Le microcosme commence à s’agiter (2ème partie)

La campagne électorale pour 2022 n’est pas officiellement commencée mais les grandes manœuvres viennent de débuter et le microcosme, comme l’appelait R Barre, commence à bruisser des manœuvres et calculs préparatoires !

L’annonce d’un ralliement de LR à LREM et à E Macron

E Macron, ce n’est un secret pour personne, est déjà dans le calcul de sa réélection mais il est confronté à un double problème :

-L’érosion de son électorat, essentiellement de gauche, qui va lui faire défaut parce qu’en France, pays très marqué par l’idéologie socialiste voire gauchiste, E Macron, l’hyper étatiste autoritaire, est perçu comme un ultra libéral. Rappelons que 54% des français ont voté en 2017, au premier tour, pour un candidat anti capitaliste, communiste ou autre !

Au surplus, les électeurs de Macron sont essentiellement les salariés de la fonction publique (haute et basse) et beaucoup de fonctionnaires, (très) marqués à gauche et choqués par son « ultralibéralisme », ont déclaré ouvertement qu’ils ne voteraient pas Macron en 2022.

Par ailleurs, sa « stratégie » des comités citoyens (pour le climat), calqués sur le modèle de la période révolutionnaire et mis en place par pure démagogie, alors qu’ils ne sont ni représentatifs ni investis d’un quelconque pouvoir constitutionnel, se retourne contre lui dans la mesure où il se retrouve pris au piège entre les demandes complètements délirantes du comité, dûment cornaqué par des idéologues extrémistes de l’écologie, et les nécessités de la réalité économique. Fatalement, l’essentiel des propositions n’a pas été retenu parce qu’elles étaient irréalistes mais l’électorat écologiste conscientisé, de gauche, ne manquera pas de s’en souvenir et de crier à la trahison le jour venu !

– On sait qu’il y aura, encore une fois, une pléthore de candidats mais on sait aussi qu’E Macron, qui n’est ni de droite ni de gauche, juste jupitérien, et qui a du mal à se placer sur l’échiquier politique traditionnel français, a fait de Marine Le Pen son adversaire « institutionnel » faisant une application personnelle de la vieille maxime : « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire … mais plus sûrement ! ».

Or, des sondages récents donneraient celle-ci première au premier tour ; ce qui traduit, en filigrane, une évolution de l’électorat aux effets imprévisibles. En effet, jusqu’à présent, tout candidat opposé à Marine Le Pen (ou à son père) était assuré de bénéficier du « front républicain » et du report massif des électeurs (voir J Chirac contre JM Le Pen en 2002 ou même 2017) au second tour. Or, les sondages montrent qu’une bonne partie des électeurs de gauche ou d’extrême gauche, qui ont élu Macron, ne revoteront pas pour lui et beaucoup estiment même qu’elle pourrait être élue !

Dès lors que l’on sait que les institutions françaises font que le président n’est élu que par 25% maximum des Français qui l’ont choisi au premier tour, la majorité du deuxième tour n’étant qu’une majorité par défaut, on mesure tout l’étroitesse de la marge de manœuvre qui reste à E Macron surtout si Marine Le Pen dépasse les 25% des voix au premier tour !

L’horizon se fermant à gauche, il lui faut donc absolument ratisser à droite … alors que même F Hollande, après avoir vertement critiqué le bilan de son successeur, en vient aussi à espérer un retour aux plus hautes fonctions.

On est dans la confusion la plus totale et l’inquiétude commence à gagner les rangs de la majorité de papier du président alors qu’il va falloir assumer les suites des dépenses insensées qui ont été faites depuis un an (le déficit budgétaire a été de 176Md€ en 2020 soit le double de celui de 2019 déjà catastrophique) et une situation économique dramatique dont il va bien falloir gérer les conséquences.

En d’autres termes, il va falloir dégager des ressources fiscales ; et les réformes des retraites et de l’assurance chômage en font partie. Or, à ce stade, le gouvernement se garde bien d’évoquer cette question et il apparaît douteux qu’E Macron ait, à ce jour, une vision claire du bilan qu’il va lui falloir « vendre » aux français !

En effet, une bonne partie des français redoute des hausses d’impôts, ou des diminutions de prestations sociales, pour payer l’addition et souhaite, conformément à une idée désormais bien établie, que ce soient les riches qui paient ; ce qu’E Macron refuse pour l’instant de faire notamment parce qu’il sait que de nouvelles mesures spoliatrices feront fuir le peu de riches qui nous reste !

Autant de sujets qui fâchent, voire de bombes à retardement, pour une population qui commence à être fatiguée des interdictions, oukases, revirements et autres inepties gouvernementales et qui considère E Macron comme le représentant de cet Etat fonctionnaire qui communique beaucoup mais peine à agir avec efficacité avec le dernier avatar des vaccinations !

Ainsi donc, après avoir dragué à gauche, il faut maintenant draguer à droite dans le plus style opportuniste et inciter les caciques de droite à le rallier … à tout prix !

Alors on fait courir des bruits, on prétend qu’une bonne part de l’électorat de droite serait prête à votre pour E Macron, on fait des promesses ; surtout que l’on sait que les airs de pipeau ont toujours eu un effet magique sur une partie de la population surtout politique … qui n’est jamais avare de combinaisons « audacieuses » voire de retournements de vestes impromptus !

On peut se rappeler que N Sarkozy n’avait pas hésité à faire de même, en sens inverse, en enrôlant plusieurs personnalités de gauche dans son premier gouvernement (B Kouchner, E Besson, JP Jouyet, M Hirsch).

Alors, on nous dit que plusieurs caciques de LR auraient appelé à une alliance avec E Macron. En l’occurrence, seul Ch Estrosi, maire de Nice, l’a fait …

Il faut donc faire la part des choses entre la manipulation de la part des macronistes et les tentatives de certains pontes de droite qui voudraient bien sauver leur peau compte tenu d’une nouvelle déroute prévisible en 2022 ; tout en tenant compte du fait qu’une telle stratégie est loin de faire l’unanimité au sein de la droite étatiste traditionnelle alors que 65% des électeurs, se disant de droite, se sont déclarés contre.

Il est donc très peu probable qu’une telle combinaison puisse aboutir car cela signifierait un suicide politique pour le clan LR ; le ralliement au socialisme administré dans tout ce qu’il a de plus excessif et autoritaire risquant d’être perçu comme une véritable trahison par un électorat qui rejettera à coup sûr de telles combinaisons politiques !

Mais, bien entendu, toutes ces annonces et tous ces petits calculs ne constituent que le commencement de grandes et petites manœuvres qui ne manqueront pas de se multiplier dans les prochains mois !

Bien cordialement à tous !

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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, après un DEA de droit commercial de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage désormais ma vie entre la France et la Grèce. Européen convaincu, je suis persuadé que le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

3 réflexions sur « Le microcosme commence à s’agiter (2ème partie) »

  1. Ce matin, la CGT avait organisé une manifestation contre Macron à Toulouse. En 2017 cette même CGT avait supplié – comme Libé, « faites ce que vous voulez, mais votez M…… » – dans son torche-cul officiel les Français à voter pour le mignon poudré.

  2. J’ai regardé rapidement le site.
    Un organisme ou un parti qui promet d’emprunter 1.000 Mds€ (!?!) pour faire de la transition écologique et promet de créer 3millions d’emplois par la relance … je n’y crois pas du tout !

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