Les Français sont-ils devenus bêtes ?

Les Français sont-ils devenus bêtes ?

Ce qui est arrivé aux Français me consterne : ils sont devenus bêtes ! Comment une telle catastrophe a-t-elle pu se produire ? Entendons- nous bien : jamais je n’ai pris mes compatriotes pour des imbéciles. Bien au contraire. J’ai toujours su que le peuple est intelligent. Ne serait-ce que parce que j’ai vécu avec lui. Certes j’ai fait des études universitaires et j’ai eu la chance d’avoir des parents qui aimaient la culture, mais j’ai joué au foot, j’ai eu des copains de tous les milieux, j’ai passé plus de deux ans à l’armée, bref j’ai vécu comme tout le monde. Et j’ai soigné assez de gens pour connaître bien mes semblables.

Tout cela étant dit, force m’est de constater que face à une situation politique devenue complexe à force de divisions, les Français ne savent plus à quel saint se vouer et racontent vraiment n’importe quoi. Pas sur tous les sujets. Sur l’immigration, l’insécurité, les mœurs, ils savent très bien à quoi s’en tenir. Certes le pouvoir ne les entend pas, mais ils sont convaincus que les évènements finiront par leur donner raison. Là où les choses se gâtent, c’est sur les sujets économiques. Il faut reconnaître qu’il s’agit là de domaines où le simple bon sens ne suffit pas. Certaines connaissances sont nécessaires si l’on ne veut pas dire trop de bêtises. Et surtout il faut être assez informé pour connaître les dessous de certaines politiques. On en arrive donc au problème de l’information, et c’est là que les choses se gâtent.

L’information, en France, s’est figée. Une caste règne sur les médias d’information, faite de milliardaires (très peu) et de simples journalistes ayant trouvé une place et tremblant de peur de la perdre. De ce fait, plus rien ne bouge. Faire passer une information est aussi simple que difficile. N’importe qui peut diffuser ce qu’il veut sur les réseaux sociaux, mais ceux-ci n’ont finalement pas beaucoup d’influence, sauf quand il s’agit de propos haineux, diffamatoires ou d’affaires de mœurs. Il en va tout autrement des sujets sérieux. Là l’effet mainstream joue à fond. L’encadrement des rédactions fait que toute information dérangeante est aussitôt bannie. Les journalistes qu’on voit à l’antenne ne sont pas les vrais décideurs des informations ou des opinions qu’ils diffusent. Tout a été préalablement passé au crible de rédacteurs en chef que l’on ne connaît pas et dont on ne sait pas à quelle tendance ils se rattachent. Tout au plus sait-on qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour ne pas déplaire à l’actionnaire du média qui les emploie.

Les quelques milliardaires qui détiennent les principaux médias n’ont pas d’opinions tranchées. Tout au plus ne veulent-ils pas faire exploser la société française et la classe politique. Sans avoir à donner leurs consignes, ils sont compris à demi-mots et à quart de sourires par les rédacteurs en chef, qui ont à arbitrer entre les informations et les commentaires. Et c’est ainsi que rien ne bouge. La France s’est mise dans de beaux draps ces dernières années. Elle cumule une énorme dette publique, une économie brisée par la concurrence internationale et une population immigrée comptant environ vingt millions de personnes de civilisation musulmane. C’est dire qu’à tous ces maux il faut d’urgence trouver remède. Mais comme personne n’est d’accord sur des mesures radicales, qui seules pourraient avoir un effet bénéfique, on ne fait rien et la situation s’aggrave.

Ajoutons à ce tableau un président de la République en bout de course, des politiciens divisés et le plus souvent épuisés de devoir tenir des propos stupides à force de démagogie, et vous avez ce que les policiers appellent une scène de crime. A ceci près que le crime n’a pas encore eu lieu. Mails il va venir, cela tous les Français en sont sûrs. Quand De Gaulle est revenu en 1958, il a tout d’abord rétabli l’ordre et relancé l’économie. C’est exactement ce qu’il faut faire aujourd’hui. Pour ce qui est de l’ordre, les mesures à prendre sont très classiques et parfaitement connues des responsables. Il leur suffit d’être soutenus par le gouvernement et l’ordre se rétablira car nos forces de sécurité sont tout à fait aptes à leur mission. Il en va tout autrement de l’économie. Là nous avons à faire à un Himalaya, pour reprendre le mot de Bayrou, seule trace de son  passage à Matignon.

Le système social français est évidemment responsable de la crise économique. Personne ne peut en douter. On pouvait entendre ces jours-ci le responsable de la stratégie d’Airbus expliquer devant le Sénat qu’avec des salaires grevés de 50 % de charges sociales, la France ne pouvait pas soutenir la concurrence de l’Espagne, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Cela, tout le monde le sait et tout le monde le dit. Mais personne ne fait rien. Qu’attend-on ? L’explosion finale de l’économie française avec ses millions de victimes ?

Alors ce n’est pas en criant qu’il faut faire payer les riches ou traquer la fraude qu’on s’en sortira. Certes il y a des riches (encore un peu en France) et de la fraude, mais ni les uns ni l’autre n’expliquent notre mal. Celui-ci est dû à notre organisation sociale, qui est à changer de fond en comble. Cela demande seulement un peu de clairvoyance et de détermination. Et très probablement aussi le renouvellement d’une classe politique usée par l’impuissance. Et alors, vous verrez, tout d’un coup les Français redeviendront intelligents. Ce qu’ils n’avaient jamais cessé d’être. Mais sans oser le montrer !

Claude Reichman

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