Putain de fric

Le fric, plus raisonnablement appelé « argent », est un élément essentiel de l’économie. J’en mesure exactement la force moi qui suis dépossédé de cet outil de travail du fait d’une extorsion de fonds par l’Etat qui, à travers des contrôles fiscaux frauduleux, me  prive de toute trésorerie depuis bientôt dix ans.

Sans trésorerie pas d’activité économie possible. Le fric est exclusivement un outil. Sa privation m’a mis au chômage, je ne peux pas exercer mon métier.

D’où vient-il que le plus grand nombre fasse de cet outil un objet de convoitise qui dépasse l’entendement ? Cela au point que sa possession devient pour eux moins importante que d’imaginer  pouvoir en priver les autres, y compris ceux pour qui il est outil. Ces attitudes suicidaires économiquement : l’éradication de l’argent, la mise au pilori de ceux qui le possèdent, n’ont aucun équivalent.

Pourtant il est bien d’autres « privilèges », autrement exclusifs, qui n’attirent pas les mêmes folies d’envies dévastatrices.

La notoriété :

Sait-on le formidable privilège de la notoriété ? La puissance et le confort obtenus par ceux que tout le monde reconnait en ville. Plus d’attente nulle part, plus de guichetiers obtus, plus de tracas administratifs prolongés, plus de repas payés au restaurant, plus de recherche de villa ou d’appartement pour les vacances, l’hôpital aux petits soins etc…

La notoriété serait-elle systématiquement méritée au point qu’elle n’éveillerait pas l’animosité de ceux qui ne la possèdent pas envers ceux qui la possèdent ? Bien sûr que non, la notoriété est probablement la chose la plus mal partagée au monde. Rares sont ceux qui l’ont obtenue autrement que par le plus grand des hasards. Et pourtant nul ne songe à déposséder les  heureux élus de leur notoriété.

La beauté :

Est-il une chose plus hasardeuse que la beauté ? Probablement pas. Pourtant nul ne peux nier que même si elle est un peu jalousée, la beauté est respectée. Nulle loi, nulle violence n’imaginent de défigurer les « belles gueules », et c’est heureux.

Ils sont légions à dépenser des sommes folles dans l’espoir d’être plus beaux. Pensent-il benoitement que le « fric » pourrait leur donner accès à la beauté ? Aussi peut-être à la notoriété ? Serait-ce pour cela qu’ils en veulent tant à ceux qui en disposent ?

La sante :

Ici nous approchons du pire. La loterie de la santé joue directement avec la mort. Et pourtant, nul grabataire n’imagine se tirer d’affaire en entrainant dans sa misère ceux qui sont autour de lui en bonne santé. Alors qu’en réalité, contrairement à tous ces articles apaisants qui voudraient nous faire croire que la santé dépend de notre volonté, il n’en n’est rien, seul la chance fait tourner la roue de la vie et de la mort.

Je n’ai jamais rencontré de malade souhaitant maladie et souffrance aux bien-portants.

Alors pourquoi le fric ?

Oui, pourquoi l’argent, un des avantages finalement le mieux réparti, éveille-t-il tant de haine ? Ceci d’autant plus que sa possession est, le plus souvent, liée à sa dimension d’outil économique. Sur l’énorme masse d’argent qui circule, la plus grande part est intégralement possédée et utilisée dans ce but.

Disons que les abus sont marginaux, que la partie frivole de l’argent est non seulement marginale, mais à tout coup inévitablement éphémère. La plus part du temps, celui qui possède l’argent le mérite, celui qui ne le mérite pas ne le possède pas longtemps. L’argent est le bleu de travail de l’économie.

C’est probablement là que se situe le problème.

Si les différents privilèges que nous avons évoqués, qui ne sont pas les seuls, n’éveillent pas ou peu de haine alors qu’ils sont étroitement liés au hasard pendant que l’argent qui en dépend beaucoup moins fait l’objet d’une telle haine, c’est donc que là se situe l’explication.

Les hommes sont prêts à accepter le hasard, ils ne se sentent pas jugés par lui. Mais ils ne peuvent pas accepter d’avoir à se mettre en question face à des résultats économiques liés à leurs qualités personnelles.

L’absence d’argent est, souvent à juste titre, considérée comme un échec personnel. Echec inacceptable pour le plus grand nombre qui préfère partager la misère plutôt que d’avoir à affronter ses propres carences.

Moralité

L’homme peut tout supporter sauf son propre jugement, ses échecs personnels.

Comment pourrait-on espérer un progrès de notre société quand on sait que le progrès est étroitement lié à l’analyse des échecs et que nous pouvons observer journellement les français refusant de faire face à leurs échecs économiques personnels, de la façon la plus globale et la plus violente qui soit.

La haine de l’argent n’est que la peur des remises en question personnelles, le signe d’une société indécrottable. A ce sujet les socialistes sont les champions toutes catégories confondues. Pour eux, le monde doit appartenir à ceux qui échouent.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

Une réflexion sur « Putain de fric »

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