EFFETS ET CONSEQUENCES DE LA DEVALUATION
Le problème d’une dévaluation c’est d’en maîtriser le processus alors que celui-ci peut être contrarié par de nombreux effets collatéraux.
– Le marché des changes et la spéculation :
Le marché des changes est un marché très spéculatif qui va évaluer le potentiel de hausse ou de baisse du Franc au regard de la situation économique et financière de la France présente et à venir.
Si les acteurs de ce marché considèrent que le cours du FF va diminuer, quelle qu’en soit la raison, ils vont spéculer à la baisse ; et ce phénomène est quasiment impossible à contrer !
Il peut être d’autant plus amplifié que les marchés anticipent beaucoup les réactions des acteurs économiques intervenants ; surtout qu’ils envisagent toujours le pire.
Cela peut alors tourner très vite à la lutte du pays concerné contre la planète entière, avec des effets qui peuvent être très déstabilisants ; la dévaluation calculée au départ pouvant même tourner à la débâcle financière parce qu’on n’arrive pas à stopper la spéculation !
Les autorités peuvent essayer de contenir les effets de la spéculation mais les moyens sont relativement limités en sachant qu’en général ces mesures sont combinées :
- relever les taux d’intérêt pour rendre plus attractifs les placements dans le FF,
- contrôler les achats et les ventes de devises en instaurant un contrôle des changes,
- se retourner vers la banque centrale (ici la Banque de France) pour racheter du FF en cédant les devises étrangères en portefeuille (les réserves de change).
Seulement, on va le voir, ces moyens ont une efficacité relative …
Dans la mesure où les réserves de change d’une banque centrale sont forcément limitées, et dans la mesure où tout le monde connaît en fait le montant des réserves de change du pays concerné, il est facile, en divisant le total des réserves disponibles par le montant des sorties quotidiennes, de déterminer le moment à partir duquel celles-ci seront épuisées et de maintenir voire d’augmenter la pression sur le pays concerné pour arriver au but escompté !
Autrement dit, les spéculateurs pariant à la baisse connaissent parfaitement le moment où toute résistance va céder et à partir duquel la dépréciation du FF va devenir incontrôlable.
La seule parade serait alors de solliciter et surtout d’obtenir l’aide de pays tiers pour acheter du FF ; ce qui apparaît très douteux surtout qu’il n’y a pas d’exemple de démarche de ce type ayant eu un quelconque succès car la spéculation met alors en œuvre des moyens financiers d’un volume tel qu’ils sont en général hors de portée des états.
Pour contrer une forte spéculation à la baisse de la monnaie, les autorités peuvent relever les taux d’intérêt mais l’exercice a aussi ses limites surtout lorsqu’on est obligé de monter jusqu’à des niveaux qui seront insoutenables pour l’économie nationale. (Jusqu’à 500% l’an voire plus !).
L’ultime solution est d’instaurer un contrôle des changes qui suppose que l’administration soit techniquement capable de contrôler tous les achats et ventes de devises étrangères et d’apprécier leurs justifications ; ce qui est quasiment impossible dans une économie ouverte et le passé a montré qu’aucun contrôle n’a jamais pu endiguer une fuite des capitaux.
Dernier point et non des moindres montrant toute la difficulté de l’exercice, il est évident qu’une telle opération de retour au FF ne pourrait pas se faire subrepticement sur une courte période.
Elle nécessiterait la mise en action d’une phase pendant laquelle il faudrait imprimer les nouveaux billets, adapter la comptabilité et diffuser ces nouveaux billets partout dans le pays, y compris dans les départements d’outre mer, pour que tout soit prêt le jour « J ».
L’expérience a prouvé par le passé qu’une dévaluation doit se faire très vite en ménageant le secret jusqu’au dernier moment pour empêcher la spéculation préalable.
Or, il faut bien imaginer qu’une opération de changement de monnaie prendrait un temps certain et que le secret ne pourrait absolument pas être gardé !
