Les médias vous empoisonnent !
Beaucoup de Français sont persuadés qu’on cherche à les empoisonner. Ils en accusent le plus souvent quelques célèbres milliardaires, tous américains. Il ne faut pas chercher plus loin le refus de nombre de nos compatriotes de se faire vacciner contre le covid. Ces réfractaires sont traités de « complotistes » par le pouvoir et ses porte-voix.
Y-a-t-il donc un complot mondial en vue d’assurer la domination des milliardaires sur la population ? En fait, ces richissimes individus ont de tout autres ambitions. Sans exagérer, on peut dire qu’à part la perpétuation de leur fortune, ce qui ne leur demande plus beaucoup d’efforts, ils ne s’intéressent qu’à leurs hobbies, qu’il s’agisse de philanthropie ou d’aller sur la lune. Rien finalement de très dangereux pour leurs contemporains.
Soyons donc rassurés : il n’y a pas de complot. Or il y en a bien un. Et dans chaque pays. Pour assurer le maintien au pouvoir des gouvernants. Cela passe forcément par le strict contrôle des moyens d’information, qu’on appelle les médias, ce qui veut dire la même chose et qui n’est que le pluriel du latin « medium ».
Et c’est là que le complot commence. Car ces médias sont dirigés par les fondés de pouvoir de leurs propriétaires qui, en France, sont bel et bien français et non américains, ce qui ne les empêche pas d’être eux aussi des milliardaires.
Quelle politique privilégie un milliardaire français propriétaire de médias ? Toujours celle du pouvoir en place, sans le soutien duquel, ou au moins sa neutralité, ils ne pourraient pas faire leurs affaires. Ces milliardaires ont-ils donc tous la même opinion ? Cela n’a aucune importance. L’essentiel est que leurs médias tracent un cercle étanche autour du pouvoir afin que nul perturbateur ne puisse y pénétrer. Un cercle de gauche fait aussi bien l’affaire qu’un cercle de droite ou du centre. On appelle cela « le consensus républicain », qui pourrait aussi bien s’appeler le consensus monarchique dans les pays qui ont gardé un roi, ou le consensus national-socialiste dans les pays qui y ont versé.
Pour nous résumer, le seul complot existant est celui qui interdit à l’opinion de s’exprimer. Certes on lui laisse l’usage d’Internet, mais elle s’en sert si stupidement, en mêlant le vrai au faux et au fou, qu’elle n’exprime rien d’autre qu’une infâme bouillie verbale qui n’apporte rien à personne. Non que certains médias sur Internet soient dénués de qualités, mais malheureusement pour eux la mélasse générale pourrit tout et les médias des milliardaires règnent en maîtres.
Voilà pourquoi vous ne voyez aux débats des chaînes d’information qu’une petite troupe qui répète toujours la même chose, condition absolue pour être réinvité. D’ailleurs, afin de chasser toute ambigüité, les animateurs des émissions de débat ne sont jamais maîtres de leurs invitations. Ils pourront certes inviter leur gardienne d’immeuble en tant qu’authentique représentante du peuple, mais certainement pas un penseur dont les écrits les auraient éclairés, sauf si celui-ci considère que le pouvoir, finalement, n’agit pas si mal que cela. Au reste, dans chaque station de radio et de télévision, un rédacteur en chef ou un comité de programmation « a seul la main sur les invités », comme l’a avoué Serge Nedjar, le directeur de CNews.
Un de mes amis, excellent chef d’entreprise, se régalait de ces débats il y a bien des années, et il lui arrivait de téléphoner pour passer à l’antenne, où bien entendu on le coupait dès qu’il abordait un sujet fâcheux. Mais il était persuadé qu’un fidèle auditeur comme lui faisait avancer les réformes dans un pays qui en avait bien besoin. Je l’ai revu il n’y a pas longtemps. Il ne téléphone plus aux médias. Peu importe : d’autres gogos l’ont remplacé.
Je connais bien la plupart des animateurs à succès des médias, ne serait-ce que parce que, dans la station de radio où j’ai, pendant quinze ans, animé une émission de débats, je leur ai fait faire leur première émission, en un temps où personne ne les invitait. La plupart sont gênés de ne pas m’inviter à leur tour. Mais j’en ai rencontré un autre récemment qui a fait semblant de ne pas me connaître. « Que veux-tu, a commenté un éditorialiste, à qui je racontais en riant la scène, tu l’as connu à une époque où il ne brillait que par un strict anonymat. Il ne le supporte pas. »
Tout cela pour dire, Mesdames et Messieurs, que si vous voulez que quelque chose change en France dans le bon sens, n’ayez pas peur d’être empoisonnés par les milliardaires, mais battez-vous pour que leurs médias cessent d’empoisonner notre pays !
Claude Reichman
Ça coûte quatre milliards à ducontribuable.
À quoi sert de savoir si les autres ne savent pas ?
C’est ce à quoi nous sommes confrontés Claude.
Amicalement
La seule chose qui est vraie dans le journal est la date. COLUCHE