Rien n’est sans doute plus nuisible à une société que l’impôt progressif sur le revenu.
Il déresponsabilise de la dépense publique une grande partie de la population — plus de 50% de celle-ci en France — ce qui rend, dans une démocratie où la majorité s’impose, tout contrôle de la dépense publique impossible.
Il sert de protection aux fortunes en place qui elles seules peuvent le reporter sur leur clientèle la plupart du temps captive. Il ne gêne donc pas ces fortunes.
Il massacre les jeunes pousses économiques en les privant du réinvestissement indispensable de leur bénéfice, excessivement capté par l’impôt progressif pendant leur phase ascensionnelle.
Enfin, au motif de redistribuer le capital il le terrasse puisqu’il produit de la pauvreté que, in fine, les plus humbles partagent plus que les autres.
Tout faux.
Pourquoi, dans ces conditions, cet impôt imbécile est-il si prisé des économistes ? C’est une question qui me fascine.
Que les politiques le soutiennent, je peux le comprendre. Son aspect démagogique, son apparence d’équité, mais surtout la fausse gratuité qu’il fait miroiter aux humbles alors qu’il est évidemment inclus dans les produits ou services que leur procurent ceux qui le subissent, ont tout pour plaire aux prestidigitateurs professionnels de la politique.
Bien que comparaison ne soit pas raison, je vous propose d’imager mon propos.
Nous sommes en 1968, un homme qui sera mon ami créé son premier Centre Leclerc. J’assiste et je participerai intensément, en tant qu’architecte, à cet extraordinaire évènement que sera l’arrivée de la grande distribution.
A cette époque, l’organisation de la distribution vit encore sur les traces de la pénurie liée à la guerre. Grossistes, demi-grossistes et intermédiaires divers s’interposent entre le producteur et le consommateur. Cette chaine lourde coute environ 30% du prix des produits de consommation.
La grande distribution explose le système. Ce n’est pas sans violence, politique bien sûr, mais aussi physique. Les Centres Leclerc sont réputés à cette époque pour ne pas fuir le coup de poing, d’abord contre les extrémistes du petit commerce, puis contre les pétroliers.
Laissons là l’aspect sociétal, évoqué simplement au titre d’exemple d’une novation majeure non organisée à sa naissance comme toutes les novations, revenons à ce qui nous intéresse : l’économie et l’impôt progressif sur le revenu.
Le succès alors de la grande distribution est phénoménal, un magasin normal voit son stock tourner en une semaine et demie. Or, à cette époque les fournisseurs, après avoir d’abord refusé d’alimenter en produit les grandes surfaces, finissent par les livrer et leur appliquent les conditions de paiement en vigueur, c’est-à-dire règlement des produits livrés à 90 jours.
En 90 jours le stock va tourner six fois. Le commerçant, 90 jours après l’ouverture de son établissement possédera une trésorerie de six fois son stock, c’est un levier de trésorerie énorme.
A cette époque le fisc n’est pas ce qu’il est devenu, c’est donc en moyenne une caisse par semaine dont les résultats seront soustraits du chiffre d’affaires global, ils seront plus tard mis dans la colonne « perte pour vol » des bilans.
Voilà nos jeunes acteurs des Centres Leclerc riches, souvent les plus riches de leur ville. Imaginez le même résultat multiplié pour ceux qui ont alors mis en place un système pyramidal de succursales comme Auchan, Carrefour, etc…
Que se passe-t-il alors ?
De renégats qu’ils étaient, assoiffés de libertés et de conquêtes, ils vont devenir, en moins de dix ans, des acteurs actifs des connivences économiques et politiques, sur le dos évidement des consommateurs et des producteurs.
Tout d’abord Royer va leur créer une rente de situation en régulant les implantations de commerce, alors qu’un homme comme Edouard Leclerc avait basé tout son combat contre justement les rentes de situation géographique.
Ces rentes de situation, en liant l’implantation d’un commerce à une autorisation administrative, ont provoqué le plus grand scandale de pots-de-vin qu’ai connu la France, qui perdure mais sous des formes si sophistiquées qu’il est devenu complètement intégré à notre société et invisible, bien que nous en payons toujours la facture en tant que consommateurs.
La richesse des opérateurs de la grande distribution n’a connu aucune limite. Leur monopole non plus.
C’est ici que la charge fiscale progressive est pour eux une garantie de monopole.
Elle interdit à de nouveaux opérateurs, en admettant qu’ils puissent passer à travers le filtre administratif des implantations que la grande distribution maitrise totalement, de thésauriser les sommes nécessaires à un développement.
Un concours de circonstance particulier a permis aux premiers opérateurs de la grande distribution de capter des sommes énormes, on constate qu’ils les ont, pour leur plus grande part et pour le bénéfice de toute la société française, réinvesties.
Donc, l’entrepreneur qui dispose de fonds importants a la particularité de les remettre dans le circuit plutôt que de simplement les consommer personnellement. C’est pour cela qu’il est entrepreneur.
Arrivé à un certain niveau de puissance et de richesse que lui importe alors de payer 70% d’impôt sur le revenu. Il vous les refacturera parce qu’il vous est devenu indispensable. Par ailleurs cet impôt appliqué à ses jeunes concurrents les étouffera dans l’œuf.
Voilà pourquoi la grande distribution a perdu son intérêt sociétal, rente de situation et délire fiscal de l’impôt progressif lui assurent un fromage, pourquoi ferait-elle un effort pour vous, ses clients ?
Force est quand même de constater que la belle endormie sur son tas d’or, à notre détriment, en association étroite avec les élus, mais aussi avec vous qui défendez l’impôt progressif sur le revenu, est soudain exposée à une novation imprévue : la vente en ligne.
Cela jusqu’à que cette dernière pactise avec vous et les politiques à travers une organisation limitative mais exclusive quelconque, et bien sûr toujours l’impôt progressif sur le revenu pour neutraliser les jeunes concurrents.
Sommes-nous destinés à être des éternels dindons ? Alors qu’il suffirait de revenir à la liberté d’installation et à l’impôt proportionnel, les deux grandes conquêtes de la révolution française, pour que les activités économiques nous apportent à tous richesse et liberté.
Cordialement.
pour infos: la lettre de Philippe Bouvard qui arrive sur les réseaux
APRÈS UNE LONGUE ENQUÊTE,
ILS ONT ENFIN TROUVÉ LES COUPABLES….
Seniors et saignés !
L’enquête a été longue et difficile.
Mais on a enfin réussi à identifier les odieux profiteurs suspectés
de maintenir à peu près leur niveau de vie en période de crise
On les appelle des retraités.
En fait, ce sont des paresseux qui, après 42 années
d’activité, donnent un mauvais exemple aux jeunes sans emploi en
jouant aux boules ou en réchauffant leurs rhumatismes au soleil.
Il était donc grand temps d’imposer davantage leurs pensions.
Ce rabotage de niche fiscale est d’autant plus urgent que,
grâce au progrès de la médecine et de la chirurgie,
ces séniors prétendent vivre de plus en plus longtemps
sans se préoccuper de la santé de leurs caisses de retraites.
Et puis, au moins est-on certain que, contrairement
à d’autres contribuables plus valides et plus fortunés,
ils ne battront pas en retraite pour fuir un pays
où les technocrates de Bercy seront un jour les derniers actifs!…
C’est vrai que la rumeur enfle de toute part :
Ces salauds de retraités qui ont travaillé pendant les trente glorieuses,
voilà de nouveaux bons boucs émissaires pour cracher au bassinet.
Voilà une belle réforme pour la « France juste »
que les guignols au pouvoir nous concoctent !…
Bien fait pour leur pomme, d’avoir travaillé, cotisé et payé des impôts toute leur vie !
Diminuer leur « soi-disant » train de vie servira au moins à payer
tous ces pauvres gens venus de l’extérieur pour faire valoir leurs
« soi-disant » droits au pays des « droits de l’homme » !
Quel bonheur de vivre en France …..
Philippe BOUVARD
> >
Population de l ancien régime avant la révolution 39 millions de français. Population 20 ans après la révolutions. 20 millions . c est dans les archives. Qui est le meilleur economistes ? Le Roi ,étonnant Non!!!!
Une question s’impose ; à qui doit-on attribuer la responsabilité des guerres déclanchées par l’ébullition sociétale de l’époque ?
Ce sont elles les responsables de la ponction humaine.
La réponse n’est pas évidente.
Cher Henri, tu poses cette curieuse question sur l’IRPP: « Pourquoi, dans ces conditions, cet impôt imbécile est-il si prisé des économistes ? C’est une question qui me fascine. »
Plus loin : « Alors qu’il suffirait de revenir à la liberté d’installation et à l’impôt proportionnel de 1789 ». Attention cher HENRI, les ETATS GÉNÉRAUX ont été convoqués non pour créer l’impôt proportionnel mais pour obliger les privilégiés (noblesse et clergé) à payer le vingtième de la valeur du capital foncier qu’ils détenaient en grande partie. Le tiers Etat payait cet impôt, sachant que les autres impôts sur la production, sur la consommation, sur la circulation étaient voués à la disparition.
