STALINE ET BERCY

L’imagerie populaire compare Bercy à une organisation totalitaire. Bercy, au contraire, se drape dans sa dignité et vente son indispensable utilité.

Difficile d’y voir clair.

Soyons pragmatiques, comparons le pire du totalitarisme – Staline – par rapport à Bercy.

Staline

De 1899 à 1917, date de l’écroulement de la monarchie Russe, Staline est un agitateur qui défie la police du Tsar relativement incompétente, donc avec un risque modéré.

Issu d’une famille géorgienne violente, la violence est en lui. Il la met au service des bolcheviks. Jusqu’à la délinquance dure, sous la forme de vols à main armée.

Lorsqu’en 1917 Lénine croit pouvoir mettre en œuvre en Russie le communisme théorique avec l’assentiment de la population, il n’en est rien. Il est contraint de l’implanter par la violence. C’est ainsi que son groupe minoritaire, les bolcheviks, se renforce naturellement en s’isolant du reste de la population. Pour s’imposer ce groupe ne pouvait que se souder et utiliser la violence. Staline se fait alors remarquer sur ces deux points.

En 1924, à la mort de Lénine, Staline élimine Trotski rapidement et prend le pouvoir qu’il centralise à outrance et ne quittera plus.

Croit-il à l’homme théorique nouveau de Marx et Lénine ? Peut-être. Personnellement je n’en suis pas sûr. Quoiqu’il en soit, il impose cette croyance à son pays, croyance qui va devenir la référence de classification de la société russe.

A partir de cette organisation centralisée entre quelques mains, toutes cadenassées par Staline, l’explication des difficultés rencontrées est simple : tout problème ne peut résulter que d’un sabotage initié par des ennemis des bolcheviks, au contraire, toute réussite ne peut s’expliquer que par une adhésion totale au bolchevisme.

Rapidement le résultat est un carnage, que ce soit avec les paysans lors de la crise agraire des années 1927 qui fait des millions de morts ou avec l’épuration de 1937 qui vise à éliminer tous ceux dont les pensées seraient déviantes du bolchevisme.

Jusqu’à la fin de sa vie Staline a été un assassin persuadé peut-être de tuer pour le bien de son pays — en tout cas croyant en persuader le monde entier — jusqu’à la faillite de ce système en 1989 lors de la chute du mur de Berlin.

Comment fonctionnait son système de mort ?

            – Un individu, ordinaire ou important, était — pour des raisons rarement connues réellement — soupçonné de ne plus être dans la ligne idéologique du parti.

            – Le NKVD par la torture, du soupçonné pour les cas simples, par celle de leurs proches pour les haut placés, constituait un dossier accusatoire basé sur des aveux extorqués.

            – Le soupçonné était alors, avec ce faux dossier, présenté devant une justice qui s’en contentait.

C’est ainsi que les condamnations tombaient, du goulag jusqu’à la peine de mort, comme à Gravelotte.

C’était plus efficace pour l’histoire que les razzias juives d’Hitler, sans qu’il n’y ait pas plus de légitimité qu’une croyance absurde dans les deux cas. Les bolchevicks, conduits par Staline, ont eu le vice de donner une apparence légale à leurs crimes, peine que ne prirent jamais les Nazis tant ils étaient persuadés d’avoir raison.

Pour les mêmes crimes, les premiers sont au banc de l’humanité, les seconds la ramènent encore en criant haut et fort.

Bercy

Les similitudes sont étranges.

D’abord la croyance. Il n’est pas douteux que Bercy et ceux qui composent ce monstre prétendent être investis d’une mission humainement supérieure.

Alors qu’ils ne sont objectivement que les percepteurs chargés du recouvrement de l’impôt — en démocratie normalement décidé par le peuple –, eux se voient en représentants d’une justice supérieure, chargés d’installer l’égalité et la justice. Sont-ils sincères ?

Leur croyance n’est pas plus imbécile que celle des bolchevicks, qui étaient persuadés que la suppression de la propriété privée apporterait le bonheur à tous, mais pas moins.

L’égalité ou l’inégalité matérielle ne sont pas en mesure de prétendre être les pivots de l’humanité, pas plus que la propriété privée ou collective.

Ramener l’homme à de si simples paradigmes est totalement absurde.

Mais il en est ainsi. Bercy fait mine de croire à sa mission sacrée.

Les bolcheviks, par le biais imposé à tous de la propriété collective, prélevaient pour eux le meilleur de cette propriété collective, la privatisant à leur profit en quelque sorte.

Bercy agit de même qui prélève sans limite au nom de l’égalité, réservant ensuite ces prélèvements aux siens. Rien de changé sous le soleil des croyances qui fonctionnent toutes sur le même schéma.

Donc, pour Bercy, d’abord le dogme. Nous devons tous y croire, les incrédules sont stigmatisés, les dissidents sont détruits, désintégrés.

Même méthode en cela que Staline.

Un jour improbable, Bercy se penche sur votre cas. Le motif peut être la simple vengeance d’un envieux bien placé ou plus largement la terreur voulue par Bercy pour mettre au pas votre catégorie sociale ou professionnelle.

Système classique, des chasseurs sadiques, convaincus ou non par la croyance derrière laquelle ils se cachent, viennent chez vous inventer de toute pièce un redressement fiscal ou gonfler démesurément vos erreurs bénignes.

J’ai personnellement vu quatre de ces olibrius malfaisants : Jourdes, Martino, Giglueur, Garcia.

Quand ils sont repartis, ils ont laissé ma vie en ruine. Quarante ans de travail, sérieux et complètement honnête, réduit à néant.

Pensaient-ils que cela était absolument nécessaire pour le bien de la France et des français ? J’ai de la peine à imaginer autant de connerie. Non, ils l’ont fait par ambition et intérêt personnels, par vice aussi évidemment, comme les bolcheviks.

Une fois leur dossier constitué, tout comme sous Staline, la justice administrative va s’en contenter, elle ne posera aucune question, elle condamnera. C’est la disparition sociale assurée de l’accusé.

Selon votre capacité de résistance, vous serez emporté en cinq ans, en dix ans, en quinze ans, mais vous serez emporté, vous l’êtes dès le premier jour de leur venue.

Conclusion

Il n’y a aucune différence entre Staline et Bercy.

Ce sont deux folies, deux croyances, apparemment justes mais en réalité seulement simplistes et perverses, que quelques fanatiques armés du pouvoir et de la propagande imposent à tous, et tous finissent par y croire ou faire semblant.

Il en sera de Bercy comme de Staline, fin dans un grand fracas de verre brisé, plus ou moins rapidement. Peut-être plus tard, comme ce fut le cas pour Staline qui n’a pas assisté à son échec.

Piètre consolation pour ceux qui moururent au goulag ou furent fusillés, pareillement pour les victimes de Bercy.

Et pourtant, il n’est que deux réponses à cette situation : la résistance ou la fuite.

Bon courage à vous, choisissez la solution que vous voulez ou que vous pouvez, mais ne vous laissez pas faire. N’adhérez pas à cette ignominie, vos enfants ne vous le pardonneraient pas.

Bien cordialement. H. Dumas.

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « STALINE ET BERCY »

  1. Bjr,
    Comme disait dans un reportage un ancien « avant je gagnais moins d’argent et à la fin du mois il m’en restait plus que maintenant ».

    Ce qui veut dire qu’il n’y a eu jamais autant de parasites voulant toujours plus nous sucer!

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