Il faut redonner la parole aux libéraux !

Il faut redonner la parole aux libéraux !

L’attaque terroriste de Moscou est venue rappeler aux Russes qu’ils sont chrétiens. Et qu’ils ont été fous d’attaquer un autre peuple chrétien, l’Ukraine. De même ceux qui, en Occident, soutiennent l’action de Poutine, dont l’avenir serait aux côtés de la Chine, ne voient même pas la simple évidence qui place la Russie aux côtés des puissances occidentales dans le combat pour la domination mondiale. L’effondrement de l’Union soviétique et du communisme n’a pas ouvert les yeux de tout le monde.

L’Occident ne domine pas le monde par volonté de puissance, mais par souci de défendre notre civilisation. Il y a des bases et des porte-avions américains partout sur la planète parce que partout sur la planète des groupes armés et des Etats hostiles veulent étendre leur influence. L’isolationnisme américain est une tentation, mais pas une solution. Notre destin, à nous Européens, est aux côtés de nos parents et amis américains. Ceux qui roulent des mécaniques, comme l’ont fait Chirac et Villepin pour s’affirmer en dehors de l’alliance américaine, ne sont que des plaisantins ridicules. Notre camp est l’Occident, et ce serait pure folie que de le nier.

Ce n’est pas parce que le général de Gaulle a fait valoir la différence française qu’il a choisi un autre camp que l’Occident. La crise des fusées est venue le rappeler à ceux qui y voyaient l’occasion de changer de côté. L’aventure gaullienne a été avant tout un drame français. Notre effondrement en 1940 a obligé De Gaulle à des initiatives destinées à maintenir l’indépendance de notre pays. Le général a quitté le commandement intégré de l’Otan, mais pas l’Otan. Ceux qui tentent aujourd’hui de se prévaloir de son attitude pour aller voir ailleurs que chez nous font un contresens tragique.

Quand un pharaon illuminé a bousculé la religion de son pays, au 14e siècle avant notre ère, pour se vouer à un dieu unique, il a engagé l’histoire de l’humanité pour des siècles et peut-être des millénaires. On ne peut ignorer que Mahomet, qui a créé au 7e siècle de notre ère la religion musulmane, est l’héritier de cette tendance. Et qu’il a brillamment réussi à étendre sa croyance sur toute une partie de l’arc méditerranéen, et bien au-delà. Nous voilà donc ramenés à Moscou et à l’attentat islamique qui l’a frappée.

La religion a accompagné l’homme dans son développement depuis des millénaires. Aujourd’hui encore des peuples civilisés comme ceux de l’Occident sont restés religieux, même si une partie importante de leur population a abandonné sa croyance. En France, la moitié des gens croient encore dans le Dieu chrétien. Et dans les avis de décès, les familles annoncent celui des leurs « dans l’espérance de la résurrection ». Le christianisme a été conquérant pendant un temps de son histoire. Et intolérant. Mais il a su s’en guérir. Aujourd’hui, le Pape ne prêche que l’amour et la paix. Nous avons de la chance de vivre dans l’univers chrétien, même si nous sommes loin d’être seuls au monde.

Face au fanatisme, il n’y a que l’intelligence. Et la pédagogie. Sans compter la volonté de persister dans son être, qui ne doit pas être inférieure chez l’homme intelligent que chez le fanatique. Tout être humain a rencontré dans sa vie des fanatiques. L’attitude que doit adopter en une telle circonstance l’individu intelligent et cultivé est un des grands enjeux de civilisation de l’humanité. Il y a toujours un moment dans l’histoire où l’individu modéré se heurte au fanatisme. Le plus souvent, il sait y résister, tant le fanatisme est un comportement déviant. Mais il est des périodes où les circonstances font que le fanatisme l’emporte. Alors s’ouvre une ère de grande souffrance pour l’humanité. Les grandes idées et les grands hommes sont emportés dans un tourbillon mortel. A l’issue d’une telle période, les hommes disent : « Plus jamais ça ! »  Mais rien ne garantit que cela ne recommencera pas.

Nous sommes huit milliards d’êtres humains sur la planète, mais notre cerveau n’a pas augmenté de volume depuis un million d’années. C’est dire que pour faire face à tous les défis qui se posent à l’homme d’aujourd’hui, il va devoir faire appel à ce qu’il y a de meilleur en lui, sans espérer une intervention magique qui l’en rendrait capable. Nous voilà arrivés au problème du chef. Certains auteurs pensent que c’est un faux problème, et qu’on vit beaucoup mieux sans chef. J’en suis intimement persuadé, tout en sachant que dans l’état actuel de l’humanité, c’est impossible. La France vit actuellement un moment de son histoire où elle est affligée d’un mauvais chef. Non que celui-ci n’ait pas de qualités, mais parce qu’il n’a pas bénéficié d’une formation humaine qui l’aurait rendu capable de ces hautes fonctions. Cet épisode historique va se terminer dans moins de trois ans. Mais nul ne sait ce que sera la suite.

La seule certitude, c’est que si l’on veut donner la prééminence à la démocratie, il ne faut pas que l’Etat soit trop puissant, car dans ce cas s’emparer de l’Etat c’est liquider la démocratie, comme l’a démontré le nazisme. Dans cette lutte, les meilleurs défenseurs de la liberté et de la démocratie sont les libéraux, qui désirent tous un reflux de la puissance publique afin de la rendre à ses missions régaliennes. Par malchance, les libéraux ont disparu en France. Je suis convaincu qu’ils peuvent renaître. Il suffit qu’on leur donne la parole.

Claude Reichman

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