La pièce qui se joue, dont les trois coups sont frappés Dimanche 14 Mai 2017, est un huis clos à trois personnages dans lequel nous sommes tous impliqués.
Sont en scène : Emmanuel Macron, Brigitte Trogneux et la France.
N’en déplaise aux tenants ou tenantes de l’égalité parfaite des sexes, si Emmanuel Macron avait été une jeune fille de quinze ans séduite par son professeur de français, celui-ci serait directement passé par la case prison.
Brigitte Trogneux ne doit son impunité sociale, face à cet « abus » sexuel, qu’à sa condition de femme.
Que les choses soient claires, je ne juge pas Madame Trogneux, pas plus que le jeune Macron. Ma conviction profonde en matière sexuelle est la tolérance et le respect des aspirations de chacun, ce qui d’ailleurs m’avait amené en son temps à ne pas accabler avec la foule ce pauvre Strauss Kahn pourtant en grande difficulté.
Il n’empêche que les émotions sexuelles — et leur impact social ce n’est pas Freud qui me contredira –, y compris et surtout les premières, conditionnent notre vie.
Donc la victoire, dans l’instant, du beau lycéen qui séduit, ou se fait séduire, par la « prof de français vachement séduisante » évidemment objet de toutes les convoitises masculines pubères, a eu fatalement des conséquences sur la psychologie du dit lycéen.
Le fait que dans ce type de situation la gravité des conséquences soit reconnue socialement dans le sens professeur homme et élève femme, beaucoup moins dans l’autre sens, ne change rien à l’affaire, l’impact dans les deux cas est immense.
Les cas équivalents que j’ai eu à connaître se sont tous mal terminés. Divulgation et réprobation des faits, avec assez souvent une fin sinistre du type suicide de la professeur et anéantissement du jeune garçon.
Ici le jeune homme assume jusqu’au bout. Il relève le défi social. Il entre en conflit familial. Ils s’isolent, mais perdurent dans cet acte hors conventions sociales.
C’est donc la fuite en avant. La situation devient le moteur d’une posture évidemment libérale — au moins moralement — détachée des tabous et de la bienséance, insensible en apparence au jugement des autres.
Soudain, ou de longue date, cette posture devient nationale, il conquiert la France pour effacer l’anomalie de la pérennité de son écart juvénile, qui habituellement n’est qu’un feu de paille, un incident de jeunesse.
Ainsi l’écart de l’époque aurait pu être anodin, voire ordinaire, mais le jugement des autres a dû gêner le jeune Macron, puis l’adulte, au point qu’il décide de le transformer en choix de vie.
Il lutte pour effacer la désapprobation générale que le temps, indifférent, expose chaque jour d’avantage.
C’est aussi une désapprobation morale de la majorité par automatisme et propagande sociétaux. Mais c’est aussi un fantasme partagé par le plus grand nombre, quoique redouté.
Il doit vaincre tout cela.
Aujourd’hui il gagne. Mais, son élection est un début en même temps qu’une fin.
Une fin parce que la rumeur, cette salope, est vaincue. L’interdit transformé en conte de fées. Au moins momentanément.
Un début parce que le problème reste entier, vu de l’extérieur et évidemment aussi dans la tête des personnages.
C’est ici que la pièce et son intrigue s’emballent. La situation devient haletante.
Les trois personnages sont enfermés dans un huis clos sans issue. Macron, Trogneux et la France cohabitent, sans pouvoir échapper à l’intrigue, dont la présence n’a aucune chance de devenir discrète.
Quelles sont les évolutions possibles ?
De mon point de vue il y en a deux.
Dans le premier cas la situation reste ce qu’elle est. Le Président Macron devra alors s’imposer chaque jour davantage, face à lui-même et face aux autres. Des dérives autoritaires ou des déstructurations systématiques des conventions de tout ordre sont à craindre.
Mais, tenace: « jusque dans la tombe l’œil regardera Caïn ». C’est pourquoi il n’y aura pour lui nul repos à faire taire les gémissements du rituel qu’il a trahi. Evidemment, par contrecoup, pour nous non plus.
Pourvu que dans sa tête le problème ne devienne pas mondial. La pièce se jouerait toujours à trois, mais alors : lui, elle et le monde.
Dans le deuxième cas, Œdipe prend le pouvoir, il tue le père et la mère.