Une chose est alors absolument certaine : les marchés aiment prendre des risques lorsque la fourchette de risque est limitée (très faible en fait) mais ils ont toujours tendance à amplifier les mouvements de baisse quand le risque est certain et en l’occurrence le risque est certain car on sait que la sortie de l’€ aboutira à une dévaluation !
De ce fait, s’en suivrait une phase pendant laquelle se déchaînerait une véritable spéculation contre la dette française, avant même de procéder à la dévaluation elle-même, c’est-à-dire que les prêteurs nationaux et internationaux, par crainte d’une solution à leur détriment, se mettraient à vendre de la dette française (les fameuses OAT) à qui voudra bien les acheter et il n’est pas sûr qu’il y ait des candidats pour ça !
Autrement dit : S’il n’y a pas moyen d’enrayer le mouvement, cela peut tourner à la panique boursière étant entendu, et c’est là toute la difficulté de l’exercice, que toutes les monnaies cotées le sont sur toutes les grandes places financières de la planète (Londres, New York, Tokyo, Frankfurt) ; et qu’il n’y a pas moyen de stopper le phénomène en fermant la bourse de Paris !
Il s’en suivrait un véritable crash obligataire sur la dette française pouvant provoquer des faillites en cascades (comme cela s’est vu en 1929 aux USA) parmi les banques et compagnies d’assurances gros porteurs de titres français ; compte non tenu du fait que les français résidents se mettraient eux-aussi de la partie pour essayer de sauver leurs avoirs surtout lorsque l’on sait que du jour au lendemain on est certain de voir son capital, souvent résultat d’une vie d’économies, se volatiliser à hauteur d’un tiers dans le meilleur des cas !
La seule issue, déjà vue en Argentine, mais aussi à Chypre, serait de fermer les banques, de bloquer les soldes bancaires des particuliers mais aussi des entreprises qui ne pourraient plus rien acheter ni payer les salaires pendant une période de plusieurs semaines !!!
On imagine aisément le climat de guerre civile qui en résulterait !
Aucun contrôle des changes et aucun taux d’intérêt, aussi élevé soit-il, ne pourrait alors enrayer le mouvement !
La seule possibilité pour atténuer le phénomène serait de supprimer la phase nécessairement longue d’impression des billets et d’abandonner purement et simplement le cash ; tous les paiements devant être effectués par virements, chèques ou carte bancaire !
Il n’en demeure pas moins que l’élection d’un politicien connu pour son intention de sortir de la zone € provoquerait immédiatement une phase de défiance incontournable qui engagerait le processus de spéculation ressemblant à un toboggan sur lequel la glissade se fait de plus en plus vite !
Conclusion : Un pays et sa banque centrale ne peuvent pas soutenir seuls la monnaie nationale contre une spéculation planétaire à la baisse et cela peut rapidement tourner au jeu de massacre ; les calculs du départ s’avérant finalement extrêmement hasardeux !
L’alternative serait de renoncer à défendre la monnaie et la laisser « filer » jusqu’à ce qu’elle atteigne son point naturel d’équilibre en tablant sur le fait qu’après avoir atteint un point bas la monnaie remontera ! Seulement, c’est oublier les effets déstabilisants d’une dévaluation massive et incontrôlée et qu’en général, dans ce cas, ce sont surtout les effets négatifs qui perdurent ! La dépréciation totale d’une monnaie ne peut avoir que des effets catastrophiques !
Enfin, il ne faut pas oublier que le retour au FF nous exposerait ensuite de manière permanente à la spéculation des marchés des changes alors que pour l’instant l’€ nous protège de ces fluctuations qui peuvent, on l’a compris, devenir rapidement incontrôlables ; surtout si les comptes du pays restent obstinément bloqués dans le rouge.
En effet, un pays bien géré même de petite taille (comme la Suisse) ne subit pas normalement d’attaques sur sa monnaie alors qu’il n’est pas de même d’un pays mal géré !
Il n’est pas inutile de rappeler ici que les expériences socialistes, et notamment la relance budgétaire de F. Mitterrand qui a gravement déséquilibré les comptes du pays, après son élection en 1981, ont été immédiatement sanctionnées par 3 dévaluations successives en 1981, 1982 et 1983 !
