Le livre de Jean-Noël Fabiani « Ces histoires insolites qui ont fait la médecine » nous apprend qu’au milieu du 17° siècle, c’est-à-dire hier, et depuis mille cinq cents ans, le corps médical croyait que « le sang se formait dans le foie à partir des aliments, qu’il circulait par les veines grâce à de grands mouvements de flux et de reflux comparables à la marais, qu’il passait du ventricule droit au ventricule gauche grâce à une paroi poreuse, qu’il se chargeait là de chaleur, et qu’enfin arrivé aux extrémités du corps, il ressortait de l’organisme sous forme de transpiration… »
Pourtant, dès 1628, un médecin anglais, Harvey, après un long travail d’observation, avait publié un ouvrage expliquant la circulation du sang, telle que nous la connaissons aujourd’hui.
A cet ouvrage, Gui Patin, doyen de la faculté de médecine de Paris, répondit alors : « La Bible ne mentionnant pas la circulation du sang, il est difficile de l’admettre. Si le sang circulait, la saignée serait mauvaise : or la saignée est le meilleur remède qui soit. Donc cette idée de la circulation du sang est absurde ! «
L’ouvrage de Jean-Nöel Fabiani, est publié aux éditions Plon, il est passionnant, certes en ce qui concerne la médecine, mais aussi, plus largement, il permet de réfléchir aux forces de l’obscurantisme, aux dogmes qui déforment l’observation au point de ne pas permettre de voir la simple vérité.
Tout cela peut être transposé à l’économie.
L’économie est un volume en constante circulation, cette circulation se régule naturellement, c’est elle qui distribue l’économie sur la planète, d’une façon qui peut paraître injuste où liée au hasard, mais il n’en n’est rien. Le flux économique répond à des stimuli qui sont loin d’être tous connus ou, pour le moins, acceptés.
L’économie ne se fabrique pas dans le « business » pour disparaître au bout des doigts. Elle est une globalité circulante, sa circulation participe à l’éclosion de la vie, puis à sa pérennité. Sans économie pas de vie, sans circulation libre de l’économie, pas de vie non plus.
L’impôt est à l’économie ce que la saignée est au sang. Une absurdité totale, une perte irréparable, à partir d’un certain niveau la mort par affaiblissement.
Il ne faut pas confondre la saignée avec le don du sang. Le don du sang peut permettre de rectifier des accidents de vie, cependant à la marge. Il n’empêche que tous sont consentants à ce sujet, tandis qu’heureusement les saignées n’ont plus cours.
Les saignées économiques sont de toutes sortes, certaines naturelles s’apparentent à une hémorragie accidentelle, les autres volontaires, tel l’impôt ou le vol d’Etat (dictatures, etc…), sont véritablement des saignées guidées par l’obscurantisme.
Nous pourrions paraphraser Gui Patin » Le socialisme ne mentionnant pas la libre circulation de l’argent, il est difficile de l’admettre. Si l’argent circulait librement, l’impôt ne pourrait pas être prélevé : or l’impôt est le meilleur moteur de l’économie. Donc cette idée de la libre circulation de l’argent est absurde« . C’est con, hein !!! Et pourtant, c’est ce que Bercy pense et nous oblige à penser.
Allez, un petit effort, encore quelques jours de réflexion sur la plage et nous en reparlerons de la stupidité de l’impôt.
Cordialement. H. Dumas