Apaisé par son élection qui valide son choix de l’époque, récompense sa lutte, Macron ne se sent plus lié par l’interdit.
Avec ou sans conflit, il vogue décomplexé vers d’autres formes de conquêtes, car c’est un conquérant doublé d’un tenace. Le conte de fées se délite dans le même temps que son auteur se relâche. La pièce se termine sans embrasement général.
Les trois acteurs reprennent chacun le cours d’une vie plus normalisée. Les égarements de ce type, redevenant l’exclusivité de Gala et autres journaux autour des starlettes traditionnellement spécialisées, quittent la scène politique.
Le huis clos s’ouvre, les trois acteurs retrouvent leur liberté, ils peuvent s’aimer ou se détester indépendamment de l’intrigue. La France respire.
Bon, sur ce… nous verrons bien la solution qui nous attend, celles-ci ou une autre totalement différente.
Le souffle de l’étrange nous caresse, peut-être nous emportera-t-il, nous aviserons. Ne boudons pas notre bonheur d’être les acteurs d’un tel vaudeville.
Bien cordialement. H. Dumas
Et le rapport avec « les dérives du contrôle fiscal »?
Vous nous avez habitué à regarder la lune et pas le doigt qui la montre. De grâce ne rentrez pas dans ce jeu mortifère des commentaires mondains et inutiles.
Respectueusement.
Bonjour Benny,
Comment allez-vous ?
Les dérives du contrôle fiscal sont à la fois la source et la conséquence de nos dérives sociétales.
Il me semble donc logique de m’intéresser aux deux.
Dans l’affaire de Mme et M. Macron le couple ne me gêne pas, bien au contraire, je lui trouve de l’allure.
Mais sa construction sur un délit pénal, qui l’est toujours contrairement à d’autres sociétés, est évidemment à analyser, ce n’est pas le doigt mais bien la lune.
Ce qui serait de l’ordre du détail serait par exemple la difficulté à hiérarchiser l’achat de costumes pour Fillon et le prêt de vêtements pour Brigitte Macron. Je ne m’y risquerai pas.
Bien cordialement
Avoir 25 ans d’écart pour un couple, à notre époque, ce n’est pas beaucoup. Le problème que cela pose pour certains me rappelle qu’il n’y a pas si longtemps le simple fait qu’une blanche épouse un noir choquait la plupart d’entre nous. Il en ira de la différence d’âge comme de la différence de couleur de peau : nous finirons par comprendre qu’il s’agit là de différences superficielles qui ont peu d’importance. Malgré son âge, Brigitte n’est pas forcément pour Emmanuel un substitut maternel : elle peut représenter juste une variante parmi d’autres de l’éternel féminin. En tous cas, comme première dame, elle est tout à fait présentable. Donc son âge ne continue pas un obstacle au rôle qu’elle doit tenir. Il me semble qu’il conviendrait d’en prendre acte et de réserver nos critiques au programme politique mis en oeuvre.
Bonjour,
Bien sûr, je partage votre analyse, la différence d’âge n’est pas un problème.
Par contre le détournement de mineur le reste.
Il n’est pas anodin ici de le voir transformé en conte de fée.
Cependant, sur ce point précis je ne porte pas de jugement moral, je ne fais que constater un fait et ses probables conséquences
Cordialement.
Bonjour,
Moment de perplexité à la lecture de votre argument à première vue imparable. Comment pourrais-je justifier a posteriori ce qui fut un détournement de mineur au regard de la loi? Parce que la loi n’est qu’un pis aller dont nous devrions pouvoir nous passer. D’ailleurs le plus souvent nous nous passons de la connaître parce que nous sommes supposés avoir une conscience et que c’est elle qui nous permet d’avoir d’avoir un comportement adapté aux circonstances.
Par conséquent, au vu de la réussite de son époux, il me semble que, si Brigitte Macron a commis un détournement de mineur quand il avait 15 ans (au regard de la loi prise à la lettre), elle a en fait respecté l’esprit de la loi en ce sens qu’il n’y a pas eu de détournement de mineur à son profit.
