Quelle sera la politique économique du nouveau gouvernement ?

Certains ont cru à un « vent de renouveau » sur la politique française avec l’élection d’un président jeune, beau, parlant l’anglais et un nouveau gouvernement qui fait preuve d’un certain pragmatisme tout en abandonnant cette idéologie marxisante à la fois déplorable et anti-économique.

Nous avons examiné l’option libérale dans un article du 23 avril 2017 (que vous pouvez consulter ici) pour affirmer qu’elle ne sera pas retenue … car, comme je l’ai aussi  écrit (là) en bon fonctionnaire Emmanuel Macron n’est pas un libéral mais un administratif et un dirigiste.

Alors ?

Alors que le gouvernement apparaît être pour l’instant empêtré dans des problèmes d’image et corruption … on nous annonce une réforme du droit du travail dont il est probable qu’il ne ressortira pas grande chose car le gouvernement d’avant les élections ne fera rien et celui d’après va s’embourber dans des négociations interminables avec des syndicats qui commencent à compter leurs troupes; tout en étant fermement décidés à refuser toute remise en cause des « droits acquis ».

Quant à l’application du prélèvement à la source des impôts sur le revenu, dont on dit que ça va être une catastrophe industrielle, on ne sait rien … les surprises en la matière étant nécessairement toujours mauvaises !

On peut donc se poser légitimement quelques questions « basiques » quant à l’action future du gouvernement afin, si cela est possible, de savoir où nous allons ?

Au jeu des questions/réponses, on aboutit au résultat suivant :

– Réformera-t-il l’administration, ses statuts dérogatoires, sa retraite avantageuse calculée sur les dernières années, le jour de carence ? La réponse est non !

– Réformera-t-il le statut des intermittents du spectacle qui nous coûte 1 mds € ? La réponse est non !

– Réformera-t-il un mécanisme du chômage complètement surendetté qui permet à certains de percevoir des indemnités de 6.000 € par mois ? La réponse est non !

– Réformera-t-il les régimes spéciaux de retraite (EDF, SNCF, …) ? : La réponse est non !

– Reviendra-t-il sur les 35 h ? La réponse est non !

– Reviendra-t-il sur ce fameux principe de précaution mis en place par J Chirac et qui ne sert à rien ; si ce n’est à nous empêcher de faire quelque recherche ou quelque essai que ce soit s’il y a le moindre soupçon de risque ? La réponse est non !

– Reviendra-t-il sur cette lamentable loi sur la transition énergétique qui nous coûte une fortune sans résultat probant ? La réponse est non !

Par contre, rien de changé quant aux anciennes pratiques !

La France continue d’emprunter sur les marchés et parfois à des taux surprenants !

Ainsi, l’AFT (agence France trésor) vient d’émettre, au 1er juin, plusieurs emprunts pour un total de 8,273 mds €, dont une OAT au taux de 5.75% pour un montant de 1,720 mds €. Quel est le taux du livret A déjà ?

Par contre, rassurez-vous, nous allons continuer à mener, avec vos impôts, cette guerre sans fin contre ce terrible réchauffement climatique, et malgré la terrible décision du président américain de sortir de la Cop21,  … alors que le climat a toujours varié au cours des âges et que l’intervention de l’homme est à ce jour seulement suspectée ; à défaut d’être quantifiée !

Finalement, le miracle c’est que le système continue à fonctionner … mais bien souvent sur la richesse accumulée au cours des siècles passés !

Conclusion : au delà des effets de manches et des gesticulations médiatiques, il ne se passe rien d’important …

Par contre, ce dont on peut être sûr, c’est que nous allons avoir droit à une nouvelle augmentation de la pression fiscale.

L’option déclarée consiste à augmenter la fameuse et désormais incontournable (et pourtant à l’origine temporaire) CSG- CRDS de 1,7 point afin de diminuer les cotisations des salariés de 2,40% concernant le chômage et de 0.75% concernant la maladie.