Et ce n’est pas dévoiler un secret que de dire que si nous n’avions pas l’€, la France aurait déjà dévalué plusieurs fois sa monnaie compte tenu de ses mauvais résultats et de ses comptes publics déficitaires depuis une bonne douzaine d’années !
Evidemment, en pareille hypothèse, il sera alors bien temps aux thuriféraires de tous poils ayant prôné le retour au Franc de fustiger les agences de notation, les banques, la finance internationale, le grand capital qui se seraient ligués contre nous pour nous faire trébucher sans se rendre compte que les premiers responsables de nos malheurs sont les français eux-mêmes qui refusent de respecter les règles !
– La dette publique :
Les effets d’une dévaluation s’étendraient aussi au problème de la dette publique de la France puisque celle-ci n’est pas libellée en FF mais en essentiellement en € et pour les entreprises fortement importatrices, sur la zone hors €, en dollars US.
Concernant la dette publique, il ne fait pas de doute que cette dette sera automatiquement convertie en FF pour les créanciers résidents français (soldes des comptes bancaires, porteurs de titres du type OAT), mais il apparaît douteux que cette conversion puisse s’appliquer aux créanciers étrangers non résidents car, quoiqu’en disent certains, et sauf à faire défaut, il est impossible de « tordre » le bras à ces créanciers étrangers et de leur imposer une conversion de la dette en FF qui serait effectuée évidemment à leur détriment.
En conséquence, la dévaluation ne s’appliquerait pas aux créanciers étrangers non résidents qui, il convient de le rappeler, détiennent plus de 60% de la dette française et n’accepteraient jamais le lessivage de leurs créances.
De ce fait, seuls les français résidents en subiraient les conséquences, mais il est vrai qu’ils sont habitués à ces manipulations monétaires, à des dévaluations quasi permanentes depuis le Franc germinal qui est resté stable qu’en 1914 (17 dévaluations entre 1928 et 1983), à une forte inflation pour « lessiver » la dette publique avec cette différence fondamentale qu’à l’époque la dette française était détenue par les français eux-mêmes !
La conclusion qui s’impose est qu’évidemment, toute dévaluation du FF par rapport à l’€ et au dollar entraînera automatiquement une augmentation proportionnelle du montant en FF de la dette et de la charge d’intérêt (surtout si l’Etat doit augmenter les taux pour défendre la monnaie) jusqu’à la rendre insoutenable.
Certains (M Dupont Aignan) prétendent néanmoins avoir trouvé la parade en imaginant que la dette de la France serait alors financée par la Banque de France qui ferait alors office de prêteur en dernier ressort !
Cette solution n’est rien moins que la mise en marche de la planche à billets et l’expansion inconsidérée de la masse monétaire, sans création de richesse correspondante ! et elle ne peut qu’aboutir à un épisode d’hyper inflation qui ruinera un peu plus vite la population qui n’aura pas eu d’autre choix ou possibilité que d’en subir les effets.
L’exemple de l’Argentine, qui a cru pouvoir tordre le bras à ses créanciers et leur imposer de grosses ristournes sur sa dette histoire de transférer sur les autres les erreurs de gestion commises par ses dirigeants, est là pour le rappeler !
Madame Kirchner et sa clique d’idéologues bornés ont cru qu’ils pouvaient se lancer dans l’émission monétaire forcenée pour financer la dette, alimentant de ce fait une hyper inflation qui acheva de ruiner la classe moyenne !
De tels épisodes ont d’ailleurs émaillé notre histoire et le plus célèbre concernant la France a eu lieu le 30 septembre 1797 lorsque le Directoire s’est résolu apurer les comptes avec ce qui a été appelé à l’époque le « tiers consolidé » ou « banqueroute deux tiers » (on a écrasé les deux tiers des dettes de l’Etat révolutionnaire devenu insolvable) à la suite de la tentative malheureuse des assignats encore dans toutes les mémoires; ce qui équivaut à une dévaluation de 66% et a été ni plus ni moins qu’une manière d’acter le défaut pur et simple du pays !
