Il y a ceux qui ont conscience des problèmes économiques, parce que c’est leur métier ou leur centre d’intérêt. Il y a les autres, qui ne peuvent pas les percevoir clairement, mais qui commencent à se douter des difficultés à venir, ne serait-ce que parce qu’ils voient les voisins en souffrir.
Tous vivent ensemble. Ils ont, par le passé, partagé la richesse collective avec plus ou moins de réussite et plus ou moins de transfert vers leur richesse personnelle. A aucun moment ils n’ont imaginé que cette richesse collective pourrait un jour faire défaut.
Et pourtant, peut-on croire que pas un ancien ne leur ait dit que la roue tourne, que la richesse va et vient ? Qu’ils n’aient jamais ouvert un livre d’histoire leur contant les montagnes russes de la richesse ? C’est difficile à croire.
La surprise qu’ils affichent ne peut objectivement pas être sincère, l’idée qu’ils ne puissent pas se sentir responsables de la ruine collective, alors qu’ils ont profité de la richesse collective est insupportable.
Il n’est pas besoin d’être devin pour comprendre qu’ils refuseront de partager la misère qui arrive, que cela va être la foire d’empoigne.
Finalement, peu importe les raisons de la misère qui s’avance, peut importe les responsabilités. Mon point de vue est quelles sont globales. Certes la fonction publique est devenue un monstre improductif et couteux, mais les acteurs économiques de leur côté sont devenus cyniques, cupides, jouisseurs, tricheurs et suicidaires pour l’économie.
Dans ces conditions, il ne sert à rien de s’invectiver entre nous, de viser tel ou tel bouc émissaire, le fonctionnaire, le contribuable, l’étranger, l’émigré, le banquier, l’affairiste, le reste du monde, en réalité tous sont responsables.
L’avenir va comporter trois étapes : la ruine, le bordel, le retour de la prospérité.
La ruine
Elle est due à une seule cause, le crédit. Disposer de ce que l’on n’a pas encore gagné ne peut que porter à la ruine. Les nécessités générées par la contrainte du crédit font perdre inévitablement la route du devoir, de la correction, du respect et de l’honneur. La perte de ces routes provoque la ruine. Car, il ne faut pas oublier que nous parlons de la ruine d’un pays riche, la France, qui, intrinsèquement, n’a aucune raison objective d’être confronté à des difficultés économiques.
Or, la ruine de la France est partie pour être totale, y compris pour les quelques malheureux qui n’ont pas triché, qui ont économisé, qui se sont assumés.
Le bordel
C’est lui qui a provoqué la ruine. Hélas, sur le moment, le bordel est séduisant. Ce sont les maladies « bordellement » transmissibles qui le rendent répugnant.
Nous y sommes. La diminution importante de tous les revenus, y compris de ceux des plus pauvres, sera insupportable. Les haines, qui vont se construire à partir des accusations justes ou injustes qui vont se multiplier, participeront à l’intensité du bordel. C’est le moment de se planquer en attendant que ça passe… Ce n’est surtout pas celui de faire un blog. Mais… on ne se refait pas, il faut bien des témoins. Il y aura des victimes, beaucoup de victimes.
Le retour de la prospérité
Lorsque nous serons au fond du trou dans ce pays si riche, trou que nous aurons creusé si stupidement, il n’est pas douteux que la lucidité reviendra. Les choses simples s’imposeront. L’honnêteté, le respect de la parole donnée, du travail bien fait. Le refus de la jalousie, de la possession sans mérite. Ces choses qui n’ont pas à s’apprendre, parce qu’elles sont présentes au fond de chacun de nous, reviendront à la mode. Pour cela, c’est simple, il suffit que les meneurs les mettent en exergue. Je veux dire qu’il faut que les hommes politiques, les élus, soient irréprochables. Je veux dire qu’il faut que chacun de nous ait envie de voter, non à la recherche d’un avantage personnel, mais pour un élu irréprochable.
L’énigme
Comme toujours, c’est le temps. Les choses se passeront selon ce cycle, mais en combien de temps ? En années, en dizaines d’années, impossible à savoir.
Attendons. Bien cordialement. H. Dumas