Incantations, réalité et justice.

En ce qui concerne l’incantation, Larousse dit ceci : « Emploi de formules magiques visant à produire un charme, un sortilège »

Concernant la magie, Larousse donne deux axes à sa définition : « 1. Ensemble de croyances et de pratiques reposant sur l’idée qu’il existe des puissances cachées dans la nature, qu’il s’agit de se concilier ou de conjurer, pour s’attirer un bien ou susciter un malheur, visant ainsi à une efficacité matérielle.

  1. Puissance de séduction, d’illusion, charme séducteur : La magie de la musique. »

De tout cela il résulte que l’incantation est le fondement de notre vie personnelle et collective, qu’elle s’oppose directement à la réalité.

Nous pensons tous que la maîtrise d’éléments abstraits, nous appartenant ou appartenant aux autres, serait de nature à changer notre réalité pour la transformer en nos rêves, nos envies.

Les hommes de l’Etat pratiquent l’incantation à longueur de journée, elle est devenue le fondement de la politique, au détriment de la réalité.

Nous croyons tous aux pouvoirs de nos rêves, de nos comportements, de nos volontés, de nos stratégies, de nos philosophies, sans complètement percevoir qu’il ne s’agit que de croyances qui ne peuvent aboutir qu’à des incantations que nous finissons par accepter comme guides de nos vies, qui aboutissent à la négation de la réalité, négation qui ne peut finir que par la guerre tant la confrontation des croyances est sans issue.

Comment réguler les incantations des fous du climat, des fous de l’égalité, des fous — tel Poutine — de la grandeur ? C’est impossible.

C’est là que chacun brandit la « Justice ».

Chaque jour un homme de l’Etat est obligé de déclarer solennellement : « laissons faire la justice ». C’est un gag.

Victime des incantations de leurs ennemis, d’aucuns – comme moi – croient pouvoir se tourner vers la justice, on les appelle des légalistes. Ils ne sont que, au mieux, des couillons, au pire des pervers.

Pour que la justice puisse jouer un rôle dans le bal des incantations, il faudrait qu’elle tienne sa force de la réalité, or elle la tient des incantations majoritaires dans les démocraties, de la force pure de celles des autocrates ailleurs. Jamais de la réalité qui, contrairement à ce qui a été cru un certain temps, n’est pas divine.

La réalité, ou vérité, est rarement visible par anticipation, pas plus dans le présent, quelquefois, mais pas toujours, est-elle révélée par l’histoire.

Conclusion la justice n’a aucun rapport avec la réalité, avec la vérité.

Alors, c’est quoi la justice ?

Ce ne peut être que le bras armé du pouvoir qui édite les règles, ses règles, pas les nôtres….

Donc le juge n’a que deux solutions :

  • Soit il applique la loi, donc il se soumet et nous soumet au pouvoir en place
  • Soit il est opposé au pouvoir et nous entraine dans son opposition par les jugements qu’il rend.

Le juge n’est jamais indépendant des incantations. Le juge n’est jamais dans la réalité. Le juge ne sert à rien, si ce n’est à attiser les conflits entre incantations ou à renforcer l’incantation au pouvoir.

Seule ne serait possible qu’une justice arbitrale.

Cela supposerait que les juges acceptent de redescendre de leur pied d’estale universaliste. Qu’ils se contentent de la position d’arbitre par rapport aux règles définies ou habituelles de telles ou telles activités.

L’arbitre de football ne peut pas agir lors d’un match à partir les règles du rugby.

Cette condition supposerait que les Palais de Justice s’appellent des maisons de l’arbitrage, vous imaginez le coup porté à la prétention des magistrats. Tout simplement impossible.

Notre destin aujourd’hui est de perdre de vue la réalité, de nous noyer dans les incantations, de finir dans la guerre de Babel qui arrive au grand galop….

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « Incantations, réalité et justice. »

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