par h16
Et pardon que dites-vous là bas dans le fond ? La fronce ? Quoi ? Ah, pardon, la France ? C’est un beau pays, où tout va bien et où le gouvernement est content et ouvre cérémonieusement le champagne en gobant des petits fours en compagnie d’accortes jeunes femmes. Voilà voilà. Comment ça ? En matière de voitures ? Mais oui, il y en a aussi en France, elles roulent très bien tout va bien, et vous reprendrez bien un petit peu de saumon, non ? Quoi encore ? Les ventes de voitures en France ? Ah mais allez-vous nous enquiquiner encore longtemps avec ces détails ? Oui, bien sûr, il y a des petits soucis de ventes ici et là et apparemment, les consommateurs français refusent obstinément de renouveler le parc automobile. Que voulez-vous que je vous dise ? C’est bien fait pour lui, il a voté pour ça, et ça ne doit pas vous empêcher de goûter un de ces délicieux canapés aux truffes, n’est-ce pas !
Bon, ensuite, n’oublions pas que la délinquance recule. Et ça, c’est franchement une excellente nouvelle qui montre que tous les dispositifs courageusement mis en place par le pouvoir en place auront porté leurs fruits. Les malfrats se le tiennent pour dit. La poigne et la fermeté de Valls ont fini par payer. C’est tout.
Quoi encore ? Comment ça, statistiques tronçonnées ? Comment ça, ça augmente pourtant en PACA et dans le Nord-Pas-De-Calais ? On s’en fiche, puisqu’en moyenne, ça va mieux ! Oui, oui, je vous entends bien rouspéter sur le changement subit de mode de calcul, sur celui de l’organisme chargé des statistiques, et sur le fait que ce dernier ne serait pas tout à fait indépendant du ministère de l’Intérieur… Mais pourquoi chercher absolument des chiffres tristes là où ils sont joyeux et revigorants ? Quel rabat-joie vous faites-là !
Et puis surtout, à ronchonner ainsi, c’est un coup à louper l’information-clef, celle qui redonne du tonus et du peps, celle qui excite les neurones et vous colle une patate d’enfer pour les semaines à venir : la croissance française est revenue, mes petits amis, c’est vraiment supayr, non ?
Oui, le calcul de cette croissance intègre bien les dépenses publiques, c’est évident, et cela n’enlève rien au fait que la France évite ainsi (de justesse) une petite récession de derrière les fagots. C’est le principal. Certes, la croissance, jusqu’alors évaluée nulle lors du second trimestre, a été révisée à la baisse (-0.1%) par l’Insee, ce qui fait que d’avril à juin, comme au troisième trimestre 2013, l’économie française a connu un petit épisode récessif de rien du tout. Pas de quoi en faire un plat. Certes, cette jolie hausse du PIB français (0.3%, mes canaris, si c’est pas de la bonne grosse bombasse de croissance de folie, ça, hein !!!) s’explique avant tout par la persistance d’une solidedépense consommation des administrations publiques qui ont grimpé de 0,8% cet été. C’est-y pas merveilleux de savoir que, même en période d’austérité qui fouette, les administrations se dressent comme seul rempart à la récession et, redoublant d’efforts, dépensent à fond de train ce que les foyers ne peuvent plus faire ? Vous la sentez, la bonne reprise, la vigueur de la croissance et l’austère foutage de gueule ?
Alors oui, je sais, certains m’exhiberont (méchamment, j’en suis sûr) les chiffres du chômage de longue durée, qui sont de plus en plus mauvais. Gnagnagna, la crise a aggravé le phénomène de persistance dans le chômage, note l’Insee, gnagnagna, le nombre de chômeurs de longue durée s’est accru de 56% entre 2008 et 2013, gnagnagna et insérez un petit Hollande bashing. Moi, je dis stop. Ce n’est pas sa faute, à Flanflan la Tulipe Monsieur François Hollande, le Président des Bisous. Bien sûr, la conjoncture n’a pas été tendre avec le petit bonhomme de Corrèze, et sa subtile stratégie, qui consiste à attendre la reprise comme d’autres Godot, montre des petits signes d’affaiblissement de la fonction tant on pourrait croire à une obstination malsaine à ne surtout rien faire de concret.
Mais c’est une stratégie qui en vaut largement une autre, excitée pour ne pas plus dire et pas plus faire, qu’un certain président avait tenté sans succès, hein, après tout. Et puis on exagère beaucoup le risque d’une très hypothétique montée du Front National, moi, je vous le dis. Même si, dans cette belle France socialiste qui carbure maintenant à la dette comme jamais auparavant, il y a, apparemment, de plus en plus de quartiers pauvres, que les faillites d’entreprises marqueront un record cette année, et dont la construction immobilière s’est totalement effondrée au point d’atteindre un point bas jamais atteint depuis les années 40, on ne m’empêchera pas de penser qu’augmente franchement le Bonheur Intérieur Brut, seule mesure vraiment efficace de la joie de vivre partagée par tous.
