aisé s’y était résolu en raison d’une baisse de ses revenus, mais voyant que se séparer de son cuisinier ou d’une de ses trois voitures n’était pas pensable, il finit par décider de supprimer les croquettes du chat. Il en va de même pour la France. L’essence est chère dans notre pays, mais c’est surtout parce qu’elle est lestée de 60 % de taxes. A ceux qui demandent un allègement de celles-ci, le ministre de l’ « économie » (si, si, ça s’appelle comme ça) répond que « c’est une triple aberration » et l’explique avec toute la bonne conscience de l’énarque en majesté. Bien entendu, il a ses raisons. Mais ceux qui la sautent dès le début du mois aussi. Alors disons le franchement : il s’agit d’un problème de société.

Une société qui ne parvient plus à nourrir tous ses membres est à réformer d’urgence. Les bien nourris n’y voient aucune nécessité. Ils pensent que si des gens sont pauvres, c’est parce qu’ils n’ont pas envie de travailler. Les « amis des pauvres » (je viens d’inventer ce parti politique) disent qu’il suffit de prendre aux riches pour résoudre le problème. Alors le gouvernement crée une « haute autorité de l’enrichissement » à qui est confiée la mission de prendre « les dispositions adéquates ». Les premiers enrichis seront les fonctionnaires de la haute autorité qui y auront trouvé matière à haute rémunération en adéquation avec leur haute mission.

Et ainsi de suite, comme disait Tchékhov, illustrant l’éternel immobilisme de l’éternelle Russie. Allons, pas de désespoir, la France est éternelle aussi. Elle peut se passer de réformes. Mais peut-être pas d’une révolution. Nous verrons bien, comme on dit dans les hautes sphères, où l’on est persuadé qu’il ne se passera rien. Il est de fait que depuis des décennies, il ne se passe rien en France. Bon, il y a de temps à autre un peu d’agitation, mais tout le monde finit par rentrer à la maison et l’impôt dans les caisses de l’Etat.

C’est ici que je vous arrête, comme aimerait le faire Macron qui n’hésite pas à diligenter ses pandores vers les malheureux qui l’ont sifflé et qui n’écopent que de simples amendes pour le moment. Le régime ne tient que par ses 250 000 policiers et gendarmes. C’est une évidence. Mais chacun conviendra que c’est une situation très fragile. Non parce que les forces de l’ordre seraient dans le doute, mais parce qu’on voit bien qu’il ne faudrait pas grand-chose pour qu’elles soient débordées. Le rapport du nombre est accablant. A 250 000 on ne tient pas face à une nation de 67 millions d’habitants. Et si l’on tient pour l’instant, c’est parce que les manifestants ne sont pas bien méchants, à part les quelques centaines de black blocs qu’on laisse courir librement afin de donner au pays l’illusion que la République est défendue.

Savez-vous à quoi tient la situation ? A la mort d’un manifestant. Ce n’est pas moi qui le dis mais tous les « responsables » (on les appelle ainsi) gouvernementaux. Ils savent très bien, comme tous les Français d’ailleurs, que le matraquage et la mort du jeune Malik Oussekine ont eu raison de la majorité élue en 1986 alors qu’on n’en pouvait plus de Mitterrand. Tout bascula très vite. Les remplaçants furent remplacés et tout reprit comme avant. France éternelle !

Eternelle, mais fragile. Le compromis français repose sur une certaine aisance du peuple acquise par les larges distributions de la Sécurité sociale. Un rien peut faire basculer la situation. Tout simplement parce que la France n’a pas compris qu’elle ne pouvait pas être durablement dans l’Europe et en dehors. Dans l’Europe, elle doit respecter les règles de concurrence dans tous les domaines, y compris la Sécurité sociale. En dehors, elle perd tout l’acquis communautaire, auquel les Français ne veulent pas renoncer, même les plus hostiles à l’Europe. Or c’est la Sécurité sociale et ses prélèvements monstrueux qui massacrent l’économie nationale et créent la pauvreté. La raison voudrait qu’on la mette en concurrence, comme en dispose la loi. Mais voilà, on se dit que ça tiendra peut-être encore une minute, Monsieur le Bourreau.

En réalité, à défaut de politiciens dignes de ce nom, c’est la justice qui finira par régler le problème. Comme elle vient de le faire en rétablissant Fillon dans ses droits de justiciable. Les magistrats ont beau être acquis au pouvoir quel qu’il soit, il vient un moment où ils ne supportent plus leur indignité. Et comme après tout, quelque décision qu’ils prennent, ils seront toujours là le lendemain, alors ils statuent conformément à la loi.

Tout peut basculer dans un sens ou dans un autre en France. Espérons que notre pays aura de la chance. On ne peut guère en appeler à d’autres moyens. Comme l’immense majorité des Français, je n’en peux plus des énarques qui nous gouvernent. Et je n’en peux plus de ceux qui n’ont que la haine à la bouche et qui ne sont que des ratés. Si on met tout ce monde à part, il reste une écrasante majorité de compatriotes à qui on peut faire confiance. Le mieux serait de leur donner la parole !

Claude Reichman

 

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Un grand ménage se prépare !

Un grand ménage se prépare !

La vente à perte a été interdite parce qu’elle fausse la concurrence. Et voilà que le gouvernement la recommande sur les carburants, avant que les grandes surfaces ne lui opposent un refus cinglant. Quand un Etat en est réduit à de tels procédés, c’est qu’il est au bord de la faillite. En France, personne ne s’étonnera qu’après les folles dépenses du gouvernement, la sanction financière soit proche.

L’euro a été créé sous l’impulsion de la France parce que ses politiciens espéraient qu’il contraindrait l’Etat à s’aligner sur la gestion vertueuse de l’Allemagne. Il n’en a rien été. Simplement cette dernière a accepté que la banque centrale européenne garantisse les emprunts français. Ce qui nous a permis de continuer nos folies.

Quand on ne veut pas être raisonnable, rien ne peut vous y forcer, sauf le coup de gong annonçant la faillite. On en est désormais très proche. Faut-il s’en indigner ? Bien sûr. Une telle dérive de notre gouvernance n’a pu être acceptée par les Français qu’en raison de la désinformation dont ils sont victimes. On a célébré, il y a quelques semaines, les mérites de l’économiste Daniel Cohen, qui venait de décéder. Quand on regarde qui « notre économiste vedette » a soutenu, on ne trouve que des politiciens socialistes, dont des présidents de la République. Quelle lucidité ! Et quel exemple d’un magistère dévoyé. Comme un journaliste, un économiste a un rôle majeur dans la formation de l’opinion. S’il manque à ses obligations, le pays risque de s’enfoncer dans la crise à force de mauvaise gestion.

On touche ici du doigt la véritable cause du mal français. Si le communisme a pu s’imposer dans notre pays, c’est parce qu’il n’a pas été combattu par les élites. Même un penseur comme Raymond Aron, pourtant partisan des valeurs occidentales, ne cachait pas une certaine attirance pour la Russie soviétique. Et combien d ‘autres comme lui ? Aujourd’hui,  les médias sont pleins d’éditorialistes et de « philosophes » qui « pensent à gauche », c’est-à-dire qui ne pensent pas. En effet, comme Jean-François Revel l’avait observé, ces faux penseurs ne sont nullement gênés par la réalité des faits. L’important pour eux, c’est leur opinion, peu importe qu’elle soit en contradiction permanente avec ce que voit le peuple quotidiennement. Mais alors pourquoi les grands médias, qui appartiennent tous à des milliardaires propriétaires de grandes entreprises, abritent-ils leurs élucubrations ? C’est pour être tranquilles dans leur business. Ils donnent à leurs adversaires idéologiques un monopole de la parole qui fait croire à ceux-ci que les faits obéissent à leurs mots. Et pendant ce temps, l’argent rentre gentiment dans les caisses, tandis que la mauvaise gestion de l’Etat se donne libre cours et ruine le peuple. On ne peut mieux trahir son pays !

Un grand ménage se prépare. Il emportera dans ses balayures la plupart des « vedettes » politiques et médiatiques du moment. Mais ne rêvons pas : d’autres nullités se préparent à entrer en scène. Espérons seulement qu’ils ne seront pas seuls. Chacun doit donc se préparer, car le salut ne se délègue pas. Une fois que la tempête s’est déclenchée, rien ne peut l’arrêter. Il faut avoir pris le courant au bon moment, quand il peut vous porter. Et après, la bataille sera rude, mais les idées saines ont une chance de l’emporter si elles sont soutenues par des personnes convaincues et décidées. Voilà l’enjeu des jours qui viennent.

Il suffit parfois d’une désignation opportune pour changer le cours de l’histoire. Quand le président du tribunal de Paris, Jean-Michel Hayat, proche de la gauche, au lieu de désigner, dans l’affaire Fillon, le juge d’instruction de permanence, comme le veut l’habitude, porte son choix sur le juge Tournaire, habituel pourfendeur des hommes politiques de droite, il change le cours de l’histoire. La tradition voulait qu’une affaire judiciaire survenant lors d’une élection présidentielle, soit reportée après l’élection. Il n’en fut rien, Fillon fut battu et Macron élu alors qu’il n’avait aucune chance avant l’affaire Fillon. Ainsi va l’histoire. Mais dans une démocratie digne de ce nom, le président Hayat ne se serait pas comporté comme il l’a fait. Il s’est depuis confondu en excuses. Mais jouit à présent d’une paisible et confortable retraite. Ne cherchons donc pas de lointaines excuses à nos malheurs. Ils sont le fruit de comportements qui, à tous les niveaux, auraient dû être évités si l’opinion avait pu se manifester. Et l’on en revient aux médias et aux politiciens.

L’ambiance, en France, est pourrie. Pas un seul individu digne d’estime n’émerge. Et pourtant il y en a des millions. Ils sont le peuple. C’est à lui de prendre la parole. Parfois un sage s’exprime. Et cela suffit à calmer le jeu. Dans le tombeau où il aimait se réfugier pour méditer, Démocrite, dérangé par le chahut de jeunes gens, leur lança : « Cessez donc de faire les fous ! » Ils se calmèrent. Il suffirait d’un Démocrite.

Claude Reichman

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Contre l’afflux migratoire, il faut mettre fin à l’Etat providence !

Contre l’afflux migratoire, il faut mettre fin à l’Etat providence !

L’Europe a vraiment les deux pieds dans le même sabot. Des migrants africains débarquent par milliers à Lampedusa et l’on en est encore à réfléchir et même pas à se disputer sur les mesures à prendre. La paralysie des grandes organisations se manifeste à son plus haut – et pire – niveau.

L’Europe est victime d’un principe qui est à la base de sa création, la libre circulation. Excellent principe qui va à l’encontre d’une des principales tares des dictatures – et du servage moyenâgeux – l’interdiction de circuler. Homo sapiens a conquis la terre en vertu de la liberté de circuler, qu’il s’est appropriée naturellement. Puis, beaucoup plus tard, des Etats sont nés qui ont voulu fermer leur territoire. C’est là que les choses sont devenues difficiles. Car la propriété, autre principe fondateur de l’humanité, ne va pas sans protection de son bien, dont font évidemment partie les frontières.

De là sont nés d’innombrables conflits et des guerres meurtrières, dont on n’a jamais su vraiment prévenir la survenue. Après les deux guerres mondiales du XXe siècle, qui ont dévasté l’Europe et tué ses habitants par millions, des esprits réfléchis et novateurs ont créé un ensemble européen, réduit à six Etats au début mais destiné à s’étendre, appelé d’abord la Communauté européenne et devenu en 1992 l’Union européenne. Le but de cette création était la fin des conflits armés sur le continent. Il a été atteint, puisqu’il y a eu encore des guerres mais pas sur le territoire de l’Union. On oublie de s’extasier sur ce magnifique résultat, que l’humanité n’avait jusque là jamais obtenu.

Mais il avait fallu s’organiser. Pour coordonner les actions des Etats de l’Union, on a créé une Commission, qui n’a pas d’autre pouvoir que d’exécuter les décisions des Etats, mais qui au fil des années a réussi à prendre le véritable pouvoir face à vingt-sept Etats par nature divisés. Pour autant la Commission ne peut aller vraiment à l’encontre des Etats et du parlement européen. Tout est dans l’influence et l’exécution. Et souvent les Etats prennent en commun, à Bruxelles où siège la Commission, des décisions qu’ils désavouent, par faiblesse politique, dans leur capitale.

De là est né le mythe de Bruxelles, qu’on voue aux gémonies au moindre problème qui survient dans l’Union. La vérité est que certains Etats de l’Union sont incapables d’assumer la politique commune sur nombre de grands sujets. Et que de toute façon une politique commune a le plus grand mal à se fixer. Il n’y a alors pas d’autre solution que le pragmatisme, associé à la détermination. Vertus dont manquent cruellement les dirigeants français !

