Le respect : la plus dangereuse des vertus

Ou, si l’on préfère : rien ne peut être sans respect.

Larousse nous dit : le respect est un sentiment de considération envers quelqu’un, mais aussi envers ce qui est considéré comme sacré.

C’est effectivement un sentiment mais aussi, au-delà, le seul ciment qui vaille pour la création du groupe sans lequel l’être humain n’a aucune chance de survie tant il est fragile par rapport à son environnement.

C’est compliqué le respect, enfin disons en ce qui me concerne, et cela depuis ma petite enfance.

Avec le temps, je suis arrivé à certaines conclusions, que je vous livre. Sans garantie, ni de leur originalité, ni de leur pertinence générale.

Tout d’abord il y a deux sortes de respect, celui qui nous est imposé et celui que nous décidons, sans que l’un des deux puisse se prétendre exempt de faiblesse ou d’erreur.

Le respect qui nous est imposé :

La liste de ses exigences est non seulement longue, mais elle est sujette à modifications profondes selon les situations ou les croyances qui nous l’imposent.

Ce respect est exigé dans toutes les organisations, soit par l’adhésion volontaire, soit par la force, il ne se discute pas, il est codifié par la loi ou par la bienséance.

Il est évidemment le plus souvent très critiquable.

Le respect que nous choisissons :

Il parait équitable, libre, donc le meilleur outil de fédération d’un groupe. Certes, mais cela suppose qu’il soit sincère, qu’il reflète notre pensée et non qu’il soit issu de stratégies visant à plaire pour mieux dominer étant alors flagornerie.

En réalité

Dès le départ, dans ces deux cas — qui sont son expression de base — le respect pose des problèmes, terribles…

Et pourtant, sans lui pas de société, mais avec lui des risques de dérapages mortels.

Par exemple : Doit-on, comme le prétend la pensée de gauche, respecter d’abord l’échec, la misère, l’ordinaire. Ou, comme le prétend la pensée de droite, doit-on respecter la réussite, le travail, la performance ?

Ce serait facile si la misère était toujours le fruit du hasard, jamais celui d’attitudes responsables, si la réussite était toujours celui de l’honnêteté et du mérite. Mais ce n’est pas le cas, le mensonge, l’escroquerie, et justement l’obligation de l’usage aveugle du respect, viennent piper les dés.

C’est ainsi que le respect, outil unique de la possibilité de vivre ensemble, est instrumentalisé à longueur de journée par les tricheurs, au point que finalement il court le risque de ne plus vouloir rien dire, laissant alors les groupes à la dérive, et la violence in fine décider de tout.

Pensons à ces écolos qui respectent la nature, mais pas toute la nature, pas les cellules cancéreuses, les bactéries mortelles, où tout simplement les êtres qui les répugnent, tels que leurs voisins de palier qui ne sont pas écolos…

Pensons à ces pauvres qui se vautrent refusant tout effort de réflexion autre que celui de haïr ceux qui s’en sortent, au point d’exiger d’eux qu’ils abandonnent leurs biens acquis et les leur donnent.

Pensons à ces être brillants qui arrivent à se persuader que leur réussite est exclusivement liée à leur volonté, qui oublient le hasard qui leur a évidemment souri, sans la participation duquel nul ne peut se surpasser.

Pensons à ces escrocs qui volontairement organisent un respect obligatoire, imposé par la force, qui n’hésitent pas à tuer ceux qui refusent de se soumettre, qui habillent tout cela d’un verbiage religieux ou philosophique.

Pensons à ces simulateurs, flagorneurs outranciers, qui fleurissent dans tous les lieux de pouvoir, qui bien que visibles comme mon nez au milieu de ma figure obtiennent tous les avantages liés aux apparences du respect.

La situation est-elle désespérée et le respect un fantasme inutile sans cesse trahi ?

Bien sur que non, puisque tout simplement il n’est pas remplaçable.

Le fait que le respect soit si poreux au mensonge où à la force ne doit pas nous désespérer, au contraire.

Si j’avais un conseil à donner à ceux qui, dans deux ans, vont briguer le poste de Chef suprême de notre pays, je leur dirais d’organiser un parti politique qu’ils appelleraient le PPR, le Parti du Possible et du Respect.

Le respect ne peut exister que dans le cadre du possible, dont il est la seule jauge.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

Une réflexion sur « Le respect : la plus dangereuse des vertus »

  1. Seul un esprit éduqué peut comprendre une pensée différente de la sienne, sans avoir à l’accepter. Dans ce monde qui est le nôtre maintenant, lire, penser, rêver, rire, découvrir, c’est résister. Le problème de notre société aujourd’hui, c’ est que les gens, les politiques ne veulent pas être utiles mais importants.
    La Bible explique bien les dérives de l’être humain un rappel de Sodome et Gomorrhe . Celui qui oubliera le passé sera condamné à le revivre. Nous y sommes !
    Mais rappel de Socrate qui a dit =
    – 1) Les gens intelligents apprennent de tout et de tout le monde.
    – 2) Les gens moyens apprennent de leurs expériences.
    – 3) Les Gens Stupides ont déjà toutes les réponses.
    Beaucoup sont en 3 en particulier des journalistes et des politiques et les citoyens qui votent pour ceux qui ont ruiné la France

    ‘Se serrer la ceinture et baisser son froc…. ?
    Les deux en même temps, c’est pas possible” COLUCHE

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