En cette année 2014 finissante, on peut déjà dresser deux constats assez clairs. Le premier, c’est que le socialisme officiel, estampillé « partageux », « Camp du Bien » et « Vu à la Télé », revenu en force après de longues années de désert, a provoqué autant de catastrophes économiques qu’en 1981, à la différence que la France d’alors pouvait encore se permettre un écart avec la réalité, sa dette n’étant pas préoccupante. Mais malgré cette évidence que les mêmes recettes aboutissent aux mêmes résultats, une proportion encore trop importante de Français continue de se voiler la face et réclame une version encore plus extrême de ce socialisme qui les conduit droit au gouffre.
Le second constat est que la précédente tendance, bien sarkozienne, qui a consisté àassommer le peuple d’impôts et de taxes a été conservée et même amplifiée dans des proportions insoupçonnables. Et la raison de ce matraquage inouï est simple : l’État est maintenant aux abois et n’a plus un rond : on ne s’étonne même plus d’apprendre que des profs sont payés en tickets restaurant, que l’armée vend son matériel pour pouvoir le relouer ensuite, que certaines retraites vont être sabrées, et que l’austérité (la fumeuse) touche maintenant l’equipement de police et gendarmerie.
En somme, l’Etat court dans une course sans fin (et sans freins) après le pognon, parce que les réformes nécessaires n’ont pas été faites, que celles qui sont lancées sont ridicules et coûteuses, que toutes demandent finalement ce temps qu’il n’a plus, et surtout parce que le pays est inapte à se réformer par le haut (ses dirigeants et ses « élites »). Et parce qu’il en est incapable, il devra donc se réformer par le bas. Et en général, ce genre de réforme ne se fait pas dans le calme.
Ce pays est foutu.
Bjr,
Tant que les suceurs d’argent et de sang que sont les élus ne se viseront pas pour réduire leurs privilèges coûteux & dépenses gigantesques, assemblée, sénat et régionaux inclus, le pays va direct dans la tombe.
@+
Complètement d’accord sur cette description de l’atmosphère actuelle.
On voit bien que Valls est totalement prisonnier des engagements très insuffisants du Président de la République.
Ainsi dit-il : « Quand la Nation, à travers le Parlement, consent et va consentir un effort de 40 milliards d’euros pour les entreprises, pour la compétitivité, pour baisser la fiscalité et pour baisser les charges (des entreprises), chacun (des deux partenaires de ce pacte, comme si les français n’étaient que des entreprises) doit être à la hauteur de ses responsabilités », a estimé M. Valls dans une allusion aux baisses d’impôts et de cotisations dont doivent, à terme, bénéficier les entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité. »
On voit bien que Valls est totalement et très largement en dessous de la gravité de la situation avec ce pacte étriqué. En réalité ce qu’il faut comprendre, c’est que nous sommes dans une situation proche de celle de 1789. MACRON le sait bien, lui le bon élève.
Mais comme NECKER il ne peut agir à la hauteur de ce qui est indispensable. Les cahiers de doléances ne sont pas encore écrits en 2014, ils le seront par la suite.
Chacun sait désormais que la croissance ne peut revenir qu’au prix de bien plus que ce petit pacte de stabilité qui n’est rien du tout à côté de ce qu’il convient de décider.
Ce que les français attendent, sans pouvoir le dire faute de représentation démocratique, c’est la même chose que ce que demandait, déjà, le TIERS-ETAT. Mais c’est quoi alors ?
C’est la suppression de tous les impôts qui garrottent l’économie au niveau de la production, au niveau de la consommation, au niveau de la circulation, au niveau de l’administration.
Ainsi quoique retraité, je sors du centre des impôts et je viens d’apprendre que, désormais, il me faudra remplir 9 imprimés CERFA, alors qu’un seul pourrait suffire en une page ! Et on me demande de remonter dix ans en arrière sur des imprimés déjà déposés.
Mais alors comment collecter les sommes dont l’ETAT a besoin ?
Je ne vois qu’une solution ; elle est révolutionnaire j’en conviens au sens de 1789 : l’impôt sur le capital fixe, celui dont jouissent sans véritable effort les propriétaires depuis des décennies et plus aucun impôt sur le capital circulant, celui qui investit.