Tel est le cas du problème migratoire. L’Europe ne peut pas accueillir des migrants par millions. Le résultat ne peut en être que la déstabilisation de nos sociétés. Et au premier chef la nécessaire sécurité des pays. En France, l’insécurité est devenue telle que tous les journaux télévisés ne parlent que de faits si peu divers qu’ils sont tous les mêmes et mettent en scène des migrants s’attaquant à des femmes et à des personnes fragiles. Et le pays se divise entre tenants de la sécurité et hérauts de la générosité. Bien entendu, ces derniers ne mesurent pas les conséquences de leur prêche et soulèvent l’indignation des gens de bon sens. Le résultat est que la France est divisée et incapable de se déterminer sur des sujets essentiels qui mettent en jeu son avenir.

Il faut mettre un terme à l’arrivée massive de migrants. Mais les barrières ne suffiront pas. Le point majeur  est l’effet d’attraction exercé par l’Etat providence. Qui, au-delà du problème migratoire, déstabilise toute notre société. La solution est d’autant plus simple qu’elle est une création européenne : la libre circulation des services, parmi lesquels les services d’assurance sociale. Elle est acquise depuis 1986, date de la signature de l’Acte unique, le traité européen qui l’a instituée, suivi par les directives de 1992 qui en ont mis les principes en forme juridique. Depuis cette date, la Sécurité sociale n’a plus de monopole et chacun peut s’assurer librement auprès d’une société d’assurance, une mutuelle ou une institution de prévoyance pour tous les risques sociaux et au premier euro, c’est-à-dire sans se limiter à l’assurance complémentaire. Le pouvoir politique français ne s’est jamais résolu à mettre en œuvre franchement et nettement ces principes – qui sont des lois – et se trouve puissamment aidé par la justice qui en n’appliquant pas les lois se rend coupable d’une scandaleuse forfaiture.

La liberté de la protection sociale fera le tri entre les migrants : ceux qui veulent s’intégrer et ceux qui veulent profiter. Ces derniers chercheront meilleure fortune ailleurs qu’en France, et pourquoi pas dans leur propre pays ? Car là est la solution du déséquilibre démographique entre l’Afrique et l’Europe. Les jeunes Africains ont toute leur place dans les pays africains, qui devront se mettre à la démocratie et à l’honnêteté du pouvoir. Nous devons être exigeants à l’égard de ces pays. Notre fermeté sera le meilleur encouragement à leur réussite.

La France a fait échouer la politique sociale européenne. Elle doit aujourd’hui la faire réussir. Parce qu’il y a le feu au lac. Et que notre pays est menacé de disparition. Nous n’avons à faire preuve d’aucune indulgence envers les politiciens et les juges qui s’opposent à la liberté de la protection sociale. Notre sévérité est le gage du salut de la France.

Claude Reichman

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Nous n’aurons pas longtemps à attendre ! 

Nous n’aurons pas longtemps à attendre ! 

Curieux pays que la France. Si fière d’elle-même et si acharnée à se ridiculiser et à se nuire. Vraiment, nous avons un problème. Au stade de France, en ouverture de la coupe du monde de rugby, nous avons eu droit à une saynète ridicule avec un acteur orné d’une casquette (un Français quoi !), et à une Marseillaise massacrée par une chorale d’amateurs. Et tout çà alors que nous avons une garde républicaine qui est ce qui se fait de mieux au monde et des supporters qui adorent chanter en chœur au son des trompettes ? Heureusement, nos rugbymen ne se sont pas mis à l’unisson de la médiocrité et ont vaincu les terribles All Blacks, un peu émoussés mais toujours redoutables.

Pour le reste, c’est exactement la même chose. Nos médias et nos politiciens sont obsédés par le climat (au moins en paroles), alors que nous ne polluons pratiquement pas, ayant sacrifié nos usines à la Sécurité sociale. Notre industrie automobile va devoir se mettre au tout électrique, de façon à permettre aux Chinois de la réduire à néant, et la Commission européenne va mettre la touche finale à la crise du logement en rendant indésirables les « passoires thermiques » qui, si peu protectrices qu’elles soient, nous permettent encore de ne pas habiter dans la rue.

Et c’est sans parler de notre dette. Les Français détenteurs d’une assurance vie peuvent se préparer à n’être jamais remboursés, car les banques et les assurances qui les leur ont fait souscrire ont immédiatement versé leur pécule à l’Etat qui en avait le plus grand besoin pour dépenser sans compter. En échange un petit bout de papier leur fait croire qu’ils ont encore des droits sur leur argent. Bien entendu les prêteurs étrangers, eux, seront remboursés, car sinon c’en est fini des emprunts français. Ainsi va la confiance dans un monde où elle est toujours trompée.

On ne s’étonnera donc pas de la bordée de sifflets qui a accueilli Macron au stade de France. Ne pas le siffler eût été une insulte à la nation. Après tout ce qu’il leur a fait, c’était bien le moins que les Français pouvaient se permettre. On vante la Constitution de la Ve République qui confère au pouvoir une grande stabilité. A ceci près que c’est la stabilité de la déconfiture. Le général de Gaulle en était bien conscient qui, quand il sentit que la confiance du peuple se dérobait, fit en sorte de lui permettre de s’exprimer et tira la leçon du désaveu en quittant le pouvoir. Les sondages donnent à Macron un conseil identique. 74 % des Français veulent un référendum sur les retraites, autant sur l’immigration, 70% affirment que le président n’est pas ouvert au dialogue et 76% qu’il n’est pas proche des préoccupations de Français (sondage Odoxa, Le Figaro). Et malgré cela, Macron ne rêve que d’un troisième mandat !

Macron est usé jusqu’à la corde. Il n’y a plus rien à attendre de lui, sauf de nouvelles erreurs, et encore plus de déclarations intempestives. La Belgique a démontré récemment qu’un pays peut vivre une année sans gouvernement. Mais pas quatre ans ! Alors que faire ? Rien d’autre qu’une pression telle qu’elle deviendra irrésistible. Il y faudra autant de détermination que de patience. Mais c’est ainsi. Un pays n’est pas un bolide de course. Il lui faut du temps pour se mettre en mouvement.

Mais surtout il faut qu’enfin nous réfléchissions sur la façon dont nous voulons vivre. Notre pays est bardé d’institutions politiques et sociales qui le paralysent. Une assemblée nationale de 200 députés serait bien suffisante et surtout permettrait aux parlementaires de s’épanouir et de se préparer à gouverner le pays. Le système de retraite est une folie dans une économie mondialisée. Il stérilise chaque année 350 milliards d’euros qui, avec une retraite par capitalisation, enrichirait le pays en favorisant l’investissement. Et surtout la retraite devrait rester individuelle et accompagner le cotisant pendant toute sa vie active, quelles qu’en soient les modalités. « Enrichissez-vous par le travail et par l’épargne. » Près de deux siècles après que Guizot eut formulé cette injonction, il est temps de lui donner vie. Pour le plus grand bien du peuple et de la France.

Les conseils ne manquent pas à la France. Mais il n’y a pas grand monde pour les mettre en œuvre. Le blocage est le fait d’un Etat qui prélève les deux tiers de la production du pays et qui fait en sorte que rien ne puisse se faire sans lui. Et encore moins contre lui. La réduction de ses dépenses est la clef de la situation. Le seul domaine où elle puisse se faire sans difficulté est celui de la protection sociale, où tout est prêt pour le changement. Les lois sont votées, les organismes d’assurance et les mutuelles peuvent élargir instantanément leur champ d’intervention. Et les Français, individualistes comme jamais, ne rêvent que d’être leur seul maître. Alors qu’attend-on ? Peut-être un choc, qui ferait l’effet d’un révélateur. Raymond Barre aimait cette citation d’André Maurois : « Toujours l’inattendu arrive. » Je pense que nous n’aurons pas longtemps à attendre !

Claude Reichman

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Refaisons de la France un rêve français !

Refaisons de la France un rêve français !

La France est en fait un rêve français. Celui qui vous permet de régner sur un morceau de planète idéal. Un pays à l’infinie variété de paysages, protégé par des frontières naturelles, et au climat tempéré. Un pays où il fait si bon vivre qu’on ne peut imaginer sort meilleur que d’y habiter. Un pays où les meilleures cultures ont su s’intégrer et faire de son peuple le plus intelligent de la terre. Et vous voudriez qu’un tel paradis n’ait pas un Etat fort ?

L’Etat, en France, est un propriétaire. Tout ce qui fait la joie de vivre dans ce pays lui appartient. Du moins est-ce ce qu’il pense. De ce fait, le citoyen qui voudrait vivre à sa manière, et non selon les canons de l’Etat, est par nature un être haïssable aux yeux non seulement de celui-ci mais aussi de tous ceux qui lui ont juré fidélité, par obéissance ou par intérêt. Aucune révolution n’a pu vraiment prospérer en France. L’Etat est resté ce qu’il est, immuable dans sa permanence, mieux dans son éternité.

Voilà pourquoi on trouve de moins en moins de Français qui nourrissent l’espoir d’un changement. Certes beaucoup protestent, et même injurient le président, mais que font-ils pour que cela change ? Rien. Vous êtes bien sévère, me reprocheront certains, que peut-on faire quand au moindre regard de travers on est traduit en justice ? Il est vrai que pour un oui ou pour un non, on a droit au code pénal qui punit la moindre peccadille d’au moins un an de prison et de quinze mille euros d’amende. Ce code a été rédigé au début de l’empire pour asseoir sa domination, et a été à peine modifié dans son esprit par la suite. Le code pénal est le texte qui permettait de punir les Français récalcitrants, et il l’est resté, même s’il lui arrive de punir des malfaiteurs.

Les Français ont eu la chance insigne d’avoir des réformateurs qui ont imaginé de construire un ensemble européen. Et qui l’ont fait. Mais ce sont aussi des Français qui ont saboté méthodiquement la construction européenne. Pour ne prendre qu’un exemple, les réformateurs ont voulu un ensemble européen où règne la liberté des échanges. Il n’y avait rien de mieux pour se libérer des pesanteurs et des archaïsmes. La France s’est emparée du service juridique de la Communauté et a rembarré ceux qui entendaient se prévaloir de ces nouvelles libertés. Les autres Etats membres ont laissé faire, sachant que finalement le poids de la France, alliée à l’Allemagne dont l’économie profitait largement de la situation, l’emporterait.

La réforme exige qu’on ait le pouvoir et qu’on le garde assez longtemps. Les réformateurs n’ont pas eu cette chance. Les échecs européens, dus essentiellement à notre pays, ont créé à l’intérieur de celui-ci un courant qui se dit « souverainiste » et qui a ceci de particulier qu’il est incapable de dire en quoi consisterait la souveraineté qu’il appelle de ses vœux. Pour l’excellente raison que les Français ne veulent quitter ni l’Union ni l’euro et que les partis les plus hostiles à ces derniers ont renoncé à réclamer ce départ. Alors souverain sur quoi ? Mais voyons sur l’Etat, où s’accomplissent le mieux les destins de ceux qui n’ont pas les qualités nécessaires à une réussite civile. Régner sur les Français, voilà l’ambition des politiciens en France. Et non améliorer la vie de leurs compatriotes, pour lesquels ils n’ont pas la moindre affection.

Alors y-a-t-il un remède au mal français ? Oui, évidemment. Il réside dans la bataille juridique pour faire appliquer les libertés européennes. Les juges français ont jusqu’à présent résisté farouchement à l’application des lois de liberté. Tout comme les gendarmes gardent l’Elysée et les bâtiments officiels. Jusqu’au jour où un craquement aura lieu dans leurs rangs. Et ce craquement est proche. Il se nomme la conscience. On ne peut pas éternellement servir un Etat qui se moque des individus. Cela s’appelle une forfaiture. Et celui qui la commet encourt l’opprobre, qui sera transmis à sa famille de génération en génération. Voyez comme il est difficile à supporter de descendre d’un collaborateur sous l’occupation.

L’Etat n’a pu durer en France qu’au prix de son renoncement aux grands principes de notre civilisation. Les respecter ne le fera pas disparaître. Mais il aura une nouvelle relation aux Français. Evidemment, cela changera nos fonctionnaires et ceux qui les commandent. De petits chefs ils devront se transformer en serviteurs de la nation. Ils devront avoir ravalé leur mépris de tout ce qui n’est pas l’Etat et encourager à tout moment la réussite du secteur privé. Qui est le seul à pouvoir leur garantir une situation respectable. En somme, c’est un changement de rôle qui ne se produit pas souvent dans l’histoire.

