Quand tout s’effondre, seuls les grands principes restent debout !

Quand tout s’effondre, seuls les grands principes restent debout !

Les Français sont à ce point tétanisés par les crises successives qui les frappent qu’ils ne réagissent plus aux nouvelles alarmantes. On vient d’apprendre qu’en raison de l’épidémie du coronavirus, qui a figé l’économie et donc le paiement des cotisations sociales, le déficit du régime de retraite sera cette année non pas de 4 milliards comme prévu mais de 30 milliards. On a donc perdu 26 milliards en six mois !

On ne pouvait imaginer meilleure illustration de la folie qu’est la retraite par répartition. Dans un régime de capitalisation, une crise figeant l’économie et l’abondement d’un tel régime se traduirait seulement par le blocage du capital constitué au niveau atteint avant la survenue de la crise. Dans la répartition, la crise se traduit par une perte nette, diminuant d’autant les ressources des retraités.

Les apôtres de la répartition n’ont cessé de nous vanter la sécurité de ce système. Belle sécurité que rien ne garantit ! Car même sans crise le régime peut être condamné par la démographie, comme en France où l’on ne comptera bientôt plus qu’un cotisant pour un retraité, ce qui ne peut se traduire que par l’effondrement du système.

La véritable raison de l’institution de la répartition est l’impératif collectiviste. L’individu n’est rien, la collectivité est tout. Telle était la devise du régime fasciste de Mussolini que la France a adoptée. Il reste bien dans notre pays quelques petites oasis de liberté économique, mais elles ne cessent de se réduire, l’Etat s’introduisant partout au mépris de la Déclaration des droits qui garantit la liberté et la propriété.

Ne nous y trompons pas : nous ne vivons plus dans un régime constitutionnel et l’on peut tout craindre de l’avenir. Sans que cela soit dit, la justice est en train de mener une opération mani pulite visant à éliminer de la vie politique toute formation ne se coulant pas dans le moule dominant. C’est ainsi que les mises en examen pleuvent sur les élus du Rassemblement national pour l’utilisation prétendument non conforme de leurs assistants parlementaires. Le moment venu, la justice fera en sorte de les rendre inéligibles.

Les juges se sont exercés avec succès dans l’affaire Fillon. Ils l’ont empêché de se présenter à l’élection présidentielle, dont il était le favori, et ont assuré la victoire de M. Macron, qui n’avait pas même le soutien de 20 % des électeurs.

M. Fillon a accusé un cabinet noir d’être à l’origine de ses malheurs. Il ne se trompait que sur un point : le cabinet n’était pas noir, mais blanc. Tous ceux qui ont monté l’affaire Fillon sont connus. Ils ont agi au grand jour, et ont tous bénéficié de récompenses.

Certes, le système politique français est en train de s’effondrer. Mais ses tenants peuvent encore nuire. Il est grand temps que les républicains qui dorment se réveillent et rétablissent le règne de la Constitution et des lois.

A commencer par l’article 4 de la Constitution, qui dispose que « les partis et groupements politique se forment et exercent leur activité librement ». S’il convient à un homme politique que son assistant se contente de l’accompagner dans les manifestations et porte sa serviette, il en est libre et n’encourt aucune condamnation de ce fait. M. Fillon aurait dû le savoir et en faire le fondement de sa défense. De même que tout autre homme politique de notre pays.

Un pays libre serait celui qui se contenterait des grands principes, laissant à une justice composée de magistrats d’âge mur le soin d’apprécier les actes des citoyens à l’aune de leur sagesse.

« Dès que l’on abandonne le terrain de l’intransigeance absolue, on est perdu ! », disait le général de Gaulle. Soyons intransigeants sur nos grands principes !

Claude Reichman

 

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7 réflexions sur « Quand tout s’effondre, seuls les grands principes restent debout ! »

  1. Il serait intéressant d’avoir le texte du jugement rendu dans l’affaire Fillon.
    On pourrait apprécier les textes sur lesquels les juges se sont basés.
    Si quelqu’un a ça ?

    Pour le reste, je ne me fais aucune illusion sur la justice rendue « au nom du peuple français » …
    Un jour un tribunal administratif m’a bien expliqué que je ne savais pas compter et que 100-100 = 100 !

    1. Le tribunal correctionnel a évidemment utilisé le code pénal, que la Constitution lui interdisait d’employer dans un domaine relevant de la liberté d’organisation des partis politiques.

  2. « Les lois seront comme des toiles d’araignées: elles arrêteront les faibles et les petits; les puissants et les riches les rompront et passeront au travers ».
    Cette phrase, citée par Plutarque, aurait adressée à Solon par un « philosophe barbare Scyte » du nom d’Anacharsis, au 6ème siècle av JC. Phrase naïve ou dépassée, car nous savons que les auteurs des lois d’aujourd’hui les rédigent de sorte que les puissants et les riches n’aient même plus à traverser de vulgaires toiles d’araignées.

  3. Fillon a été condamné pour détournement de fonds dans le cadre de l’emploi plus ou moins fictif de son épouse en qualité d’attaché parlementaire.

    Le problème, que j’avais soulevé bien avant cette histoire dans un article intitulé « combien gagne un député » c’est qu’on sait que 130 députés au moins faisaient la même chose.

    Cela n’excuse pas Fillon mais la question qui demeure est celle-ci : combien parmi ces 130 députés ont été poursuivis et condamnés avec la même célérité que Fillon ?

    1. La constitution institue la liberté des activités politiques. Un parlementaire peut définir librement le type d’activité de son assistant. Il est incontestable que Mme Fillon apportait une aide à son mari, et la justice n’est pas en droit de qualifier cette aide de « fictive ».

      1. Je reste réservé sur votre opinion quant à l’emploi discrétionnaire et constitutionnel par les députés des fonds publics destinés à financer la vie politique.
        A quel article faites-vous référence ?
        D’ailleurs, liberté politique ne signifie nullement liberté d’usage des fonds publics !
        Les magistrats ne semblent d’ailleurs pas avoir pris en considération ce caractère constitutionnel de la liberté d’emploi et d’usage des fonds publics pour condamner Fillon ; signe que ce point que vous défendez ne semble pas si évident. Je n’imagine pas un juge rendre un jugement dans une affaire aussi médiatisée en allant à l’encontre de dispositions constitutionnelles.
        Je me plaçais seulement sur le plan de l’équité. Fillon est à ma connaissance le seul à avoir été condamné pour de tels faits alors qu’on sait que 130 députés faisaient de même et n’ont, en aucun cas, subi les foudres de la justice. Cela établit sans hésitation que nous nous situons bien dans le cadre d’une action préméditée et orchestrée destinée à l’éliminer …

        1. J’ai cité l’article 4 de la Constitution, qui établit la liberté de fonctionnement des partis politiques. La liberté ne se divise pas. Sauf en France, où on n’a de cesse de la réduire, dans le but évident de la supprimer. Fillon a été victime d’un coup d’état judiciaire. Un second coup d’état l’a condamné à de la prison, alors qu’il aurait dû être relaxé. Les juges français s’assoient sur la Constitution. J’ai même vu la Cour de cassation s’instituer juge constitutionnel, ce qui lui est formellement interdit. Il y a quelque chose de pouri au royaume de France !

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