Vers une nouvelle ère au Moyen-Orient !
La puissance militaire est un des facteurs principaux des relations internationales. L’aveuglement en est un autre. Affolés par les accords d’Abraham, qui allaient créer une paix durable entre les Etats du Golfe et Israël, les mollahs iraniens ont lancé le Hamas dans le pogrom du 7 octobre. L’échec est éclatant. La réaction de l’Etat hébreu lui a permis d’éliminer la menace palestinienne, celle du Hezbollah libanais et l’Etat syrien et de se lancer dans une attaque frontale contre l’Iran, qui se déroule actuellement. La chute du régime iranien est désormais programmée et va ouvrir une nouvelle ère au Proche-Orient.
De foyer permanent de terrorisme et de guerre, le Proche-Orient va se transformer en zone de croissance économique spectaculaire. Déjà, les hommes d’affaire se pressaient à Dubaï et dans les pays du Golfe, ayant parfaitement compris que la politique sociale occidentale était antinomique avec la croissance économique. Demain, ils s’activeront dans la nouvelle zone de croissance moyen-orientale et y feront régner la doctrine du business first. Celle-ci règne encore aux Etats-Unis, et se renforce avec la présidence de Trump. Elle fera la paire avec le nouveau Proche-Orient et les dollars pourront couler à flot pour le plus grand bien des super entreprises capitalistes.
Mais l’accident reste possible. Le régime iranien est encore debout, même s’il est gravement atteint, et il reste assez de fanatiques sur la planète pour faire capoter toutes les tentatives de prospérité. L’histoire de l’humanité est à la fois celle d’un extraordinaire progrès et de guerres permanentes. La bascule de l’un à l’autre reste toujours possible. Même si le rapport de force indique que rien ne pourra résister à l’essor économique. Réfugié au Liban, Carlos Ghosn est l’illustration même d’un tel affrontement. Les Japonais de Nissan enrageaient de voir un patron occidental mener leur firme de main de maître et engranger les bénéfices. Ils ont monté un coup tordu contre lui et l’ont chassé. Aujourd’hui Nissan est proche de la faillite.
La guerre Israël-Iran est l’aboutissement d’une très longue période de conflit qui a commencé au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Le général de Gaulle avait parfaitement illustré le problème par sa célèbre formule « vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples ». Elle signifie à la fois la complexité du problème moyen-oriental et la nécessité d’idées simples pour le résoudre. Des idées simples qui sont nécessaires à tout moment difficile. Il suffit d’entendre les débats sur les chaînes d’information françaises en ce moment pour le comprendre. Des spécialistes ou pseudo-spécialistes de cette région du monde nous assènent avec autorité leurs commentaires brouillons, voire erratiques. En fait, ce qu’ils veulent, c’est « causer dans le poste ». Leur égo étant satisfait, ils peuvent poursuivre avec assurance leur mission d’éveil des populations assoupies. Qui comprennent simplement qu’il leur faut penser par elles-mêmes si elles veulent y comprendre quelque chose.
Et la France dans tout ça ? Si l’on en juge par son président, elle s’agite. En vain évidemment. Car la seule motivation de Macron est d’exister médiatiquement. Il multiplie donc les apparitions et les déclarations et il n’en résulte rien. Les Français n’en peuvent plus de ce cirque, même si au fond ils s’en moquent. Après tout, un discours de Macron n’a jamais rien changé au cours des planètes. Cela permet aux journalistes de noircir un peu de papier ou d’alimenter leur micro de bruits bizarres, et c’est tout. C’est toutefois dommage, car le prestige de la France existe encore, fruit de son glorieux passé. Quelle tristesse de voir ce qu’en fait le ludion de l’Elysée. La France n’est plus une grande puissance. Elle est une puissance moyenne. Mais elle est dotée de l’arme atomique et peut détruire n’importe quel pays au monde. Cela commande à son responsable suprême du calme et de la retenue. On en est loin.
Comment en est-on arrivé là dans notre pays ? En n’écoutant que la voix de notre bien être. Le Front populaire a sacrifié notre sécurité nationale aux congés payés, la Libération a ouvert la voie à la Sécurité sociale, qui représente aujourd’hui plus de la moitié de nos dépenses publiques. Un tel comportement collectif est irresponsable. Nous ne nous maintenons à flot financièrement que par la grâce de l’Allemagne, seule véritable garantie de la Banque centrale européenne. Mais nos voisins d’Outre-Rhin sont aujourd’hui à la peine, en raison de leurs mauvais choix énergétiques et de la porte ouverte à l’immigration. Bref, nous sommes mal partis dans la compétition mondiale. Et l’essor du Proche-Orient nous larguera un peu plus.
Ce qu’il faut au monde, c’est un concert raisonnable des grandes puissances. Les choix de Trump ne vont pas dans ce sens. L’Union européenne semble avoir pris conscience des enjeux. Mais notre pays la plombe par ses dérives économiques et ses insoutenables prétentions. L’échéance de 2027 permettra peut-être un renouvellement présidentiel en France. On voit poindre des candidatures qui pourraient représenter ce que Giscard appelait « un bon choix », sans mériter lui-même l’appellation. Gardons l’espoir. Après tout, il ne coûte rien !
Claude Reichman
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