La France doit pouvoir rester un rêve français. Parce que c’est notre pays. Que les liens charnels que nous avons tissés avec lui ont plus de force qu’aucun autre. Parce qu’ils sont la composante essentielle de l’histoire humaine. Homo sapiens a le regard toujours fixé sur la ligne d’horizon. Mais il ne rêve au fond que de « vivre entre ses parents le reste de son âge ». Un poète l’a superbement dit. Il était français !

Claude Reichman

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L’étrange suicide d’une peuplade amazonienne

L’étrange suicide d’une peuplade amazonienne

Un de nos lecteurs nous a fait parvenir un ouvrage du XIXe siècle, qu’il a découvert en mettant de l’ordre dans le grenier de sa maison de campagne. Ecrit par un ethnologue, il relate l’histoire d’une peuplade amazonienne aujourd’hui disparue. Curieusement, ce livre passionnant ne figure dans aucune bibliographie. On dirait qu’il a été effacé des tablettes de la science et de l’histoire, comme si son contenu pouvait nuire à la société.

L’ ethnologue Jérémie Dupré de Cessous relate ses quatre séjours en Amazonie au cours d’une période d’une vingtaine d’années. Le hasard d’une expédition lui avait permis de découvrir un peuple inconnu qui se donnait le nom de « Nassurés Siosios », ce qui signifiait, dans leur langue, « les protégés de tout ». Lors de son premier séjour chez eux, notre ethnologue put constater qu’une certaine harmonie sociale régnait chez ce peuple, qui vivait dans une insouciance manifeste et qui, à la différence de bien d’autres, ne se préoccupait pas d’amasser des provisions pour la mauvaise saison.

Vêtus d’un simple pagne, ils arboraient tous un étrange chapeau pointu ceint d’un rang de petites perles de verroterie. M. de Cessous ne vit dans cet accoutrement que le souci d’une élégance qui, pour différente qu’ elle fût de la nôtre, n’en méritait pas moins l’estime et la considération que nous devons aux coutumes étrangères. L’une de celles-ci lui parut également digne d’intérêt. Dans une grande hutte communautaire entourée d’arbres résidaient des personnes âgées qui y passaient leurs vieux jours, ainsi que des malades qui y recevaient des soins. On l’appelait « l’enclos du bonheur ».

L’ethnologue fut surpris de constater que certains membres de la peuplade ne portaient pas de perles à leur chapeau, et parfois même n’avaient pas de chapeau. Il s’agissait de « dissidents », chose rare dans les sociétés primitives, fortement imprégnées du communisme des origines. Ils étaient fort mal considérés et aboutissaient rapidement dans la « geôle de la désolation », sorte de prison où l’on ne séjournait en général pas très longtemps mais dont on sortait marqué du sceau de I ‘infamie.

Lors de son second séjour, notre ethnologue constata une détérioration du climat social. Beaucoup de Nassurés Siosios se regardaient en chiens de faïence, allant jusqu’à se tirer mutuellement la langue, tandis que les curieux chapeaux pointus du peuple s’étaient enrichis de plusieurs rangs de perles supplémentaires. M. de Cessous, qui commençait à bien maîtriser la langue de la tribu, comprit que les perles des chapeaux, loin de n’être qu’une marque d’élégance, représentaient chacune un apport, sous la forme d’une prise de chasse ou du fruit d’une cueillette, aux frais communs du village, qui consistaient pour l’essentiel dans la nourriture et l’entretien des pensionnaires de « l’enclos du bonheur ». L’ethnologue remarqua aussi que la population de celui-ci avait fortement augmenté et comprenait, en plus des vieillards et des malades, nombre de personnes jeunes et apparemment en excellente santé dont il se demanda, sans trouver la réponse, ce qui pouvait bien leur valoir ce traitement de faveur. Mais tous, jeunes et vieux, malades et bien portants, semblaient s’entendre au mieux et le bonheur n’était manifestement pas mesuré aux heureux bénéficiaires de ce séjour.

A son voyage suivant, le troisième, l’ethnologue constata une nette dégradation de la situation. Les Nassurés Siosios portaient des pagnes déchirés, certains allaient même nus, tandis que leurs chapeaux s’étaient à ce point alourdis de perles qu’ils marchaient tous la tête baissée ou penchée sur le côté, ce qui ne les empêchait pas de se quereller violement à toute occasion et de désigner d’un doigt vengeur les pensionnaires de l’enclos où le bonheur avait été remplacé par les privations, les mauvais traitements et les violences faites aux plus faibles.

Le dernier voyage de l’ethnologue fut bref. Les Nassurés Siosios avaient disparu. De leur village ne restaient que quelques traces de huttes détruites. Quant à « l’enclos du bonheur », il n’était plus qu’un tas de poussière noirâtre, ultime marque de l’incendie qui l’avait réduit en cendres.

Errant alentour à la recherche d’un membre de la peuplade qui serait miraculeusement resté non loin du village dévasté, il finit par en rencontrer un, au visage tailladé de balafres et n’ayant plus qu’un bras. Il lui raconta qu’un peuple voisin avait envahi et détruit le village, et massacré tous les Nassurés Siosios, à l’exception de lui-même qui, bien qu’affreusement blessé, était parvenu à ramper jusqu’à la forêt proche. Puis ils avaient joyeusement dévoré leurs cadavres afin de s’incorporer le secret si longtemps jalousé de leur merveilleuse organisation sociale.

Festin périlleux, se dit M. de Cessous, qui n’eut pas l’envie de pousser son exploration jusqu’au village du peuple victorieux, ne sachant que trop quel spectacle de désolation l’y attendrait : celui d’un peuple de plus contaminé par l’illusoire recette du bonheur découverte par les Nassurés Siosios.

Le lecteur qui m’a adressé cet ouvrage se demande s’il ne serait pas opportun de lui assurer une nouvelle publication. Je compte lui répondre prochainement qu’il vaut mieux en abandonner l’idée, car on ne voit pas qui cette histoire pourrait intéresser aujourd’hui.

Claude Reichman

 

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Les chaînes d’information ne savent pas que la pensée libérale existe !

Les chaînes d’information ne savent pas que la pensée libérale existe !

Les médias ne sont pas très appréciés en France. Ceux qui relatent la vie de ce qu’on appelle les « people », c’est-à-dire les gens connus pour appartenir au monde du spectacle ou de la mode, ont une clientèle fidèle mais aucune influence. Les autres jouent un rôle essentiel dans la politique du pays, mais sont largement critiqués par les Français, qui les accusent de manquer d’objectivité. Ils sont pourtant les seuls à alimenter le débat démocratique. Leur responsabilité est donc éminente, même s’ils ne sont pas à la hauteur de leur rôle. Restent les réseaux sociaux, où la parole est libre mais captée le plus souvent par des activistes peu représentatifs de l’opinion. Ne parlons pas des quotidiens nationaux, qui ont un passé glorieux mais qui agonisent.

Finalement, ce sont les quatre chaînes d’information en continu qui ont la charge de former l’opinion. Et qui manquent gravement à leur devoir. En effet on y voit toujours les mêmes invités, et le renouvellement des journalistes se fait au compte-gouttes. Quant aux spectateurs, ils sont au total moins de deux millions, ce qui, sur 52 millions d’adultes ne représente pas grand-chose. Et pourtant les Français sont restés un peuple raisonnable et plutôt bien informé. Il faut en remercier le long travail de notre civilisation, qui a façonné l’âme de notre peuple au fil des siècles.

Il n’en reste pas moins que nous sommes en train de rater notre rendez-vous avec l’histoire contemporaine. L’évolution du monde exige des peuples un effort d’adaptation qu’ils n’ont jamais eu à produire au fil du temps. Les nouvelles technologies se multiplient et provoquent des changements profonds et fréquents dans la vie des habitants de notre planète. Les leçons du passé ne suffisent plus. Il faut des solutions nouvelles que seules peuvent apporter des systèmes de pensée cohérents et évolutifs. A cet égard, le plus approprié est le libéralisme. Parce qu’il fait appel à ce que l’homme a de meilleur.

On ne compte plus les dictatures de tout type que l’homme a dû subir au fil des 5783 années de son histoire (si l’on en croit le calendrier hébraïque). C’est même le sort constant de l’humanité. Il faut en accuser la génétique qui a fait de nous de très proches parents des chimpanzés, chez qui la société s’organise autour d’un mâle dominant. Chez l’homme du vingt et unième siècle, le mâle dominant est l’Etat. Et l’on n’a pas même entrepris de s’en libérer qu’il réapparaît sous une forme semblable. L’homme a d’ailleurs toujours échoué à s’organiser durablement en dehors d’un Etat. Le mieux qu’il a pu faire a été de réduire l’Etat à une dimension modeste, de l’ordre du tiers de la société. Et c’est sous l’influence de la pensée libérale qu’il y est parvenu.

Bien entendu, nous ne parlons que de l’époque moderne, car la première démocratie, celle d’Athènes, ne s’est pas créée sous une égide étatique, non plus d’ailleurs que celles qui ont suivi jusqu’à une période assez récente où l’Etat a vu son poids et sa force décupler sous l’effet de la puissance industrielle et militaire que les nations ont acquise par l’effet du progrès technique. Et c’est à ce moment qu’il est devenu vital pour la liberté du peuple d’adopter un système de gouvernement capable de la laisser subsister. A ce jour, seule la pensée libérale y est parvenue.

La France, comme toutes les nations développées, doit adapter son organisation au nouveau cours du monde. Les Etats doivent y être cantonnés à une dimension n’excédant pas le tiers de la production si l’on veut que l’esprit d’initiative et de responsabilité puissent s’y épanouir, condition sine qua non du progrès matériel et de la paix civile. Or la France échoue lamentablement dans cet exercice, ne parvenant pas à se libérer de la tunique de Nessus de l’Etat fort né du désastre de l’Etat faible de la troisième République. Seule la pensée libérale propose la solution à ce problème dramatique.

Oui mais voilà, la pensée libérale est absente des débats français. Il y a bien ici ou là quelques libéraux qui s’expriment, mais ils n’accèdent jamais aux émissions des chaînes d’information, sauf s’ils adoptent la méthode shakespearienne consistant à « rugir comme un rossignol », c’est-à-dire à ne pas exprimer de propositions libérales. Les Français, à moins d’avoir de saines lectures, n’apprennent jamais qu’il existe d’autres solutions que les variations sur un thème étatique proposées par tous les politiciens.

On peut évidemment se laisser mourir en tant que nation. C’est ce que nous faisons en ce moment. Après tout, vivre et réussir est une ambition qui est rarement consacrée par l’histoire. Mais il arrive qu’une nation réussisse et illustre son temps. C’est ce que la pensée libérale propose aux Français. Malheureusement, ils ne l’entendent jamais. Parce que les chaînes d’information elles-mêmes ne savent pas qu’elle existe.

Claude Reichman

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Créons le Mouvement pour la 2e Révolution !

Créons le Mouvement pour la 2e Révolution !

La question à se poser est simple : Comment voulons-nous vivre ? Or personne, dans la classe politique, ne nous la pose. On nous demande seulement de choisir entre les propositions des diverses tendances en votant pour celle que nous préférons. Puis la vie politique suit son cours et nous n’y sommes jamais associés. D’échéance en échéance, nous voyons un grand fleuve se déployer dans nos contrées et emporter hommes et structures dans son flux, sans que quiconque ait la moindre idée de sa destination finale.

De temps en temps, une révolution a lieu. Elle bouleverse les conditions d’existence dans le pays, mais les années ont tôt fait d’en annuler les effets. Et tout recommence comme avant. Car les forces qui sont à l’œuvre sur le territoire national, et parfois au-delà, ne visent qu’à supprimer toutes les libertés que la révolution a établies. Bien entendu, tout ce travail de sape se fait sous le couvert de proclamations vertueuses assurant chacun que le pouvoir oeuvre pour son bien. Et l’on finit par se retrouver dans une situation pire qu’avant la révolution.

La révolution est donc toujours à refaire. Mais les choses sont de plus en plus difficiles, car le pouvoir a si bien rogné les libertés que le peuple n’a plus aucun moyen d’action autre qu’un bulletin de vote qui finalement ne sert plus à rien, le pouvoir ayant verrouillé toutes les procédures qui risqueraient de le chasser. En France, aujourd’hui, nous en sommes là. Et il n’existe aucun mouvement politique constitué qui soit à même de lutter efficacement pour le rétablissement des libertés.

Il est fascinant s’observer la conduite de M. Macron. Ce garçon agit comme s’il était seul au monde, et c’est d’ailleurs ce qu’il croit. Il parle de tout avec une autorité qui laisse stupéfaits tous ceux qui l’écoutent. Personne de sérieux ne peut croire un mot de ce qu’il dit, car le faux et le vrai s’y mêlent dans un désordre qui laisse pantois ses auditeurs. Lesquels constatent à chaque occasion que la vérité présidentielle d’hier n’est jamais celle de demain et qu’on ne peut fonder aucune action politique digne de ce nom sur un tel fouillis. Mais loin de mettre le pouvoir en difficulté, cette méthode le conforte en frappant d’hébétude les citoyens. Et l’on se retrouve dans cette ville décrite par Raymond Devos où les gens courent tous comme des fous pour l’excellente raison qu’ils sont fous.

