Nous apprenons que Peugeot va être le champion du leasing social automobile, la bagnole à 100 balles : bravo.
Parce que oui, les hommes de l’Etat, après avoir dépensé des fortunes pour faire grimper, sinon de force mais au moins gratuitement, la population dans les transports en commun revient à la bonne vieille voiture.
Mais pas n’importe laquelle. Une petite voiture électrique, sous conditions de misère labélisée pour le bénéficiaire. En fait, ce sera sans doute un peu comme pour les HLM qui logent plus de copains et d’électeurs que de sans-abri…
Evidemment c’est formidable.
C’est, adaptée à l’automobile, la même gangrène que pour le bâtiment — qui en faillite n’intéresse plus les hommes de l’Etat — c’est à dire une industrie essentielle que l’on sort du marché pour l’introduire dans l’économie assistée de l’Etat et le partage dans le grand bain du copinage, avec noyade assurée à terme.
Ainsi donc, gonflé à la vente de subventions et non de voitures, pendant que les hommes de l’Etat cassent le marché vrai en punissant de toutes sortes de façons ceux qui, acteurs du marché, travaillent dans le but d’acquérir des belles voitures à la pointe de la technique, il ne va pas falloir longtemps pour que Traban-Peugeot abandonne les efforts demandés par le marché pour se vautrer dans la facilité du corral socialo-politique.
Finies les compétitions économiques et sportives. Finie la course aux progrès techniques. Vive les charentaises offertes par les hommes de l’Etat.
Le résultat : tous en Traban-Peugeot dans vingt ans de ce régime.
C’est quand même formidable car, à y bien regarder, c’est la population qui souhaite cette situation. C’est initialement le désir de tous, ensuite inaccessible à la majorité, qui transforme cette majorité en ennemie irréductible de son ancien désir.
Lénine avait tout compris. Ce sont les frustrations de la masse qui portent au pouvoir les amateurs de pouvoir, ce ne sont pas leurs qualités.
En fait Lénine n’avait quand même pas tout compris, notamment que ce type d’accès au pouvoir ne peut finir que sur la plus terrible des dictatures, dont il est le terreau. Sans Lénine, pas de Staline.
La dictature nait de la misère intellectuelle, des frustrations, qui sont le fond de commerce des hommes de l’Etat.
L’immobilier vient de mourir de ces symptômes, l’automobile y va tout droit.
Mais, pendant ce temps la terre tourne, ce n’est pas la fin du monde. Les voisins proches ou lointains qui vont rester dans le marché vont progresser, et dans vingt ans non seulement nous roulerons tous en Traban-Peugeot et pas eux, mais nous ne saurons plus construire les voitures de la nouvelle époque, nous n’aurons plus d’industrie automobile.
Allez, on se retrouve dans vingt ans et on en reparle. Si j’ai perdu je vous paie le champagne.
Bien à vous. H. Dumas