Les banquiers sont au moins vilipendés, plus souvent copieusement insultés. Qu’ont-ils fait pour mériter un tel déluge de mauvais sentiments à leur égard ?
Ils prêtent de l’argent contre rémunération.
Certains pensent sans doute qu’ils devraient le prêter gratuitement, voire le donner. D’autres qu’ils devraient certes le prêter, mais pour rien ou peu de chose et exclusivement à eux qui sont raisonnables, surtout pas à n’importe qui, c’est-à-dire pas aux autres. Car, ce sont bien sûr les autres qui empruntent inconsidérément, foutant ainsi le bordel.
Bien peu ont conscience que ce sont eux l’emprunteur principal, ou du moins la collectivité dont ils dépendent, laquelle emprunte, en leur nom, pour les inonder de cadeaux démagogiques.
Et pourtant, ne donnent-ils pas systématiquement leurs voix à celui qui leur promet le plus de cadeaux ? A celui qui empruntera encore et encore pour leur faire les cadeaux promis ?
On ne voit pas très bien où est la responsabilité du banquier dans tout ça.
Il n’empêche, le banquier est haï.
En réalité, à travers cette haine, c’est la douleur du remboursement qui s’exprime. Je confirme que rembourser un crédit est très douloureux, particulièrement lorsque l’usage qui a été fait du capital n’a pas apporté les résultats escomptés et, il faut bien le dire, c’est le plus souvent le cas.
C’est pour cela que le préteur est toujours haï, au point que de nombreuses religions ont carrément interdit l’usage du crédit. Banquiers et emprunteurs sont exquis au moment de conclure l’accord de prêt, tout en salamalecs, puis ils s’ignorent au moment du remboursement et deviennent carrément des hyènes se déchirant mutuellement en cas de défaut.
Mais au fait,
Ce banquier, qu’a-t-il à réclamer son argent ? Faisons bref, qu’il nous lâche, la monnaie nous allons la fabriquer nous-même.
Oui mais… la monnaie et l’argent ne sont pas la même chose, contrairement à l’idée répandue volontairement ou involontairement. Enfin, du moins dans le vocabulaire ordinaire, dans l’esprit des gens ordinaires, comme moi.
Pour eux et pour moi, l’argent c’est ce que nous touchons en échange de notre travail, la monnaie c’est la valeur garantie de cet argent. A partir de ces définitions voici les questions que je me pose, que peut-être vous vous posez aussi.
L’argent
Qui peut savoir s’il y en a trop ou pas assez ? On comprend bien sa nécessité, mais qui établit exactement le volume de transactions en cours et, de fait, le montant total d’argent qui est nécessaire pour les couvrir ?
La chose était aisée lorsque l’argent était lui-même un bien tel que l’or, son volume était connu, il fallait faire avec. Ce n’est plus le cas.
Je suppose que quelqu’un fait des calculs ésotériques et sait, ou croit savoir, le volume d’argent dont le monde a besoin à l’instant T, qu’immédiatement des petites mains fabriquent ce qu’il faut ou détruisent ce qu’il ne faut pas. A moins que, plus prosaïquement, tout le monde s’en foute….
La monnaie
Ce serait le truc qui ferait que l’argent a une vraie valeur, qu’une fois qu’on l’a gagné, il est là, solide, indestructible, garant de nos efforts, récompense de notre travail ou de nos prises de risque.
C’est là que tout se complique, puisque la valeur dépend directement du volume.
Les banquiers disent : les garants de la monnaie, donc de la valeur de votre argent, c’est nous. Oui mais, ils font de la fausse monnaie tous les jours en prêtant de l’argent qu’ils n’ont pas, qui n’existe pas, grâce au système qui leur permet de n’avoir en dépôt que 10% des sommes qu’ils prêtent. Et je ne parle pas des titrisations que, par dessus le marché, ils revendent. Leur cupidité est insatiable.
Les Etats disent : les garants de la monnaie ce ne peut-être que nous, pour la bonne et unique raison que nous sommes au dessus de tout soupçon, puisque nous sommes l’Etat. Et puis, nous c’est vous. Oui mais, ils n’arrêtent pas d’imprimer, ici ou ailleurs, de faux billets pour rembourser les crédits qu’ils ne peuvent pas assumer.
En réalité, notre argent n’est pas garanti, son volume n’est pas maîtrisé, la monnaie c’est du pipeau. Voilà un constat bien inquiétant.
Qu’importe qu’un Etat plante ses banquiers ou fasse de la fausse monnaie, le résultat est le même, notre argent n’est plus garanti.
Qu’importe qu’un banquier soit aimé ou haï, si ses clients, vous ou d’autres, ne remboursent pas leurs crédits, il fait faillite et notre argent n’est plus garanti.
Finalement, la seule solution pour garantir la valeur de l’argent serait primaire, ce serait l’interdiction du crédit. Pas besoin d’être grand clerc pour voir tout de suite le sacré bond en arrière que cela produirait. Donc, ce n’est pas possible.
Il est préférable d’admettre que l’argent, qui nous sert de mesure économique, est instable et ne peut pas servir de garantie sur le long terme.
Quant à savoir si ce sont les banquiers ou les Etats qui sont les mieux placés pour essayer de fixer la valeur de l’argent, d’avoir une monnaie stable, un volume maîtrisé, je penche quand même pour les banquiers.
Qu’au moins leur cupidité serve à quelque chose en les amenant à prendre les mesures nécessaires pour que leur argent, donc aussi le nôtre, ne se volatilise pas en fausse monnaie. Evidemment, pour cela, il ne faut pas que les Etats les entrainent à la faillite en ne leur remboursant pas, avec notre accord, les emprunts qu’ils ont faits en notre nom sans nous le dire vraiment.
Je n’irai pas jusqu’à vous conseiller d’aimer vos banquiers, mais prenez garde à ce qu’une haine irraisonnée ne vous entraine dans une situation pire que celle que nous vivons.
Bien cordialement. H. Dumas
Bjr,
Je hais les banquiers vu qu’ils sont liés avec le fisc: comme la Sécurité Sociale ce sont de parfaits délateurs.
Leur fichier commun le Ficoba.
Un bel exemple de pourriture: le Crédit Lyonnais renfloué par l’argent public, qui maintenant le gaspille en louant des comédiens à prix d’or pour tenter d’attraper des pigeons supplémentaires.
De vrais escrocs ces banquiers.
@+