Chacun d’entre nous est fou. Nous pensons tous que c’est provisoire. Mais cela dure. Et la folie devient l’état naturel et permanent de la population. Or nous nous croyons tous raisonnables. Tout simplement parce que la continuité de la situation rend celle-ci normale. Et qu’en obéissant aux règles qu’elle prescrit, non seulement nous la maintenons, mais aussi nous la renforçons. Et l’on voit M. Macron réfléchir à haute voix sur la meilleure façon de prolonger à vie son mandat, comme si l’échec de toute sa politique ne comptait pour rien dans son maintien au pouvoir. Il est là, c’est tout.

Tout se conjugue pour rendre normale cette situation folle. Les politiciens font des discours, les juges jugent, les trains circulent à l’exception des grèves rituelles, Mélenchon s’égosille comme le coq du village, et les journalistes sont en vacances épuisés par leurs articles recopiés à l’infini et qui recueillent toute l’admiration des foules sidérées. Bref la France va. Elle ne sait pas où, mais elle y va. Après tout quand homo sapiens est sorti d’Afrique, il ne savait pas non plus où il allait, et voilà qu’aujourd’hui il va sur la lune.

Comment briser ce cercle infernal qui ne laisse aucune chance aux Français ? Par des méthodes simples, qui sont toujours celles qui marchent le mieux. En utilisant le plus bel instrument que les siècles nous ont laissé, la langue française. Qui ne s’utilise bien qu’au service de la pensée française, puisque selon Boileau « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». La conception française de la civilisation ne s’est jamais mieux exprimée que dans la Déclaration des droits de l’homme de 1789. Il faut tout simplement  y revenir. Imaginez ce que serait la vie dans notre pays si un citoyen pouvait brandir avec succès le droit de propriété, qu’on lui a confisqué depuis des décennies, et brandir la liberté face à la cohorte des nourris (comme le disait Charlemagne) qui gouvernent le pays et ne songent qu’à enfermer le citoyen dans des règlements avant de le jeter en prison !

Un tel programme n’a rien d’imaginaire. Il est le plus réaliste qui soit, car face à l’Etat omnipotent, seul le dissident peut l’emporter. C’est ainsi que le communisme est tombé à l’Est. C’est ainsi que la démocratie revivra en France. Alors créons le mouvement qui nous y conduira. Le Mouvement pour la deuxième Révolution.

Claude Reichman

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Notre programme ? La Déclaration des droits de l’homme !

Notre programme ? La Déclaration des droits de l’homme !

La France est un pays rétrograde. Une telle affirmation est de nature à choquer le lecteur français. Ne sommes-nous pas le pays des droits de l’homme, des libertés, de l’égalité, des grands hommes et des Gaulois sans peur ? Certes. Mais que reste-t-il de ces grandes idées, de ces hauts faits. Un vague bredouillis, comme le son d’un moulin à prière enrayé, de ridicules proclamations proférées par de petits hommes qui se croient grands, des cérémonies aussi grandioses que ridicules quand on sait le véritable état du pays.

La France a quelques beaux restes, mais il faut en jouir prestement, car ils seront bientôt engloutis par l’histoire. Celle-ci ne pardonne pas. Le pays qui rate la marche et tombe doit se relever seul, même s’il est arrivé que l’Amérique vienne à notre secours. Ce qui est navrant dans la situation actuelle, c’est la médiocrité des secours proprement français. L’Etat bâti à coup de prélèvements monstrueux sur la richesse produite par les Français n’est plus capable de rien. L’hôpital ne peut plus soigner, la police ne peut plus protéger, la politique ne peut plus réfléchir. Nous sommes gouvernés par de piètres individus dont aucun pays moderne ne voudrait pour le diriger.

Rétrograde, avez-vous dit ? Oui, bien sûr. Nous ne nous en sortons pas parce que nous avons cru pouvoir répudier nos principes. La ruse était pourtant grossière. Sous prétexte de « solidarité » avec les moins bien lotis, on a mis tout le monde dans un immense chaudron où tout s’est calciné. La nature humaine n’offre pas une infinité de variables. Quand vous lui enlevez la responsabilité, vous obtenez l’égoïsme. Quand vous lui retirez le goût de progresser, vous obtenez le dégoût et l’amertume. Et quand le chaudron est à ébullition, vous obtenez la violence, avant que les flammes ne réduisent tout en cendres. Finalement, c’est une forme de cuisine. Seuls restent debout nos grands chefs qui régalent surtout les étrangers venus en pèlerinage sur nos dépouilles.

Ce qui est triste, c’est de vivre de tels moments en étant conscient du désastre. J’ai passé ma vie à combattre les ravages du collectivisme. Je suis effaré du petit nombre de soutiens que j’ai pu rencontrer. Partout je n’ai vu que de sinistres péroreurs à la bouche pleine de grandes maximes et au cœur sec face à l’effondrement de leur patrie. Que les combattants soient remerciés. Du fond du cœur. Je préfère oublier les autres. D’ailleurs ils y comptent bien, tant leurs méfaits ne les empêchent pas de parader sur la scène nationale. Prenez tel juge, qui a tué la plus belle entreprise français en interdisant à son chef d’y mettre les pieds pour les besoins d’une enquête bidonnée. Il ne se morfond pas dans une thébaïde au fond d’une forêt, mais rend « la justice » au plus haut niveau. Prenez tel président d’association libérale. Il ne se mêle surtout pas au combat des adversaires du monopole parce que ça le mettrait mal avec l’Etat et nuirait à son plumage. Et ainsi de suite, comme le disait Tchekhov dans une Russie qui voguait vers le pire.

Le côté évidemment déprimant de ce qui précède n’est en fait qu’un constat. Le fond de l’affaire est différent. La vie existe encore dans l’âme française. Pour la réveiller, il suffit d’un hasard. La rencontre d’un personnage décidé et intrépide et d’une circonstance favorable à la révolte. Cela ne s’est pas trouvé jusqu’à présent, mais rien ne dit que cela ne se trouvera pas demain. En politique, la bonne règle est de savoir patienter. Mais sans s’endormir. Donc ne dormons que d’un œil. J’ai d’ailleurs constaté que celle attitude prévaut chez nombre de personnes que je connais. Le moment va venir. On attend.

Quand on y réfléchit bien, le destin des sociétés humaines oscille entre la dictature et la tentative de liberté. Pour que règne la liberté, il faut une détermination sans faille de l’élite de la nation. Cela ne se rencontre pas souvent. Et cela ne dure pas toujours. C’est arrivé en France quand a éclaté la Révolution. Un texte admirable y est né : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. On ne fera jamais mieux que ces quelques lignes d’anthologie. Elles nous suffisent comme programme et comme règle de conduite. Leurs pires adversaires sont les magistrats de la cour de cassation et les membres  du Conseil constitutionnel. Qui s’y entendent comme pas un pour en détourner le sens et les rendre inopérantes. Quand viendra le moment de la deuxième Révolution, il faudra immédiatement nommer une cour suprême qui se réfèrera aux principes de la Déclaration. La France découvrira alors comme il est simple et bon de vivre selon ses principes. La leçon fera date et marquera le début d’une nouvelle ère pour notre pays. Il ne faudra y nommer que des hommes et des femmes qui ont souffert du viol de nos grands principes. On sera ainsi assuré de la force d’âme de nos sages.

Quand dans un avion de chasse, les choses deviennent difficiles, la règle dit qu’il faut en revenir au manuel. C’est-à-dire aux principes de base. Je pense qu’en matière constitutionnelle, cette règle est parfaitement valable. Et qu’elle suffit !

Claude Reichman

 

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Quelques hommes décidés suffiront pour sauver la France !

Quelques hommes décidés suffiront pour sauver la France !

Diogène est universellement célèbre depuis vingt-quatre siècles pour avoir refusé de vivre selon les canons de son époque. Nous devrions nous interroger sur les raisons de sa conduite. Sans doute la vie en société a-t-elle toujours été pesante, même si l’homme est un être sociable. La tentation de l’île déserte – ou du monastère – a toujours existé. Elle fait partie de l’arsenal de l’homme pour supporter sa condition. Nous courrons éperdument vers des progrès censés nous libérer des pesanteurs de la vie. Mais chaque progrès nous rend un peu plus dépendant de la société.

Nous sommes arrivés au stade où nous allons devoir agir pour nous simplifier la vie. C’est évidemment une tâche très complexe. Car dès l’instant où l’on se met en devoir de l’accomplir, les obstacles se dressent sur notre ambition. Car en fait nous tenons à tout ce que nous avons. Se démunir au profit d’une ascèse religieuse est finalement plus facile. Car il suffit de se limiter au besoin vital et d’éliminer tous les autres. Mais pour l’homme désireux de sauvegarder les éléments de civilisation qui lui permettent de vivre selon son temps et ses aspirations, les choix sont cruels. Finalement, il refuse de choisir et vit comme il n’a plus envie de vivre. On appelle cela le mal-être.

La France est un magnifique champ d’expériences pour le choix de vie. Tout simplement parce qu’elle accumulé en moins d’un siècle tout ce que l’homme peut construire pour se compliquer l’existence. J’avais ironiquement placé en exergue d’un de mes ouvrages la phrase suivante : « La France jouit d’un Etat fort et d’un climat tempéré. ». Le climat tempéré fait de notre pays un de ceux où il fait bon vivre. L’Etat fort nous pourrit la vie.

C’est l’Etat fort qui est responsable du mal-être français. Le général de Gaulle l’a voulu parce qu’un Etat faible avait conduit la France à la défaite. Sans doute a-t-il compris après les évènements de mai 68 qu’il fallait redonner aux Français un peu de liberté. Mais il n’avait aucune solution à proposer, sauf la tarte à la crème de la participation, qui est le moyen de donner quelque chose en le conservant et n’a aucune chance de séduire le peuple.

Et depuis, des générations de technocrates se sont acharnées à construire des édifices administratifs de plus en plus complexes, porteurs pour le peuple d’obligations de plus en plus pesantes et contraignantes, et créateurs de déficits sans cesse augmentés jusqu’à amener la France à un état de faillite que seule la solidarité bancaire européenne nous permet provisoirement d’éviter. Ceux qui maudissent l’Europe à chacune de leurs phrases devraient nous dire comment ils feraient sans elle. Certes, ils peuvent répondre qu’une bonne gestion nous sauverait, mais ils n’en décrivent jamais les contours.

La France est en manque cruel de vrais penseurs. Je n’entends pas par cette expression faire appel à d’immenses génies, mais simplement à des Français instruits, intelligents, et à l’esprit libre. Il y en a beaucoup dans notre pays, il suffit qu’ils veuillent bien se pencher sur ses problèmes et proposer des solutions. Ils ne sont amorphes que par la perte de tout espoir dans le régime français. Qu’ils se disent qu’à force de l’attendre, le grand soir va finir par arriver. Et qu’il vaut mieux s’y préparer.

Ma proposition consiste à nous appuyer sur la jeunesse tout en nous efforçant de sauvegarder les plus âgés. Nos jeunes gens n’ont aucun besoin des régimes sociaux, qui ne sont que des régimes d’assurance et qui ont leurs équivalents – bien gérés – dans l’économie libre. Laissons-les se protéger eux-mêmes, ils le feront très bien. Le coup de fouet donné à l’économie permettra de dégager les ressources nécessaires pour protéger les plus âgés qu’on a immergés pendant des décennies dans des puits sans fond incapables de leur rendre ce qu’on leur a pris.

Nos jeunes gens n’ont aucun besoin non plus des régions, qui ne correspondent à aucune réalité dans notre pays et qui n’apportent rien à la collectivité. Pas plus que les comités Théodule et les hautes autorités, qui ne sont que des passoires financières assurant l’agréable transfert des ressources publiques aux poches privées.

Cela peut être fait d’un simple trait de plume. La suite appartient à la vie, qui est porteuse d’initiatives et de réussites qu’aucune administration n’a jamais produites. « Franco est mort », annonça un ministre. « Oui, mais qui va aller le lui dire ? », demanda un autre. Tout le monde l’a su très vite et personne n’a eu à se dévouer pour lui apporter la mauvaise nouvelle. L’Espagne est sortie de la dictature. Il reste à la France d’en faire autant, même si sa dictature est différente.

Que quelques citoyens décidés s’unissent, et cela suffira. Aucune action de masse n’a commencé par une action de masse. Et tous ceux qui ont vaincu des dictatures disent la même chose : au début, nous n’étions pas nombreux. Quelle chance nous avons : nous ne sommes pas nombreux non plus !