Ce qu’il faut savoir c’est qu’il a fallu 50 ans pour restaurer le crédit de la France et qu’elle puisse à nouveau emprunter sur les marchés !
Enfin, l’écart des taux (spread en anglais) attachés à la dette publique de la France mesuré entre les taux des emprunts publics français et allemands, est actuellement faible en dépit d’une situation peu favorable des finances publiques françaises car les investisseurs considèrent que les dettes françaises et allemandes offrent quasiment les mêmes garanties et que l’Allemagne sera toujours solidaire de la France.
Bien évidemment, la perspective d’une sortie de la France de la zone € modifierait leur appréciation des risques présentés par la dette française et ne pourrait évoluer que dans un sens très défavorable puisque l’économie française est caractérisée par des déficits très élevés, une dette publique énorme et en constante augmentation, des taux de prélèvements obligatoires plus élevés que dans la plupart des pays comparables, une croissance extrêmement faible, un chômage massif et incompressible !
La période des emprunts à taux zéro serait définitivement et brutalement terminée et, en cas de retour au FF, nous ne pourrions plus emprunter avec les taux très faibles de la zone €, ce qui évidemment handicaperait fortement l’économie du pays !
Enfin, last but not least, si du fait de la dévaluation, la dette du pays se mettait à augmenter plus vite que la croissance économique, nous nous retrouverions alors dans une trappe à dettes c’est à dire que la dette publique augmenterait de manière incontrôlée, avec des taux d’intérêts de plus en plus élevés au fur et à mesure de la progression de la défiance des prêteurs, jusqu’au défaut final !
Et cette hypothèse nous menace alors même que nous sommes au sein de la zone € puisque la croissance de la France sera au mieux de 1.2% en 2016 et que les taux d’émission des emprunts sont d’ores et déjà remontés à 0.8% et qu’ils menacent de monter encore !
– les salaires et les entreprises :
Les transactions internationales étant en général stipulées en dollars et en € en Europe, et dans la mesure où elles auront plus de FF pour un dollar ou un € après dévaluation, les entreprises françaises peuvent espérer augmenter leurs prix en FF et les maintenir en monnaie étrangère, ce qui se traduira par une augmentation ou un rétablissement de leurs marges leur permettant d’investir plus et de maintenir l’emploi.
On a vu qu’on espère que la dévaluation va augmenter le volume des exportations, mais pour cela il faut d’abord que le pays soit exportateur et que les entreprises préfèrent gagner des parts de marché plutôt que de restaurer leurs marges.
Or, rien n’est moins sûr car nous avons vu que la France est structurellement déficitaire au niveau du commerce extérieur et, de surcroît, si les entreprises sont sous tension, il est évident qu’elles préfèreront dans un premier temps augmenter leurs marges en maintenant leurs prix en devises étrangères au montant d’avant la dévaluation … ce qui fait que celle-ci n’aurait finalement aucun effet ; les prix exprimés en monnaie étrangère restant finalement les mêmes tandis que le prix des produits importés augmenterait !
En outre, si après la dévaluation s’enclenche une période inflationniste voire fortement inflationniste, les entreprises mais aussi l’Etat employeur vont se retrouver soumis à la pression des salariés qui vont vouloir récupérer, par le biais d’augmentations de salaires, les pertes de pouvoir d’achat en résultant ; en particulier parce que les biens manufacturés et le pétrole sont pour l’essentiel importés.
Les employeurs privés et publics se retrouveront alors dans l’obligation de répercuter les hausses de leurs coûts salariaux dans leurs prix et leurs impôts (pour l’Etat employeur) et si on en revient à l’indexation des salaires sur les prix, la dévaluation aura des effets inflationnistes tels qu’ils finiront par annuler purement et simplement l’amélioration initiale de la compétitivité/prix; les volumes d’exportations et d’importations revenant finalement au niveau antérieur à la dévaluation, de même que la production et l’emploi.
