La France a très souvent montré le mauvais exemple en matière d’impôts : avec sa dernière taxe sur les yachts, elle bat tous les records… d’overdose fiscale !
Par Jean Nouailhac
La suppression de l’ISF et son remplacement par un impôt « sur la fortune immobilière » (IFI) avait donné lieu à des scènes quasi hystériques l’an dernier à l’Assemblée nationale. Plusieurs députés LREM, la plupart venant de la gauche hollandaise, s’étaient révoltés contre cette suppression de l’ISF, pourtant annoncée par Emmanuel Macron dans son programme présidentiel, et s’étaient rangés derrière un ancien député radical de gauche, Joël Giraud, qui s’était écrié en plein débat au Palais-Bourbon : « Les yachts, les jets privés, les chevaux de course, les voitures de luxe ou encore les lingots d’or ne sont pas pris en compte [dans l’IFI]… Ce n’est pas possible ! Des symboles de ce genre doivent être beaucoup plus taxés ! »
Ce Giraud totalement méconnu, et qui avait su habilement profiter de son nouveau costume de député LREM, était devenu presque par hasard rapporteur général du Budget et pesait donc d’un poids certain dans le nouveau dispositif macroniste à l’Assemblée. L’Élysée et Bercy s’étaient donc résignés à lui donner un os à ronger afin d’éviter que certains députés de la majorité ne deviennent des dépités de la macronie, des « frondeurs », dont on se souvient à quel point ils avaient empêché la hollandie de respirer. Tout cela, évidemment, au détriment de l’image de la France à l’étranger qu’Emmanuel Macron souhaitait justement rénover.
Quand l’impôt devient un dogme
Joël Giraud et ses amis voulaient donc taxer encore plus ces fameux « symboles », déjà lourdement taxés, et alourdir la fiscalité sur « les signes ostentatoires de richesse », autrement dit bastonner toujours plus « les riches » qui ont le culot de s’acheter des yachts et des Ferrari : en donnant ainsi de nouveaux gages aux envieux et aux jaloux professionnels, on allait satisfaire en partie, selon l’économiste libéral Olivier Babeau, « l’idée délétère selon laquelle l’impôt est là pour dire le bien et le mal, en vertu du dogme égalitariste du jour », alors que « l’impôt [ne devrait] être qu’une simple opération arithmétique de répartition des charges ».
C’est ainsi que certaines taxes ciblées furent alourdies comme la taxe sur les biens précieux, la taxe additionnelle sur les voitures de sport et les grosses cylindrées ainsi que les droits de navigation sur les yachts. Notre rapporteur général, ayant voulu faire un point intermédiaire avec les services de Bercy sur le rendement de ce nouveau dispositif destiné à punir « les riches », n’a obtenu des résultats partiels que dans le dossier des yachts. Et là, stupéfaction, sa nouvelle surtaxe sur les yachts n’avait rapporté que 82 500 euros pendant les cinq premiers mois de l’année alors que 10 millions d’euros sont inscrits au budget pour cette année 2018.
Les yachts fuient la France
Sept yachts seulement avaient été concernés par la hausse des nouveaux « droits de passeport » du rapporteur général Giraud, dont six étrangers et un seul français, ce dernier s’étant royalement fendu d’un chèque de 7 500 euros ! Comme le disait le fantaisiste Fernand Raynaud dans l’un de ses célèbres sketches : « Ça a eut payé… mais ça ne paie plus. » Un ancien directeur de la législation fiscale à Bercy, Michel Taly, aujourd’hui avocat fiscaliste dans le privé, avait tout prévu : « Le rendement sera faible, avait-il annoncé, et les dégâts collatéraux importants. »
On y est : la punition fiscale ne paie plus. Et d’ailleurs, la plupart des grands yachts étrangers mouillent déjà le moins possible en France, le temps de remplir leurs frigos de produits frais et de visiter nos meilleurs restaurants. La taxation du gasoil est telle dans l’Hexagone que faire le plein dans un port de la Côte d’Azur coûte une fortune par rapport à d’autres pays méditerranéens : un superyacht entre 40 et 100 mètres peut en effet consommer jusqu’à 500 litres de gasoil à l’heure. Quant aux yachts français, il y a bien longtemps que la plupart d’entre eux ont quitté le pavillon hexagonal, étant détenus par des sociétés offshore accueillantes. Trop d’impôt sur les fortunes fait fuir les fortunes. Trop de taxes sur les yachts fait fuir les yachts. Trop d’impôts tue l’impôt.
ce qui m’étonne (encore) c’est l’extrême bétise de ces robin des bois aux petits pieds. L’état a récolté 82500 € semble t il et la France (et donc aussi l’etat à travers TVA etc) sans doute plusieurs millions … Mais le symbole!!! ça fini par couter cher….
Quant on en est à prélever plus d’impôts Que ce que les français ne gagnent… aujourd’hui il est futile de dire « trops d’impôts Tue l’impôt », tout ces gens blindé de fric et qui se disent de gauche, qui font tout pour échapper eux meme à l’impôt en créant des lois qui leurs sont propre, des controleurs à leurs bottes; et comme cela ne suffit pas , ils se font prendre les doigts dans le pot de confiture, et « droit dans les yeus » et « debout dans leurs bottes », vous disent c’est pas moi, mais c’est lui…
Dernierement l’un d’entre eux s’étant fais prendre, à justifier en gros, « qu’il était le gardien, d’un détournement de fonds, à son seul profit. Je n’ai pas entendue qu’il aie été condamné pour escroquerie…