Introduction
La mise à l’arrêt de tout un tas d’activités économiques à l’annonce du 1er Ministre dès samedi dernier est un basculement de notre société. Quand on est chef d’entreprise qui n’est plus autorisé à poursuivre, c’est en quelque sorte l’assommoir d’un autre genre. Ce n’est pas le Tribunal de Commerce qui m’empêche, mais une décision administrative par un Cygne Noir propice à toucher la santé de tout ou partie de notre population. Du moins, c’est ce qu’on nous dit. Nous n’allons pas invoquer la théorie du complot pour mettre à bas un système économique et financier aux abois par des faux prix, mais quand même :
– L’Euro qui a permis de sortir du Serpent Monétaire Européen qui permettait encore des politiques monétaires pour tenir compte des différences de compétitivité des nations avant leur intégration à la Zone Euro ;
– Les politiques de la Banque Centrale Européenne qui ont permis à des pays comme le nôtre de continuer à ne pas se réformer afin de préserver les acquis sociaux non financés par la réduction des Spreads de taux entre économies non compétitives entre elles de ladite Zone, ceci pour emprunter à l’extérieur à bas coût en déconnexion totale de fondamentaux ;
– Par ailleurs le principe de Ricardo s’est imposé avec le fait d’importer des produits de pays à avantage compétitif et nous permettre de consommer dans nos moyens par des délocalisations et des distributions de nos savoir-faire ;
– La boussole des bourses financières depuis la dernière crise de 2008 nous indiquait le Nord, dérèglée par l’action de nos banques centrales, ne faisant ainsi plus la différence entre les canards boiteux et les sociétés prospères.
Warren Buffett, gestionnaire de fonds, nous disait en 2008 : « C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus ».
« Ma petite entreprise qui ne connaît pas la crise »
Quand j’ai récupéré cette boîte ou plutôt la structure d’entreprises par le décès de mon père, je ne faisais pas le malin tellement la situation était tendue, en plus collé par des droits de successions hors normes, une dette qui se rajoute dans la dette histoire de vous faire comprendre que quand vous avez les pieds dans la merde, Bercy et sa consœur l’URSSAF vont vous enfoncer un peu plus.
J’ai redressé tout çà et continué de payer cette nouvelle dette indue vis-à-vis de Bercy, un autre débat qui n’a jamais eu lieu parmi notre République « Démocratique » Populaire.
J’ai tellement bien redistribué les cartes au niveau de ma structure d’entreprises, que je suis en excédent de Trésorerie partout. Mais en désespoir, car j’ai dû opter pour des options qui sont un non-sens au niveau économique et de création de richesses. J’aurais pu faire tellement mieux sans ces communistes.
A présent que tout est à l’arrêt, ma trésorerie accumulée va pouvoir payer mes fournisseurs mais ne suffira pas. J’ai une ligne d’autorisation de découvert de 100 KE qui va pouvoir s’exercer.
J’ai aussi la possibilité d’abonder par d’autres ressources personnelles la trésorerie de ma société commerciale. Mais c’est un peu pointu et j’ai l’impression que mon expert-comptable est à l’ouest dans le registre.
L’idée est de dépendre le moins possible de la solution de reports de charges ou de facilités d’endettements supplémentaires. Je préfère réinjecter du Cash dans ma société, ceci pour trois raisons :
– Car elle est prospère ;
– Car elle va redémarrer à un moment ou à un autre ;
– Car je ne veux qu’aucun intermédiaire ne me tienne par les « Bollocks » …
Maintenant, il nous faut bien prendre conscience comment notre économie va se réveiller. Et ce que je viens de dire ci-dessus pourrait s’infirmer.
Notre tout Etat est un désastre
Il est en retard sur tout, comme on le voit par sa communication en regard des faits. C’est de la gestion à la petite semaine en se dédouanant de toutes ses responsabilités. Etre en responsabilité est une chose, être responsable en est une autre. Nos élites sont habitées par la faute ou l’incivisme de nos citoyens alors qu’ils en en sont les précurseurs par leurs injonctions déconnectées de la vie des de nos territoires si divers à agir sur notre propre sol.
Notre médecine couine
Forcément, elle plie devant tant de carences de moyens, pour acter en masse face à un Cygne Noir. Mais comment voulez-vous qu’elle fasse son travail avec cette armée mexicaine de fonctionnaires sur le dos, plus nombreux que son personnel soignant ?
On passe sur le Numerus clausus imposé, la charge administrative des médecins libéraux et les faux prix de la thérapeutique administrés.
Quid aussi de la fabrication de toutes nos machines médicales ? Il n’y a plus d’industrie autonome sur notre territoire pour les fabriquer. Même registre pour les médicaments.
Nec plus ultra, nous avons même des déficits de gels hydro alcooliques pour se nettoyer les mains ou de masques pour protéger plus l’autre que nous-même.
Les militaires viennent à la rescousse. J’aime bien les militaires, car c’est carré, pragmatique et en général plutôt efficace. Je l’ai mesuré par expérience. Mais cela risque de ne pas être suffisant, non plus, car leurs moyens aussi limités.
Le confinement
Je promenais mon chien de chasse, sans être chasseur, dans une forêt reculée au bord de la mer. Cette option était choisie pour un chien qui a besoin d’activité avec des allées larges qui offraient des distances de sécurité. Je ne croisais personne ou un ou deux quidams. En revenant de la promenade pour rejoindre ma bagnole, je vois une autorité à distance de 50 mètres regarder vers moi sur le parking. Je suis le contour de celui-ci pour enfin me faire arrêter par un Lieutenant de la Gendarmerie motorisée, lieutenant car je connais au premier coup d’œil le grade de celui qui m’interpelle dans le registre.
Je me prépare à présenter le formulaire téléchargé avec l’option adéquate.
– Vous habitez à 3 kilomètres d’ici !
– Ah, je vois que vous en savez déjà (par l’immatriculation de mon véhicule) …
– C’est un peu loin de votre domicile, vous ne trouvez pas ?
– Vous trouvez ? Quelle est la distance de son domicile pour promener son chien ?
Silence et flou, qui voulait dire je n’en sais rien.
– Oui mais si on autorise à vous promener ici, cela va faire plus de monde ;
– Je trouve que le confinement est bien respecté par chez nous, peu de voitures, gens …
– Oui mais il y a toujours des irréductibles ;
– Vous avez conscience que ce n’est pas une crise sanitaire, mais la crise économique à venir à craindre !
– Je n’en sais rien vers où on va …
Un aveu d’impuissance. Il me laisse filer et n’a même pas repéré que je n’étais pas à jour de mon contrôle technique. Ou alors cela n’avait plus d’importance …
Conclusion
Les violences conjugales, les incivilités, les problèmes des voisins, les rancœurs etc vont probablement s’exacerber. Vivre en promiscuité quand on n’a pas compris qui était son voisinage intérieur ou extérieur peut être révélateur. Et dans notre monde d’autrefois Open Bar, c’est peut-être une chose que nous avons oubliée.
Un autre monde va peut-être se dessiner, non plus dans la globalisation tous azimuts, mais sur un repli sur soi, ce qui flinguerait l’Euro.
A l’échelle de notre nation, nous pourrions retrouver beaucoup de degrés de liberté.
Bien à vous
Heureusement pour nous, en Province nous avons encore beaucoup de gens avec les pieds sur terre, qui attendent l’heure des comptes.
La France disparait peu à peu et la pandémie va enfoncer le clou.
Le bruit des bottes est terrible mais le silence des pantoufles est pire encore.