Claude Reichman

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Le régime est à l’agonie !

Le régime est à l’agonie !

Sous la Ve République, on n’avait jamais vu un tel remaniement. Les nominations annoncées à l’avance par les médias, puis par un simple communiqué au lieu de l’annonce sur le perron du palais présidentiel par le secrétaire général de l’Elysée, une allocution du président devant le conseil des ministres et non une adresse au pays … bref le grand n’importe quoi. Le protocole a une seule utilité : donner une certaine solennité aux actes du pouvoir pour le faire respecter du peuple. Sans respect, il n’y a plus de pouvoir et le pays entre dans l’aventure.

La subsumption est un terme de logique qui consiste à faire remonter une idée à une idée plus générale. Autrement dit à inscrire l’accessoire dans l’essentiel. C’est un exercice auquel tout un chacun n’est pas forcément apte car il demande de l’expérience et de la culture. Que de personnes ai-je vu se perdre dans les détails et échouer dans leur action. Mais ce qui se comprend et s’excuse chez ceux à qui la vie n’a pas permis de développer leur intelligence n’est pas admis quand on accède à d’importantes fonctions de direction et de représentation. Le peuple est le plus souvent intelligent, et il ne permet pas au pouvoir quel qu’il soit de ne pas l’être.

Ne pas comprendre que le spectacle qu’on donne, s’il vous ridiculise, scie la base du pouvoir qu’on exerce est la meilleure promesse d’une révolution. Prenons l’exemple de François Hollande. Ce garçon intelligent s’est conduit si stupidement qu’il n’a même pas pu se représenter. Son successeur, Emmanuel Macron, est arrivé en Jupiter et s’est rapidement transformé en Scapin. Aujourd’hui il hésite entre Néron et Caligula. Bref il est cuit, et le régime avec lui.

La Ve République repose sur le président de la République. Hormis les dictatures, aucun Etat au monde n’a fait un tel choix. Celui-ci s’explique par le traumatisme causé chez le général de Gaulle et tous ses contemporains par l’effondrement de l’Etat et de la troisième République. Il est de fait que la Ve a résisté à beaucoup de chocs et que les présidents successifs n’y ont pas été pour rien, même s’ils n’étaient pas tous des foudres de guerre. Le système a donc fonctionné, jusqu’au moment où, comme toute construction déséquilibrée, il s’est révélé inapte à représenter le peuple. Le fait que près de la moitié du corps électoral soit dans une situation précaire et déserte les urnes ou vote aux extrêmes suffit à discréditer le régime. Qu’il ait été par ailleurs incapable de réguler l’immigration et ait laissé un flux ininterrompu s’engouffrer dans le pays, transformant nombre de quartiers en zones de non droit, est une atteinte grave à l’unité de la nation et à la paix civile.

Emmanuel Macron est arrivé à la tête de l’Etat à un moment où tous les éléments du drame étaient réunis. Loin de comprendre la situation, il s’est comporté de façon capricieuse et souvent offensante pour les Français, alors qu’il fallait des mesures d’urgence et de sauvegarde pour redresser le pays. Ses discours incessants et finalement incohérents l’ont rendu inaudible pour les citoyens. Sa dernière allocution devant les ministres fut pathétique. Il parlait comme un président qui vient de prendre ses fonctions et qui n’est comptable de rien devant la nation. ll n’en fallait pas plus pour le discréditer définitivement aux yeux des Français.

Un régime fondé sur son président ne peut que tomber avec lui. Les institutions permettent à Macron de rester en place jusqu’au jour où il ne pourra plus maintenir l’ordre. L’insurrection des banlieues n’a pu être arrêtée que parce que les forces de l’ordre ont tenu. Macron en est bien conscient, qui a eu ce mot incroyable dans sa dernière allocution : « Il faut que ça tienne ». Incroyable parce qu’il révèle le désarroi du chef de l’Etat, qui ne sait plus que mouliner des mots au lieu de prendre des décisions.

Le régime agonise. On ne peut plus en douter. Cela devrait obliger les Français les plus responsables à se préparer à la relève. Il n’en est rien. Les médias continuent leur ronronnement et aucune grande voix ne se fait entendre. Cette paralysie est très inquiétante, car elle laisse le champ libre à toutes les dérives. Les élucubrations sur le genre et autres « wokeries » ne devraient pas tenir cinq minutes dans un pays en ordre de marche mentale. Et l’on ne devrait pas laisser libre cours aux provocations et aux agressions des prétendus « insoumis », qui ne sont en réalité que des déçus du progrès social, n’ayant pas dans la société la place qu’ils estiment mériter. Rien de tout cela n’est hors de portée d’une démocratie occidentale moderne. Faut-il encore qu’on sache se doter de dirigeants qui ne soient pas, finalement, des usurpateurs. « En ces temps d’imposture universelle, disait George Orwell, dire la vérité est un acte révolutionnaire. » C’est ce qu’il faut s’efforcer de faire.

Claude Reichman

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Nous sommes devenus des clodos !

Nous sommes devenus des clodos !

On ne reprise plus les chaussettes. Tout le monde a considéré cela comme un signe d’enrichissement et de progrès. Eh bien il va falloir recommencer. Une loi de 2020 le prévoit. Elle a pour nom loi sur l’économie circulaire. Ce qui, comme toutes les dénominations actuelles, ne veut rien dire. Si vous croyez que cette loi a pour objet de vous faire tourner en rond pour réaliser des économies, vous vous trompez. Une loi à cet effet était strictement inutile, puisque vous faites déjà ce qu’elle ordonne. En réalité l’économie circulaire c’est tout simplement la récupération des déchets.

Au-delà des plaisanteries faciles, cette loi est un signe terrible. Elle dit à tout le monde que nous sommes un pays de fauchés. Quand on en est à faire subventionner par l’Etat la réparation des chaussures ou des vêtements (7 euros pour un talon, 25 euros pour une doublure), la prime à l’épouillage n’est pas loin. Tous clodos, mes amis, voilà notre destin !

Je me souviens d’une époque pas si lointaine où s’habiller dignement le dimanche avec des vêtements neufs était un signe d’intégration à la société. Mais il y avait encore une société. Aujourd’hui elle n’existe plus qu’aux rares occasions d’émotions populaires et se dissout aussitôt l’apaisement revenu. En ce moment par exemple la disparition d’un jeune enfant a jeté la France dans l’inquiétude et l’affliction et dans la solidarité avec les forces de secours qui le recherchaient. La victoire de l’équipe de France de rugby à l’automne prochain sera peut-être une autre occasion pour le peuple de se sentir français. Mais rien de tout cela ne remplace le sentiment permanent d’appartenance.

Ce sentiment d’appartenance a disparu avec le développement irrésistible de l’Etat providence. D’autant que celui-ci s’est rapidement transformé en Etat surveillance. Plus rien, en France, n’échappe à l’Etat. Sauf bien entendu la préparation de notre avenir, puisque l’Etat est incapable de le prévoir et de l’organiser. Et cette croissance de l’Etat a provoqué l’appauvrissement du pays. La raison en est parfois très mal comprise des citoyens. Ils ne voient pas pourquoi l’Etat ne réussit pas à apporter la sécurité et la prospérité aux Français alors qu’il est dirigé par des responsables hautement diplômés et clamant leur dévouement à la nation.

La réponse à cette question est pourtant d’une grande simplicité. L’Etat surveillance ne réussit rien parce qu’il ne fait rien correctement. Et ce défaut rédhibitoire n’est dû qu’à l’absence de toute responsabilité chez ses exécutants. Ce manque est même le signe pathognomonique (en médecine ce terme désigne un symptôme qui suffit à diagnostiquer une maladie) de la croissance cancéreuse de l’Etat.

Il n’est quand même pas difficile de comprendre que quand on n’est pas responsable d’une action quelle qu’elle soit, on n’est pas incité à la mener à bien. Certes il y a de agents de l’Etat dévoués et attentifs à leurs actes, mais quand l’Etat s’est bâti sur le principe fondateur de l’irresponsabilité de ses agents (même si celle-ci n’est pas proclamée, chacun peut constater qu’elle règle leur conduite), il ne faut pas s’attendre à de bons résultats.

L’exemple le plus flagrant est celui de la justice. C’est la raison pour laquelle elle est détestée des Français. Et de façon plus générale, les Français n’aiment pas leurs fonctionnaires. Le résultat de leur action est là pour démontrer que ce sentiment est justifié. L’Etat providence et l’Etat surveillance ont pourri la vie des Français. Et seule la disparition de ces deux Léviathan et leur remplacement par un Etat modeste et efficace pourra sauver notre pays du déclin et du malheur qui le frappent.

La suppression d’un Etat omnipotent est chose difficile. Car il se défend bien. Il n’y a aucun mal, car les soutiens s’empressent autour de lui. Soutiens intéressés évidemment. Partout, dans un pays aux mains de l’Etat, on a faim de nominations, de subventions et de décorations. Et même les penseurs de la liberté ont été rendus inoffensifs, car universitaires ils sont fonctionnaires. Si bien que leurs travaux s’apparentent, bien malgré eux, à la vie d’une secte.

Il ne reste donc qu’à attendre l’effondrement du système. Mais c’est là que se situe le nœud du problème. Le système ne s’effondrera pas si on ne l’y aide pas. Il ne s’agit nullement de fomenter des émeutes. Car elles tournent toujours à l’avantage du pouvoir. La clé de la réussite est la persuasion du peuple. Celui-ci est très attentif à l’action de ceux qui prennent sa défense et lui dessinent un avenir. Son indifférence apparente n’est que légitime prudence face à un Etat prompt à se venger de toute dissidence. Mais le peuple voit tout. On s’en aperçoit quand un régime s’effondre. Le peuple l’avait toujours prévu !

Chaque ligne, chaque mot en faveur de la liberté du peuple est utile. Personne n’avait entendu l’appel du général de Gaulle le 18 juin. Mais tout le monde l’a su. Comment expliquer sinon que dans les pires régimes communistes, quand la panique a gagné le pouvoir, le peuple s’est aussitôt tourné vers les dissidents pour assumer le pouvoir ?

La Ve République a fini par transformer les Français en clodos. Cela ne lui sera pas pardonné. Même pauvre et misérable, le peuple garde sa dignité. On veut l’obliger à repriser ses chaussettes. Il trouvera le moyen de tailler à ses lamentables dirigeants le costume qu’ils méritent.

Claude Reichman

 

 

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Mais que fait Macron à l’Elysée ?

Mais que fait Macron à l’Elysée ?

Le règne de Macron aura été le temps des catastrophes. Les gilets jaunes, Notre Dame de Paris, les banlieues, tout n’est pas de sa faute mais tout se déclenche comme si c’était l’effet d’un contact électrique de la société avec son président. On n’a certainement pas encore tout vu. Il reste quatre ans au mandat actuel et tout peut arriver.

Le véritable drame est qu’aucune crise sous Macron ne se traduit par des solutions. C’est pourtant la règle dans les sociétés humaines. Quand elles ne peuvent résoudre leurs problèmes par la réforme, elles passent à la crise. Et quand les problèmes sont graves, la crise est violente.

La dernière crise, celle des banlieues, a détruit nombre de bâtiments officiels et de commerces. Mais elle n’a fait qu’un mort, celui qui en a été à l’origine. La prochaine sera bien plus dramatique, car on tirera à l’arme à feu. C’est inévitable quand on voit la détermination des émeutiers. Du côté du pouvoir, on s’y prépare. Lors d’une manifestation de gilets jaunes dans mon quartier à Paris, j’ai avisé un policier qui portait une arme de guerre. A mon étonnement, il répondit qu’il pouvait y avoir des attentats. Bien entendu, cela n’avait aucun sens. Le pouvoir était prêt à tirer sur les manifestants.

Tout le monde a pu voir à la télévision des policiers déguisés en casseurs descendant d’un fourgon de police pour aller se mêler aux gilets jaunes. J’ai moi-même vu des « manifestants » casser les vitres de banques sous l’œil amusé des forces de l’ordre qui semblaient bien les connaître. On pourra toujours dire qu’il ne s’agit que d’impressions et que le calme policier n’était que celui des vieilles troupes. Il n’empêche que Macron a délibérément choisi la violence contre les gilets jaunes et fait tout ce qu’il fallait pour la provoquer.

Dans la dernière crise des banlieues, les policiers et les gendarmes ont fait preuve de calme et de courage. Il le fallait, car ils sont les derniers remparts de l’Etat. Que le doute s’installe dans leurs rangs, et le pouvoir sera balayé. Alors s’ouvrira le temps du drame. Or une certaine détente étant survenue dans les destructions et les pillages, nos forces de l’ordre entendent de la bouche du président « qu’il veut comprendre ». On croit rêver. Ou plutôt cauchemarder. Macron n’a aucune solution à proposer au pays. Et il l’avoue. Mais que fait-il à l’Elysée ?

