Combien de Préfets sont-ils payés à rester chez eux, avec un salaire confortable financé sans contrepartie par le contribuable ? Le député centriste Christophe Naegelen a posé la question au gouvernement en 2020, et la réponse que lui a fournie le ministre de l’Intérieur mérite d’être lue à tête reposée. Nous soutenons ici qu’un préfet sur six environ (voire un sur cinq…), soit de 15% à 20% des effectifs, est en position de chômage déguisé, avec une rémunération d’environ 10.000€ nets par mois. Nous avons interrogé le député Naegelen sur tous ces points.
Pour que la discussion soit parfaitement intelligible, il faut sans doute rappeler ici la réponse du ministre de l’Intérieur à la question posée par le députée Naegelen le 3 mars 2020.
Au 15 septembre 2020, 131 préfets n’exercent pas en administration préfectorale : – 15 sont membres du conseil supérieur de l’appui territorial et de l’évaluation ; – 5 sont conseillers du Gouvernement ; – 12 sont détachés sur des emplois supérieurs (secrétaire général d’un ministère, directeur d’administration centrale, délégué ministériel) au sein du ministère de l’Intérieur ; – 52 sont en services détachés hors du ministère de l’intérieur, en disponibilité ou mis à disposition ; – 7 sont préfets chargés d’une mission de service public relevant du Gouvernement ; – 6 sont affectés en cabinet, soit au sein du cabinet du Président de la République, du cabinet du Premier ministre, soit dans un autre ministère ; – 15 sont chargés d’une mission au sein de l’administration centrale du ministère de l’Intérieur ; – 19 sont en transition professionnelle, dont 3 feront valoir leurs droits à la retraite d’ici la fin de l’année 2020 et 6 retrouveront prochainement une mission, sont chargés de mission auprès du secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Ils représentent 7 % des effectifs du corps préfectoral et 5,95 % de la masse salariale.
Petit exercice d’arithmétique sur les Préfets en chômage déguisé
La France compte entre 250 et 300 Préfets, mais la moitié environ ne sont pas affectés « en administration préfectorale ». Selon le ministère de l’Intérieur, ils sont 131 « en dehors » de cette administration.
On remarquera que le ministère de l’Intérieur évite de donner la proportion précise au 15 septembre 2020 de ces Préfets qui ne sont plus Préfets.
Faisons notre exercice d’arithmétique :
- sur 131 Préfets en « suspension », 6 préfets sont affectés en cabinet ministériel
- 52 sont « ailleurs », soit hors du ministère (les détachés), soit dans le privé (les disponibilités), soit dans des organismes qui les font travailler sans les payer (des mis à disposition, auquel le Préfet est payé par le ministère avec remboursement ou non de l’organisme qui l’accueille) ;
- 5 sont « conseillers du gouvernement »
- 12 occupent des fonctions supérieures au ministère de l’Intérieur, notamment des postes de direction,
75 Préfets (soit un peu plus de la moitié des effectifs qui ne sont plus dans la préfectorale) sont donc réellement employés ailleurs que dans la préfectorale. Ceux-là ne posent pas de problème.
Puis, il y a ceux sur qui on a des doutes. Il s’agit des :
- 15 Préfets membres du conseil supérieur de l’appui territorial et de l’évaluation. Cet organe obscur est chargé de l’évaluation des Préfets en poste et de sous-préfets. Ce volume de 15 Préfets parait énorme pour cette mission et tout laisse à penser (mais nous voudrons bien admettre le contraire s’il venait à être prouvé) que ces 15 Préfets ne sont pas débordés au jour le jour ;
- 15 Préfets sont « chargés de mission » au sein du ministère. Le ministre de l’Intérieur ne donne pas plus de détail sur leur activité. Mais enfin, a-t-on besoin de fonctionnaires payés 10.000€ par mois pour assumer des tâches de gratte-papiers ? Notre conviction est qu’il s’agit là, majoritairement, de tâches occupationnelles destinées à éviter que ces Préfets ne soient payés à ne rien faire.
Voilà donc 30 Préfets dont nous sommes convaincus que l’on pourrait fortement réduire le nombre, tant les effectifs paraissent surévalués par rapport aux besoins réels.