L’histoire finalement édifiante de ce couple montre que les deux partenaires ont agi en conscience avec une bonne intelligence de la situation. Cette histoire n’a pas valeur d’exemple et elle n’est pas un modèle reproductible. Elle témoigne juste de la créativité de deux personnes qui continuent de vivre leur histoire en conscience, non dans la transgression au mépris de la loi et des bonnes moeurs, mais au plus près de ce que leur inspire leur conscience. La différence d’âge entre eux ne devrait donc pas être un problème mais juste une curiosité qui rompt avec la monotonie des comportements.
Il me semble que j’exprime ainsi un point de vue, non pas libertaire, mais d’inspiration libertarienne. Comme il faut bien croire en quelque chose, la liberté est toujours davantage mon credo. Il me semble que le respect de la légalité nous impose une conscience factice de l’extérieur et que la vertu de la liberté est de permettre l’émergence d’une conscience de l’intérieur. Ce n’est pas la loi mais cette conscience qui est notre meilleur guide.
Au vue de l’éclatante réussite de leur histoire, Brigitte et Emmanuel ont eu raison de suivre ce que leur dictait leur conscience en dépit de la loi. Cette réussite témoigne de la supériorité de la liberté (et de la conscience qui va avec) sur la légalité, voire la moralité (et l’inconscience qui va avec).
En toute logique Emmanuel Macron devrait donc avoir un projet politique d’économie libérale qui rende à chacun sa liberté au lieu de poursuivre une politique fiscale confiscatoire qui nous prive de nos capacités d’agir en conscience. La question est donc de savoir s’il restera logique avec lui-même ou s’il sombrera comme les autres dans la facilité d’un étatisme décourageant et mortifère.
Bonjour,
Votre raisonnement un peu complexe, mais c’est normal vu la situation, ne me déplaît pas.
On s’assoit sur la loi, d’où la necessitè de ne pas être accro â la loi, l’avenir pouvant donc justifier le dèlit.
Allez, on Marche comme ça.
Cordialement
Sur la route, en déplacement, je suis un peu passé à côté de la profondeur de votre commentaire.
Arrivé chez moi, plus détendu, je me permets de vous féliciter à ce sujet. Evidemment il reste beaucoup à dire, c’est d’ailleurs ce qui en fait l’intérêt.
Cordialement.
Bjr,
Ce vaudeville serait hilarant si Pinocchio Macron n’était pas le pantin de Gepetto Hollande et de ses potes de la finance avec les vieux dinosaures du socialisme ainsi que de vieux schnoques privilégiés qui veulent les conserver, comme Brigitte les années eux ce sont les privilèges!
Les électeurs y ont crû ces moutons bêlant devant l’urne funéraire, ils y ont ont mis leur bulletin et pour eux l’égorgeoir fiscal va leur faire couic!
Ils contesteront mais ils ont oublié que l’ah c’est soeur leur a dit pour la bonne cause « a bêlé ».
Ils y ont crû à la carotte seulement mais la carotte ils l’ont dans un autre sphincter! Trop tard ils en ont pour 5 ans!
Pendant ce temps Juncker, appelant à voter Pinocchio Macron (on comprend pourquoi après!) se frotte la panse de tout ces co**ards bêleurs:
http://www.lessentiel.lu/fr/news/europe/story/Le-salaire-de-Juncker-et-consorts-va-augmenter-30717131
Un cas célèbre similaire avec Henri II et Diane de Poitiers de 20 ans son aînée et en
1550, il n’y avait pas de lifting.
Seul la mort d’Henri (1559) au cours d’un tournoi par Gabriel de Lorges, comte de Montgommery, qui était le capitaine de la garde écossaise du roi Henri II mis fin à cet amour qui durait depuis 1536…
Bonjour Henri,
Vous soulevez un problème qui risque de « polluer » le quinquennat …
A notre époque des réseaux sociaux et des fake news, tout et n’importe quoi circule très rapidement.
Quand on est un personnage public, il faut absolument éviter de prêter le flanc à toute forme de critique ou de déstabilisation (n’est-ce pas M Fillon ?) et éviter d’être « hors normes » (ce qui est le cas en l’espèce).
On a déjà « prêté » à M Macron des frasques homosexuelles …. ça va évidemment continuer et on verra, en tant que spectateurs impuissants, les dégats et la capacité de résistance du couple et/ou de chacun (Emmanuel et Brigitte).
Quels seront les effets collatéraux à terme ?
Seul l’avenir le dira.
Bien à vous.