L’entêtement de Macron à se maintenir au pouvoir est incompréhensible, sauf si on le juge irresponsable. Qu’un président élu ait le droit de rester en fonction malgré la crise est évident. Mais ce droit s’accompagne d’une obligation presque sacrée, celle de se sentir légitime à représenter le peuple. Cette légitimité doit, si nécessaire, se vérifier par le recours aux urnes. Des élections législatives ou un référendum sont entre les mains du président de la République. Il peut aussi en conscience démissionner et ouvrir la voie à un successeur. Notre Constitution a prévu ces dispositions avec sagesse, et le général de Gaulle a montré l’exemple en les utilisant avec discernement.

Un président qui ne sait pas ce qu’il faut faire est une incongruité sous la Ve République, qui en a fait le pivot des institutions. Balloté par les évènements, Macron s’entête au-delà du raisonnable. Personne autour de lui ne peut lui suggérer de se remettre en cause, sauf son épouse. Il semble qu’elle le lui ait dit, puisqu’on a vu le président et ses gardes du corps se lancer à sa poursuite au sortir de la Rotonde où ils avaient dîné et dont elle avait filé en douce. Bien entendu, personne dans la presse n’a fait écho à cette information étayée par une vidéo, alors même qu’elle en dit long sur le climat qui règne à l’Elysée.

L’exercice du pouvoir en France n’a jamais été un long fleuve tranquille. Même la monarchie n’a pas longtemps été absolue. Et depuis la Révolution, seule la IIIe et la Ve République ont duré le temps d’une vie humaine. Nous allons certainement vivre à présent une nouvelle révolution. Nul ne sait aujourd’hui si elle sera violente ou pacifique, même si la première hypothèse est la plus probable. L’action des hommes réserve toujours des surprises. Mais il en est des crises politiques comme des crises financières : il n’est pas d’exemple qu’une crise prévue ne finisse pas par se produire. Seule la date est incertaine.

Les hommes politiques français se préparent tous à cette issue. A leur façon. C’est-à-dire en cherchant en se mettre en valeur mais pas en construisant la relève. Bien entendu, cela ne séduit pas le peuple, qui reste fataliste, car rien ne l’incite à s’engager. Toutefois l’espoir reste permis, car les situations politiques ont ceci de commun avec les inondations qu’elles sont parfois soudaines et brutales. Soyons donc prêts à faire face à toute circonstance et à prendre nos responsabilités. En sachant que le plus souvent c’est un petit groupe qui conduit les évolutions de la société. Rappelons-nous que les causeries radiophoniques de Ronald Reagan l’ont conduit au pouvoir. Car les électeurs avaient parfaitement compris et admis ce qu’il voulait pour leur pays. En nous adressant à vous chaque semaine, nous tentons d’emprunter la même voie. Non par goût du pouvoir, mais par amour pour la France.

Claude Reichman

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La déroute française doit cesser !

La déroute française doit cesser !

Les jeunes gens des banlieues qui cassent et brûlent la France sont des fils ou petits fils d’immigrés musulmans. Que reprochent-ils au pays qui a accueilli leurs parents ? De ne pas leur donner leur chance. C’est aussi simple que cela. Bien entendu, on peut disserter à l’infini sur les raisons de leur révolte et s’indigner autant qu’on voudra de leur comportement, il n’en reste pas moins que, comme toute action humaine, celle-ci a des causes et il faut savoir les analyser.

La religion n’a pas grand-chose à voir dans la crise actuelle. Certes les jeunes gens en révolte éprouvent un attachement envers la religion de leur famille, mais ils ne brûlent, cassent et pillent pas au nom du prophète. Ce qu’ils détruisent, ce sont les atours de la société française moderne, comme les magasins de fringues et d’instruments ménagers, et même ses institutions comme les mairies, les écoles et les hôpitaux. Parce qu’ils considèrent que tout cela n’est pas fait pour eux.

J’entendais un maire pleurnicher en invoquant la médiathèque qu’il a créée, comme si celle-ci était le meilleur outil de l’intégration. On a déversé des dizaines de milliards dans ce qu’on appelle « la politique de la ville ». En vain. Jean-Louis Borloo, le grand manitou de cette vertueuse tornade, se tord les mains de n’être pas écouté quand il veut rajouter des milliards aux milliards, alors que s’il avait deux sous de bon sens, il saurait que ces milliards sont arrachés à l’économie du pays et nuisent gravement à son progrès et à la création d’emplois. Ces emplois précisément qui pourraient offrir aux jeunes des banlieues une chance de s’insérer dans la société française.

On touche ici du doigt la cause de la crise actuelle. Bien sûr, il a été déraisonnable d’ouvrir grand nos frontières et d’accepter une immigration massive. Mais c’est fait ! Alors il faut en réparer les conséquences. Malheureusement, les politiciens français ne savent que faire appel à l’Etat. Et celui ne sait produire que des lois, des taxes, des impôts, des règlements, des hautes autorités, et des fonctionnaires, qui tous réunis fabriquent une ruineuse machine à broyer le vide, à ruiner les citoyens et à étouffer les initiatives.

Comme dans tout accident, les causes se conjuguent. L’immigration et l’étatisme (dans lequel il faut évidemment inclure l’Etat providence) ont créé la crise actuelle. Et comme on ne peut pas faire disparaître les immigrés, il faut faire disparaître l’étatisme. Il s’agit là du simple bon sens. Mais la tâche s’avère au-dessus des moyens de notre régime politique, qui ne parvient même pas à rétablir l’ordre ! Tout fait craindre que la crise ne devienne permanente, ce qu’elle est en fait depuis des décennies sans qu’on ne l’ait vraiment vue dérouler ses fastes jusqu’à l’explosion actuelle.

La seule mesure qu’on puisse prendre – et elle est de taille – est l’abrogation dans les faits du monopole de la sécurité sociale. Il n’y a pas de lois à prendre, elles sont votées. Il n’y a pas de mesures d’autorité à imposer, il ne s’agit là que de libertés. Le seul effort à produire est la garantie des retraites actuelles, que des économies du train de vie de l’Etat peuvent assurer. Rien que ne puissent faire des politiciens ordinaires.

La déroute française doit cesser. J’en appelle au patriotisme de tous. Il est réel. Allez dans un stade, vous y entendrez déferler les Marseillaises. Soyez orateur dans une réunion, comme je l’ai fait toutes ces années récentes, et terminez votre propos par « Vive la France », et vous entendrez la ferveur se manifester sans retenue. Dites à tous que nous avons un pays, la France, et que nous n’en aurons pas d’autre, alors faisons tout pour le conserver. Dites à ceux qui n’ont brillé que par la médiocrité de leur ministère d’Etat que la décence leur commande de laisser la place. Bref, prenez la parole et gardez-la jusqu’à ce que la France soit sauvée.

Une vague d’excuses parcourt l’Occident. Nous sommes coupables de tout. Or nous ne sommes coupables que de ne pas assumer notre position au sommet de la culture et du développement économique. Nous avons créé la civilisation la plus avancée que le monde ait connue. Nos erreurs ont été largement payées par nos échecs, que nous avons su surmonter. Nous n’avons pas à nous voiler la face. Surtout quand la plupart des 192 Etats de la planète sont dirigés par des dictateurs ou de faux démocrates. Nous avons su vaincre le nazisme et le communisme, qui furent d’abominables entreprises de négation de l’humanité. Rien dans ce bilan ne doit nous conduire à nous battre la poitrine. Tout, au contraire, nous engage à être dignes de notre passé. Ceux qui cassent la France par ressentiment cesseront de le faire face à notre fermeté et au nouveau cours des choses qui offrira à tous la promesse d’un accomplissement.

J’ai très envie de vous dire « Vive la France » !

Claude Reichman

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Partons à la recherche de l’inconnu !

Partons à la recherche de l’inconnu !

La France est le plus beau pays du monde. Y vivre devient de plus en plus difficile. Le signe le plus évident de ce mal-être est le nombre de personnes qui ne s’en sortent plus : vingt-cinq millions. Sur une population de soixante-sept millions. Soit près du tiers des Français. Pour qui la fin du mois commence le premier. Cette insécurité profonde est intolérable dans un pays riche. C’est la raison pour laquelle de nombreux esprits primaires clament que la solution est de faire payer les riches.

Je me souviens d’un débat télévisé où j’avais affronté le secrétaire général du parti communiste. Je lui avais demandé s’il était toujours favorable à la nationalisation des entreprises. Il m’avait machinalement répondu par l’affirmative. A quoi j’avais rétorqué que la confiscation des grandes entreprises françaises ne paierait pas plus de huit mois de retraite aux Français. Il s’ensuivit un long moment de silence qui, dans un média audiovisuel, paraît un siècle.

Faire payer les riches n’a jamais été, où que ce soit, la solution. Sauf pour ce qui concerne la satisfaction d’un des pires instincts de l’homme qui consiste à agresser son semblable. Jared Diamond raconte qu’en exploration en Nouvelle Guinée, marchant dans la jungle avec deux habitants d’un village qui l’avait accueilli, ils tombèrent sur deux habitants d’un village voisin que ses accompagnateurs voulurent massacrer. Parce que c’est ainsi. Parce que quand on ne se connaît pas, on se tue.

Méconnaître les particularités de l’homme est une des tares de notre époque. Car c’est le propre de tous les doctrinaires. Il faut admettre que le sujet est ardu. Découvrir en l’homme des stigmates préhistoriques, voire paléontologiques, est difficile à faire, et encore plus à dire. Car on vous accusera volontiers d’insulter votre prochain. Vous aurez beau vous défendre, et dire « mon prochain, c’est moi », la colère de votre interlocuteur ne s’apaisera pas et il vous accusera volontiers, à son tour, de l’avoir traité de primitif. Bref, on tient là une de ces querelles qui, à peine exagérées, sont un aliment bien connu des films comiques.

Mais la situation actuelle de la France n’est pas comique du tout. Le risque d’une guerre civile est réel. Et l’on cherche en vain les sages qui pourraient l’empêcher. Non qu’il n’en existe pas. Mais la plupart ont renoncé à se faire entendre, tant la confusion des esprits est grande et rend impossible toute discussion sérieuse. A quoi s’ajoute évidemment la médiocrité des médias, qui tient moins à celle des journalistes qu’aux propriétaires de ces organes d’information, qui ne sont pour leurs détenteurs que des organes d’influence.

La France contemporaine a fait sienne la formule de G.B.Shaw disant à une voisine de table trop entreprenante à son gré : « Madame, assez d’actes, des paroles ! » On en est là en France. Je veux parler surtout des milieux libéraux conservateurs, qui sont seuls à prendre en considération, les autres ne brillant que par l’insanité de leurs prédications. Un libéral, dans la France d’aujourd’hui, est quelqu’un qui parle encore à ses amis ou qui écrit quelques articles, mais qui hoche la tête en permanence, non par l’effet de quelque maladie neurologique, mais par tristesse face au spectacle d’un pays qui se noie. Et qui, en toute hypothèse, ne participe à aucune action susceptible de changer le cours des choses. Il est en quelque sorte « désintéressé », comme Don Cesare, le personnage de « La loi ». A ceci près – et au contraire de son modèle – qu’il n’a jamais, en France, détenu le moindre pouvoir. La France est depuis trois quarts de siècle un pays communiste et le reste en dépit des changements du monde.

Nous touchons là la véritable nature du mal français. Le communisme est venu s’y marier avec l’étatisme, et le résultat est une véritable catastrophe historique. Qui culmine avec la présidence Macron. Cet homme encore jeune est en fait un comédien, qui ne rêve que discours et attitudes incroyables, et qui, la même semaine, s’en va boire une bouteille de bière au goulot avec les rugbymen de Toulouse er réunit le monde en conférence pour venir en aide au Sud de la planète. The show must go on !

Pourtant, les choses vont changer. Parce qu’elles ne peuvent plus durer. L’esclavage a longtemps régi l’humanité, et il se perpétue sous sa forme modernisée qu’est l’Etat providence, mais il est menacé sans cesse par l’avion et le bateau porte-conteneurs qui mettent les individus et les productions en contact permanent. C’est toujours le contact qui a fait changer les hommes. Et c’est même pour cela, peut-être même sans le savoir, qu’ils ont toujours eu l’obsession de marcher vers l’horizon afin d’y découvrir l’inconnu.

Pour nous, Français, l’inconnu, c’est une société qui respectera la liberté et la propriété et qui laissera sa chance à chacun de ceux qui voudront la tenter. Cet inconnu-là est à notre portée. Il nous suffit d’un peu de détermination. Alors les amis, on y va ?

Claude Reichman

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La liberté sauvera l’homme !

La liberté sauvera l’homme !

Et voilà Macron à la tête d’un nouveau concept, celui de « décivilisation ». C’est à Jérôme Fourquet, un sondeur, qu’il l’a emprunté. Ce mot peu usité est une façon de tourner autour du pot. C’est « ensauvagement » qu’il aurait fallu dire. Là, tout le monde comprend. Il suffit d’ouvrir la télévision pour voir se dérouler la litanie des horreurs commises par des hommes à l’égard d’autres hommes.

Cet ensauvagement – pour ne parler que de la France – a pour cause première l’extinction progressive de la religion dominante. Il reste des catholiques, mais ils n’ont plus guère d’influence sur la société, parce que celle-ci a fini par faire sienne l’idée de l’évolution, qui rend incroyable l’idée de la création de l’homme par acte divin. Certains y croient encore, moins par conviction que par fidélité à leur religion. Et l’on peut parier sans risque de se tromper qu’il en sera de même pour les autres religions du Livre. L’humanité voit donc poindre devant elle des décennies, ou même des siècles, de remise en cause d’un dogme sous l’égide duquel s’est constituée la civilisation occidentale, la plus évoluée du monde.

Dans un monde sans barrières morales et donc sans interdits, tout peut arriver, surtout le pire. Car l’homme, tout civilisé qu’il soit, reste un animal aux pulsions sauvages plus ou moins maîtrisées. On assiste en ce moment à des tentatives de création de nouvelles religions à base d’humanisme mal compris et de sectarisme affiché. Elles ont en commun le fanatisme, qui est un dérivé pervers de toute croyance. Les individus modérés vivent mal cette intrusion dans leur monde. Mais ils n’y peuvent rien. Fouché, le ministre de la police de Napoléon, avait bien résumé le problème. « N’attaquez pas les sots, disait-il, en période de crise, ils sont tout puissants. »

L’enjeu de l’époque est donc bien l’évolution de notre civilisation, voire son remplacement par une autre. Ce qui rend dérisoires les débats des plateaux télévisés et même la plupart des articles plus ou moins savants qui meublent les journaux. Je n’ai plus la moindre illusion sur l’utilité des débats télévisés, mais j’avoue qu’il m’arrive encore d’ouvrir une revue en espérant y trouver une pensée utile à notre avenir. La déception est hélas fréquente.

L’attitude raisonnable est donc de désespérer de tout et de se replier sur sa vie intime. Mais même celle-ci est en permanence agressée par la folie du temps. Alors il ne reste plus qu’à se battre. Non pas avec des armes, contre les fous, mais avec des arguments issus de la culture qu’on a reçue et que les siècles ont forgés. Se référer aux anciens Grecs est à cet égard une méthode recommandée, tout comme à nos meilleurs penseurs français, dont le message n’a rien perdu de sa fraîcheur intellectuelle et de sa vigueur.

Si l’on doit s’accrocher à un concept et à un seul, c’est celui de liberté qu’il faut choisir. Il est consubstantiel au développement humain. Nous n’avons pu dominer notre état d’australopithèque pour devenir d’étapes en étapes homo sapiens que grâce à l’instinct de liberté. Il ne s’agissait pas à l’époque – il y a donc plus de trois millions d’années – d’une idée exprimée mais d’une attitude spontanée, maintenue sans défaillance à l’égard d’autrui. Et elle a été victorieuse. C’est le plus bel exemple de développement civilisationnel qui soit. Qu’on imagine un pauvre petit australopithèque échappant à la surveillance de la tribu pour aller voir ce qui se passe à l’horizon. C’était l’ancêtre de Christophe Colomb, c’était le père de la civilisation occidentale. Notre parent éloigné !

Ce concept de liberté doit nous permettre de juger notre civilisation et de lui assigner des perspectives. Nous devons impitoyablement traquer tout attentat à notre liberté. Ils sont légion en France, où sévit un régime communiste qui ne dit pas son nom mais pratique la chose. Qu’on songe aux méthodes de recouvrement des cotisations de sécurité sociale. Elles voient se succéder mises en demeure, contraintes, saisies, amendes, prison. Tout cela pour notre bien ! ll suffit de parcourir les allées de la société pour tomber à chaque pas sur un viol de notre liberté, et donc sur une atteinte à notre civilisation. J’ai écrit un livre intitulé « Les sauvages », qui peignait notre société sous un œil venu d’une autre civilisation.

La liberté sauvera l’homme. Car elle seule peut lui offrir des perspectives. Et parce qu’elle est le seul concept qui peut s’opposer victorieusement à tous les autres. Ce n’est pas pour rien qu’elle est le premier droit naturel et imprescriptible que cite la Déclaration des droits de l’homme. Qui est le faîte de notre Constitution. Face à lui, chacun, en France, devrait s’incliner. Comme devant notre drapeau !

Claude Reichman

 

 

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Le peuple est prêt à reprendre le pouvoir !

Le peuple est prêt à reprendre le pouvoir !

Le président de la République et son épouse ont reçu, à la préfecture d’Annecy, les acteurs du drame qui a vu un migrant poignarder de jeunes enfants, suscitant l’horreur des Français. Etrange cérémonie, empreinte de recueillement et d’amitié, étrange discours du président félicitant tout le monde d’avoir fait son devoir avec professionnalisme, étrange moment où la France semble unie dans l’épreuve et prête à affronter les difficultés et les malheurs du temps présent.

Comme on aimerait que cela soit vrai. Certes notre pays est parfois bien équipé en services de secours, et parfois aussi dispose-t-il dans ses profondeurs d’âmes bien nées, aptes à affronter l’adversité avec courage et détermination. Mais ce tableau d’une nation debout, sereine dans ses devoirs, et où règne une bienveillance réciproque qui assure la paix civile, n’est qu’un rêve éveillé. Et comme tout rêve, il se dissipe et ne laisse au réveil qu’un souvenir émerveillé et nostalgique. Qui se transforme bientôt en tristesse.

Oui, on aimerait que cela soit la France. Si l’on connaît l’histoire, on sait que nous avons fait mourir près d’un million et demi de jeunes hommes pendant la première guerre mondiale, et que cette saignée a compromis notre avenir pour toujours, que nous avons été vaincus dès l’entame de la deuxième guerre mondiale parce que nous nous étions consacrés aux joies bien méritées des congés payés tandis que l’adversaire construisait une armada de blindés et d’avions, que nous étions si fiers de nos colonies qu’il ne nous était pas venu à l’esprit qu’elles pussent vouloir se séparer de nous, que nous nous sommes redressés à force de courage et d’efforts au lendemain de la Libération mais que quelques mauvais présidents ont suffi pour nous faire à nouveau plonger dans la mal-gouvernance et les conflits internes.

Que d’erreurs, que de drames, que de morts inutiles ! C’est donc cela la civilisation ? A dérouler tant d’évènements malheureux, on est pris de vertige. Comme si nous n’étions que des fétus de pailles emportés par la tempête et voués à une destruction certaine. Envolées nos traditions, envolés nos us et coutumes, envolé l’esprit français, envolée la galanterie qui faisait de nos femmes des reines, envolé le panache, qui n’est plus qu’un bouquet de plumes flétries. Mort Cyrano, mort le Cid, mort Hugo qu’un cortège de millions de Français accompagna au tombeau. Mort, mort, il n’y a plus que des morts dans notre vie. Et ressusciter nous paraît un songe creux.

De temps à autre dans notre histoire, surgit un grand roi ou un homme exceptionnel. Tel fut De Gaulle. Il fut critiqué plus que tout autre, et la providence le protégea d’être assassiné. L’histoire jugera son œuvre constitutionnelle. La Ve république tient depuis soixante-cinq ans. Et rien dans sa structure ne l’oblige à disparaître. Sauf ce qui n’avait pas été prévu par ses rédacteurs : la médiocrité du président. Doté d’un pouvoir plus large qu’aucun de ses pairs dans le monde, il parvient à se maintenir contre vents et marées. La crise en résulte forcément. Et l’échange d’arguments sur la légitimité du souverain ne cesse d’affaiblir le pouvoir. Aujourd’hui, le président n’a plus de majorité, et cela ne l’empêche pas de parader dans des avenues désertes. Le pouvoir n’est plus qu’une illusion, sauf pour ceux qu’il parvient à frapper par vengeance. Mœurs de bas-empire !

C’était une jeune femme du peuple. Elle tenait un petit restaurant. Une idée bizarre poussa un journaliste de télévision à l’interviewer. « On est sortis pour le foot, déclara-t-elle, on est sortis pour Johny, maintenant il faut qu’on sorte pour nous. » Comme elle avait raison. Quand l’histoire le réclame, le peuple doit sortir de ses foyers et se montrer au grand jour. Faire sentir sa force, briller de tout son bon droit. Pour remettre l’histoire d’aplomb, pour que tout recommence. Cela ne se fait pas sur ordre, ni sur convocation. Cela se fait par alchimie. Par mystère compris de tous.

Un élément, au cœur de la machinerie du pouvoir, va lâcher. Tout ce système s’enrayera. Ce n’est pas une intuition, c’est une certitude, née de l’intime connaissance de cette étrange mécanique constituée au fil des décennies et qui a oublié jusqu’au sens de sa construction. Six à sept décennies suffisent à la durée de vie de ce type d’édifice. Ils meurent alors d’usure, et d’une petite blessure envenimée. Après tout, c’est la durée d’une vie d’homme.

Ce qui rassure, c’est que le peuple est prêt. Il s’est préparé en silence et sa tranquillité dit bien sa force. L’autre jour, un accident s’est produit devant chez moi. Un motard gisait au sol. En quelques secondes des passants réglèrent la circulation, dispersèrent l’attroupement qui empêchait les secours et firent place aussitôt que les pompiers furent sur place. C’est ce qu’on appelle la démocratie !

Claude Reichman

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Le mystère qui prive la France d’un chef !

Le mystère qui prive la France d’un chef !

Une vague de stupidités déferle sur la France. « L’enfer est vide, tous les démons sont ici », disait Shakespeare. On dirait que 67 millions de Français ont perdu la raison. Il n’en est rien. Ceux qui sont devenus fous, ce sont ceux qui sont autorisés à s’exprimer. D’autres se sont donné à eux-mêmes cette autorisation et en usent sur les réseaux sociaux. Où la même épidémie sévit.

Manifestement, quelque chose manque à la France. Ce sont les vrais penseurs, dont notre pays a pourtant été prodigue tout au long de son histoire. Pourquoi ont-ils disparu ? Parce qu’on ne les écoutait plus. Certains ont conservé une petite chapelle, d’autres se sont réfugiés dans la recherche, où règne le silence de l’étude, d’autres enfin tentent une ultime incursion médiatique qui n’intéresse personne car personne n’est au courant de ce qui se passe dans le monde des idées. Et je ne parle pas de quelques-uns qui sont morts de maladie ou d’ennui.

Contrairement à une idée reçue, les vrais penseurs ne sont pas que des intellectuels. Ils aiment le plus souvent l’action, car elle seule est à même de donner corps à leurs idées. Mais là, ils se heurtent au phénomène français du vingtième siècle, la capture de l’Etat par une coterie de hauts fonctionnaires. C’est l’œuvre de Michel Debré, en 1945, sous l’autorité du général de Gaulle. Debré pensait que le dévouement à la chose publique des hauts fonctionnaires les maintiendrait au cœur de leur mission et que leur vertu rejaillirait sur la nation. Il se trompait évidemment sur la nature humaine.

J’ignore si Michel Debré s’était intéressé à la primatologie. J’en doute, car cette discipline n’a émergé que dans la deuxième moitié du vingtième siècle, alors que le mal était fait chez nous. S’il lui avait été donné de s’y plonger, il aurait compris que l’homme est un grand singe qui a de nombreux points communs avec d’autres espèces voisines de primates, et notamment avec les chimpanzés. Ces derniers constituent des sociétés très hiérarchisées, qui ne sont en paix qu’une fois que l’autorité d’un mâle dominant a pu s’affirmer. Quand ce n’est pas le cas, le plus grand désordre règne, avec son cortège d’affrontements et de violences. Bref, c’est la France.

Vous avez donc le culte du chef ? me demanderont certains. Evidemment pas. Mais dire qu’un chef est nécessaire dans une société humaine n’est pas lui vouer un culte. D’ailleurs là où existe un chef, à condition qu’il ne se soit pas imposé par l’arbitraire, la société vit en paix. Ainsi donc notre réflexion nous a amenés à poser le diagnostic du mal français. Et nous nous sommes arrêtés à l’idée que c’est le manque d’une autorité reconnue qui a mis la France en folie.