Puis il y a des Préfets qui sont à proprement parler en position de ne rien faire :
- 7 Préfets sont chargés d’une mission de service public relevant du Gouvernement, appellation pudique bien connue qui cache un chômage déguisé, la mission de service public étant une coquille vide,
- 19 Préfets sont en transition professionnelle, dont 3 tout au bord de la retraite et 6 en voie de retrouver une affectation.
Ces 26 Préfets sont, pour le coup, des chômeurs déguisés, payés 10.000€ par le contribuable sans affectation correspondant à leur salaire et à leur fonction.
Nous dénombrons donc un total de 56 Préfets dont on voit mal pourquoi ils ne font pas l’objet, dans l’écrasante majorité des cas (c’est-à-dire pour 50 d’entre eux au moins) d’une loi de dégagement des cadres les rendant à la place qui leur revient : demandeurs d’emploi dans ce splendide organisme public que le monde nous envie, Pôle Emploi.
6 millions € gaspillés chaque année
Si l’on fait un rapide calcul, on notera que le coût global d’un Préfet à l’année est d’au moins 120.000€ hors pensions. Nous estimons donc à 6 millions € annuels le gaspillage des fonds publics causés par le recours au chômage déguisé pour des Préfets protégés par leur statut, et donc inamovibles. Comme disait le Préfet Lallemand, nous ne sommes pas dans le « même camp ».
https://www.youtube.com/48d617df-97d7-4336-9c7c-1e7ae3261fcc
Combien de préfets sont payés 10.000€ par mois sans travailler ?
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Pour résoudre ce problème peut-être qu’uriner dans un violon ?
Dans le genre il y en a deux très chouettes cas : Michel Delebarre et Michel Vauzelle qui perçoivent actuellement une retraite de préfet sans jamais avoir réellement exercé cette fonction :
http://www.francesoir.fr/politique-france/scandale-ils-nont-jamais-ete-prefets-mais-ils-en-touchent-la-retraite
Nous avons là une des causes du » cancer » qui ronge l’Etat français…et que nos dirigeants, le premier d’entre eux en tête, promettent régulièrement, c’est à dire à chaque campagne électorale, de traiter en priorité…..
Mieux vaudrait un cancérologue Nobélisé de préférence ,nous en avons, au moins un, pour tenter de guérir de cette maladie qui perdure et nous mène tout droit vers le cimetière politique.et économique …déjà bien garni de personnages ayant eux-aussi promis d’agir et qui en fait ont subi la maladie…renonçant très vite a l’éradiquer.
Et le temps passe inexorablement. sans suspendre son vol.
Moralité : Devant les difficultés l’humain politique (surtout ) se dérobe.
Nous faudrait-il un nouveau prix Nobel en cancérologie pour arriver a vaincre ou un nouveau président transformant courageusement enfin ses promesses en la matière, en actes réels?
Les deux sans doute…
La France souffre d’un cancer cérébral terminal. Seule, une greffe de cerveau pourrait la sauver. La technique est hasardeuse, mais il n’y a pas d’autre alternative.
Et seule la question du corps préfectoral est soulevée ici !
Sur 6,5 millions d’agents publics, il est raisonnable de soutenir qu’il faut supprimer 25% des postes et supports budgétaires sur 5 ou 6 exercices, en privilégiant les départs en retraite non remplacés et la mobilité obligatoire comme dans les entreprises
Naturellement, si on veut obtenir le consentement des agents ( il faut savoir que diriger ne consiste pas à rechercher obligatoirement le consentement et encore moins celui des syndicats ) , les emplois exposés au service de la population doivent être privilégiés tant au niveau des rémunérations qu’à celui des moyens ( personnels en charge de l’instruction primaire et de l’éducation secondaire – personnels soignants et agents des force de l’ordre et de la sécurité pénitentiaire)
Non seulement pour faire des économies dont la France a un besoin urgent mais surtout et plus encore pour avoir une amélioration significative de la productivité individuelles ( on saura enfin qui fait quoi et si le poste n’est plus nécessaire cela obligera à le supprimer )