Autrement dit, l’augmentation parallèle des salaires pour compenser la hausse du coût des produits importés ouvrira une nouvelle fenêtre dont l’image sinistre est bien connue : l’inflation puis l’hyper inflation aux effets dévastateurs car paradoxe, si l’inflation n’est pas maîtrisée, la compétitivité continuera à se dégrader et la production et l’emploi deviendront inférieurs à leur niveau d’avant la dévaluation.
Evidemment, les souverainistes ont la solution à cette situation : la fermeture des frontières et l’application de droits de douane pour protéger le marché intérieur et préserver des emplois !
Cette solution n’est qu’un pis aller qui pour la première option entraînera nécessairement des mesures de rétorsion identiques de la part de nos partenaires économiques et pour la deuxième option amplifiera l’effet inflationniste tout en organisant la pénurie locale des biens manufacturés non fabriqués en France !
Conclusion :
Il apparaît donc clairement qu’une dévaluation ne peut avoir d’effets positifs durables sur l’activité et l’emploi que si les entreprises réduisent leurs marges (ce qui en France est quasi impossible puisqu’elles ont déjà les marges les plus faibles d’Europe – la réduction supplémentaire des marges entraînant alors une baisse de l’investissement et à terme une augmentation du chômage car les investissements sont les emplois de demain) ET si le pouvoir d’achat des salariés diminue.
La condition de succès d’une sortie de l’€ et d’une dévaluation du FF serait donc une perte de pouvoir d’achat au niveau des salaires ; ce qui revient à la solution initiale de provoquer une réduction par une amélioration de la compétitivité/coûts refusée par les politiciens car jugée trop insupportable !
– l’effet de la sortie de l’€ sur le patrimoine des français :
Sur ce plan, les effets immédiats de la dévaluation seraient tout aussi désastreux car, en cas de retour en FF, il faut bien se rendre compte qu’en cas de dévaluation mal maîtrisée aboutissant à une diminution de 50% de la valeur de la monnaie (un FF « vaudrait » alors environ 0.50 €), tous les placements, toutes les économies des français résidents mais aussi toutes leurs retraites seraient diminués dans les mêmes proportions !
Cela veut dire que le brave français, qui s’endormirait le soir avec 10.000 € d’économies, se réveillerait le lendemain avec seulement 5.000 ! bien évidemment, il en serait de même pour toutes les pensions, retraites et prestations sociales qui seraient elles aussi dévaluées !
L’effet induit est bien connu : le prix des biens importés va doubler de montant et la berline allemande à 50.000 € vaudra désormais 100.000 FF !
Et si les autorités n’arrivent pas à stabiliser la monnaie, entrerait alors un autre principe économique connu depuis fort longtemps : la mauvaise monnaie chasse la bonne !
Celà veut dire que, pour limiter les effets désastreux d’une dévaluation incontrôlée, d’une hyper inflation et d’une monnaie sans valeur, les gens (et les entreprises) se mettraient à utiliser une monnaie parallèle (€, dollar, £) voire même l’or tout en se débarrassant du FF ; ce qui « obligerait » l’Etat, pour maintenir le système, à se livrer à la répression financière sous toutes ses formes, quitte même à interdire la détention de l’or, comme c’est le cas actuellement en Inde !
Il en résulterait donc à court terme un appauvrissement considérable de la population ; étant entendu que seuls les (très) riches et les politiciens échapperaient à la ruine car les riches auront eu la possibilité de déplacer une partie de leurs actifs vers l’étranger à l’abri de l’Etat prédateur et les politiciens car eux, quoiqu’il arrive, vivront toujours sur la bête et parce qu’il indexeront leurs revenus de tels manière qu’ils puissent toujours tirer un bénéfice de leur situation !
CONCLUSION :
Il apparaît donc hasardeux de croire qu’un retour an FF serait de nature à régler tous les problèmes de la France. Il est même probable qu’il en poserait plus qu’il n’en résoudrait.
A mon avis, la sortie de l’€ et la dévaluation du FF n’est clairement pas un instrument de redressement des finances publiques à court terme et elle n’est pas non plus le remède miracle qui permettrait de relancer l’activité, sans effort, par les échanges extérieurs ; notamment parce que tous nos comptes sont dans le rouge et que l’essentiel des produits manufacturés que nous consommons sont importés !
