Chevaux, casques, armures, l’élite était au début sélectionnée par la force. Cette organisation, presque animale, s’imposa pendant des millénaires.
Puis vint le règne de l’industrie et du commerce, du progrès, de la science et de la technique, l’élite est alors sélectionnée par la richesse et la connaissance. Cette nouvelle organisation s’impose globalement du XVIIIème à nos jours.
Dans le premier cas l’élite domine les faibles, dans le deuxième elle domine les incultes et les pauvres. Dans les deux cas elle dispose du pouvoir, et donc de l’information, non partagée, liée à ce pouvoir.
Puis survient internet.
Et là, patatras, l’information, attribut essentiel du pouvoir, échappe aux gouvernants. Il s’agit de la plus grande révolution qui soit.
Face à cette révolution tout le monde ignore ce que sera l’avenir. Quelles seront les élites et qui possèdera le pouvoir demain ? Mais tout le monde peut constater que les méthodes d’hier sont totalement inadaptées dès aujourd’hui et encore plus pour demain.
Une révolution est en marche sous nos yeux, accompagnée de l’instabilité caractéristique et vertigineuse de toute révolution.
Dans ce cadre.
C’est une vraie misère d’observer la réponse de nos politiques à cette révolution. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre qu’ils vont être emportés par un tsunami. La soudaineté de la situation les a pris de court.
Que peuvent-ils espérer d’une méthode de gouvernance dépassée qui ne pourrait subsister qu’avec des frontières hermétiques, alors qu’internet les a explosées ?
Tout un chacun peut observer le réveil économique du monde, percevoir que la compétition va être serrée, que ceux qui vont passer à côté vont prendre plusieurs siècles de retard dans la vue, tout comme ceux qui sont passés à côté de la révolution industrielle, qui ont été maintenus dans l’ignorance par leurs élites passéistes (je pense par exemple au monde musulman) et corrompues.
Aujourd’hui, pour seule réponse, nos politiques exhibent leur nudité économique, ils sont fiers de leur médiocrité patrimoniale, ils pensent et espèrent que nous sommes tous convaincus que : « Celui qui gagne ne peut que tricher, le bien est du côté de la médiocrité. » Quelle tristesse.
Ils en sont réduits à faire étalage d’une misère apparente, ce que personne ne leur demande. Ils nous prennent pour des gogos. Qu’espèrent-ils ? Qu’on est assez cons pour ne pas connaître la valeur de leurs avantages en nature. Le moindre trou du cul de président de Conseil Général, de maire d’une ville moyenne, dispose d’un chauffeur, d’une voiture de fonction, de frais de déplacement, de nourriture, d’avantages équivalents à ceux d’un patron d’une multinationale. Son salaire est de l’argent de poche, pratiquement non imposé et sa retraite est mirobolante. Ce jackpot qu’ils décrochent un Dimanche, aucun ne veut le quitter.
Cette pantomime ratée leur sera-t-elle pardonnée ? Je crains que non.
Le « cas Huzac » ou le « Cas Cahuzac »
En voilà un qui s’est écrasé comme une merde, alors qu’il aurait pu être le vecteur du changement. Notre iconographie populaire est pleine de Saints à base de fêtards repentis. La débauche, si elle fait l’objet d’un repenti suivi d’un réel engagement altruiste, est un plus.
Si Cahuzac avait regagné l’Assemblée Nationale, n’était-il pas le mieux placé pour connaître des mensonges qui s’y pratiquent du matin au soir ?
D’ailleurs n’avait-il pas ébauché un début de réflexion à ce sujet se demandant s’il mentait plus en dissimulant un compte en Suisse ou en annonçant un déficit à 3% du PIB qu’il savait complètement faux ?
Oui, Cahuzac, ou ce qu’il aurait pu devenir, va nous manquer. Justicier repenti, il est le seul qui aurait pu nous éviter la prolongation des mensonges dépassés de nos élites. Or, plus le mensonge perdure, plus la survenance de la vérité est violente.
Ses anciens copains de droite, de gauche, du centre, des extrêmes lui ont sans doute fait comprendre qu’à rester il risquait sa vie à brève échéance.
Donc exit le « cas Huzac » et l’espoir de la vérité dénoncée par cet expert en mensonge. Car, in fine, c’est celui qui y est qui peut dire, les autres ne peuvent que supposer.
Bien cordialement. H. Dumas