Notre esprit, dont on ignore s’il est d’origine purement électrique ou chimique ou si au contraire il est relié à une entité divine supérieure ou simplement ailleurs, se trouve très souvent à l’étroit dans l’espace qui lui est imparti.
Cet espace est protégé par deux enceintes qui agissent comme des enceintes de confinement nucléaires. Il est très difficile d’y entrer, mais aussi d’en sortir.
Ces deux enceintes, à la fois protection et prison, sont : notre corps pour la première et le corps social, le groupe, pour la seconde.
Follement téméraire, notre esprit fait souvent bien peu de cas de l’entretient de ces deux protections sans lesquelles il est exposé à tous vents, en sérieux danger de disparition.
Ce paradoxe est particulièrement visible lorsque l’esprit se moque de son enveloppe personnelle, voir la martyrise. Nous avons tous présents à l’esprit ces génies trop tôt disparus, dont le corps a été la victime d’agressions dures, drogues ou autres folies.
La chose parait moins évidente lorsque l’esprit laisse massacrer son enveloppe sociale, sa deuxième protection, collective.
Et pourtant, les résultats sont les mêmes. Une fois l’une ou l’autre ou les deux enveloppes protectrices de notre esprit déchiquetées, l’esprit a le plus grand mal à garder son équilibre, puis tout simplement sa vie.
L’enveloppe personnelle :
Pourquoi, trop souvent, l’esprit ne respecte-t-il pas son propre corps ? Est-ce pour s’imaginer une indépendance physique qu’il ne peut pas avoir, son indépendance spirituelle ne lui suffisant pas ? Ou, par manque d’imagination (ce qui est le comble) a-t-il des difficultés à maitriser les conséquences d’actes immédiatement plaisants, mais à terme mortifères ? En réalité, c’est, plus probablement, parce qu’il a tendance à se croire immortel, au-delà de sa propre enveloppe physique personnelle.
Toutes les raisons peuvent être envisagées, quoiqu’il en soit une chose doit être admise, l’esprit peut faire ce qu’il veut de sa propre enveloppe, c’est son problème exclusif. Encore que…
L’enveloppe collective :
Il en est tout autrement de sa deuxième enveloppe protectrice : le groupe. On ne peut pas douter du fait que sans la protection du groupe l’esprit est extrêmement exposé, que son enveloppe personnelle ne s’avère pas capable, seule, de le protéger.
Et là, le problème est considérable. L’asservissement au groupe est presque toujours insupportable à l’esprit. Il faut dire que le groupe, facilement phagocyté, mélange à loisir protection et esclavage. Les dominants du groupe perdent facilement de vue leur mission biologique, universelle, de protection des esprits, pour celle plus lucrative de possession des esprits, et au passage des biens créés par ceux-ci.
Conclusion :
L’esprit ne peut être libre et en possession de tous ses moyens que s’il est protégé.
Chacun est responsable du bon état de la protection individuelle de l’esprit que représente son corps.
Mais, et c’est là que je voulais en venir, ceux qui prennent la responsabilité du groupe, deuxième protection indispensable à l’esprit, ont comme seul et unique devoir d’apporter cette deuxième protection à l’esprit.
Tout manquement à ce sujet est un crime contre l’esprit.
Chaque esprit, libre dans son corps, doit aussi se sentir libre dans le groupe. Libre d’exister, mais aussi de s’épanouir.
Les chefs proclamés ou auto-proclamés n’ont aucune marge de manœuvre, aucune raison d’Etat à opposer à la protection et à l’épanouissement des esprits du groupe, qu’ils prennent en responsabilité au moment de leur prise de fonction.
En contre partie de cette liberté accordée aux esprits, ces derniers ne peuvent pas agir de façon inconséquente envers le groupe, jusqu’à le mettre en danger, ce qui entrainerait une exposition mortelle pour les autres esprits le composant.
C’est ici que se pose le problème de fond. A quel moment met-on le groupe en danger ? Quand le groupe a-t-il le droit de limiter la liberté de l’esprit individuel au motif qu’il participe à l’affaiblissement du groupe, donc à son propre affaiblissement en même temps que celui de tous ?
Je vous laisse réfléchir à cette problématique. Nous en reparlerons, ou pas… c’est pas tous les jours Dimanche..
Bien cordialement. H. Dumas