Par ailleurs, du jour où le mécanisme est enclenché, nous aurions droit à toute la panoplie des mesures dites « d’accompagnement » : contrôle des changes, monnaie à cours forcé, conversion forcée, répression financière ! Toutes mesures parfaitement démocratiques !
Une sortie de la zone euro présenterait donc des risques considérables sans avantages évidents. En particulier parce qu’il est illusoire de penser que cette sortie pourrait exonérer la France des efforts nécessaires pour maîtriser ses finances publiques et prendre les mesures nécessaires pour améliorer les performances de son économie.
Il faut aussi être conscient que si nous avions eu le FF au lieu de l’€, jamais nous n’aurions pu empiler 2.170 milliards d’€ de dettes ; les marchés auraient réagi avant et auraient tout simplement bloqué le processus en imposant des taux d’intérêts trop élevés pour être supportables !
Les allemands ont compris il y a bien longtemps (République de Weimar) que les manipulations monétaires n’étaient pas un remède à la mauvaise gestion des affaires publiques !
Mais il est vrai qu’un Etat a tous les droits y compris celui de ruiner sa population !
En fait, il ne faut pas confondre cause et conséquences !
Une dévaluation même « compétitive » est surtout l’aveu d’un échec car la monnaie (qui n’est plus appuyée sur un stock d’or depuis bien longtemps) n’a pas de valeur en soi ; elle n’a que la valeur de l’économie du pays qui l’émet.
La vérité est que nos problèmes ne proviennent pas de l’€ mais de la dérive des finances publiques depuis 30 ans, de budgets en déficit de manière constante, d’un droit social tellement pesant que les entreprises n’osent plus embaucher par peur de ne plus pouvoir licencier lorsque la conjoncture se retourne, d’une fiscalité confiscatoire, d’une dérive socialisante et égalitariste de la société française qui empêche toutes les initiatives individuelles …
D’ailleurs, l’€ a perdu beaucoup de sa valeur par rapport aux autres monnaies ces 5 dernières années (il est passé de 1.60 $ à 1.05 $ ce qui est considérable et ressemble bien à une dévaluation) … sans que les résultats du commerce extérieur et les comptes de la France se soient améliorés de quelque manière que ce soit ! (Mais il est vrai que l’essentiel de nos échanges commerciaux ont lieu au sein de la zone € et que les autres membres ont bénéficié aussi de cette forme de dévaluation.)
C’est donc bien que le problème se situe ailleurs !
On parle de fermer les frontières : Certes on peut retourner à l’autarcie à la sauce Corée du Nord mais je ne suis pas sûr que les français soient prêts à une telle issue qui va forcément à l’encontre des lendemains qui chantent !
Qui peut croire qu’on va financer les dettes gratis étant entendu :
- que si nous fermons nos frontières les autres fermeront les leurs en représailles,
- et que si nous « tordons le bras aux banquiers internationaux » le marché du crédit nous sera définitivement fermé (voir encore l’Argentine pour laquelle jusqu’à l’éviction de Mme Kirchner le marché international des capitaux a été totalement fermé) !
Les économistes Reinhart et Rogoff ont démontré que l’endettement public n’est pas une source de richesses et qu’au-delà de 90% du PIB, la dette d’un pays affecte ses perspectives de croissance de manière significative.
La solidité financière d’un État est fondée sur la capacité contributive (c’est-à-dire la faculté de payer des impôts) des citoyens et à 100% du PIB, l’Etat se trouve dépendant face à ses créanciers et … nous nous rapprochons dangereusement de cette limite puisque nous en sommes à plus de 97.5% du PIB !
En d’autres termes, tout nouvel emprunt par la France est une avance sur un prélèvement fiscal futur !
Il faudra dès lors qu’on m’explique l’intérêt de recourir à des méthodes financières qui apparaissent risquées et qui n’auront probablement pour effet que d’augmenter la dette alors que nous avons déjà presque atteint le seuil de l’insolvabilité ?
