Prélèvements obligatoires, ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.

Les prélèvements obligatoires par le pouvoir en place sont aussi vieux que le pouvoir d’un homme sur un autre. L’humanité est passée d’un système très archaïque, appliqué si nécessaire avec une violence brutale et patente, à un système extrêmement perfectionné, efficace mais dont la violence est soigneusement camouflée sous de grands principes.

Dans la fiscalité il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.
« Vous voyez que la main douce de l’État, cette bonne main qui donne et qui répand, sera fort occupée sous le gouvernement des Montagnards. Vous croyez peut-être qu’il en sera de même de la main rude, de cette main qui pénètre et puise dans nos poches? » Frédéric Bastiat L’État.

Ce qu’on voit : notre merveilleux modèle social tout de solidarité, de justice sociale et de redistribution. Il garantit à tout Français des retraites substantielles, des soins de qualité entièrement pris en charge, du travail pour tous et à vie, un pouvoir d’achat en expansion constante, un enseignement solide et adapté, la disparition de la pauvreté, un logement pour tous, une nation unie, une sécurité intérieure sans faille et extérieure redoutable. Grâce à ces résultats évidents les Français voient à quoi servent leurs impôts…

Ce qu’on ne voit pas : les Français ne connaissent pas le poids réel de la fiscalité. Les politiciens, pour parvenir à leur fin de domination des populations, ont besoin de maintenir les Français dans l’ignorance, tant de l’usage des sommes prélevées, que des moyens utilisés pour prélever ces sommes. Moyens multiples, opaques et occultes. Dans l’inventaire des outils de la spoliation, il ne faut pas oublier le racket induit par des réglementations multiples qui crée des infractions artificielles, sanctionnées au minimum par des amendes. Par exemple les radars sur les routes sont devenus un véritable outil de prélèvement avec recettes attendues comme n’importe quel impôt. Ainsi les forces de sécurité du pays sont détournées de leur vocation qui est de défendre la sécurité des personnes et des biens. Ils deviennent des agents de prélèvements avec objectifs de rendement à la clé.

Ce qu’on ne voit pas : l’achat des voix des électeurs avec l’argent des contribuables pour la satisfaction de tel ou tel lobby. « L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » Frédéric Bastiat L’État.

Ce qu’on ne voit pas : cet immense fatras au service de la spoliation légale porte atteinte à la Liberté individuelle, à la Propriété privée, à la Personnalité même des Français qui, parce qu’ils subissent plus qu’ils ne choisissent, se voient confisquer leur vie. La conséquence est la destruction de la Responsabilité et de l’initiative individuelles. Avec la masse énorme des moyens financiers confisqués au gens, l’État fait, à la place des Français, ce qu’ils pourraient très bien faire eux- mêmes. Tout cela a un coût direct et indirect exorbitant. Tout cela est nocif au développement économique et conduit le pays à la ruine.

Ce qu’on ne voit pas : la toute-puissance de la fiscalité a un autre intérêt pour les hommes de l’État. C’est de briser et mettre au pas les opposants ou les récalcitrants. Les fins peuvent être politiques ou privées. Rien de tel qu’un ou plusieurs contrôles fiscaux pour refroidir les ardeurs et amener l’adversaire à résipiscence. Même sans aucune faute de sa part ! Il y a tellement de règlements qu’il est impossible de vivre sans en enfreindre un et ainsi permettre à la « puissance publique » d’intervenir et de briser qui elle veut.

Nous sommes loin de « Laissez faire, laissez passer ! »

Frédéric Bastiat a puissamment dénoncé la perversion de la Loi que constitue la spoliation légale. Pourtant « Si l’impôt n’est pas nécessairement une perte, encore moins est-il nécessairement une spoliation. Sans doute, dans les sociétés modernes, la spoliation par l’impôt s’exerce sur une immense échelle. » Frédéric Bastiat Services privés, service public

Que l’impôt ne soit pas une spoliation est l’objectif que l’on peut donner à la fiscalité d’un pays. En France il y a beaucoup de pain sur la planche, d’où la nécessité de l’indispensable réforme fiscale que nous présentera Pascal Salin.

Patrick de Casanove
25 oct. 2014

http://www.bastiat.net/fr/evenements/par-le-cercle/diners-debats/article/l-indispensable-reforme-fiscale

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 4,67 sur 5 (3 avis)
Loading...

A propos Patrick De Casanove

Né en 1959, marié, père de 4 enfants, le docteur Patrick de Casanove, diplômé en 1985, exerce comme généraliste dans la ville d'Ondres. Il en a été le Maire de 1995 à 2001 Il écrit des articles pour le journal suisse "Le Temps" et pour diverses organisations libérales. Il est président du Cercle Frédéric Bastiat. Il est l’auteur de Sécu comment faire mieux. Livre facile à lire qui va bien au-delà de la Sécu. Après un bref rappel historique sur la création de la Sécu et ses problèmes récurrents il rappelle qu’elle est la clé de voûte et l’alibi du système de spoliation légale que constitue l’État providence. Il démontre que c’est l’État providence qui en détruisant la responsabilité individuelle est responsable de la situation dramatique de notre pays. Il prouve que dans la vie en société le libre choix est supérieur à la contrainte. C’est vrai dans le domaine économique comme dans celui de la protection sociale, en particulier de la santé et de l’assistance à autrui. Pour sortir la France de la crise économique et de confiance qu’elle traverse il propose des solutions nouvelles inspirées de la pensée de Frédéric Bastiat. Solutions qui tiennent en peu de mots : mettre fin à la spoliation légale. "Sécu comment faire mieux" Éditions Tatamis http://www.tatamis.fr/virtuelle.php/id/111213 ou http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Dstripbooks&field-keywords=s%C3%A9cu%20comment%20faire%20mieux

Une réflexion sur « Prélèvements obligatoires, ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *