L’Amérique a formaté mon enfance et mon adolescence, puis ma vie d’homme.
Le jean et les converses baskets, que l’on appelait « basquettes » à ne pas confondre avec les tennis; le jazz, puis le rock; les westerns où le bon, qui n’est pas toujours celui que l’on croit, triomphe du mal avec honneur et chevalerie; les pin-ups; l’anglais qui accompagne une pensée mondiale; la disparition relative des frontières dans le monde sous le charme de l’Amérique; les tics sociaux créés là-bas arrivant chez nous peu de temps après; Hollywood et ses films gigantesques; et bien plus encore, nous rattachaient furieusement à l’Amérique ou nous opposaient tout aussi furieusement à elle.
Trump sait-il ce qu’il fait en transformant ce pays en une troupe de maquignons imbus de leurs personnes, en voulant passer du statut de fabriquant exclusif d’âmes à celui de fabriquant exclusif d’armes ?
Il se croit malin en enfermant l’Amérique dans son palais. Ne sait-il pas que, quel que soit le lieu, l’enfermement tue, à petit feu mais inexorablement.
Il devrait lire «Jacaranda », il comprendrait — ou ne comprendrait pas — comment le repli exacerbe les différences pour distiller la haine jusqu’au point de non retour de la violence meurtrière.
Cet homme manque de finesse, d’empathie, c’est un grave défaut, même et surtout en économie contrairement à ce que tout le monde croit.
Donc il ne peut qu’échouer, même en ce domaine dont il prétend être un champion, ce dont je doute.
Qui va nous donner le tempo ?
Qui va remplacer l’idole américaine ?
L’Amérique se repliant chez elle, c’est Eddy Barclay se retirant dans un monastère à Marvejols. Qui va prendre leurs places, qui va nous faire rêver ou cauchemarder : les chinois insaisissables, les russes imbibés ?
La perte pour les américains va être dure à avaler, mais pour nous aussi.
Entre nous, j’accuse Trump, mais les fautifs ce sont évidemment ceux qui ont voté pour lui.
Deux hypothèses :
- Ils ont juste eu un coup de mou, ils ont récompensé un peu hâtivement le camelot, alors ils vont se reprendre vite et engager les efforts nécessaires pour recoller à leur image.
- Ils sont vraiment en burn-out sociétal et il va falloir changer de paradigme. l’Amérique disparaîtra de notre surmoi où elle était omniprésente. Les américains eux ne s’en remettront pas.
Que l’on soit une groupie, un ennemi ou un déçu de L’Amérique, l’imaginer potentiellement inexistante procède du vide sidéral.
Rééquilibrer un budget, secouer une bureaucratie délirante, éradiquer la drogue et la déprime doivent pouvoir se faire autrement qu’en s’anéantissant soi-même, non ?
Attendons la suite et tâchons de ne pas être emportés par le tourbillon que va provoquer l’évacuation de l’eau du bain.
Bien à vous. H. Dumas
Bonjour
Je ne suis pas sûr de bien m’exprimer, alors je précise.
Je suis un libéral, je n’apprécie pas le pouvoir, pas plus le politique, que le religieux ou celui de l’argent. Tous sont nocifs.
Je ne fais pas reproche à Trump d’essayer de casser le pouvoir technocratique, bien au contraire.
Mais je lui reproche de vouloir le remplacer par le pouvoir de la violence pure, économique ou clochemerleresque.
Et dans ce but de casser l’universalisme occidental américain, de favoriser l’entre-soi qui est le nid de la haine des autres, puis de la guerre.
Donc j’aimerais bien apprécier le démantèlement de l’hypocrisie égalitarisme, et de la bureaucratie harcelante qui l’accompagne, engagé par Trump, mais je suis terrorisé par ce qu’il prétend mettre à sa place.
Donc effectivement je n’apprécie pas le bonhomme et ses méthodes, alors que je pourrais adhérer au libéral, qu’hélas il n’est pas.
Bien à vous. H. Dumas
Et c’est reparti pour un tour de manège : la fête à Donald sur ce blog est devenue quotidienne ! Au début, cela faisait « coin-coin » à bas bruit ; désormais, c’est la « Danse des Canards » en stéréophonie ! Sur cette question précise, je me situe à l’exact point opposé du vôtre et n’ai pas peur de clamer : « VIVE TRUMP et MACRON DEHORS ! » Tous les textes que j’ai pu insérer chez vous, je dis bien tous (qu’ils soient historiques pour toujours vous défendre ou de fantaisie pure, pour vous faire rire, en poussant à la charge et jusqu’à l’absurde les tics et le jargon de vos ennemis, autre manière de vous rendre justice sans jamais me moquer de vous) ont en commun une coloration identique : ils sont tous, en creux ou en façade, « ANTI-MACRON » (ayant moi-même, beaucoup plus « mal à la France » qu’à l’Amérique).Franchement, Monsieur Dumas, je n’ai jamais lu sous votre plume, à propos d’Obama et de Biden (les deux vrais et plus récents fossoyeurs des Etats-Unis) le dixième de ce que vous dites actuellement du président Trump ! C’est bien dommage : le Parti démocrate de là-bas étant entièrement approuvé, dans ses « lubies fiscales », par le « Bercy de chez nous » ! En cela, et c’est le plus effarant : L’ENNEMI DE VOS ENNEMIS N’EST PAS VOTRE AMI (CURIEUX RAISONNEMENT). Et silence complet du combattant de la liberté que vous êtes sur le grand et remarquable discours du vice-président Vance. Quant à désirer que Trump échoue et à aller donner des leçons de civisme et de lucidité à ses électeurs, alors là c’est la meilleure : souvenez-vous de ce que vous aviez déclaré vous-même dans le titre d’une vidéo « BIEN LUCIDE », datant d’il y a sept ans : « BONNE CHANCE, MONSIEUR MACRON ! » Comme dirait l’autre, « par BRUNO interposé », il vous a bien renvoyé l’ascenseur ! En fait, c’était, tel un poisson mal cuit, une « amitié à l’unilatérale » : toute l’affection véritable ne se trouvait que d’un seul côté, et le côté en question, apparemment, ce n’était pas le sien ! Votre affectionné contradicteur.