On peut rappeler que le Royaume Uni, à la fin des années 70, en raison de la politique économique désastreuse des travaillistes, s’est retrouvé au bord de la faillite et a failli passer sous tutelle du Fonds Monétaire International (FMI) car le stade ultime est la mise sous tutelle du FMI ; seul organisme susceptible, sous condition de réformes structurelles en général extrêmement désagréables, de prêter les réserves de change nécessaires au redémarrage de l’économie !
La conclusion s’impose d’elle-même :
La solution « miracle » de la sortie de l’€, de la dévaluation du Franc n’est finalement qu’un leurre, un miroir aux alouettes des formules miraculeuses sorties du chapeau d’un politicien en mal de reconnaissance.
En effet, si une monnaie perd constamment de sa valeur c’est que l’économie est déstabilisée et il faut donc s’attaquer aux problèmes qui sont à l’origine de la dévaluation.
Faute de le faire, on continuera à dévaluer car l’expérience montre que la dévaluation est une conséquence des difficultés économiques, et non un remède et que faute d’y remédier, les difficultés resteront après la dévaluation.
De plus :
La première vérité c’est qu’une dévaluation est d’abord une perte de pouvoir d’achat et donc une diminution du niveau de vie !
La deuxième vérité est que la France et les français vivent au dessus de leurs moyens et pour cela empruntent de manière constante entre 20 et 25% de leurs ressources (c’est le montant réel du déficit rapporté au budget de l’Etat) !
La troisième vérité est qu’il n’est pas possible de fonder une politique économique sur une monnaie faible. Si la monnaie reste faible, c’est que l’économie reste faible et une économie faible, dont la monnaie se déprécie constamment, c’est une économie qui se dégrade, dont le pouvoir d’achat et le niveau de vie diminuent.
La quatrième vérité est que ce modèle n’est évidemment pas viable à terme car la crédibilité de la signature de la France vis-à-vis de ses prêteurs étrangers est sa capacité … à lever l’impôt pratiquement sans limites et à tondre le contribuable jusqu’à la spoliation puisque la dette accumulée est un impôt futur !
Evidemment, cela met à mal l’image véhiculée par nos politiciens du fameux modèle social français que le monde nous envierait … mais que personne ne copie !
Pour moi, il est évident que l’option du retour au FF ou à la Lire pour l’Italie n’est pas viable.
Le problème c’est que genre de suggestion est relayée par des politiciens de certains pays contributeurs qui estiment qu’il serait mieux de se débarrasser de ses mauvais éléments (Grèce avec 180% d’endettement, l’Italie avec 135% du PIB), pour ne pas avoir à supporter le coût d’un soutien financier forcément très élevé et dont on ne voit pas la fin !
Cependant, il ne faut pas se leurrer, compte tenu de l’interconnexion des réseaux bancaires et financiers, le remède préconisé risque d’être redoutable car il faudrait être bien naïf pour croire que les faillites en cascades des banques italiennes n’auraient aucune influence sur les autres établissements financiers de l’UE ; étant entendu qu’en ce qui concerne la Grèce, le risque a été isolé et que, elle, elle peut bien faire faillite !
La solution se situe dans l’amélioration des coûts, dans la réduction drastique de la dépense publique et des coûts de fonctionnement d’un état boursouflé, inefficace et dans une libéralisation du secteur marchand et spécialement du droit social et de la fiscalité des entreprises et du capital de telles manières qu’elles puissent recouvrer des marges de manœuvres et de compétitivité et puissent à nouveau investir et embaucher : même s’il faut être bien conscient que l’adoption de ces mesures aura un effet récessif au début (2 à 3 ans).
Evidemment, je parle ici de mesures sérieuses et non pas des montages type choc de compétitivité ou CICE qui ne sont que des usines à gaz inefficaces destinées à masquer des manipulations comptables au niveau de l’Etat.
Monnaie incomplète d’une entité incomplète, sans véritable contrôle des politiques économiques et fiscales des états, on en arrive aujourd’hui à attribuer à l’€ tous les maux mais il n’en demeure pas moins que cette monnaie existe, que son pivot central est l’Allemagne et que toute sortie de l’€ s’apparenterait, selon l’expression consacrée, à un saut dans le vide sans parachute !
