Paul Didier était un magistrat.
Ce magistrat n’a laissé aucune trace dans l’histoire apprise par nos enfants.
Et pourtant, il fut le seul à refuser de signer l’alignement de la magistrature sur le régime de Vichy.
Cherchez l’erreur.
Dans la préface ci-dessous écrite par Robert Badinter, il suffit de remplacer le mot « Juif » par le mot « riche » ou par la qualification bateau de « fraudeur fiscal » et vous faites un bon de 80 ans dans le temps, vous retrouvez aujourd’hui le plus horrible d’hier : Les humiliations, la discrimination matérielle, l’irrespect de la propriété, le pillage, hier la mort, aujourd’hui son antichambre.
Tout cela couvert par la justice et nos magistrats.
Pire, il n’existe même pas un seul Paul Didier de nos jours.
Extrait de la préface de Badinter pour l’ouvrage « Juger sous Vichy, juger Vichy »
« En 1939, la justice française jouissait d’un grand crédit international.
Le français était la langue éminente des institutions internationales et de tous les États de l’Europe centrale et orientale. L’influence de la culture française s’étendait bien au-delà des frontières de l’Empire colonial, notamment dans le bassin méditerranéen et en Afrique.
Surtout, les magistrats s’étaient forgés au long des années une culture républicaine. À cet égard, la Cour de cassation avait conservé une aura particulière tirée de l’arrêt de réhabilitation du 12 juillet 1906 dans lequel elle avait proclamé l’innocence de Dreyfus.
Même si elle était volontiers brocardée par les intellectuels ou les écrivains, la justice française était l’un des piliers de la République.
Or, avec le « naufrage de la France » en 1940 et l’accession au pouvoir du maréchal Pétain, elle s’altéra profondément. D’abord dans son indépendance. Car les juges acceptèrent de prêter serment à la personne du chef de l’État.
À l’exception d’un seul, Paul Didier, qui fut révoqué pour cette marque de désobéissance, la quasi-totalité des magistrats prêta allégeance et fidélité au maréchal Pétain
La magistrature acceptait ainsi sans protester le joug du régime de Vichy, semblable il est vrai en cela à la quasi-totalité de la haute administration française.
Dans les principes ensuite. Les magistrats appliquèrent ainsi les législations d’exception qui transformaient les Juifs en citoyens de second ordre en France.
Un siècle et demi après la Révolution française qui avait fait des Juifs des citoyens français comme les autres, ils n’étaient plus que des sujets aux droits réduits, frappés d’indignité, d’interdictions et d’incapacités de toutes sortes, que la magistrature a, sans état d’âme apparent, mises en œuvre.
Dès 1940, le maréchal Pétain avait décidé qu’aucun Juif ne pourrait rendre la justice aux Français. Les magistrats juifs furent éliminés sans délai à tous les niveaux de l’institution judiciaire.
Que pouvaient ressentir ceux qui perdaient ainsi le droit d’exercer leur fonction, sans jamais avoir démérité ?
Pourtant, parmi les magistrats qui avaient fait carrière sous la République, aucun ne paraît avoir élevé de protestation publique ou s’être dérobé à la mise en œuvre de cette exclusion.
Les avocats juifs furent, eux aussi, soumis à des dispositions restrictives ordonnées par le gouvernement de Vichy. Alibert, ancien directeur de cabinet du maréchal Pétain et farouche antisémite, était devenu garde des Sceaux à l’automne 1941. Il fit préparer par le Conseil d’État (déjà épuré de dix-sept membres juifs), un texte fixant le numerus clausus à 2 % des avocats non juifs.
Au-delà même de ces dispositions visant les magistrats et les avocats juifs, contraires à tous les principes de la législation française depuis 1791, Vichy organisa la spoliation des biens juifs.
La magistrature appliqua sans jamais les critiquer ces mesures confiscatoires contraires au principe d’égalité devant la loi.
Un « droit antisémite » prit corps, avec sa jurisprudence et sa doctrine.
Le pire devait advenir dans le domaine de la justice pénale. Le 14 août 1941, le gouvernement du maréchal Pétain créa les Sections spéciales des cours d’appel.
Il s’agissait de juger les infractions pénales « commises dans une intention d’activité communiste ou anarchiste ». En réalité, Vichy engageait la collaboration judiciaire avec les Allemands.
Par une répression française des « terroristes », le Gouvernement avait l’espoir de limiter le nombre des exécutions d’otages. Il trouva des magistrats pour composer ces Sections spéciales et même prononcer la peine de mort.
Pourtant, ces « juridictions » d’exception, élaborées sous l’autorité du garde des Sceaux Barthélemy, ancien doyen de la faculté de droit de Paris, bafouaient tous les principes du droit.
La loi s’appliquait aux faits commis antérieurement à son entrée en vigueur. Les affaires devaient être jugées dans l’urgence, les avocats ne pouvant avoir connaissance du dossier qu’au tout dernier moment. Aucun recours, pas même le pourvoi en cassation, n’était ouvert contre les jugements des Sections spéciales qui étaient exécutoires immédiatement. Les circonstances atténuantes et le sursis étaient exclus. Ces procès n’étaient que d’odieuses parodies.
