Recommençons par le commencement : l’économie extractive et l’économie inclusive.
Économie extractive
- On dit qu’une économie est extractive quand elle est organisée pour qu’un petit groupe profite de la richesse produite par tous.
- Les institutions (lois, impôts, règles, propriété) sont conçues pour permettre à cette élite de prélever, comme on extrait un minerai, sans que la majorité puisse bénéficier équitablement des fruits de son travail.
- Conséquence : peu d’innovation, peu de mobilité sociale, pauvreté durable pour la majorité.
C’est comme un arbre dont les meilleurs fruits sont cueillis par quelques personnes en haut de l’échelle, pendant que les autres n’ont que les fruits trop murs qui tombent et pourrissent au sol.
Économie inclusive
- Une économie est inclusive quand les institutions donnent la possibilité au plus grand nombre de participer à la création de richesses et d’en profiter.
- Cela passe par l’accès à l’éducation, au crédit, à la propriété, à la protection juridique, à la liberté d’entreprendre.
- Conséquence : l’innovation et la prospérité se diffusent plus largement, l’économie est plus dynamique et stable.
C’est le même arbre, mais les fruits sont accessibles à tous : chacun peut grimper, cueillir, planter de nouveaux arbres et améliorer la récolte pour l’avenir.
La traduction fiscale est la suivante
- Économie extractive
L’impôt est utilisé comme un outil pour prélever toujours plus sur une majorité captive, sans réelle contrepartie visible pour elle.
Les règles fiscales sont complexes, opaques, orientées pour protéger des situations acquises (certaines grandes administrations, certains monopoles).
Un fine : la majorité subit, se décourage, n’investit plus, et une minorité d’acteurs proches du pouvoir en sort gagnante.
Cette situation génère la “terreur fiscale” : il s’agit de sanctionner sans délit, ponctionner sans retour.
- Économie inclusive
L’impôt est conçu comme un levier d’égalité des chances : il finance l’éducation, la santé, les infrastructures, bref ce qui permet à chacun de participer et de s’élever.
Les règles sont simples, stables, compréhensibles, et elles protègent l’innovation comme l’épargne.
Dans ce cadre, l’impôt n’écrase pas, il libère ; chacun voit une raison d’entreprendre, d’investir, de créer.
En résumé :
Dans l’économie extractive, l’impôt confisque ;
Dans l’économie inclusive, l’impôt émancipe.
Hollande et l’économie extractive
Quand François Hollande s’indigne d’être interrogé sur l’aide aux entreprises, il ne fait que dévoiler, malgré lui, le vrai visage de notre système : une économie extractive, où l’impôt n’est pas là pour servir le pays, mais pour nourrir un cycle de corruption.
Ce cycle est simple :
- L’État ponctionne les contribuables jusqu’à les étouffer.
- Avec une partie de ce butin, il distribue des “aides” aux entreprises.
- Ces aides sont attribuées selon l’opacité, le copinage, la soumission politique.
- Les entreprises ainsi “aidées” deviennent dépendantes, prisonnières de l’arbitraire fiscal.
Résultat :
On a remplacé l’économie de la liberté par une économie de la servitude.
C’est l’essence même du système extractif : une minorité d’acteurs, protégés, se goinfrent ; la majorité des entrepreneurs sont pressés comme des citrons et jetés une fois rincés.
Une économie inclusive, elle, n’a pas besoin de ce théâtre. Elle n’a pas besoin d’“aides” truquées parce que la fiscalité, simple et stable, permettrait déjà aux entreprises de respirer et d’innover. Dans un système inclusif, l’État se contente d’être le jardinier : il arrose, il protège, il taille, pour que chacun puisse pousser.
La sortie de Hollande est révélatrice : même au sommet, on sait que l’économie française est devenue une pompe à rente, une mécanique d’extorsion.
La terreur fiscale n’est pas un accident, c’est le cœur du système.
Du concret :
Le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) devait soutenir les entreprises et créer des emplois.
Entre 2013 et 2019, il a coûté plus de 100 milliards d’euros aux contribuables.
- Selon la Cour des comptes, l’effet net sur l’emploi a été inférieur à 100 000 postes.