Reste à savoir qui tentera l’expérience le premier ? Grèce, France, Italie ?
Vous voulez prendre les paris ?
Bien cordialement.
(A suivre : Grèce comment a-t-on pu en arriver là ?)
Excellent texte.
Sortir de l’Euro, c’est se prendre le mur de la dette à 200 km/h en plein brouillard.
Bjr;
Je constate que depuis l’euro tous les prédateurs/escrocs/vautours fiscaux et commercants opportunistes ont compris qu’ils pouvaient gruger les sans-dents en augmentant de quelques centimes d’€ sans qu’ils y voient que du feu!
Je compare les prix d’€ en francs et là je constate que par leurs augmentations fulgurantes, certains s’engraissent plus qu’il n’en faut: je boycotte tout ce qui augmente et/ou qui est cher!
Pour l’exemple de la sortie de l’€les anglais ont pris le bon exemple et toutes les menaces de cataclysme des europhiles sont tombées à l’eau!
Ils ont eu du cran? Bravo et pourquoi pas nous?
superbe démonstration détaillé de l’alopécie du mondialisme ….( pardon de l’apologie du socialisme a la mode bruxelloise »
moi sans dents .mais ce n’est pas grave car je pette la forme et qui suis dans les choux depuis longtemps j’ai apprécié !
» je cite »
Il en résulterait donc à court terme un appauvrissement considérable de la population ; étant entendu que seuls les (très) riches et les politiciens échapperaient à la ruine car les riches auront eu la possibilité de déplacer une partie de leurs actifs vers l’étranger à l’abri de l’Etat prédateur et les politiciens car eux, quoiqu’il arrive, vivront toujours sur la bête et parce qu’il indexeront leurs revenus de tels manière qu’ils puissent toujours tirer un bénéfice de leur situation !
« un commentaire sur l’or » les indous le détiennent car c’est on va dire une tradition de inter-générationnelle ..qui déteins maintenant sur les chinois , il est vrai que c’est plus sur que le bit coin .
mais …car il y a toujours un méehh. on ne peux sortir que d’une oreille car sinon
–>hausse des taux et du $ favorisent , la croissance des résultats des entreprises hors zoner euro fait de l’inflation et font baisser le cout de l’or ( hors matières premières) bref on va bouffer grave du topinambour ca va nous rajeunir !!.
et puis… et puis …
quitter ‘ partiellement l’euro » et non pas l’Europe c ‘est aussi réinstaurer l ECU et garder 2 monnaies intérieures et libre échangisme , le gros du château , l éphèbe du paquebot et le zadiste de la diplomatie ils aiment ca échanger les effluves. et c’est aussi maitriser nos frontières physique et économiques .
on peux aussi dire que le pouvoir d’un état comme la France s’évalue a lever l’impôts , ont a du pot pour cela on est champion du monde , des bal 1/bale2/bale3/ballerine , ballot / j’en passe et des meilleures c’est vrai que ca sert a rien , le système est pipé .
PHILOS aux FEES et moi raisonnement différents = même conclusion , ils nous l’on bien mis dans l ‘ECU , ils restent invariablement les maitres du jeu ..
notre regretté titi le disait bien .. « a la fin c’est toujours l’Allemagne qui gagne !’
alors moi qui ne suis pas politique, pas riche, pas financier , pas économiste, pas journaliste , pas décideur, pas comédien, tout juste contemplant par intermittence le spectacle.
Alors ON FAIT QUOI ?
On attends sagement tel un lapin dans les phare du camion QU’ON VA SE PRENDRE DANS LA GUEULLE ou alors on a des COUILLES pour voter pour celui (OU CELLE) qui dit qu’il (OU QU’ELLE) entendra le peuple .
P’ itAIN , empoignons le bâton de la MARECHALE … Marion nous autours des mêmes idées et multiplions les PAINS.
Pif &Paf un coup a gauche , un coup a droite et tenons le sillon du milieu sans férir.
GENERALE , rebellion nous voila !! 🙂