En y participant, ces magistrats ont accepté de mettre en œuvre l’inacceptable au nom de la raison d’État.
La création des cours martiales en janvier marqua l’apogée de la collaboration judiciaire. Des procureurs furent officiellement mandatés pour sélectionner les dossiers à transmettre aux « juridictions » placées sous l’autorité du secrétaire général au Maintien de l’ordre, Joseph Darnand. Ces « cours » ont condamné à mort et fait exécuter environ deux cents résistants, avec la collaboration directe de magistrats… La soumission de l’institution judiciaire à l’égard de l’exécutif s’avérait éclatante. »
Bien à vous. H. Dumas
SECTION SPECIALE DE LA COUR DE CASSATION – AFFAIRE LAMBERT
» le droit à la vie n’entrant pas dans le champ de la liberté individuelle au sens de l’article 66 de la Constitution, la décision, prise par l’Etat, de ne pas déférer à la demande de mesures provisoires formulée par le CDPH ne portait pas atteinte à la liberté individuelle »
https://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/assemblee_pleniere_22/647_28_42871.html
La justice a collaboré totalement dans le genre salopard on peut citer le procureur Pierre Lespinasse. La préfectorale a aussi totalement collaboré, Jean Moulin étant l’arbre qui cache la forêt.
Je m’étais amusé à demander il y a quelques années aux archives de ma ville la presse locale de l’époque, on me l’a donnée avec quelques réticences, quelques grimaces, pas en totalité, on m’expliqua qu’une grande partie avait été détruite en raisons des vicissitudes de la guerre… Mais c’était déjà suffisamment édifiant de voir photographiés l’évêque, le maire du coin, le sous-préfet bavardant tout sourire avec les officiers allemands, de voir la sous-préfecture locale pavoisé avec l’étendard nazi.
Notons aussi que les cours de la bourse ne faisaient que monter. Parce que l’industrie aussi a collaboré et pas que Louis Renault, Gnome et Rhône fabriquait des moteurs d’aéronefs pour l’Allemagne, Kulhman le fameux Zyklon B, on pourrait encore citer les Wendel et tant d’autres.
Le spectacle, le milieu journalistique aussi a largement collaboré, d’ailleurs le richissime radical socialiste Pierre Laval était propriétaire de Radio Lyon et possédait à l’époque un compte bancaire avec pas moins de 10 millions de dollars aux Etats-Unis, une somme considérable à l’époque et toujours importante aujourd’hui, qu’il a cherché en vain à rapatrier en 1944 avant de partir à Sigmaringen.
La morale de l’histoire est que dans périodes troubles les courageux ne sont pas récompensés, les collaborateur actifs non plus d’ailleurs, mieux vaut se fondre dans la masse, la lâcheté il n’y a que ça de vrai ; soyez pusillanimes.
et ….
si avant de faire un plagia fiscal on s’amusait tout simplement a faire un retro-fiscal ?
comme il est de notoriété que les juifs on été spoliés et que depuis ils ont fait plus que récupérer et fructifier leurs actifs
pourrions nous demander de la même façon a l’état Français de nous dédommager eds préjudices commis par certaines rapines fiscales ?
si ont fait un Ric la dessus et que l’on pose la question aux Français , il y en aura bien 4 sur les 16 millions de contribuables qui seront d’accord ?
Le sommet a été atteint avec les sections spéciales.
Rétroactivité des textes, jugements de faits déjà jugés et requalifiés en nouvelles infractions !
La magistrature française s’est lachement déshonorée mais il faut dire que TOUTE l’administration française s’était mise au service de l’occupant nazi !
N’oublions pas la police française et la rafle du Vel d’Hiv’ (12.000 personnes).
La France résistante de De Gaulle et vainqueur en 1945 n’était qu’une fiction au moins en ce qui concerne l’administration.
Question subsidiaire : combien de magistrats sanctionnés à la libération ?
Salut Philos
Non seulement ils passèrent à travers les gouttes, mais un grand nombre participa à l’épuration… en tant que magistrat.
Amitiés
Les politiques du passé disaient que la terre était Platte et ils emprisonnaient ceux qui disaient qu’elle était ronde avec l’aval des Magistrats , rien n’a changé. En France le fascisme, la dictature sont sournois et l’injustice est un métier.
Certains aiment le régime de minceur Vichy , d’ailleurs ils sont maintenant heureux de collaborer sans limite avec l’Allemagne et n’offre aucun contre-pouvoir. Le seul contre pouvoir à l’Europe de l’Allemagne sont l’Angleterre , La Russie et les USA avec TRUMP.
Tant que l’on ouvre pas une huitre l’on croit que c’est un caillou, mais l’huitre est en train de s’ouvrir pour respirer. Monter c’est SURMONTER !