Le capital foncier est comparable à la cassette d’HARPAGON ; elle n’aide en rien la société. C’est un capital immobile. La fable du Laboureur montrait bien à tous que seul le travail sur le foncier mis à contribution permettait à la société de progresser, la fiscalité de l’ancien Régime ne faisant que ralentir la croissance.
Que l’impôt sur le capital circulant des entreprises soit une imbécillité, c’est clair.
Mais que les économistes ne s’en soient pas aperçu, c’est un peu inexact !
MAURICE ALLAIS, le seul NOBEL d’économie, que nous ayons eu a, dès 1950, répondu à ta question avec bien plus encore d’arguments. Lis donc L’IMPÔT SUR LE CAPITAL paru chez HERMANN. Tu en tireras profit !
Lis donc celui de l’industriel du chocolat JUSTIN MENIER le même titre, un grand entrepreneur conscient de cela dès 1880. Tu seras enchanté !
Tu as décidé de lire les anciens auteurs. N’en reste pas aux seuls physiocrates. Lis donc TURGOT par EDGAR FAURE ou CONDORCET par le couple des BADINTER.
Lis donc VAUBAN et son traité sur l’impôt : LE DIXIÈME, suite de SULLY et de bien d’autres.
Voici des conseils bien sympathiques.
Il n’y a pas de science de l’économie, du moins concernant celle qui m’intéresse, je veux parler de la création économique et non de la gestion économique.
La gestion, effectivement, peut se mettre en équation. Mais, ce n’est pas elle qui fait la richesse des nations, elle ne fait que la richesse des épiciers. C’est par la création économique qu’une nation s’enrichit.
La lecture des économistes permet de voir comment ils fonctionnent à partir du postulat ou des privilèges qu’ils défendent, comment ils tordent la réalité économique pour la plier à leur vision de la société.
Or, contrairement à la litanie des économistes, l’économie n’a besoin que de liberté.
Je ne vois que Von Mises qui s’exprime dans ce sens.
En aucun cas l’économie ne devrait voir son sort lié à la politique. Une cloison étanche devrait séparer ces deux activités humaines, par ailleurs parfaitement respectables l’une et l’autre.
Le capital doit être libre, sans lui pas d’économie.
C’est pourquoi, l’impôt nécessaire doit être une taxe payée par tous selon le même pourcentage et sur tous les revenus. C’est l’impôt proportionnel. Il engage chacun, à la hauteur de ses moyens, à l’effort collectif. Il laisse le capital libre d’alimenter de toutes les façons possibles la créativité économique.
Merci pour votre commentaire qui scelle notre désaccord, évidemment sans aucunement entraver un respect mutuel.
Cordialement.
Bonjour Henri
Oui cela s’appelle en anglais la flat tax !
Article très intéressant et très instructif !
Je suis d’accord, Von Mises a bien cerné le problème
l’imposition du capital circulant des entreprises est une imbécilité mais comme il est si bien dit « les politiciens ont une vision bien à eux du monde » et il est connu qu’en France, à moins d’être fonctionnaire, il est interdit de gagner de l’argent !
C’est mal et mérite une punition !
Bien cordialement
« Une nation qui espère prospérer grâce à l’impôts est comme un homme debout dans un seau qui essaye de se soulever par la poignée »
Dans la vie, il existe deux types de voleurs « Coluche »:
1-Le voleur ordinaire : c’est celui qui vous vole votre argent, votre
> porte-feuille, votre montre, votre téléphone, etc.
2-Le voleur politique :……..c’est celui qui vous vole votre avenir, vos rêves,
> votre savoir, votre salaire, votre éducation, votre santé, votre force,
> votre sourire, etc……
Une grande différence entre ces deux types de voleurs, c’est que
le voleur ordinaire vous choisit pour vous voler votre bien, tandis que le voleur politique,
c’est vous qui le choisissez pour qu’il vous vole.
> Et l’autre grande différence, qui n’est pas des moindres, c’est que le
> voleur ordinaire est traqué par la police, tandis que le voleur politique
> est le plus souvent protégé par un convoi de police !
Bjr,
l’Etat et ses parasites de politocards sont en haut du système mafieux de la pyramide de Ponzi.
Tellement la soupe est bonne payée par les contribuables que les parasites se multiplient, s’octroyant primes & privilèges que la pyramide devient aussi grosse qu’un sablier géant!