Enfin, quand on nous dit 1.7 point c’est au moins 1.7 point … ce qui veut dire que ça peut être plus !!!

Le but déclaré serait donc d’opérer un transfert de charges sociales des entreprises vers la consommation, donc vers les particuliers.

Selon ce raisonnement, la diminution des charges sociales améliorerait la marge des entreprises et leur compétitivité même si, en fin de compte, au niveau du consommateur il n’y aura pas de différence puisque le revenu net du français sera amputé du montant de la CSG augmentée.

Les premières victimes désignées seront les retraités qui ne paient pas de cotisations sociales mais, c’est bien fait pour eux, ils n’ont pas voté pour Macron au premier tour !

L’explication de ce choix est en fait très simple : les principaux « gisements fiscaux » (c’est le terme utilisé à Bercy) sont la CSG et la TVA … parce que ce sont des impôts à haut rendement … mais il y a une astuce car ces deux impôts ne sont pas équivalents !

Il n’échappera à personne que l’une taxe les revenus et l’autre les dépenses …

L’astuce est qu’en frappant les revenus à la source on évite les pertes en lignes car, sauf certains professionnels libéraux et commerçants, nous pouvons reporter un achat (assujetti à la TVA) mais pas un revenu (assujetti à la CSG) !

Or, Bercy a constaté entre 2013 et 2014 d’inexplicables « pertes en ligne » dans la collecte des impôts, notamment de TVA, puisque les prévisions initiales se sont avérées largement surestimées (on a parlé à l’époque de 12 mds € « d’évaporation »).

Peut-on dire pour autant que ce sera un jeu de passe-passe à somme nulle ? Voire … car c’est tout de même 20 mds d’€ d’impôts en plus !

Le seul constat que l’on puisse faire à ce stade est que c’est évidemment l’adoption de la même « solution » que celle qui a été utilisée par M Hollande (mais on s’en étonne moins quand on sait que M Macron était le conseiller économique du sieur Hollande) … avec les résultats catastrophiques que l’on sait; sans pour autant avoir permis de réduire la dette puisqu’elle a progressé de 400 mds en 5 ans soit 80 mds par an.

Mais c’est la solution la plus facile !

Seulement, il sera difficile d’aller beaucoup plus loin dans la pression fiscale car il semblerait que nous ayions atteint le fameux seuil de Laffer c’est à dire que nous soyions arrivés au niveau au-delà duquel les impôts ne rentrent pas plus malgré l’alourdissement de ceux-ci.

Par ailleurs, cette option de l’augmentation de la pression fiscale a un effet pervers bien connu : Le prélèvement supplémentaire sur la richesse se traduit par une diminution de la croissance qui devient inexistante, par un chômage élevé, par un accroissement des inégalités sociales et de la pauvreté !

Il ne faut pas non plus négliger la résistance à l’impôt qui croit avec la pression fiscale et la réduction du train de vie des classes surimposées ; car les prélèvements fiscaux sont évidemment autant de richesse qui n’est pas consommée puisque confisquée par l’Etat.

Mais on sait qu’un Etat dans l’urgence peut faire n’importe quoi … même s’il semble exclu, nous dit-on officiellement, pour l’instant, d’alourdir encore l’impôt des classes moyennes (hormis ce petit détail de CSG) qui ont été littéralement matraquées par le pouvoir socialiste.

D’ailleurs, vous vous rappelez que notre nouveau président a prévu d’exonérer de taxe d’habitation 80% des français ; sans toutefois donner plus de détails.

Seulement, outre le fait que cela retire une bonne part du financement des communes qu’il faudra compenser d’une manière ou d’une autre par des allocations de l’Etat, rien n’interdit par un mouvement de translation habituel au sein de l’administration fiscale (encore un) de transférer cette taxe d’habitation sur l’impôt foncier qui serait donc payé par les propriétaires !

C’est d’autant plus facile que 58% des français sont propriétaires de leur résidence principale !

