Il suffit dans une famille d’un seul joueur ayant accès au patrimoine familial pour la ruiner.
Le joueur croit à ses martingales qu’il assimile à l’intelligence, qui lui permettent d’imaginer qu’il maîtrise le temps autrement que par la qualité de son travail.
Il croit que le jeu va réduire le temps et la distance entre lui et le capital. Il n’a pas compris que le capital n’a pour accès que l’accumulation et la transmission, comme seuls outils la compétence et l’intégrité.
Tout ce que possède sa famille sera transformé en mise potentielle dans la tête du joueur, puis en perte irréversible jusqu’à la ruine totale débouchant souvent sur le suicide.
Le joueur ignore ses pertes qu’il ne doute pas de régler — et bien au-delà — avec ses martingales.
Le joueur est indécrottable. Le malheur qu’il génère l’indiffère.
Pour le joueur la dette n’existe pas, elle est la contrainte éphémère justifiée par l’avenir paradisiaque que préparent ses martingales.
Pour l’observateur, la réalité économique du joueur est le résultat entre ses mises et ses pertes. Mais pas pour le joueur, pour qui elle résulte du potentiel familial restant pour miser et du gain espéré transformé dans sa tête en certitude.
Cette vision déformée de la réalité n’a pour le joueur qu’une limite : la ruine totale et irréversible.
Que dire face à un pays dont les hommes de l’Etat sont des joueurs et où la majorité du pays adhère au jeu, en est l’acteur ?
Qu’espérer pour ceux qui dans ce pays ne sont pas joueurs, respectent le capital, le travail, le mérite et l’intégrité ?
C’est la situation de la France.
L’emprunt est la mise de jeu. Peu de personnes en ont conscience.
L’emprunt pour consommer est une perte certaine. Le gain, dans ce cas, se résumant à la satisfaction de l’usage du bien acquis, rarement aussi intense qu’espérée. Emprunt remboursé, la voiture payée 20 000 € ne vaut plus que 10 000 €. Le joueur a perdu la moitié de sa mise.
L’emprunt pour investir est pire. L’investissement est un pari sur l’avenir que peu de parieurs sont capables de faire. Si l’intuition n’est pas particulièrement aiguisée, les pertes sont vites abyssales.
Ce qu’il ne faut pas perdre de vue.
La dette de 3 000 milliards d’Euros de la France, version Maastricht, explique la psychologie prédatrice des hommes de l’Etat, puisque pour faire face à cette dette l’état ne dispose que de sa fiscalité, de la violence fiscale.
Cette somme est nettement inférieure à la réalité, elle ne tient pas compte des engagements hors bilan, de provisions telle que la retraite des fonctionnaire, etc.. .
En réalité la France est composée de plus de 50% de joueurs qui misent l’argent public en espérant des gains illusoires. C’est leur majorité qui permet de jouer avec l’argent public. Ils attendent du jeu la même chose que tous les joueurs, l’accès à la félicité sans effort personnel. Ils croient dur comme fer à leur martingale, au point que nul n’est audible s’il leur dit la vérité.
Les deux conséquences
La ruine certaine du pays et, la précédant, le pillage par la force publique de tous ceux qui possèdent.
In fine, le suicide collectif par la guerre extérieure ou civile.
Ça tombe bien, les deux choix sont possibles aujourd’hui.
Conclusions
Tous ceux qui sont pris, conscients ou inconscients, dans les filets de la fiscalité, normale ou exceptionnelle, qui se sentent personnellement visés, qui croient que leur dossier peut faire l’objet d’une appréciation personnelle et trouver une solution, se trompent lourdement.
Ils sont en réalité pris dans un engrenage collectif de dettes de jeu, dans lequel ils encourent la ruine, comme tout le monde. Il n’y a pas d’issue personnelle.
C’est aussi simple que cela. La majorité des Français et la totalité de leurs hommes de l’Etat jouent au casino avec l’argent public. Nous encourons tous la ruine.
Bien à vous. H. Dumas