Tous les pouvoirs souhaitent bénéficier de l’impunité. Tous les pouvoirs savent que du simple fait de leur existence, de leur exercice, ils vont générer des opposants qui rêveront de les juger, de les condamner.
C’est pourquoi, d’une manière ou d’une autre, les pouvoirs imposent leur impunité, légale ou factuelle.
Avant d’aller plus en avant je souhaite préciser que ce billet vise les pouvoirs basés sur une adhésion populaire, plus particulièrement sur une croyance qui s’installe presque naturellement, qui est majoritaire, qui engendre des civilisations.
Je veux parler des croyances — pas de la raison, pas de la réalité — qui sous-tendent les pouvoirs significatifs qui traversent les siècles. Ces croyances, naturellement fédéralistes, dont s’emparent les hommes de l’Etat pour installer leur pouvoir. Elles sont situationnelles.
Par exemple, remontons au 17ème siècle.
L’espérance de vie est de 25 ans. Il est probable que, même à cette époque, cette espérance de vie est frustrante. Quelques exemples de personnes âgées, largement minoritaires, apportent alors la preuve que la vie pourrait être beaucoup plus longue.
Celui qui opportunément promet cette prolongation, au ciel, dans la vie éternelle, peut facilement installer une croyance fédératrice, vecteur de pouvoir pour ceux qui prétendent la représenter.
C’est ainsi qu’à partir du paradis, dans les cieux, prolongation de la trop courte vie sur terre, l’église va installer un pouvoir d’une puissance sans équivalant, qui s’imposera à tous, y compris aux monarques.
Ce pouvoir permettra tous les excès, en toute impunité. Par exemple, jusqu’à récemment, la pédo-homosexualité pourra s’épanouir librement au sein de l’église, couverte par la structure, voilà une impunité qui a traversé les siècles, qui est énorme.
Conclusion
L’homme n’est que binaire. Il est composé d’une pulsion de vie et d’une terreur de mort. L’humanité tout entière est enfermée dans l’espace défini entre ces deux limites.
Revenons à aujourd’hui
L’espérance de vie est de 80 ans. A cet âge la prolongation n’est plus un rêve. Il est temps de disparaître. La terreur de la mort perd en intensité.
Reste la pulsion de vie et la question existentielle : ai-je réussi ma vie ?
Les malins qui portent l’idée que même ceux qui ont tout raté doivent être considérés comme ayant réussi, étant égaux, tiennent la croyance fondatrice, celle qui va envouter le plus grand nombre, ouvrir les portes du pouvoir.
C’est ainsi que l’égalitarisme est une croyance fédératrice, indéracinable.
Cette croyance a son église : la technocratie. Elle se compose exclusivement de la fonction publique, seul espace où aucun résultat n’est attendu, où les différences peuvent être cachées. Elle englobe l’intégralité de la fonction publique, tous les échelons, du plus modeste au plus en vue.
Ils sont tous les gardiens de cette croyance. Notons au passage qu’elle est dévastatrice, mais ce n’est pas le sujet.
C’est donc acté, les fonctionnaires sont les zélotes de l’égalitarisme, ils en sont les représentants, ils détiennent le pouvoir que leur a confié la majorité qui adhère à cette croyance.
Et maintenant l’impunité
Ils l’ont statutairement, ils la revendiquent, ils l’exigent à tout propos.
Ils ne sont pas différents de tous les hommes de pouvoir, tous grossiers, indélicats, sans empathie, indifférents à la liberté des autres, très attachés à la leur, ils tuent sans même s’en apercevoir.
Cette impunité se traduit dans la loi, mais aussi dans le silence de la loi.
Par exemple, pour une raison, connue ou inconnue de vous, vous avez déplu fortement à un tenant du pouvoir, simple fonctionnaire de base, il lui sera possible de solliciter de son chef ou de ses collègues des sanctions contre-vous, sans qu’il ait besoin d’invoquer la loi, sa simple contrariété suffira.
Plus vous monterez dans la hiérarchie pour demander justice, plus il sera couvert.
Enfin, la justice elle-même, si cela va jusqu’à elle, couvrira cette cheville ouvrière du pouvoir.
L’incroyable
Le plus ahurissant est que tous ces fonctionnaires trouvent cela parfaitement normal. C’est confondant.
Pire, ils se croient en si bon droit qu’Is sont prêts à déclarer la guerre aux croyances anciennes, à ceux qui ont encore besoin du paradis tant leur vie leur parait misérable.
Ils n’ont aucune conscience d’être absolument identiques aux croyants qu’ils montrent du doigt.
Tout croyant et une bombe en devenir, un ennemi de l’humanité. Nous parlerons une autre fois du montage de base de la croyance écologique, qui n’est jamais qu’un déni de responsabilité.
Bien à vous. H. Dumas
Pour la Tartuferie écologique ….
Voir l’article de demain matin !