Ainsi donc, la messe est dite.

Il semble bien que la démocratie, cette vieille dame indigne, ait accordé aux grecs le droit de piller.

Ce n’est pas la première fois. Déjà dans les années « trente » un peuple d’Europe avait délégué la même mission à ses chefs.

Bien qu’en apparence différente du fait des causes, la situation est exactement la même en ce qui va concerner les effets.

Les causes

A l’époque c’est la démesure des dommages de guerre qui nous avait été présentée comme justifiant le sursaut légitime d’orgueil de la nation allemande, traduit alors dans les urnes au profit d’un fringant quadragénaire qui, emporté par son lyrisme, devint la star du massacre le plus ignoble.

La nation allemande, en tout bien tout honneur, pensait alors savoir qui était la cause de ses misères, qui donc était son ennemi, c’était les juifs.

L’excitation retombée, les allemands découvrirent avec horreur combien ils avaient déliré. Que nulle fortune cachée n’était liguée contre eux. Que ceux qu’ils pensaient démoniaques n’étaient que des gens comme eux, très ordinaires, ne demandant qu’à vivre leur misère d’homme comme tout le monde. Que la folie dans laquelle ils s’étaient noyés avec certitude avait en réalité couté la vie à des millions d’innocents. Que leurs problèmes d’argent ne dépendaient que d’eux, qu’à le nier ils s’étaient mis au banc de l’humanité pour plusieurs générations.

Aujourd’hui, pas de dommages de guerre excessifs pour les grecs. Juste un peu plus de 300 milliards d’emprunts qui leur ont rendu la vie plus facile, dont le remboursement les ramènerait à la case départ, peut-être même un peu moins. Comme cela se passe pour tout emprunt ayant pour but une dépense sans compensation ou le financement d’un rêve non réaliste.

Il n’y a pas non plus de coupable avéré, pas de responsable spécifiquement visé. D’une façon un peu vague on parle d’abstractions du type banques, multinationales, fonds de pension, « hedge funds », méchants thésauriseurs, autant de cibles difficiles à cerner mais suffisamment vagues pour y faire rentrer, en son temps, ceux à qui l’on va présenter la facture.

Pour l’instant ce ne sont ni les juifs, ni les arabes ou les chinois, peut-être un peu les américains mais assez vaguement, qui sont nommément visés.

Non, le peuple grec n’a pas encore fait le choix nominatif de son bouc-émissaire. Il s’est contenté de donner à ses dirigeants le droit de ne pas payer ses dettes, donc de les faire payer à d’autres, donc, par ce biais, de les piller. Ils ont, en quelque sorte, voté les pleins pouvoirs à un nouveau fringant quadragénaire.

Les deux situations sont parfaitement identiques dans leur réalité économique, bien que différentes dans leur expression apparente.

Les conséquences

A l’époque, la cible étant déterminée, le pillage avait immédiatement commencé, d’abord à l’intérieur du pays, puis très rapidement à l’extérieur.

La chose avait embrasé l’Europe d’abord, puis le monde rapidement ensuite. Mais l’Allemagne était un grand pays, ce n’est pas le cas de la Grèce. Ce sera plus long.

Convaincus que leur folie, leur illogisme, était la vérité, les allemands furent tout étonnés que les cibles visées fassent un foin face à la tonte qu’ils mettaient en œuvre.

Aujourd’hui, pour aller plus loin dans leur rêve d’argent facile, les grecs vont devoir étoffer leur majorité en Europe. Cela ne devrait pas être trop difficile, ils ne sont pas les seuls à avoir bénéficié d’un argent coulant à flot, hélas impossible à restituer.

Leur insoutenable misère est le motif avancé pour que d’autres paient à leur place leur facture, le nombre d’hommes et de femmes dans leur cas ne devrait pas manquer.

Il est probable que chez nous, aussi en Espagne et en Italie, des troupes de démunis vont se lever pour exiger aussi le droit de continuer à profiter d’un argent qu’ils ne gagnent pas, donc obtenir le droit de piller ceux qui en ont gagné, ou en gagnent, et pensaient pouvoir jouir du fruit de leur travail. Les entrepreneurs, eux, vont partir.

La complication

Elle tient au fait que piller oui, mais qui ? Difficile d’imaginer que ce soit un autre peuple. Malgré son armée conséquente, on voit mal la Grèce engager une guerre de pillage comme celles de l’Allemagne en 1939.

Donc le pillage sera, au moins dans un premier temps, cantonné à l’intérieur des frontières de la Grèce d’abord, de l’Europe ensuite.

Faute de cible précise ce sera les riches en règle générale, un bon fourre-tout où n’importe qui peut être fourré selon les aléas du curseur.

Alors, résumons la projection.

La Grèce, profitant de la lâcheté des élites Européennes, qui auraient dû depuis longtemps fermer le robinet et même ne jamais l’ouvrir, va signer un sauvetage basé uniquement sur une imposition violente de sa propre population, ce qui entrainera la ruine définitive de ce pays.

Mais, entre temps, les émules générées par cet acte de « bravoure démocratique » vont imposer la même chose à leurs propres gouvernements. Pourquoi se gêner, quand les « riches » peuvent payer.

Le pillage va donc s’étendre. Quand je pense qu’alors la fiscalité d’aujourd’hui, va paraître douce demain, je rêve.

Sapin va pouvoir non seulement continuer mais augmenter ses pillages fiscaux.

La vache n’aura vite plus de lait. C’est alors que les choses vont se compliquer, que les libertés vont être perdues, que la violence va tenir lieu de discours, que la guerre civile va pointer le bout de son nez, que le pillage primaire, par les armes, va entrer en jeu.

Alors, il y aura ceux qui vont se tromper de camp, la majorité comme toujours, et les autres qui, après avoir soufferts les pires maux et les pires avanies, seront félicités.

Naguère il fallut quinze ans, aujourd’hui, tout va plus vite, je parie que de cinq à sept ans suffiront.

La messe est dite, le turbo-pape va être ravi.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

Une réflexion sur « Ainsi donc, la messe est dite. »

  1. Bjr,
    Les Grecs ont dit NON au paiement des gaspillages de leurs gouvernements précédents!
    Les Français & contribuables devraient en faire autant au lieu de se faire piller!
    @+

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