Notre sécu et l’éducation nationale sont nos deux mamelles les plus abouties du collectivisme à la française. Du monopole d’Etat imposé par la force.
Voilà deux domaines fondamentaux où le marché, c’est à dire la libre négociation de nos choix, est totalement exclu.
Les conséquences ne peuvent pas être exprimées en un simple billet alors qu’un ouvrage de milliers de pages n’y suffirait pas, mais il est possible de piocher ici ou là quelques invraisemblances significatives.
L’inversion des bases
La sécu a persuadé la majorité des médecins que sans elle ils n’existeraient pas, ils n’auraient pas de malade. Dans le même temps elle a persuadé les malades que sans elle il n’y aurait pas de médecin ou qu’ils seraient inaccessibles.
Que donc, la santé : c’est la sécu.
Cette absurdité ne résiste pas à l’analyse. Le médecin et le malade n’ont besoin de personne pour se rencontrer.
Sauf dans le cas où le médecin préfère l’argent à la médecine et où le malade n’est pas malade. Dans ce cas particulier la sécu prend tout son sens, elle s’épanouit. A tel point qu’elle génère une foultitude de vocations parasites qui creusent hardiment ce que l’on appelle le « trou de la sécu ».
En réalité, dans la pratique, le lien direct entre le malade et le médecin ayant été atrophié par la sécu, les deux se regardent en chiens de faïence. Le premier prend le second pour un employé de la sécu à son service. Le second prend le premier pour un morceau du revenu mensuel que la sécu prétend lui assurer, ou dans lequel il pense qu’elle le cantonne.
La raison de la rencontre entre les deux, le soin de la maladie, passe en second plan. C’est absurde et grave.
La sémantique.
Les conséquences pratiques de cette absurdité sont telles que personne n’est capable de les affronter. Le résultat est une perversion du vocabulaire, le langage étant le véhicule idéal du mensonge.
C’est ainsi que les dérives financières et pratiques provoquées par l’intervention de la sécu entre le médecin et le malade générant le fameux « trou de la sécu » nécessitent le pillage sans vergogne de tous les français pour tenter, sans succès, de le combler. Ce pillage est appelé « solidarité » et hop, le tour est joué, ni vu ni connu je t’embrouille. Alors que tous les intervenants sont spoliés, sauf les parasites qui y gagnent.
C’est le même principe qui régit l’éducation nationale.
L’inversion de bases
L’éducation nationale a persuadé les français que le savoir qu’elle dispense est le seul critère de sélection possible. Alors qu’en sont exclues bien des performances intellectuelles ou pratiques nécessaires au bon fonctionnement d’une société.
De leur côté les français ont fini par accepter la hiérarchie scolaire à l’exclusion de tout autre. Donc l’organigramme social est exclusivement construit à partir des appréciations de l’éducation nationale.
Nous sommes là aussi en pleine absurdité. La complexité d’une société, ses énergies, ne peuvent pas se ramener à un carnet scolaire. Qui plus est, les exclus du système, lorsqu’ils sont de qualité et prennent leur place, ne trouvent pas l’espace qu’ils méritent. Ils deviennent alors dangereusement contreproductifs.
Une société à deux vitesses s’installe. D’un côté ceux qui arrimés au pouvoir par le diplôme en profitent, en limitant au maximum leurs efforts compensés par leur pouvoir. De l’autre côté les autres qui s’engagent à fond pour contrer leur mise à l’écart et qui, une fois arrivés à leur niveau de compétence, ne se sentent pas concernés par notre société, plongent naturellement vers l’égoïsme le plus total.
Un gouffre sépare ces deux France, il est de la responsabilité des prétentions de l’éducation nationale, de son monopole.
La sémantique s’empare aussi de la question scolaire. Au lieu de libérer l’espace aux hommes de bonne volonté, de reconnaître toutes les compétences, on traque l’échec scolaire. N’est-il pas, dans le jargon de l’éducation nationale, synonyme d’échec de vie. On croit rêver face à tant de sottise.
La vie pourrait être belle.
Sans ces deux monstres que sont la sécu et l’éducation nationale, le marché de la santé et de l’éducation suivraient l’ouverture d’esprit de notre époque et son enrichissement exceptionnel.
Mais non, nous sommes écrasés par ces mammouths, par leurs carcasses agonisantes.
C’est cet écrasement qui nous désespère, qui nous lamine, qui installe la pensée unique. Comment voir et aimer la diversité alors que la norme s’impose ?
Le drame
Il est dépendant de l’inversion sémantique de la pensée. C’est le vocabulaire qui commande la pensée.
Lorsque l’on en arrive à dire que c’est la sécu qui soigne, que c’est l’éducation nationale qui trie, on finit par le penser.
Tout comme quand on dit que telle ou telle catégorie d’hommes sont des sous-hommes on finit par le penser, pire par le croire.
Mon père m’a toujours dit que de 1930 à 1939, la pensée qui s’exprimait était si falsifiée qu’il n’avait aucun doute sur la survenance de la guerre.
Je ressens exactement la même chose aujourd’hui.
Je suis stupéfait par la masse de raisonnements détachés de toute réalité, par les contresens qui font mine d’être des vérités. Et personne n’y peut rien.
Bien cordialement. H. Dumas
Bravo ! Article très pertinent et belle synthèse. Nous vivons tous dans un univers au sein duquel les mensonges tiennent lieu de murs. Des murs qui paraissent soutenir l’édifice, mais qui sont en réalité des prisons. Et c’est vrai, tout cela ne laisse rien augurer de bon.
la coïncidence avec mon propos ci-dessus : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/credit-mutuel-arkea-en-pleine-forme-avant-sa-separation-de-la-confederation-770369.html#xtor=EPR-2-%5Bl-actu-du-jour%5D-20180302 . . . ces résultats sur le dos de qui ?
vous oubliez la mamelle (image bien plus juste que les 2 exemples ci-dessus) de la paysannerie française qui a été instituée sous l’influence du CNR pour copie conforme du kolkhoze avec coopérative obligatoire et interdiction de vente libre à quiconque en dehors, avec pour couronner le tout une seul banque: le Crédit Agricole dont les procédés malhonnêtes mais légaux ont ruiné tant de fermes et conduit à la mort ces serfs modernes pendant des décennies . . .