Nous sommes le peuple !

Nous sommes le peuple !

Le complotisme serait le mal frappant de nombreux esprits qui voient des complots partout. Ceux-ci sont-ils réels ou imaginaires ? En fait la plupart de ceux que dénoncent les réseaux sociaux, qui en sont les vecteurs principaux, ne sont que des fantasmes, car les personnes qu’ils impliquent sont exactement du même type que celles qui figurent depuis des siècles dans les rumeurs.

La mondialisation a permis aux rumeurs d’aller chercher des aliments au-delà de nos frontières. Jusqu’aux années 1950 la rue Royale a appartenu à tous les présidents du conseil successifs de la République. Elle avait en effet l’immense mérite, outre d’être une des rues les plus cossues de la capitale, de porter un nom qui la rattachait à l’ancien régime et à tous ses sortilèges défunts mais encore présents dans le subconscient populaire.

On ne parle plus aujourd’hui de la rue Royale, mais de Bill Gates, George Soros et quelques autres milliardaires tous américains, car les Etats-Unis portent à présent le poids presque unique de la malfaisance. Ce en quoi la rumeur a su se moderniser, car le président du conseil français, devenu le premier ministre, n’a plus le pouvoir de nuire sérieusement à quiconque.

Les complots attribués à l’Amérique n’en sont pas, car les actions de ces milliardaires n’ont rien de secret. Le gouvernement du monde, dont ils sont censés avoir le désir, est un rêve qui surgit de temps à autre dans des cénacles internationaux et qui se brise aussitôt sur la réalité des peuples et des Etats. Et sitôt le colloque terminé, ces grands financiers s’en retournent à leurs affaires et à leurs parties de golf.

Brassens disait que «  le brave type qui regarde le spoutnik ne s’aperçoit pas qu’on lui fauche son portefeuille ». De même, celui qui n’a d’yeux courroucés que pour les complots des milliardaires ne s’aperçoit pas qu’on lui dérobe son argent et ses libertés, et que les auteurs de ces agressions sont des Français bien d’ici et qui se dissimulent sous les allures de l’Etat et du bien public.

La meilleure façon de voler quelqu’un sans risquer d’aller en prison consiste à baptiser son larcin de prélèvement obligatoire. Et quand l’institution d’un prélèvement se heurte aux principes constitutionnels, on fait dire officiellement à ceux-ci le contraire de ce qu’ils disent.

Si vous voulez voir le refuge des sorcières, avec ses balais volants, ses chaudrons fumants et ses fioles, rendez-vous au ministère des affaires sociales et demandez à visiter les lieux. Vous n’y verrez rien que de petits hommes gris assis à leur bureau. Mais si vous pouvez jeter un œil sur leur ordinateur, vous verrez à l’écran des mentions bizarres, comme décret du tant, arrêté du tant, circulaire du tant. Ne passez surtout pas votre chemin, et ne croyez pas que ces textes se réduisent à leur banalité. Ils transforment tous votre vie. Chacun vous prend de l’argent, réduit votre liberté, viole votre droit, jalonne la route de votre servitude.

N’hésitez pas non plus à visiter Bercy. Les mêmes petits hommes gris s’affairent à votre perte. Et si pris de vertige, vous vous précipitez à la Cour de cassation pour émettre une solennelle protestation, vous y rencontrerez des hommes et des femmes à la stricte banalité, ne revêtant l’hermine que lors de la visite du président de la République, qu’ils méprisent et exècrent quel qu’il soit, et qui s’occupent à faire dire aux lois le contraire de ce que vous avez compris.

Les vrais comploteurs, les voilà ! Nous les nourrissons dans notre sein et ils nous rongent le sang impudemment. La République, telle que les Français devraient l’exiger, c’est celle du peuple et de ses droits, et non celle des petits hommes gris. Si nos compatriotes veulent continuer à s’exciter sur les complots des milliardaires américains, libre à eux, mais il leur en cuira chaque jour un peu plus. Car c’est chaque jour qu’on nous maltraite et qu’on nous vole notre vie.

Les révolutionnaires de 1789 ont écrit un texte magnifique qu’ils ont appelé la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Elle comporte un article 2 qui dit que « les droits naturels et imprescriptibles de l’homme sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ». En quelques mots tout est dit. Et nous n’avons besoin d’aucun autre viatique pour vivre en république. Alors plutôt que de rêver d’un parti politique qui viendrait faire respecter ces droits en ne songeant qu’à s’en défaire, créons une simple et vaste association de citoyens pour le respect des droits de l’homme. Aucun politicien ne pourra y résister, car elle sera le peuple !

Claude Reichman

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4 réflexions sur « Nous sommes le peuple ! »

  1. Le mot impossible n’étant pas français selon différentes sources autorisées…
    tout est donc possible dans notre pays tant que l’on y parle le français bien entendu…
    Dès lors plusieurs solutions s’offrent à nous pour remettre de l’ordre dans cette république voire à la remplacer par un autre régime…..avec l’assentiment du peuple souverain. bien évidemment..
    En attendant ce moment historique….ce peuple devrait faire très attention à ce qui se prépare coté vaccination.relative au covid 19…et se renseigner sur les tenants et les aboutissants des formules proposées…car à ce jour nous attendons toujours certaines informations concernant les essais réalisés…et également la réponse a certaines questions comme : :
    le vaccin protège de quelle façon et jusqu’à quand ? ..
    les effets secondaires constatés et par tranche d’âge?
    Qui encourt ou non des risques a se faire vacciner en fonction de son état de santé? etc…….
    Il semblerait qu’il y ait parmi l’élite de nos infectiologues plusieurs d’entre-eux ,et non des moindres ,qui émettent certaines réserves….mais surprise le professeur Caumes est parmi eux…c’est dire si le doute est sérieux….non?
    Espérons que notre président ,le gouvernement, le comité scientifique en entier, ainsi que tous les députés et sénateurs vont se faire vacciner en même temps que nos soignants…pour montrer l’exemple et surtout avoir la capacité ensuite d’exercer leur mandat (s)…
    Wait and see.

    1. (…) ‘Alors plutôt que de rêver d’un parti politique qui viendrait faire respecter ces droits en ne songeant qu’à s’en défaire, créons une simple et vaste association de citoyens pour le respect des droits de l’homme’

      Il me semble qu’elle existe déjà, non ?

      C’est pas l’ Oh, NU ?

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