Retraite et justice : les fossoyeuses de notre démocratie

Les rêves éveillés finissent toujours mal. Quand il s’agit seulement de chacun de nous les dégâts sont limités. Mais, quand il s’agit d’un groupe, que ce groupe est significatif dans l’organisation des êtres humains, alors les dégâts n’ont pas de limite.

Sans être essentielle à l’humanité La France en est un rouage non négligeable, tant en économie, qu’en science ou en philosophie, son explosion ou son implosion, ne sera pas anodine.

La retraite, premier rêve éveillé.

La retraite est une idée récente. Retrouver un jour l’irresponsabilité juvénile — la semaine des quatre jeudis et des trois dimanches comme nous en rêvions dans la cour de l’école primaire en 1950 – l’inaction professionnelle avec en prime des revenus servant exclusivement à s’amuser, ça n’a jamais existé ailleurs que dans les rêves.

Même ceux qui bossent toute leur vie avec en vue cet objectif ne l’atteignent pas. Au mieux ils accumulent le capital nécessaire, mais quand vient le souhait de continuer à être, tout simplement, ils s’aperçoivent que seule l’activité professionnelle peut donner du corps à une vie, permet l’intégration sociale et l’estime de soi sans laquelle on n’existe pas.

Vous comprendrez aisément que pour moi la notion d’âge de la retraite est une chimère. En revanche, selon la pénibilité du travail, l’âge où l’ont ne peut plus assumer son activité, différent pour chacun de nous, doit être respecté et faire l’objet d’une aide pour ceux qui finissent sans ressources.

Garantir le versement, pour dans 40 ans, d’une retraite joujou, quel que soit le système mis en place, est une escroquerie tant les aléas de l’économie sont imprévisibles.

Croyez-vous que les Américains avec leur retraite par capital et leur dollar en faillite soient mieux lotis que nous avec notre répartition qui n’a plus rien à répartir ? Bien sûr que non.

Les Français ont commencé à être obsédés par l’idée de retraite quand l’Etat, au sortir de la dernière guerre, alors qu’il s’était vautré pendant cinq ans dans l’innommable et que son personnel n’avait plus de crédit, a été obligé d’imaginer un super jackpot pour attirer des candidats à la fonction publique.

L’Etat a promis la sécurité et le salaire à vie, ça a cartonné, ça a dépassé les prévisions les plus folles, ça a tout corrompu.

Tout le monde en a rêvé au lieu d’assumer la vieillesse des siens puis d’assumer la sienne, comme cela était depuis toujours. Les Français ont cru que le rêve était devenu réalité. Certains, tant mieux pour eux, en ont profité. Mais aujourd’hui c’est la fin.

Une fin que la France est incapable de digérer calmement. Ce sera donc le feu.

La justice, le deuxième rêve éveillé

Les Français – de moins en moins nombreux — imaginent la justice sous un chêne, rendue par Saint Louis. Elle serait la sagesse, l’équité, la tolérance et la fermeté réunies en une même main, la lucidité et la clarté, en un mot l’humanisme au top.

Ça c’est elle, oui, mais vue par Don Quichotte.

La justice est en réalité l’émanation du pouvoir, un point c’est tout. La nôtre ne peut pas dissimuler ses excès passés et présents au service du pouvoir, y compris du sien propre.

Les magistrats n’ont pas le niveau intellectuel de nos rêves, une grande partie sont carrément médiocres et aigris. Beaucoup de ceux qui ont plus de hauteur sont tétanisés par leur responsabilité et se replient derrière une forêt de textes à qui l’on peut faire dire n’importe quoi, jusqu’à les transformer à l’infini.

La conséquence est simple, la justice non seulement ne fonctionne pas en conformité avec les attentes de la population mais elle ne fonctionne pas du tout, et pour donner le change elle se drape dans sa dignité.

C’est ainsi qu’en ce moment, sur les sujets les plus chauds, elle oublie l’essence de sa fonction de justice humaine, qui est de juger en fonction des pensées, des lois et usages de l’époque des faits à juger. Sans cela rien n’est possible.

Or, tous les jours, sous nos yeux, elle juge avec la réprobation d’aujourd’hui des faits qui à leur époque étaient souvent communs, sinon bénins.

Ainsi, même si à postériori il est clair que l’argent largement distribué par l’Assemblée nationale ou le Parlement européen doit servir l’objectif pour lequel il est prévu, il fut un temps où cette manne était utilisée par tous pour gérer l’intendance au mieux car, contrairement à la légende, la politique coute plus qu’elle ne rapporte.

Alors, condamner Marine Le Pen, qui n’est pas ma tasse de thé, comme cela a été fait aujourd’hui, est à la fois bas, prétentieux et servile.

En plus, c’est mettre le feu inutilement au pays, c’est grave.

Il est peu probable que Marine Le Pen ait besoin de ce genre de leçon pour comprendre qu’elle ne doit plus jouer aujourd’hui avec les avantages donnés aux parlementaires européens dans le cadre de leur mission, qui plus est, elle n’en a sans doute plus besoin.

Conclusion

Deux sommets sur la route de notre long-courrier qu’il a très peu de chance de contourner, nous allons donc nous fracasser dessus rapidement.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

4 réflexions sur « Retraite et justice : les fossoyeuses de notre démocratie »

  1. Excellente nouvelle ! :
    J’ai réussi à contacter Mon Seigneur L’eveque.
    J’ignore les Quoi, Pourquoi et Comment ?
    _Il s agit bien d une ano.
    C ‘est confirmé.
    Le pape en personne a la main sur le système !
    Je vais pouvoir retravailler, j’ ignore quand ?
    C’est formidable !

  2. Compte pro désactivé. Je peux toujours pas bosser.
    Non aucune nouvelle des managers. Je viens de lire :
    4 ans de prison dont 2 fermes pour Mme qui vise le Pouvoir !
    Incroyable ! Qu a t-elle fait que ses homologues
    N’ont pas fait eux aussi ? Eux, pas vu, pas pris ? C’est ça ? Decidemment on ne badine pas avec _ses adversaires candidats au pouvoir !

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