On a aussi évoqué, il y a peu, la possibilité d’appliquer un loyer implicite (la propriété immobilière étant alors perçue comme une rente) ou d’opter pour l’abaissement du seuil de déclenchement de l’ISF  ou … les deux à la fois !

Tant qu’on y est, on peut aussi alourdir l’imposition des plus values voire même les imposer pour les résidences principales (pour l’instant exonérées), ce qui est relativement facile puisque les immeubles sont par nature immobiles et facilement taxables !

La taxation de la propriété immobilière promet, à cet égard, des lendemains fiscaux particulièrement florissants ; la marge de progression apparaissant à cet égard pratiquement sans limites … au grand bonheur des sévices fiscaux de Bercy !

Vous pensiez avoir vu le pire …

Vous vous trompez ; l’enfer fiscal est probablement pour bientôt mais, chut, il faut d’abord gagner les élections législatives !

Bien cordialement

Απο την Ελλαδα (de Grèce).

 

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (5 avis)
Loading...

A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, après un DEA de droit commercial de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage désormais ma vie entre la France et la Grèce. Européen convaincu, je suis persuadé que le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

4 réflexions sur « Quelle sera la politique économique du nouveau gouvernement ? »

  1. Bjr,
    Quoi? les électeurs alias les blaireaux payeurs ne sont pas contents?
    Eux qui applaudissaient à chaque phrase du pantin Pinocchio Macron aux ordres de son père Gepetto Hollande!
    Comment vous avez voté pour du socialisme 2.0 et déjà vous ralez?
    Vous étiez si heureux avec votre bulletin devant l’urne…funéraire pour les contribuables!
    Macron c’est comme le boomerang: quand vous le lancez mal il vous revient dans la gu*ule!
    Comme disait Mémé: ce n’est pas quand tu as « scié » au froc qu’il faut serrer le trou de balles!
    Maintenant les nazes; ils ont voté pour leur chef…des nazes, ils l’ont voulu et bien ils vont se le taper pendant 5 ans!
    Bien fait pour eux!

    1. Bonsoir,
      Je ne suis pas installé en Grèce,
      je fais du voilier …
      Je suis donc toujours résident fiscal français.
      Mais je connais beaucoup de français qui ont acheté une maison mais personne qui y vit à l’année …
      Sinon, rien de compliqué : c’est l’Europe donc libre possiblité de s’y installer et d’acheter.
      Attention : pas de cadastre (lire mon article Grèce comment en est-on arrivé là ?) et fiscalité compliquée.
      Bien cordialement.

  2. Et vous oubliez la super CSG, celle a 30%, intégrant la csg-crds…, et l’IR; mais sur quel base? Sur la base actuel du calcul de la CSG? (Ce que je pense), donc les « rentiers », possédant des biens locatifs, des revenus en actions, souvent complémentaire au retraites, bénéficiant d’abattement, (40% sur les dividendes) seront ils maintenus? Sur les plus value du PEA, AV, qui aprés une durée de détention sont exonérés d’impot; mais pas de csg, alors cette super csg à 30%? … moi, je pense que ce sera sur le brut , hors abattement, exonération…
    Vous imaginez celui qui vit du rsa, si ont lui mets un revenus fictif s’il a la « chance » de posséder son logement (et j’en connais), pas de risque sur l’IR, peut etre bénéficiera t’il de l’exo sur taxe locale, de toute façon il est déjà exo. Mais son revenus social lui baissera du même montant que le loyer fictif qui lui sera imposé. Donc pour tout ceux qui croient qui vont gagner, perdrons à coups sur. Et si la CSG, passe à 17,2%, souvenez vous qu’elle a démarré à 2%~, et si a l’époque nous avions dénoncé cette taxe, on nous aurait crié les grands dieu, que ce taux n’avait pas vocation à augmenter, comme la taxe flax de 30%, demain 60%? 3ième choc fiscal?
    Donc pour vivre heureux, ne pas travailler, rien posséder, pas avoir de sous à la banque, pas être prévoyant, vivre exclusivement des revenus sociaux, et les dealers l’ont bien compris eux…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *