Le pouvoir est naturellement expansif, donc terriblement dangereux.
Dans le même temps il est une composante incontournable de la vie.
Comment en être digne, le gérer profitablement, sans faire de dégât au détriment des autres.
C’est le problème.
Doit-on le laisser gérer par ceux qui sont capables de le conquérir, ou au contraire doit-on le confier artificiellement à ceux qui ne sont pas en position d’en bénéficier ?
A ce stade de ma réflexion je ne me prononce pas, je cherche.
Juste un exemple d’actualité : le pouvoir récemment donné aux piétons par le code de la route.
Le piéton est devenu en tout lieu et à tout moment prioritaire sur la voie publique.
Cela part d’une bonne intention du législateur, le piéton étant le plus exposé, le moins protégé, lui donner un réel pouvoir par la loi peut paraître protecteur.
Mais, prenant conscience de ce pouvoir, le piéton aujourd’hui défie très souvent les autres acteurs de la circulation, notamment les automobilistes.
Cela aboutit à une situation stupide et dangereuse.
En ville l’attention du conducteur automobile est intégralement absorbée par les provocations des piétons au point qu’il en perd ses capacités de concentration globale.
Or, que ce soit matériellement ou écologiquement, arrêter et redémarrer sans cesse une masse d’une tonne ou plus a des conséquences négatives incomparables avec l’arrêt d’un simple piéton, et finalement le piéton finit par s’exposer plus que si sa protection supposait quelques contraintes, telles que l’usage obligatoire des passages piétons.
Chaque jour qui passe voit les piétons s’enhardir, sans qu’ils mesurent les risques auxquels ils s’exposent, tout à l’excitation qu’ils sont de l’usage de leur pouvoir artificiel.
Alors qu’une seconde d’inattention, où le cumul de circonstances imprévisibles, peuvent à tout moment surprendre un conducteur automobile qui va alors les écraser.
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
En perspective on ne doit pas perdre de vue l’excitation de la foule en cas d’accident qui, soutenant le pouvoir artificiel du piéton, est ravie d’exiger le sacrifice de l’automobiliste représentant le pouvoir naturel qu’elle haït.
Cette situation consistant à donner le pouvoir aux faibles au détriment des naturellement forts n’est-elle pas globalement la source des situations de violences exponentielles qui se créent autour de nous ?
Je vous propose de réfléchir à cette question, l’actualité nous y invite de tous côtés.
Bien à vous. H. Dumas
L’exemple de la priorité des piétons illustre bien l’incohérence de certaines mesures gouvernementales. Outre les risques très sérieux que prennent les piétons pour exercer leurs » droits » ( dont ils oublient souvent qu’ils leurs créent aussi des devoirs), nous n’avons pas beaucoup entendu les piétons écolos sur le surcroît de pollution engendré dans les villes par les arrêts et redémarrages de véhicules de plus d’une tonne! ( particules fines, oxydes d’azote, CO2, particules de freins etc….).
Le problème de notre société aujourd’hui, c’ est que les gens ne veulent pas être utiles mais importants. En général dans ce monde , il n’y a pas le pouvoir mais l’abus de pouvoir et donc la faiblesse des contre-pouvoirs citoyens.
Blaise PASCAL dans ses Pensées résumait le pouvoir et le contre pouvoir ainsi =
Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; et pour faire cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste.