Il y a un peu plus d’un mois, j’ai eu Eric au téléphone. Il était alors Directeur de la Caisse des dépôts.
Je voulais l’entretenir d’une dérive caractéristique de notre société moribonde, qui se passe à La Rochelle, à l’occasion de laquelle démagogie, hypocrisie, corruption intellectuelle et morale sont à la manœuvre à fond. Je vous en reparlerai quand les intervenants seront allés jusqu’au point irréversible de leur inconséquence.
La position d’Eric, alors à la Caisse des dépôts, lui aurait permis d’intervenir, en valorisant à cette occasion un montant important des capitaux dont il avait la charge et en contenant les dérives rochelaises pour le plus grand bien des Rochelais.
Alors qu’il était parfaitement au courant du dossier, mon coup de téléphone impromptu l’a déstabilisé. Il a fui en plaidant l’ignorance, en prétextant revenir vers moi rapidement. Je ne l’ai jamais revu… il m’a paru être un brave homme, mais…
Je le retrouve patron de Bercy. Elle est bonne celle-là.
D’où l’urgence de ma lettre ouverte pour qu’il ne puisse pas nous dire qu’il n’est au courant de rien :
« Eric,
Vous voilà ministre, et pas n’importe lequel, de Bercy. Vous héritez ainsi d’une dette phénoménale, vous voilà responsable de la terreur fiscale et de l’économie du pays, deux choses étroitement liées
C’est beaucoup pour un seul homme.
Mais détendez-vous, pas de panique, inutile de faire semblant de regarder ailleurs, il y a des solutions.
D’abord bien cerner ce qu’est l’impôt dans notre constitution : Article 13 de la DDHC, c’est une contribution commune pour l’entretien de la force publique et pour les dépenses d’administration. C’est clair, non ?
Donc tout ce qui n’est pas cela n’est pas un impôt et ne peut pas être prélevé par la force. De plus en plus clair.
Alors je vous propose deux étapes.
La première consisterait à définir précisément et en toute transparence les sommes nécessaires à une efficacité maximum, par rapport au contexte national et international, pour atteindre l’objet constitutionnel de l’impôt. Facile.
La deuxième exclure du périmètre de l’impôt tout le reste, qui doit alors : soit relever du libre marché, soit relever du libre don.
En ce qui concerne le libre marché, la santé, l’éducation et les retraites y trouveront naturellement leur place, et bien d’autres.
En ce qui concerne la fumeuse redistribution, qui n’est actuellement qu’un pillage légalisé, elle relève évidemment du don. C’est ici que toute hypocrisie doit être éradiquée.
Ce don ne doit pas être obligatoire mais il doit être transparent. Votre ministère doit tenir à jour et rendre nominativement publics les dons faits et reçus.
Ainsi la redistribution sera légitime, sans violence ni suspicion puisque volontaire. Mais chacun pourra juger de l’engagement et de la sincérité de cette redistribution puisque transparente. La gangrène égalitariste sera terrassée et le respect des situations matérielles de chacun sera la règle. L’humanisme et la bienveillance, sans lesquels il n’est pas de société possible, seront préservés.
Et voilà. Finies la terreur fiscale, la haine de l’autre. Place au respect de chacun, à l’efficacité économique, à la morale et au plaisir de vivre ensemble.
Oui mais, et l’écologie ?
Bof, elle porte en elle sa propre fin, puisqu’elle l’a définie. Elle disparaîtra fatalement avec la continuité de l’humanité.
Une autre fadaise prendra sa place, considérons que c’est ce qui fait le charme du drôle d’animal que nous sommes.
Bien à vous Eric. »
H. Dumas
Il y a ceux qui baissent la tête, ceux qui la cachent, et ceux qui la perdent, moi je préfère ceux qui comme Henri DUMAS s’en servent.
Bien cordialement