Reste à résoudre le mystère du processus qui nous a privés de chef. Là encore, la sociologie et la politique devraient nous amener à la solution. La France est un pays où l’Etat accapare les deux tiers de ce qui y est produit. Ce qui signifie que vous ne pouvez pas faire un pas sans que l’Etat ne se manifeste, et c’est le plus souvent pour vous empêcher d’agir. Aucun groupe de pensée et d’action ne peut donc se constituer, sauf pour applaudir et soutenir les actions de l’Etat. Dans le cas contraire, le groupe n’arrive à rien et végète. Ses membres se découragent et se dispersent, tandis que certains d’entre eux se remettent à l’ouvrage pour constituer un nouveau groupe qui échouera pareillement.

Tel ne serait pas le cas si l’Etat ne régnait pas sur plus du tiers de la production, comme d’ailleurs le recommandait le général de Gaulle. Dans ce cas, certains groupes pourraient prospérer et proposer des alternatives qui feraient progresser le débat. Et naturellement des chefs se dégageraient qui entreraient en compétition pour le pouvoir. L’existence de tels groupes ne laisserait pas de place aux divagations que nous connaissons actuellement, car celles-ci n’intéresseraient personne.

Des réflexions qui précèdent se dégage, à mon sens, la nécessité civique de faire baisser d’un tiers le poids de l’Etat. Cette nécessité m’a fait prendre la résolution de porter le fer sur la protection sociale, qui pèse à elle seule pèse plus de la moitié des dépenses publiques. Une opportunité historique s’est présentée, la décision de l’Union européenne de mettre en concurrence les régimes de sécurité sociale avec les sociétés d’assurance et les mutuelles. Dès lors, la stratégie du salut national passait par la suppression du monopole de la sécurité sociale, désormais illégal et que rien au demeurant ne justifiait plus dans une économie mondialisée.

Tel est le sens du combat que j’ai dû mener contre les gouvernants de mon pays, qui auraient dû me remercier de les aider à redresser celui-ci, quitte à perdre le pouvoir pour la bonne cause. Mais en bons chimpanzés qu’ils sont, ils ont préféré leur pouvoir plutôt que de donner raison, dans les faits, à un autre chimpanzé que la hiérarchie ne préoccupait pas mais seulement le sort de toute la tribu.

Assez parlé de singes. Luttons ensemble contre la folie française. Cela fera du bien à tout le monde.

Claude Reichman

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La stratégie du beau-frère a gagné !

La stratégie du beau-frère a gagné !

Notre civilisation est fondée sur le droit de propriété. Il est celui dont tout découle. A commencer par la liberté. Et ce n’est pas par hasard que tous les ennemis de cette civilisation s’attaquent en priorité au droit de propriété. Le meilleur exemple en est le communisme, où l’individu n’est propriétaire de rien. Mais le socialisme, qui n’en est que la version légèrement atténuée, n’est pas en reste. Le meilleur exemple en est la France, qui depuis 1945, a perdu l’essentiel de ce droit au profit d’organismes institués par l’Etat et que jamais la représentation nationale n’a remis en cause.

La situation désolante de notre pays actuellement n’a rien de surprenant. Elle est la conséquence logique du massacre de la propriété. Une personne très avisée mais un peu troublée par l’avancée sans frein de la prédation étatique me demandait récemment : « Mais pourquoi les gens ne se révoltent-ils pas ? ». Je lui répondis simplement : « Parce qu’ils ont été privés de l’essentiel de leur propriété. A commencer par celle de leur rémunération. »  Je laissai mon interlocutrice dans un trouble que ma réponse n’avait pas levé. Je n’en fus pas surpris. Les Français les plus éclairés n’ont toujours pas compris ce qu’il leur est arrivé.

J’aime les Français. C’est le peuple le plus sympathique de la terre. Je souffre de ce qu’on lui a fait. On l’a privé de sa plus belle vertu : l’indiscipline. C’est elle qui le sauve des dictatures. Mais cette fois, cela n’a pas fonctionné. L’adversaire a été le plus malin. Il a usé d’un truc vieux comme le monde, mais bien amélioré. Il a mis la carotte au bout de son bâton, mais l’a donné à manger par petits bouts à la monture qui tirait sa carriole. Le résultat n’a  pas manqué : celui qui tirait la charrette n’a jamais plus rué dans les brancards, heureux d’avoir à manger.

Et la fête continue. Nous arrivons au stade ultime de la confiscation. On va nous prendre nos demeures, impropres à la lute contre le carbone, et même les terrains dont nous avions pu rester propriétaires vont passer dans la poche de l’Etat, dont nous deviendrons les locataires. Ne pensez surtout pas qu’il s’agit de projets farfelus. Vous n’imaginez pas la célérité de nos dirigeants quand ils élaborent un projet à leur avantage. C’est fait avant même d’être acté !

Alors me direz-vous, puisque c’est fait, à quoi bon se battre ? Pour une raison simple. Parce que qui est fait peut être défait. Le tout est de choisir le bon terrain d’affrontement. C’est le propre de tous les généraux victorieux. J’entendais récemment un universitaire prophétiser qu’un jour prochain quelqu’un se lèverait et appellerait à la lutte pour la liberté. J’en accepte l’augure. Même si je n’y crois pas. Car l’appel à la liberté retentit aux oreilles des peuples maltraités, mais non des peuples repus. En France, il y a 25 millions de personnes qui ne s’en tirent pas, mais qu’on calme à coup d’allocations. Le reste est fait de retraités, d’enfants, et de membres des classes moyennes se regardant tomber le long de l’échelle de la société. L’unique ambition de la classe dirigeante est de conserver le pouvoir. Dût le pays s’effondrer.

En fait le salut viendra de la stratégie du beau-frère, dont j’ai l’honneur d’être l’auteur. La scène se déroule un dimanche à midi. Deux couples déjeunent, deux sœurs et leurs maris. L’une des deux jeunes femmes dit qu’au travail son époux vient d’être augmenté de 30 %. Comment ça ? s’écrie l’autre couple. Très simple, expliquent les bénéficiaires de l’augmentation, on s’est assuré dans le privé au lieu de la Sécu. Après quelques simples explications, l’autre épouse regarde son mari et lui lance, plutôt furieuse : « Tu vas faire pareil. Tu n’est quand même pas plus con que ton beau-frère ! ».

L’affaire est bouclée. Les Français viennent de retrouver la liberté. Parce qu’ils ont retrouvé la propriété, celle de leur rémunération. Rien de plus simple, mais surtout de plus révolutionnaire. Un peuple captif qui se libère, c’est toute l’histoire de l’humanité. Avec ses succès et ses échecs. Mais là le succès est garanti. Parce que l’action de libération s’inscrit dans la loi. Certains me demandent pourquoi cela ne s’est pas fait plus tôt. Je leur réponds : « Parce que vous ne m’avez pas aidé ». C’est un peu méchant, car l’interlocuteur n’était peut-être pas en situation d’agir, mais c’est collectivement mérité.

J’ai fait pendant plus de cinq ans le tour de France, à raison d’une ou deux réunions publiques par semaine où j’expliquais à mes nombreux auditoires la nouvelle donne juridique qui leur permet de se libérer. A chacune de ces réunions, des huissiers protégés par des gendarmes en tenue de combat tentaient de nous impressionner. Le système faisait plus que se défendre : il était prêt à tuer. C’est dire l’importance de l’enjeu. Eh oui ! Le pouvoir a tant d’attrait qu’on est prêt à tout pour le conserver !

De telles scènes sont inimaginables dans un pays démocratique. Elles ne le sont pas dans une dictature. Mais la victoire revient toujours à ceux qui sont prêts à mourir pour leur liberté. Celle de la France et des Français valait bien cette guerre. Même si un peu de lucidité aurait pu nous en épargner. Mais comme disait Kipling, « ceci est une autre histoire. »

Claude Reichman

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Respirons à nouveau l’air de la France !

Respirons à nouveau l’air de la France !

« J’ai des principes dans la vie, mais si vous ne les aimez pas, j’en ai d’autres. » Groucho Marx, l’auteur de cette belle maxime, n’était pas français mais il aurait mérité de l’être, d’autant que son père était originaire d’Alsace. Son cynisme grinçant faisait merveille dans le spectacle américain. Le spectateur riait d’autant plus qu’il se disait qu’un tel comportement était impossible dans la vie courante. Il se trompait. Groucho existe. En France.

Il existe même à quelques dizaines d’exemplaires. Il s’agit des participants aux débats politiques des radios et des télévisions. Peu d’entre eux ont la moustache de Groucho, mais presque tous, à l’exception des femmes, sont hirsutes et plus ou moins barbus. Et à longueur de temps ils tiennent des propos confus et péremptoires dont il ne ressort vraiment rien, sauf qu’ils sont contents d’eux. Quant aux femmes, elles sont de vraies harpies et vous déchireraient à crocs raccourcis si vous aviez la mauvaise idée de les croiser au coin d’un bois.

Bref, la démocratie se porte bien en France. En fait, c’est le music-hall qui se porte bien. Car ces émissions de débat ne participent pas de la vie politique, mais du spectacle. Ils sont montés comme de véritables shows, avec une distribution garantissant de divertissantes altercations et faisant craindre à intervalles réguliers des menaces de quitter le plateau ou d’en être exclu. Heureusement, cela n’arrive jamais. La dernière sortie de ce genre fut celle de Maurice Clavel le 13 décembre 1971, agrémentée de la célèbre formule « Messieurs les censeurs, bonsoir ! ».

Nous venons de vivre en France un long épisode de manifestations à propos de la réforme des retraites. On aurait aussi bien pu en inverser l’intitulé en adoptant celui de la retraite des réformes. Puisqu’il est acquis que sous le règne de Macron plus aucune réforme sérieuse ne pourra avoir lieu en raison du rejet du président et de son absence de majorité au parlement. Mais la cause principale de cette paralysie est l’impossibilité d’ouvrir un vrai débat en France. L’opinion ne peut donc pas se former et la confusion des idées finit par provoquer une fuite dans la violence.

Prenons l’exemple des retraites. Il est impossible de poser dans un débat médiatique la seule question qui vaille : le régime français est-il viable ? Toute question à ce sujet est impitoyablement chassée des plateaux où l’on n’a le droit de dire que ce que l’on vous a demandé de dire. En cas de refus de votre part, vous n’êtes plus invité, et condamné à aller ruminer vos arguments tout seul dans votre coin. Le spectacle public n’est pas écrit pour de mauvais acteurs comme vous, qui ne songez qu’à gâcher la représentation.

« Et ainsi de suite », aimait à dire Anton Tchékhov, parfait illustrateur de l’âme russe perdue dans l’immuabilité des temps. Et ainsi de suite, peut gémir le citoyen français d’aujourd’hui, qui ne voit jamais venir l’ombre d’une réforme, ni le chuchotement d’un espoir. Seule la morne plaine conduisant à l’abîme s’offre à son regard noyé dans le vide et prêt à se révulser. Le spectacle politique et médiatique ne vaut plus la peine d’être regardé, ni même qu’on s’en moque. L’ennui gagne peu à peu les esprits, en même temps que l’envie d’agir les quitte. Est-ce grave, docteur ?

Oui, c’est grave. Un certain général de Gaulle avait une formule pour qualifier cet état d’esprit. Il disait : « Le peuple s’abandonne. » C’était bien vu. Mais si De Gaulle était marqué par la défaite de 1940, les Français d’aujourd’hui le sont par une déroute qui n’a rien de militaire. Il s’agit de celle que subit la France jour après jour dans la compétition internationale. Et que les dirigeants successifs du pays s’efforcent de masquer sans y parvenir, car tous les canaux d’information sont ouverts, au contraire des débats. Il suffit de lire un journal occidental pour apprendre que l’avenir se fait sans nous. Dans tous les classements mondiaux, nous ne cessons de reculer. Il ne nous reste plus que le football et le rugby pour nous réjouir un peu. Mais le sélectionneur du foot, Didier Deschamps, se met à parler comme un premier ministre, et celui du rugby, Fabien Galthié, comme un philosophe à l’esprit embrumé. Bref, tout va mal, rien ne s’arrange, et ainsi de suite …

Pourtant il va se passer quelque chose qui est de l’ordre de l’imprévu. Un beau matin, nous tous, Français, attendant le grand soir du redressement national, allons nous réveiller dans la stupéfaction. Nous nous étions endormis dans l’attente du grand soir, et il avait eu lieu sans nous, pendant notre sommeil. Il va falloir que nous le découvrions, sous toutes ses facettes. Il y aura du bon, il y aura du mauvais, mais il y aura quelque chose. Enfin.

Dans une autre vie, le Français était courageux et entreprenant. Voilà que de lointains souvenirs, de lointains réflexes remontent en lui. Et cet air qu’il hume ? Mais oui, c’est l’air de la France. Quel bonheur de le respirer à nouveau !

Claude Reichman

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