L’homme unique c’est vous, c’est moi, c’est lui, c’est elle aussi évidemment. Il est différent de la foule des hommes, et pourtant sans lui pas de foule. Vierge de connaissances mais passionné, j’observe. Me pardonnerez-vous, entre deux lettres recommandées du fisc, de vous faire part de mes observations?
Entre eux (le groupe) et chacun de nous, quel précipice. Comment se fait-il que je ne perçois que le minima? Dans une foule dressée, encadrée, une armée qui défile, j’imagine un petit espace de liberté dans chaque tête, arcbouté, désirant ardemment s’exprimer, mais muré, empêché. Dans une foule en liberté criant son ivresse d’individualité où chacun pense voir aboutir ses propres fantasmes, j’imagine les regroupements par catégories auxquels chacun devra se plier perdant ainsi cette liberté individuelle si motivante.
Chaque jour, je passe devant un établissement d’enseignement, disons réservé aux jeunes en difficulté. Je vois ces jeunes gens affirmant leur personnalité vestimentaire, finalement si globale. Je lis dans leurs yeux: « je veux tout » et je sais qu’ils n’auront rien. Bien pire, leur frustration sert de marchepieds à des ambitieux sans scrupule qui entretiennent cette frustration au service de leur pouvoir.
Pour moi, le salut est dans le respect de l’individu. Mais attention, il me semble que seul celui qui se respecte peut respecter l’autre. Une foule respectueuse serait une foule composée d’individus qui se respectent et donc respectent les autres.
Vous trouvez ça simplet ? Il est vrai que l’époque n’est pas à la gloire de l’individu, ce personnage qui met la planète en danger. Je dois être d’une autre époque puisque, pour moi, l’individu est le pivot de tout.
Mais quand même, toutes ces dictatures arabes dont tous cherchent désespérément à s’évader, ont-ils d’autres motifs que le souhait d’exister en tant qu’individus? Non, évidemment, au moins au départ. Cela force le respect.
Ce qui m’inquiète davantage c’est qu’au lieu de leur laisser inventer leur solution, on veut leur coller à toute force la nôtre: la démocratie.
Et pourtant, quel échec.
La démocratie, par sa nécessaire dépendance à la majorité, est une usine à broyer les individus. Il faut à toute force nous caser dans une catégorie. Seule cette catégorie, nous dit-on, est capable d’être représentative, de représenter chacun de ses membres donc chacun de nous. Existe-t-il une plus vaste fumisterie? Depuis quand le groupe aurait-il l’ambition de représenter chacun de ses membres? Tout dévoué au service de ses chefs, le groupe n’a jamais cette ambition, sauf peut-être dans le discours.
Pas plus que la dictature, la démocratie n’a de respect pour l’unique, pour celui qui voudrait être tout simplement lui. C’est ce qui explique que les démocraties fabriquent autant de grenades lacrymogènes que les dictatures.
Tous ces systèmes qui se réfèrent au chef éclairé, qu’il soit élu ou nommé à vie, génèrent la violence et l’anéantissement de l’individu.
Je crois pouvoir vous affirmer que l’outil de domination de nos chefs éclairés est la fiscalité, que la terreur fiscale est voulue pour casser l’émergence d’individus qui pourraient avoir la prétention d’être libres et responsables. Il ne manquerait plus que ça, des hommes libres !!! Qui en voudrait ??? Qu’ils restent tous irresponsables et dépendants. Cordialement.
(A venir, une aventure urbanistique à La Rochelle, le fisc intervient comme casseur)