- Autrement dit : 1 million d’euros par emploi créé ou sauvegardé.
- Dans le même temps, les grandes entreprises, déjà puissantes, ont capté l’essentiel des crédits.
C’est l’illustration parfaite d’un système extractif :
- L’État prélève massivement sur la population,
- Redistribue à quelques grands groupes,
- Les petites entreprises, elles, restent étouffées par les charges et la complexité.
Pourquoi nulle presse explique cette situation ?
La presse présente le CICE comme une “faveur au patronat”, elle diffuse l’idée que l’État est trop généreux avec les entreprises, et que cela serait la preuve d’un libéralisme dévoyé. C’est la lecture dominante.
Or, la réalité est à l’opposé :
- Le CICE n’est pas un allègement spontané du fardeau fiscal, c’est une redistribution conditionnelle, contrôlée, bureaucratisée.
- Ce n’est pas une ouverture de liberté, c’est une sophistication de l’étatisme : l’État se rend indispensable, se place comme arbitre unique, et soumet les entreprises à son pouvoir discrétionnaire.
- Ce système, où l’économie est totalement dépendante de l’allocation publique et de la bienveillance des technocrates, n’est pas libéral mais bel et bien fascisant : contrôle centralisé, clientélisme, servitude organisée.
La presse, dans sa paresse ou sa complicité, présente le CICE comme une « faveur au patronat », un cadeau du pouvoir aux entreprises. Beaucoup y voient la preuve de la perversion du libéralisme. C’est un contresens total.
- Le CICE n’a rien de libéral : il n’a jamais consisté à libérer l’entreprise de ses chaînes fiscales, mais au contraire à les raffiner. C’est une redistribution conditionnelle, contrôlée, arbitraire, qui transforme l’État en maître des clés. Les entreprises n’ont pas été libérées, elles ont été tenues en laisse.
- Il ne s’agit donc pas d’un excès de liberté, mais de l’extrême sophistication de l’étatisme. Une mécanique qui concentre le pouvoir, organise la dépendance et distribue les ressources selon le bon vouloir du centre. Nous ne sommes pas dans le libéralisme, nous flirtons avec la définition économique du fascisme : un capital privé nominalement libre, mais totalement asservi à l’État.
Alors : Manipulation politique ou incompétence ? A vous de choisir.
Bien à vous. H. Dumas
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Votre article est parfait et je n’ai rien à ajouté, sauf à répondre à votre dernière question : « Manipulation politique ou incompétence ? »
Je crois que vous comprendrez ma réponse : « Les deux mon Général ». Mais accéder au pouvoir, n’est-ce pas serrer des mains sales ? Je veux dire par là qu’il est très difficile pour un candidat au pouvoir de faire sans tout ce qui le contrôle, le poursuit sans en faire fi. C’est ce que nous pourrions appeler l’entre-gens, la connivence. Ceux qui s’égarent du chemin tracé peuvent connaître un accident de parcours, voir plus …
La manipulation politique parcourt notre histoire et l’incompétence dans les arcanes du pouvoir aussi.
Le rêve de la multi-information dont nous sommes assommés par les temps qui courent est de renverser la table. Mais de qui parle-t-on ? Des Gilets Jaunes, des Nicolas qui paient ?
Certes mais tous ces appendices de la démocratie comprennent-ils quelque chose à la création de richesse avant la redistribution ?
Quid de la création de richesse ? C’est créer de la valeur ajoutée par rapport à ce qui existe ou existait. La valeur ajoutée c’est quoi ? C’est que vous aviez une cabine téléphonique et que vous avez à présent un Smartphone.
L’incompétence peut se voir en termes intérieurs comme extérieurs. A l’intérieur, la main ferme et morte est en déliquescence et pourrait peut-être cesser d’être méchant avec les gentils et très méchant avec les voyous.
L’incompétence peut se voir à l’économie intérieure où il est très facile de sabler dans le budget de l’Etat et consors.
L’incompétence est criante vis-à-vis de la position de la France en regard de la Commission Européenne versus Asie mais aussi sur ce qui nous occupe avec le conflit entre la Russie et L’Ukraine.
Vae Victis !