Hier venait devant La Cour d’appel de Montpellier, au civil, l’affaire Theron qui me valut en Décembre 2022, par la grâce de son altesse Bruno Le Maire, une journée de prison en garde à vue, puis une condamnation à supprimer un billet dans lequel je posais de simples questions, et enfin une nouvelle amende de 1 500 €.
Pour mémoire, je vous joins mes conclusions pour cette audience, et celles de Bruno toutes fraîches auxquelles je n’ai pas eu le temps de répondre. Bruno qui noie son manque d’arguments sous une diarrhée épistolaire destinée à cacher que les magistrats sont en réalité sommés de répondre à ses ordres…
Las, l’audience fut brève, les greffiers étaient en grève, les magistrats si dépourvus qu’ils ne purent même pas nous fixer une date de renvoi.
La facture des convocations à venir pour ces renvois, signifiées par huissier ou probablement nulles, va être lourde pour le budget de l’Etat.
Les greffiers en grève, qui l’eut cru ?
Les greffiers, ou plutôt les greffières, je n’ai jamais vu d’homme à ce poste, sont les petites mains de la Justice.
Dans le théâtre que sont les tribunaux elles sont du « côté cour », pendant que le parquet est du « côté jardin ». Elles sont les « courriers » de la justice alors que les procureurs en sont les « jardiniers ». La scène centrale étant l’apanage des magistrats.
Les greffières arrivent les premières, elles plantent le décor. Nul ne se lève à leur entrée sur scène, contrairement à celle des magistrats.
Disons-le, ce sont les seules qui ont un air d’humanité, qui sourient assez facilement, tout le reste des acteurs fait plutôt dans l’humanoïde au visage d’acier.
Ce sont elles que l’on va voir pour leur faire viser nos conclusions, ce sont elles qui sont censées prendre en note le déroulé du procès, qui tiennent les calendriers, les dossiers et je suppose tapent les jugements.
Bref, qui font l’essentiel du boulot.
On apprend soudain qu’elles ne sont pas contentes, elles le font savoir en restant chez elles, et… tout s’arrête. C’est la meilleure de l’année.
Je les trouve géniales, et elles le prouvent.
Regardez ce slogan
N’est-il pas incroyable ?
« FACE AU MÉPRIS, LA COLÈRE »
N’est-ce pas le même que nous devrions aller mettre sous le nez de Bruno ? Sans faire grève évidemment puisque la grève de l’impôt est formellement interdite contrairement à ce que laisse supposer notre constitution à travers les articles 14 et 15 de La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Ces greffières se doutent-elles que le « mépris » qu’elles ressentent à leur encontre n’est même pas le millième de celui que subissent de la part de Bercy les déclarés, ou soupçonnés, « fraudeurs fiscaux », c’est à dire en gros tous les contribuables, tous les Français.
Bien sûr que non. Pas plus que nous ressentions le mépris qui les fait souffrir.
Le mépris est la chose la plus abondante dans notre société de vanités, de privilèges, de cynisme.
Amitiés et courage aux greffières et aux greffiers en grève.
Bien à vous. H. Dumas.